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Tout ce qui a été posté par dg2

  1. Un français prix Nobel de physique 2012

    Si je puis me permettre, la dégénérescence n'a pas de rapport immédiat avec les travaux de Serge Haroche, au sens où la dégénérescence concerne les fermions, alors que les photons sont des bosons.
  2. 2009ip supernova à surveiller?

    Peut-être peut-on juste préciser que la classification initiale de supernova était probablement erronée et que l'on a eu à faire à une éruption importante comme en on trouve chez les étoiles de type LBV... qui finissent leur vie en supernova.
  3. Avancées de la cosmologie

    quote: Et je maintiens qu'il n'y a pas de théorie pour étayer la matière noire. Mais des modèles ça oui, il y en a . Et visiblement il y a confusion entre les deux.... Confusion qui à mon avis est aussi présente chez vous. Il y a au moins deux candidats de matière noire qui viennent directement de la physique des particules et qui ont été exhibés dans le cadre de recherche en physique des particules sans le moindre lien (au départ) avec la cosmologie. Bien sûr, toute prédiction de nouvelle particule intéresse la cosmologie puisque la cosmologie a besoin d'au moins une particule supplémentaire (même les gens de MOND le reconnaissent, donc je pense que personne de sérieux ne conteste cela désormais). Le premier sont les particules supersymétriques dont la moins massive est nécessairement stable, la supersymétrie ayant été introduite comme la seule symétrie supplémentaire admissible en physique des particules (en plus des symétries C, P, T). C'était donc au départ une tentative de généraliser (comme on fait souvent en science) certains aspects des théories existantes, ce qui a amené l'idée de supersymétrie, dont il a été démontré rigoureusement (théorème de Coleman Mandula) qu'elle possède des propriétés intéressantes et bien délimitées. Il me semble que la sémantique ici préfère considérer que la supersymétrie est une théorie dont on tire des modèles (MSSM, CMSSM, etc.).Le second exemple vient des axions, qui sont des particules dont l'existence est postulée pour résoudre ce que l'on appelle le problème CP fort. En très gros (demandez à AlSvartr plus de détails s'il passe par là), une quantité intervenant dans la description du neutron (son dipôle électrique) est au mieux quelques 10^10 ou 10^12 fois plus petite que la valeur qui devrait apparaître naturellement, ce qui semble nécessiter l'adjonction d'un terme supplémentaire ans l'interaction forte, terme qui par suite induit l'existence d'une nouvelle particule, l'axion. Ce genre de considération n'est en rien motivé par la cosmologie, mais produit une particule qui elle pourrait avoir un intérêt en cosmologie. (Si vous voulez en savoir plus sur comment on peut chercher les axions, voir ici : http://cast.web.cern.ch/CAST/CAST.php ).
  4. Avancées de la cosmologie

