Fourmi103

Actualités de Curiosity - 2013

Messages recommandés


Ça va l'ami Alain ??...
Manifestement on en trouve de la bonne à Rodrigues
Punaise.. tu dois mériter d'être connu toi ...

C'est pas tout ça, mais entre deux biberons à ma petite fille née le 12 février, j'ai du travail moi, ch'ui pas genre îlien à me dorer et glander sous les palmiers.. pfffff...

Alors voilà :

Après réception et analyse des données les plus récentes obtenues à "Garden City", l'équipe du rover a décidé qu'il était nécessaire d'acquérir davantage de données pour mieux comprendre cet affleurement intéressant. Par conséquent, après l'acquisition de quelques observations ChemCam et MastCam proches de "Kanosh" le rover retournera à Garden City le 3 avril (sol 944).

Examen de "Kanosh" avec les instruments du bras robotique (1er avril sol 942) :



"Garden City" :



L'objectif est de positionner le rover pour les activités scientifiques de contact dans une partie de "Garden City" qui n'était pas auparavant à portée des instruments du bras. "CheMin" va effectuer une autre analyse minéralogique de l'échantillon de forage "Telegraph Peack" pendant la nuit, puis ChemCam, REMS et MastCam mesureront les caractéristiques atmosphériques le 4 avril (sol 945).


Les veines minérales bicolores rencontrées par Curiosity en s'élevant au dessus de "Pahrump Hills" offrent des indices sur de multiples épisodes de mouvement de fluides. Ces épisodes ont eu lieu plus tard que les conditions environnementales humides qui ont formé les dépots et le lac dans le cratère à la base du mont Sharp.

Ces sept derniers mois, Curiosity a analysé des échantillons de roches forés à partir de trois cibles situées à un niveau inférieur, à "Pahrump Hills". On a trouvé une composition minérale différente à chaque cible, dont un minéral de silice cristobalite (la cristobalite est généralement présente dans les roches volcaniques) dans l'échantillon le plus récent recueilli à "Telegraph Peak". Ces différences, ainsi que les veines saillantes vues un peu plus haut à "Garden City" illustrent comment les couches du mont de Sharp fournissent un compte rendu des différents stades de l'évolution de l'environnement ancien de la région.

Les veines à deux tons sur le site appelé "Garden City" apparaissent comme un réseau de crêtes élevées au-dessus du socle rocheux maintenant érodé dans lequel elles se sont formées. Elles s'élèvent jusqu'à 6 cm de hauteur et sont larges de 3 cm, elles comportent à la fois des matériaux clairs et sombres.
Pour Linda Kah, membre de l'équipe scientifique "Ces matériaux nous parlent de fluides secondaires qui ont été transportés à travers la région après que la roche hôte se soit formée."

Des veines de ce type se forment là où les fluides se déplacent dans les fissures des roches et déposent des minéraux dans ces fractures en affectant souvent la chimie de la roche environnante. Curiosity a trouvé des veines brillantes composées de sulfate de calcium à plusieurs emplacements précédents. Le matériau sombre préservé présente ici une occasion d'en apprendre plus. Pour Linda Kah "Au moins deux liquides secondaires ont laissé des traces ici. Nous voulons comprendre la chimie des différents fluides qui étaient ici et la chronologie. Comment les fluides postérieurs ont affecté la roche hôte ?".

"Garden City" est environ de 12 mètres plus élevé que le bord inférieur de l'affleurement "Pahrump Hills", massif rocheux formant la couche basale du cratère au pied du mont Sharp. Curiosity a passé environ six mois à examiner les premiers 10 mètres d'altitude à "Pahrump Hills" en s'élevant à trois reprises du bord inférieur aux sections supérieures pour établir le profil vertical des structures rocheuses et leur chimie, et sélectionner les meilleures cibles de forage.

"Nous avons étudié "Pahrump Hills" à la façon d'un géologue de terrain, en examinant l'affleurement entier d'abord pour choisir les meilleurs échantillons et cela a payé" a déclaré David Blake, chercheur principal pour la Chimie et la minéralogie ( avec l'instrument CheMin).

