brizhell

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  1. sur les Bogda par contre, @ ChiCyg :

    >brizhel, tu écris :
    >"l'opération Bogdanov" consiste à utiliser ce terrain déserté par les >scientifiques pour produire des ouvrages de philosophie scientifique (sic) >basée sur des thèses que la science elle même réfute...."
    >Excuse moi de te demander pardon mais ce n'est pas aussi simple. A mon >avis, il ne faut pas confondre le dernier bouquin des B&B et leurs thèses.

    >En particulier dire que la science réfute leurs thèses ne me paraît pas >exact. Je ne vais pas reprendre les liens que j'ai déjà cités plus haut. >Justement, dire que leurs thèses ne vaut rien alors qu'on peut montrer que >ce n'est pas vrai, ne serait-ce que parce qu'ils sont cités, renforce, à >mon point de vue, l'argument victimaire des frères.

    Je pensais en écrivant cela, que le succès des ouvrages par le duo est une conséquence du désert de la philo scientifique, et qu'ils ont cherché une légitimation de leurs hypothèses dans une démonstration scientifiques non vraissemblable (celle de leur thèses).
    J'ai aussi lu leur intro, et j'ai décroché rapidement vu que mon niveau en math s'arrête bien avant celui de l'auteur des leurs thèses (eux ou un autre).

    Bernard


  2. bon, ben puisque j'ai tord je vais arrêter de polluer ce post :-)

    Super, puisque tu a besoin d'un pédigree, heu, ben j'ai pas plus de légitimité scientifique que laplupart des intervenants ici, je suis un obscur ingé de recherche dans un labo de physique quantique a l'ENS Paris (celui de Cohen-Tanoudji et Haroche), et j'était thésard dans les années 2000.

    Je n'ai pas la prétention de détenir une quelquonque vérité et je me contente d'exposer un point de vue simple, qui consiste a faire la séparation entre la science au sens strict et la philosophie des sciences que l'on a bien souvent tendance à confondre quand on lit les conclusions de certaines publications (pas celle de Science et vie bien sur ;-)). C'est pourtant pas si difficile a saisir.

    En dernier lieu, car sa me semble important

    >Ou l'art de dire tout et son contraire, excuse moi te de demander pardon.. mais c'est très difficile de te suivre..

    Désolé, il me semble pourtant que c'est clair encore une fois. La science dans sa définition d'outil d'accumulation de connaissance s'interesse aux principes naturels, et à la description du réel. La philosophie relève de la construction de la connaissance du symbole et de la pensée au sens large.

    1)"Préjugés philosophiques", c'est un contre-sens absolu, les préjugés c'est exactement ce que combat la philo..

    relis Voltaire sur les préjugés : http://www.voltaire-integral.com/Html/20/prejuges.htm

    un extrait :
    "Préjugés physiques. — Le soleil se lève, la lune aussi, la terre est immobile: ce sont là des préjugés physiques naturels. Mais que les écrevisses soient bonnes pour le sang, parce qu’étant cuites elles sont rouges comme lui; que les anguilles guérissent la paralysie, parce qu’elles frétillent; que la lune influe sur nos maladies, parce qu’un jour on observa qu’un malade avait eu un redoublement de fièvre pendant le décours de la lune: ces idées et mille autres ont été des erreurs d’anciens charlatans, qui jugèrent sans raisonner, et qui, étant trompés, trompèrent les autres."

    2)Je ne vois pas du tout, mais alors pas du tout ce que la religion vient faire là dedans, on parle de science et philo.. non ???..

    Je parle du cadre historique qui à empêché la transgression de la pensée philosophique sur la période du moyen âge. Aristote etait conforme aux standard de la pensée de l'époque fondée sur l'éthique et la morale de l'église a partir du 4ème siecle et Aristarque de Samos à été occulté en faveur d'Aristote et de Ptolémée. Je me trompe ?

