penn 20 665 Posté(e) 31 octobre 2019 Quand même étrange que des images de cailloux puissent être aussi envoûtantes … Il y a comme une parenté indéniable avec notre vieux sol terrien familier qui me donne autant la chair de poule qu'un bon morceau de musique. Merci pour toutes ces images 7 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Adlucem 1 298 Posté(e) 31 octobre 2019 En observant la dernière vue satellite de position du rover, je suis intrigué par toutes les lignes de fractures du substrat qui fait le piémont de la butte. Je n'ai pas souvenir que les terrains visités jusqu'à présent en aient eu autant ni d'aussi linéaires, une centaine de mètres avec l'échelle. Mon hypothèse serait que ce substrat est un couche ancienne peu épaisse, tendre et cassante (argileuse ?) qui s'est fracturée sous le poids des sédiments accumulés par dessus (la butte témoin et ses terrains un peu plus hauts) que l'érosion a remis à découvert. Un affleurement original et surement intéressant à analyser. Tout cela est vraiment passionnant ! Merci Daniel ! 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 17 521 Posté(e) 31 octobre 2019 (modifié) Bug !! Modifié 31 octobre 2019 par vaufrègesI3 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 17 521 Posté(e) 31 octobre 2019 (modifié) Il y a 11 heures, Adlucem a dit : En observant la dernière vue satellite de position du rover, je suis intrigué par toutes les lignes de fractures du substrat qui fait le piémont de la butte. Je n'ai pas souvenir que les terrains visités jusqu'à présent en aient eu autant ni d'aussi linéaires, une centaine de mètres avec l'échelle. Exact @Adlucem , bien vu.. L’unité argileuse couvre une zone très vaste et ne présente pas un aspect uniforme, loin de là.. En conséquence les géologues ont divisé l’unité d’argile en deux sous-unités: une "unité lisse striée" et une "unité fracturée". En première approche Curiosity a roulé vers le Nord-Est en longeant le côté Sud de la crête "Vera Rubin" en s’approchant du point d'altitude le plus bas de la vallée (et donc probablement en observant les roches les plus anciennes adjacentes au mont Sharp), un point qui coïncide avec le signal d’argile (smectite) le plus puissant. C’est pourquoi j’avais alors assez mal compris qu’ils n’aient pas poussé plus loin après les forages "Aberlady" et "Kilmarie" en avril 2019, et au contraire décidé de faire procéder à un demi-tour au rover pour revenir sur ses traces ! Une explication possible consiste dans le fait qu’à cet endroit ils ne trouvaient pas de roches "natives"» c’est-à-dire significatives de la géologie du lieu, mais plutôt des roches "flottantes" ayant certainement migré. De plus ces roches étaient assez minces et avaient tendance à se fracturer et à se soulever dès le début du forage. Au début de son parcours dans la vallée, on l’a bien vu, Curiosity a donc roulé dans la partie "lisse striée" pour aller forer au point le plus bas de la vallée. Mais après avoir fait demi-tour et être revenu en arrière, Curiosity s’est tourné ensuite vers le Sud-Ouest, conduisant tout droit en montée vers "l’Unité fracturée" que Curiosity explore actuellement. Une unité fracturée, c’est bien ce que l’on observe depuis que Curiosity est au pied de "Central Butte", particulièrement depuis qu’il a progressé d'environ 8 mètres le 29 octobre (sol 2570) pour s’en rapprocher davantage, risquant quelque peu d’abimer ses roues encore un peu plus.. Dans le cratère Gale, les lacs successifs semblent avoir persistés jusqu'à - 3,4 milliards d'années, c'est à dire au delà du Noachien, au début de l'Hespérien. Ensuite Mars a fait une transition vers le désert hyperaride et hypothermique que nous observons aujourd'hui, et les vents ont largement façonné la surface en phases successives d'apport massifs de sédiments éoliens et de lentes mais profondes érosions. Il ne