Daniel Bourgues 1 855 Posté(e) 24 octobre 2024 Il y a 19 heures, vaufrègesI3 a dit : "Merci à elle", à la femme de ménage, on est bien d'accord !.. Ben en fait oui et non... S'il s'agit de remercier la personne qui a pu provoquer le décoinçage du bidule, c'est indéniable qu'elle mérite amplement les félicitations, et on devrait même l'augmenter... En fait mon éventuel désaccord porterait plutôt sur sa désignation... quand on sait qu'aujourd'hui l'euphémisation généralisée a promu les balayeurs de rue au titre d'agents d'entretien voire même de "techniciens de surface", il m'apparait que tout particulièrement dans un haut lieu de la tech' il eût été de bon ton de lui octroyer ce petit supplément d'âme... D'autant que la dénomination "femme de ménage" renvoie également spécifiquement et pleinement à une épouse, et à double titre, puisque non seulement elle contribue pour moitié à la constitution du ménage, mais en plus c'est souvent elle qui se le tape... Tiens, une petite question sémantique au passage... au pluriel on écrit "techniciens de surface", car la surface reste au singulier puisqu'elle est indéterminée, mais du coup cela peut également induire que le préposé en question n’œuvre en fait que de manière très superficielle... ce qui est peu flatteur pour la qualité et l'utilité de son travail qui peut nécessiter de gros efforts... en accordant le pluriel ce serait en fait plus pragmatique et plus en accord avec la réalité de terrain, avec toutefois le souci de devoir y inclure tout plein de professions qui valorisent ou modifient les espaces plans et pas seulement horizontaux... dont les agriculteurs par exemple et toute l'industrie du revêtement y compris en façades... je m’interroge donc sur l'intérêt réel de ces pseudo promotions par euphémisme et circonvolutions langagières... 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 17 521 Posté(e) 26 octobre 2024 Deux nouveaux déplacements vers le Nord-Ouest, toujours non loin du canal, même si le rover a commencé à s’en éloigner un peu. Le virage stratégique vers l’Ouest est annoncé dès le prochain déplacement (25 ou 26 octobre). 32 mètres le 23 octobre (sol 4342) 18 mètres le 24 octobre (sol4343) POSITION AU 24 OCTOBRE 2024 (SOL 4343) : CONTEXTE : Première étape HAZCAM AVANT - 23 octobre 2024 (sol 4342) : L'avant du rover est tourné vers l'arrière (au Sud) - on voit les traces de roues qui témoignent que Curiosity roule en marche arrière NAVCAM - 23 octobre 2024 (sol 4342) : PANO NAVCAM - 23 octobre 2024 (sol 4342) : Je relate rarement tout le détail des multiples activités planifiées par l’équipe du rover à chaque sol, mais il faut avoir conscience que l’ensemble des opérations réalisées est assez dense, qu'il exige une bonne communication et une parfaite coordination dans la préparation. CI-dessous et comme exemple, voici le détail du plan d’activités sur les sols 4341/4342 (22 et 23/10/2024) Je cite Ashley Stroupe, ingénieur des opérations de mission : « Le premier sol (4341 – 22 octobre) commence par de la science à distance. Dans ce bloc, il y a une observation conjointe ChemCam LIBS et Mastcam de « Ewe Lake » pour rechercher des variations à travers les différentes couches de la roche. Il y a également une ChemCam RMI et une Mastcam de la cible « Olmstead Point », pour voir s'il y a des différences chimiques qui la rendent plus sombre que les roches environnantes. La Mastcam prend également une image stéréo de « Depressed Lake » (afin de voir si ce bloc détaché appartient aux unités Stimson ou Sulfate) et une image de la cible ChemCam AEGIS que le rover a trouvée automatiquement après le dernier trajet. Après une pause, Curiosity se réveille pour faire de la science de contact sur la cible « Chuck Pass », qui est un morceau de roche mère avec des laminations et des nodules. Nous effectuons un brossage DRT, des observations MAHLI et APXS de cette roche avant de ranger le bras pour être prêts à rouler lors du deuxième sol. En fin d'après-midi, pour profiter des conditions d'éclairage, nous réalisons une autre courte série d'images Mastcam - une observation de la colonne atmosphérique du ciel et une mosaïque stéréo de la « Fascination Turret » sous ce nouvel angle. Le deuxième sol (4342 – 23 octobre) débute également par de la télédétection. Nous suivons la science du contact avec ChemCam LIBS et Mastcam du col de Chuck. ChemCam prend également une RMI en regardant vers l'est la zone des pierres de soufre blanches en dessous de « Whitebark Pass » pour obtenir un autre angle de vue. Il y a aussi de l'imagerie atmosphérique, une surveillance du pont par Navcam (pour voir comment la poussière se déplace sur le pont du rover) et un grand relevé des tourbillons de poussière. » FIN DE CITATION Les déplacements du rover exigent aussi une attention particulière relative aux difficultés du terrain mises en évidence ci-dessous, des opérations qui exigent d’être attentif au maintien de bonnes communications avec les satellites en orbite et la Terre. Ashley Stroupe (suite) : « Après l'imagerie, nous sommes prêts à rouler. Ce terrain s'est avéré très délicat. Bien que les pentes ne soient pas raides, il s'agit d'une zone très rocheuse, comme vous pouvez le voir sur les images, ce qui rend difficile la recherche d'un chemin sûr. Nous ne devons pas seulement nous inquiéter de rouler sur des objets trop grands ou trop pointus, mais nous devons également veiller à ne pas érafler les roues le long d'un rocher ou à ne pas les diriger vers un rocher, ce qui les ferait se coincer et décrocher. Cela signifie également que nous n'avons pas de bonnes données stéréo sur une grande distance parce que les rochers nous bloquent la vue. La dernière complication est que nous devons rouler en marche arrière - sinon, le matériel du rover bloquera la vue de Curiosity sur la Terre pendant la période où nous voulons lui envoyer le nouveau plan. Mais lorsque nous reculons, le matériel du rover bloque la vue de Curiosity, nous devons donc tourner pour obtenir une vue claire dans nos images. Nous prenons également des images supplémentaires pour être sûrs de trouver le meilleur chemin pour le prochain trajet. Grâce à tout cela, nous avons pu parcourir environ 32 mètres aujourd'hui (sol 4342). Après une courte déviation pour contourner un obstacle à la direction, nous avons pu suivre une route relativement droite jusqu'à notre prochain arrêt d'imagerie » Deuxième étape HAZCAM AVANT – 24 octobre 2024 (sol 4343) : Toujours en marche arrière NAVCAM - 24 octobre 2024 (sol 4343) : La "route" vers le passage entre "Texoli" et "Wilkerson" - des roches peut-être un peu moins volumineuses PANO NAVCAM - 24 octobre 2024 (sol 4343) – Jan van Driel : Une dernière étape près du canal avant de virer vers l’Ouest, et le compte rendu ci-dessous illustre par ailleurs les difficultés de la planification des activités. Je cite Deborah Padgett, responsable du projet OPGS (Operations Product Generation Subsystem) au JPL - c'est moi qui surligne : « Curiosity longe le bord ouest du canal de Gediz Vallis, se dirigeant vers un bon point de vue avant de tourner vers l'ouest et de laisser le canal derrière lui pour explorer les canyons au-delà. Le contact scientifique pour le « Chuck Pass » sur le sol 4341 et la conduite en marche arrière sur 30 mètres sur le sol 4342 se sont déroulés avec succès. Ce matin (sol 4343), la planification a commencé deux heures plus tard que d'habitude. À la fin de chaque plan du rover, il y a un passage de témoin impliquant que Curiosity termine ses activités du plan précédent, transmette ses données acquises à un satellite relais en orbite autour de Mars qui passe au-dessus du cratère Gale, et que ce satellite envoie ces données au Deep Space Network sur Terre. Cet ensemble de données est crucial pour les décisions de notre équipe concernant les prochaines activités de Curiosity. Il ne nous est pas toujours possible de transmettre nos données critiques avant l'heure de début de l'équipe de planification, fixée à 8 heures du matin, ce qui entraîne ce que nous appelons un « glissement tardif », c'est-à-dire que nos journées de planification commencent et se terminent plus tard que d'habitude. La journée d'aujourd'hui a commencé avec l'arrivée de la « liaison descendante décisionnelle » juste avant 10 heures du matin (PDT). L'équipe de planification scientifique s'est mise au travail dès l'arrivée des données, a élaboré des plans pour deux sols d'activités scientifiques, puis a dû rapidement changer ces plans du tout au tout, car les planificateurs du Rover, en lisant les nouvelles images du lien descendant décisionnel, ont déterminé que la position des roues de Curiosity à la fin du parcours ne permettrait pas le déploiement de son bras, ce qui éliminait l'utilisation prévue de l'APXS, de MAHLI et du DRT sur les roches intéressantes de l'espace de travail. Cependant, l'équipe scientifique a été capable de pivoter rapidement et de créer un plan scientifique ambitieux sur deux sols pour Curiosity avec les autres instruments scientifiques. Au cours des sols 4343-4344, Curiosity se concentrera sur l'examen de blocs de roches finement stratifiées ou « laminées » dans son espace de travail. La cible « Backbone Creek », qui présente un aileron vertical de matériau sombre résistant à l'érosion, sera zappée par le laser ChemCam afin d'en déterminer la composition, et photographiée par la Mastcam. Curiosity se trouve actuellement dans le quadrangle « Bishop » sur notre carte, de sorte que toutes les cibles dans cette zone du Mont Sharp sont nommées d'après des lieux de la Sierra Nevada et de la vallée d'Owens en Californie. Une roche voisine, « Fantail Lake », dont les couches présentent des ailettes horizontales, sera également imagée à haute résolution par la Mastcam. Une roche fracturée baptisée « Quarter Dome » fera l'objet d'une mosaïque d'images pour Mastcam et ChemCam RMI afin d'obtenir des détails exquis