Eclipse du 11 aout 1999

Cette éclipse fut la première "totale" pour moi et pour des millions d'autres personnes qui on pu profiter ce ces instants magiques qui on provoqué une émotion intense dans bien des cas. Mon histoire de l'éclipse à commencé le 6 août 1999 exactement en Espagne.

Dans la journée du 6 août, je suis allé en direction de l'Espagne, afin d'aller chercher Marisol tout simplement afin qu'elle vienne emménager à Villejuif. Le voyage fut en soit marqué par bien des péripéties mais ce n'est pas ici que vous en saurez plus. Sachez seulement que le 8 août au petit matin nous sommes arrivés à bon port et complètement épuisés.

Nous nous sommes beaucoup reposés tous les deux et en fin de journée, nous avons commencé à faire les derniers préparatifs pour l'Éclipse. Tout nous semble prêt, les films, les piles de l'appareil photo, les filtres mylar, les lunettes spéciales, les jumelles, le télescope. On relit pour la millième fois peut être la marche à suivre. J'avais préparé une cassette audio qui donnerait le décompte afin de ne pas perdre de temps à l'instant crucial. On se croirait aux temps du premier rendez-vous non ?

On a du lire nos notes, étudier les cartes encore un bon millier de fois depuis hier ! Je crois que l'on sait exactement comment va se dérouler "notre" éclipse sur le bout des doigts ! On ne peut pas être plus prêt. On a TOUT prévu cette fois-ci. TOUT ? non bien sur, la météo est très pessimiste alors on est pas défaitiste, on se dit que "ça va marcher". Allez, on charge la voiture et ont roule en direction de Sinceny, petite ville situé sur la bande des 100% de bonheur. Là bas, on a réservé un hôtel ! Enfin on a eu de la chance c'est grâce à Serge Rochain (bien connu de la liste Eclipsia) que nous nous sommes retrouvés "chez Edwige". Pour notre nuit d'avant l'Éclipse.

Le temps de se retrouver (il avait un tee-shirt astro, je ne pouvais pas le rater), et de monter les affaires les plus fragiles, on va faire un petit tour dans les environs, attention, pas question de faire la grasse matinée demain.

Je me précipite à la fenêtre pour confirmer ce que j'avais entendu toute la nuit ; la pluie qui tape sur les fenêtres. Ca s'annonce très mal. On y croit toujours, on est comme cela. On s'habille, comme si on ignorait les éléments, et on se prends à considérer la météo comme un détail mineur, sans importance. Après tout, il nous reste encore quelques heures et puis tout ce qui tombe maintenant ne tombera pas plus tard.

Le petit déjeuner est consommé rapidement, nous nous sommes habillés et je dois bientôt retrouver mon frère, ma belle-soeur et ma petite nièce afin de les retrouver devant l'hôtel. Nos craintes étaient fondées, les routes étaient bien saturées, mais la petite famille s'est retrouvé c'est le principal.

Les nouveaux arrivants prennent un petit déjeuner bien mérité, et on discute avec Serge de la marche à suivre. Lui est plutôt partisan d'un déploiement stratégique afin de rechercher le meilleur site d'observation. Nous, avec nos deux voitures, cela nous semblait difficile alors nous avons décidés de nous chercher un petit coin bien tranquille pour une éclipse en "famille". Bien entendu, on reste quand même en contact en cas de pépin.

On repart en voiture et on commence à tourner dans la région à la recherche du "meilleur" endroit. Il y a de plus en plus de voitures garées n'importe comment mais la gendarmerie est présente sans être gênante. Je crois qu'ils étaient surtout là pour éviter que des spectateurs finissent dans un champ pour observer. Nous quittons la départementale D1 afin de prendre la direction de Coucy-le-Château par la D937. Au passage on note une aire où déjà quelques voitures sont installées. Arrivés à Coucy-le-Château la ville est bouclée, il faut payer pour stationner et les zones accessibles sont entourées par des arbres. Alors on discute avec mon frère et tout comptes faits, la petite aire en sortie de nationale en vaudra bien une autre.