fait guère de doute que le cratère Gale asséché ait été peu à peu quasiment comblé par des dépôts éoliens de toutes natures, avant que l'érosion prenne le relais et permette à Curiosity de retrouver le plancher d'un lac antique (la formation Murray).. À noter que des expériences ont été menées pour déterminer depuis combien de temps diverses roches sont restées exposées en surface dans le cratère Gale en mesurant les isotopes de l'hélium, du néon et de l'argon produits dans la roche par exposition aux rayons cosmiques. Il s'agit d'une méthode couramment utilisée sur les météorites et les roches lunaires, appelée "datation de l'exposition en surface". Il a été découvert que le mudstone du cratère Gale a été exposé à la surface (par l'érosion des couches rocheuses sus-jacentes par le sable soufflé par le vent) pendant près de 80 millions d'années, une courte période de l'histoire martienne qui peut avoir des implications importantes pour trouver des preuves de la présence possible de matériaux organiques sur Mars. Les rayons cosmiques désintègrent la matière organique à la surface, mais à un rythme très lent, ce qui signifie que le temps relativement court pendant lequel ces mudstones ont été exposés pourrait potentiellement améliorer la perspective de trouver des composés organiques préservés. Ces messieurs de la Nasa n’ont toujours pas mis à jour leur carte du parcours du rover depuis le 24 octobre, et c'est Phil Stooke qui se dévoue le plus souvent sur UMSF pour pallier ce problème, merci à lui. Sachant de plus que les comptes rendus de la Nasa sont de plus en plus succins, voire même parfois décalés par rapport à l’actualité, ça pourrait devenir compliqué de continuer à faire le reporting de cette mission. POSITION AU 29 OCTOBRE 2019 ((SOL 2570) : 4 mb - Position déterminée par Phil Stooke HAZCAM AVANT - 30 OCTOBRE 2019 ((SOL 2571) : Un chaos de roches HAZCAM ARRIÉRE - 30 OCTOBRE 2019 ((SOL 2571) : NAVCAM - 29 OCTOBRE 2019 ((SOL 2570) : PANO MAVCAM - 29 OCTOBRE 2019 ((SOL 2570) - Jan van Driel : 6,3 mb MASTCAM - 29 OCTOBRE 2019 ((SOL 2570) : Modifié 31 octobre 2019 par vaufrègesI3 7 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 17 521 Posté(e) 4 novembre 2019 Caractérisation de "Central Butte" 2 au 4 novembre 2019 (sols 2574-2576) Le 29 octobre (sol 2570) le rover a donc avancé d’environ 10 mètres, encore un peu plus haut près de la base de "Central butte". Le but est de caractériser les différentes unités géologiques observées. Les roches présentes dans l’espace de travail devant le rover se présentent comme un vestige de l'érosion du fronton plus haut sur la butte. PANO MASTCAM - 29 OCTOBRE 2019 (SOL 2570) - Robert Charbonneau : 7,9 mb - Espace du travail (accessible au bras robotique) PANO MASTCAM - 29 OCTOBRE 2019 (SOL 2570) - Paul Hammond : 8,7 mb - Un peu plus haut, en discordance avec la géologie située près du rover, de spectaculaires roches sédimentaires stratifiées aux lamines très fines Pendant le plan d'activité du week-end dernier, il y a eu beaucoup d’observations scientifiques de contact. Par exemple "Upperhill" a été ciblé avec MAHLI et APXS (image plus bas) après avoir éliminé la poussière en surface avec la brosse DRT. MASTCAM - 2 NOVEMBRE 2019 (SOL 2574) : La brosse DRT (Dust Removal Tool) d'un diamètre efficace de 4,5 cm permet d'enlever la couche superficielle de poussière qui recouvre la zone à examiner. NAVCAM - 2 NOVEMBRE 2019 (SOL 2574) : Le bras robotique a placé l'APXS sur la cible "Upperhill" préalablement brossée D’autre part le laser ChemCam a visé pas moins de quatre cibles dans le plan d’activité du week-end. Mastcam a effectué également une observation multispectrale de "Upperhill". Cette observation a tiré parti de la cible brossée pour obtenir des données multispectrales de la zone dépoussiérée. De plus, Mastcam prendra plusieurs mosaïques de