Actualités de Curiosity - 2013

[vaufrègesI3 15 135]

Un bon rythme : Le 3 novembre (sol 1509) Curiosity a roulé plein Sud sur près de 40 mètres.
Même si le sable est toujours de plus en plus présent, le rover semble se situer enfin devant de larges affleurements qui devraient lui permettre de reprendre ses activités au contact avec son bras robotique..

La zone plus au Sud du rover révèle de larges espaces où le sable domine encore bien davantage (voir au bas de l'image ci-dessous). Rien de très inquiétant pour l'instant sachant que, depuis le départ, l'équipe tactique du rover maîtrise globalement son sujet. J'écris "globalement" car il y a eu l'épisode de quasi-enlisement à "Hidden Valley" en août 2014, et plus tard les multiples dérapages dans la montée près de "Jocko Chute" en mai 2015, deux épisodes qui ont obligé à des demi-tours et à de sérieuses modifications de parcours.

Position de Curiosity le 3 novembre 2016 (sol 1509) :

HazCam avant – 3 novembre (sol 1509) :

HazCam arrière – 3 novembre (sol 1509) :

NavCams - 3 novembre (sol 1509) :

[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 04-11-2016).]

[vaufrègesI3 15 135]

Du 5 au 6 novembre (sols 1511 à 1512) Curiosity a pu procéder à l'étude de quelques affleurements de bonne taille dans l'espace de travail de son bras robotique, en particulier avec l'APXS après brossage de la cible.

Au 6 novembre (sol 1512), la Mastcam va acquérir une mosaïque stéréo d'un affleurement et une observation multispectrale de la surface brossée. Ensuite, la caméra MAHLI va imager les roues pour en surveiller l'usure. Puis le rover va enchaîner en reprenant la route vers le Sud.

Le 7 novembre (sol 1513) commencera par une observation ChemCam en utilisant des mesures AEGIS et la Mastcam pour évaluer l'opacité de la poussière atmosphérique. Enfin le labo CheMin lira les données résultantes de l'analyse récente des cellules d'échantillons vides. Le rover observera alors un repos bien mérité et rechargera ses batteries pendant la nuit.

HazCam – 5 novembre (sol 1511) :

Brossage

Le capteur de l'APXS au contact

NavCam – 5 novembre (sol 1511)

Images MastCam – 3 novembre (sol 1509) :

[fayolle 186]

Curieux ces bossages, sur cette image et la suivante. Je ne me souviens pas d'avoir vu cela précédemment. Dos de crocodiles fossiles ?

[vaufrègesI3 15 135]

Fayolle > "Curieux ces bossages, sur cette image et la suivante. Je ne me souviens pas d'avoir vu cela précédemment. Dos de crocodiles fossiles ?"

Pourquoi pas ?.. Il ne faisait pas bon se baigner dans le coin..

Sinon oui, le rover a déjà rencontré quelquefois ces structures (que l'équipe scientifique appelle des "nodules"). Voir par exemple mon message du 13 mars 2016 page 48..

Image extraite :

Des nouvelles du front :

Comme prévu, le 6 novembre (sol 1512) Curiosity a franchi une nouvelle étape d'environ 40 mètres au Sud-Est. Le sable noir devient omniprésent et on observe à l'Est la présence de cordons de dunes, des reliquats des "Dunes de Bagnold" qu'il faudra éviter.

Position à cette date – Phil Stooke :

[/URL]

HazCam avant – 6 novembre (sol 1512) :

NavCam – 6 novembre (sol 1512) :

MastCam – 6 novembre (sol 1512) – Vérification des roues avec la caméra du bras robotique (MAHLI) :

Sur ces deux dernières images et pour la première fois on peut constater que les chevrons se sont légèrement affaissés. Une évolution que l'équipe du rover ne manquera pas de surveiller de très près :

[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 14-11-2016).]

[adintc 22]

J'n'ose pas faire de commentaires sur les roues!
J'espère que les argiles seront clémentes.