L'analyse est encore au stade préliminaire, mais les trois échantillons forés à "Pahrump Hills" ont des différences claires en ingrédients minéraux. Le premier, "Confiance Hills," avait le plus de minéraux argileux et d'hématite, lesquels se forment généralement dans des conditions humides. Le second, "Mojave", a eu le plus de jarosite, un minéral contenant de l'oxyde de fer et du soufre qui se forment dans des conditions acides. Le troisième est "Telegraph Peak." Sachant que l'examen de "Garden City" n'a pas inclus le forage d'un échantillon.


Pour David Blake "Telegraph Peak" n'a presque aucune trace de minéraux argileux, l'hématite a presque disparu et l'abondance de jarosite est faible. La grande chose à propos de cet échantillon est l'énorme quantité de cristobalite, à environ 10 % ou plus de la matière cristalline." La cristobalite est une forme minérale de silice. L'échantillon contient également une petite quantité de quartz, une autre forme de silice. Parmi les possibilités on peut imaginer qu'un certain processus a retiré d'autres ingrédients en laissant un enrichissement de silice derrière; ou que la silice dissoute a été livrée par le transport des fluides ; ou que la cristobalite s'est formé ailleurs et qu'elle a été déposé avec le sédiment original.


Extrait de : http://www.nasa.gov/jpl/msl/nasas-curiosity-eyes-prominent-mineral-veins-on-mars/

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Comme prévu, le 3 avril (sol 944) le rover est revenu sur ses traces pour se repositionner devant les veines spectaculaires de "Garden City" et conduire de nouvelles activités scientifiques dans une partie qui n'était pas auparavant à portée des instruments du bras : Observations "ChemCam" sur une veine sombre puis sur une plaque qui semble être un morceau rompu d'une veine, suivie d'images couleurs "MastCam", d'une mosaïque de la caméra MAHLI pour évaluer la morphologie de l'une des veines saillantes, intégrations APXS sur plusieurs cibles.

Au sol 948 est prévu une autre analyse du labo "CheMin" pour l'échantillon "Telegraph Peak", ainsi qu'une activité de diagnostic du chromatographe de "SAM GC" (probablement pour l'atmosphère), et d'observations du détecteur de neutron "DAN" (Dynamic of Albedo Neutrons) dont les données doivent permettre de déduire l'abondance de l'eau sous forme libre ou dans des minéraux hydratés tout au long du parcours du rover, enfin du détecteur de radiation "RAD" (Radiation Assessment Detector) et de la station météo "REMS" (Rover Environmental Monitoring Station).

Après cette nouvelle étude approfondie des veines minérales à Garden City du 3 au 7 avril (sols 944 à 948), étude destinée à déterminer l'histoire de l'écoulement des fluides à travers ces roches, le 8 avril (sol 949) Curiosity va se rediriger vers le mont Sharp sur environ 20 mètres en empruntant le passage dans la vallée nommée "Artist's Drive".
Au 9 avril (sol 950) il sera alors nécessaire de sélectionner de nouvelles cibles et de vérifier enfin la stratigraphie exposée dans les parois de la vallée le long du chemin.


Mosaïque d'images MALHI du 7 avril (sol 948):


Mosaïque d'images MatsCam du 5 avril (sol 946) :



Image MAHLI du 5 avril (sol 946) :


Image MAHLI du 7 avril (sol 948) :


8 avril (sol 949) dernière observation avec le spectro "APXS" au contact de la roche :


Pano réalisé après le retour à "Garden City" le 3 avril :


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Vaufrèges, il semble que les analyses de Garden City soient terminées, la
bestiole a repris son chemin (à moins qu'il recule de nouveau!)

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michelR > "la bestiole a repris son chemin.."

En effet, ainsi que je l'annonçais dans mon dernier message "le 8 avril (sol 949) Curiosity va se rediriger vers le mont Sharp"..
Le rover a donc parcouru plus de 25 mètres et est maintenant situé dans le vallon "Artist' Drive". Il semble avoir passé la première dune sans encombre.
Image Phil Stooke-umsf :


[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 09-04-2015).]

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Curiosity accélère !

Entre le 8 et 11 Avril (sol 949 à 952) le rover a parcouru un total d'environ 230 mètres !