la butte. La mosaïque finale visera le sommet de "Central Butte" pour imager une zone que le rover ne peut pas atteindre. NAVCAM - 1 NOVEMBRE 2019 (SOL 2573) : Sommet de "Central Butte" PANO MASTCAM - 31 OCTOBRE 2019 (SOL 2572) - Robert Charbonneau : 8,2 MB - Une sorte de Paradis de géologues PANO MAHLI - 2 NOVEMBRE 2019 (SOL 2574) - Paul Hammond : 7,7 mb - Détail de laminations NAVCAM - 31 OCTOBRE 2019 (SOL 2572) : Après toutes ces observations, Curiosity commencera à contourner la butte pour l’observer de l’autre côté. Départ programmé très probablement les 3 ou 4 novembre. 7 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 17 521 Posté(e) 7 novembre 2019 (modifié) Curiosity en route pour contourner "Central Butte" Le 3 novembre (sol 2575) l’équipe du rover poursuivait son exploration de "Central Butte". Les géologues de l'équipe examinent la relation entre les différentes couches de roches de la butte et comment elles se comparent aux autres roches rencontrées dans la région. Au début de la planification des activités des 5 et 6 novembre, il y a eu des discussions sur le choix du parcours de Curiosity. En fin de compte, l’équipe a décidé de se diriger vers le versant Sud opposé de la butte pour mieux voir certaines des couches exposées. La partie nord de "Central Butte" est visible dans l'image Navcam ci-dessous. PANO MASTCAM - 3 NOVEMBRE 2019 (SOL 2575) - Thomas Appéré : Le plan du 3 novembre prévoyait un petit ensemble d’activités scientifiques avant le départ du rover comprenant une mosaïque ChemCam RMI d’une cible nommée "Crimond" et une mosaïque Mastcam destinée à assurer une imagerie du terrain dans la direction que doit prendre le rover. Des mesures MAHLI et APXS ont également été planifiées pour une cible du substrat rocheux nommée "Pobie Bank". Avant le départ du site atteint le 29 octobre (sol 2570) l'équipe a également planifié l’ensemble des observations environnementales standarts. Ces données aideront à prendre une longueur d'avance sur le plan d’activités suivant consacré essentiellement à examiner "Central Butte" de plus près. Ensuite, donc toujours le 3 novembre (sol 2575), Curiosity a parcouru environ 25 mètres pour commencer à contourner "Central Buttes" par le Nord Ouest. Afin de réaliser tous les objectifs scientifiques prévus à cet endroit, le rover devrait effectuer deux autres parcours pour contourner totalement la butte avant de poursuivre l’itinéraire stratégique prévu (probablement de nouveau vers le Sud-Ouest). POSITION AU 3 NOVEMBRE 2019 (SOL 2575) : 4 mb HAZCAM AVANT - 3 NOVEMBRE 2019 (SOL 2575) : HAZCAM ARRIÈRE - 3 NOVEMBRE 2019 (SOL 2575) : NAVCAM - 3 NOVEMBRE 2019 (SOL 2575) : PANO NAVCAM - 3 NOVEMBRE 2019 (SOL 2575) Jan van Driel : 7,9 mb PANO MASTCAM - 3 NOVEMBRE 2019 (SOL 2575) Jan van Driel : 7,3 mb PANO MASTCAM - 3 NOVEMBRE 2019 (SOL 2575) Thomas Appéré : PANO MASTCAM - 6 NOVEMBRE 2019 (SOL 2577) - Robert Charbonneau : 8,7 mb 6,3 mb Modifié 7 novembre 2019 par vaufrègesI3 5 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Alain MOREAU 8 417 Posté(e) 8 novembre 2019 Salut Daniel, jusqu'à présent, je n'avais pas remarqué qu'on voyait si bien les étoiles sur les images NAVCAM incluant une portion suffisante de ciel... Sur celle du 3 novembre (sol 2575) c'est particulièrement visible, malgré que les ombres portées prouvent que cette image a été prise en milieu de journée. Cela montre à quel point l'atmosphère martienne est ténue ! Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Fourmi103 287 Posté(e) 8 novembre 2019 Parce que c'est pas des étoiles… C'est pixels chauds/morts. 1 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Superfulgur 18 884 Posté(e) 8 novembre 2019 Il y a 7 heures, Alain MOREAU a dit : Salut Daniel, jusqu'à présent, je n'avais pas remarqué qu'on voyait si bien les étoiles sur les images NAVCAM incluant une portion suffisante de ciel... Sur celle du 3 novembre (sol 2575) c'est particulièrement visible, malgré que les ombres portées prouvent que cette image a été prise en milieu de journée. Cela montre à quel point l'atmosphère martienne est ténue ! Comme @Fourmi103, je vote pour des pixels chauds… Alain, tu sais bien que, malgré l'absence d'atmosphère, on ne voit pas d'étoiles dans le ciel lunaire. Simplement parce que les caméras sont réglées "jour" pour photographier le paysage. En fait, cette discussion me donne envie de faire un test, je le ferai dès que je serai sous un ciel clair de campagne : faire une photo du ciel nocturne avec des réglages jour, c'est à dire (je viens de vérifier sur mon balcon, par une journée très nuageuse) 1/1000 e, 200 ISO, F/5.6. Je subodore qu'avec un tel réglage, aucune étoile ne sera visible, à part, par hasard dans le champ, Sirius, à l'extrême limite... 4 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 17 521 Posté(e) 8 novembre 2019 Il y a 2 heures, Fourmi103 a dit : Parce que c'est pas des étoiles… C'est pixels chauds/morts. Pareil.. De jour depuis la surface de Mars et à l'oeil nu un observateur pourrait quand même voir orbiter Phobos sachant que son diamètre angulaire est environ le tiers de celui de la Lune vue depuis la Terre. Déimos apparaîtrait plutôt comme une étoile. Sachant que lors d'un transit devant le soleil, Phobos projette son ombre sur la surface de Mars 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 17 521 Posté(e) 8 novembre 2019 PANO NAVCAM - 6 NOVEMBRE 2019 (SOL 2577) Jan van Driel : 7,4 mb - "Central Butte" côté Est entouré de roches sédimentaires aux strates incroyablement fines .. Magnifique ! 4 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 17 521 Posté(e) 12 novembre 2019 (modifié) Au cours de la fin de semaine dernière, plutôt que de continuer à contourner "Central Butte"" Curiosity a effectué environ six mètres de montée (en deux phases) sur un terrain très accidenté et glissant pour atteindre en deuxième phase un affleurement nommé "Sourhope" que l'équipe scientifique souhaite étudier. Il s’agit d’examiner la superposition complexe qui semble y être présente. Cette image Navcam sur le nouvel espace de travail a convaincu l’équipe scientifique que l’emplacement méritait quelques jours d'investigations. Cependant, Curiosity est sur une pente assez raide et légèrement inclinée, ce qui empêche d’utiliser l’outil de dépoussiérage. Il est prévu d’utiliser MAHLI et APXS ainsi que ChemCam sur "Sourhope", c’est-à-dire la partie verticale du bloc rocheux visible sur les images image ci-dessus. ChemCam visera deux autres cibles dans le but de vérifier si du matériau en haut de la butte (qu’il n’est pas possible d’atteindre directement) pourrait être tombé à cet endroit où ils pourraient l’échantillonner. Le 13 novembre (sol 2584) seront prises des images Mastcam de ces cibles et du sommet de la butte, puis NavCam recherchera des "diables de poussière" et des nuages de glace d’eau. HAZCAM AVANT - 12 NOVEMBRE 2019 (SOL 2583) : Le spectro APXS sur la cible NAVCAM - 11 NOVEMBRE 2019 (SOL 2582) : CHEMCAM RMI - 12 NOVEMBRE 2019 (SOL 2583) : Des bébêtes fossilisées incrustées dans la roche ?.. non ??.. Pourtant elles bougent encore on dirait Modifié 12 novembre 2019 par vaufrègesI3 5 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Adlucem 1 298 Posté(e) 12 novembre 2019 Il y a 1 heure, vaufrègesI3 a dit : Des bébêtes fossilisées incrustées dans la roche ?.. Vu comme ça, au milieu de la photo ci-dessus et à moitié enterré (enmarsé ?) c'est un gastéropode à coquille conique et en aiguille avec des tours de spires profondément marqués avec des rides la parcourant à la manière d'un escalier en colimaçon genre scalaire commune de nos littoraux. On distingue aussi très nettement les multiples traces de bioturbation des vers de vase sur le sédiment en forme de trous surmontés d'un cône. L'autre jour, je croyais voir des stromatolithes à coté des tirs lasers du 2 Nov, et je me disais : "Mais les gars c'est pas là qu'il faut tirer !" j'ai rien dit mais j'en pensais pas moins. 3 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