    quote: Einstein a ajouté à un modèle d'univers (construit sur la Relativité Générale) la constante cosmologique, de la même manière que depuis quelques années les cosmologiques ont ajouté l'énergie noire. Dans les deux cas, il s'agit de coller à ce qu'on croit être l'univers.Dans le premier cas, Einstein, un univers statique qui ne peut que "s'écrouler" sur lui-même si on ne lui met pas une "béquille" pour le soutenir.Dans le deuxième cas, à peu près la même chose, mais la même béquille sert à accélérer l'expansion de l'univers.Dans les deux cas, ce n'est pas la Relativité Générale qui est modifiée, c'est une force inconnue dont on suppose l'existence et qu'on rajoute dans les équations. Un des problèmes qui transparaît ici est que vous interprétez un peu hâtivement ce que vous avez lu ici et là en essayant de leur donner un sens qui ne correspond guère à la réalité historique que vous connaissez mal (ce n'est pas une attaque personnelle, hein). Quand Einstein bâtit son premier modèle cosmologique en 1917, il argumente en faveur que celui-ci soit statique et fini. La staticité de l'univers est étayée par la mesure des vitesses radiales des étoiles (ce dont je ne sais s'il est sincère ou invoqué pour justifier son souhait d'un univers statique), et la finitude de l'univers est liée à ce qu'il appelle le principe de Mach, bien que Mach n'ait jamais formulé explicitement de "principe". Muni de ces deux ingrédients, Einstein remarque qu'il n'existe pas de solution, mais que les équations de la relativité générale autorisent en réalité un terme supplémentaire (une sorte de constante d'intégration, si vous voulez) qui rend son modèle possible. Du point de vue d'Einstein, la constante cosmologique s'impose autant comme une déduction des lois fondamentales de la gravitation que comme un ajout pour sauver un modèle précis. C'est fondamentalement différent. Par ailleurs, le fait que l'on puisse englober le modèle statique d'Einstein dans une classe plus vaste de modèles dynamiques était totalement étranger d'Einstein. Le terme de béquille que vous invoquez est donc hors de propos. Ceci dit, Einstein n'a jamais été complètement à l'aise avec sa constante, quand bien même ainsi découverte elle s'avère avoir un rôle potentiellement bien plus général que la raison qui l'a amené à l'envisager. L'opinion d'Einstein à son sujet est sans doute bien résumée par ce qu'il en dit dans son célèbre courrier à Ehrenfest, quote:Ich habe wieder etwas verbrochen in der Gravitationstheorie, was mich ein wenig in Gefahr bringt, in ein Tollhaus interniert zu werden. que je traduis approximativement par "J'ai commis au sujet de la gravitation quelque chose qui me vaudrait d'être enfermé dans un asile de fous". Au sens que lui donne Einstein, la constante cosmologique est une propriété intrinsèque de l'espace, elle fait partie de la théorie, ce n'est pas, comme on l'interprète majoritairement aujourd'hui, une manifestation d'une forme d'énergie, même si ces deux interprétations sont strictement équivalentes. En tout état de cause, ce n'est qu'après cette naissance curieuse que la constante cosmologique faisant partie du paysage en tant que constante fondamentale possible (au moins au début), elle a été incorporée dans les modèles. Une des accusations qui est faite est qu'elle a été utilisée en tant que variable d'ajustement commode, mais je ne suis pas certain que cela ait toujours correspondu à la réalité historique et cela me paraît relever du procès d'intention. Quand par exemple dans les années 60 on a cru, sur fois d'une statistique insuffisante, qu'il y avait un excès de quasars à z = 2, beaucoup de gens ont pensé avoir mis en évidence ce phénomène d'univers hésitant" comme l'avait nommé Lemaître, et qui se produit dans certaines conditions en présence d'une constante cosmologique. Il ne s'agissait pas de sauver quoi que ce soit mais de trouver une explication rationnelle au fait que l'univers ait passé semblait-il une longue période sans beaucoup grossir, ce qui était interprétation quand même assez logique à un excès d'objets à un redshift donné.
  5. Avancées de la cosmologie

    Cher JD,les fils précédents ont été fermés pour cause de risque de dérapage ou de dérapages avérés, et vous en ouvrez de nouveau en commençant précisément à parler de ce qui a posé problème, à savoir les critiques faites à la communauté cosmologiste. Or, si vous voulez mon avis, il y a deux issues possibles à l'analyse de ces critiques. Soit elles sont fondées et les cosmologistes sont des imbéciles (attaque personnelle), soit elles ne le sont pas et ce sont ceux qui les profèrent qui sont à côté de la plaque (attaque personnelle). Il n'y a pas vraiment d'autres possibilité, sauf bien sûr la combinaison des deux, soyons exhaustif. Ceci étant, il me semble que la discussion glissante que vous appelez de vos voeux n'est de toute façon guère utile dans la mesure où votre connaissance de la cosmologie apparaît quelque peu lacunaire. Dire qu'il n'y a pas de théorie expliquant la matière noire est un contresens absolu. Si vous voulez mon avis, il serait préférable de repartir sur des bases saines comme faire le point sur les questions posées par Kaptain dans un des fils fermés. Je n'ai pas d'objection à le faire, mais je préfère avoir un mandat de l'ONU pour continuer.
  6. Avancées de la cosmologie