Au 11 avril et depuis l'atterrissage, le total parcouru et enregistré par le rover est maintenant de plus de 10 km ! Mais la distance de déplacement réel reste inférieure à ces 10 km parce que les roues glissent parfois tout en tournant, et l'odométrie des roues n'est pas capable de prendre en compte ce glissement.

Position au 11 avril (sol 952)
Phil Stooke-umsf :



Pano au 10 avril (sol 951) Paul Hammond :



Vue vers l'arrière au 10 avril (sol 951) :


Au 11 avril (sol 952) Curiosity sort du vallon "Artist's Drive" et débouche sur une vallée beaucoup plus large.
Et là, non loin devant le rover, le paysage change et devient bien plus tourmenté ! :





Vue vers l'arrière, 11 avril (sol 952) :


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Sol 949

Sol 950

En couleur et version poster :


http://www.db-prods.net/blog/2015/04/10/artists-drive-a-sol-950-colorized-postcard/

Sol 952


'kay thx bye !

[Ce message a été modifié par Fourmi103 (Édité le 12-04-2015).] Raison : Fichu code BB mal interprété…

[Ce message a été modifié par Fourmi103 (Édité le 12-04-2015).]

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OK THANK YOU Damia ..

Oui j'ai préféré ne pas poster tes dernières productions, car le fait que tu y procède toi même est préférable, et surtout légitime.
Bienvenue chez toi..

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Bravo à vous !

Daniel, je ne comprends pas la problématique de la distance : il suffit de suivre le trajet de Curiosity sur les photos de Mars pour savoir quelle distance il a parcouru... Tu peux aussi faire une côte mal taillée entre l'odometer et la distance cartographique...

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Super > "il suffit de suivre le trajet de Curiosity sur les photos de Mars pour savoir quelle distance il a parcouru"

C'est bien ce qui a été réalisé par la Nasa pour le Lunokhod 2 soviétique avec LRO, puis avec MRO pour Oppy..
Pour le rover lunaire les ricains ont ramené la distance estimée par les Russes (42 km) à... 39 km.. Cela a été légèrement plus compliqué pour Opportunity.. sans doute à cause du relief et des mouvements parfois erratiques du rover.. mais aussi de la "susceptibilité" des ruskovs ..

Concernant Curiosity, à priori la distance parcourue est déterminée d'après la rotation des roues, un tour complet indiquant un tronçon de 157 centimètres de longueur... si aucun patinage n'a eu lieu. Si le niveau de patinage dépasse un certain seuil, le rover peut décider de stopper son cheminement et d'attendre de nouvelles instructions. Ce qui est arrivé de très nombreuses fois..
Quant au relief, il a beaucoup varié en altitude au début de la mission en plus ou en moins, mais ensuite le rover a pris régulièrement de l'altitude.
Actuellement le rover est à près de 90 mètres au dessus du niveau de son point d'atterrissage.

Mais avec l'aide de MRO et un peu de calcul, en effet ce ne doit pas être bien compliqué pour la Nasa d'estimer une côte assez bien taillée de la distance parcourue par Curiosity.
Là, en annonçant qu'ils ne savent pas au juste où ils en sont, ils nous la jouent un peu quoi ..

En même temps, ils ont d'autres soucis bien plus graves, j'y reviendrai..


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Artcle du Point, que je me permet de mettre ici :

quote:

Des analyses de données envoyées par le robot américain Curiosity renforcent l'hypothèse selon laquelle de l'eau liquide pourrait exister sur la planète Mars, soulignent des chercheurs dans une étude publiée lundi dans la revue scientifique Nature. "Nous avons découvert du perchlorate de calcium dans le sol (...), une substance qui sous certaines conditions absorbe la vapeur d'eau présente dans l'atmosphère", explique Morten Bo Madsen, coauteur des travaux, cité dans un communiqué de l'institut Niels-Bohr de l'université de Copenhague.

Le perchlorate, un type de sel, abaisse le point de congélation de l'eau, de sorte qu'elle reste liquide. Quand la nuit tombe, une partie de la vapeur d'eau dans l'atmosphère se condense à la surface de la planète et givre. Mais le perchlorate de calcium est très absorbant et forme avec l'eau une "saumure", ce qui abaisse le point de congélation et permet au givre de se transformer en eau liquide, précise le chercheur. Le sol étant poreux, l'eau s'infiltre dans le sol.

