Observations de Jour

On s'imagine souvent que les étoiles ne sont visibles que la nuit.
En réalité, chacun sait que les étoiles sont bien là mais que la forte luminosité du soleil nous empêche de les voir.
On raconte que, si on est au fond d'un puits, il est possible de voir des étoiles à l'
œil nu.
Etant spéléologue, j'ai plusieurs fois tenté l'expérience au fond de puits de l'ordre de 100 m de profondeur. Capella étant dans le champ de la petite ouverture du puits, je n'ai jamais réussi à la voir.
Il en est tout autrement si on utilise un instrument.
Bien qu'étant au niveau de la mer, mais avec un "bon ciel", j'ai pu observer des objets jusqu'à la magnitude 2 avec un télescope de 200 mm.

Règle du jeu

Il est beaucoup plus difficile d'observer un objet quand le soleil est haut dans le ciel que lorsqu'il est proche de l'horizon, même s'il est encore éblouissant.
Lorsque le soleil passe sous l'horizon, Il ne fait pas nuit tout de suite à cause de diffusion de la lumière solaire par l'atmosphère. On parle de crépuscule et, par convention, on a défini plusieurs crépuscules.
Crépuscule civil : Le Soleil est à moins de 6° sous l'horizon. On va allumer l'éclairage public.
Crépuscule nautique : Le Soleil est entre 6° est 12° sous l'horizon. Les marins vont pouvoir faire le point sur les étoiles les plus brillantes.
Crépuscule astronomique : Le Soleil est entre 12° et 18° sous l'horizon. L'astronome voit apparaître les dernières étoiles.
On estime qu'il fait nuit lorsque le Soleil est à plus de 18° sous l'horizon.

Par analogie, je parlerai de jour quand le soleil sera à plus de 18° au-dessus de l'horizon.
En France, pour une latitude moyenne, cette position correspond à 1 h 55  avant son coucher au moment des solstices et 1 h 45 au moment des équinoxes.
A noter qu'à partir du nord de Paris, vers le 21 juin, cette limite n'est pas atteinte.

J'ai ainsi conçu la notion de "Jour astronomique" qui commence 2 heures après le lever du soleil et se termine 2h avant son coucher ; règle que je me suis fixé pour mes observations.

Mise en œuvre

! ! ! ! ! DANGER ! ! ! ! !

Le jour, il faut impérativement éviter d'observer le soleil directement avec un instrument, au risque d'un accident.
L'idéal est d'observer à l'est du soleil, l'observateur étant à l'ombre d'une maison.
Ne pas oublier que le soleil change de place au cours des heures.
Il faut prévoir un pare-soleil pour l'instrument. Il doit mesurer au minimum 3 fois le diamètre de l'objectif (lunettes et Schmidt-Cassegrain). Un autre sera nécessaire pour le chercheur.
Lors de l'observation, il est utile de se protéger de la luminosité du ciel avec un tissus noir, comme le faisaient les anciens photographes.

Deux impératifs :
* un ciel très pur,
* une bonne mise en station.

Se persuader que c'est possible.
Le matin, quand il fait encore sombre, pointer un objet brillant, Vénus ou Sirius par exemple, en fonction des éphémérides.
Suivre cet objet pendant que le jour se lève jusqu'à l'apparition du soleil. On constate sans peine que l'objet reste visible. Dans le cas de Vénus, on peut même la voir dans un chercheur 6X30.

Recherche à midi.
Maintenant, à l'exception de Vénus, plus rien n'est visible au chercheur. La recherche doit être faite en aveugle.
L'oculaire doit avoir le plus grand champ possible, de type erfle par exemple.
Avec un instrument piloté par ordinateur, c'est très facile. Pour ce genre d'activité, la monture azimutale d'Alphonse Pouplier fait merveille. Un simple niveau pour avoir l'horizontalité de la monture, une initialisation de l'ordinateur en pointant le soleil avec un filtre efficace, et on pianote le nom de l'astre. En principe l'objet est dans le champ. C'est très intéressant quand on veut chercher plusieurs objets mais le plaisir d'une recherche manuelle est supprimé.
Avec un instrument moins sophistiqué, la recherche est plus problématique, car le pointage est souvent moins précis.
Un micro-ordinateur donnant en permanence les éphémérides est bien utile mais on peut s'en passer.
Bien entendu, il convient d'avoir l'heure exacte. Pour un prix dérisoire, on trouve dans le commerce des horloges radio-pilotées (DCF 77) très précises.
Il faut impérativement que la mise en station de l'instrument soit bonne.
L'idéal est de posséder un pied fixe bien orienté mais on peut se contenter de repères sur le sol.
La méthode décrite s'applique à un Célestron 8 avec monture à fourche, mais peut être adaptée à d'autres instruments.
Dans un premier temps, il faut pointer le soleil par projection avec le chercheur, sans oublier de LAISSER le cache sur la lame de fermeture.
Il faut alors afficher l'ascension droite du soleil au moyen du cercle mobile.
On peut également afficher directement le Temps Sidéral Local (TSL), si on le connaît.

Premiers pas : Venus
Si Vénus n'est pas trop proche du soleil, elle devient un objet idéal pour un premier essai. Il suffit d'afficher ses coordonnées sur les cercles  du télescope. Si elle n'est pas dans le champ, on peut la voir dans le chercheur et ainsi afiner l'affichage des coordonnées.

Plus difficile : Le reste !
La méthode est toujours la même, sauf que rien n'est visible au chercheur.
Si on n'a pas l'objet convoité dans le champ de l'oculaire, il faut progressivement chercher tout autour, sans aller trop vite car il arrive souvent qu'on passe dessus sans s'en rendre compte.
Les étoiles brillantes sont plus faciles à trouver que les planètes car elles sont plus contrastées. En particulier les étoiles rouges, comme Bételgeuse ou Aldébaran, qui se détachent bien sur le fond du ciel bleu.

Objets Observables

A Saint-Martin de Crau, j'ai déjà observé toutes les planètes galiléennes et la plupart des étoiles jusqu'à la magnitude 1,5.
En altitude, il doit être possible de faire bien mieux.

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Dernière mise à jour : 14/8/00