sur les couches délicates de sa surface fracturée (voir l'image NavCam ci-dessous). La caméra télescopique ChemCam RMI observera les roches aux tons clairs sur la crête supérieure de Gediz Vallis." La roche fracturée "Quarter Dome" Après toutes les activités scientifiques du sol 4343 Curiosity roulera sur environ 18 mètres (voir position plus haut). En supposant que Curiosity termine le trajet sur une base plus solide que l'emplacement précédent, il procédera à des activités scientifiques « de contact » pendant le plan du week-end, puis poursuivra sa route vers le prochain point de repère fascinant de notre voyage vers les canyons occidentaux du Mont Sharp. » PANOS MASTCAM – Neville Thompson SOL 4338 – 19 octobre 2024 : Vers l'Est et la crête "Fascination Turret" qui borde le canal SOL 4339 – 20 octobre 2024 : Extrémité Sud de la "vallée Gediz" avec le sable noir basaltique et les yardangs qui apparaissent en haut à droite PANO MASTCAM – 22 octobre 2024 (SOL 4341) – Jan van Driel : Une autre version plus contrastée de la crête "Fascination Turret" 2 1 6 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Meade45 768 Posté(e) 31 octobre 2024 Pour comprendre pourquoi on ne voit rien au delà des Yardangs, voici un extrait d'une simulation avec Orbiter et un vaisseau virtuel. Gale est vraiment très grand ! Guy 3 3 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 17 521 Posté(e) 5 novembre 2024 Le 27 octobre 2024 (sol 4346) Curiosity a repris son avancée sur 25 mètres, globalement direction Nord Nord-Ouest, donc toujours en longeant le bord Ouest du canal, même s’il s’en éloigne progressivement. Le 31 octobre (sol 4350) il était prévu de rouler sur 20 mètres.. sauf qu’au bout d’un tout petit mètre la roue avant gauche a butté sur un rocher, la sécurité a joué son rôle et le rover s’est mis en sommeil en attendant les instructions des pilotes. Noter qu’il est écrit "roue avant gauche", mais sachant que Curiosity roule en marche arrière on peut imaginer qu’en réalité il s’agit plutôt de la roue arrière droite (qui roule en avant gauche dans ce cadre.. mais rien n'est précisé) ! Le 3 novembre (sol 4353) nouvelle tentative qui a permis une avancée d’environ 18 mètres. POSITION AU 3 NOVEMBRE 2024 (SOL 4353) : CONTEXTE et trajet prévisionnel : Première étape – sol 4346 HAZCAM AVANT – 27 OCTOBRE 2024 (SOL 4346) : NAVCAM - 27 OCTOBRE 2024 (SOL 4346) : Vers l'Ouest et le passage entre les buttes "Texoli" et "Wilkerson" Vers le canal et la butte "Kukenan" à l'Est PANO NAVCAM - 27 OCTOBRE 2024 (SOL 4346) : Je cite Emma Harris : "Avant que l'équipe scientifique ne commence à planifier, nous regardons d'abord la dernière image Navcam transmise par Curiosity pour voir où se trouve le rover (au sol 4346). Il est trop facile de se perdre dans le paysage de la Navcam et de trouver de nouveaux endroits au loin vers lesquels nous voulons nous diriger, mais il y a tellement de beauté dans les petites choses. Aujourd'hui, j'ai choisi de montrer une photo prise par MAHLI, qui prend des photos si proches que l'on peut voir les grains individuels de la roche"- image ci-dessous. MAHLI – 27 OCTOBRE 2024 (SOL 4346) : "Aujourd'hui, nous avons planifié deux sols(4348/4349), et l'activité de contact rapproché s'est concentrée sur un revêtement de matériau qui, sur certaines parties de l'image, semble être d'un violet profond. Nous avons prévu de nombreuses activités pour caractériser ce revêtement, notamment l'utilisation de l'outil de dépoussiérage (DRT) et de l'instrument APXS sur une cible appelée "Reds Meadow" - (voir image plus bas). "Le dernier sol du week-end (4547) est un sol spécial ChemCam. AEGIS choisira de manière autonome une cible pour l'imagerie, puis ChemCam effectuera une observation passive du ciel afin d'examiner les quantités changeantes de gaz atmosphériques. Le week-end ne se termine pas à minuit : nous nous réveillons le matin pour le bloc ENV (environnement) promis, que nous avons rempli avec deux films sur les nuages, une autre ligne de visée et une observation tau pour voir à quel point l'atmosphère est poussiéreuse". "Mastcam prendra également une mosaïque de « Pinnacle Ridge » (zone de crête indiquée sur la carte de position - voir plus haut), une zone vue précédemment par le rover sous un angle différent. ChemCam termine le premier sol avec deux mosaïques RMI à longue distance pour documenter la stratigraphie de deux structures entre lesquelles nous circulons actuellement : La butte Texoli et le canal Gediz Vallis". Fin de citation Au lendemain du 30 octobre (sol 4349), l’équipe du rover a eu la surprise de découvrir que le rover n’avait pas exécuté l’ensemble des activités planifiées (de contact, de télédétection ou autres) en se comportant manière particulière, laissant le bras du rover posé au sol. Ce qui n’a pas l’air d’émouvoir plus que ça l’équipe qui considère qu’ils ont appris à - je cite : "considérer ces évènements comme inoffensifs, mais qui peuvent tout de même perturber notre planification". Ils parlent même avec humour des "tendances idiosyncrasiques" du rover (je vous laisse découvrir la signification du terme). Je cite Elena Amador-French, coordinatrice des opérations scientifiques : "Lorsque cela se produit, toute l'équipe se réunit pour examiner les informations que Curiosity nous envoie, et nous nous assurons en tant qu'équipe que nous comprenons la façon excentrique dont le rover a agi et que nous sommes prêts à continuer. Même si ce n'est pas l'idéal pour suivre notre rythme scientifique, j'apprécie ces moments parce qu'ils me rappellent tous les experts qui évaluent la santé et la sécurité du rover jour après jour. Donc, pour le plan d'aujourd'hui, nous avons terminé les observations scientifiques de contact de « Reds Meadow » qui avaient été planifiées lundi et nous avons pris une deuxième série de mesures scientifiques de contact de « Ladder Lake ». Il s'agit dans les deux cas de cibles rocheuses et les observations APXS et MAHLI que nous effectuerons poursuivront notre caractérisation des changements dans la composition et la morphologie du substrat rocheux dans cette zone". Déplacement avorté du 31 octobre (1 m) – sol 4350 HAZCAM AVANT – 31 OCTOBRE 2024 (SOL 4350) : NAVCAM - 31 OCTOBRE 2024 (SOL 4350) : Vers le Nord-Ouest - les remparts réapparaissent.. Je cite Catherine O'Connell-Cooper, géologue planétaire : "Hier soir (jeudi), c'était Halloween pour beaucoup d'entre nous ici sur Terre. Mon quartier, dans l'est du Canada, était rempli de petits (et de moins petits !) enfants qui couraient dans le noir pour ramasser des bonbons et des friandises, mais qui étaient aussi effrayés par les décorations fantomatiques accrochées à chaque maison. Nous étions loin de nous douter que notre pauvre rover sur Mars était lui aussi effrayé. Curiosity a parcouru environ un mètre du trajet prévu avant d'être déstabilisé... effrayé, si l'on peut dire ! ... lorsque sa roue avant gauche s'est accrochée à un rocher et a cessé d'avancer." "Heureusement, nous avons compris ce genre de comportement effrayé et nous avons pu reprendre la planification de la journée comme d'habitude. Ce petit mètre parcouru a suffi à nous donner une toute nouvelle série de cibles à choisir. En tant que planificateur stratégique d'APXS cette semaine, j'avais choisi des cibles plus sombres dans l'espace de travail - « Ladder Lake » et « Reds Meadow » (montrée dans l'image MAHLI ci-dessous) - plus tôt dans la semaine. J'ai été heureux de constater que le fait de reculer d'un mètre nous a permis d'atteindre une partie du substratum de couleur pâle plus typique à « Eureka Valley » et d'effectuer une deuxième analyse APXS sur « Black Bear Lake », qui est un mélange de substratum de couleur pâle et de couches plus sombres. MAHLI a ajouté une série d'images supplémentaires sur « Stag Dome », en se concentrant sur de petites taches plus rugueuses sur le substratum pâle." "ChemCam profite également de la courte période d'observation, en ajoutant une observation passive sur la cible Reds Meadow brossée, analysée par APXS et MAHLI dans le plan de lundi." MAHLI – 31 OCTOBRE 2024 (SOL 4350) : La cible "Reds Meadow" Troisième étape – Sol 4353 HAZCAM AVANT – 03 NOVEMBRE 2024 (SOL 4353) : Toujours en en marche arrière - donc l'avant du rover est tourné vers le Sud de la vallée NAVCAM - 03 NOVEMBRE 2024 (SOL 4353) : Vers le Nord-Est, le canal et "Kukenan" PANO NAVCAM - 03 NOVEMBRE 2024 (SOL 4353) : MOSAÏQUES MASTCAM - Neville Thompson : 20 AU 31 OCTOBRE 2024 (SOLS 4339/4342/4343/4346/4350) – Espaces de travail : 27 et 31 OCTOBRE 2024 (SOL 4346/4350) : Un vaste chaos de blocs rocheux La crête "Fascination Turret" 4 3 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Adlucem 1 298 Posté(e) 5 novembre 2024 Il y a 1 heure, vaufrègesI3 a dit : mais sachant que Curiosity roule en marche arrière Pauvre rover, exilé à jamais dans ce monde rocailleux qui lui pète les roues à défaut de lui casser les pieds. Qui pourrait sérieusement lui reprocher d'avoir un comportement idiosyncrasique, lui qui dans les tréfonds de son silicone a définitivement saisi qu'il était borderline, cas limite, vis à vis de son existant dans un tel monde d'incommunicabilité. Nous sommes tous des Curiosity… Incertitude, ô mes délices Vous et moi nous nous en allons Comme s’en vont les écrevisses, À reculons, à reculons. 3 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 17 521 Posté(e) 7 novembre 2024 Le 06/11/2024 à 00:40, Adlucem a dit : Nous sommes tous des Curiosity… Il me semble que j'ai été une sorte de Curiosity pendant des années, en tout cas au tout début de ma vie, voyageant loin, très loin de mon Périgord natal, totalement déraciné, parfois hagard et tétanisé, mais souvent émerveillé par ce monde multiforme.. Aujourd'hui je marche (à reculons ) à côté du rover. Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme, Le cœur gros de rancune et de désirs amers, Et nous allons, suivant le rythme de la lame, Berçant notre infini sur le fini des mers. Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent Pour partir, cœurs légers, semblables aux ballons, De leur fatalité jamais ils ne s’écartent, Et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons ! Sur le site atteint le 3 novembre (sol 4353) – voir mon message précédent - Curiosity a acquis cette image de la cible " Black Bear Lake" en plaçant la caméra MAHLI (sur la tourelle en bout de bras) à environ 7 centimètres : MAHLI – 3 NOVEMBRE 2024 (SOL 4353) : Cible " Black Bear Lake" Plus tard MAHLI prendra une image d'un bloc concassé sur laquelle le rover a roulé. Une cible nommée "Milly's Foot Path". MAHLI – 5 NOVEMBRE 2024 (SOL 4355) : Cible "Milly's Foot Path" ChemCam a réalisé une trame LIBS (Laser-Induced Breakdown Spectrometer) sur un bloc rocheux présentant des couches claires et sombres intéressantes, cible appelée "Albanita Meadows" visible ci-dessous sur une image MastCam : MASTCAM - 3 NOVEMBRE 2024 (SOL 4353) : Cible "Albanita Meadows" ChemCam prendra ensuite une mosaïque RMI à longue distance d'une partie de la crête supérieure de "Gediz Vallis" au Nord, ainsi qu’une mosaïque stéréo de 21 images de blocs retournés aux tons sombres situés à environ 5 mètres, une mosaïque stéréo de quatre images de fractures polygonales situées à environ 20 mètres, une mosaïque stéréo de 44 images de la butte "Wilkerson". De même sur la crête supérieure de "Gediz Vallis", sur "Fascination Turret"» et “Pinnacle Ridge” au loin. Cela représente un total de 138 images Mastcam ! Le 5 novembre (sol 4355) était prévu un trajet d'environ 34 mètres vers le nord-ouest, qui avait pour objectif d’amener Curiosity presque jusqu'à la prochaine bande de couleur foncée dans l'unité de sulfate (bande bien visible sur la carte de position ci-dessous). Malheureusement le rover s’est arrêté prématurément au bout d’une dizaine de mètres, sans doute en raison de ce terrain toujours aussi difficile. POSITION AU 5 NOVEMBRE 2024 (SOL 4355) : Détail des dernières étapes HAZCAM AVANT - 5 NOVEMBRE 2024 (SOL 4355) : Regard sur l'arrière, toujours au Sud NAVCAM - 5 NOVEMBRE 2024 (SOL 4355) : Un terrain décidément bien compliqué PANO NAVCAM - 5 NOVEMBRE 2024 (SOL 4355) – Jan van Driel : 2 1 5 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 17 521 Posté(e) 9 novembre 2024 Dans l’étape du 5 novembre, le parcours s’était arrêté prématurément – je cite les commentaires de mon dernier message : "Le 5 novembre (sol 4355) était prévu un trajet d'environ 34 mètres vers le nord-ouest, qui avait pour objectif d’amener Curiosity presque jusqu'à la prochaine bande de couleur foncée dans l'unité de sulfate (bande bien visible sur la carte de position ci-dessous). Malheureusement le rover s’est arrêté au bout d’une dizaine de mètres, sans doute en raison de ce terrain toujours aussi difficile." Des précisions viennent d’être apportées sur ce point - je cite : "Si vous avez déjà conduit sur une route qui a besoin d'être refaite, vous savez que c'est une expérience inconfortable. Il en va de même sur Mars : même à notre vitesse de conduite soigneusement réduite, le terrain accidenté et rocailleux dans lequel nous nous trouvons depuis que nous sommes entrés dans Gediz Vallis il y a plusieurs mois continue de poser des problèmes à notre intrépide rover. La planification de la journée a commencé par l'annonce que Curiosity n'était arrivé qu'à mi-chemin de sa destination prévue [1/3 du chemin en réalité]. Le trajet s'est terminé prématurément le rover ayant dépassé l'une de ses « limites de suspension ». Il s'agit de notre système de suspension « rocker-bogie », qui permet au rover de franchir des obstacles tout en minimisant les mouvements subis par le corps du rover. Dans le cas présent, notre roue centrale droite s’est enfoncée dans une petite dépression de terrain tandis que la roue arrière droite est perchée sur un rocher, ce qui fait que l'angle du « bogie » reliant les deux roues dépasse la valeur maximale autorisée (ces maxima sont fixés avec une bonne marge de sécurité, nous ne sommes donc pas en danger !)." NAVCAM – 05 NOVEMBRE 2024 (SOL 4355) : La roue arrière droite perchée sur une roche est en haut de l’image à droite, la roue centrale en bas. Je précise que Curiosity roulant actuellement en marche arrière, cette roue arrière droite est donc située en fait dans la position d'une roue avant gauche. Ce système « rocker-bogie » est le système de suspension développé en 1988 pour être utilisé dans le rover martien Sojourner, et qui est depuis devenu la conception préférée de la NASA pour les rovers. Il a été utilisé sur les rovers Spirit et Opportunity en 2003, sur le rover Curiosity en 2012, sur le rover Perseverance de Mars 2020 et le rover Chandrayaan-3 de l’ISRO, Pragyan en 2023. 2 3 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 17 521 Posté(e) 12 novembre 2024 Cap à l’Ouest ! Le 8 novembre Curiosity a pris la direction plein Ouest pour se diriger vers le passage entre les buttes "Texoli "et "Wilkerson". Lorsque ce passage sera franchi, l’objectif devrait ensuite consister à reprendre l’ascension vers le Sud en espérant pouvoir se frayer un chemin.. jusqu’aux Yardangs !! Une perspective timidement affirmée par l’équipe, car elle exigera un rover toujours performant et encore beaucoup de temps.. au moins deux années terrestres ! Une entreprise qui paraît surtout quelque peu.. très (trop ?) ambitieuse sachant que le patron de l’équipe scientifique Ashwin Vasavada a déclaré lui même à plusieurs reprises que la production d’énergie du RTG diminuant toujours régulièrement et inexorablement, fin 2025 semblait devoir se présenter comme sa limite opérationnelle !.. En attendant il reste à traverser plus de 300 mètres de ce dernier plateau de la vallée Gediz et son chaos d’innombrables blocs rocheux de tous les dangers... tout en s’appliquant à les caractériser. Deux nouvelles et premières étapes vers l'Ouest : Environ 22 mètres parcourus le 8 novembre (sol 4357) Environ 26 mètres parcourus le 11 novembre (sol 4360) POSITION AU 11 NOVEMBRE 2024 (SOL 4360) : TRAJET PRÉVISIONNEL 2024-2026 (tracé en blanc) : Je cite Alex Innanen, spécialiste de l'atmosphère : "C'est avec soulagement que nous avons appris aujourd'hui que le trajet vers notre sortie de Gediz Vallis le 08 novembre (sol 4357) s'était bien déroulé et que nous n'étions pas perchés sur des rochers ou dans une autre position précaire. Aujourd'hui, cela signifie que le groupe de géologie (GEO) a pu nommer huit nouvelles cibles et que le groupe d'environnement (ENV) a pu passer un peu plus de temps à observer l'atmosphère. La lecture de la liste des noms de cibles du groupe GEO ressemble un peu à celle d'un guide de voyage - les principales roches à observer avant la sortie de Gediz Vallis ! Si on regarde à l'avant du rover, ce que nous appelons « l'espace de travail » (et dont vous pouvez voir une partie sur l'image ci-dessous), vous verrez un ensemble de roches." Première étape – 08 novembre HAZCAM AVANT – 08 NOVEMBRE 2024 (SOL 4357) : On peut se laisser surprendre par les structures des cibles scientifiques et de de contact toutes situées dans un espace de travail qui a de quoi satisfaire tout le monde, y compris les spectromètres laser qui trouveront beaucoup à explorer - voir ci-dessous. NAVCAM - 08 NOVEMBRE 2024 (SOL 4357) : L'image partielle ci-dessous comprend plusieurs des 8 cibles de roches très caractéristiques à étudier Texoli Extrémité Sud de la vallée Gediz PANO NAVCAM - 08 NOVEMBRE 2024 (SOL 4357) – Jan van Driel : Deuxième étape – 11 novembre HAZCAM AVANT – 11 NOVEMBRE 2024 (SOL 4360) : Au loin à droite face au rover (qui s'est remis en marche avant) le passage à franchir entre Texoli et Wlkerson NAVCAM - 11 NOVEMBRE 2024 (SOL 4360) : MASTCAM - 11 NOVEMBRE 2024 (SOL 4360) : Fractures polygonales Fractures polygonales bis Autres roches caractéristiques MOSAÏQUES MASTCAM – 31 OCTOBRE 2024 (SOL 4350) - Neville Thompson : Les structures en lignes sous les sommets de la butte imposante "Texoli" Les textures bizarres de la surface des roches qui forment des bandes sombres dans la vallée 2 6 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 17 521 Posté(e) 19 novembre 2024 RAPPEL CONTEXTE : Contrairement à la surface de la Terre, celle de la planète Mars n’est pas renouvelée par la tectonique des plaques. Elle a ainsi préservé de vastes terrains très anciens qui gardent la mémoire de leur formation géologique. Les observations en cours du rover Curiosity ont apporté de nouvelles preuves géologiques de la sédimentation par des processus éoliens, fluviaux, deltaïques et lacustres. La majorité du paysage martien observé aujourd'hui sur cette planète résulte de l'érosion éolienne sur des millions/milliards d'années, y compris le Mont Sharp et le cratère Gale. Sur les sites explorés par Curiosity on estime que l’épaisseur des sédiments érodés par le vent (dépôts de poussière et de sable) est de l’ordre de plusieurs centaines de mètres, ce qui permet d’explorer aujourd’hui en surface des terrains anciens datant de plus de trois milliards d’années qui témoignent de différents types de sédimentation. Plus bas dans la vallée Curiosity a parcouru des terrains plus anciens ayant pu être baignés par des lacs sur des durées de temps géologiques et présentant une sédimentation de dépôts fluvio-lacustres (présentant une grande finesse des grains) avec des minéraux typiques des roches basaltiques habituelles (feldspaths, pyroxènes, olivine) mais aussi des sulfures de fer, des sulfates de calcium, des minéraux argileux (de type smectite), ou leur modification chimique par des fluides pendant leur enfouissement (diagenèse).. Plus haut sur les pentes du Mont Sharp on observe des terrains plus « jeunes » pouvant présenter une sédimentation sèche, une "cimentation" de sable d'origine éolienne, dépôts ensuite pétrifiés puis cimentés au fil de dizaines