On est installé, on déballe le matériel "lourd", et le C8 une fois placé est recouvert d'un sac afin de le protéger de la pluie.

Ha oui, je ne vous avait pas dit, la pluie n'a pas cessé, une petite pluie fine. Mais je vous avait dit qu'on se souciait peu de la météo. On, fait quand même quelques clichés quand le soleil daigne se montrer ... cela s'annonce mal.

On est calé sur "France Info" est déjà la totale est racontée par les observateurs. Pour nous, c'est cumulus, cumulo-nimbus et autres mais il y a quelques rares trouées que l'on ne rate pas.

Les choses se précipitent maintenant, j'ai fait moins d'une dizaine de photos, et il commence à faire sombre. Sans être particulièrement gênés par le manque de lumière, on a l'impression d'être sous un gros nuage d'orage. Mais à bien y regarder, ce n'est pas un orage qui arrive. Et puis là bas, loin à l'ouest, il semble que cela soit bien plus sombre ... mais non ce ne peut pas être cela, c'est trop tôt ! Et puis ce foutu nuage qui nous cache le soleil. Il y a bien ce trou de ciel bleu qui approche mais non ... il va passer trop au sud c'est sur !

C'est pas vrai, Éole est avec nous, il a soufflé les nuages dans le bon sens, le "trou" est sur nous, et le vent qui emporte les nuages semble faire place nette !!! incroyable, on est à des kilomètres à la ronde le seul point "au soleil" !! On est tous béats d'admiration.

Top, c'est parti pour 2 minutes trente de bonheur, je doit courir partout, avec jumelles, avec les yeux, je regarde autour de moi. Ma belle sœur à des larmes dans les yeux, ma nièce pleure à chaudes larmes. Et puis soudain je pense au Celestron ... Je me précipite, et là ... indescriptible ! Les protubérances rosées sont parfaitement visibles, le grossissement de 60x est parfaitement adapté. C'est grandiose j'appelle mon entourage pour profiter du spectacle. Une fois ... deux fois, et mon frère finit par laisser le caméscope afin de venir voir. J'appelle également des touristes alentour et soudain Marisol m'interpelle " Fait des photos ".

Merde ! Combien de temps il me reste ? je sais pas je sais plus rien. Je me rappelle qu'il faut bracketer afin d'obtenir les vues des protubérances, de la basse couronne et de la couronne lointaine. Alors je me lance ... heureusement, le 700si est en manuel et vue par vue, c'est parti, une vue, deux, trois, .... dix ! Je dois bien être à une pose de 2 secondes quand quelqu'un à remis la lumière !

C'est fini, je tente encore une photo, mais sans le filtre, c'est pas la peine ! Incroyable, on doit vivre à cet instant une éclipse partielle à 99,9999% mais tout le monde s'en fout ! On a vécu les deux minutes les plus intenses de notre vie ! On se congratule, et je souhaite un bon anniversaire à mon frère (et oui il est né un 11 août). Et tout d'un coup un grand coup de froid ! Il pleut ... vite le Celestron et le boîtier photo sont à découvert ! On replace des protections, je lève les yeux, on ne voit même plus le soleil !

Quelques minutes plus tard, on remballe le matériel sous la pluie et on part en direction de Soissons pour manger mais les restaurants sont tous pris d'assaut ! Dans la voiture, on écoute "Hijo de la Luna" de Meccano, en version Espagnole, cela ne pouvait pas mieux tomber.

On va se retrouver le soir afin de voir la vidéo mais bon, cela ne donne pas grand chose. Bon au total cela donne quoi ? De bons souvenirs, une publication dans le magazine "Astronomie Magazine", et plein de souvenirs. Dans l'excitation, j'ai perdu l'adresse que m'avait donné deux touristes néerlandaises pour leur envoyer des photos. Dommage que la prochaine éclipse soit si loin au bout du monde. Mais ce qui est sur, c'est que la prochaine totale accessible on y sera et on fera en sorte d'apporter notre chance avec nous !