BobSaintClar

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Tout ce qui a été posté par BobSaintClar

  1. Mais absolument !
  2. Casque de Thor au Seestar @ Cayenne

    La récup' de fichiers bruts moches et en jpg (pour ne rien arranger), c'est un peu ma spécialité... rien ne vaut des décennies d'entrainement sur ses propres images Le casque de Thor est parfaitement faisable au Seestar, en revanche il ne faut pas hésiter à poser plus : voici ce que j'avais pu sortir en 40mn - donc le double de temps posé - sous un ciel moyen. Il ne faut pas oublier non plus de vérifier que le filtre interne est bien monté : parfois, le Seestar ne le met pas d'emblée sur les nébuleuses, il faut lui forcer la main. Je ne crois pas avoir déjà publié cette image ici, je profite de ton Post pour le faire La seule différence importante entre nos deux images, c'est le temps de pose !
  3. Ben c'est un astrographe tout-en-un (lunette+capteur+suivi+empilement), ce que les geeks en mal de nouveau vocabulaire appellent un "smartscope", genre EVscope. Ca prend des photos du ciel à très bas coût (même pas besoin d'ordinateur, sauf si tu veux traiter les images délivrées par la chose), c'est son seul intérêt. J'ai déjà un instrument pour le visuel, du coup ma femme m'a offert ça en complément.
  4. Ben le Seestar S50 de chez ZWO : c'est un astrographe, lunete + capteur + suivi automatisé. On ne peut pas regarder dedans
  5. Bien sûr ! J'en ai fait quelques compte-rendus dans la catégorie "observations visuelles", sous la forme de CROA, en fonction de mes sorties (lorsque ces dernières méritaient d'être évoquées). Ma dernière en date est récente, puisqu'elle remonte à Vendredi dernier (le 12 Avril). J'avais surtout en tête de viser 12P/Pons-Brooks avant qu'elle ne nous quitte, mais elle s'est avérée décevante, déjà trop basse, avec une Lune gênante en début de nuit. De cette sortie, je retiens pêle-mêle la découverte de M4 au petit matin, évidemment résolu mais surtout étonnament large à 80x, et M83 que je n'avais jamais pointée (des nodosités sont perceptibles, mais le sens de l'enroulement général m'a échappé. Elle est basse, même pour moi). J'ai surtout consacré le début et milieu de nuit à la prise de vue (au Seestar, donc) et la matinée aux binos, avec la montée progressive des premières nébuleuses de l'été : M11, M16, M17, les Dentelles, Dumbell, etc. Le petit astrographe Seestar, mis en place en 5mn et ne nécessitant pas d'être contrôlé en cours d'acquisition, est le complément idéal de mes jumelles ! Al'avenir, il se peut que je le remplace par quelque chose de plus performant (mais du même genre, un smartscope "fire and forget"), mais il est hors de question que je me sépare de mes 150Ed. Je les laisserai partir le jour où mon dos ne m'autorisera plus à les soulever !
  6. Ca va pas être pratique pour imager, déjà que tu frôles le burnout ! J'aime beaucoup la dernière image de 12PP, elle a un coté "Reviens ici ! J'en ai pas fini avec toi !" Perso j'ai lâché l'affaire, avec la Lune qui plante les derniers clous du cercueil...
  7. On voit bien des changements à petite échelle, mais c'est vrai que l'image globale semble avoir été enregistrée avec un petit instrument. On va dire que tu t'entraines, en préparation de conditions optimales ! (c'est un bon argument, ça fait 40 ans que je m'en sers pour publier mes bouses partout)
  8. Et toujours en été