    3)E. Klein, que tu prends curieusement en référence par ailleurs (!) serait consterné, anéanti par ton discours, lui qui estime au contraire que - je le cite :"La séparation entre la pratique de la science et l’activité philosophique provoque de graves dégâts collatéraux" et que "la physique contemporaine manque cruellement, aussi bien dans sa construction que dans sa présentation, d’un travail philosophique régulier"..

    Dire qu'E. Klein serait anéanti est particulièrement présomptueux (j'aimerai aussi pouvoir penser a sa place mais je ne me le permet pas), car le terme exact utilisé par lui est : "la pratique de la science". La pratique de la science, c'est ce que l'on en fait au quotidien dans le domaine de la recherche. A savoir trouver de nouvelle hypothèses, de nouveau mode d'expérimentation et de nouvelles idées dans le cadre de la science. L'extension de la recherche de nouvelles hypothèses au champ de la philosophie, pour la science, est le seul moyen de sortir du piège de se mettre à tourner en rond.
    Quand je prend E. Klein en terme de référence c'est justement parcequ'il sait distinguer science, pratique de la science, et philosophie de la science. Le texte que tu cite est justement la défintion même de l'implications que science et philosophie ont ensemble dans la confrontation de leur différences. Heisenberg considère la physique comme une discipline de la philosophie c'est que l'emission des hypothèses relève de la même construction de la pensée, mais pas du même cadre (ca je ne l'invente pas, c'est le résultats de discussions avec les physiciens quantiques de mon labo).
    Je n'ai pas prétention à faire des explications de textes en philo, même si c'est un sujet qui me passionne depuis des décénnies, malgré cela, considérer le texte de Klein comme univoque (au sens ou tu l'entend), montre que tu l'a mal compris a mon sens.

    >Un travail philosophique dans la CONSTRUCTION et la PRESENTATION de la physique, vers le MÊME BUT, la CONNAISSANCE. On ne peut pas être plus clair, c'est un processus qui s'exerce à tous les niveaux d'élaboration de la physique..

    De la connaissance de QUOI ??!! Au risque de me répéter, il s'agit de la connaissance du réel en physique, et de la connaissance des concepts en philosophie.

    Mais bon, puisque j'ai tord, je me tait, et comme le dit Superfluide dont je suis un grand admirateur (sans rire): Pardon a tous, pardon aux familles, pardon aux amis, au poisson rouge, etc...

    Tournesol; J'abonde directement dans ta direction et le thésards de l'ENS ne font pas exception au sujet. J'ai aussi été nourris de SF (j'avoue, Temps X me faisait rêver) et ma distinction entre science et l'irrationnel date peut être des premières fois ou j'ai entendu Spock dire a Kirk : "It's illogical Captain".

    Point final sur philo et science en ce qui me concerne.

    Bernard


  3. > Philosophie et science sont d'abord et surtout éminemment complémentaires.

    Bien,c'est un début de savoir dinstinguer l'un de l'autre... Mais visiblement la confusion demeure entre science et philosophie des sciences.

    > Les chercheurs ne sont pas des sortes de zombis autistes confinés dans leurs labos.

    Je le sais, j'en fait partie.

    > La philosophie est partout présente dans les sciences, elle est même induite, omniprésente, dans les questions que la science adresse à la nature..

    Absolument pas, et c'est ce qui justement représente le plus grand danger de mise hors objectivité de la science, car la question que le physicien adresse a la nature se doit d'être débarassé des contingences de ses réflexions et préjugés philosophiques (ca nous a value près de 2 millénaires d'obscurantisme religieux entre autres...)

    >Autrement dit, la philosophie est inhérente à la démarche scientifique, et celà depuis l'Antiquité. Aristote, Platon, n'en faisaient alors aucune distinction de principe..

    Bien sur, et c'est ce qui a amèné considérer Aristote comme un modèle en science, et ainsi à mettre la terre au centre de l'univers jusqu'a Copernic :-)


    >Etienne Klein qui, au delà d'être physicien, directeur de recherche au CEA et, je vais t'en dire une bonne , a effectué un doctorat en "philosophie des sciences", pourra t'en convaincre.. sinon c'est pas grave.

    ben tu ne m'apprend pas grand chose, puisque c'est a lui que je pensait dans mon post précédent en citant les grand scientifiques ayant aussi une compétence immense et reconnue en philosophie.
    Klein est actuellement l'un des esprit les plus brillant sur l'ontologie du temps (et l'ontologie sort totalement de domaine de la science).

