Photos astronomiques en Pleine Ville! au DTC (CCD)!

Un article a paru dans la revue Astronomie Québec de Mars-Avril 1993
Gilbert St-Onge CDADFS

Photos astronomiques en Pleine Ville! au DTC (CCD)!

Depuis quelques années déjà, nous utilisons la technologie de dispositif de transfert de charge pour des prises d'images rapides et fiables. À bien des occasions, le ciel de piètre qualité ou éclairé par une Lune plus ou moins pleine nous a forcés à se rendre à l'évidence : le CCD était tout à fait capable de réussir à éliminer un certain nombre de handicaps de ce genre.

Par sa grande rapidité d'intégration et sa grande latitude d'étalage de tons de gris, cet instrument nous ouvre la porte à des possibilités jusque là inaccessibles à la photo conventionnelle.

L'utilisation de certains filtres nous permet aussi d'annuler ou de mettre en évidence, selon le cas, certains aspects recherchés! Donc, l'étude d'objets du ciel profond devenait possible même à la Pleine Lune ou en pleine lumière des villes.

Les besoins d'effectuer de fréquentes poses d'objets tels NGC 2261 ou M15 nous amena à bien maîtriser la prise d'images sous les lumières et la pollution des villes. Notre recherche portait sur un but précis à chacune de nos sorties. Premières sorties : la question était de savoir si oui ou non il était possible, dans les conditions de ciel des villes, d'intégrer une image de qualité suffisante pour l'exploiter.

Donc on laisse de côté la rigueur du guidage et d'autres critères normalement importants, tels le dark frame et le flat field, pour plutôt vérifier si le fond du ciel ne voile pas nos images d'objets tel M13, un objet stellaire. Les résultats que nous avions obtenus à l'observatoire du Nord sous un ciel pur, avec la Lune éclairant toute le ciel, étaient très impressionnants et encourageants.

Voici donc que de la ville, nous avons réussi de magnifiques prises de vue d'objets
.

Notre meilleur résultat fut même réussi avec la Lune au dernier quartier qui se levait à l'Est du ciel de Dorval!

Premières conclusions : les objets relativement lumineux et compacts sont bien accessibles de la ville.

M13 : Instrument : 250 mm f/5, 30 sec, un peu de brume et la Lune

M57 : Instrument : 250 mm f/5, 60 sec, à travers un brouillard léger

Contraintes et difficultés

Il nous fallait d'abord choisir un instrument ayant un champ assez grand pour faciliter le pointage des objets cibles puisque ces objets sont très pâles à l'oculaire d'un télescope en pleine ville. En plus, le champ du CCD n'est que de 4' x 4' d'arc à 2 mètres de focale. Rien pour aider notre cause.

Une des premières contraintes les plus difficiles à surmonter fut d'arriver à trouver une étoile guide assez lumineuse pour le télescope guide. Le ciel lumineux et brumeux de la ville nous nuit grandement. Il a donc fallu fabriquer un autre système de guidage, installé directement au foyer primaire du télescope principal, au foyer d'un coudé spécial qui permet de voir au télescope et de photographier au CCD simultanément. Le problème des étoiles guides est alors résolu, de façon raisonnable.

Un autre handicap à surmonter : la réflexion des lumières de rues et des bâtiments environnants. Un mur fait d'une corde sur laquelle on étend des couvertures a servi d'écran pour bloquer ces lumières encombrantes.

Les 23 et 30 juin '92 nous avons utilisé les instruments suivants :
- Meade 200 mm f/5 SC
- Parks 250 mm f/5 Newton

Personnes présentes :
Philippe Aubry, Yves Duplantis, Gilles Gratton
Daniel Therrien, Caroline Crochetière, Jean-Charles Vachon, Gaétan Mailloux, Louisette Morin, Lorraine Morin, Gilbert St-Onge.
Des poses de 20 secondes à 2 minutes ont été faites sous des ciels presque toujours voilés par des filets de nuages.

Ces résultats nous portent à conclure que les CCDs permettent d'acquérir des images de bonne qualité à la Pleine Lune ou en ville. Nul besoin de toujours s'éloigner des villes pour prendre des images des objets sur lesquels on effectue nos travaux.

M3 : Instrument : SC 200mm, 30 sec, léger brouillard

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