    Summer is coming !! Au petit matin de ce Dimanche 14 Avril, entre 3h et 4 h10, j'ai osé imager les premières vedettes du ciel d'été. Ce fut d'autant plus déraisonnable qu'en direction du Sud, mon poste d'observation souffrait d'une pollution lumineuse notable. Pour minimiser les risques d'échec, j'ai choisi mes deux cibles avec soin : un amas d'une part, toujours "facile" à extraire d'un ciel douteux, et une nébuleuse notoirement lumineuse et contrastée, sachant que le filtre intégré au Seestar allait m'aider. Je vous présente d'abord Messier 11, l'un des plus bel amas ouvert du ciel. Pendant que le Seestar l'enregistrait, je l'ai admiré aux binos 150 : il n'y pas l'ombre d'un débat, il est beaucoup plus beau en visuel qu'en photo ! 15 minutes (60x10s) sous un ciel Borthe 5 (vers le Sud) Le résultat est moyen, dirons-nous : les étoiles sont un peu empâtées à mon goût. Qui plus est, en visuel, l'un des attraits esthétique de cet amas tient à la présence d'une étoile beaucoup plus lumineuse que les autres, comme un diamant perdu dans un tas de verre pilé, "diamant" qui n'apparaît pas ici. La nébuleuse visée est M17. Je l'ai tentée en 16 minutes seulement, l'aube pointant et s'ajoutant à la pollution lumineuse anthropique du site. Je suis agréablement surpris par le résultat : 16 mn de pose au Seestar, filtre interne "On" A partir de deux heures du matin, de la rosée a commencé à se déposer un peu partout. Mes binos sont très bien protégées contre ce phénomène (je vous épargne les détails de mon bricolage) et n'en soufrent pas, même quand les sièges eux-même commencent à ressembler à des latrines de campagne ! Le Seestar, en revanche, y est très sensible, ce pourrait être un problème sur le long terme : lorsque je l'ai éteint et replié, il dégoulinait littéralement de flotte, et ce n'est pas la première fois ! Je doute qu'il soit étanche et de toute manière, la condensation peut très bien se produire à l'intérieur... Bref, c'est un problème que je dois solutionner avant qu'il ne tourne à la catastrophe. Voilà ! Cette fois, je vous ai montré toutes les images de ma dernière sortie
  9. Et toujours en été

    Merci ! Je v... ah crotte, quand tu as écrit ça, c'était déjà Lundi...
  10. Et toujours en été

    Uuuhh je... je peux tout expliquer... Bon, j'utilise toujours mes grosses binos ! Mais désormais, puisque je dispose d'un petit astrographe qui fait la tambouille tout seul et pour pas cher, j'en profite pour tirer quelques portraits ! C'est aussi une question de paix des ménages : le Seestar est un cadeau de ma femme. Si je ne m'en sers pas (du Seestar), je risque de finir dans des boulettes de riz farcies...
  11. On dirait le Sud...

    Au Japon, je suis bien dans l'hémisphère Nord, mais plus bas que vous autres, métropolitains ! Je peux donc imager un peu plus d'objets, vers le Sud, comme lorsque j'avais attrapé l'amas globulaire Omega du centaure... Cette fois, j'ai visé dans la même zone, sans pour autant tenter le diable. Voici donc la galaxie M83, assez basse pour moi, vraiment basse pour vous Prise de vue : Seestar, une heure 15 de pause globale, entrecoupée de passages de bancs de brume et de nuages d'altitude Je devrais pouvoir mieux faire, avec une bonne transparence !
  12. Eclipse Totale du Soleil - 8 Avril 2024 - Torréon, Mexique

    J'adore la première image ! La seconde est spectaculaire, mais n'aurais-tu pas joué avec le curseur de saturation ? Dans le cas contraire, ces couleurs sont (littéralement) d'outre-espace !
  13. Bien joué ! Je l'ai observée hier soir (donc le 13) aux binos de 150mm à 80x, et j'ai vu en plus pâle à peu près ce que tu as sur ta photo ! En effet, elle s'efface progressivement du ciel...
  14. croissant tout chaud - 11/04/2024

    Fais de beaux rêves ! Purée je serais bien resté au lit moi... et ce WE, direction les montagnes : les prévisions sont bonnes !
  15. La comète dans l'ambiance cendrée

