dg2

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  1. explosion de Bételgeuse

    Si vous compilez les documents historiques, vous avez eu vraisemblablement 8 explosions de supernovae visibles et documentees depuis 2000 ans (en 185, 386, 393, 1006, 1054, 1181, 1572, 1604), soit une moyenne de une tous les 250 ans. Il y a des doutes pour les trois plus anciennes, notamment celle de 386, mais il est aussi possible que certaines supernovae visibles n'aient pas ete documentees, en particulier celles invisibles depuis l'hemisphere nord (il y a notamment une tradition orale maorie qui pourrait correspondre a ce cas de figure). Peut-etre aussi la prochaine SN visible a l'oeil nu sera dans M31 (avec a la louche une magnitude de 4). Au passage, Betelgeuse presente d'autant moins de risques pour la biosphere que son axe de rotation ne pointe pas du tout vers la Terre. Meme en cas d'emission tres collimatee selon deux jets polaires, nous serions epargnes.
  2. explosion de Bételgeuse

    D'après mes souvenirs, Bételgeuse est loin d'être dans les phases ultimes de son évolution. Donc son explosion n'est certainement pas à l'ordre du jour. Même chose pour Eta Carène.Pour le reste, l'explosion d'une supernova ayant une magnitude absolue de -19, à un peu plus de 100 parsecs, Bételgeuse attendrait -13 ou -14, soit un peu plus que la pleine Lune. J'avais lu quelque part que la zone de danger se situait à une vingtaine de parsecs, aussi Betelgeuse est-elle à distance respectable.A noter que statistiquement, la prochaine supernova galactique sera à peu près invisible : si elle est à plus de 4 kpc (soit ce qui se produira dans 90% des cas au vu de l'extension de notre Galaxie), elle ne sera même pas facilement visible à l'oeil nu. Si vous prenez la SN galactique la plus récente connu (celle de 1870, qui a donné naissance à SNR G1.9+0.3), on estime son extinction à environ 30 magnitudes...
  3. Une seconde de plus cette année

    Je croyais qu'il avait ete decide d'abandonner les secondes intercalaires au profit des minutes voire des heures, car les changements bisannuels posaient trop de problemes d'organisation ?
  4. Pour La Science janv 2009 Big Bang ou rebond ?