ou centaines de millions d'années, parfois sans aucune action de l'eau liquide avec une succession de très fines laminations qui résulteraient essentiellement de périodes successives de dépôts éoliens. Des lamines observées par exemple sur les roches de la formation "Stimson" et sur celles du "fronton de Greenhegh" qui semblent de même nature. Parmi les terrains plus jeunes il reste les sulfates (parcourus actuellement) formés sur une période plus sèche et qui présentent le plus souvent une altération de roches volcaniques par une eau acide ou par des pluies, du gel ou de la neige acide. L’olivine aurait alors donné naissance aux sulfates de magnésium, et les pyroxènes riches en calcium aux sulfates de calcium. Il est également possible que certains dépôts sédimentaires se soient formés suite à l’évaporation d’une eau riche en sulfates. Par ailleurs la "vallée de Gediz" parcourue par Curiosity actuellement semble présenter les stigmates d’un écoulement violent d’eau et de boue. En résulte un grand chaos parmi les roches présentes auxquelles s’ajoutent celles ayant pu être transportées par la débâcle. L'objectif est désormais de caractériser ces roches afin d'obtenir des informations sur les régimes paléoclimatiques avec les phases d'altérations contenues dans les roches sulfatées. Une partie de l'effort de planification de l'itinéraire stratégique de l'équipe scientifique s'est concentrée sur l'endroit où effectuer l'ascension initiale vers les strates sulfatées, et sur ce que les données orbitales fournissent en termes de minéralogie attendue et d'autres propriétés de ce type de roches. Deux nouvelles étapes vers l’Ouest - 23 mètres le 13 novembre (sol 4362) - 21 mètres le 18 novembre (sol 4367) POSITION AU 18 NOVEMBRE 2024 (SOL 4367) : DÉTAIL DES DERNIERS DÉPLACEMENTS : Première étape – 13 novembre HAZCAM AVANT – 13 NOVEMBRE 2024 (SOL 4362) : NAVCAM – 13 NOVEMBRE 2024 (SOL 4362) : PANO NAVCAM – 13 NOVEMBRE 2024 (SOL 4362) Jan van Driel : MOSAÏQUES MASTCAM - Neville Thompson : 13 NOVEMBRE 2024 (SOL 4362) Espace de travail face avant du rover Vers l'Ouest et l'objectif 08 NOVEMBRE 2024 (SOL 4357) 05 NOVEMBRE 2024 (SOL 4355) Je cite Emma Harris – Extraits : "Après avoir parcouru avec succès 23 mètres aujourd'hui 13 novembre (sol 4362) dans le cadre de la pré-planification, nous nous sommes retrouvés devant des rochers dont le sommet est curieusement sombre et plat. Il s'agit d'un matériau similaire à celui que nous avons vu précédemment, y compris au cours du week-end où MAHLI a pris une image de « Buttress Tree ». Cette magnifique image est montrée ci-dessous, où l'on peut voir cette texture lamellaire plus résistante au sommet de la roche stratifiée." MAHLI - 11 NOVEMBRE 2024 (SOL 4360) "Buttress Tree" MOSAÏQUE MASTCAM – 31 OCTOBRE 2024 (SOL 4350) : Ces plaques sombres lamellaires étaient déjà apparues en fin octobre 2024 "Malheureusement, il a été jugé trop dangereux de déplacer le bras aujourd'hui, donc aucune observation scientifique de contact n'a été faite sur ce matériau sombre, mais une pléthore de science à distance a compensé cela ! Mastcam se concentre sur la prise de deux mosaïques de zones de roches présentant des bandes de tons clairs et foncés depuis l'orbite. Nous avons déjà traversé ces bandes en janvier avant de franchir le chenal de Gediz Vallis. Maintenant que nous avons franchi le chenal, nous sommes sur le point de rouler à nouveau sur les matériaux sombres à bandes. La Mastcam filme également des textures polygonales intéressantes que l'on peut observer sur quelques roches autour du rover." Deuxième étape – 18 novembre HAZCAM AVANT – 18 NOVEMBRE 2024 : En marche avant vers le passage entre "Texoli" et "Wilkerson" NAVCAM - 18 NOVEMBRE 2024 : Vers les remparts Nord La butte "Wilkerson" Je cite Lucy Lim – Extraits : "Le plan d’activités et le parcours du lundi 18 novembre (sol 4367) ayant été exécutés avec succès, l'équipe avait de grands espoirs d'obtenir des données APXS et MAHLI sur plusieurs cibles attrayantes dans l'espace de travail du rover. Hélas, ce ne fut pas le cas : Le terrain difficile a entraîné une roue mal positionnée à la fin du trajet, et nous ne pouvions donc pas risquer de déployer le bras à partir de cette position. Quoi qu'il en soit, nous avons planifié un week-end bien rempli d'activités scientifiques autres que celles liées au bras. Les deux observations LIBS prévues mesureront la composition du matériau plat et rougeâtre de l'espace de travail qui est fracturé selon un motif polygonal (« Bloody Canyon ») et d'un revêtement rocheux voisin dans lequel la composition est soupçonnée de changer avec la profondeur (« Burnt Camp Creek »). L'idée est que le matériau rougeâtre pourrait être la première version des couches sombres plus épaisses que nous avons observées. Deux mosaïques RMI à longue distance étaient prévues ; l'une d'elles est destinée à prendre des images en arrière dans le canal, où il pourrait y avoir des preuves d'une coulée de débris à un stade avancé à la base de la crête. La seconde regarde « vers l'avant » du point de vue du rover, vers l'unité de yardang au-dessus de nous qui, espérons-le, sera explorée de près à l'avenir par le rover. Nous continuerons à rouler vers l'ouest et vers le haut, en contournant la butte Texoli pour continuer à grimper dans l'unité sulfatée." PANO MASTCAM 360° - 02 NOVEMBRE 2024 (SOL 4352) - Neville Thompson : Cliquer ici : https://www.360cities.net/image/msl-4352-ml-360/vr 1 5 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 17 521 Posté(e) 19 novembre 2024 Curiosity jette un dernier regard sur le mystérieux soufre 18/11/2024 https://www.nasa.gov/missions/mars-science-laboratory/curiosity-rover/nasas-curiosity-mars-rover-takes-a-last-look-at-mysterious-sulfur/ EXTRAITS : Le rover Curiosity de la NASA se prépare pour la prochaine étape de son voyage, un périple de plusieurs mois vers une formation appelée le « boxwork », un ensemble de motifs en forme de toile qui s'étendent sur des kilomètres à la surface de Mars. Il laissera bientôt derrière lui le canal de Gediz Vallis, une zone enveloppée de mystère. L'une des grandes questions de l'équipe scientifique est de savoir comment le canal s'est formé si tardivement au cours d'une transition vers un climat plus sec. Un autre mystère est le champ de pierres de soufre blanc que le rover a découvert au cours de l'été. Curiosity a photographié les pierres, ainsi que des éléments situés à l'intérieur du canal, dans un panorama à 360 degrés avant de se rendre sur le bord ouest du canal à la fin du mois de septembre. Le rover est à la recherche de preuves que l'ancienne Mars disposait des ingrédients nécessaires à la vie microbienne, si celle-ci s'est formée il y a des milliards d'années, à l'époque où la planète rouge abritait des lacs et des rivières. Situé au pied du mont Sharp, une montagne de 5 kilomètres de haut, le canal de Gediz Vallis pourrait aider à raconter une autre histoire : celle de la disparition de l'eau sur Mars. Bien que les couches plus anciennes de la montagne se soient déjà formées dans un climat sec, le canal suggère que de l'eau a occasionnellement traversé la zone pendant que le climat changeait. Les scientifiques sont encore en train de reconstituer les processus qui ont formé les différentes caractéristiques du chenal, notamment le monticule de débris surnommé « Pinnacle Ridge », visible dans le nouveau panorama à 360 degrés. Il semble que les rivières, les coulées de débris humides et les avalanches sèches aient laissé leur marque. L’équipe scientifique est en train de construire une chronologie des événements à partir des observations de Curiosity. Vue à 360 degrés du canal Gediz Vallis, une région de Mars que le rover Curiosity a étudiée avant de se diriger vers l’ouest vers de nouvelles aventures. NASA/JPL-Caltech/MSSS L'équipe scientifique tente également de répondre à quelques grandes questions sur ce champ tentaculaire de pierres de soufre. Les images de la zone prises par le Mars Reconnaissance Orbiter (MRO) de la NASA montraient ce qui semblait être une zone banale de terrain de couleur claire. Il s'avère que les pierres de soufre étaient trop petites pour être vues par HiRISE (High-Resolution Imaging Science Experiment) de MRO, et l'équipe de Curiosity a été intriguée de les trouver lorsque le rover a atteint la zone. Ils ont été encore plus surpris lorsque Curiosity a roulé sur l'une des pierres, l'écrasant pour révéler des cristaux jaunes à l'intérieur. Les instruments scientifiques du rover ont confirmé que la pierre était du soufre pur, ce qu'aucune mission n'avait jamais vu auparavant sur Mars. Sur Terre, le soufre est associé aux volcans et aux sources d'eau chaude, mais il n'existe aucune preuve sur le mont Sharp de l'existence de l'une ou l'autre de ces causes. « Nous avons examiné le champ de soufre sous tous les angles - du haut et du côté - et nous avons cherché tout ce qui, mélangé au soufre, pourrait nous donner des indices sur son mode de formation. Nous avons recueilli une tonne de données et nous avons maintenant une énigme amusante à résoudre », a déclaré Ashwin Vasavada, responsable du projet Curiosity au Jet Propulsion Laboratory de la NASA, en Californie du Sud. Le rover martien Curiosity a capturé cette dernière image d'un champ de pierres de soufre d'un blanc éclatant le 11 octobre 2024 avant de quitter le canal de Gediz Vallis. C'est dans ce champ que le rover a découvert pour la première fois du soufre pur sur Mars. Les scientifiques ne savent toujours pas exactement pourquoi ces roches se sont formées ici. 4 5 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 17 521 Posté(e) 25 novembre 2024 Petit rappel historique sur les fissures de boue découvertes dans la montée du Mont Sharp Au 31 décembre 2016 (sol 1566) la caméra MAHLI (Mars Hand Lens Imager) avait pris l’image ci-dessous d’une dalle rocheuse martienne appelée "Old Soaker" formée