    J'adore ces images grand champs. Quand je vois l'image que j'ai prise de la même scène, à la même date... avec une lune et une comète PAS DU TOUT à cet endroit, je mesure le décalage horaire qui nous sépare !
  16. Conjonction comete et petit zoom au canarie jaune

    La première est très bonne, compte tenu des circonstances. Ca devient vraiment hardcore !
  17. comète avant quelle disparait

    Bien vu, avec la lune qui ne gâche rien (pour une fois)
  18. croissant tout chaud - 11/04/2024

    Pile-poil pour le café de 5h51, merci beaucoup !
  19. Merci pour cet émouvant partage ! Celle avec les protubérances est extraordinaire !! (oui bon, les autres aussi) Sinon, sachez les reconnaître :
  20. 12P/Pons-Brooks, l'image de trop !

    C'est l'occasion de la replacer (on ne s'en lasse pas...)
  21. 12P/Pons-Brooks, l'image de trop !

    Deux heures de route pour ce résultat... N'écoutant que le bulletin météo japonais, pourtant notoirement farceur, j'ai roulé ce soir plus que de raison, alors même que je dois me lever à 5h demain matin ! Ai-je été récompensé de mes efforts ? Que nenni ! Une fois sur place, les nuages se sont accumulés à l'ouest, ne me laissant qu'une image grand champs embrumée. Imaginez qu'aux jumelles, je ne voyais rien de rien... Une comète se cache dans cette image : sauras-tu la trouver ? (Le 10 Avril, 19h00 au Japon, 3 secondes de pose, SonyA6500 et Samyang 85mm à F4)
  22. Le monde en Infrarouge