    .[Ce message a été modifié par dg2 (Édité le 02-10-2012).]
  7. Cosmologie suite

    Je n'aurais pas dit que le Théorème du Jardin est plus raisonnable ! Il est truffé d'un nombre hallucinant d'erreurs et de jugements à l'emporte pièce en tout genre. Par exemple, Magnan annonce gaillardement que le rayon d'un trou noir varie comme le carré de sa masse (à moins que ce ne soit le contraire, je n'ai plus son truc sous la main mais si vous insistez je vous le retrouverai). En tout cas, il est intéressant de noter que 1. Ni l'auteur du Théorème du Jardin, ni les éditeurs d'Un autre cosmos ? n'ont jamais publié quoi que ce soit en cosmologie. C'est une information qu'il faut garder en tête quand on lit ce genre d'ouvrage.2. Aucun n'a, en fait, d'activité scientifique identifiable dans ce domaine et aucun n'est bien vu par les gens qui travaillent vraiment dans le domaine. En fait, C. Magnan n'a, à peu de chose près, plus d'activité scientifique du tout. 3. Une critique positive du Théorème du Jardin a été faite par JMBB (dans Pour la Science, je crois). 4. Le crédo de Magnan, c'est de dire (p. 184) : quote:la science n’a rien trouvé de neuf depuis 1965 [...] et si de nouvelles découvertes étaient accomplies, elles ne bouleverseraient pas les choses. Il me semble que quand on lit ça, tout est dit.
  8. Un autre cosmos

    Je n'ai pas les moyens de vérifier si la personne utilisant le pseudo Jean-Marc Bonnet Bidaud est effectivement l'intéressé, mais en tout état de cause ses arguments ne sont guère convaincants et les problèmes déontologiques que posent "Un autre cosmos ?" vont bien au delà de l'anecdote Brandenberger que l'on essaie ici de minimiser.Il n'est pas normal que dans sa présentation Thomas Lepeltier se dise "historien et philosophe des sciences, chargé de cours à l'université d'Oxford", alors qu'il n'a pas de poste en histoire des sciences qu'il pratique uniquement en amateur (aux deux sens du terme) et que les cours qu'il dispense à Oxford ne porte pas sur l'histoire des science mais sur du français. Rien que cela dénote une volonté manifeste de tromper le lecteur. Cette volonté de tromper le lecteur est patente quand on regarde la façon dont on été enrôlés certains des participants à l'ouvrage (cf. Brandenberger, donc) et la façon dont est rédigée la contribution de M. Bonnet Bidaud himself, qui est un mélange de désinformation et de grand n'importe quoi. La contribution de Narlikar n'est pas en reste. Quand, à la fin de son chapitre où il promeut l'idée des redshifts quantifiés en précisant "Cette séquence [de redshifts quantifiés] s'est confirmée clairement à chaque fois que des échantillons plus grands ont été étudiés", je suis désolé de dire qu'il ment. Soit il ment en laissant entendre que cela a été observé dans les échantillons modernes (le SDSS par exemple), soit il ment en omettant de dire qu'aucun échantillon n'a été étudié en ce sens depuis des lustres, ce qui rend sa phrase techniquement exacte mais totalement ambiguë et trompeuse. Il n'est pas normal que des gens se présentant comme des personnes objectives laissent passer une telle affirmation.
  9. Actualités de Curiosity

    Au passage, signalons une belle erreur de traduction. La profondeur en vo est "somewhere between ankle and hip deep", soit un truc entre 10 cm et un petit mètre, ce que le traducteur a transformé en "une profondeur d'un mètre environ, soit la distance de la cheville à la hanche".
  10. XDF (eXtreme Deep Field)

    Si le champ fait 2'x2,3', cela fait en gros 1/32000000 du ciel, donc dans les 200 milliards d'objets observables en extrapolant. Ceci étant, le champ a sans doute été choisi parce qu'il permettait une telle observation (pas d'absorption dans le visible ou l'IR, pas d'étoile brillante, etc), donc le nombre d'objets potentiellement détectables avec les moyens d'aujourd'hui est sans doute bien moindre. Il serait plus intéressant de voir combien d'objets sont cataloguables avec des projets tels le LSST ou Euclid.
  11. Conf' de l' IAP