[vaufrègesI3 15 135]

Il est vrai que le parcours emprunté depuis "Murray Buttes" s'est révélé parsemé de gros blocs parfois anguleux, ce qui a pas mal contraint les roues.
Mais pas de panique !.. Les roues ne sont pas encore devenues carrées, et quand bien même ..

Le rover approche d'une zone sableuse : Voir en bas de l'image ci-dessous.
Si on en croit le tracé théorique du rover publié par le JPL (voir mon message du 7 octobre page 59), Curiosity devrait continuer plein Sud et se débrouiller pour traverser .. mais où va-t-il passer dans ces conditions le bougre ??..
Au JPL ils veulent euthanasier le rover ou quoi ?? ..

[vaufrègesI3 15 135]

L'affaissement des chevrons sur l'une des roues de Curiosity a été noté par fredk, un membre d'umsf, qui a confectionné un GIF sur deux images, aux sols 708 et 1512.
Mais il semble qu'il n'ait pas remarqué que le même problème s'est manifesté sur une autre roue (voir au bas de mon avant-dernier message : Première image annotée d'un cercle bleu)

[vaufrègesI3 15 135]

En avant Curiosity ! : Environ 41 mètres de plus au compteur, direction Sud-Est. Ça faisait un bail qu'on n'avait pas vu le rover avancer ainsi, jour après jour.. ou plutôt, sol après sol .

À cette date, le rover approche les 15 km parcourus (14,92 exactement), mais on observe la présence de plus en plus envahissante et inquiétante de larges zones de sable noir..
On peut bien sûr espérer que l'équipe tactique du rover ait bien anticipé les problèmes que ce sable pourrait bientôt poser plus au Sud, et donc qu'elle ait déjà pu s'assurer d'une trajectoire directe, mais sûre, vers le Mont Sharp... À suivre donc.

Position au 8 novembre (sol 1514) – Phil Stooke :

HazCam avant – 8 novembre (sol 1514)

Et HazCam arrière..

NavCam – 8 novembre (sol 1514) :

Pano de Paul Hammond – 8 novembre (sol 1514) :

Original : http://www.unmannedspaceflight.com/index.php?act=attach&type=post&id=40374

[michelR 4 991]

Vaufrèges ils semble qu'ils soient devenus frileux au JPL avec le sable, il
y a une époque ou ils y allaient franco.

Sol 526, ils avaient mis le pied dedans et ils avaient avancés.

C'est quoi le soucis? Une différence de structure du sable?

[vaufrègesI3 15 135]

Non mais là Michel c'était "Dingo Gap" en février 2014 (page 14 et 15 de ce fil), une petite dune ridicule pour laquelle la Nasa nous avait gratifié d'un suspens insoutenable : J'y vais ?.. j'y vais pas ?.. puis si.. puis non.. puis si .

C'était l'époque où le JPL commençait à réaliser que les roues de Curiosity n'aimaient pas du tout, mais alors pas du tout les roches aux angles vifs du cratère Gale. En août 2014 l'équipe du rover avait décidé de tenter de poursuivre la route vers Sharp en empruntant le plus possible le chemin des vallons de sable, ceci afin d'épargner les roues qui montraient des signes de plus en plus évidents de dégradation.
.
C'est l'épisode "Hidden Valley" (voir page 28 de ce fil) qui a failli amener Curiosity à subir le même sort que Spirit.
Si le système qui mesure le dérapage des roues n'avait pas déclenché un arrêt de sécurité, le rover aurait pu s'enfoncer jusqu'au chassis et s'échouer alors définitivement.
On a su plus tard que les roues avaient tourné comme pour un parcours de 8 m.. et que le rover ne s'était déplacé que d'environ 2m.. L'équipe du rover avait alors enclenché une marche arrière prudente, et depuis ne s'est plus jamais aventurée dans ces vallons de dunes.. ni ailleurs.

Et puis il y eu aussi ripages et dérapages en séries au dessus de "Jocko Chute" en mai 2015.. entre autres.. ce qui là aussi a amené à une marche arrière et à choisir un autre parcours, moins direct.

Même si Curiosity a mené de longues campagnes de tests sur Terre dans les dunes du désert de Mojave, dans les conditions réelles martiennes il existe manifestement des différences notables qui rendent l'exercice très périlleux. Ces différences sont encore aujourd'hui difficiles à cerner et l'équipe du rover, consciente de ne pas tout maîtriser à ce niveau, demeure très très prudente dès qu'il s'agit de terrain sableux.

[Alain MOREAU 7 318]

Tout à fait intéressants ces motifs périodiques croisés qu'on observe sur le sable ; il semble qu'ils aient été façonnés par deux régimes de vents successifs selon deux vitesses différentes et deux directions quasi perpendiculaires : les premières rides de plus grande amplitude générées par un vent lent et régulier, puis reprises postérieurement par un vent rapide mais trop bref pour effacer trace des premières, formant en superposition des ridules de plus courte période...
Un petit mot là-dessus Daniel dans tes sources, ou une analyse personnelle ?
Je n'ai pas souvenir d'avoir déjà vu cela sur Terre de façon aussi spectaculaire, même en plein désert (du moins à cette échelle).
En tout cas pas en régime éolien. Tandis qu'on l'observe effectivement parfois sur des lits sablonneux de rivières ou sur le plancher de bras de mer soumis aux courants de marées de directions et vitesses variables... Ainsi même que sur les parois de certains conduits souterrains creusés en régime noyé, dont on se sert en paléo-karstologie pour estimer la chronologie, la durée, la vitesse et la direction des écoulements ayant façonné le relief :
file:///C:/Users/J.%20Max/Downloads/KARSTO%2057Cailhol.pdf

[vaufrègesI3 15 135]

Salut Alain !

À vrai dire, à l'époque (juillet/août 2016), j'aurais du relayer l'info concernant la spécificité des dunes martiennes, petites ou grandes, et surtout des rides qui ornent leurs surfaces. Elle est tombée au mauvais moment, celui où je quittais le navire Astrouf à cause de sombres idiots décérébrés que je ne voulais plus côtoyer dans ce forum.. Bref..

Tes remarques faisant l'analogie des rides de sable martien avec celles - je te cite "des lits sablonneux de rivières ou sur le plancher de bras de mer soumis aux courants de marées de directions et vitesses variables".. sont parfaitement fondées.. Champion Alain !

L’image de ces dunes noires balayées de fines ridules par le vent nous inspire forcément quand on pense à "Dune", aux paysages de "Tatooine".. , mais les dunes sont aussi d’excellents indicateurs de l’histoire et de la dynamique des planètes sur lesquelles elles se trouvent. Les recherches dirigées par le géologue Mathieu Lapôtre (article du 1er juillet 2016 dans la revue "Science" sur les "Dunes de Bagnold" étudiées par Curiosity fin 2015) ont permis de confirmer l’existence d'un autre type de "litage", terme qui désigne les structures sédimentaires formées par l’air ou l’érosion, grâce à des observations du champ de dunes de "Bagnold" menées par Curiosity.

Je cite Mathieu Lapôtre : ".. à certains endroits, nous avons pu observer pour la toute première fois deux types de rides de sable (hautes de quelques centimètres ou de quelques mètres) qui se superposaient au sommet des dunes. La coexistence de ces trois types de litages remet en cause ce que nous pensions savoir des structures de sable formées par le vent."

Cette forme inédite s’explique essentiellement par la faible densité de l’atmosphère martienne, qui permet à ces motifs ondulés de se développer de manière comparable aux reliefs nés de l’érosion dans les fleuves terrestres, ou comme les rides que l’on observe sur les fonds sablonneux de nos plages où les grains de sable ne sont pas portés par le vent, mais entraînés par le courant. Dans ce processus, la taille des rides est inversement proportionnelle à la densité du fluide qui entraîne le sable. Sur la planète rouge, le fluide.. c'est l’atmosphère martienne ! Ces structures ressemblent à des ondulations par glissements de fluides qui, sur Terre, comprennent des ondulations travaillées par une eau courante. Mais sur Mars elles sont plutôt formées par le vent en raison de la viscosité cinématique plus élevée de l'atmosphère à faible densité : Une gravité moindre et surtout une pression atmosphérique 170 fois plus faible que sur Terre. Cela indique non seulement que les litages martiens sont plus complexes qu’on ne le pensait, mais aussi qu’on peut les étudier pour en apprendre davantage sur l’histoire de l’évolution de la planète.

Sources :

Revue "Science" 1er juillet 2016 - article de Mathieu Lapotre - dunes de bagnold http://science.sciencemag.org/content/353/6294/55

L'article de la Nasa : http://mars.jpl.nasa.gov/msl/news/whatsnew/index.cfm?FuseAction=ShowNews&NewsID=1917

Ciel et Espace : http://www.cieletespace.fr/actualites/ces-dunes-martiennes-qui-parlent-aux-chercheurs

[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 10-11-2016).]

[vaufrègesI3 15 135]

Nouvelle étape d'environ 22 mètres au Sud-Ouest le 10 novembre (sol 1516).
À ce stade, un peu plus de 3 km (à vol d'oiseau) séparent encore Curiosity de son objectif prioritaire, les argiles dans les contreforts du Mont Sharp.

Position :

HazCam avant – 10 novembre (sol 1516) :

.. et HazCam arrière

NavCam – 10 novembre (sol 1516) :

Cette petite mesa va sans doute bientôt constituer une cible :

La flèche désigne l'objectif (hématite/argiles/sulfates) :

Pano de Paul Hammond – 10 novembre (sol 1516)- la flèche désigne l'objectif :

Original : http://www.unmannedspaceflight.com/index.php?act=attach&type=post&id=40382

[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 11-11-2016).]

[Alain MOREAU 7 318]

Merci Daniel pour les éclaircissements
Je me doutais bien que ces similitudes n'avaient pas échappé aux analyses des pros travaillant sur cette mission

[vaufrègesI3 15 135]

Une superbe nouvelle version du pano de Paul Hammond - 10 novembre (sol 1516), plus "ouverte" vers le Mont Sharp :

Voir surtout l'original : http://www.unmannedspaceflight.com/index.php?act=attach&type=post&id=40386

[michelR 4 991]

L'objectif en couleur, sol 1516.

[JMBeraud 1 772]

Toujours minéral, mais tellment beau.

[vaufrègesI3 15 135]

Les dernières images couleur, et en particulier le superbe pano de michelR (et celui de Paul Hammond plus bas) font apparaître une ambiguïté sur l'identification de la position exacte de la crête d'hématite, et donc ensuite des argiles..

Le 2 octobre 2015, le JPL communiquait une magnifique mosaïque d'images du 9 septembre 2015 sensée donner la position de l'objectif à atteindre, avec ce libellé :

"Au premier plan - à environ 3 kilomètres du rover - est située une longue crête emplie d'hématite, un oxyde de fer. Et juste au-delà une plaine ondulée riche en minéraux argileux. Plus loin, il existe une multitude de buttes arrondies, toutes riches en minéraux sulfatés."

Le lien : http://www.jpl.nasa.gov/news/news.php?feature=4730

Sur l'image apparaît en effet "une longue crête" désignée ici par des flèches bleues :

Ce qui semblait corroboré par les images suivantes :

C'est donc sur ces bases, et par ailleurs sur le fait que Curiosity doit encore s'élever de 200 mètres pour atteindre la crête, que j'ai cru pouvoir identifier la position des argiles situés derrière elle. Mais peut-être faut-il battre ma coulpe, et subir une sévère flagellation dans la foulée ..

Car en effet les derniers panos d'images MastCam (beaucoup plus rapprochées) pourraient remettre en question la position de cette crête d'hématite telle que je l'avais envisagée jusqu'ici. Il est fort probable qu'il s'agisse plutôt de cette bande plus claire (désignée ci-dessous avec les flèches), et dans ce cas les argiles seraient situées aujourd'hui à un peu plus de 2 km dans la plaine située immédiatement à l'arrière, juste avant les pentes plus sévères du Mont Sharp. Tout ces éléments demandant confirmation avec des infos plus claires..

Pano de Paul Hammond – 10 novembre (sol 1516) :

Sinon, côté images et infos, après un "régime sec"; ces derniers temps, une actualisation de ce jour permet d'apprendre que Curiosity a progressé d'environ 35 mètres au Sud-Est. Je vais bien sûr y revenir..

[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 14-11-2016).]

[vaufrègesI3 15 135]

Hier 13 novembre (sol 1519), Curiosity a parcouru 32,3 mètres et s'enfonce plus que jamais dans une zone sableuse, c'est à dire une large projection Est-Ouest des Dunes de Bagnold. Une zone que le rover a pourtant contournée très longuement dans son parcours interminable depuis son départ.

À noter que le 9 novembre (sol 1515), le laser ChemCam a dépassé les 400 000 impulsions ! Le 10 novembre (sol 1516) la MastCam a imagé la plate-forme du rover, très certainement pour y observer les dépôts de sable et de poussières, enfin la NavCam a effectué une surveillance atmosphérique.

Le 11 novembre (sol 1517) a profité de l'endroit pour étudier le sable avec l'APXS. La journée avait commencé avec des observations MastCam pour surveiller la quantité de poussière dans l'atmosphère, suivie par les observations ChemCam de quatre cibles. Tard dans la journée, la Mastcam a repris les observations de la poussière atmosphérique.

Le 13 novembre (sol 1519), à la fin du le trajet de 32,3 m et comme à l'habitude, les caméras ont imagé le nouvel environnement et la ChemCam a réalisé une observation automatisée AEGIS. Le 14 novembre (sol 1520) il est prévu de concentrer l'imagerie sur des cibles lointaines. La Mastcam réalisera une mosaïque de "Hematite Ridge" dont la position me tourmente , la ChemCam doit effectuer une observation longue distance du Mont Sharp avec le Micro-Imager de la ChemCam (RMI), puis la NavCam se tournera vers l'horizon Nord pour mesurer le niveau de poussières dans l'atmosphère.

Position au 13 novembre (sol 1519) :

Plan plus large qui révèle les larges dunes au Sud.. Le trajet que devra emprunter Curiosity pour éviter ces dunes risque de s'avérer complexe :

HazCam avant – 13 novembre (sol 1519) - Noter la hauteur des gros blocs rocheux entre les roues du rover. Heureusement sa garde au sol de 60 cm suffira à lui permettre de passer sur ces blocs sans encombres ! :

HazCam arrière – 13 novembre (sol 1519) :

NavCam - 13 novembre (sol 1519) :

[IMG]http://img4.hostingpics.net/pics/240197FI1519NAVC.jpg
[/IMG]

Pano de Paul Hammond – 13 novembre (sol 1519) :

Original : http://www.unmannedspaceflight.com/index.php?act=attach&type=post&id=40395

[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 17-11-2016).]

[dg2 2 034]

Quelqu'un peut-il confirmer que si les images de la hazcam arrière sont systématiquement bruitées, c'est à cause d'une plus grande proximité avec les RTG ?

[vaufrègesI3 15 135]

À ma connaissance, c'est un problème qui se manifeste et s'amplifie très progressivement depuis 2013. Mais perso, dans les multiples sites que je consulte pour tenir la chronique de Curiosity, je n'ai jamais lu aucun commentaire sur le sujet.

Les deux paires de caméras HazCams arrière (une paire de sauvegarde connectée à l'ordinateur A – le B étant actuellement le seul utilisé) sont situées à 78 cm du sol et de gauche à droite du rover. Chaque Hazcam se compose d'une tête de détecteur et d'une boîte électronique. La tête du détecteur contient un ensemble de lentilles optiques et un détecteur de dispositif à couplage de charge (CCD). La boîte électronique contient le pilote CCD, le convertisseur analogique/numérique 12 bits (ADC), l'électronique de l'appareil et une résistance chauffante (3,5 w) qui maintient la boîte au-dessus de la température minimale de fonctionnement de 218 K.

L'origine de ce bruit peut avoir d'autres causes que le rayonnement du MMRTG. Les isotopes du plutonium 238 sont uniquement émetteurs de rayons alpha qui ont du mal à franchir la moindre barrière (comme la peau). Dans ces conditions, il me paraît douteux qu'ils puissent créer des désordres dans l'électronique des HazCams.. mais bon, faut voir.

[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 15-11-2016).]

[vaufrègesI3 15 135]

Curiosity approche de son prochain site de forage.
Le 15 novembre (sol 1521) Curiosity a parcouru environ 11 mètres direction Est Sud-Est..
Le travail prévu sur deux sols (1521/1522) commence avec plusieurs observations ChemCam pour évaluer la chimie du substrat rocheux local et des veines. Il est également prévu d'acquérir une mosaïque longue distance ChemCam RMI pour examiner les couches érodées de mesas à l'Ouest de "Peace Vallis" sur les remparts Nord. Puis Curiosity va acquérir des images Mastcam pour documenter les cibles ChemCam ainsi que pour évaluer la stratification exposée dans les affleurements proches. Puis plusieurs images Navcam seront réalisées pour rechercher des "dust devils" et surveiller l'activité des nuages. Dans l'après-midi, Curiosity va acquérir une observation ChemCam AEGIS. Au petit matin du 16 novembre (sol 1522) , Curiosity effectuera quelques observations de surveillance environnementale pour évaluer l'opacité atmosphérique et pour rechercher des nuages.

Position au 15 novembre (sol 1521) – Phil Stooke :

HazCam avant – 15 novembre (sol 1521) :

NavCam – 15 novembre (sol 1521) :

Pano de Paul Hammond - 15 novembre (sol 1521) :

Original : http://www.unmannedspaceflight.com/index.php?act=attach&type=post&id=40401

Gif mettant parfaitement en évidence l'action du vent sur deux sols (1519/1520)- Paul Hammond :

[brizhell 2 630]

Un commentaire de technicien en passant, le dernier GIF montre que le bruit sur les images reste fixe (ce sont les mêmes "points chaud", ou "pixels morts" du CCD que l'on voit au sol 1519 et 1520).
Autrement dit, C'est vraissemblablement le vieillissement de la matrice CCD elle même qui doit être la cause de ce bruit, plutot que les impacts aléatoires des particules issues du RTG.
Maintenant quelle est la part de ces particules sur ce vieillissement ? Intuitivement, les autres caméras devraient aussi avoir un taux d'apparition de bruit conséquent.
Ils ont peut être monté par erreur une matrice "grade engineering" au lieu d'un composant plus cher

[vaufrègesI3 15 135]

"..le dernier GIF montre que le bruit sur les images reste fixe"

Bon sang, mais c'est bien sûr !
Bien vu Bernard ! ..

Bizarre quand même que seules les HazCams soient concernées.. bon, il est clair qu'ils n'ont pas beaucoup investi sur ces caméras dites "d'évitement de danger", ce sont les mêmes que celles équipant les MER. Elles n'ont pas vocation à faire autre chose que des images dites "techniques", cad voir ce qui se passe immédiatement devant ou derrière..

[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 18-11-2016).]

[vaufrègesI3 15 135]

Affleurements rocheux remarquables sur la zone atteinte le 15 novembre (sol 1521) - mosaïques et images couleur MastCam. Noter l'extraordinaire finesse du sable noir, semblable à un fluide.
Un affleurement plus foncé appelé "Sutton Island" sera étudié les 17 et 18 novembre (sols 1523/1524). Il est situé au milieu de l'image panoramique ci-dessous :

Gros plans rapprochés :

[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 18-11-2016).]