Fourmi103

Actualités de Curiosity - 2013

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Une très belle mesa MichelR .. On la voit très bien plus haut sur les cartes 3D de Sean Doran.


Le 31 janvier 2017 (sol 1596) Curiosity a roulé plus au sud-ouest sur environ 26 mètres, puis a imagé son environnement pour le contexte et le ciblage, y compris un cadre Navcam supérieur pour se préparer à l'imagerie de "Ireson Hill". Le 1er février (sol 1597) a été consacré à la surveillance de l'environnement, avec des observations Mastcam et Navcam pour évaluer la poussière dans l'atmosphère.

Sinon l'équipe ChemCam du rover poursuit ses activités de récupération avec le déclenchement du faisceau laser sur la cible d'étalonnage en titane. Pour sa calibration, ChemCam dispose de plusieurs cibles : Les quatre premières sont des verres, la cinquième est en graphite, les quatre suivantes sont composées de céramiques, et la dernière est une plaque de titane
Toujours aucune info concernant le système de forage.


Position au 31 janvier 2017 (sol 1596) :



HAZCAM AVANT - 31 janvier (sol 1596) : :



NAVCAM - 31 janvier (sol 1596) :



Pano de Paul Hammond – 31 janvier (sol 1596) :

[/URL]


Pano de Sean Doran – 31 janvier (sol 1596) :

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Bonsoir,

Dans le dernier article d'Emily sur le Planetary Blog, une analyse assez approfondie du problème de forage que connait Curiosity.

On peut sans doute compter sur Vaufy pour nous commenter et développer ces infos (si nécessaire).
http://www.planetary.org/blogs/emily-lakdawalla/2017/02031109-curiosity-update-sols-1548-1599.html

En espérant que cela apporte quelques éléments sur les explications ayant déjà été données.

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Salut Huitzy', super, merci ! .

Rien de vraiment nouveau concernant le système de forage, mais le compte rendu d'Emily apporte en effet quelques précisions utiles permettant de faire un petit récapitulatif de la situation en reprenant tout au partie du texte et en y ajoutant quelques données :

Depuis le premier décembre 2016 et la tentative de forage à "Précipice", Curiosity n'est plus en mesure de forer. Le problème, probablement un frein bloqué sur le mécanisme d'extension du foret, est grave. "Il y a de l'inquiétude, explique Ashwin Vasavada, membre de l'équipe scientifique du rover. Mais le foret répond toujours par intermittence. "Nous ne sommes pas dans une situation où il est complètement mort."
Pas vraiment rassurant..

Le système de forage dépend de trois moteurs : L'un fait tourner le foret. Un autre entraîne le mécanisme de percussion. Enfin, un troisième entraine le mécanisme qui déplace verticalement l'ensemble foret, porte foret, et composants de percussion le long d'un ensemble de rails linéaires pour faire avancer le foret dans le sol.
Les problèmes de court-circuit antérieurs impliquaient le mécanisme de percussion, et à "Precipice" l'équipe se préparait à essayer le forage en rotation seulement, sans la percussion, ce qui aurait pu être possible en raison de la présence dans le cratère Gale de roches généralement assez tendres.

Le forage ne nécessite pas seulement de libérer le frein "de temps à autre". Le frein fonctionne plusieurs dizaines de fois pendant le forage lorsqu'il se désengage en permettant l'avancement de l'ensemble foret et porte foret d'un ou deux millimètres afin que le foret pénètre lentement dans la roche. Ensuite, chaque fois que le foret est avancé, le mécanisme doit le maintenir à sa nouvelle position. Lorsque l'alimentation du frein est mise hors tension le frein est actif, et le foret est maintenu à sa position. Ce qui signifie que lorsque l'alimentation électrique est appliquée à nouveau, le frein se désengage et le foret est autorisé à se déplacer.

Côté électrique, ce frein possède des bobines redondantes, chacune capable de le libérer, et alimentées par des mécanismes séparés.. câblés séparément.
En d'autres termes, si l'un des systèmes de désengagement de frein échoue, il y a un déclencheur de frein de secours. Malheureusement, essayer d'utiliser le système de secours n'a pas suffi à résoudre le problème : Le même blocage intermittent se produit avec l'utilisation des deux déclencheurs. C'est l'une des raisons pour lesquelles ils soupçonnent qu'un débris quelconque est inséré profondément dans le mécanisme.
Ils ont même essayé de solliciter l'action de désengagement du frein habituel avec celui de secours, les deux ensemble. Ce dernier semble aider un peu, mais le problème demeure intermittent. Ashwin Vasavada a déclaré : "Nous vérifions également d'autres variables, comme d'autres détails sur la façon dont les freins sont commandés, la façon dont la motorisation démarre, et si il existe une dépendance avec ce que le rover fait, ou a fait récemment. Un modèle cohérent a émergé qui pointe vers une méthode à utiliser pendant le forage. C'est ce type de travail qui est en cours. Vous pouvez être sûr que l'équipe travaille dur pour caractériser le comportement du système de forage et déterminer une façon fiable de l'utiliser pendant le forage."

C'est un problème sérieux, et il ne sera probablement pas résolu rapidement. Mais par ailleurs le fait que le frein réagisse parfois normalement aux commandes est une bonne raison d'être optimiste quant à la possibilité de trouver une solution.
Ils ne seront en mesure de forer que jusqu'à ce qu'ils puissent être raisonnablement sûrs que le foret puisse fonctionner jusqu'au bout - ou au moins à une profondeur suffisante pour recueillir un échantillon, soit à plus de 2 centimètres dans la roche.

Le rover s'approche maintenant d'une nouvelle bande de dunes de sable actives, différentes de celles explorées plus au nord du champ de "dunes de Bagnold", et ils prévoient de passer plusieurs semaines à étudier ces dunes en utilisant le seul outil disponible pour continuer à alimenter les labos CheMin et SAM : La pelle .. pour échantillonner et distribuer du sable aux labos. Le temps passé sur les dunes de sable permettra aux ingénieurs de passer encore du temps à dépanner le foret.


Deux autres problèmes se sont posés récemment : Un moins sérieux, un autre plus.

ChemCam a été "malade" et donc on inutilisable depuis le 20 janvier 2017, mais les contrôles en cours se déroulent bien. L'équipe s'est efforcée de diagnostiquer le problème et de remettre l'instrument en service normal en peaufinant sa calibration avec la cible d'étalonnage en titane. On peut donc espérer que ChemCam soit de retour et en action très bientôt.

Le problème le plus grave concerne les capteurs de vent "REMS". L'un des deux capteurs de vent de "REMS" n'a pas fonctionné depuis le jour de l'atterrissage, probablement atteint par une pierre éjectée par les rétrofusées. Sauf que maintenant l'autre capteur semble être HS également. L'équipe a pris des images des capteurs REMS avec MAHLI sur le sol 1572 et ils ne montrent aucun signe évident de dommages physiques. Donc, ce qui ne va pas avec le capteur de vent est loin d'être clair, malheureusement. Il est super malheureux que cet échec ait eu lieu avant qu'ils aient fini de travailler dans le domaine des dunes de Bagnold où les vents semblent particulièrement actifs, surtout au niveau du sol.

Par ailleurs on apprend que [b]la puissance du MMRTG de Curiosity s'est dégradée à 95 watts (114 au moment de l'atterrissage.

Le générateur MMRTG de Curiosity est d'une puissance initiale d'environ 2000 W thermiques convertis (nominalement) en 120 W électriques par des thermocouples. Le 28 juin 2015 j'indiquais que le générateur produisait "probablement aux environs de 100 W". J'étais dans dans le vrai.
À cette époque, dans son blog, Emily Lakdawalla nous étonnait en nous informant que la puissance de sortie du générateur était bien sûr en déclin et qu'il délivrera à peine 50 W d'ici la fin de 2025, soit vers le sol 4700 ou plus. À ce stade, le rover ne sera même plus en mesure de se "réveiller" !

Dans les spécifications du MMRTG il était prévu qu'il fournisse 120 W en début de mission, et 100 W au bout de.. 14 ans ! Ce qui correspond à peu près à la perte d'énergie due à la désintégration très très lente du combustible, le plutonium 238.

Alors pourquoi 50 W en 2025.. au lieu de plus de 100 W selon les spécifications ?

Petit rappel :

Le générateur nucléaire qui est à bord utilise la chaleur des désintégrations radioactives du plutonium 238 pour produire de l'électricité. Problème : le report de deux ans du tir, prévu en 2009, a diminué les capacités initialement prévues car le plutonium n'a pas été remplacé, il a donc perdu deux ans de désintégrations... pour rien.
C'était déjà pas terrible, mais... re-problème : en mesurant la quantité d'électricité produite, les ingénieurs se sont rendus compte qu'elle avait diminué plus que calculé en fonction du "vieillissement" du plutonium. Autrement dit la conversion de la chaleur en électricité n'a pas le rendement prévu. A noter que la capacité énergétique du plutonium 238 ne diminue que de 0,787 % par an.. Par exemple, 23 ans après cette capacité n'aura diminué que de 16,6%, soit 83,4% de sa production initiale. On a donc bien un problème de rendement des thermocouples.
Tous les thermocouples utilisés pour convertir l'énergie thermique en énergie électrique se dégradent.. Rien de surprenant.. Sauf que les nouveaux modèles de thermocouples du MMRTG de Curiosity, à base de nouveaux matériaux thermoélectriques en "tellurure de plomb/tellurures d'antimoine, de germanium et d'argent" (PbTe/TAGS en anglais), au lieu des anciens composants "silicium-germanium".. semblent malheureusement se dégrader bien plus vite que prévu.

[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 04-02-2017).]

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Le parcours du 3 février 2017(sol 1598) s'est bien passé, et Curiosity a roulé ~ 28 m au Sud-Ouest, offrant une belle vue de "Ireson Hill". La caméra MAHLI et le spectro APXS étudieront le substrat rocheux local typique avec une stratification exposée. Puis ChemCam poursuivra ses activités de récupération et de calibration avec une observation RMI de la cible d'étalonnage en titane (voir photo plus bas). La Mastcam sera utilisée pour acquérir une grande mosaïque de "Ireson Hill" afin de caractériser les variations de couleurs exposées sur le côté Sud de cette fonctionnalité. L'équipe a également planifié une mosaïque Mastcam d'un affleurement nommé "Allsbury" pour documenter la cible et les modèles de fracture, ainsi qu'une Mastcam tau pour caractériser l'opacité atmosphérique. Le 4 janvier 2017 (sol 1599) est consacré à la surveillance environnementale et à une mesure SAM de l'atmosphère.


Position de Curiosity au 3 février (sol 1598) :


HAZCAM AVANT - 4 février (sol 1599) :


NAVCAM du 3 février (sol 1598) :


Panos de Sean Doran – 3 février 2017 (sol 1598) :



Image RMI des impacts lasers sur la cible d'étalonnage en titane - 3 février 2017 (sol 1598) :


MASTCAM - 3 février 2017 (sol 1598) :


Une roche très curieuse (cerclée de rouge)


Chaos de roches sur les pentes d'"Hireson Hill" :





[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 05-02-2017).]

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Curiosity à la plage..

Le 6 février 2017 (sol 1601) le rover a parcouru environ 20 mètres pour s'approcher d'une nouvelle bande de dunes actives, morphologiquement différentes de celles explorées plus au nord du champ de "dunes de Bagnold". La vue de ces fines rides de sable noir est tout à fait extraordinaire, exactement comme si elles avaient été formées sous un courant d'eau.
Comme indiqué plus haut (message du 4 février 2017) ils prévoient de passer plusieurs semaines à étudier ces dunes en utilisant la pelle pour alimenter les labos CheMin et SAM. Curiosity s'est avancé un peu dans le sable, mais garde au moins quatre de ses six roues sur les roches. Avant d'aller plus loin au Sud, le temps passé sur les dunes de sable permettra aux ingénieurs de passer encore du temps à affiner le diagnostic et la méthode pour dépanner le système de forage. Il est prévu également une mosaïque Mastcam 360 degrés du site, puis Curiosity devait se réveiller tôt le 7 février (sol 1602) pour une série d'observations environnementales.


"sable, sable, sable, incassable
la barrière semble infranchissable,
obsession de la beauté impérissable,
saisir l’insaisissable
tu cherches, artiste inlassable
et intarissable,
tu cherches l’adjectif
dans les dictionnaires
et tu n’en trouves aucun
qui ne soit passable."


Position au 6 février (sol 1601) :


IMAGES DU 6 FÉVRIER (SOL 1601)


HAZCAM Avant :



HAZCAM Arrière :


NAVCAM :






Pano de Damia Bouic – 6 février (sol 1601) :

ORIGINAL : http://www.db-prods.net/marsroversimages/Curiosity/2017/Sol1601_pano.jpg

[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 07-02-2017).]

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Waouh!!! Ces dernières images sont superbes. Ces 2 motifs ou vagues perpendiculaires sont surprenantes !
Que va faire le rover ensuite ? Marche arrière puis route au Sud ?

En tout cas, merci
Thierry

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Ils tiennent absolument à risquer d'enliser leur rover ?!!!... Quelle est la justification scientifique de ce parcours ?

[Ce message a été modifié par Kaptain (Édité le 07-02-2017).]

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Thierry REMY > "Que va faire le rover ensuite ? Marche arrière puis route au Sud ?"

Bonsoir Thierry,

Oui marche arrière bien sûr. Là ou est positionné le rover, au milieu des dunes, c'est une impasse totale.
Il devra donc rebrousser chemin sur près de 100 mètres pour reprendre sa route vers Sharp en empruntant le seul chemin possible au Sud Est : Un "couloir" d'affleurements rocheux entre les dunes.

Kaptain > "Ils tiennent absolument à risquer d'enliser leur rover ?!!!... Quelle est la justification scientifique de ce parcours ? "

Bonsoir Kaptain,

T'énerves pas , ici les pilotes du rover ne prennent aucun risque. Souviens-toi, ils font exactement la même chose qu'en janvier 2016 dans les "dunes de Bagnold" plus au Nord, à "Namib Dune", où déjà deux ou trois roues s'étaient aventurées quelque peu dans le sable pour pouvoir y barboter en effectuant des prélèvements d'échantillons (voir page 45).

À cette occasion ils avaient même réalisé un selfie – 19 janvier 2016 (sol 1228) :



Quant à l'intérêt scientifique d'échantillonner à nouveau le sable de ces dunes, j'imagine qu'il est assez limité... En toute rigueur, on ne devrait pas trouver quelque chose de très différent de "Namib".
Sauf qu'ils prévoient d'y passer "plusieurs semaines"... Pourquoi ?..

Pour être clair, il faut bien comprendre que les scientifiques de la mission ne souhaitent pas continuer la progression à travers le stratigraphie du lac antique sans pouvoir effectuer des forages réguliers tous les 25 à 50 mètres de gain en altitude (comme ils l'ont fait jusqu'ici). Ils préfèrent attendre qu'une solution fiable soit enfin trouvée pour l'utilisation de la foreuse.
Et cette solution pourrait mettre du temps à venir..

Par ailleurs, pourquoi avoir fourré Curiosity dans ce cul de sac ? :

Emily Lakdawalla évoque deux contraintes : Pour profiter au mieux de l'ensoleillement et donc de la visibilité de la zone de travail sur toute une journée, en cette période de l'année il fallait que le rover s'oriente au Sud-Est. D'autre part cette orientation optimise l'utilisation de l'antenne HGA (Antenne à gain élevé) pour les communications directes avec la Terre.

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Traduit de :
http://mars.jpl.nasa.gov/news/2017/nasas-curiosity-rover-sharpens-paradox-of-ancient-mars&s=2

Curiosity rend plus aigu le paradoxe du climat ancien de Mars


- Les résultats de Curiosity s'ajoutent à un puzzle sur la Mars antique parce que les mêmes roches qui indiquent qu'un lac était présent indiquent également qu'il y avait très peu de dioxyde de carbone dans l'air pour aider à garder un lac dégelé.
 - Aucun carbonate n'a été trouvé dans les échantillons de roche analysés par Curiosity.
 - Une nouvelle étude calcule la quantité de dioxyde de carbone qui aurait pu être dans l'atmosphère ancienne sans que le carbonate soit détecté par le rover: pas grand-chose.


Concernant Mars, les scientifiques sont confrontés à un problème. De nombreuses preuves indiquent que l'ancienne Mars était parfois humide, l'eau coulant et s'accumulant à la surface de la planète. Pourtant, le soleil antique était environ un tiers moins chaud, et les modélisateurs de climat luttent pour produire des scénarios qui permette à la surface de Mars d'être assez chaude pour maintenir l'eau à l'état liquide.

La théorie privilégiée dans ce cadre est la présence d'une atmosphère de dioxyde de carbone plus épaisse formant une couverture de gaz à effet de serre aidant à réchauffer la surface de l'ancienne Mars. Cependant, selon une nouvelle analyse des données de Curiosity, il y a environ 3,5 milliards d'années Mars avait trop peu de dioxyde de carbone pour que l'effet de serre puisse suffire à dégeler de la glace d'eau.

Le même socle rocheux martien dans lequel Curiosity a trouvé des sédiments d'un lac ancien où les microbes pourraient avoir prospéré est la source d'éléments nouveaux ajoutant au dilemme : Comment un tel lac a-t-il pu exister ? Curiosity n'a pas détecté de minéraux carbonatés dans les analyses d'échantillons du substrat rocheux. La nouvelle analyse conclut que l'absence de carbonates dans ce substrat rocheux signifie que l'atmosphère de Mars lorsque le lac existait - il y a environ 3,5 milliards d'années - ne pouvait pas avoir beaucoup de dioxyde de carbone.

"Nous avons été particulièrement frappés par l'absence de minéraux carbonatés dans les roches sédimentaires que le rover a examiné", a déclaré Thomas Bristow, du centre de recherche Ames de la NASA, à Moffett Field, en Californie. "Il serait vraiment difficile d'obtenir de l'eau liquide même s'il y avait cent fois plus de dioxyde de carbone dans l'atmosphère que ce qu'ont révélé les minéraux détectés dans ces roches ." Bristow est chercheur principal pour l'instrument de chimie et de minéralogie (CheMin) et principal auteur de l'étude publiée cette semaine dans les actes de la National Academy of Science.

Curiosity n'a pas fait de détection de carbonates dans les roches échantillonnées dans le lit du lac depuis qu'il a atterri à Gale Crater en 2012. CheMin peut identifier le carbonate s'il ne représente que quelques pour cent de la roche. La nouvelle analyse de Bristow et de 13 co-auteurs calcule la quantité maximale de dioxyde de carbone qui aurait pu être présente, en cohérence avec cette absence de détection de carbonate.

Dans l'eau, le dioxyde de carbone se combine avec des ions chargés positivement tels que le magnésium et le fer pour former des minéraux carbonatés. D'autres minéraux dans les mêmes roches indiquent que ces ions étaient facilement disponibles. Les autres minéraux, tels que la magnétite et les minéraux argileux, fournissent également des preuves que les conditions suivantes ne sont jamais devenues si acides que les carbonates se seraient dissous, comme ils le peuvent dans les eaux souterraines acides.

Le dilemme se construit depuis des années: Aux facteurs qui affectent les températures de surface - principalement l'énergie reçue du jeune soleil et la couverture fournie par l'atmosphère de la planète - s'ajoute un décalage avec des preuves de présence de réseaux fluviaux et de lacs sur l'ancienne Mars. Des indices tels que les rapports isotopiques dans l'atmosphère martienne d'aujourd'hui indiquent que la planète a autrefois connu une atmosphère beaucoup plus dense que maintenant. Pourtant, les modèles théoriques du climat martien ancien luttent pour produire des conditions qui permettraient l'eau liquide sur la surface martienne pendant des millions d'années. Un modèle qui marche propose une épaisse atmosphère de dioxyde de carbone contenant également de l'hydrogène moléculaire. Cependant, la façon dont une telle atmosphère serait générée et maintenue est controversée.

La nouvelle étude complique le puzzle en considérant un lieu et un moment particulier et un contrôle in-situ de la présence de carbonates dans les sédiments d'un lac existant environ un milliard d'années après que la planète se soit formée.

Au cours des deux dernières décennies, les chercheurs ont utilisé des spectromètres sur les orbiteurs martiens à la recherche de carbonates qui auraient pu résulter d'une époque précoce de dioxyde de carbone plus abondante. Ils en ont trouvé beaucoup moins que prévu.

"C'était un mystère de comprendre pourquoi il n'a pas été détecté beaucoup de carbonate vu de l'orbite", a déclaré Bristow. "Vous pourriez sortir du dilemme en disant que les carbonates peuvent toujours être là, mais nous ne pouvons pas les voir de l'orbite parce qu'ils sont couverts de poussière, ou enterrés, ou que nous ne les cherchons pas au bon endroit. Les résultats de Curiosity amplifient le paradoxe: c'est la première fois que nous vérifions les carbonates au sol dans une roche que nous savons formée à partir de sédiments déposés sous l'eau.

La nouvelle analyse conclut que pas plus de quelques dizaines de millibars de dioxyde de carbone pourraient avoir été présents lorsque le lac existait, sinon il aurait produit suffisamment de carbonate pour que le labo CheMin de Curiosity puisse le détecter. Un millibar est un un millième de la pression de l'air au niveau de la mer sur Terre. L'atmosphère actuelle de Mars est inférieure à 10 millibars et et elle est composée à environ 95 pour cent de dioxyde de carbone.

[i]"Cette analyse s'inscrit dans le cadre de nombreuses études théoriques indiquant que la surface de Mars n'était pas assez chaude pour permettre à l'eau d'y être liquide", a déclaré Robert Haberle, Mars-climat scientifique à la NASA Ames et co-auteur de l'étude. "C'est vraiment un casse-tête pour moi."

Les chercheurs évaluent plusieurs idées sur la façon de concilier le dilemme.

"Certains pensent que peut-être le lac n'était pas un corps couvert d'eau liquide. Peut-être qu'il était liquide mais couvert de glace", a déclaré Haberle. "Vous pourriez toujours obtenir des sédiments qui s'accumulent dans le lit du lac si la glace n'était pas trop épaisse."

Un inconvénient à cette explication est que l'équipe du rover a cherché et n'a pas trouvé à « Gale Crater » d'éléments qui attestent la présence de lacs couverts de glace, tels que de grandes fissures profondes appelées « coins de glace », ou «dropstones», qui s’incrustent dans les sédiments tendres du lit du lac.

Si les lacs n'ont pas été gelés, le puzzle est rendu plus difficile par la nouvelle analyse du fait de ce que l'absence d'une détection de carbonate par Curiosity implique sur l'atmosphère martienne ancienne.

«La traversée de Curiosity à travers les lits, les deltas et les centaines de mètres verticaux de boue déposée dans les anciens lacs appelle à un système hydrologique vigoureux fournissant l'eau et les sédiments pour créer les roches que nous trouvons», a déclaré Ashwin Vasavada . "Le dioxyde de carbone, mélangé avec d'autres gaz comme l'hydrogène, a été le principal candidat à l'influence du réchauffement nécessaire à un tel système. Ce résultat surprenant semblerait le sortir de la course".

Lorsque deux éléments de preuves scientifiques apparaissent irréconciliables, la scène peut être mise en avant pour comprendre pourquoi elles ne le sont pas. La mission Curiosity poursuit ses investigations sur les anciennes conditions environnementales sur Mars.

Cette mosaïque d'images de la Mastcam de Curiosity montre les éléments géologiques de la formation de la "baie de Yellowknife" où Curiosity a foré en premier avec les cibles appelées "Sheepbed", "John Klein" et "Cumberland". Ces roches recèlent des dépôts superposés de lacs et de ruisseaux anciens. Les rochers ont été exposés il y a "seulement" environ 70 millions d'années par l'érosion éolienne des couches sus-jacentes.

La scène est une partie d'une mosaïque de 111 images acquise au cours de la 137e journée martienne, ou sol (24 décembre 2012). Les contreforts du mont Sharp sont visibles dans la distance, en haut à gauche, au sud-ouest de la position de la caméra :

[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 09-02-2017).]

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l'absence de dioxyde de carbone ne permettait pas un effet de serre suffisant pour capter suffisamment d'énergie externe.
Mais il y a 3,5 milliards d'années la planète ne pouvait-elle pas générer encore assez d'énergie interne ?

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Concernant la chaleur interne de Mars, on croit savoir qu'au début de son histoire les mouvements convectifs ont été concentrés vers l'hémisphère nord. En conséquence, la croûte martienne au-dessus des panaches de convection s'est amincie et l'hémisphère nord s'est abaissé par rapport à l'hémisphère sud. A cause de ce flux de chaleur, l'hémisphère nord a mis plus longtemps à refroidir que l'hémisphère sud, ce dernier ayant donc pu former plus de croûte.
L'arrivée d'une grande quantité de chaleur a du faire fondre de grandes quantités de glace enfouies dans le sous-sol. L'eau liquide a ensuite emprunté des fissures et des failles pour venir s'épancher en surface et s'ajouter à celle collectée par les chenaux. La pente existant entre le Sud et le Nord a permis la formation de chenaux d'écoulements et a autorisé le drainage de vastes quantités d'eau qui se sont accumulées dans la cuvette nordique.

Au final, le volume d'eau a peut être été suffisant pour donner naissance à un véritable océan. La chaleur a du également libérer d'importantes quantités de gaz initialement piégés dans la croûte martienne et le dégazage a du sensiblement augmenter la densité de l'atmosphère. Sachant que le volcanisme de Mars et son dégazage intensif serait apparu aussi il y a près de quatre milliards d'années à la fin du Noachien après le grand bombardement tardif, et qu'il aurait connu son intensité maximale à l'Hespérien entre -3,7 et -3,2 milliards d'années.

Tous ces épisodes ont donc pu correspondre à une période pendant laquelle Mars possédait une atmosphère plus épaisse et donc une pression atmosphérique suffisante pour que l'eau demeure liquide... à condition que cette atmosphère comporte assez de gaz à effet de serre (principalement le CO2) pour que les températures de surface permettent à l'eau de ne pas geler.. pendant des millions d'années.

Sauf que les multiples analyses du substrat rocheux de cette période par le labo de minéralogie de Curiosity confirment formellement in-situ ce que les spectros des sondes en orbite avaient déjà constaté : L'absence de carbonates ! Ce qui signifie que l'atmosphère de Mars - lorsque par exemple le(s) lac(s) du cratère Gale existai(en)t il y a environ 3,5 milliards d'années - recelait peu de dioxyde de carbone et ne pouvait donc pas créer un effet de serre assez efficace pour que les températures de surface permettent à l'eau d'être liquide.

Conclusion : Sachant que les fleuves, les lacs, voire les océans ont existé à cette époque, il existe donc un paramètre fondamental de l'histoire de Mars que nous ignorons encore aujourd'hui.

[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 10-02-2017).]

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Surprise !

Aujourd'hui 9 février (sol 1604) Curiosity a fait demi-tour en roulant environ 47 mètres au Nord-Est, soit approximativement jusqu'à sa position du sol 1596 (31 janvier 2017).

Ce n'était absolument pas prévu, en tout cas pas aussi tôt. Il était envisagé de stationner sur l'emplacement précédent plusieurs semaines. Affaire à suivre donc, avec les infos de l'équipe du rover, la carte du parcours et les images...

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Bonsoir Daniel,

Pour en revenir à ton post traitant du paradoxe d'un faible taux de CO2 dans l'ancienne atmosphère martienne :

"Conclusion : Sachant que les fleuves, les lacs, voire les océans ont existé à cette époque, il existe donc un paramètre fondamental de l'histoire de Mars que nous ignorons encore aujourd'hui."

Il me semble avoir lu récemment un article commentant les résultats préliminaires de MAVEN et qui apporteraient quelques crédits au fait que cette ancienne atmosphère pu être substancielement plus riche en méthane qu' on aurait pu le supposer. Ce pourrait être une hypothèse à creuser...

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Bonsoir Huitzi'

Je n'ai pas eu connaissance de l'article concernant les résultats de Maven sur ce sujet, mais j'avais lu récemment l'hypothèse ci-dessous. Elle pose beaucoup de questions, mais c'est peut-être l'une des pistes à creuser.

http://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/planete-mars-mars-methane-serait-origine-climat-doux-humide-jeunesse-65452/

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Oui, il s'agit bien de cela.
J'avais cependant mélangé cet article à un autre concernant spécifiquement l'érosion atmosphérique de Mars étudiée par MAVEN.
Merci d'avoir recadré les choses.

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OK Huitzi', en tout cas espérons que TGO nous apporte quelques lumières sur ce problème, entre autres. Comme quoi, contrairement à ce qu'on peut lire parfois ici et ailleurs, on est encore bien loin d'avoir tout compris et tout exploré de Mars..

La stratégie adoptée par l'équipe du rover pour étudier ces dunes n'est pas vraiment claire, mais je m'accroche .
Alors que tout indiquait que l'équipe avait choisi l'emplacement du sol 1601 (6 février) comme "point d'ancrage" pour étudier les dunes pendant plusieurs semaines, puis que Curiosity commencait à prendre des images Mahli rapprochées du sable et à réaliser une mosaïque d'images MastCam des dunes.. changement de cap : L'équipe annonce qu'elle a  terminé ses observations à cet endroit !
Le 9 février (sol 1604) Curiosity parcourt environ 50 mètres au Nord Est, revenant peu ou prou sur ses traces pour finir très proche de son emplacement du 31 janvier (sol 1596). L'équipe du rover annonce alors qu'il s'agit du "premier arrêt de la deuxième phase de la campagne des Dunes de Bagnold"(?).. À cet endroit le rover se contente de faire de l'imagerie avec la MastCam pour rechercher les changements dus au vent et toute une série d'images des formations de sable à proximité, puis la caméra RMI de ChemCam examine une cible.

Le 10 février (sol 1605) ils décident de revenir vers "Ireson Hill" afin d'y "examiner de plus près certains aspects de la géologie". Curiosity réalise alors un parcours de 22 mètres au Nord - il s'agit de – je cite : ".. l'étape 2 de cette deuxième campagne d'étude des dunes de Bagnold.". OK, faut suivre .. Bonne nouvelle : Le laser de ChemCam est de retour ! Et en action avec une analyse d'une cible nommée "Carys Mills". La Mastcam prendra une image de la même cible, ainsi qu'une petite mosaïque d'une autre cible.

Ensuite Curiosity devrait continuer à se diriger près du côté Est "d'Ireson Hill", vers des cibles d'intérêt, puis in-fine vers une roche qui pourrait faire partie de la couche supérieure de recouvrement de la mesa.


Position au 10 février (sol 1605) :



HAZCAM AVANT - 10 février (sol 1605) :



MAHLI du 7 février (sol 1602) Gros plan sur le sable :

Images du 9 février (sol 1604) : Avant de rebrousser chemin Curiosity examine la dune avec son bras robotique et la caméra Mahli :

[/URL]

MASTCAM - 10 février (sol 1605) :

Pano de Paul Hammond – 10 février 2017 (sol 1605) :


ORIGINAL : http://www.unmannedspaceflight.com/index.php?act=attach&type=post&id=40822

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Le 13 février 2017 (sol 1608) Curiosity a roulé sur environ 7 mètres au Nord Ouest afin de s'approcher plus près de "Ireson Hill" et de petites roches sombres qui ont roulé du haut de la mesa. Deux de ces roches sont à portée du bras, mais toutes les deux sont des cibles difficiles. Même le nom choisi pour l'une de ces roches, "Passagassawakeag" , est compliqué. L'autre roche sombre, nommée plus simplement "Perry", est très proche du rover de sorte qu'il existe un risque de collision avec le bras robotique. Par ailleurs, le meilleur moment pour prendre des images MAHLI de ces cibles se situe tard dans l'après-midi, quand ils ne seront pas ombragés par le bras. Mais la dernière chance d'envoyer des données à Terre à temps pour les rendre disponibles pour la planification de demain est située plus tôt dans l'après-midi, ce qui rend difficile l'envoi de toutes les données nécessaires pour éviter une éventuelle mauvaise manœuvre du bras. En conséquence, il a été décidé d'acquérir une image MAHLI unique de "Passagassawakeag" à une distance de sécurité de 5 cm avant la possibilité de communication, et de l'envoyer au cas où la suite complète d'images MAHLI de "Perry" prévue dans l'après-midi ne serait pas réussie. Ainsi ils seront mieux en mesure de planifier les opérations scientifiques "au contact" sur "Perry" le lendemain si nécessaire.

Le plan d'activités du 14 février (sol 1609) doit commencer par l'observation de "Passagassawakeag" par ChemCam et la Mastcam droite, et d'une exposition typique de la "formation Murray" appelée "Spurwink" ainsi qu'un bloc sombre plus éloigné. Ensuite, la Mastcam droite réalisera une mosaïque de la zone de "Perry", des images de roches près du sommet de la mesa suivies d'une mosaïque de son côté droit. Après que toutes les activités de MAHLI aient été accomplies, l'APXS sera placé sur "Perry" pour une paire d'intégrations courtes, puis placé sur "Spurwink" pour une intégration de nuit.


Position au 13 février (sol 1608) :



HAZCAM AVANT - 13 février (sol 1608) :


MASTCAM - 13 février (sol 1608) :


NAVCAM - 13 février (sol 1608) :





Pano de Damia Bouic – 10 février (sol 1605) :



ORIGINAL : http://www.db-prods.net/marsroversimages/Curiosity/2017/Sol1605_Mastcam34.jpg

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Merci Vaufrèges pour les longues et complètes explications (en date du 9) sur le paradoxe de l'absence de carbonates dans les roches analysées par Curiosity, ce qui confirme ce que l'on mesurait depuis l'orbite. Cela va à l'encontre de ce que l'on pensait jusque là sur un effet de serre dû à une épaisse atmosphère riche en dioxyde de carbone.

J'ai lu que l'on envisageait également, pour expliquer des températures autorisant la présence d'eau liquide, une instabilité de l'axe de rotation de la planète Mars. Cette instabilité aurait pu amener son axe de rotation davantage vers la direction du Soleil et exposer ainsi longuement et alternativement chacun ses hémisphères face au Soleil. Qu'en pensez-vous ?

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Salut Géo le curieux .

Pour Mars la période de variation de l'obliquité est double : 120 000 ans et 1,2 millions d'années. Alors que l'obliquité de la Terre, stabilisée par la Lune, ne varie que d'un degré à peine autour de sa position actuelle. En comparaison, l'obliquité martienne oscille entre des valeurs extrêmes (15° à 40°). Sachant que pour de faibles valeurs d'obliquité (15° ou moins), les rayons du Soleil n'atteignent pas les pôles. Mais sur des échelles de temps plus grandes, les variations deviendraient chaotiques et donc impossibles à prévoir. Ainsi, sur la centaine de millions d'années, l'obliquité martienne pourrait varier entre 0° et 60°, ce qui signifie qu'à certains moments, la planète rouge a pu être "couchée" sur son orbite !
Dans le cas d’un axe d’obliquité de plus de 40°, les pôles sont inclinés vers le Soleil et subissent donc une insolation plus forte.

Mais les vallées et les chenaux de débâcles ont très probablement d'autres origines que la fonte des pôles. Sans parler des fleuves, des lacs et des océans : Pour que les températures augmentent suffisamment et que la glace de la calotte polaire produise de l'EAU LIQUIDE en masse, il faudrait qu'elle dégaze (en masse aussi) le CO2 qui y serait piégé, CO2 qui se retrouverait ensuite dans l’atmosphère épaissie avec un effet de serre à l’origine du réchauffement de la surface martienne, et en particulier des pôles.

Sauf que justement, le dilemme reste le même ! : Les orbiteurs et les analyses minéralogiques in situ ne retrouvent pas (ou si peu) dans les roches de traces de carbonate qui pourraient attester de la présence passée d'une atmosphère épaisse de CO2 .

Il existe une hypothèse qui envisage qu'un taux de CO2 élevé dans l'atmosphère martienne aurait eu pour conséquence des pluies très acides capables de dissoudre dans leur grande majorité les roches carbonatées en surface.. et de les déposer en dessous, en profondeur, hors de portée des orbiteurs et des rovers.
Cependant, la dissolution de carbonates par des acides aurait dû libérer de grandes quantités de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, ce qui aurait permis à cette dernière de s'épaissir à nouveau. Or celle-ci demeure ténue, et ne renferme que très peu de CO2...

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Champion MichelR !

Les activités planifiées pour le 14 février (sol 1609) se sont bien passées, et les données de MAHLI indiquent que des images haute résolution de "Perry" ont été acquises avec succès. Les activités du 15 février (sol 1610) commencent par de nouveaux tests de diagnostic du système de forage, puis le bras sera déplacé pour permettre la télédétection par les caméras. ChemCam et Mastcam droite observeront une exposition rocheuse qui montre des variations subtiles de couleur. Lorsque les données du sol 1609 ont été envoyées sur Terre, l'équipe de Mastcam a remarqué qu'une image de la Mastcam droite est ratée à cause de la présence du bras, de sorte que cette activité sera répétée sur le sol 1610 avec le bras hors du champ de la caméra. La Mastcam mesurera également la poussière dans l'atmosphère avant que le rover reprenne la route vers le Sud. Plus tard dans l'après-midi, les Navcam vont rechercher des dust devils et des nuages, et ChemCam va encore acquérir des données d'étalonnage sur les cibles témoins. Les instruments de météo REMS prendront une pause dans la surveillance environnementale habituelle pour une mise à jour du logiciel.

Le 15 février (sol 1610) Curiosity s'est dirigé plein Sud sur environ 22 mètres, revenant sur ses traces pour finir son parcours très proche des arrêts précédents aux sols 1596 et 1604. L'emplacement comporte plusieurs cibles potentielles. En conséquence l'équipe de planification des activités a passé un certain temps à discuter des priorités. Une parcelle de roche foncée nommée "Patch Mountain" a été choisie pour des observations ChemCam, Mastcam droite, et MAHLI. L'imagerie MAHLI a été déplacée après l'observation ChemCam afin que les spots d'impact laser LIBS soient visibles. Une image MAHLI supplémentaire a été ajoutée à la suite complète standard, pour fournir une mosaïque de 3 images à 5 cm de la cible. Ensuite, le rover roulera de nouveau et prendra des images pour permettre de planifier davantage d'activités le 17 février (sol 1612). Juste avant le coucher du soleil, les Navcams vont rechercher des dust devils et les instruments REMS achèveront la deuxième partie de leur mise à jour de logiciel.

Position au 15 février (sol 1610) :



HAZCAM AVANT - 15 février (sol 1610) :



NAVCAM - 15 février (sol 1610) :

Les "cibles potentielles", en particulier "Patch Mountain" probablement située en haut de l'image :


Pano de Paul Hammond – 15 février (sol 1610) :



ORIGINAL : http://www.unmannedspaceflight.com/index.php?act=attach&type=post&id=40861

IMAGES MASTCAM – 14 février (sol 1609) – Gros plans sur les petites roches sombres au pied "d'Ireson Hill".

Il ne semble pas que l'équipe scientifique ait jugé bon d'utiliser le laser Chemcam pour connaître la composition chimique de ces roches (trop petites pour l'APXS). En tout cas, les noms qui leurs sont attribués sont assez "folkloriques"  :


CHEMCAM RMI - 14 février (sol 1609) - Gros plan sur "Wassataquoik" :


[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 16-02-2017).]

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Le dépôt de carbonates CaCO3 (les calcaires) ne dépend pas que de la teneur en CO2 de l'atmosphère. Sur Terre, leur dépôt est très souvent associé à des organismes vivants sans doute absents sur Mars.

Indépendamment de cela, il faut également, en plus du CO2 (généralement d'origine volcanique), des ions calcium pour former des carbonates. Sur Terre ils proviennent essentiellement de l'altération puis du transport par l'eau des roches de surface. L'eau liquide sur Terre est abondante et cette action a pu avoir lieu au cours de milliards d'années. Sans cesse recyclés, par le jeu de la tectonique, du métamorphisme et de l'érosion, les carbonates ainsi créés sont abondants sur Terre. Ils semblent beaucoup plus rares dans les roches très anciennes.

Mars est différent. L'érosion des roches de surface et son altération par l'eau semble y avoir eu une bien moindre ampleur que sur Terre et n'était peut-être qu'épisodique. De même que de nos jours, la planète fut peut-être la plupart du temps gelée avec une atmosphère très sèche. Les traces laissées par les grands fleuves martiens s'apparentent d'avantage à de grandes débâcles glacières qu'à des fleuves permanents. Les cours d'eau qui alimentaient le cratère Gale avaient un bassin versant assez réduit. L'eau, faute d'une altération suffisante de la roche, quand elle était liquide en surface, était alors peut-être trop pauvre en ions calcium, restés piégés dans les minéraux, pour permettre la création et la précipitation de carbonates, même en présence d'une atmosphère riche en CO2. Les rares ions calcium présents dans l'eau ont pu alors s'associer à d'autres éléments et se déposer sous une autre forme que du calcaire CaCO3. Dans des argiles par exemple.

C'est une de mes hypothèses, de mon point de vue, celui d'un géologue.

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Géo le curieux > "..il faut également, en plus du CO2 (généralement d'origine volcanique), des ions calcium pour former des carbonates"

Dans l'eau, le dioxyde de carbone se combine avec des ions chargés positivement tels que le magnésium et le fer pour former des minéraux carbonatés, et ces ions étaient facilement disponibles dans les roches analysées par Curiosity.


Géo le curieux > "Mars est différent. L'érosion des roches de surface et son altération par l'eau semble y avoir eu une bien moindre ampleur que sur Terre et n'était peut-être qu'épisodique"

La période humide de Mars a été suffisamment longue et significative pour former des sulfates, de l'hématite, des argiles.. et des sédiments de centaines de mètres de haut.. De même elle était suffisante pour former les carbonates. Ce n'est pas un point débattu, à ma connaissance.


Géo le curieux > "Les traces laissées par les grands fleuves martiens s'apparentent d'avantage à de grandes débâcles glacières qu'à des fleuves permanents."

Non, avec les moyens d'observation développés depuis 20 ans, aujourd'hui plus personne ne raisonne ainsi. Les chenaux et les vallées de débâcle résultent d'autres phénomènes comme l'impactisme, certains effets du volcanisme, un flux de chaleur sous la croûte martienne capable de faire fondre de façon catastrophique de grandes quantités de glace enfouies dans le sous-sol.. etc.. Des fleuves ont bien existé, avec un flux parfois variables mais réguliers et pendant des durées géologiques, rien à voir avec les débâcles.

[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 16-02-2017).]

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"un flux de chaleur sous la croûte martienne capable de faire fondre de façon catastrophique de grandes quantités de glace enfouies dans le sous-sol", ou liée au volcanisme, engendrant donc des débâcles glaciaires, je suis tout à fait d'accord avec cela et depuis longtemps. De même que ce n'est sans doute pas l'origine de nombreux autres fleuves martiens, en particulier les plus anciens, mais cela n'exclue pas qu'ils aient pu être alimentés en grande partie par la fonte de neiges et de glaces plutôt que par des pluies persistantes. Le problème est d'expliquer l'absence de calcaires, qu'un climat chaud et humide persistant aurait dû contribuer à former, or on n'en a encore jamais détecté. On peut certes les présumer rares et enfouis. C'est le problème sur Mars où les orbiteurs ne détectent que la nature superficielle des terrains souvent masqués de poussières. En attendant la preuve de l'existence de dépôts calcaires, j'émets des hypothèses. Pour les dépôts sulfatés, assez abondants sur Mars, les émissions volcaniques peuvent expliquer l'origine des sulfates. Leur dépôt, selon certains, n'est pas incompatible avec un climat de type glaciaire.

https://hal-lirmm.ccsd.cnrs.fr/UNIV-NANTES-THESES/tel-00762257

Localement, sans généraliser à la Planète, dans le cratère Gale, mon hypothèse est en bon accord avec le fait que les nombreux lacs terrestres alimentés par la fonte de neige, de glacier ou d'inlandsis, renferment des sédiments essentiellement détritiques et argileux, comme ceux rencontrés par Curiosity, et non pas calcaires. Leur absence, dans ce cas, peut s'expliquer ainsi et n'est pas paradoxale.

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