Choisir son spectroscope :

Tout comme choisir son télescope, choisir son spectro reste une partie délicate. Choisir un télescope se fait en fonction de son utilisation (visuel ou astrophoto), des cibles principales (ciel profond ou objet planétaires) et de la technologie (lunette ou télescope newton). Difficile est ce choix, car ce n’est pas évident d’avoir un instrument vraiment polyvalent. C’est un peu la même chose en ce qu’il concerne un spectroscope. Je vais parler ici des spectroscopes de la société shelyak http://www.shelyak.com/ qui nous propose une large gamme de spectro très performants.

La spectro se décline en 2 grandes familles complémentaires:

- La haute résolution, pour principalement mesurer les vitesses radiales et suivre l'évolution dans le temps d'une raie particulière (par exemple la raie H alpha pour les étoiles Be ou l'apparition des raies du fer dans la nova du Dauphin).

- la basse résolution, où ce qui prime c'est le continuum en totalité. C'est à partir de là qu'on peut se faire une idée générale de ce qui se passe (température, apparition de raies, types d'objets ...). C'est aussi là qu'on peut faire la différence, entre une supernovæ de type I ou II par exemple.

Ces 2 familles sont bien sûr complémentaires. L'idéal c'est d'avoir les 2, mais …

Un paramètre important est le pouvoir de résolution (ou la résolution spectrale). C’est le pouvoir de séparation du spectroscope. Plus la résolution spectrale est grande, plus le spectre obtenu sera détaillé et plus on pourra y mesurer des raies de faible intensité. Une raie est considérée comme infiniment fine. Elle est élargie seulement par l'optique du spectroscope. Le pouvoir de résolution est défini par : R = longueur d’onde théorique / par la FWHM (largeur à mi-hauteur) de la raie.

Une fois qu'on a compris ça, il faut faire le choix du matériel et du coup le choix des différentes collaborations également.

Voyons les caractéristiques de quelques spectroscopes :

- Le Star Analyser 100 : C’est un spectro très basse résolution sans fente. Son pouvoir de résolution est de 100. Il est très ludique et simple d’utilisation. Idéal pour s’initier et prendre gout à la magie de la spectro. Son prix est vraiment un atout ! Par contre, il est utilisable uniquement sur les sources ponctuelles (absence de fente). Possibilité de suivre les objets faibles tels que novaes, supernovaes, astéroïdes, quasar...

Prix indicatif sans la caméra : 139€

- L’ALPY600 : C’est un spectro basse résolution. Il très stable et facile d’utilisation. Son pouvoir de résolution est de 600. Idéal pour suivre les objets faibles tels que novaes, supernovaes, nébuleuses, galaxies, astéroïdes… Magnitude limite 15 à 16,5. Accès à tout le spectre visible et aux informations contenues dans le continuum. Il couvre une partie de l’UV et de l’IR proche (3 650 Å à 8 000 Å). Prix indicatif avec le module de guidage sur fente, sans les caméras et sans le module de calibration (non indispensable) : 1 480 €. Module de calibration optionnel à 645€

- Le LISA : C’est un spectro basse résolution. Son pouvoir de résolution est de 1 000. Idéal pour suivre les objets faibles tels que novaes, supernovaes, nébuleuses, galaxies, astéroïdes… Magnitude limite 14 à 15. Accès à tout le spectre visible (de 4 000 Å à 7 000 Å) et aux informations contenues dans le continuum. Possibilité de rajouter un kit pour le basculer vers IR proche (de 6 500Å à 10 000Å). Prix indicatif sans les caméras : 3 150 €

- Le LHIRES III : En configuration de base, c’est un spectro haute résolution avec son réseau de 2 400tr/mm. Son pouvoir de résolution est de 17 000. C’est un spectro très polyvalent. On a la possibilité de choisir la raie à observer. On peut également changer facilement le réseau et ainsi passer à la moyenne et à la basse résolution. Par contre, sa force est aussi sa faiblesse. Le fait qu’il soit polyvalent, de par sa conception, cela le rend légèrement flexible. D’où la nécessité de faire régulièrement des images de calibrations. Il est aussi optimisé pour les télescopes à rapport F/D 10. En haute résolution, la magnitude limite des objets accessibles est de 6 à 7. Cela laisse quand même beaucoup de cibles potentielles. Une centaine d’étoile Be par exemple. C’est le spectro idéal pour mesurer des vitesses radiales.

Prix indicatif sans les caméras : 3 150 €

- L’ESHEL : c’est un spectro haute résolution sur tout le spectre visible. L’idéal ! Très performant, Christian Buil a prouvé qu’il était possible de redécouvrir des exoplanètes avec (http://www.astrosurf.com/buil/extrasolar/obs.htm). Son pouvoir de résolution est de 10 000. La magnitude limite est de 8 à 9. Son inconvénient, le prix (indicatif) 15 274 € sans caméras, c'est réservé qu'à une toute petite partie du monde des amateurs.

Il existe d’autres spectro, de marque SIBG (https://www.sbig.com/products/spectrographs/st-i-spectrometer/) ou BAADER (http://www.baader-planetarium.de/dados/dados.htm) , mais comme je ne les connais pas, je ne peux donc pas en parler…

RETOUR A LA PAGE D'ACCUEIL