    Il est quand même curieux que certains imaginent que Aurélien Barrau puisse être rangé dans la même catégorie que deux frères, jumeaux de surcroit. En même temps, cela suggère la grande difficulté qu'il y aurait à montrer à ceux-là la différence entre science et pseudo-science, au moins dans certaines circonstances. Ceci étant, puisqu'on est dans les sujets qui fâchent, signalons qu'en novembre la conférence de l'IAP sera donnée par Valérie Masson-Delmotte et parlera de climatologie. Réservation à partir du 3 octobre pour les supporters les plus énamourés et les détracteurs les plus acharnés.
  12. quote:Et c'est quoi, ses coordonnées, qu'on la mémorise dans nos gotos ? http://simbad.u-strasbg.fr/simbad/sim-id?Ident=NAME+MACS+1149-JD
  13. Voilà un article très intéressant et très documenté sur l'histoire de l'astrométrie, qui ravira, j'imagine, notre ami ChiCyg (entre autres). Le tableau de la page 17 résume bien le fait que nous vivons une époque formidable. http://fr.arxiv.org/abs/1209.3563
  14. Histoire de l'astrométrie

    Pour que le VLBI marche pour l'astrométrie stellaire, il faut que l'étoile émette en radio, ce qui est rarement le cas (essentiellement binaires RS Cvn). La manip Gravity Probe B avait justement choisi son orbite polaire pour qu'elle soit dans le plan d'un des rares étoiles positionnables par ce biais (IM Peg), d'où sa fenêtre de tir ridiculement faible de une seconde seulement. Par contre, vous avez effectivement lu en diagonale car la redécouverte tardive des résultats du projet Carte du Ciel y est évoquée, mais je ne sais pas si c'est bien ce que vous avez en tête. [Ce message a été modifié par dg2 (Édité le 18-09-2012).]
  15. Actualités de Curiosity

    quote: Il est bizarre, ce texte de PT Il date surtout de 2004, non ?[Ce message a été modifié par dg2 (Édité le 18-09-2012).]
  16. Un autre cosmos

    quote:Tiens un truc marrant, comme j'avais oublié le nom de ce type, j'ai cherché le bouquin sur le net et j'ai vu : Igor Bogdanov (Auteur), Grichka Bogdanov (Auteur), Robert Wilson (Préface), Jim Peebles (Postface), John Mather (Postface) là : http://www.amazon.fr/Le-visage-dieu-Igor-Bogdanov/dp/2246772311 ce qui est faux, la postface est de Luis Gonzalez-Mestres marrant, non ? enfin, façon de parler, c'est plutôt triste ... Attention, ne seriez-vous pas en train de confondre le "Visage de Dieu" paru il y a un an ou deux et préfacé par du beau linge et la "Pensée de Dieu", parue cette année et préfacée par le désormais célèbre Luis Gonzalez Mestres. Je vous avoue ne jamais eu avoir l'honneur de rencontrer ce monsieur, mais si vous voulez mieux le connaître, j'ai trouvé ce truc délicieux à lire, http://harcelement.org/article83.html ... qui me rend heureux de ne jamais avoir approché ce monsieur !
  17. Un autre cosmos

    Le simple fait que JMBB ait fait une critique positive du livre de Christian Magnan devrait vous donner une idée du niveau de ce truc. En fait, je dirais que ce livre est même pire que celui de JMBB (puisqu'il n'y a pas de contributeurs extérieurs compétents et honnêtes pour y dire quelque chose qui fait sens), mais j'imagine que d'autres ici ne seront pas d'accord.
  18. Un autre cosmos