    >http://e2phy.in2p3.fr/2005/documents/apres_ecole/Textes/Klein_txt.pdf

    Ce texte que je connaissait déjà reprend exactement ce qu'il convient de citer pour définir le périmètre de la science :

    "Dès que vous émettez un avis sur la science, vous sortez
    des contours propres de la science, car la science n’a pas d’avis" (p5)

    "Chacun a bien compris que la science permet sans conteste de tenir sur
    le monde un discours universel, et qu’elle est peut-être la seule démarche de connaissance à pouvoir le faire. Mais cet universel qu’exhibe la science est-il complet ? Permet-il de mieux penser le sens de la vie, l’amour, la liberté, la justice ? Cela n’est pas évident. Or comprenez bien, explique-t-on aux scientifiques, que ces questions sont celles qui nous importent le plus (bien plus en tout cas que la litanie des grandes lois de la physique ou de la génétique), car c’est autour d’elles que nous
    construisons nos valeurs." (p5)

    La science, dans sa construction la plus simple, porte en elle les germes de ce qui la rend insuportable du point de vue philosophique. Car comme ledit justement Klein dans ce texte en parlant du désinterêt des acteurs de la recherche pour la philosophie :

    "Le deuxième effet est qu’en désertant ainsi le terrain de la réflexion philosophique, on laisse le champ libre, d’une part à des formes très plates de « communication » sur les sciences, d’autre part à l’inanité
    sonore des cuistres."(p3)

    (J'adore cette phrase, on dirait du Desproges :-))

    Et là nous ne sommes plus hors sujet, puisque justement, "l'opération Bogdanov" consiste à utiliser ce terrain déserté par les scientifiques pour produire des ouvrages de philosophie scientifique (sic) basée sur des thèses que la science elle même réfute....

    Il n'y pas d'échelles de valeurs à appliquer entre sciences et philosophie. Ce sont deux outils indissociables mais distinct (fort heureusement) de la pensée et de la raison.
    Les progrès de l'un nourrissent les avancées de l'autre, mais chacune ne progresse pas sur des terrains identiques.

    Les avancées de la philosophie scientifique étant au plus proche des préoccupations de chaque individu (et par la même plus accessible que la théorie des cordes ;-)), inutile de se demander pourquoi les ouvrages des deux siamois ont autant de succès (même si les chercheurs susceptibles de comprendre leur manuscrit de thèse ont fait la démonstrations scientifique que leur raisonnements sont faux).


    Bernard


  4. >>Au sens très strict alors..

    Pourquoi, il y en a un autre ?? nân je plaisante :-)

    >On parle chez nous le langage de la science comme on parlait en Grèce celui de la philosophie, ou comme on parlait le langage de la la religion et des mythes au Moyen Age.

    La je ne suis pas d'accord. En premier lieu la science ne se base pas sur des règles de construction identique a celui d'un langage, et c'est bien pour cette raison qu'elle n'est pas sujette à une interprétation équivoque quand la vraissemblance de la démonstration est attestée par les pairs (assujettis à la méthode scientifique). Le symbolisme mathématique repose sur des règles sous jacentes du même type que celle qui régissent le signifié dans la construction des mots, mais avec cette différence fondamentale qu'elle sont bornés par des hypothèses de constructions élémentaires que peu de gens sont en mesure, avec toute la puissance de leur raison, remettre en question. Il ne s'agit pas la d'une construction universelle, mais pour le moins d'une construction de la pensée rationnelle a l'aide de briques de bases universelles et dont les opérations ne portent pas à confusion quand elles sont parfaitement comprises. Les opérations d'assemblage des signifiés en linguistique peuvent amener a des interprétations équivoques dans le sens et la valeur linguistique d'un expression.
    La philosophie, même si elle respecte les règles de la méthode scientifique amène des conclusions en termes moraux et éthiques qui peuvent êtres sujets à des interprétations en fonction des cultures qui les abordent.
    Le language de la science (qui n'est pas la science elle même) n'est a mon avis que l'interprétation des conclusions d'un démarche scientifique (et non le contraire comme semblerai le penser les Bogda).