    Déterrage de sujet : il y a du nouveau ! J'expérimente toujours pour mes prises de vue infrarouge et à ce stade, ayant la possibilité de prendre des photographies ET de voir directement dans l'infrarouge couleur (avec ce rendu caractéristique d'une végétation passant du vert au rouge vif), n'aurais-je du m'estimer satisfait ? Oui... mais non ! La vision directe dans l'IR couleur, avec les lunettes spéciales, est une vraie réussite dont je suis légitimement heureux. Mais les photographies correspondantes sont, en quelque sorte, trop trafiquées pour être honnêtes : elles sont le résultat d'un traitement assez lourd, soit par échange de canaux (et retouches colorimétriques variées) dans le cas d'un filtre de type IR590, soit par modifications dynamiques et colorimétriques poussées dans le cas d'un filtre W47. Les images brutes - sorties du boîtier - obtenues avec chacun de ces filtres sont inutilisables : l'IR590 montre une dominante orange écrasante, le W47 une dominante magenta hideuse (et les gens sont rouges rubicond). Ce que j'ai longtemps cherché à obtenir, c'est un résultat correct - comme ce que me montrent mes lunettes spéciales - en sortie de boîtier, pour deux raisons : d'une, je suis fainéant, donc tout ce qui peut m'éviter un travail en post-production est bienvenu ! De deux, et c'est le point le plus important, obtenir une image IR couleur potable en RAW me permettrait de réaliser des... Video IR couleur ! Depuis quelques années maintenant, la firme américaine KOLARI vend un filtre susceptible de me convenir : l'IRchrome. Il a été conçu par un photographe professionnel français, Yann Philippe, et fait précisément ce que font mes lunettes pour un APN modifié (filtre IRcut retiré) : ils donnent une apparence "Aerochrome" (du nom de l'ancien film Kodack délivrant des images IR couleurs) aux images sorties du boîtier, sans qu'il soit nécessaire de les traiter. Le problème ? Ce filtre est une exclusivité Kolari, une exclusivité qu'ils vous font payer cher ! J'ai donc cherché à émuler ce filtre. Et après moult tâtonnements, j'y suis arrivé ! je fus aidé en cela par d'autres sites web IRcouleur-bricoleurs, notamment celui-là. Avant de tomber dessus, j'avais repéré le potentiel du filtre LEE n°115 "Peacock blue", et pour cause : j'ai déjà testé plusieurs filtres de cette compagnie, filtres normalement dédiés à l'éclairage (et non pas destinés à être placés devant un objectif) et je possède quelques rouleaux de leurs produits, peu coûteux et très variés. Bref, pour faire simple, j'ai d'abord opté pour l'association "LEE n°115 peacock blue + GreenEhancer Marumi" (associer deux filtres aussi improbables vous donne une petite idée du nombre d'essais que j'ai menés...) : le résultat est proche de ce que j'obtiens avec mes lunettes, lorsque je n'y mets qu'un seul filtre "LEE n°47 Deep blue". Un exemple pris ce jour, ci-dessous : C'est une image RAW, directement sortie du boîtier et simplement convertie en jpg, sans retouche d'aucune sorte. Elle n'est pas parfait (le ciel est trop cyan à mon goût) mais parfaitement exploitable, et l'on peut imaginer filmer dans ces tonalités ! J'aurais pu en rester là, mais comme précédemment dit, quelqu'un d'autre a travaillé sur le même sujet (si ce n'est que son objectif demeure la photo, pas la video), en proposant l'association "LEE n°115 Peacock blue + filtre en verre GR3". Je n'ai pas été capable de vraiment voir la différence sur son site, alors j'ai acquis ce filtre GR3 (pas simple à trouver, mais fort heureusement peu cher) et j'ai pris la même scène que ci-dessus : C'est proche, mais c'est meilleur ! Le ciel est un poil moins cyan, la végétation est plus colorée, plus saturée, avec des teintes globalement plus chaudes. Je préfère cette association de filtres à la mienne. Vous verrez mieux les nuances si je place des extraits côte à côte : Atout essentiel de ces deux combos : elles préservent la couleur de la peau ! Dans mes précédentes images infrarouges couleurs, avez-vous remarqué l'absence systématique de personnages ? je ne cible pas les gens pour une bonne raison : ils sont rouges vifs ! Pas question de réaliser des videos pleines de gens affligés d'horribles