    quote:On est d'accord, l'Univers est comme çà parce qu'il est comme çà, mais les cosmologistes à qui je dis çà répondent que non, c'est pas si simple, avec des arguments extrêmement complexes auxquels j'ai jamais rien pané... Ce qui, perso, me fait sourire, c'est que le principe anthropique a commencé a intéresser ces gens en même temps qu'ils ont découvert le multivers, c'est çà que je trouve piquant... En gros, encore une fois, le principe anthropique est la "preuve" de l'existence du multivers, lequel ne sera jamais réfutable, le côté "fuite en avant" de la cosmologie contemporaine me laisse perplexe... Si je puis me permettre, la nécessité ou la contingence de l'apparition du vivant fait partie des questions qui ont été posées bien avant la cosmologie moderne. Il n'y a qu'à regarder la très érudite introduction historique au principe anthropique faite dans le livre de John Barrow pour s'en convaincre. Mais surtout, dans son livre, Barrow rappelle que les idées anthropiques dans leur formulation moderne font souvent implicitement appel à un "espace des mondes possibles" dont notre univers serait un représentant. Il insiste bien (nous sommes en 1985 quand il écrit cela) sur le fait que nous ne savons pas si ce concept d'"ensemble des mondes possibles" a un sens et si oui, lequel. Ces idées là se sont trouvées remises au goût du jour quand la théorie des cordes, avec son landscape (= le fait que en théorie des cordes, la compactification des 6 dimensions d'espace supplémentaires peut se faire d'un nombre quasi infini de façons qui chacune donnent lieu à un jeu unique et différent de lois physiques), a proposé un cadre conceptuellement bien défini à l'espace des mondes possibles du principe anthropique. C'est aussi cela qui contribuer à généré ce qui n'est peut-être qu'un effet de mode.D'une manière générale, les idées anthropique sont dans une situation épistémologique très atypique. La problématique est que, selon l'expression consacrée, il n'y a pas de fait sans théorie, au sens où il ne sert à rien d'énoncer des faits si on ne propose pas un cadre conceptuel pour les discuter. On est ici très en amont de la discussion de la plausibilité de ceci ou cela, ou de son observabilité. On en est à peine à savoir comment réfléchir à ces questions, comment les aborder. Or le principe anthropique est précisément dans cette situation inconfortable où il y a des faits bien établis que personne ne conteste (une petite variation des lois physique altère drastiquement la possibilité de l'émergence d'une chimie complexe et donc de la vie), mais pas de cadre conceptuel canonique dans lequel les intégrer. Quant à savoir si les hyperinterlocuteurs de supermascotte parlent en ayant bien réfléchi à tout cela, je ne peux me prononcer.
  19. Un autre cosmos

    quote:Tout est dit : il n'est pas raisonnable de douter, on a nos grands prêtres, les cosmologistes, vous devez les croire, ou alors vous avez perdu la raison.Attendez, le gus de FS qui a écrit cela a accompagné deux frères jumeaux sur des plateaux télé en 2004, puis, lors du procès C&E, leur a fait une attestation (jld pourra confirmer, j'imagine). Ce gars là a arrêté ses études il y a facile 10 ans après une seulement maîtrise (ou un DEA, peut-être). Ne le présentez pas comme le héraut des cosmologistes, quand même !
  20. Un autre cosmos

    quote:Mon sentiment qui n'a strictement aucune valeur et absolument aucun intéret, c'est plutôt qu'elle n'existe pas. Pour bien faire il faudrait creuser les deux possibilités à parts égales, actuellement les théories qui empruntent un itinéraire bis restent un peu marginalisées. J'ai l'impression que vous n'imaginez pas à quel point les gens ont pu explorer un nombre impressionnant de choses. Je vous renvoie à ce truc, http://xxx.lanl.gov/abs/1106.2476 , vous avez 300 pages de gravité modifiée en rapport avec la cosmologie et plus de 1000 références. Vous pourriez même envisager offrir une version reliée de ça à ChiCyg pour son anniversaire, il en serait fort touché. Vous semblez penser que certains trucs sont marginalisés a priori. Mais si c'est marginal, c'est aussi (et à mon avis, surtout) que ça ne marche pas, ni sur le plan théorique, ni sur le plan des prédictions observationelles. Il y a des papiers qui ont confronté les prédictions de MOND avec les données de WMAP (et même avant : http://arxiv.org/abs/astro-ph/0508048 ). Ca ne marche pas, même avec l'adjonction "magique" d'une masse aux neutrinos pas vraiment compatible avec les contraintes des oscillations de neutrinos au passage. Une fois qu'on a ce résultat, on peut essayer de republier 50 fois la même analyse, mais la conclusion restera toujours la même. Dans le papier ci-dessus, ceci est évoqué en bas de la page 95, si vous voulez plus de détails. Les auteurs sont un peu plus modérés que ce que j'écris là, mais pas plus optimistes pour autant. Ceci étant, ce papier vous rassurera quant au fait qu'il y a des tas de trucs qui attendent d'être confrontés aux données.
  21. Un autre cosmos

