FLAMMES DU SOLEIL

Film réalisé par l'Observatoire de Paris à la mémoire de BERNARD LYOT

membre de l'Académie des Sciences

Cette page se veut un hommage au travail de Bernard Lyot, inventeur du coronographe. Le film "Flammes du Soleil", réalisé vers la fin des années 50 en sa mémoire, y présente son travail et surtout les admirables films qu'il a réalisés à l'Observatoire du Pic du Midi avec son instrument.

D'une durée d'environ 3'50, la version courte de ce film est résumé ci-dessous avec chacun de ses plans, ainsi que le texte original les accompagnant.

 

 

A l'Observatoire du Pic du Midi, dans nos Pyrénées Centrales...
...après les séances de travail, l'astronome Bernard Lyot, qui était sportif, se reposait en escaladant les pentes. Spécialiste du Soleil, Lyot voulait en étudier la couronne.
Mais cette auréole n'est visible que pendant les éclipses totales très courtes et rares. Ayant inventé le coronographe...
...qui réalise une éclipse artificielle...
...et montre en tout temps la couronne, Lyot s'en sert pour filmer dès 1935 les éruptions du Soleil.
La lunette du Pic porte le coronographe au bout duquel...
...Lyot règle sa caméra.
(...)
La couronne, enveloppe lumineuse du Soleil telle qu'on la voit pendant une éclipse. Dans l'observation quotidienne, le spectacle est tout autre.
Le disque du Soleil, sans auréole, apparaît parsemé de taches qui sont des cendres d'effervescence.
Une tache, dépression sombre aux parois tourmentées.
Une protubérance informe fait relief; le ruban semi-transparent qui borde le disque, c'est l'atmosphère solaire en profil.
Cette masse de gaz brillant se tient immobile malgré la pesanteur énorme. L'écran du coronographe masque le Soleil.
Une barrière de grattes-ciel s'allonge sur 300000 kilomètres.
Un Soleil copieusement empanaché et déjà turbulent. A droite, un édifice se désagrège.
Protubérance arborescente comme un banian de l'Inde.
Une colonne de gaz s'élève à 200000 kilomètres, sa tête penche et se morcelle.
Parfois, des blocs longtemps inertes s'animent: la protubérance de droite semble badigeonner le dos de sa voisine, comme font les peintres de l'affiche Ripolin.
A cette échelle, la Terre aurait sur l'écran les dimensions d'une mandarine. Mais, tandis que l'autre bloc s'affaisse,...
...la protubérance active grandit, se dilate, s'épanouit en volutes; ses débris retournent au Soleil.
Un nuage se maintient suspendu loin de la surface grâce à une force électrique qui contrarie la pesanteur. Des filets s'écoulent qui vident le nuage peu à peu.
Dans tous ces films, les mouvements sont accélérés 500 ou 600 fois. Chaque minute de spectacle représente dix heures de travail pour l'astronome qui prend 2 ou 3 images par minutes.
Paysages copieusement garnis et animés.
Et maintenant, sur 700000 kilomètres de base, une arche déploie ses torsades et s'envole; l'énergie mise en jeu est colossale. Une bombe atomique n'est rien en comparaison. C'est la plus grande protubérance filmée, en Juin 46 par Roberts.
Elle mérite que vous la voyez une seconde fois...
(...)
Les effets sur la Terre des violences du Soleil sont loin d'être tous connus.
Il est capital d'étudier ces phénomènes, dont l'influence sur l'Homme et sur la Vie pourrait n'être pas négligeable.

Les peintres de l'affiche Ripolin, dont il est question dans le film... (affiche de Vavasseur - 1913)