jackbauer 2 17 588 Posté(e) 13 novembre 2019 Après le méthane, l'oxygène !!! https://mobile.twitter.com/MarsCuriosity/status/1194298118982053889?p=v 2 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
dfremond 4 773 Posté(e) 13 novembre 2019 (modifié) Je trouve vraiment fantastique ce paysage sedimentaire avec toutes ces couches fines: je ne vois pas comment expliquer ça autrement que par des depots d'origine acqueuse: C'est quand meme fabuleux, on dirait le canyon du Colorado: Magnifique! Là , on comprend l'engouement des géologues, c'est du pain béni, des perspectives de recherches pour des décénnies pour arriver a déchiffrer ce qui s'est vraiment passé! C'est d'autant plus passionnant que des roches de cet age n'existent presque plus sur terre. Maintenant, s'il y a plus d'oxygene que prévu, avec une variation saisonniere, c'est vraiment troublant. Modifié 13 novembre 2019 par dfremond Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 17 521 Posté(e) 13 novembre 2019 (modifié) Merci Jack !.. Traduction de la news de la Nasa : Curiosity news - 12 Novembre 2019 Le mystère du méthane de Mars n’ayant pas encore été résolu, Curiosity en offre un nouveau aux scientifiques : l’oxygène Source : https://mars.nasa.gov/news/8548/with-mars-methane-mystery-unsolved-curiosity-serves-scientists-a-new-one-oxygen/?site=msl Pour la première fois dans l'histoire de l'exploration spatiale, les scientifiques ont mesuré les variations saisonnières des gaz qui remplissent l'air directement au-dessus de la surface du cratère Gale sur Mars. En conséquence, ils ont remarqué quelque chose d'inquiétant : l'oxygène, le gaz que beaucoup de créatures terrestres utilisent pour respirer, se comporte d'une manière que les scientifiques ne peuvent jusqu'à présent expliquer par aucun processus chimique connu. Au cours des trois années martiennes (presque six années terrestres), un instrument du laboratoire de chimie SAM ( Sample Analysis at Mars ) situé dans le ventre du rover Curiosity inhalait l'air du cratère Gale et en analysait la composition. Les résultats obtenus par SAM ont confirmé la composition de l'atmosphère martienne à la surface : 95% en volume de dioxyde de carbone ( CO2 ), 2,6% d'azote moléculaire (N 2 ), 1,9% d'argon (Ar), 0,16% d'oxygène moléculaire (O2 ) et 0,06% de monoxyde de carbone (CO). Ils ont également révélé comment les molécules de l'air martien se mélangent et circulent avec les changements de pression atmosphérique tout au long de l'année. Ces changements surviennent lorsque le gaz carbonique gèle sur les pôles en hiver, ce qui abaisse la pression atmosphérique sur la planète après la redistribution de l'air afin de maintenir l'équilibre de la pression. Lorsque le CO 2 s’évapore au printemps et en été et se mélange à travers Mars, il augmente la pression atmosphérique. Dans cet environnement, les scientifiques ont découvert que l'azote et l'argon suivent un schéma saisonnier prévisible, avec des variations de concentration dans le cratère de Gale tout au long de l'année par rapport à la quantité de CO2 présente dans l'air. Ils s'attendaient à ce que l'oxygène fasse de même. Mais ça n'a pas été le cas. Au lieu de cela, la quantité de gaz dans l'air a augmenté de 30% tout au long du printemps et de l'été, puis est revenue aux niveaux prévus par la chimie connue à l'automne. Cette tendance se répète chaque printemps, bien que la quantité d’oxygène ajoutée à l’atmosphère varie, ce qui implique que quelque chose la produit puis l’enlève. Variations saisonnières de l’oxygène au cratère Gale: Graphique illustrant la concentration en oxygène au cours des saisons martiennes. Crédit d'image: Melissa Trainer / Dan Gallagher / NASA Goddard «La première fois que nous avons vu cela, c'était ahurissant», a déclaré Sushil Atreya , professeur de sciences du climat et de l'espace à l'Université du Michigan à Ann Arbor. Atreya est co-auteur d'un article sur ce sujet publié le 12 novembre dans le Journal of Geophysical Research: Planets. Dès que les scientifiques ont découvert l'énigme de l'oxygène, les experts de Mars se sont mis au travail pour tenter de l'expliquer. Ils ont d’abord vérifié à deux et trois reprises la précision de l’instrument SAM utilisé pour mesurer les gaz : le spectromètre de masse quadripolaire. L'instrument était correct. Ils ont envisagé la possibilité que des molécules de CO 2 ou d'eau (H 2 O) aient libéré de l'oxygène lorsqu'elles se sont brisées dans l'atmosphère, ce qui a entraîné une hausse de courte durée. Mais il faudrait cinq fois plus d’eau au-dessus de Mars pour produire l’oxygène supplémentaire, et le CO 2 se dissocie trop lentement pour le générer sur une période aussi courte. Qu'en est-il de la diminution de l'oxygène ? Le rayonnement solaire aurait-il pu décomposer les molécules d'oxygène en deux atomes qui se sont envolés dans l'espace ? Non, les scientifiques ont conclu, car il faudrait au moins 10 ans pour que l'oxygène disparaisse au cours de ce processus. «Nous avons du mal à expliquer cela», a déclaré Melissa Trainer , scientifique en sciences planétaires au Goddard Space Flight Center de la NASA à Greenbelt, dans le Maryland, qui a dirigé cette étude. «Le fait que le comportement de l'oxygène ne soit pas parfaitement reproductible à chaque saison nous fait penser que ce n'est pas un problème lié à la dynamique atmosphérique. Ce doit être une source chimique et un puits que nous ne pouvons pas encore prendre en compte. ” Pour les scientifiques qui étudient Mars, l’histoire de l’oxygène est étrangement similaire à celle du méthane. Le méthane est constamment présent dans l'air à l'intérieur du cratère Gale en quantités tellement réduites (0,00000004% en moyenne) qu'il est à peine perceptible, même par les instruments les plus sensibles sur Mars. Pourtant, il a été mesuré par le spectromètre laser accordable de SAM. L'instrument a révélé que, même si le méthane augmente et diminue de manière saisonnière, son abondance augmente d'environ 60% en été, pour des raisons inexplicables. (En fait, le méthane augmente également de manière aléatoire et spectaculaire . Les scientifiques tentent de comprendre pourquoi.) Avec les nouvelles découvertes d'oxygène en main, l'équipe scientifique se demande si une chimie similaire à celle qui régit les variations saisonnières naturelles du méthane pourrait également générer l'oxygène. Au moins occasionnellement, les deux gaz semblent fluctuer en tandem. "Nous commençons à voir cette corrélation alléchante entre le méthane et l'oxygène pendant une bonne partie de l'année Mars", a déclaré Atreya. «Je pense qu'il y a quelque chose à faire. Je n'ai pas encore les réponses. Personne ne le sait." Variations saisonnières de l'oxygène et du méthane au cratère Gale: Tendances en méthane et en oxygène sur Mars. Crédit d'image: Melissa Trainer / Dan Gallagher / NASA Goddard L'oxygène et le méthane peuvent être produits à la fois biologiquement (par des microbes, par exemple) et abiotiquement (par une chimie liée à l'eau et aux roches). Les scientifiques étudient toutes les options, même s'ils ne disposent d'aucune preuve convaincante de l'activité biologique sur Mars. Curiosity ne dispose pas d’instruments permettant de déterminer de manière définitive si la source de méthane ou d’oxygène sur Mars est biologique ou géologique. Les scientifiques s'attendent à ce que les explications non biologiques soient plus probables et