Une forme de vie ?

Des observations du robot, qui est en train de gravir le mont Sharp, situé au milieu du cratère Gale, témoignent également de la présence de dépôts sédimentaires. "Ce type de dépôts se forme lorsque de grandes quantités d'eau s'écoulent le long du cratère" et rejoignent des eaux stagnantes pour former un lac", indique le chercheur. Il y a 4,5 milliards d'années, la planète rouge contenait 6,5 fois plus d'eau qu'aujourd'hui et une atmosphère plus épaisse, selon Morten Bo Madsen. Mais une part importante de cette eau a disparu dans l'espace, car Mars a perdu son champ magnétique.

"Même si de l'eau sous forme liquide existe sur Mars, il est improbable que l'on trouve de la vie sur Mars", relève toutefois le communiqué. La planète offre un environnement "trop sec, trop froid et subit des radiations cosmiques tellement puissantes qu'elles pénètrent à au moins un mètre sous la surface, tuant toute vie", du moins toute vie comparable à celle sur Terre.


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Merci Kaptain ..

Revoilou les "saumurges" comme dirait Super ..

La nouveauté serait le rôle joué par les perchlorates (qui se trouvent partout sur la surface de Mars, Phoenix en a trouvé ainsi probablement que les Viking).
De là à conclure la présence "d'eau liquide" sur Mars (grâce au givre donc), c'est donner une image quelque peu éloignée des réalités..

Les perchlorates, on en trouve aussi en Atacama.
Et selon certain(s) ici, ce désert n'est pas particulièrement réputé pour ses stations thermales ..

Cette substance très oxydante est partout, et c'est la (très mauvaise) surprise pour Curiosity et surtout pour son labo "SAM". En chauffant l'échantillon le perchlorate détruit les molécules organiques éventuellement présentes(ou les dénature). Donc, comme je l'ai mentionné plus haut dans ce fil, leur identification est rendue extrêmement difficile, voire impossible..
C'est ça l'exploration, rien ne se passe jamais comme prévu..

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Voui Damia, j'ai vu ça.. Bravo !
Ton "come back" sur "umsf" a fait mouche.. Tes images manquaient..
Comme ici donc..
Ce serait sympa que tu n'oublies pas d'alimenter ce fil avec tes productions (et celui d'Oppy).. La reprise de ta collaboration serait bienvenue, des fois je fatigue ..


Le 15 avril (sol 956) nouvelle étape d'environ 65 mètres franchie par Curiosity. Phil Stooke-umsf :


Panorama somptueux face au rover direction sud-ouest :


Regard vers le mont Sharp, plus à gauche, plein sud.
Impressionnant ! :


Plan large de la situation : J'ai rajouté le parcours du 15 avril (sol 956).. Le tracé pointillé (hypothétique) est tracé par PaulH51 d'Umsf :



Un plan encore plus large pour situer la position du rover par rapport à son tracé prévisionnel vers le mont Sharp.
Ici le tracé jaune est celui envisagé par l'équipe de Curiosity.
Il mène à "Murray Butes", un affleurement qui était l'objectif initial avant de découvrir celui de "Pahrump Hills" exploré ces derniers mois.
Le point rouge est la position approximative actuelle du rover :


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Merci Vaufrèges 13 pour ce suivi régulier.
Damia, reviens, tes images manquent.

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Plus haut, je mentionnais que l'équipe du rover avait "d'autres soucis plus graves" (que de calculer la distance exacte parcourue depuis l'atterrissage).

Ces soucis concernent la foreuse.
Curiosity a foré sur six sites: "John Klein" au sol 182, "Cumberland" au sol 279, "Windjana" au sol 621, "Confiance Hills" au sol 759, "Mojave" au sol 882, et "Telegraph Peak" au sol 908.
Comme relaté plus haut, sur ce dernier site Curiosity a connu un court-circuit lors du transfert de l'échantillon, et il apparaît que c'est une grave préoccupation pour la mission.