à partir de l’assèchement d’une couche de boue il y a plus de 3 milliards d’années. Les jonctions en forme de T observées ici sont la preuve que la boue d’"Old Soaker" s’est formée en une seule fois puis s’est asséchée. La vue s’étend sur environ 1,2 mètre de gauche à droite et combine trois images. Curiosity a ensuite remonté progressivement les couches sédimentaires du mont Sharp, et il a atteint une zone de transition entre une couche riche en argile et une couche plus élevée enrichie en minéraux salés appelés sulfates. Le 20 juin 2021 à "Pontours" le rover a repéré des fissures de boue présentant un motif hexagonal distinctif qui offrait la première preuve de cycles humides-secs se produisant sur Mars. Ci-dessous, image Mastcam de Curiosity du 20 juin 2021 (sol 3154) à "Pontours" qui révèle des motifs hexagonaux soulignés en rouge sur la même image à droite : Un article publié dans Nature en novembre 2022 avait détaillé comment le motif hexagonal distinctif de ces fissures de boue offrait la première preuve de cycles humides-secs se produisant sur Mars : https://www.nature.com/articles/s41586-023-06220-3.epdf?sharing_token=i2Fb9ZGlSDfctEwUM0kLaNRgN0jAjWel9jnR3ZoTv0MUvLFC2Uvf9g7xHeSIeyjdNB6oFVdpSVi3t3TJRKWUbQY0v2rYQrwlIYIorRHuBpufOk1eJV_wpOF9X83gcpAUdX1TC_q4ZMC6qXh4Iqm-O1obaJw7AzYpw5LKaUTrQ6A%3D "Ces fissures de boue particulières se forment lorsque des conditions humides-sèches se produisent de manière répétée - peut-être saisonnièrement", a déclaré l’auteur principal de l’article de Nature, William Rapin de l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie de France. Les fissures hexagonales dans la zone de transition ont continué à se former alors même que de nouveaux sédiments se déposaient, ce qui indique que les conditions humides et sèches se sont poursuivies pendant de longues périodes. ChemCam, l’instrument laser de précision de Curiosity, a confirmé la présence d’une croûte de sulfates le long des bords des fissures, ce qui n’est pas trop surprenant compte tenu de la proximité de la région des sulfates. La croûte salée est ce qui a rendu les fissures de boue résistantes à l’érosion, les préservant pendant des milliards d’années. "C’est la première preuve tangible que nous avons vue que l’ancien climat de Mars avait des cycles humides-secs aussi réguliers, semblables à ceux de la Terre", a déclaré Rapin. "Mais ce qui est encore plus important, c’est que les cycles humides-secs sont utiles – peut-être même nécessaires – à l’évolution moléculaire qui pourrait conduire à la vie." Bien que l’eau soit essentielle à la vie, un équilibre délicat est nécessaire – ni trop d’eau, ni trop peu. Les types de conditions qui soutiennent la vie microbienne – celles qui permettent un lac durable, par exemple – ne sont pas les mêmes que les conditions que les scientifiques pensent être nécessaires pour favoriser les réactions chimiques qui pourraient conduire à la vie. Un produit clé de ces réactions chimiques sont de longues chaînes de molécules à base de carbone appelées polymères – y compris les acides nucléiques, des molécules considérées comme des éléments chimiques constitutifs de la vie telle que nous la connaissons. Les cycles humides-secs contrôlent la concentration des produits chimiques qui alimentent les réactions fondamentales conduisant à la formation de polymères. "Cet article élargit le type de découvertes que Curiosity a faites" , a déclaré le chef du projet scientifique de la mission, Ashwin Vasavada . "En 11 ans, nous avons trouvé de nombreuses preuves que l’ancienne Mars aurait pu soutenir la vie microbienne. Aujourd’hui, la mission a trouvé des preuves de conditions qui ont peut-être favorisé l’origine de la vie". RETOUR À L'ACTUALITÉ : Deux nouveaux déplacements vers l’Ouest - 30 mètres le 20 novembre (sol 4369) - 25 mètres le 22 novembre (sol 4371) Noter que Curiosity a dépassé les 33 km parcourus (33,020 km) POSITION AU 22 NOVEMBRE 2024 (SOL 4371) : DÉTAIL DES DERNIERS DÉPLACEMENTS : Je cite Abigail Fraeman, géologue planétaire (c'est moi qui surligne) : "Nous avons planifié deux sols bien remplis aujourd'hui ! Le 20 novembre (sol 4369) s'est terminé avec succès et le rover était dans une position suffisamment stable pour que nous puissions détacher le bras - quelque chose que nous ne prenons pas pour acquis dans le terrain extrêmement rocailleux de l'unité de sulfate ! Aujourd'hui, l'équipe a décidé d'étudier plusieurs roches de notre espace de travail qui sont couvertes de fissures, ou fractures, formant des motifs polygonaux" (IMAGE CI-DESSOUS). MAHLI – 21 NOVEMBRE 2024 (SOL 4370) : "Nous souhaitons mieux caractériser la géométrie de ces fissures et voir si elles sont associées à des différences de composition de la roche. Ces deux éléments d'information nous donneront des indices sur la manière dont elles se sont formées. Se sont-elles formées lorsque des contraintes ont poussé la roche de la bonne manière pour la fracturer en formes polygonales ? Ou bien les fissures témoignent-elles de l'expansion et de la contraction de la roche, soit en raison de changements massifs de température à la surface de Mars, soit parce que les minéraux de la roche gagnent et perdent de l'eau ? Ou peut-être s'agit-il de quelque chose de différent ?" "Pour tenter de répondre à ces questions, nous avons sélectionné deux cibles scientifiques de contact. La cible nommée « Buttermilk » est l'une des minces crêtes surélevées associées à ces fissures. Nous placerons l'APXS à trois endroits différents au-dessus de cette caractéristique pour essayer de caractériser sa chimie. Notre deuxième cible scientifique de contact, « Lee Vining », nous offre une belle vue en 3D de ces fissures. Ici, nous recueillerons deux mosaïques MAHLI, une de chaque côté de la roche proche du rover, afin de caractériser la géométrie des fractures. ChemCam sera également de la partie avec une observation LIBS sur un remplissage de fracture appelé « Crater Crest », ainsi qu'une observation sur une roche sombre et plate appelée « Lost Arrow » (flèche perdue). La Mastcam recueillera des observations sur plusieurs autres roches à fractures polygonales, plus éloignées de Curiosity, dans la série de mosaïques « The Dardanelles »." Quelques observations en sciences de l'environnement viendront compléter le programme avant que, le 22 novembre (sol 4371), notre véhicule ne nous emmène à environ 25 mètres plus loin, au sud-ouest. FIN DE CITATION Veuillez noter qu'à ce jour, 25 novembre, les images HazCam et NavCam correspondantes au 22 novembre (sol 4371) n’ont toujours pas été mises à jour sur le site consacré. Voici donc les images de la seule première étape, au sol 4369 : HAZCAM AVANT – 20 NOVEMBRE 2024 (SOL 4369) : NAVCAM - 20 NOVEMBRE 2024 (SOL 4369) : Vers le Nord-Est et "Kukenan" Au Nord-Ouest PANO NAVCAM - 20 NOVEMBRE 2024 (SOL 4369) – Jan van Driel : PANO MASTCAM - 17 NOVEMBRE 2024 (SOL 4366) - Neville Thompson : Vers le Nord-Ouest 2 1 8 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
BERTRAND76 1 612 Posté(e) 25 novembre 2024 Merci 🙏 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 17 521 Posté(e) 29 novembre 2024 Rendre compte de cette mission devient de plus en plus compliqué.. Toujours pas d’images HazCam depuis le 20 novembre et très peu de NavCam (ou sous forme de vignettes minuscules). De plus la mise à jour de la mission n’est pas actualisée depuis à peu près la même date. S’ajoutera bientôt à ces carences la disparition prochaine, totale et définitive, du site UMSF (janvier 2025), une source d’infos pour les missions robotiques, et qui recèle surtout beaucoup d’images retraitées par quelques amateurs talentueux très suivis. Heureusement, pour l'heure, les déplacements du rover restent actualisés. Le dernier en date a été effectué le 25 novembre avec un parcours de 37 mètres direction Ouest Sud-Ouest vers les contreforts de "Texoli" avec la perspective de rejoindre le trajet prévisionnel. Le rover s'en était notoirement écarté pour remonter au Nord en longeant le canal et, depuis l'Ouest, prendre des images de la rive Est, c'est à dire du terrain parcouru avant de traverser le canal. Parallèlement, dans son trajet vers l'Ouest Curiosity a bifurqué légèrement au Sud pour rejoindre une des bandes de roches sombres visibles depuis l’orbite. POSITION AU 25 NOVEMBRE 2024 (SOL 4374) : POSITION RELATIVE AU TRAJET PRÉVISIONNEL - Nogal : Le trajet prévisionnel est en bleu CONTEXTE : La position actuelle au 25 novembre (sol 4374) est indiquée en blanc MOSAÏQUES MASTCAM - Neville Thompson : - 23 novembre 2024 (sol 4372) Vue pano au Nord - "Kukenan" est à droite de l'image - 18 au 20 novembre 2024 (sols 4367-4368-4369) : Image extraite de la mosaïque du sol 4368 - cette roche présente des motifs polygonaux très marqués, motifs qui sont l'objet d'une bonne part des investigations actuelles - 22 novembre 2024 (sol 4371) : Et toujours ces roches sombres étonnantes ,observées nulle part ailleurs, recouvertes au sommet de plaques sombres lamellaires 1 11 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
ALAING 66 279 Posté(e) 29 novembre 2024 Il y a 3 heures, vaufrègesI3 a dit : S’ajoutera bientôt à ces carences la disparition prochaine, totale et définitive, du site UMSF (janvier 2025), une source d’infos pour les missions robotiques, et qui recèle surtout beaucoup d’images retraitées par quelques amateurs talentueux très suivis. Quel dommage Bonne soirée Daniel et merci pour tout ce magnifique travail AG 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 17 521 Posté(e) 4 décembre 2024 (modifié) Depuis plus d'un an, Curiosity traverse des couches de roches riches en sulfates, et on peut observer d'épaisses et longues bandes de terrains alternant des tons clairs et sombres visibles par satellite. Le 22 novembre (sol 4371) après un parcours réussi de 25 mètres, Curiosity a traversé une bande de couleur claire pour entrer dans une bande de couleur foncée, pénétrant ainsi dans un espace de travail qui contient des caractéristiques particulières : des matériaux plats de couleur foncée intercalés avec des roches de couleur plus claire. L'origine de ce matériau plat et sombre reste un mystère. Pour l'élucider, le groupe thématique "géologie et minéralogie" a axé le programme scientifique du week-end suivant sur la poursuite de la documentation des textures sédimentaires, des structures et de la chimie de ce substrat rocheux, dans le but de découvrir des indices sur les processus à l'origine de la formation de ce matériau plat aux tons sombres Retards importants de mise à jour sur les sites dédiés : Aux États-Unis la date de Thanksgiving, ou "fête de l’action de grâce", change tous les ans : chaque année la fête se déroule le 4ème jeudi du mois de novembre. En 2024, cette fête nationale a donc eu lieu le jeudi 28 novembre… ce qui donne lieu le plus souvent à une semaine de vacances, et qui a donc quelque peu perturbé les mises à jour des activités et des images sur les sites dédiés de la Nasa : près de deux semaines sans aucune actualisation ! Mais de plus, et de très bonne source, vers la mi-novembre la Nasa a licencié du personnel, entre autres deux personnes qui se consacraient à ces mises à jour ! Hier 03/12 les images et les activités du rover ont enfin été réactualisées, mais il faut sans doute s’attendre à de mauvaises surprises dans les semaines et/ou les mois qui viennent. Je cite Catherine O'Connell-Cooper, géologue planétaire – 25/11/2024 : "Le 25 novembre nous avons planifié un programme gigantesque de sept sols pour couvrir la période des vacances de Thanksgiving aux États-Unis. Malheureusement, le parcours du 25 novembre (sol 4374) s’est terminé un peu plus tôt que prévu et nous n'avons pas reçu toutes les images de confirmation dont nous avions besoin. Nous avions vraiment besoin de ces images de confirmation pour nous assurer que les six roues sont fermement ancrées au sol avant de désarimer le bras robotique pour les activités scientifiques de contact. Il n'y aura donc pas d'APXS ni de MAHLI pour Thanksgiving, mais nous avons tellement d'autres activités que c'est un plan très chargé. Mastcam a plus de cinq heures d'activité sur l'ensemble du plan. Une mosaïque prévue de la butte Texoli et de ses environs a pris une telle ampleur qu'elle a été divisée en deux activités distinctes : une mosaïque 50x4 (quatre rangées de 50 images) et une mosaïque 50x1. Cet espace de travail poussiéreux présente de nombreuses caractéristiques intéressantes, avec une abondance de nodules sphériques ou de concrétions (généralement d'un diamètre inférieur à 2 centimètres), de minces couches de couleur foncée intercalées avec le substratum de couleur plus pâle dominant et quelques crêtes polygonales bien préservées. La Mastcam prendra des images de l'espace de travail ce qui nous donnera beaucoup plus d'informations sur la taille et la distribution des nodules, ainsi que sur la position stratigraphique relative des couches plus sombres, des crêtes polygonales surélevées et des nodules. Une deuxième mosaïque sur la droite du rover examine les variations dans les couches de charriage. ChemCam effectuera des mesures laser (LIBS) sur certaines des plus grandes zones nodulaires et une autre mesure sur une partie d'une crête polygonale. Une série d'images Mastcam pour détecter des changement sur deux zones d'ondulations de sable convergentes est prévue. Ces images seront prises sur trois sols différents afin de rechercher des changements (dans la structure des sédiments), qui pourraient fournir des informations sur le mouvement, la force et la direction du vent. La Mastcam prendra trois mesures "tau", c'est-à-dire des images du ciel pour quantifier la quantité de poussières dans l'atmosphère, et la Navcam acquerra des films sur les tourbillons de vent "dust-devil" et des films "suprahorizon" sur trois sols différents." Fin de citation Le sixième jour du programme (1er décembre - sol 4380), le rover a parcouru environ 51 mètres au Sud-Ouest, s’approchant ainsi des contreforts de la butte « TEXOLI »." POSITION AU 1er DÉCEMBRE 2024 (SOL 4380) : HAZCAM AVANT - 1er DÉCEMBRE 2024 (SOL 4380) : NAVCAM - 1er DÉCEMBRE 2024 (SOL 4380) : La butte "Wilkerson" maintenant très proche Les contreforts de "Texoli" en haut et à gauche de l'image La butte "Texoli" se prolonge au Nord MASTCAM – 30 NOVEMBRE 2024 (SOL 4379) : Vue sur les nodules Faudra quand même essayer d'éviter que les futurs (et très prochains - dixit le gourou) touristes en goguette de Space X marchent en tongs dans ce secteur PANO NAVCAM - 01 DÉCEMBRE 2024 (SOL 4380) - NASAJPL-Caltech : Je cite Emma Harris : "Aujourd'hui 2 décembre, après une semaine de vacances, l'équipe était impatiente de découvrir le nouvel espace de travail de Curiosity. Le 1er décembre (sol 4380) après avoir parcouru 51 mètres pour s’approcher de la butte Texoli, nous avions toute une série de nouvelles roches à examiner, et c'était l'une de ces journées de planification curieusement parfaites où tout se met en place. Notre équipe de géologues sur Terre était occupée à étudier les images que notre géologue martien avait transmises à la Terre avant la planification, et nous avons programmé une heure et demie d'activités scientifiques sur le premier sol de ce plan. Un espace de travail intéressant et varié a permis aujourd'hui à de nombreux instruments de travailler ensemble pour étudier les roches en profondeur. Pour commencer, nous visons une paroi rocheuse verticale appelée « Coronet Lake » près du rover. Coronet Lake présente un amas de nodules et nous obtenons des informations sur la composition de ces nodules par APXS et ChemCam LIBS, ainsi qu'une image en gros plan avec notre instrument MAHLI. Nous avons également prévu une deuxième activité MAHLI sur une roche plate appelée « Excelsior Mountain ». Notre équipe d'observateurs a repéré un rocher d'aspect intéressant appelé « Admiration Point » - image ci-dessous. Ce rocher pourrait être tombé de la butte Texoli toute proche, ou pourrait être une météorite." Tirs laser proches du "caillou" "Pour vérifier ces hypothèses, nous avons ciblé Admiration Point avec une mosaïque Mastcam et une ChemCam passive. ChemCam et Mastcam travaillent à nouveau ensemble sur une cible nommée « Olancha », une zone de roches qui pourrait contenir des traces de déformation. Mastcam termine les observations géologiques ici avec des mosaïques d’une roche contenant des veines où l'eau a peut-être coulé autrefois, d’une roche grise contenant des crêtes polygonales intéressantes, et d’une caractéristique de creux. ChemCam jette un nouveau coup d'œil au canal de Gediz Vallis pour observer une transition entre des roches aux tons clairs et sombres à l'aide d'une ChemCam RMI à longue distance, et nous complétons ce plan avec nos observations environnementales habituelles." Au 3 décembre (sol 4382) Curiosity devrait rouler sur une cinquantaine de mètres, continuant à se frayer un chemin vers la sortie de "Gediz Vallis". Modifié 4 décembre 2024 par vaufrègesI3 Ajout pano navcam 3 3 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
serge vieillard 8 502 Posté(e) 4 décembre 2024 (modifié) Merci ! On attendait des nouvelles. On découvre de nouvelles perspectives dans le parcours, avec ce proche passage dans ce petit col, on va quitter la vallée. Bientôt un nouveau paysage ! Et oui, rien n’est plus important que de diminuer les effectifs du personnel et les trucs jugés annexes, voire à peine moins annexe, peut-être même le principal bientôt. Y parait que de rémunérer des gens, ça coûte..... Modifié 4 décembre 2024 par serge vieillard 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 17 521 Posté(e) 4 décembre 2024 Il y a 2 heures, serge vieillard a dit : Et oui, rien n’est plus important que de diminuer les effectifs du personnel et les trucs jugés annexes, voire à peine moins annexe, peut-être même le principal bientôt. Y parait que de rémunérer des gens, ça coûte... Ce n'est que le début.. Interview (savoureux) de l'administrateur de la NASA, Bill Nelson - c'était en Août 2024 : https://arstechnica.com/space/2024/08/a-conversation-with-nasa-chief-bill-nelson-on-artemis-budget-holes-and-more/ Le chef de la NASA aux scientifiques sur les coupes budgétaires : « Je ressens votre douleur » - « Je ne peux pas aller imprimer les dollars. » 4 DÉCEMBRE 2024 - Noter que Bill Nelson est viré. Donald Trump a nommé Jared Isaacman en tant qu'administrateur de la NASA : "J'ai le plaisir de proposer la candidature de Jared Isaacman, chef d'entreprise, philanthrope, pilote et astronaute accompli, au poste d'administrateur de l'Administration nationale de l'aéronautique et de l'espace (NASA). Jared conduira la mission de découverte et d'inspiration de la NASA, ouvrant la voie à des réalisations révolutionnaires dans les domaines de la science, de la technologie et de l'exploration spatiales. Au cours des 25 dernières années, en tant que fondateur et PDG de Shift4, Jared a fait preuve d'un leadership exceptionnel en créant une entreprise mondiale de technologie financière d'avant-garde. Il a également cofondé Draken International, une société aérospatiale de défense, dont il a été le PDG pendant plus d'une décennie, soutenant le ministère américain de la défense et nos alliés. La passion de Jared pour l'espace, son expérience d'astronaute et sa volonté de repousser les limites de l'exploration, de percer les mystères de l'univers et de faire progresser la nouvelle économie de l'espace font de lui la personne idéale pour mener la NASA vers une nouvelle ère audacieuse. Félicitations à Jared, à sa femme Monica et à leurs enfants, Mila et Liv !"https://truthsocial.com/@realDonaldTrump/posts/113595378122687080 3 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Kaptain 6 311 Posté(e) 4 décembre 2024 il y a 7 minutes, vaufrègesI3 a dit : faire progresser la nouvelle économie de l'espace On a compris le programme... 