rougeurs... Et bien, c'est du passé : le filtre LEE n°115 laisse passer suffisamment de lumière dans la bande orange-vert pour les tons chairs, permettant à ces derniers d'être correctement restitués. C'est un énorme coup de chance ! Là encore, un exemple vaudra tous mes discours : Ceci est... ma main. L'image RAW n'a évidemment pas été retouchée. Si ce n'était l'arrière-plan, je ne saurais dire si cette image est "normale" ou prise dans l'IR couleur. Marche aussi avec les chats ! Bah voilà : je peux désormais faire des films ! Le coté irréel des images infrarouges, NB ou couleur, est accentué lorsque lesdites images bougent. J'ai hâte de vous proposer mes premières productions cinématographiques
  23. Amis binaires, bonjour ! Jamais à court d'idées tordues, je vous propose d'exposer ici un projet - sans rapport direct avec l'astronomie, je le précise d'emblée - que j'ai mené jusqu'à son terme, tranquillement, en l'étalant sur plusieurs années. Il m'a pris beaucoup de temps, non parce qu'il est difficile à réaliser (au contraire, c'est un jeu d'enfant), mais parce que j'ai tâtonné longtemps. Pour taquiner l'analogie culinaire, disons que je savais quelle soupe je voulais faire, mais peinais à identifier les ingrédients nécessaires à ma cuisine. Mon fil a donc pour simplissime ambition de vous faire gagner un temps fou, pour peu que ma soupe vous mette en appétit. Quel est ce projet ? Fabriquer des lunettes de vision infrarouge, monochrome ou couleur. Là, vous m'objecterez : "N'importe quoi ! C'est voué à l'échec, puisqu'on ne voit pas dans l'infrarouge"... C'est vrai ! Mais... ... Il y a un "mais" Avant d'attaquer les aspects pratiques, laissez-moi vous parler du contexte et rappeler, si nécessaire, quelques bases d'optique photographique. Nous parlerons également, un peu, de la physiologie de l'oeil : préparez-vous à une petite surprise (pour ne pas dire un choc). Si vous traînez parfois dans le bistrot, vous savez que j'y propose de temps à autre des photographies en Infrarouge NB et couleur. C'est un vieux dada, qui remonte à l'époque de mon doctorat : étudiant géographe, j'ai travaillé sur des images SPOT en fausses couleurs (les canaux sont décalés : le vert devient le bleu, le rouge devient le vert et l'infrarouge proche devient le rouge) dont l'esthétique étrange a piqué mon intérêt. Or, il se trouve que les photographies dites en "infrarouge couleur" sont traditionnellement faites de la même façon : via un décalage des canaux, pour intégrer l'IR proche dans le rouge. En ce qui concerne l'infrarouge Noir et Blanc, c'est l'aspect cotonneux, laiteux, "hivernal" des paysages qui m'attire... sans parler des ciels très spectaculaires (le "bleu" est très assombri) et de la disparition de la brume, dégageant l'horizon ! Quelques exemples vaudront mieux qu'un long discours : En haut à gauche : une image infrarouge NB (filtre à 760 nm) générant des contrastes violents sur le ciel et éclaircissant la végétation. En haut à droite : image IR NB (filtre 850 nm) avec un ciel bleu devenu noir et une végétation très éclaircie. En bas à gauche : image IR couleur (filtre 580 nm, puis traitement "traditionnel" par décalage des canaux) du mont Fuji (invisible à l'oeil nu), sorti de la brume distante, sur fond de campagne verte/rouge. En bas à droite : image IR couleur (filtre Wratten n°47 "deep blue", avec un ciel très sombre et une végétation bien rouge) Je ne l'ai pas précisé, mais il va de soi que ces photographies ont été prises avec un APN défiltré, de sorte à ce que l'infrarouge excite le capteur ! Au début des années 2000, je me suis donc initié à la prise de vue infrarouge, en commençant par le noir et blanc. A cette époque, je ne disposais pas d'un APN défiltré, mais j'avais un Fujifilm S3 Pro dont le filtre interne est assez permissif, suffisamment pour que je puisse m'amuser sans avoir à poser des heures. Avec un filtre coupant à 640 nm, on peut déjà obtenir un effet assez saisissant ; cela tient à la réponse spectrale de la végétation, qui monte vite et tôt après le rouge : Les plantes en bonne santé, à savoir bien chargées en chlorophylle, ont une réflectance très élevée dans l'IR proche, alors qu'elle est