    > Plus complexe ? Certes : Susskind (cordiste) commence par accuser Green > (cordiste) d'escroquerie quand icelui proclame que l'Univers est > "élégant", puis conclue en affirmant que deux hypothèses sont possibles > et seulement deux pour expliquer l'existence de l'Univers : la main de > Dieu ou la théorie des cordes.Ces gens "médiatiques" (Smolin, Susskind, Motl, Rovelli) sont d'autant moins intéressants qu'il dépensent de l'énergie à prendre à partie le grand public pour lui demander au final de trancher un débat scientifique. En arriver là est en un sens une sorte d'aveu d'impuissance (ou parfois d'incompétence, cf, dans un tout autre contexte, certaines bisbilles sur le réchauffement climatique). Je ne crois pas que ceux qui sont de fait des sortes porte-parole autoproclamés de la théorie de cordes soient les plus à même d'exceller dans cet exercice. Mais leurs actions ne me paraissent pas devoir être prises en considération pour juger de l'ensemble de la discipline qu'ils représentent, et vous autres, journalistes ou assimilés devriez veiller à ne pas vous faire avoir. C'est comme si vous jetiez l'opprobe sur la planétologie au motif que vous n'aimez pas le style d'André Brahic (cela marche aussi pour Reeves et la cosmologie). Regardez qui a joué un rôle majeur en théorie des cordes : Witten, Green, Schwarz, Vafa, Strominger, Polchinski, Horava, Dimopoulos, Maldacena (et bien d'autres !). Ces gens là ont, dans leur immense majorité, l'intelligence de ne pas se mêler à ces gesticulations (à l'exception peut-être de Witten, mais il est très solicité pour cela). > Bon, comme je suis un mauvais vulgarisateur je caricature, > mais je crois qu'en gros c'est un peu çà.Je l'ai déjà dit à plusieurs de vos confrères, il manque dans S&V ou ailleurs un article qui explique la sociologie de cette controverse entre théorie des cordes et gravité quantique à boucles. Ce serait largement plus utile qu'un n+1-ème article expliquant les conséquences invérifiables de l'une ou l'autre. Malheureusement un tel article est plus difficile à écrire. > Est ce que, comme le pense Vogt, la physique est en crise ? Ou alors, > me direz vous, par construction, la physique est toujours en crise ?Je n'ai jamais compris ce genre de phrase ! La physique est un champ immensément plus vaste que tel ou tel aspect de physique fondamentale ou autre qui ne vous revient pas. Dire que la physique dans son ensemble est en crise est une absurdité. Quiconque étudie, je ne sais pas, la turbulence ou la supraconductivité à haute température se fout royalement des atermoiements des chercheurs en gravité quantique. À la rigueur, on peut dire que tel domaine se heurte, à un moment donné, à des difficultés théoriques ou expérimentales, mais y a-t-il une seule époque où cela n'ait pas été le cas dans au moins un domaine ? Je n'en ai pas l'impression. Un des aspects qui distingue l'époque actuelle est que sur certains plans, on sait déterminer la difficulté à mettre en évidence tel ou tel phénomène, et que l'espoir "naïf" que les choses s'arrangent avec le temps est vite déçu. Par exemple on sait depuis belle lurette que la détection directe des ondes gravitationnelles va être épouvantablement difficile. Mais que peut-on y faire, sinon essayer de bâtir les instruments nécessaires pour y parvenir ?> Quand même... Heureuse époque où on découvrait les protons et les > électrons sur des paillasses, dans les labos, çà avait de la gueule, > l'expérimentation, quand même... Maintenant, quand on construit un > bouzin à un milliard, comme le LHC ou Virgo Ligo, on prévient "Euh, > attention, hein, on va rien trouver, c'est juste des expériences qu'on > fait comme çà, mais en vrai il nous manque 50 ordres de grandeurs pour > que çà marche. Par contre, la version 2.0 de notre bazar ne sera plus > qu'à 25 ordres de grandeurs d'une découverte intéressante. D'ailleurs, > il est pas exclu que dans cinquante ans, les mathématiciens comprendent > la théorie des cordes, si çà se trouve, çà sera une vraie théorie, à ce > moment-là.Il est quand même normal que les choses faciles à faire aient été faites depuis longtemps ! C'est le contraire qui serait signe d'un gros dysfonctionnement de la recherche. Il n'en demeure pas moins qu'il est parfaitement possible que de "petites" expériences donnent lieu à des découvertes importantes. Par exemple, des mesure de gravité à courte distance, dont le dispositif tient facilement dans une cave, pourrait révéler des changements à la loi de Newton, qui seraient potentiellement signe des dimensions supplémentaires. La supraconductivité à haute température a elle aussi été découverte sur une paillasse. En astronomie, vous faites souvent (toujours ??) des découvertes en ouvrant une nouvelle fenêtre d'observation. Une des dernières en date : les fameux "accélérauteurs sombres" révélés par HESS, dont peu de gens imaginaient l'existence.
  5. Pour La Science janv 2009 Big Bang ou rebond ?

    > Mais est ce plus condamnable qu'une théorie concurrente, quasi > tautologique, qui explique que, comme TOUT est possible, notre Univers > apparent est justifié par cette théorie ?> Laquelle prédit 11 dimensions, des particules 10 -15 fois trop petites > pour être vues en vrai, etc etc.> En quoi la "gravité à boucles" est-elle moins légitime, elle a au moins > (?) cette qualité d'être réfutable, donc amendable, quand la théorie > concurrente est totalement irréfutable, non ?Je ne suis pas sûr que l'une soit, aujourd'hui, plus, ou moins, réfutable que l'autre ! En tout cas, je n'ai jamais vu une quelconque proposition concrète d'un quelconque dispositif expérimental réalisable dans moins d'un siècle qui permette explicitement de tester quoi que ce soit en gravité quantique à boucles. Mon intervention ne faisait que souligner le fossé croissant qui existait entre la cosmologie confrontable aux observations, et la cosmologie purement spéculative basée sur des théories physiques dont la réalité n'est pas prouvée, et dont les promoteurs s'efforcent de donner une image en un sens plus "respectable". J'aurais critiqué de même un papier de théorie des cordes du même type. Il faut bien comprendre que depuis une grosse quinzaine d'années (COBE) la cosmologie dispose d'un nombre croissant de données qui permet de tester les modèles, ou en tout cas certains d'entre eux. Il existe ainsi une différence fondamentale (qui n'existait pas il y a vingt ans) entre les choses testables et celles qui ne le sont pas. Notez au passage que vous tombez dans le piège du discours des amis de Bojowald, qui essaient de vous convaincre que les cordes sont "trop petites pour être vues" (admettons), alors que leurs atomes d'espace sont plus petits encore (d'un ou deux ordres de grandeur, l'échelle d'énergie de la tension des cordes étant inférieure à celle de Planck). De plus, si la théorie des cordes suggère effectivement que "tous les mondes sont possibles", affirmation qui au final sera considérée comme géniale ou hautement insatisfaisante selon aucun autre argument plus rationnel que vos propres convictions personnelles, la gravité quantique à boucles ne fait rien pour expliquer pourquoi le nôtre est ainsi, ce qui n'est pas forcément mieux. En fait, on pourrait même malicieusement dire que la gravité quantique à boucles est dans la même situation, puisqu'elle prédit qu'il existe une infinité de théories de la gravitation (tous les "mondes gravitationnels" sont possibles, donc), parmi lesquels le nôtre est déterminé par la valeur d'une quantité (la constante d'Immirzi, si vous en avez entendu parler). Au final, je ne vois pas en quoi, sur le plan philosophique, l'une est préférable à l'autre ! Votre avis dépendra essentiellement de l'habilité avec laquelle les promoteurs de l'une ou l'autre de ces théories vous vendront leur soupe. Aujourd'hui, de façon assez surprenante, ce sont les promoteurs de la gravité quantique à boucles qui s'en sortent mieux, jouant habilement sur l'arrogance avérée de certains théoriciens des cordes en vue, et sur leur supposé ostracisme. La réalité concrète, basée sur autre chose que le seul discours vulgarisateur, est plus complexe.
  6. Pour La Science janv 2009 Big Bang ou rebond ?

    Cet article est très trompeur. Il serait plus objectif, quoique moins journalistique, de le renommer "Prédictions cosmologiques invérifiables d'une ébauche de théorie quantique de la gravitation que l'on ne peut par ailleurs pas confronter à l'expérience". Le gros de l'article est une sorte de plaidoyer, certes plus habile que d'habitude, en faveur de la recherche en gravité quantique à boucles. En fait, il n'y a pas grand chose de concret dans l'exposé. L'auteur nous raconte une histoire, franchement invérifiable pour qui ne connaît pas bien le sujet. Il y commet de nombreuses inexactitudes, même en parlant de choses tout-à-fait standards de cosmologie (comme l'assimilation du terme "Big Bang" à un instant initial de l'histoire de l'Univers). Dans le même temps, il n'évoque pas une seule seconde le fait qu'il existe des tas de réserves formulées au sujet de sa théorie (sans même entrer dans les détails du modèle, pour lequel il y aurait aussi beaucoup à dire). Si l'on cherche, même sans être exigeant, un quelconque truc concret, on doit se rabattre sur la dernière colonne de la dernière page (moins de 8% de la longueur totale de l'article). L'on y apprend que son modèle, ô joie, est confrontable aux observations... pourvu que l'on observe le fond cosmologique de neutrinos ou d'ondes gravitationnelles, autant de choses qui sont des défis formidables et surtout totalement hors de portée de nos instruments actuels et futurs, même à assez long terme (ce qu'il se garde bien de dire !). Mais même avec cela il ne fait aucune prédiction tangible, se contentant de dire que l'un et l'autre sont des "sondes particulièrement prometteuses", affirmation qui me paraît avoir 99% de chances de signifier qu'en fait aucune prédiction concrète n'a été réalisé par lui pour l'un ou l'autre (ou alors si c'est le cas, il s'y prend de façon particulièrement maladroite). Il en est de même pour son affirmation de la supposée variation de la vitesse de la lumière, dont aucun test explicite n'est proposé (notamment il ne dit pas concrètement comment mettre quoi que ce soit en évidence à partir des sursauts gamma qu'il cite néanmoins). [Ce message a été modifié par dg2 (Édité le 18-12-2008).]
  7. La fin de l'univers?

    Voila le CP http://www.nasa.gov/mission_pages/chandra/news/H08-329.html . Rien de bien croustillant, finalement.
  8. Confirmation du trou noir galactique

    > En "pratique", l'image de l'astronaute disparaît avant de se figer, > naturellement, parce, pour nous observateurs, elle ne se fige jamais ou > alors au bout d'un temps infini. Non, votre astronaute dispose d'une energie finie, il ne peut vous envoyer qu'un nombre fini de photons, et le dernier photon qu'il envoie est recu en un temps fini. Il est faux de dire que l'image se fige jamais. Elle disparait au bout d'un moment, et vous ne pouvez pas separer ceci du reste. > Pouvons-nous pour autant déterminer la date, dans notre calendrier, du > passage de l'horizon du trou noir par l'astronaute ? Il me semble que > non, sinon on pourrait voir l'astronaute franchir l'horizon, or son > mouvement, pour nous, ralentit de manière asymptotique alors qu'il s'en > approche.Mais cela ne veut pas dire que l'astronaute ne penetre jamais dans le trou noir : si vous vous en approchiez pour essayer de le rattrapper, vous n'y arriveriez pas. Exemple trivial : vous avez un ami qui s'eloigne de vous en etant uniformement accelere, sa vitesse tendant donc vers la vitesse de la lumiere. Vous allez voir son image s'assombrir puis disparaitre, et si vous vous lancez a sa surprise, vous ne le rattrapperez jamais. C'est essentiellement la meme chose qui arrive a votre astronaute.> Du point de vue de l'astronaute, plus il approchera de l'horizon, plus la > cadence de nos messages quotidiens d'encouragement va être rapide. Il > devrait être témoin de notre vieillissement et de la fin de notre monde > en un clin d'oeil.Non. Il continue de recevoir les messages a un rythme peu different d'avant. Une fois qu'il a penetre dans le trou noir, il recoit toujours des messages. Cet effet de voir toute l'histoire du monde se derouler en un clin d'oeil ne se produit pas a l'entree d'un trou noir, mais a ce que l'on appelle le passage de l'horizon interne d'un trou noir charge ou en rotation, passage qui se produit apres l'entree dans le trou noir (relisez le livre de Luminet, il serait surprenant qu'il se soit trompe sur ce point). > Je ne comprends pas comment le décalage Doppler dû à la vitesse de > l'astronaute peut compenser le décalage gravitationnel qui devient infini > au passage de l'horizon, ou alors il me semble que le cosmonaute devrait > être systématiquement complètement "spaghettisé" au passage de l'horizon > ?Il faut faire le calcul pour comprendre. Je ne comprends pas votre allusion a la spaghettification de votre astronaute. En l'absence d'effets de maree, l'astronaute ne va pas subir d'allongement du a tres fort champ de gravite du trou noir.
  9. Confirmation du trou noir galactique

    > Pour l' astronaute, le décalage gravitationnel devient infini au > "franchissement" de la singularité. Enfin, il me semble.Le decalage que vous voyez au moment (juste avant) de vous crasher sur la singularite depend de votre trajectoire, et de la direction dans laquelle vous regardez. Le premier qui a calcule cela (a ma connaissace) est Brandon Carter, dans un obscur compte rendu de conference de 2005 ou 2006. Le resultat est tres surprenant, puisque le ciel devient uniformement noir dans toutes les directions, sauf celles qui entourent la silhouette du trou noir. Celle-ci, dans l'hypothese ou vous tombez en chute libre sur le trou noir avec une vitesse initiale nulle, occupe exactement la moitie du ciel, vous donnant l'etrange impression que vous allez vous "poser" dessus (il n'en est rien, la singularite n'etant pas une surface, mais un instant dans le futur).
  10. Confirmation du trou noir galactique

    Il va sans dire : c'est très spéculatif. Mais l'intérêt, au moins du grand public, pour ces objets est réel. Beaucoup de gens sont intéressés par savoir d'où la SF sort ces objets et quel est leur statut physique. Il est par contre dommage que les gens qui en parlent ne fassent pas assez bien la distinction relativement à leur statut invérifiable et hautement spéculatif.
  11. Confirmation du trou noir galactique

    > OK, là c'est plus clair. Sans doute que j'ai lu un peu trop d'articles > parlant de trous de ver et tout ça... Au fait, ce qu'on appelle le trou > noir, c'est juste l'horizon, ou c'est ce qu'il y a à l'intérieur. Je > pensais que c'était l'intérieur, mais vous avez l'air de considérer juste > l'horizon (et je préférerai...)Quand on parle de trou noir, on parle implicitement des configurations où on n'a qu'un seul horizon, situé dans le futur (c'est-à-dire que quand on regarde la silhouette du trou noir, on voit en réalité la surface infiniment sombre de l'étoile qui lui a donné naissance), au sein duquel vous savez que les lois physiques à l'approche de la singularité sont potentiellement différentes de celles que vous connaissez et qui le cas échéant permettent de déboucher sur un autre univers. Vu de l'extérieur c'est donc légitimement un trou noir, mais cela pourrait en réalité être autre chose une fois que vous pénétrez dedans. Après libre à vous d'attacher de l'importance aux choses extraordinaires qui pourraient se passer à l'intérieur (qui pour certaines sont intéressantes, du moins sur le plan théorique, ou si vous voulez faire plus propre que les trous de ver version "Contact"), cela ne change rien aux propriétés extérieures de ces objets, ce qui est quand même la chose la plus importante.
  12. Confirmation du trou noir galactique

    > Lorsque le vaillant cosmonaute approche de l'horizon du trou noir, vu de > notre planète, il semble ralentir et les photons qui nous en parviennent > sont de moins en moins énergétiques jusqu'à ce que son image se fige et > disparaisse progressivement. Au niveau journalistique c'est comme ça que c'est raconté, mais en pratique, l'astronaute disparaît bien avant de se figer (essayez de calculer de combien de magnitudes son rayonnement est atténué quand il atteint un redshift de, disons, 40...)> Mais si on se place du point de vue de cet intrépide, avant qu'il ne > passe l'horizon, le rayonnement qu'il recevra du monde qu'il sera en > train de quitter devrait être de plus en plus intense et énergétique.Et pouquoi donc ? Votre astronaute, s'il regarde derrière lui, verra un ciel, qui d'une part sera sera plus décalé gravitationnellement vers le bleu (il est dans un puits de potentiel, la lumière qui tombe sur le trou noir est plus énergétique, quelle que soit sa direction d'arrivée), et d'autre part plus décalée vers le rouge pour les raisons cinétique habituelles (effet Doppler dû à sa vitesse de récession par rapport aux étoiles derrière lui). Sauf si vous êtes très fort, je doute que vous arriviez à deviner sans calcul comment se combinent ces effets. En l'occurence, tous calculs faits, on montre que le rayonnemment qui le "rattrappe" dans sa chûte possède, au moment du passage de l'horizon, un décalage vers le rouge de 1, c'est-à-dire que c'est de décalage vers le rouge cinétique qui l'emporte de peu sur le décalage vers le bleu gravitationnel (ce qui n'est pas spécialement évident). Evidemment, avec une autre trajectoire, les effets seront différents. Si vous vous laissez tomber sur le trou noir avec une vitesse initiale à l'infini élevée, le décalage vers le rouge du rayonnement qui vous rattrappe à l'horizon est plus important. Mais le point est que le décalage intégré, vers le rouge ou vers le bleu, est fini : vous n'êtes donc pas grillé par derrière. Maintenant par devant, plus le rayonnement arrive d'une direction proche de l'avant de votre trajectoire, plus l'effet Doppler cinétique est important et décalé vers le bleu, qui se combine au décalage vers le bleu gravitationnel, qui lui est le même dans toute les directions. Sauf que, devant vous, il y a la silhouette du trou noir ! Donc la région où éventuellement on pourrait avoir un décalage vers le bleu trop élevé et potentiellement dangereux est masquée par l'horizon. Donc rien à craindre par ce côté là non plus. Si cela vous intéresse, vous avez des simulations qui montrent cela dans le DVD sur les trous noirs édité par Sciences & Avenir.Une fois dans le trou noir, par contre, vous avez des directions où le décalage vers le bleu diverge à mesure que l'on approche de la singularité. Sans doute y a-t-il matière à réfléchir si vous mourrez d'irradiation avant ou après être mort déchiqueté par les effets de marée (cela dépend vraisemblablement de la masse), mais dans les deux cas, vous êtes fichu (ce que l'on savait déjà, de toute façon).> En revenant à une situation plus réaliste, comment la matière peut-elle, > sans dommage, traverser l'horizon d'un trou noir ?Même chose pour la matière, si ce n'est que dans une situation réaliste, vous avez un disque d'accrétion, et des températures très élevées, qui risquent de griller l'astronaute s'il choisit stupidement de visiter un trou noir doté d'un disque d'accrétion.[Ce message a été modifié par dg2 (Édité le 12-12-2008).]
  13. Echo lumineux de la SN 1572 de Tycho Brahe

    Plusieurs échos lumineux avaient pu être suivis dans le Grand Nuage de Magellan (il y a des photos sur une page de l'expérience EROS, je crois), mais encore aucun dans la Voie Lactée. C'est chose faite, et là encore, on peut faire de la spectroscopie pour mieux préciser la nature de la supernova.
  14. Confirmation du trou noir galactique

    > Je fais confiance aux chercheurs, > mais là, j'ai du mal à les suivreVous confondez deux choses : la formation d'un horizon et ce qu'il se passe à l'intérieur. En pratique on se fiche assez royalement de ce qui se passe dans l'horizon (par définition causalement déconnecté de nous). La seule chose qui importe ici est de savoir si un horizon se forme, ce que l'on va dans ce contexte appeler "trou noir". Or il se trouve qu'un horizon n'a localement aucune propriété transcendentale. Exemple trivial : nous sommes sur l'horizon d'un hypothétique observateur extra galactique situé à x milliards d'années lumière : tel des MM. Jourdain cosmiques, nous sommes des horizons sans le savoir ! Il se trouve que l'on peut caractériser mathématiquement un horizon, à partir de ses propriétés globales (et non locales, cf ci-dessus), et déterminer un jeu de condition qui produisent son apparition (comme vous pouvez le faire trivialement dans un univers en expansion, ou simplement en considérant deux observateurs uniformément accélérés l'un par rapport à l'autre : les horizons existent aussi en relativité restreinte dans un espace parfaitement normal). Le résultat de cette analyse (qui n'est pas spécialement évident, sans être d'une complexité effroyable) est que oui, il n'y a rien d'anormal avec la formation d'un horizon. Aucune quantité physique que vous pouvez imaginer ne se comporte de façon pathologique sur un horizon (exemple trivial : un nageur qui traverse une rivière un peu trop près d'une chûte d'eau ne va rien ressentir de spécial au moment où il s'approchera trop près de celle-ci pour y échapper, de même qu'il ne se passe rien au moment où vous loupez la dernière station service sur l'autoroute qui vous aurait évité de tomber peu après en panne sèche). En fait, si on s'amuse a regarder ce qu'il se passe pour un observateur tombant sur un trou noir, vous n'avez strictement aucun moyen de réaliser à quel moment exact vous passez l'horizon. Le trou noir n'a ni une taille angulaire particulière (ne serait-ce que parce que celle-ci dépend de votre vitesse du fait de l'aberration), ou une quelconque apparence particulière (elle est toujours circulaire pour un trou noir sans rotation). Qu'il se passent des choses bizarres à l'intérieur de l'horizon est dans ce contexte sans lien direct avec l'existence de l'horizon lui-même. Je vous accorde que c'est surprenant, mais c'est ainsi. [Ce message a été modifié par dg2 (Édité le 11-12-2008).]
  15. Confirmation du trou noir galactique

    > Ah, ben j'allais poser la même question que PascalD... Il me semble que > jusqu'à présent, on a juste prouvé que l'objet au centre de la Galaxie a > bien la masse et la compacité qu'on soupçonnait, et donc que si la > théorie des trous noirs est exacte, ç'en est en. Mais on n'a toujours > pas confirmé la théorie des trous noirs. Si ?En gros, oui. Vous avez des théorèmes de Penrose et Hawking qui vous expliquent que la formation des trous noirs est inéluctable en relativité générale quand les conditions initiales sont favorables (celles d'un effondrement stellaire, par exemple). L'aspect remarquable de ces travaux est qu'ils sont *indépendants* de la théorie de la gravitation considérée, c'est-à-dire qu'ils ne sont pas explicitement basés sur la relativité générale. Ils font juste l'hypothèse que la théorie de la gravitation qui décrit ces configurations est attractive, métrique et causale. Attractive au sens où les objets s'attirent toujours (donc pas de trucs style énergie noire avec une pression trop négative, dont on ne voit de toute façon pas comment elle pourrait jouer un rôle dans ce contexte), causale au sens usuel du terme (pas de voyages dans le temps possible, quoi), et métrique au sens où elle est décrite par une déformation de l'espace, ce dont on a une foultitude de confirmations expérimentales (entre autres les ondes gravitationnelles et l'universalité de la chûte libre). Dire dans ce contexte que la théorie pourrait être fausse relève bien plus de la superstition ou de l'acte de foi que de l'objectivité scientifique.> À condition que la théorie soit juste, ce qui ne me paraît pas forcément > confirmé.Si, cf ci-dessus. Mais il est vrai que des gens n'aiment pas ce genre de preuve. Ceci dit, ce sont surtout des gens qui ne maîtrisent pas les théorèmes de Hawking et Penrose. Donc il y a un biais, lié à leur méconnaissance du sujet qu'ils considèrent de fait comme également mal maîtrisé par le reste de la communauté scientifique (de la difficulté de reconnaître ses limites...). > Oui mais c'est déjà ça ! Si j'ai bien compris, ça n'a pas encore été > fait, mais ça pourra l'être dans 5 ou 10 ans. Il me semble que cette > observation serait particulièrement importante, plus que le calcul > précis de la masse et la compacité du mystérieux objet au centre de la > Galaxie.On a déjà des contraintes sur sa compacité puisqu'aucune structure interférométrique n'apparaît à 100 microarcsecondes d'arc, ce qui commence à vous suggérer que l'objet n'est probablement guère plus gros que deux ou trois fois son rayon de Schwarzschild (c'est un peu plus compliqué que ça, mais c'est l'idée). Au passage http://www.alma.nrao.edu/memos/html-memos/abstracts/abs499.html vous donne quelques aperçus des premières possibles images interférométriques que l'on peut espérer (pages 16 et 17, attention ce n'est pas très joli).
  16. La fin de l'univers?

    Voilà, cela doit tourner autour de http://fr.arxiv.org/abs/0805.2207 , dont deux des noms ci-dessus sont co-auteurs. La présence de Spergel suggère fortement que les données de Chandra ont été combinées avec celles de WMAP. Mais le résultat ne sera pas trascendant : il y a trop d'incertitudes intrinsèques avec la méthode utilisée par Chandra pour que l'on puisse découvrir des choses vraiment intéressantes (ne serait-ce que parce qu'il est probablement fait appel aux données de WMAP).
  17. Confirmation du trou noir galactique

    > Quand on dit "trou noir", dans ce contexte, est-ce que ça signifie qu'on a > trouvé un indice de la présence d' un horizon événementiel (ce qui > caractériserait un "vrai" trou noir, ou qu' on a "juste" les signes de la > présence d'un objet très massif, compact et peu lumineux ?La présence d'un horizon, vous pouvez à la rigueur l'avoir en imagerie directe, où la silhouette de votre trou noir se découpe sur un fond lumineux (le disque d'accrétion). La taille angulaire de Sgr A* est de l'ordre de 45 µas, ce qui est à la portée de l'interférométrie radio dans les 5 ou 10 ans. Celui de M87 fait dans les 20 µas, ce qui reste accessible à moyen terme. Le seul autre suffisamment gros est (peut-être) celui de M31, mais il y a de grosses incertitudes sur sa masse. Ceci dit, d'autres personnes vous diront que la silhouette sombre ne prouve pas l'existence d'un horizon, mais seulement d'un objet suffisamment compact pour que son redshift gravitationnel de surface soit suffisamment grand. En pratique, avec de la matière ordinaire (pression positive, quelle que soit sa dépendance avec la densité), le redshift gravitationnel à la surface ne peut excéder 2 (c'e'st un théorème mathématique), ce qui est suffisant pour assimiler la silhouette sombre à un horizon (à z = 2, n'importe quelle surface à une émissivité suffisante pour ne plus être noire). Maintenant, il est mathématiquement possible de produire des solution extraordinairement bizarres pour lesquelles le redshift de surface peut être arbitrairement grand. Ces solutions (appelées gravastar pour certaines) sont, objectivement, physiquement trop bizarres pour être réalistes. Elles nécessitent une forme de matière de pression négative, et dont la pression est anisotrope, avec un profil radial d'anisotropie qui doit être exactement ajusté de la bonne façon pour produire les résultats souhaités, sans qu'il y ait le moindre mécanisme physique pour le générer (en gros, l'anisitropie dépend en fonction du rayon d'un truc appelé compacité locale, qui n'est pas une quantité localement mesurable). Après, chacun est libre de considérer que ce type d'objet ne pouvant pas logiquement être exclus est ou non acceptable pour pouvoir affirmer ou refuser d'affirmer la présence d'un horizon. Bref, en un sens, les trous noirs sont déduits par une preuve à la Sherlock Holmes : une fois enlevé tout ce qui est impossible (astre compact d'équation d'état ordinaire, gaz froid, etc), l'hypothèse restante (trou noir) est forcément la vérité.Si vous voulez vraiment voir un horizon, il faut faire de l'astronomie gravitationnelle, où en étudiant les ondes gravitationnelles repérées par votre détecteur favori (VIRGO, LIGO, LISA), vous pouvez en principe exhiber l'horizon par le fait que vous mettez en évidence les modes propres de vibration d'un horizon. Ceci dit, vous aurez toujours des esprits chagrins pour vous dire que non, cela ne prouve rien, que si ça se trouve il y a autre chose auquel on n'a pas pensé, etc, etc (si ça se trouve, nous sommes tous dans la Matrice, ou alors voyons l'action de la Main de Dieu qui imite des lois physiques qui en réalité ne sont qu'une illusion produite par cet Être Suprème facétieux...). Ce qui est certain par contre, c'est que 1) la formation des trous noirs est prédite par les lois de la gravitation qui décrivent par ailleurs l'ensemble des phnomènes gravitationnels connus 2) Pour ne pas avoir la possibilité de l'existence des trous noirs dont la formation est remarquablement générique, il faut changer les lois de la gravitation, au prix de les laisser faire des choses largement plus bizarres que des trous noirs 3) en tout état de cause, si ce que vous voyez en regardant Sgr A* n'est en réalité pas un trou noir, vous n'avez a) aucune idée de ce que cela pourrait être b) aucune explication sur le fait que notre univers ne comporte pas de trous noirs.
  18. La fin de l'univers?

    Résultats important, énergie noire, Chandra... Suggestion : mesure de statistiques sur l'évolution des amas de galaxies par l'intermédiaire de leur rayonnement X, ce qui contraint (en principe) l'évolution du taux d'expansion et au final de l'énergie noire. Alternativement, une étude plus approfondie du Bullet cluster.
  19. Confirmation du trou noir galactique

    Ce que je veux dire, c'est que cela fait au moins 8 ans que l'on voit les trajectoires de ces étoiles, au début s'étalant sur une période de 8 ans, maintenant de 16 ans. À l'époque déjà la nature de l'objet central ne faisait aucun doute.
  20. Confirmation du trou noir galactique

    Oui enfin, cela fait des années que personne ne doute de l'existence d'un trou noir central dans notre Galaxie. Faire passer un travail récent sur le sujet pour LA confirmation définitive du truc est à la limite de la désinformation, et une petite insulte à tout ceux qui avaient déjà travaillé sur le sujet.
  21. La fin de l'univers?

    > là s'arrêtent ses prévisions...Attention, ce n'est pas Nicolas Prantzos (et pas Sprantzos) qui s'est amusé à faire ces prévisions. Cela vient, sauf erreur de ma part d'un ancien papier de Freeman Dyson. Au passage, un article essentiellement identique à celui de 1987 était paru en mars ou avril 1999 (auteur Serge Jodra, titre : "Univers, suite et fin : chronique de mille morts annoncées"). Pour le reste, attention à ne pas confondre la cosmologie telle qu'elle est effectivement faite par les cosmologistes, et la cosmologie telle qu'elle est racontée par les théoriciens des cordes. Ces deux choses n'ont pas grand chose à voir.
  22. Moins de PL=moins d'accidents :-)

    N'y a-t-il pas une observation astronomique importante qui avait été faite au Mont Wilson lors de la seconde guerre mondiale pendant un black out sur Los Angeles ?
  23. Plan à 20 ans pour l'astronomie européenne

    De toute façon le propos me semble assez peu clair. On ne sait pas ce qui est de toute façon certain (genre l'EELT ou SKA), et ce qui ne correspond qu'à des projets au financement plus qu'incertain.
  24. Un beau papier d'Etienne Klein

    > Où diable dans le texte ci-dessus lisez-vous qu'il tient pour acquis > l'existence d'un instant zéro ? Pouvez-vous me citer la phrase ?Les 3e et 2e paragraphes en partant de la fin le disent assez explicitement.[Ce message a été modifié par dg2 (Édité le 22-11-2008).]
  25. Un beau papier d'Etienne Klein

    Je ne comprends pas bien l'essence du propos d'Etienne Klein. Il me donne l'impression de découvrir ce qu'est la comologie scientifique moderne : reconstituer sur des périodes de plus en plus longues, et en particulier jusqu'aux périodes de plus en plus anciennes, le fil de l'histoire de l'univers, sans prétendre l'appréhender de façon complète et totale. Il est également choquant qu'il pose pour acquis que l'univers a connu un instant zéro (à jamais inaccessible selon ses affirmations, donc), sans évoquer le fait qu'il existe de nombreux scénarios cosmologiques qui peuvent se passer de cette hypothèse (l'inflation chaotique, par exemple, ou même ma théorie de l'état stationnaire, qui même si elle est infirmée désormais, proposait dans les faits un univers éternel). Il commet aussi une belle erreur méthodologique en imposant de facto que la question de l'origine ne peut s'aborder que sous l'angle d'une création originelle inaccessible : dans le modèle standard de la cosmologie, l'"origine" du l'univers tel que nous le connaissons résulte d'une phase d'inflation qui en gros est la conséquence inéluctable de l'évolution de l'univers quel qu'ait été son état antérieur, qui est donc perdu, qu'il puisse être décrit par des lois connues de la physique ou non (selon que l'on fait démarrer l'inflation pendant ou après l'époque de Planck). Cela est à peu près complètement opposé au déterminisme sous-jacent (un peu effrayant) des propos d'E. Klein.De façon plus surprenante, il commet aussi de petites erreurs historiques : c'est plus au XIXe qu'au XXe siècle que la finitude de l'âge de la Terre et du Soleil ont été établis (conservation de l'énergie implique âge fini), comme en témoigne la mémorable controverse entre Lord Kelvin et des géologues lors d'une séance restée célèbre de la Royal Society. L'affirmation selon laquelle récit scientifique de la cosmologie est "en rupture" avec les cosmologies traditionnelles mériterait aussi d'être étayé : il y a au contraire bien des similitudes, "troublantes" selon certains croyants !, entre tel ou tel récut cosmogonique religieux et la chronologie de l'histoire de l'univers (cf l'affirmation de Pie XII sur les preuves de l'existence du Fiat Lux biblique par la réalité de l'expansion de l'univers, ou plus généralement les récits très majoritaires qui décrivent presque systématiquement l'augmentation de la complexité à partir d'un état initial chaotique). Bref, c'est peut-être joliment écrit, mais ça n'est pas le propos d'un spécialiste du sujet abordé, bien au fait son état de l'art !