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 17 521 Posté(e) 7 décembre 2024 (modifié) Deux nouvelles étapes vers l’Ouest et vers le passage entre "Wilkerson" et "Texoli" qui marque la séparation entre la vallée "Gediz" et une autre vallée encore non nommée. ON Y EST PRESQUE ! : - 50 mètres le 3 décembre (sol 4382) - 43 mètres le 5 décembre (sol 4384) POSITION AU 5 DÉCEMBRE 2024 (SOL 4384) : CONTEXTE ET POSITION ACTUELLE : Je cite Deborah Padgett – Extraits – 4 décembre : "Alors que le rover Curiosity monte vers l'ouest en direction de la large crête séparant Gediz Vallis de son canyon voisin sur les pentes du mont Sharp, il s'approche également du bord de son quadrangle géologique actuel ou « quad » sur Mars. Le quadrangle actuel, appelé « Bishop », signifie que toutes les cibles étudiées par Curiosity depuis août 2023 ont été nommées d'après des lieux d'intérêt géologique situés près de Bishop, en Californie, sur Terre. Le quadrilatère terrestre Bishop comprend des lieux situés dans la Sierra Nevada, la vallée de l'Owens et les Inyo/White Mountains de Californie (*). Le parcours de Curiosity du 3 décembre (sol 4382) s'est déroulé avec succès. Les six roues de Curiosity sont fermement ancrées sur le sol, ce qui garantit que le rover ne fera pas de tonneau lorsque le lourd bras robotique s'étendra pour prendre des gros plans des formations rocheuses voisines. Cela ouvre la voie à une série très complète de recherches scientifiques avant la prochaine excursion. L'accent scientifique de ce plan est mis sur les fractures et les veines de couleur claire dans les roches, ce qui indique que les fissures dans les roches ont subi une intrusion d'eau souterraine à un moment donné dans un passé lointain. Sur le sol 4384, APXS et MAHLI étudieront les « Trois Frères ». Il s'agit d'une veine verticale (images ci-dessous) dont l'approche du bras est délicate." MASTCAM - 5 DÉCEMBRE 2024 (SOL 4384) : "MAHLI obtiendra également des images finement détaillées de « Placerville », un ensemble de petits cailloux" (images ci-dessous): MAHLI - 3 DÉCEMBRE 2024 (SOL 4382) : "ChemCam effectuera une spectroscopie laser d'un réseau de veines, Mastcam obtiendra des images haute résolution avant/après de cette cible laser. Le 5 décembre (Sol 4384) à la fin du parcours , ChemCam et Navcam seront utilisées conjointement pour obtenir des observations AEGIS (**) du substratum rocheux à proximité. Les observations atmosphériques de l'opacité de la poussière, des nuages et des tourbillons de poussière complèteront les activités scientifiques de ce plan. Le prochain plan verra Curiosity remonter la pente vers l'ouest et s'éloigner de notre bien-aimé Bishop Quad." Fin de citation Première étape – 3 décembre 2024 HAZCAM AVANT – 3 DÉCEMBRE 2024 (SOL 4382) : NAVCAM - 3 DÉCEMBRE 2024 (SOL 4382) : Vers le Nord-Est MASTCAM - 3 DÉCEMBRE 2024 (SOL 4382) : PANO NAVCAM - 3 DÉCEMBRE 2024 (SOL 4382) -NASAJPL-Caltech : Deuxième étape – 5 décembre 2024 HAZCAM AVANT - 5 DÉCEMBRE 2024 (SOL 4384) : NAVCAM - 5 DÉCEMBRE 2024 (SOL 4384) : Vers le Nord-Ouest Face à "Wilkerson" "Wilkerson" à droite "Texoli" à gauche.. On y est ! Une crête se profile entre le rover et "Texoli" .... une crête qui se prolonge sous la butte dans son ensemble (*) Pour l’explication sur les quadrangles voir surtout mon message du 24 mars 2021 - PAGE 170 L'attribution des noms des cibles est parfois assez bizarre (l'équipe scientifique s'amuse un peu avec ça) et en 2021 j’ai eu une joie assez intense et un peu surréaliste de découvrir le quadrangle "Nontron" du nom d’une petite ville de mon cher Périgord natal… Le Périgord sur Mars !... Ce qui à l’époque a ensuite pas mal retentit dans la presse écrite/radio/télé locale, régionale.. et nationale grâce à un membre éminent d’Astrosurf qui balance sur Facebook . (**) Le logiciel AEGIS (Autonomous Exploration for Gathering Increased Science) soit "exploration autonome pour un recueil scientifique accru"), guide l'instrument ChemCam pour un choix automatique des échantillons de roches martiennes à analyser. Auparavant le choix des cibles nécessitait de multiples échanges entre Curiosity et la Terre ce qui prenait donc beaucoup de temps. Installé depuis la Terre en octobre 2015 et testé durant des mois, le logiciel AEGIS se charge désormais de la sélection. Dans 93 % des cas, les échantillons choisis se sont révélés pertinents. Sans lui, ce pourcentage n’aurait été que de 24 % ! Modifié 7 décembre 2024 par vaufrègesI3 3 6 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
ALAING 66 279 Posté(e) 7 décembre 2024 Bonsoir Daniel, Le dernier pano ne s'affiche pas. Bonne soirée, AG Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 17 521 Posté(e) 7 décembre 2024 il y a 17 minutes, ALAING a dit : Le dernier pano ne s'affiche pas. Le pano navcam du sol 4384 n'a pas encore été produit, ni par la Nasa, ni par Jan van Driel (qui ne poste plus sur UMSF). Beaucoup de membres d'UMSF postent maintenant sur Discord, mais pas lui semble t'il... Bref, avec la fin annoncée d'UMSF il faut s'attendre à pas mal de "flottement" .. 1 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 17 521 Posté(e) 8 décembre 2024 @ALAING Comme t'es un mec très sympa LE VOICI ! Pano NavCam de Jan van Driel du 05 décembre 2024 (sol 4384) : Mosaïques de Neville Thompson - 25 novembre au 03 décembre 2024 (sols 4374 à 4382) : 2 1 3 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Alain MOREAU 8 417 Posté(e) 9 décembre 2024 Merci Daniel, rien ne s'affichait chez moi non plus (mais c'est habituel avec ma connexion foireuse : je suis souvent condamné à la patience, surtout aux heures de pointes comme maintenant) Je viens de tomber là-dessus : https://www.tameteo.com/actualites/science/selon-une-etude-la-nasa-pourrait-avoir-involontairement-mis-fin-a-la-vie-sur-mars-astronomie.html Qu'en pense le plus martien d'entre nous ? Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 17 521 Posté(e) 9 décembre 2024 Il y a 3 heures, Alain MOREAU a dit : Je viens de tomber là-dessus : https://www.tameteo.com/actualites/science/selon-une-etude-la-nasa-pourrait-avoir-involontairement-mis-fin-a-la-vie-sur-mars-astronomie.html Aaaah... Les résultats des Viking dans leur quête de la vie sur Mars.... c'est une très riche, très compliquée (et très longue) histoire..1893ème épisode !! Si je me souviens bien @BobMarsian a un avis très tranché sur ce point .. C'est surtout un vaste sujet de controverses scientifiques... qui rejaillit chaque année.. depuis environ.. 45 ans ! Là je n'ai pas le temps, mais j'essaierai de débroussailler le truc dès que possible en donnant les sources.. 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 17 521 Posté(e) 10 décembre 2024 Le 09/12/2024 à 18:02, Alain MOREAU a dit : Je viens de tomber là-dessus : https://www.tameteo.com/actualites/science/selon-une-etude-la-nasa-pourrait-avoir-involontairement-mis-fin-a-la-vie-sur-mars-astronomie.html Qu'en pense le plus martien d'entre nous ? Comme le rappelle l’un des articles, la méthode scientifique implique que pour considérer un résultat comme factuel et admis, la théorie doit être vérifiée par un faisceau de faits expérimentaux suffisants et évalués par les pairs. Et bien sûr dans le cas de la recherche de vie sur Mars par les Viking, il manque encore beaucoup d’éléments concrets et validés, rien ne peut être affirmé sans que les multiples hypothèses échafaudées laborieusement (compte tenu des aléas rencontrés par les instruments) soient vérifiées formellement par d’autres expériences sur Mars (ou sur Terre avec des échantillons martiens). J’ajoute que beaucoup de ces articles jouent assez finement et entretiennent volontiers l’ambiguïté entre la « recherche de la vie » et la simple découverte de molécules organiques (pas nécessairement prébiotiques, loin de là) Je résume l’article de décembre 2024, et trois autres au hasard, parus précédemment ces dernières années. Depuis 1976 il en existe des tonnes d'autres. Article de décembre 2024 https://www.tameteo.com/actualites/science/selon-une-etude-la-nasa-pourrait-avoir-involontairement-mis-fin-a-la-vie-sur-mars-astronomie.html Certaines formes de vie peuvent récupérer l'eau nécessaire à leur survie grâce à des sels qui absorbent l'humidité de l'atmosphère. Par exemple, les organismes de la région d'Atacama se sont adaptés à cet environnement hostile pendant des millions d'années, en vivant dans des croûtes de sel, sous des roches translucides et en affrontant de longues périodes de dormance. Il s'agit de micro-organismes extrêmophiles, c'est-à-dire qui ne vivent que dans des conditions extrêmes, principalement halophiles, c'est-à-dire qui vivent dans des conditions de salinité élevée, et endolithiques, c'est-à-dire qui vivent à l'intérieur des roches et sont capables d'y puiser les ressources nécessaires à leur propre croissance. En l'état actuel des connaissances, il est plausible que l'apport d'humidité et de nutriments au sol martien hyperaride ait pu tuer des micro-organismes similaires à ceux du désert d'Atacama. Cette nouvelle étude suggère donc de modifier la stratégie traditionnelle de la NASA pour la recherche de formes de vie sur Mars en recherchant des composés hygroscopiques hydratés, tels que des sels, plutôt que de l'eau liquide. Article d’octobre 2016 https://www.huffingtonpost.fr/c-est-demain/article/et-si-viking-avait-decouvert-la-vie-sur-mars-il-y-a-40-ans-mais-qu-on-etait-passe-a-cote_87372.html Au total, Viking doit réaliser quatre expériences différentes pour trouver une trace de vie. Si trois d'entre elles sont négatives, l'une, LR de son petit nom, à la surprise générale, est bien positive. Celle-ci consiste à mélanger un peu de poussière martienne avec un liquide nutritif. Le mélange créé alors un gaz. Si celui-ci est composé d'un élément bien particulier, l'isotope radioactif "14CO2", alors il y a bien des