faible dans le rouge (le creux de la courbe, vers 600-650 nm). En passant, vous noterez l'intérêt d'étudier la santé d'un couvert végétal dans l'IR : on discrimine facilement les plants qui manquent d'eau, ou sont malades, des plants sains. Ce qu'il faut retenir ici, c'est que la remontée brutale de la réflectance survient assez tôt : dès 700 nm, les feuilles renvoient plus de lumière que... dans le vert ! Maintenant, si l'on s'intéresse à la sensibilité spectrale de l'oeil humain, on obtient ce genre de courbe : Il y a une variation en condition de basse luminosité, avec un décalage de la sensibilité vers le bleu. Quoi qu'il en soit, on note que tout se passe entre 390 et 700 nm. Donc, il semble bien que mon idée de fabriquer des lunettes de vision infrarouge (proche, disons entre 700 et 800 nm), NB ou couleur, est absurde... Sauf que : en 2007 (de mémoire), lors d'un voyage en France, plus précisément lors d'une ballade en compagnie d'amis autour d'un lac de la grande couronne parisienne, j'ai remarqué quelque chose de très, très inattendu ! Je m'apprêtais à faire une photo IR NB de ce lac (photo que voici)... ... lorsque j'ai noté que mon filtre, supposé opaque en-deça de 720nm, laissait passer un peu de rouge. Je l'ai vu en le manipulant. Du coup, je l'ai placé devant mon oeil, en cachant l'excès de lumière avec ma main libre, pour estimer à quel point ce filtre était pourrave. Logiquement, j'ai bien vu le paysage en rouge sombre, mais quelque chose clochait : l'image monochrome, en terme de luminance, s'apparentait franchement à ce que vous voyez dans la photographie ! En clair, la végétation apparaissait lumineuse, l'eau noire, le ciel d'encre ! Si vous avez déjà regardé un paysage à travers un filtre rouge classique, genre Wratten n°25 ou même 29, vous aurez noté que la végétation est sombre, très sombre même. Je vous mets, à titre de comparaison, deux images d'une même scène dans le rouge (à droite) et dans l'infrarouge proche (à gauche, filtre 760 nm) : On ne peut pas les confondre ! Outre la réponse très différente de la végétation, le ciel est bien plus sombre en IR et les montagnes, au loin, sortent de la poisse (la brume), en apparaissant claires sur le fond de ciel (parce qu'elles sont recouvertes de forêts) quand dans le rouge, elles sont en ombres chinoises, sans détails. Remarquez l'ombre des nuages sur leurs flancs, en IR, ombres invisibles dans le rouge... Bref, en mettant le filtre devant mon oeil et en isolant ce dernier de la forte luminosité ambiante, j'ai vu le paysage... dans l'infrarouge. Stupeur ! Comment était-ce possible ? L'oeil n'est pas supposé voir dans l'IR, surtout au-delà de 760 nm ! Pourquoi est-ce que je voyais quelque chose ? Serais-je doté de pouvoirs extraordinaires ?? Réponse : bah non, hélas ! Ou plutôt : nous sommes tous dotés de ce pouvoir ! En fait, et ce fut pour moi une vraie surprise : l'oeil humain voit très bien dans l'IR, au moins jusqu'à 800 nm (soyons clairs, je vous parle d'expérience, ce n'est pas une opinion). Simplement, à ces longueurs d'onde, la rétine est peu sensible et du coup, quelle que soit l'heure du jour ou de la nuit, cette capacité à voir dans l'infrarouge est complètement oblitérée par notre sensibilité à la lumière du spectre "visible" ! Pour parler par analogie : imaginez qu'une personne murmure dans un grand hall de gare très peuplé. Vous ne l'entendez pas, votre ouïe saturée par le brouhaha ambiant des voix de la foule. Maintenant, si tout le monde se tait, sauf cette personne... vous l'entendrez. Et si vous n'avez jamais entendu de murmures avant, parce qu'une loi édicte que "les gens ne chuchotent que dans le bruit", vous serez très surpris ! Bref : A partir de là, je me suis fabriqué un "monocle de vision infrarouge monochrome". Je l'ai toujours, voici la chose : C'est un porte-crayons en bambou, retaillé d'un coté de sorte à ce qu'il se plaque sur mon oeil gauche sans laisser passer de lumières parasites et de l'autre, équipé d'un pas vissant de 58mm. J'y ai placé un filtre IR de 720 nm, c'est tout ! Lorsque je regarde à travers, seul l'IR proche - 720nm et plus - atteint ma rétine : un paysage suffisamment éclairé (de jour, idéalement en plein soleil) m'apparaît tel que dans une photographie IR monochrome de la même scène ; je vois "en rouge" mais pourtant, je vois bien "dans l'infrarouge" ! Pour profiter au mieux du phénomène, plusieurs conditions sont à réunir : - Le filtre ne doit pas être trop radical : préférez 720 ou 760nm. Les effets bluffants sur la végétation (claire), l'eau (sombre) ou le ciel (très contrasté) apparaissent tôt, inutile d'aller dans les longueurs d'onde trop grandes, d'autant que la sensibilité de l’œil s'effondre vite. - Utilisez un cache pour minimiser les lumières parasites (un tube, vos mains, une cagoule, quelque chose du genre de mon monocle...) : seule la lumière infrarouge doit atteindre votre rétine. Si un peu de lumière visible passe sur les cotés, votre pupille va se contracter et vous perdrez immédiatement le bénéfice de la vision IR. Si les filtres IR apparaissent noirs, c'est pour une bonne raison : la lumière ambiante oblitère complètement la sensibilité de vos yeux dans l'IR. Je vous invite à tenter l'expérience : c'est franchement bluffant ! Seul problème : l'image observée apparaît en nuances de rouge (même si, encore une fois, ce n'est pas du rouge), pas comme une photographie IR en Noir&Blanc. Ce n'est guère esthétique. N'empêche, ça marche ! Avant que je n'acquière mon premier APN défiltré, un Canon 6D, mon monocle me servait à anticiper mes prises de vue infrarouges NB. D'un coup d'oeil, je savais d'avance ce que mon cliché allait donner ! J'étais assez fier de ma découverte et de mon petit bricolage, n'ayant jamais rien vu de tel ailleurs, dans le commerce ou de réalisation amateur. Reprenons : en 2012 (de mémoire), j'ai acquis un Canon 6D que j'ai fait défiltrer. A partir de là, je pouvais voir le résultat de mes prises de vue IR en Liveview, directement à l'écran : plus besoin de mon monocle, je l'ai délaissé et pendant quelques années, je n'y ai plus pensé... En 2016, je me suis mis à la photographie IR couleur. A mes débuts, j'ai procédé de façon orthodoxe : pour prendre une image IR en couleurs, on utilise un filtre peu sélectif, qui laisse passer un peu de rouge voir de jaune/vert et bien sûr, l'infrarouge proche. La photographie brute apparaît très rouge, avec des nuances subtiles que le traitement d'image va amplifier. On va enfin décaler les canaux, exactement comme en télédétection (les scènes SPOT en "fausses couleurs") pour obtenir, au final : - La végétation dans les nuances de rouge, très vive et claire - les scènes distantes, la végétation malade, la roche, le béton et divers matériaux artificiels dans les nuances vert/bleu - L'eau très sombre, presque noire - Le ciel bleu marine, presque noir, avec des nuages blancs très contrastés Les images en infrarouge couleur sont étranges, bizarres et belles à la fois (c'est mon avis). Elles sont assez différentes des images IR en Noir&Blanc, c'est une autre forme de plaisir photographique. Elles sont aussi plus difficiles à faire, surtout parce que le post-traitement est délicat ; parfois, il ne donne rien de bon, sans que vous ne l'ayez anticipé. L'année dernière, je me suis demandé s'il n'était pas possible d'obtenir une image IR couleur - donc avec la liste de caractéristiques susdites - en procédant différemment : m'est venue l'idée d'utiliser un filtre qui laisse passer l'IR proche, bien sûr, mais aussi un tout petit peu de lumière visible... SANS le rouge. Pourquoi ? Parce que le canal rouge est dédié, en IR couleur, à l'IR : pas question de le parasiter avec du rouge "normal". Belle idée ! Mais un tel filtre n'existe pas. A défaut, était-il possible de "l'émuler", en associant différents filtres, en jouant avec leurs courbes respectives ? Ce sera le sujet de mon prochain post... A suivre
  24. 12P/Pons-Brooks, l'image de trop !

    Là tout'suite, 8:29 (je réponds deux heures après toi) Vous êtes repassés à l'heure d'été, donc je suis "7h plus tard" que vous (enfin pas vraiment, mais tu m'as compris)
  25. Tu exagères ! La plupart de tes images ont des étoiles ponctuelles Sinon très belle image, avec une sorte de coiffe à l'avant de la comète assez étonnante, qui la fait ressembler à un sp... aheuh, un... un specimen rare !