    >La science n'est légitime que si elle demeure consciente de ses conditions et de ses limites, tant qu'elle ne confond pas ses objets avec les choses elles mêmes, tant qu'elle ne réduit pas la connaissance à son savoir, la vérité à son objectivité, l'usage de la raison à sa méthode.

    Entièrement d'accord avc la fin de cette phrase, a ceci près que la aussi, il ne s'agit a mon avis pas de la science en tant que telle qui se doit d'avoir conscience de ses limites, mais du scientifique construisant justement la science. Au demeurant, le scientifique, lui aussi est indissociable du citoyen.

    >Surtout, la science n'est pas séparable du monde dans lequel elle se développe et de la conscience collective de ceux qui la pratiquent.

    Heureusement, puisque encore une fois, les scientifiques sont aussi des citoyens, et pour certains, de trés bon philosophes


    >Séparer la science et la philo procède d'un préjugé incohérent qui imagine une forme de pensée fragmentaire, compartimentée de manière hermétique.

    Ben pas a mon avis, justement, puisque les richesses de chacun de ce domaines du génie humain et justement de ne pas avoir les même buts.
    La science est une approche pragmatique de savoirs qui se veulent universellement et expérimentalements vérifiables. La philosophie est une approche par la raison, et la logique en particulier, de concepts amenant à favoriser la pertinence de la pensée entre autre dans un cadre éthique ou moral.
    Ces 2 domaines sont dissemblables, et c'est justement de leurs échanges que naissent les grand progrès (ou parfois régressions) de l"humanité.

    >C'est à l'opposé de la nature même de l'intelligence qui établit spontanément des liens entre les découvertes et le savoir global qui cherche à en évaluer la portée.

    La je viens de me faire traiter d'idiot.... ;-)
    L'intelligence qui établi la relation entre ces 2 domaines est justement celle qui permet de séparer les froides démonstrations que la science est en mesure de produire, des implications qu'elles peuvent avoir tant du point de vue tehcnique que de celui de la pensée philosophique.

    >La philo est à l'opposé du bavardage, on y apprend à conduire sa pensée sur les vraies questions et avec un sens de la rigueur qui n'est pas différent de celui de la science.

    Ben dans tout ce que je viens de dire, il ne me semble pas que la philosophie ai pris du plomb dans l'aile, au contraire. Et je défend tout aussi énergiquement l'idée que la philosophie utilise la méthode scientifique, sans pour autant être une science en soi.

    Mais bon, je suis pas spécialiste en philo, et tout cela ne reste que mon avis.

    CQFD ;-)

    Bernard


  5. Oula, je me permet une réponse, car il me semble que le débat dérape.

    Wikipédia étant mon ami (enfin pas toujours :-)) :

    "La science (latin scientia, « connaissance ») est, d'après le dictionnaire Le Robert, « Ce que l'on sait pour l'avoir appris, ce que l'on tient pour vrai au sens large. L'ensemble de connaissances, d'études d'une valeur universelle, caractérisées par un objet (domaine) et une méthode déterminés, et fondées sur des relations objectives vérifiables.
    La volonté de la communauté scientifique, garante des sciences, est de produire des « connaissances scientifiques » à partir de méthodes d'investigation rigoureuses, vérifiables et reproductibles. Quant aux « méthodes scientifiques » et aux « valeurs scientifiques », elles sont à la fois le produit et l'outil de production de ces connaissances et se caractérisent par leur but, qui consiste à permettre de comprendre et d'expliquer le monde et ses phénomènes de la manière la plus élémentaire possible — c'est-à-dire de produire des connaissances se rapprochant le plus possible des faits observables. À la différence des dogmes, qui prétendent également dire le vrai, la science est ouverte à la critique et les connaissances scientifiques, ainsi que les méthodes, sont toujours ouvertes à la révision"


    L'important c'est : "produire des connaissances se rapprochant le plus possible de faits observable" et non ériger ces connaissances en "vérité"

    Donc dire que : "Penser que les scientifiques détiennent la vérité ou une vérité, vérité qui doit ou pourrait être déliée de toute préoccupation matérielle ou sociale est leur conférer une toute puissance on ne peut plus dangereuse à mon avis..." est a mon avis completement hors sujet car la caractéristique de la science n'est pas de détenir des vérités, mais uniquement des "vraissemblances" sur des phénomènes observables ou vérifiables par l'expérience. C'est d'ailleurs en ce sens que la cosmologie, de mon point de vue, est un magnifique exercice théorique sans fondement expérimental. Dans mon labo (physique quantique), je ne connais pas un physicien capable de dire : "je détient la vérité sur le photon ou sur l'atome". Tout ce que le vrai scientifique peut dire est qu'il observe selon des règles strictes, une méthode rigoureuse et une logique poussée,
    l'interaction de quelque chose qu'il appele "photon" ou "atome" avec l'instrument de mesure qui permet de vérifier cette interaction.
    La démarche scientifique commence toujours par une série d'interrogation et d'hypothèses encadrant le périmètre d'une expérience.
    Les résultats de cette expérience ne permettent de dire qu'une chose : les hypothèses de départ sont soit correctes soit erronées, mais en aucun cas qu'elles sont vraies.

    Au risque de passer pour totalitaire (ce dont je me défend), et au sens strict, la science n'a que faire d'un débat éthique, moral, matériel ou social. Ce travail la reviens a d'autres que les scientifiques (philosophes, politiques (sic), citoyens etc...) Mais le boulot du scientifique c'est d'être le plus rigoureux possible dans sa manière d'approcher les phénomènes et justement de preter le flanc a la critique de ceux qui seront en mesure de comprendre et de juger la pertinence des hypothèses, la justesse de la méthode et la portée des conclusions. Le neutrino supraluminique est un magnifique exemple d'avancée scientifique, même si le résultat confirme un biais de mesure.
    Et l'affaire Bogda en est aussi un exemple criant : cette obsession qu'ils semblent avoir à justifier de leur crédibilité scientifique tombe sous le couperet de la seule véritable garantie de la méthode scientifique : celle de regard par les pairs.
    Les fait qu'ils en soient à rechercher un semblant d'honorabilité de leurs approche scientifique auprès des tribunaux prouve bien qu'ils sont à des lieues de ce que les grands noms du 17émé siècle appelaient "la philosophie naturelle" autrement dit la méthode scientifique.

    Mais ca d'autre l'ont parfaitement bien dévellopé plus haut.

    Bernard

    [Ce message a été modifié par brizhell (Édité le 19-04-2012).]

    [Ce message a été modifié par brizhell (Édité le 19-04-2012).]


  6. Re Salut,

    j'insiste une dernière fois,le r0 n'a de sens qu'en courte pose, il n'est pas possible de le mesurer si l'on est au dessus de l'échelle de cohérence de la turbulence (il faut des temps de poses inférieurs à quelques dizaines de millisecondes pour en avoir une mesure cohérente). Au dessus de ces temps d'exposition, la structure de la phase se dilue par les mouvements rapide de la turbulence et le r0 devient inaccessible.
    Un DIMM comme celui de Cyril utilise des temps de pose courts pour figer la position des centroides des deux images, et il utilise la statistique (sa page montre environ 20 points par minutes) du déplacement différentiel entre les images pour en déduire un r0.

    J'imagine que ta sélection d'images se fait non pas sur une mesure du r0 mais sur une mesure de la fwhm ? Il existe une relation non linéaire reliant la fwhm au r0, mais je l'ai pas sous le coude.