    Il n'y a rien de ad hoc. Depuis les années 30, on ne sait pas réconcilier l'influence gravitationnelle subie par les étoiles ou les galaxies avec la masse détectable des galaxies ou des amas. Personne ne conteste ce fait. Donc vous avez deux possibilités. Soit il y a de la matière invisible, qui pour des tas de raisons ne peut pas être de la matière ordinaire (si vous voulez savoir pourquoi, je peux vous donner des références), soit il y a changement des lois de la gravitation, c'est tout. D'autre part, la physique des particules vous dit (je doute là encore que quiconque nie cela) que le modèle standard ne saurait être autre chose qu'une théorie effective uniquement à basse énergie et donc qu'il est plus que probable qu'il existe d'autres particules que celles du modèle standard. Enfin, quand vous regardez les extensions du modèle standard, vous en avez qui ont des particules supplémentaires parmi lesquels certains où elles sont plus ou moins difficiles à détecter directement. Si l'échelle de brisure de la supersymétrie est trop élevée par exemple, vos chances de détecter directement de la matière noire supersymétrique sont quasi nulles, par exemple. Le LHC nous dira bientôt si ce scénario est à craindre ou exclu par la détection qu'il aura trouvé de la supersymétrie.
  22. Un autre cosmos

    La meilleure preuve étant que les neutrinos cosmologiques sont parfaitement indétectables étant donné les contraintes physiques qui déterminent leur taux d'interaction avec quelque détecteur que ce soit.
  23. Un autre cosmos

    quote:En préambule d'une de ces conf sur l'accélération de l’expansion. Le type prévient les gens en gros en leur disant "tout ce que je vais vous dire est vrai si on admet tel postulat". C'est honnête et c'est bien de préciser ça pour que ce résultat ne soit pas considéré comme absolu et définitif. Ce cadre général de la cosmologie devrait tout le temps être rappelé à mon sens lorsqu'il s'agit de communiquer vers le grand public. C'est donc bien ce que je vous dit. Il précise que les mesures qui lui ont valu le Prix Nobel n'ont été faite que dans un petit nombre de directions et qu'extrapoler le résultat de ces mesures à l'ensemble de l'univers nécessite de supposer l'isotropie. Mais je pense qu'il n'avait pas en tête de dire que l'isotropie n'était pas bien étayée par ailleurs. En cosmologie peut-être plus qu'ailleurs, la combinaison des différentes observables donne bien plus de résultats que les observations prises séparément.
  24. Un autre cosmos

    quote:Oui, ce postulat d'isotropie est questionné par une minorité d'astronomes, dont une collègue de Laurent Nottale, dont j'ai oublié le nom, là, et d'autres... Selon eux, on peut imaginer un univers non isotrope où l'énergie noire n'est qu'un biais d'observation, si j'ai bien compris...Marie-Noëlle Célérier, peut-être ? Il me semble que ses travaux portent plutôt sur les modèles inhomogènes mais à symétrie sphérique (cf; http://arxiv.org/abs/1108.1373 ) puisque, justement l'isotropie est assez bien réalisée d'un point de vue observationnel. Mais en regardant le résumé du papier ci-dessus, vous verrez que le propos de cette dame est fort prudent, à des années-lumière du ton péremptoire voire méprisant de JMBB.Ceci étant, il y a un groupe dédié dans Planck à l'étude des cosmologies non homogènes et/ou non isotropes. On ne peut bien sûr pas en faire le tour mais dire que personne ne s'y intéresse est clairement inexact.
  25. Un autre cosmos

    quote:Plus sérieusement, la cosmologie reste une discipline aux pieds d'argile puisqu'elle est réduite à devoir admettre certains postulats comme le fait que l'Univers est isotrope. Je pense que c'est important de conserver une certaine humilité par rapport à cette fragilité. Lors de son passage en France, le récent prix Nobel de physique Saul Perlmutter insistait bien sur ce point en préambule de sa présentation. Et je trouve ça vraiment bien. Je ne sais pas dans quel contexte M. Perlmutter a dit cela, donc il m'est difficile de le commenter. Une possibilité est que en pratique, les régions du ciel utilisées pou la détection de supernovae ne couvrent pas loin de là tout le ciel. On mesure donc avec ces objets la distance de luminosité en fonction du redshift dans une seule (ou un petit nombre de) direction(s). Extrapoler à partir de ces mesures la dynamique de l'univers présuppose donc que l'expansion soit isotrope. Ceci étant, l'isotropie de l'univers est testée par une palanquée de méthodes, dont la plus simple est l'isotropie du fond diffus. Non seulement la température est la même dans toutes les directions à 10^-5 près (ce qui teste plutôt l'homogénéité), mais que les fluctuations sont elles-mêmes statistiquement les mêmes dans toutes les directions. En particulier la taille caractéristique des fluctuations est la même, ce qui contraint très, très, très fortement une expansion non isotrope (ce qu'on appelle les modèles de Bianchi). Des contraintes encore plus fortes seront données par Planck dans pas très longtemps. Les catalogues de galaxies sondent pour certains une portion beaucoup plus grande du ciel et observent aussi une isotropie dans la distribution statistique des galaxies. Plus généralement, il ne me semble pas que la cosmologie fasse d'hypothèses qu'elle n'essaie pas de tester d'une façon ou d'une autre (pas forcément de façon parfaitement exhaustive, bien sûr, puisqu'on est toujours limité par ce que les observations permettent de faire). On pourrait même dire qu'elle teste des choses que d'autres disciplines présupposent sans autre forme de procès. L'exemple le plus évident est celui de l'universalité des lois de la physique. Les contraintes sur les variations sur des longues périodes des lois ou constantes physiques sont pour beaucoup testées par la cosmologie (et aussi par d'autres trucs cf. Oklo). quote:Tant que cette fragilité existera (pour toujours ?), il restera une petite porte ouverte pour des modèles alternatifs, et heureusement un jour il y en aura peut être un qui sera juste. C'est une tautologie. On peut exclure un modèle s'il n'est pas compatible avec les données, mais on ne peut pas prouver qu'il est le seul à pouvoir être juste. A ce compte là, les gens qui ont fait le modèle de Nice pour le système solaire pourraient se voir faire le même reproche, qui n'est en aucune façon exclusif à la cosmologie. quote: D'autant que force est de constater que l'on est vraiment très très loin d'avoir tout compris. Le fait que l'univers est en expansion et qu'il a été un jour assez dense, ça semble maintenait quand même bien solide. Et c'est précisément pour dire le contraire que le propos de JMBB s'inscrit en dehors du champ scientifique. Au moins on doit pouvoir être d'accord là-dessus. quote:Sur le reste, on nage dans l’inconnu de l'énergie sombre et de la matière noire. Ça rappelle un peu l'éther, on met un mot sur un phénomène et un objet que l'on ne comprends pas. Bien sûr qu'il y a des inconnues. L'essence même de la recherche est de mettre en évidence des choses que l'on ne connaît pas, et de confronter les différentes hypothèses qui pourraient les expliquer. Il y a vingt ans, je ne pense pas qu'il y avait la moindre preuve qu'il n'y avait aucune alternative à de la cosmologie sans nouvelle physique. Mais avec l'explosion du volume de données, de plus en plus précises de surcroît, l'adjonction d'au moins deux ingrédients supplémentaires à la matière ordinaire est devenue inévitable, qu'on le veuille ou non. Je vous mets au défi de trouver ne serait-ce qu'un papier qui prouve que l'on peut se passer de ces deux ingrédients en se confrontant à toutes les données existantes (et pas seulement celles qui n'excluent pas le modèle favori des auteurs). C'est vrai qu'en l'état on ne sait pas si la matière noire et l'énergie noire ressemblent vraiment à ce que l'on imagine qu'elles sont (cf. les travaux de Buchert), et que le nom que l'on met dessus est générique. Mais vous ne pouvez pas nier qu'identifier que ces deux inconnues existent puis évaluer de plus en plus précisément leurs propriétés est en soi un progrès remarquable.