travaillent avec diligence pour les comprendre pleinement. L'équipe scientifique a considéré le sol martien comme une source d'oxygène supplémentaire au printemps. Après tout, il est connu pour être riche en l'élément, sous la forme de composés tels que le peroxyde d'hydrogène et les perchlorates. Une expérience sur les atterrisseurs Viking a montré il y a plusieurs décennies que la chaleur et l'humidité pouvaient libérer de l'oxygène du sol martien. Mais cette expérience s'est déroulée dans des conditions assez différentes de l'environnement printanier martien et n'explique pas entre autres la chute d'oxygène. Les autres explications possibles ne correspondent pas non plus pour le moment. Par exemple, une radiation du sol à haute énergie pourrait produire une quantité supplémentaire d’O2 dans l’air, mais il faudrait un million d’années pour accumuler suffisamment d’oxygène dans le sol pour rendre compte de l’augmentation mesurée en un seul printemps, rapportent les chercheurs . «Nous n’avons pas encore mis au point un processus produisant la quantité d’oxygène dont nous avons besoin, mais nous pensons qu’il doit y avoir quelque chose dans le sol de surface qui change de façon saisonnière car il n’ya pas suffisamment d’atomes d’oxygène créer le comportement que nous voyons », a déclaré Timothy McConnochie , chercheur adjoint à l'Université du Maryland à College Park et un autre co-auteur du document. Le seul engin spatial précédent doté d'instruments capables de mesurer la composition de l'air martien près du sol était les jumeaux atterrisseurs Viking de la NASA, arrivés sur la planète en 1976. Les expériences sur les Vikings ne couvraient que quelques jours martiens, de sorte qu'elles n'ont pu révéler les schémas saisonniers des différents gaz. Les nouvelles mesures SAM sont les premières à le faire. L'équipe SAM continuera à mesurer les gaz atmosphériques afin que les scientifiques puissent recueillir des données plus détaillées tout au long de la saison. Entre-temps, Trainer et son équipe espèrent que d'autres experts de Mars travailleront pour résoudre le mystère de l'oxygène. «C’est la première fois que nous observons ce comportement intéressant sur plusieurs années. Nous ne le comprenons pas totalement », a déclaré le scientifique. "Pour moi, il s'agit d'un appel ouvert à toutes les personnes intelligentes qui sont intéressées par ceci : voyez ce que vous pouvez proposer." Par Lonnie Shekhtman Centre de vol spatial Goddard de la NASA, Greenbelt, Md. Modifié 13 novembre 2019 par vaufrègesI3 4 4 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 17 521 Posté(e) 13 novembre 2019 (modifié) La carte des déplacements de Curiosity a enfin été mise à jour par la Nasa (elle était restée non actualisée depuis la position atteinte au 24 octobre (sol 2565). Elle comprend quelques petites différences par rapport au tracé empirique proposé par Phil Stooke jusqu'au 3 novembre (sol 2575), mais surtout elle permet d'identifier les deux derniers déplacements effectués les 5 et 11 novembre 2019. - Le 5 novembre (sol 2577) 15 mètres au Sud-Ouest. - Le 11 novembre (sol 2582) 5 mètres au Sud-Ouest et en montée directe de "Central Butte" (jusqu'au au pied de la cible "Sourhote"). POSITION AU 11 NOVEMBRE 2019 (SOL 2582) : 5,4 MB Courbes de niveaux. Curiosity se situe encore à 9 mètres sous le niveau du sommet de "Central Butte"; PANO NAVCAM - 11 NOVEMBRE 2019 (SOL 2582) - Jan van Driel : 7,1 MB - Toujours aussi fascinant Modifié 14 novembre 2019 par vaufrègesI3 5 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
penn 20 665 Posté(e) 14 novembre 2019 Il y a 21 heures, vaufrègesI3 a dit : "Pour moi, il s'agit d'un appel ouvert à toutes les personnes intelligentes qui sont intéressées par ceci : voyez ce que vous pouvez proposer." Les amis, je ne sais pas ce que vous en pensez, mais je sens qu'on a besoin de nos compétences. Personnellement, je me met à réfléchir immédiatement, ça va fumer là-haut ! 1 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Superfulgur 18 884 Posté(e) 14 novembre 2019 il y a 44 minutes, penn kalet a dit : Les amis, je ne sais pas ce que vous en pensez, mais je sens qu'on a besoin de nos compétences. Personnellement, je me met à réfléchir immédiatement, ça va fumer là-haut Une nouvelle mission martienne, je vois que ça. 1 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 17 521 Posté(e) 14 novembre 2019 il y a 44 minutes, Superfulgur a dit : Une nouvelle mission martienne, je vois que ça. Une seule ? C'est un peu mesquin je trouve .. 1 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Piotr Szut 451 Posté(e) 14 novembre 2019 (modifié) il y a 13 minutes, vaufrègesI3 a dit : Une seule ? Oui mais habitée. Le matériel peut être préparé en deux ans pars Elon. Modifié 14 novembre 2019 par Piotr Szut 5 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Superfulgur 18 884 Posté(e) 14 novembre 2019 @vaufrègesI3, @Huitzilopochtli Je comprends pas : Exomars a rien à dire, sur cette histoire de méthane et d'oxygène émis par les bactéries martiennes ? Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
jackbauer 2 17 588 Posté(e) 14 novembre 2019 T'es bien le seul à croire en à l'arrivée (en entier) d'Exomars sur la planète rouge... https://www.franceculture.fr/emissions/le-journal-des-sciences/le-journal-des-sciences-du-mercredi-13-novembre-2019 Une courte interview de François Forget sur la question de l'oxygène martien ; Il prend bien soin d'éviter l'hypothèse biologique... Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 17 521 Posté(e) 14 novembre 2019 (modifié) Je pense que Super fait référence à Trace Gas Orbiter (TGO), une composante de la mission ExoMars.. Silence radio de ce côté pour le moment, on verra bien dans les semaines ou mois qui viennent si TGO a des résultats similaires sur cet histoire, ou pas. Sachant que TGO a beaucoup moins de recul puisqu'elle a démarré ses analyses scientifiques en decembre 2017.. Sinon, concernant l'hypothèse biologique on peut noter ceci dans la news de la Nasa : "Les scientifiques s'attendent à ce que les explications non biologiques soient plus probables et travaillent avec diligence pour les comprendre pleinement." C'est aussi ce qui ressort de l'interview de François Forget. Modifié 14 novembre 2019 par vaufrègesI3 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
dfremond 4 773 Posté(e) 15 novembre 2019 (modifié) Bonjour Au sujet du degagement d'oxygene (et de methane)estival plus important que prevu, je vous mets en lien cette video Youtube, principalement entre 8min40 et 11minute 08, qui relate des experiences que je ne connaissais pas: on a retrouve en Antarctique, dans un sol exposé toute l'année à des temperautres negatives autour de -30, des lichens et des cyanobactéries qui s'en accomodent parfaitement: Mieux! En simulant le plus parfaitement les conditions martiennes (pression, secheresse, temperature, flux UV) ces organismes survivent, se développent, et la photosynthèse perdure! d'ou un degagement d'oxygene.. L'exemple de l'Antarctique est interessant: la dérive des continents l'a fait passer d'un climat propice à la vie à un desert glacé, de type presque Martien...ce qui semble s'etre précisément passé sur Mars. Je suis d'accord avec le professeur Jean Pierre de Vera dans sa conclusion: Dans ces conditions, pourquoi ne pas imaginer que la vie, si elle est apparue sur Mars, a survecu? C'est une hypothese (deux en fait)loin d'etre absurde... Bon, il ne faut pas regarder toute la video, et eviter le sensationnel, habituel dans ce sujet sulfureux: Juste entre 8m40 et 11m08.. Et plus si affinités... Modifié 15 novembre 2019 par dfremond 3 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites