Introduction
Bien
que le sujet ait déjà fait l'objet d'un document détaillé, la capacité du film astrosolar à
filtrer les rayonnements UV et IR est un débat récurrent.
J'ai donc réalisé une petite expérience concernant
le proche UV pour essayer de mettre en évidence ce qui peut parvenir
jusqu'à l'oeil
de l'observateur.
Principe de l'expérience
Tout le
monde connaît les verres photochromiques, ces verres de lunettes
qui s'assombrissent sous l'effet de la lumière solaire. Cette
réaction est provoquée par la zone proche UV du spectre
(300 à 400 nm) qui est justement celle qui est mise en cause
pour le filtre. Il n'y a pas besoin d'exposer les verres photochromiques
en plein soleil pour obtenir une réaction; ils s'assombrissement
même en lumière diffuse - par exemple dans une pièce
bien éclairée ou sous un parasol - dans une ambiance
lumineuse où l'on peut séjourner longtemps sans
lunettes solaires et sans gêne oculaire particulière.
Possédant une paire de lunettes de ce type, je m'en suis donc
servi comme détecteur d'UV
Le test
est fait avec mon telescope Newton équipé d'un filtre
astrosolar de densité 5. L'ouverture utile est de 185 mm et
l'oculaire - un SP de 12.4 mm de focale - permet d'avoir une pupille
de faible diamètre
tout en conservant la lumière de tout le disque solaire, donc
une concentration maximale du faisceau. Un des verres photosensibles
est démonté
puis fixé au niveau de la pupille de sortie de l'oculaire. Le
télescope est pointé sur le Soleil et la monture suit
sans problème. Un tissus noir opaque recouvre toute la partie
oculaire et porte-oculaire. le télescope est livré à
lui même pendant au moins 10 mn. La hauteur du Soleil est d'environ
40°
L'autre verre est recouvert partiellement d'un masque noir et est placé
sur une table, à l'ombre d'un parasol. Il servira de comparaison
avec le "verre test".
Résultats
Le
verre témoin avec son masque :
De la feutrine noire adhésive sert de masque. Une petite
ouverture permet d'avoir un "spot" plus en rapport
avec la dimension de la pupille de sortie. |
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Le
verre témoin est "démasqué".
Le verre test est démonté de l'oculaire après
avoir vérifié que le Soleil était toujours
bien centré. Pendant le temps nécessaire à
cette mise en place, (environ 30s) la partie non exposée
des verres commence déja à s'assombrir. On peut
constater cependant que la trace laissée par le faisceau
sortant du télescope est bien plus faible que celle résultant
d'une exposition à la lumière ambiante indirecte.
L'encadré en bas à gauche est un simple ajustement contraste/luminosité
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Conclusion
La quantité
de rayonnement proche UV sortant d'un télescope équipé
en pleine ouverture du filtre astrosolar semble bien être très
faible, en tous cas - pour cette configuration optique - nettement
inférieure
à celle de la lumière diffuse ambiante.
Ceci ne constitue qu'un test assez imprécis mais renforce tout
de même l'idée que les UV traversant l'astrosolar D5
ne constituent pas une menace pour l'oeil lors d'observations solaires.
Ce test
peut facilement être reproduit si vous disposez de lunettes à
verres photochromiques.
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