Explications :

Ce court-circuit est apparu après le forage au sol 911 (27 Février) lors de l'utilisation du mécanisme de percussion destiné à faire vibrer la poudre récoltée en utilisant les mouvements de vibration imprimés à l'ensemble "CHIMRA" et en exploitant la gravité martienne pour transférer l'échantillon dans des chambres de stockage. Bref, le courant "dérivé" est passé dans le châssis du rover à travers un accessoire qui avait été ajouté à la perceuse lors de son développement pour faire face à un problème découvert lors de tests sur Terre avant le lancement : Un court circuit originaire d'une bobine située dans le mécanisme de percussion, bobine qui génère la percussion à haute fréquence de la perceuse en actionnant un piston. Hors ce piston venait parfois frotter contre le côté de la chambre qui l'emprisonne, ceci occasionnant un court-circuit électrique.

Le problème survenu sur Mars semble très similaire à celui découvert sur Terre avant le lancement : Un problème majeur de court-circuit provoqué par la foreuse et pouvant se transmettre à tout le rover, avec le risque d'occasionner alors des dommages critiques, avait en effet été découvert très tardivement au cours du développement de la mission, juste avant le lancement. Une fois la solution trouvée, les ingénieurs ont apporté des modifications au dispositif de forage à la toute dernière minute, alors que le lanceur était déjà sur son pas de tir.
Mais ils n'étaient pas sûrs de la solution, avec raison semble t-il, malheureusement...

Il semble qu'un forage pourrait recueillir une quantité suffisante d'échantillons en utilisant uniquement la rotation du foret (sans percussion) dans les matériaux tendres (par exemple les argiles et les sulfates) mais à un rythme beaucoup plus lent. Mais pour les autres roches, plus dures, c'est hors de question...

Ils envisagent aussi de modifier les paramètres de protection de défaut pour permettre au rover d'ignorer un minuscule et extrêmement bref court-circuit, et ainsi continuer le forage. Ils pourraient prendre cette décision et la mettre en œuvre rapidement, juste en changeant un paramètre.. Sachant qu'il demeure un risque non nul d'endommager les circuits, ils vont donc très probablement être contraints de procéder à de nombreux tests au préalable.

Selon Jim Erickson, chef de projet au JPL pour Curiosity, ils prennent ce problème très au sérieux : "Cette menace pour la capacité de forage du rover est une grave préoccupation pour la mission, les expériences SAM et CheMin sur les roches de Mars dépendent du forage pour les échantillons. La question de forage s'attaque à une de nos principales raisons d'être. Si la perceuse échoue complètement ça va vraiment nuire à deux de nos principaux instruments d'un seul coup. Le risque de perdre cette capacité est plus grave que le risque de perdre un seul instrument sur Galileo ou MER. Nous allons en perdre deux en même temps si cela se produit. Oui, vous pouvez toujours faire l'excavation [de sol meuble], mais nous sommes là pour les roches ".

A la question d'Emily Lakdawalla : "Si le problème est ce qu'ils pensent, est-il susceptible de s'aggraver progressivement ?".. Jim Erickson a répondu : "Je dirais oui, mais la question est vraiment : Dans combien de temps ?".

C'est ici que l'on peut prendre la vraie mesure du problème ...


Source principale : http://www.planetary.org/blogs/emily-lakdawalla/2015/04101658-curiosity-update-sols-896-949.html

[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 17-04-2015).]

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La progression de Curiosity continue.
Au 16 avril (sol 957) il a franchi 63,5 mètres, toujours direction sud-ouest..
Bizarrement, il s'est arrêté face à une crête qui bloque la vue vers le sud. Le 17 avril (sol 958) Curiosity devrait contourner la crête afin de permettre de pouvoir découvrir le terrain au delà et de planifier les déplacements futurs.
Image Phil Stooke-umsf :


La crête située devant le rover au milieu des dunes :


10 KM parcourus : Cest officiel !!...
Le JPL a annoncé que Curiosity avait franchi ce cap pendant le parcours du 16 avril : http://mars.nasa.gov/msl/multimedia/images/?ImageID=7118

La prochaine destination scientifique, nommée "Logan Pass", se situe à environ 200 mètres au sud-ouest .


Vues superbes vers les remparts du cratère Gale (16 avril) :


Les roues... aïe aïe aïe ! :


Les roues de Curiosity mesurent 50 cm de diamètre, chacune usinée dans un bloc d'aluminium. Leur surface est constituée d'une "peau" d'aluminium ultra-mince de 0,75 millimètre d'épaisseur, couverte par des nervures en chevrons. Leur conception a été compliquée par le fait qu'elles devaient à la fois être capables d'exercer une traction suffisante sur le sol martien (rocheux ou sableux), tout en restant légères (conditions drastiques pour réduire la masse embarquée sur Terre), et en permettant au rover d'atterrir dessus sur le sol martien en absorbant le choc lors du contact avec la surface à la vitesse verticale d'environ 0,75 m/s. Les roues de Curiosity sont un peu devenues le cauchemar des ingénieurs car, à la surprise générale, des signes sérieux de dégradation sont intervenus très rapidement. La faute à un terrain parsemé de roches aus angles vifs..

Les crânes d'oeuf du JPL travaillent à modifier un logiciel de façon à rendre le mouvement des roues plus "intelligent". De telle sorte que si une roue heurte un rocher, celle-ci ne devienne plus motrice (chaque roue dispose d'un moteur). Ce qui permettrait d'atténuer le mouvement pour conduire plus doucement cette roue sur le rocher (les forces motrices étant exercées par les cinq autres roues).

Selon Jim Erickson ils ont fait "des progrès" sur ce logiciel et des succès ont été enregistré lors de tests au cours des dernières semaines,

Sur un terrain plat et ferme, Curiosity peut se déplacer à la vitesse maximale de 4 cm par seconde. Cependant, même placé sous le contrôle du système automatique de navigation avec évitement de danger, il n'atteint au mieux qu'une vitesse de 2 cm par seconde, voire moins.. Et la modification probable du logiciel de navigation devrait encore ralentir le rythme.

Pour trouver son chemin parmi les terrains difficiles et pouvoir naviguer entre les dunes, cailloux, roches et autres, Curiosity s'appuie sur deux jeux de caméras : les caméras de navigation fixées en hauteur sur le mât (elles permettent la planification des déplacements depuis la Terre), et les caméras d'évitement de dangers, montées en position basse près du sol. En tout 12 caméras techniques. Sur la base des images obtenues, le système de navigation autonome et d'évitement de danger peut prendre la main dans la progression du rover.

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Petit pano sur l'affleurement rocheux sol 957.

J'espère que de ce promontoire on aura droit à une vue sur le mont Sharp.

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Au 17 avril (sol 958) Curiosity a donc contourné la crête, tout en prenant de la hauteur en se positionnant sur le bord droit de celle-ci. L'affleurement rocheux face au rover a été baptisé “Daughter of the Sun” ("Fille du soleil"). Sont bizarres des fois au JPL ..
Phil Stooke-umsf :





Du coup on peut découvrir le paysage qui attend le rover.
Il devrait reprendre la route dès demain 19 avril (sol 960), cette fois pour un beaucoup plus long trajet :



Le 15 avril, au coucher du soleil, Curiosity a tenté de saisir le transit de Mercure devant le soleil. On devrait bientôt avoir les images en pleine résolution (promises comme spectaculaires !)

[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 18-04-2015).]

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102 mètres au compteur le 19 avril (sol 960), toujours vers l'objectif "Logan Pass" (voir message du 17 avril) :




Pano atomoid-umsf :

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Une vue depuis l'orbite de la caméra HiRISE de "Mars Reconnaissance Orbiter" du 8 Avril, 2015
On aperçoit Curiosity dans la vallée appelée "Artist's Drive".
Elle montre la position du rover après un trajet d'environ 23 mètres au cours du sol 949.
Le Nord est vers le haut.
Le prochain objectif du rover, "Logan Pass" est en bas à gauche de cette image (voir message du 17 avril).



Image cliquable : http://photojournal.jpl.nasa.gov/jpeg/PIA19392.jpg


L'équipe scientifique a déterminé l'existence d'un affleurement intéressant (situé à l'ouest de "Logan Pass") qui peut les aider à comprendre comment ces roches se rapportent à celles étudié à "Pahrump Hills". Le rover va donc faire un détour vers l'ouest et cet affleurement nommé "Run Logan"..
Petit déplacement au 22 avril (sol963)
Phil Stooke-umsf :


Au cours du sol 962 (21 avril), l'équipe du rover a décidé de contrôler l'état des roues..
C'est plutôt désastreux à vrai dire, mais bon..
Même avec des roues carrées, à 2cm/seconde à mon humble avis.. c'est bon, ça avancera quand même. Sauf peut-être si un grosse roche vient à se coincer dans le bazar.. :






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Petite précision : Au cours de ce sol 963 (22 avril) ll était prévu un parcours de 48 m en direction de “Logan’s Run” en mode de navigation autonome (dit "autonav"). Curiosity a stoppé au bout de seulement 17 m en raison de la détection d'un danger à proximité (un gros rocher maintenant appelé "Blackrock" :


C'était la première fois depuis longtemps que le mode "autonav" était utilisé...
Il est un peu étonnant qu'il ait été utilisé ici, car le terrain est plat et donc un parcours était facilement programmable depuis la Terre au vu des images, "autonav" étant surtout intéressant dans les zones non visibles à l'avance..

En mode "autonav", pour repérer son environnement, Curiosity est équipé de quatre paires de caméras stéréo (dites "Hazcam" - Hazard Avoidance Cameras) montées deux par deux à l'avant et à l'arrière du corps du rover et utilisées pour détecter les obstacles qui se présentent sur sa trajectoire.
Curiosity prend plusieurs séries d'images, et l'ordinateur du rover analyse cette information pour cartographier n'importe quel danger géométrique ou terrain accidenté. Le rover considère tous les parcours qu'il pourrait prendre pour arriver au point désigné pour le déplacement et choisit le meilleur.

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Merci pour ces dernières info. Les roues font quand même peur, même si je me souviens de l'histoire des roues carrés qui avanceraient quand même.

Tout de même ça parait fou un erreur pareil, ce serait un peu con que l'engin s'arrête de tourner à cause des roues, dans le genre fonction principale on ne fait guere mieux...

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Et pourtant.. elles tournent ! :


JMBeraud > "je me souviens de l'histoire des roues carrés"

Coucou JMB, merci de tes visites .. Oui, "les roues carrées" c'est une remarque d'Emily Lakdawalla formulée en octobre 2013, lorsqu'on découvrait alors avec effarement un premier trou sur une roue du rover. Elle écrivait : "Oui, il semble y avoir un trou dans la roue avant gauche de la curiosité, et non, ce n'est pas un problème".

Elle estimait (à l'époque) que la dégradation des roues ne représentait pas un gros problème, car même avec des roues carrées, la très faible vitesse et le couple élevé des six roues motrices permettraient au rover d'avancer quand même..

C'est ici sur son blog en octobre 2013 :
http://www.planetary.org/blogs/emily-lakdawalla/2013/10022101-theres-a-hole-in-the-wheel-dear-liza.html


Extrait :

"Les moteurs dans les roues de la curiosité (chacune a son propre moteur) ont un couple incroyablement élevé. J'ai appris de source sure que si Curiosity avait des roues carrées, il pourrait encore très bien rouler sur Mars. Ils ne seront jamais carrés, mais ils peuvent devenir ovale, et ce ne serait pas un problème, selon des documents officiels des ingénieurs de Curiosity."

Depuis, elle semble un peu plus prudente ..

Mais en toute rigueur, et j'insiste là dessus, le plus préoccupant aujourd'hui c'est avant tout le risque que représente la présence, pour l'heure intermittente, d'un court circuit dans le système de percussion de la foreuse..
C'est un risque majeur pour la capacité de forage et, en corollaire, pour les labos de minéralogie et de biologie qui pourraient devenir inopérants.
C'est aussi un risque majeur pour le rover lui même, le court-circuit pouvant se transmettre à tout le rover avec le risque d'occasionner alors des dommages critiques (selon les infos recueillies par E. Lakdawalla auprès de Jim Erickson - voir plus haut)..

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