    Bernard


  7. Salut

    >r0=40/50mm je suis d'accord pour de la PSF "longue pose" mais en "courte pose" c'est plutôt r0=70/90mm

    Oula, on a la un vrai problème de définition du r0. Le r0 (paramètre de Fried), n'a rigoureusement rien a voir avec le temps de pose !!!!
    Le r0 dans sa définition est une quantité indépendante du temps d'exposition représentative de la structure de phase (forme de déformation du front d'onde) à un instant donné (j'ai les scans des publis de Fried, mais pas de lien à donner, je peut t'en envoyer une copie au besoin).

    Dans la publi "Statistic of a geometric representation of wavefront distortion" (Fried 1965), Fried défini son paramètre de manière totalement indépendante du temps en regardant la déformation structurelle de la phase.
    Il donne d'ailleurs dans cette publi le gain potentiel entre courte pose et longue pose (sur le rapport de strehl à 30%). Le pic de résolution en courte pose est effectivement atteint si D/r0=3.8

    C'est dans la publi "Optical Resolution Through a Randomly Inhomogeneous Medium for Very Long and Very Short Exposures" (Fried 1966) que Fried distingue l'effet de l'exposition en courte et en longue pose sur la psf (il le fait en fait sur la MTF qui est la transformée de fourier de la psf).
    Donc ne pas confondre r0 et PSF (ou sa FFT la MTF) l'un étant dépendant du temps, l'autre non. Quand on regarde l'evolution du r0 dans le temps, on ne rend pas compte de son effet sur la psf car la dépendance n'est pas linéaire entre les deux (dépendance en ^5/3)

    >En exécutant la petite applet java suivante, tu pourras constater que pour un rapport D/r0 inférieur à 4 (mon hypothèse de travail), 16 speckles sur la PSF limitent le problème (au pire) aux ordres 2 (Tip), 3 (Tilt) et éventuellement 4 (Focus) du polynôme de Zernike

    Je le disait plus haut, Cyril Cavadore avait fait 2 superbes tableaux en 2006 aux RCE regroupant justement l'effet du tip/tilt et du defocus sur la psf et le rapport de strehl. Malheureusement sa publi n'est plus en ligne (enfin je la trouve pas)...

    >Au delà de 4 le problème est certainement plus complexe (et plus long) à traiter et je laisse cela aux professionnels qui ont des moyens de calcul plus importants que l'amateur.

    Je ne pense pas qu'il soit plus hardu (voir http://brizhell.org/Voir_La_Turbulence.htm), il est simplement moins utile au niveau amateur vu les diamètres employés. Mais comme au commence a toucher le pouillème de fraction de variation de taille de PSF dans les travaux de Neb, ca risque peut être de devenir utile.....

    Bernard


  8. Salut,

    pas tout a fait d'accord ms, les tavelures, tu en a aussi dans un instrument amateur... (heureusement sinon je m'ennuirai :-)
    http://www.astrosurf.com/rondi/Speckle_images/2009oct28G%20Interferometrie%20stellaire%20(B%20Tregon).pdf

    De plus, le nombre de speckle (tavelures) dépend du carré du rapport D/r0. Dans l'exemple que tu cite en début de page 5, à D/r0 = 280/70 = 4, tu a 16 speckle sur la PSF.... Ce n'est pas critique, mais ce n'est pas négligeable. Et 70mm de r0 c'est plutot optimiste en plaine :-)
    J'ai prévu une présentation aux RCE sur la turbulence et le moyens amateur de faire des mesures précises, mais Cyril Cavadore avait déjà sacrément bien défriché ça en 2006.
    La j'ai quasiment fini un travail sur la mesure de l'angle d'isoplanétisme par la scintillation (type Scidar) avec des moyens amateurs (et pas mal de temps de calcul, mon proc chauffe depuis quelques semaines la dessus...).

    Donc les tavelures, s'est aussi du domaine de l'amateur.

    Me remet aux déconvolutions dès que j'ai terminé tout ca

    Bernard


  9. Salut,

    >Sur le DVD de PhilTo, il n'y a "que" des R G B IR, avec deux caméras de >tailles de photosites différentes et une PSF monochrome (trefoil)
    >Il faudrait vérifier avec Phil quand il a réajusté son secondaire.

    Rhaaa, voila pourquoi je pédale dans la semoule sur l'une des trois couches !! Bon ca remet un peu les pendules à l'heure, mais ca veut dire que je ne pourrait a terme que présenter des résultats AIDA que sur la couche R. Je serai effectivmement preneur d'un jeu homogène, y compris avec la PSF cohérente à la prise de vue, mais je suis pas pressé, suis sur autre chose pour le moment.

    Sinon les traitement avec la PSF Jupée commence à être trés interessant. Tu peut préciser comment le Dr Tadrous s'y prend ?

    @ms

    >C'est fou cette volonté de moyenner la turbulence alors qu'il est plus >logique d'appliquer une PSF réaliste à chaque image brute (en ayant >vérifié avant la condition d'isoplanétisme).


    Je fait une fixette sur l'isoplanétisme car je travaille en ce moment dessus. ;-)

    Je suis plutot d'accord avec toi sur le fond, mais sauf cas un peu isolé (je pense entre autre a ton traitement), as-t-on vraiment le choix ? Peu de monde ont la possibilité d'acquérir une psf cohérente à chaque image brute, en même temps que l'image de l'objet cible. Si le compositage est constitué des quelques meilleures images (typiquement quelques dizaines a quelques centaines selon le type de turbulence) triées selon un critère type max d'entropie ou autre, on peut raisonnablement estimer (ca se calcule, il me semble), que la psf est moins diluées (donc moins étalée à l'intégration) que dans le cas d'un compositage standart a plusieurs millier d'images. De plus, cette hypothèse permet aussi de considérer sur un tel lot d'image la psf comme quasi constante, pré-requis obligatoire à la déconvolution classique. L'approche myope permet ensuite de substituer les fluctuations de PSF de chaques images isolément.

    Allez, j'ose :
    Dr Bernard Trégon (bon d'accord, je l'ai pas faite en traitement d'image ma thèse, même si s'etait en sciences, mais ca me fait beaucoup rire de voir Dr dans une signature). :-)
    Il me semble que c'est de tradition germanique, il est d'ou ce Dr Tadrous ? ;-)
    ok je le ferai plus ;-)


  10. Re Salut,

    >Le bestof (type b1) c'est les trous de turbulence c'est à dire que tu vas >jeter plus de 80% de tes acquisitions, dans ces conditions la PSF peut être >effectivement calculée parce que l'écoulement est pratiquement laminaire.

    La je te trouve optimiste :-), 90 à 95 % a jeter me semble judicieux !
    Christian Buil dans ses pages parle de 4%, le graphe de la page de Cyril Cavadore sur la turbulence est même en fonction du diamètre, beaucoup plus pessimiste...
    Ca colle quand l'objet est peu étendu, et que la source est connue (c'est pour cela que ca marche bien sur les étoiles doubles.

    >L'avantage du traitement normal (type a1) c'est que tu peux traiter plus de >80% de tes acquisitions.

    A la condition d'avoir la PSF mesurée pour chaque image, et là c'est beaucoup, beaucoup plus dur à faire.

    De plus si ton objet est étendu, tu sera limité par l'angle d'isoplanétisme, plutot que la PSF.
    Je suis en train de plancher la dessus d'ailleurs (c'est pour cela que j'ai mis la déconvolution en sommeil dans mes activités... Je pense avoir une solution pour la détermination de l'angle d'isoplanétisme. Mais on en reparlera plus tard.

    Bernard


  11. Failli oublier, mon proc pour faire le boulot :

    processor : 0
    vendor_id : GenuineIntel
    cpu family : 6
    model : 23
    model name : Intel(R) Core(TM)2 Duo CPU T9900 @ 3.06GHz

    met environ 5 minutes en deconv myope sur une image fenetrée en 1024x1024

    [Ce message a été modifié par brizhell (Édité le 16-01-2012).]