micro-organismes dans le sol martien. Le pire, c'est que l'expérience est un succès complet sur les deux sondes, situées à plusieurs milliers de kilomètres l'une de l'autre. Mais comme les trois autres expérimentations sont un échec, la communauté scientifique finit par estimer qu'il y a eu une erreur conceptuelle avec ce test et que l'homme n'a toujours pas trouvé de vie sur Mars. Bref, que LR a confondu biologie et chimie. Une conclusion qui ne plait pas à deux des principaux scientifiques ayant travaillé sur Viking... et qui ne sont autre que Gilbert Levin et Patricia Ann Straat. S'ils acceptent la sentence dans un premier temps, ils vont revenir à la charge vers la fin des années 1990. Depuis, ils ont multiplié travaux et études tendant à prouver que Viking a bien découvert la vie martienne. Article d’octobre 2019 https://www.numerama.com/sciences/561884-de-la-vie-sur-mars-decouverte-en-1976-pourquoi-il-faut-prendre-ce-buzz-avec-precaution.html Le 10 octobre 2019, l’ancien scientifique de la Nasa Gilbert V. Levin a publié une tribune, dans Scientific American, titrée « Je suis convaincu qu’on a trouvé de la vie sur Mars dans les années 1970 ». Il tire cette affirmation de sa participation à Viking. Lancé en 1976 par la Nasa, ce programme a envoyé deux sondes sur Mars afin d’essayer d’y déceler de la vie dans son sol. Le résultat fut a priori négatif. Mais Levin n’est pas d’accord. Le 10 octobre 2019, l’ancien scientifique de la Nasa Gilbert V. Levin a publié une tribune, dans Scientific American, titrée « Je suis convaincu qu’on a trouvé de la vie sur Mars dans les années 1970 ». Il tire cette affirmation de sa participation à Viking. Le résultat fut a priori négatif. Mais Levin n’est pas d’accord. Article de septembre 2023 https://trustmyscience.com/decouverte-elimination-vie-sur-mars-viking-50-ans/#:~:text=Les sondes Viking de la,avant de les éliminer involontairement. Si Mars abritait des microbes similaires, l’introduction d’une grande quantité d’eau, comme celle utilisée dans les expériences Viking, aurait pu être fatale pour eux. Cette hypothèse est renforcée par une étude réalisée en 2018 dans le désert d’Atacama. Lorsque cette région a connu des inondations exceptionnelles, une grande partie de sa microfaune indigène a été décimée. En effet, jusqu’à 85% des microbes, adaptés à la sécheresse extrême, n’ont pas survécu à cette soudaine abondance d’eau. /////////// Ce qui suit est un préambule très résumé tiré de la prose très riche de l'excellent Philippe Labrot sur son site Nirgal.net qui traite de Mars et des missions martiennes, mieux que quiconque à ma connaissance.. J'ai hésité un peu à créer un nouveau sujet sur ce forum, ou à continuer ici.. Sachant que les Viking ont permis de mieux appréhender les défis de l'exploration martienne, en particulier et pour la première fois d'aborder l'extrême complexité instrumentale et les énormes difficultés présentées par la recherche de la vie sur la surface d'une autre planète. Les missions Viking ont aussi plombé l'exploration de Mars pendant 20 ans du fait du ressenti de constat d'échec de cette recherche, douchant quelque peu l'enthousiasme pour le financement (très lourd) de ce type de mission. Pour Curiosity, la Nasa s'est servi de l'expérience et en a tiré quelques leçons... mais pas toutes, malheureusement. Même en tentant de résumer au mieux l'histoire de cette recherche, il existe de la matière sur ce sujet... Beaucoup ! Trop pour tout livrer en un bloc, je vais donc poster ici une part de ce riche compte rendu de P. Labrot.. mais en plusieurs épisodes (et entre les comptes rendus du voyage de Curiosity). VIKING - ÉPISODE 1 : Les expériences biologiques des Viking, qui visaient à détecter des formes de vie sur Mars, ne représentaient que 10 % du milliard de dollars investi sur la mission, mais c'était la justification la plus importante du projet pour le public. Quelques scientifiques, comme Carl Sagan, avaient toutefois l'espoir de mettre la main sur une faune ou une flore multicellulaire, et des organismes plus gros que des bactéries, comme des mousses ou des plantes. Sagan avait d'ailleurs fortement insisté pour que les atterrisseurs soient équipés d'une caméra panoramique, histoire de pouvoir observer directement la surface et d'y découvrir, pourquoi pas, un tapis végétal ou des animaux en train de se déplacer !! Le célèbre astronome, surtout connu pour son immense talent de vulgarisateur, avait même souhaité que les caméras puissent disposer d'un projecteur nocturne. Au cours de la phase de développement des sondes Viking, et avec la fin du programme Apollo, les restrictions budgétaires étaient particulièrement fortes, aussi le cout de 150 000 dollars de cette lampe fini par apparaitre comme inapproprié par des managers, à moins que son rôle n'ait été considéré comme trop tiré par les cheveux. Quand il apprit que sa lampe torche allait être annulée, Sagan se rua dans le bureau du responsable et lâcha la bride à sa colère. "C'est inacceptable, un véritable coup de poignard à la mission ! Vous devriez avoir honte !" pesta-t-il, avant de rajouter : "sans elle, comment allons-nous expliquer les empreintes et les traces visibles au petit matin autour des stations, et laissées la nuit par des animaux qui vivent là-bas ?". Aujourd'hui on peut en rire, mais à l'époque on pouvait encore imaginer pas mal de choses .. Mais plus raisonnablement, la très grande majorité des scientifiques s'entendait sur un point : la vie qu'on allait rechercher sur Mars serait avant tout microbienne, c'est à dire relativement primitive et invisible à l'œil nu. Lorsque l'on retrace l'histoire de la Vie sur Terre, on se rend compte que la vie microbienne a régné sans partage pendant plus de trois milliards d'années, depuis le début de l'apparition de la vie (actuellement datée à 3,8 milliards d'années) jusqu'à l'apparition des premiers organismes multicellulaires. De plus, les bactéries sont les êtres vivants les plus répandus sur notre planète, la biomasse bactérienne dépassant de loin celles de tous les végétaux ou animaux confondus. Sans eux, les cycles géobiochimiques de nombreux éléments, comme le carbone, l'azote, le soufre, le fer, ne fonctionneraient pas, et ces derniers ne seraient pas disponibles pour la biosphère. Enfin, ils montrent des capacités d'adaptation phénoménales, et sont capables de survivre dans des environnements très hostiles : chaleur ou froid extrême, haute pression, absence d'eau, milieu acide, alcalin ou salé, baigné de radiations, ils peuvent résister à tout. Ainsi, dans l'activité qui consiste à tenter de détecter des traces de vie au-delà de la Terre, il est logique de commencer par rechercher des microorganismes. Sur les Viking, la caméra avait très rapidement été jugée indispensable pour la recherche de traces de vie et l'exploration des sites d'atterrissage. Le microbiologiste et prix Nobel Joshua Lederberg eu l'idée d'étendre le concept avec une caméra microscopique. Cependant, l'extrême complexité technique de cette méthode apparemment simple, qui consiste à regarder à fort grossissement les échantillons, eut raison de l'instrument. Les scientifiques s'étaient également rendu compte qu'il était particulièrement difficile d'identifier avec certitude des micro-organismes parmi les particules de sol. De plus, le poids des images renvoyées par l'instrument dépassait les capacités de traitement des ordinateurs de l'époque, ainsi que des moyens de communication entre Mars et la Terre. Une autre approche pouvait être tentée. La vie est basée sur la chimie du carbone et cet élément forme le squelette de toutes les molécules organiques constitutives des êtres vivants. Pour la NASA, la mise au point d'un appareil capable d'analyser la matière organique n'était donc pas une mauvaise idée. Un tel dispositif, sous la forme d'un chromatographe en phase gazeuse à volatilisation thermique couplé à un spectromètre de masse (TV-GC-MS, abrégeons par GC-MS), sera monté sur les atterrisseurs Viking. Rien que le nom en dit long sur la complexité de la technique, et le développement du GC-MS de Viking sera extrêmement compliqué et tortueux. Les efforts qui aboutirent à la réalisation de cet instrument n'ont été rien moins qu'héroïques, et à un moment, la NASA fut même tentée de l'annuler pour le remplacer par une technique moins sophistiquée et plus simple à mettre en œuvre. Il est important de noter que le GC-MS était là pour épauler les trois expériences du laboratoire biologique des atterrisseurs Viking. L'identification de matière organique dans le sol martien n'est effectivement pas une preuve en soi de la présence de formes de vie. Les molécules organiques peuvent en effet être synthétisées par des processus purement chimiques. Ces composés se forment ainsi en permanence au sein du Cosmos et se retrouvent en abondance dans les météorites, les astéroïdes et les comètes, et rien qu'à cause de la chute continuelle de micrométéorites à la surface martienne, les exobiologistes étaient certains de pouvoir détecter des traces de molécules organiques avec le GC-MS. Pour eux, la problématique consistait donc plus à pouvoir différencier la matière organique d'origine chimique de la matière organique d'origine biologique. Lorsque les sondes Viking décollent, elles emportent donc avec elles trois détecteurs de vie, le Pyrolytic Release d'Horowitz, le Gas Exchange d'Oyama et le Labeled release de Levin, auquel il faut donc ajouter le spectromètre de masse (GC-MS) de Klaus Biemann. Vishniac n'est plus de ce monde, et Gilbert Levin l'optimiste se retrouve soudain bien seul face à Horowitz et Oyama. Quant à Biemann, il espère seulement que son instrument parviendra à identifier les composés organiques qui ne peuvent manquer d'être présents dans le sol martien, même si ceux-ci proviennent des chutes de micrométéorites. (à suivre) 1 1 4 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites