vaufrègesI3

Actualité d'Opportunity (suite)

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Alors pas sûre si troll, mais Opportunity comme Spirit n'ont jamais eut pour ambition de chercher des traces de vie, mais des évidences d'un passé de l'eau liquide sur Mars. Ce qui est sensiblement différent. Et ces deux rovers ont montré que Gusev et Merdiani étaient des endroits où l'eau a pu couler, stagner en certaine abondance.
Donc oui, qui dit eau, peut dire XXX, mais bon… C'est carrément pas systématique

Merci Kaptain

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"La vie est un songe.. merci de l'avoir rêvée" ..

Et pi camembert hein.. t'es nul : Oppy n'est équipé que pour la géologie et la minéralogie.. reprend tout depuis la page 1 du topic précédent !
Pour la biologie et les p'tites bébêtes, voir du côté de Curiosity..

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Ah ben oui Damia, je joue mon gros troll, une fois n'est pas coutume.
Non, moi, j'adore les images que vous nous préparez, encore que ce spectacle commence à me sembler répétitif. Mais j'admire la quantité ainsi que la qualité du boulot. Cela dit, ça fait cher la carte postale...
Non, je voulais juste un peu faire chier en ces temps de disette budgétaire: Franchement, vous deux qui connaissez le sujet sur le bout des doigts, quelles découvertes Oppy, Spirit, et Curiosity ont-ils permises?

[Ce message a été modifié par Kirth (Édité le 14-05-2014).]

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Le truc concernant Spirit, et surtout Opportunity c'est la LONGEVITE de la mission. Ça ne devait pas durer plus de 3 mois, et résultat, plus de 10 après son atterrissage, Opportunity roule encore, transmet des images. La mission a été bien plus que rentabilisée à ce niveau, du jamais vu. Je crois que le coût global des Mars Exploration Rover est de 850 millions de dollars, et ce pour deux rovers. Donc environ 400 millions l'unité. Si on raisonne en terme de durée, ça nous fait 40 millions l'année.

A côté de ça les coût d'entretien de la Station Spatiale Internationale sont exorbitants, et question découvertes spatiales, c'est … le néant, ou presque .

Pour les résultats scientifiques des MER, je pense que Daniel saurait faire un meilleur résumé que moi, il maîtrise bien mieux le sujet que moi. Car moi, sortie de mes images

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De la couleur pour le Sol 3663. Les affleurements rocheux de la crête.


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Kirth > "..quelles découvertes Oppy, Spirit, et Curiosity ont-ils permises?"

Avant tout il conviendrait de remettre en perspective les missions de ces engins et, pour Oppy et Spirit, de les replacer dans le contexte de l'époque de conception et de lancement..
Phoenix mériterait qu'on s'y intéresse aussi.. ainsi que les orbiteurs qui ont joué un rôle très important

Faire un bilan de ces missions ?.. pourquoi pas..
Au moins pour les rovers hein.. faut simplement que je trouve un peu de temps... parce qu'il faut bien le dire Kirth : Les retraités ont une vie sociale très intense... ils n'ont pas l'opportunité de glandouiller un max au bureau ou ailleurs eux !!..


Pour en revenir à Oppy, il est donc à pied d'œuvre pour explorer la crête qui selon MRO présente une caractéristique forte en hydroxyde d'aluminium, ce qui indique souvent la présence d'autres minéraux et en particulier d'argile..

Cette zone vient d'être baptisée "Colin Pillinger", un nom qui devrait dire quelque chose aux "martiens". Le 19 décembre 2003 une espèce de soucoupe nommée "Beagle 2" se détachait de Mars Express pour se poser sur Mars avec ses airbags.. Sauf que "Beagle 2" n'a jamais envoyé le moindre message et qu'on ne sait pas vraiment ce qu'il est advenu de cet engin pour le moins original et ambitieux.. voir ici :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Beagle_2


Colin Pillinger était le concepteur et le grand artisan de ce projet.. Il est décédé le 7 mai 2014..


Quelques images du 19 mai 2014 (sol 3668) :

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Je trouve fascinant que ni Damia ni Daniel ne puissent nous dire "Les rovers ont permis ça, ça et ça !".

En fait, je crois qu'il faut pas se raconter d'histoires : l'immense collection d'informations que l'on a désormais sur Mars, ce sont les satellites qui les ont accumulées. Que l'on songe à l'avalanche de données permises par les Viking Orbiter, par exemple. Alors MGS, MRO...

A côté de ces machines à faire de la science, Oppy, Spirit et Curiosity me donnent l'impression d'être des imprimeurs de cartes postales.


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Super > "Je trouve fascinant que ni Damia ni Daniel ne puissent nous dire "Les rovers ont permis ça, ça et ça !".

Perso ce que je trouverais "fascinant", c'est prétendre faire le bilan des rovers en 3 lignes..
Oui... on peut faire ça en quelques clics sur le web.. bien sûr.

Et s'agissant des MER, il est un peu facile aujourd'hui de persifler sur la maigreur relative de leurs résultats (sachant que leurs objectifs étaient de toute façon assez modestes).. Il faut quand même se souvenir qu'à l'époque les sites d'intérêt sur Mars étaient extrapolés à partir de données purement géo-morphologiques, ce qui s'est malheureusement révélé très peu pertinent.. mais quelque part bien instructif pour la suite..
Il est vrai que la spectro depuis l'orbite a révolutionné notre vision de l'histoire de Mars et de sa géologie, mais aussi que Spirit et Oppy ont participé, en quelque sorte, à "étalonner" ces nouvelles données in-situ..

Ne pas oublier aussi que ces deux rovers ont été d'un apport déterminant pour la technologie de l'exploration robotique sur la surface de Mars.. En définitive ils se sont révélés d'un rapport qualité/résultats/prix vraiment excellent !
Sachant que pour Oppy l'aventure continue..

Tout ça pourrait être assez largement développé ici ... c'est du boulot, et je me demande si vous le méritez...

[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 21-05-2014).]

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La position du rover à "Pillinger Point" au 17 juin (sol 3696).
Les petits carrés blancs désignent les endroits précis où le rover s'est livré à l'étude du terrain (combinaison de RAT, MI,APXS).
Phil Stooke-umsf :



Le 6 juin il a encore connu des problèmes de mémoire flash avec une réinitialisation du système.
Au 11 juin (sol 3690) la production d'énergie était de 660 watts-heures


Images au 17 juin :




Image du 19 juin :


Oppy a travaillé à à la recherche des argiles que l'équipe MER sait être présente ici. Jusqu'à maintenant, ces argiles anciens n'ont pas été mis en évidence. Décrire ces argiles et la façon dont ils sont été formés permettrait de construire une histoire globale du site. La sonde en orbite et son spectro y ont trouvé la signature de la "montmorillonite", une argile minérale du groupe des smectites riche en aluminium et contenant du sodium et du magnésium. Sa formation résulte d'une période plus chaude et plus humide dans l'histoire de la planète il y a 3,8 milliards d'années.

Oppy a apporté sa pierre à l’édifice dans la compréhension du passé de la planète rouge. Un peu avant Curiosity, il a trouvé le premier les argiles in-situ en analysant la roche "Espérance" à Cape York. Pour l'atteindre, le rover a dû traverser le désert des dunes de Meridiani Planum, sur une distance de 11 km. Les données qu’il a envoyé vers la Terre ont permis de développer une image de la planète antique où l’eau liquide coulait en surface. Les argiles analysées par Opportunity auraient été très fortement altérées par une eau au pH relativement neutre. C'est, à ce jour, l'environnement le plus favorable au développement de la vie jamais découvert sur le sol martien. Jusque là, les milieux précédemment analysés présentaient tous des signes d'une eau très acide, ou très saline, donc peu propices à accueillir la vie, en particulier les sulfates acides trouvés précédemment par Opportunity et surtout par Spirit.


Roche "Espérance" : La partie blanche en haut au centre :


Pour analyser la roche "Espérance", les scientifiques avaient utilisé l'outil d'abrasion (RAT) avant de la faire analyser au spectromètre à rayons X afin d'en connaître la composition : aluminium et silice en grande quantité, ainsi que des faibles taux de calcium et de fer, typiques des argiles formées dans des environnements d'eau douce.

Toutefois, les argiles ne sont pas la seule chose nécessaire pour démontrer l'habitabilité. La barre est haute: En bref, une mission doit démontrer la présence de l'eau, et les éléments clés considérés comme les blocs de construction de la vie (y compris le carbone), puis une source d'énergie. Et vous avez besoin de les trouver tous ensemble, et au même instant dans les temps géologiques. À son tour, chacun d'eux doit être caractérisé afin de qualifier un environnement comme ayant été habitable. Appréhender l'habitabilité fait partie d'un vaste continuum d'évaluation environnementale, ce qui explique pourquoi les orbiteurs, atterrisseurs et rovers précédents sont des atouts importants dans ce processus.

[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 22-06-2014).]

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Oppy est toujours à l'oeuvre à "Pillinger Point" tout en se dirigeant vers le sud. Il est à la recherche de tout ce qui peut ajouter de nouvelles connaissances sur le contexte géologique et sur la genèse des différentes smectites présentes ici. Il s'agit d'améliorer la compréhension sur la diversité et les évolution des environnements humides anciens dans la région d'Endeavour.

Le 14 juin le rover a encore subi un de ses nombreux et épisodiques problèmes de mémoire flash. Ils pensent qu'il existe un/des secteurs défectueux dans l'une des puces de mémoire flash, et il y a encore un peu de travail à faire pour savoir exactement où se situent ces secteurs défectueux..
Sachant qu'un reformatage total serait une opération lourde et un peu risquée et que, pour l'heure, ces réinitialisations intempestives sont une gêne mais rien de plus. Les opérateurs du JPL savent récupérer le système assez rapidement..

Au Sol 3703 (24 Juin 2014), la production d'énergie solaire était de 743 watts-heures ..
C'est environ trois quarts de la capacité nominale d'Opportunity, et en tout cas une production supérieure à celle de l'engin lors de son tout premier hiver sur Mars !

A cette date il a parcouru 39,59 km..

Position au sol 3705 (26 juin 2014)
Phil Stooke-umsf :


Vue vers le sud-est et Cape Tribulation à gauche :

Un peu plus à l'est, vers le cratère :

À ce jour, plusieurs équipes Russes et américaines ont convenu que Lunokhod 2 a parcouru 39 km (+ / ​​- environ 100 mètres). Cette distance n'est cependant pas encore officialisée et est toujours considéré comme préliminaire, sachant que l'analyse et le suivi se poursuivent aussi pour la distance parcourue par Oppy.
Bref, les américains attendent l'accord des Russes pour annoncer le record de distance d'Opportunity..

Sachant que la "marmite" Lunokhod 2 a parcouru ses 39 km sur notre satellite en quatre mois.. par des températures pouvant atteindre 150°C au soleil et -150°C à l'ombre, et il y a 41 ans !
A l'actif d'Oppy, ses pérégrinations se sont déroulées sur une planète, donc à des millions de km de la terre, avec une gravité supérieure et un terrain beaucoup plus délicat..

La marmitte :


L'équipe MER attend avec impatience que la neuvième extension de mission pour 2015 soit validée (13 millions de dollars supplémentaires à trouver pour la NASA).. C'est en bonne voie le Congrès ayant alloué une rallonge qui devrait permettre de prolonger certaines missions en bout de course (sauf LRO probablement)..

L'équipe garde en vue la zone la plus attractive depuis que le rover est arrivé à Endeavour en Août 2011, une destination scientifique très attendue située encore à plus de 2 km : "Cape Tribulation" et la zone baptisée "Smectite Valley" qui, selon le spectromètre de MRO (CRISM), hébergerait un filon accessible de trois types différents de minéraux argileux (smectites) très anciens. Il existe plusieurs voies possible pour atteindre cet objectif, mais l'itinéraire exact sera surtout déterminé par les objectifs scientifiques qui peuvent être rencontré en chemin. Sachant que la route la plus directe est celle qui semble être la plus difficile.

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Superbe, et bravo les Soviétiques...

Sinon, scientifiquement, on peut vraiment encore gratter quelque chose, avec Oppy ?
A part la beauté du geste (je suis pour), battre des records (pareil) prouver que le robot est infiniment supérieur à l'homme pour explorer le cosmos (je suis pour aussi), qu'est ce que Oppy peut bien faire de nouveau là-bas ?

En principe, il trouvera pas de vie, si ? C'est Curiosity, qui va découvrir la vie, non ?


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Super > "Sinon, scientifiquement, on peut vraiment encore gratter quelque chose, avec Oppy ?"


Comme je l'ai écrit plus haut, sur un plan purement rationnel on est en droit de se poser la question, d'autant que la moitié des instruments du rover sont H.S et que le rover lui même connait quelques difficultés ... 

Etat des lieux :

-Suite à la tempête de poussière de 2007 le spectromètre infrarouge d'émission thermique (Mini-TES) est H.S.. Il était destiné à étudier la composition minéralogiques des roches et des sols en mesurant le rayonnement naturel infrarouge émis par ces objets (fixé sur le mât, à côté de la caméra panoramique). De nombreux minéraux présentent des bandes d'absorption caractéristiques dans cette partie du spectre, ce qui permet leur identification

- Le spectromètre Mössbauer (destiné à mesurer la présence de minéraux riches en fer tels que les argiles) est inopérant depuis près de trois ans ayant progressivement épuisé sa source radioactive de cobalt (d'une demi-vie de 271 jours) permettant l'émission de rayons gamma. Le rayon émis en retour est porteur de nombreuses informations sur l'échantillon étudié.

- Depuis fin 2005 l'articulation de l'épaule du bras robotique connaît quelques difficultés sérieuses suite à la défaillance de sa motorisation ou/et de sa lubrification pour les mouvements latéraux, ce qui conduit souvent les opérateurs à déplacer le rover lui même latéralement plutôt que le bras... Ce qui est pour le moins délicat. De plus il n'est plus possible de replier le bras totalement pour le placer en position de "repos".

- Dès sa deuxième année de présence sur la surface de Mars, la roue avant droite du rover a commencé à poser des problèmes de surtensions assez mal expliqués (grippage ? lubrification défecteuse ?). Sachant que c'est cette même roue qui s'était bloquée pour Spirit. Depuis toutes ces années, la conduite en marche arrière semble la solution, mais jusqu'à quand ?

- Bref, le dernier instrument valide (hormis le Micro-Imager) c'est le spectromètre Alpha Particle Rayons X (APXS) envoyant des ions énergétiques dans le sol qui émet à son tour des rayons X dont l'énergie est caractéristique de la nature des atomes du sol. Ce détecteur peut ainsi déterminer la composition chimique élémentaire des roches et des sols en termes de silicium, d'oxygène, de fer, ce qui doit mener à la composition minéralogique des cristaux composant la roche, mais de façon beaucoup moins évidente qu'avec l'utilisation du Mini-TES.

- Demeure opérationnel également l'outil d'abrasion des roches (RAT) qui permet d'enlever la poussière et la surface des roches à étudier, sur un diamètre de 4,5 cm et une profondeur de 5 mm, grâce à une meule constituée d'éclats de diamants fixés sur une résine solide. Cet instrument permet d'étudier les roches en évitant les biais liés à la poussière ou à une altération de surface. Il est disposé au bout du bras robotisé.

- Bien que gênée par la poussière qui s'est collée sur l'objectif, la caméra MI (Microscopic Imager) placée sur le bras robotisé, permet encore d'obtenir des gros plans avec une bonne résolution.
Pour tout géologue de terrain et n'importe où, l'usage d'une loupe pour étudier les textures est un outil essentiel. On peut beaucoup apprendre des textures et de l'orientation des couches ou des lits, des relations transversales. On retrouve cette méthode appliquée sur Mars à l'aide des données visibles sur les gros plans de roche fournis par le M.I. : Formes des particules de roche, taille des grains, distribution, le tri des matériaux.. Par exemple, ces informations peuvent aider à comprendre la façon dont les matériaux ont été transporté et formé.

Donc le rover avec le spectro APXS, le MI et le RAT, Oppy n'est pas complètement démuni pour faire de la science. Mais il est limité..

Avant l'envoi des MER sur Mars, les spécialistes étaient à peu près d'accord sur les grandes lignes de l'histoire géologique martienne, mais il n'existait pas de consensus sur le reste : Quelle quantité d'eau était présente à la surface et durant combien de temps, et où cette eau s'est elle échappée ?... L'objectif des rovers était donc d'apporter des données sur cette problématique de l'eau sur Mars.

Sauf que les sites ont été choisi essentiellement sur la base des données géomorphologiques enregistrées par les images des orbiteurs. Le cratère Gusev laissait entrevoir un important réseau fluvial photographié en orbite quelques années plus tôt. Ceci laissant à penser que de l'eau ait pu jadis se déverser dans le cratère où les géologues espèraient découvrir des dépôts sédimentaires.

Les débuts de l'exploration du cratère Gusev par Spirit ont été décevants car aucune preuve évidente de l'action de l'eau n'a été découverte mais une fois les collines Columbia atteintes plusieurs sites ont prouvé que l'eau avait contribué à façonner certaines formations géologiques. Mais ce rôle semble lié à une activité volcanique plutôt qu'à des dépôts marins ou lacustres. Spirit n'a observé dans Gusev que quelques dépôts de sel et des traces de soufre. La forte présence d’olivine, minéral basaltique rapidement altéré par l’eau, semble attester que la zone n’a pas été inondée durablement. Si Gusev a réellement contenu un jour des sédiments aquatiques, alors ils ont été recouverts par des roches volcaniques.

Par ailleurs, il faut se souvenir qu'Opportunity et Spirit ont été construit, lancé, et ont atterri avant que toute argile ait été détecté depuis l'orbite de Mars. Donc, ils n'ont malheureusement pas été conçu pour l'objectif spécifique d'étudier les argiles.

Opportunity s'est posé dans "Meridiani Planum", une région équatoriale où l'on avait détecté d'importantes quantités d'hématite grise, un minerai qui se forme parfois en présence d'eau liquide.
Tout au long de la longue traversée d'Opportunity dans la plaine de Meridiani, le rover a découvert des socles rocheux composés de magnésium , de fer et de calcium, et surtout de sulfates qui indiquent un environnement humide présent il y a plusieurs milliards d'années. Le sulfate de calcium très concentré à Homestake a été produit dans des conditions plus neutres que les conditions sévèrement acides indiqués par les autres dépôts de sulfate observés par Opportunity .
Contrairement aux sulfates (qu'Opportunity a rencontré partout dans la plaine de Méridiani) la formation des argiles découvert à Cape York marque un endroit où l'eau a persisté très longtemps et en quantité. L'autre différence, entre les argiles et les sulfates, c'est que l'eau qui permet la formation des argiles est non acide (là aussi contrairement aux sulfates)
.
On sait que les argiles ont une tendance forte à se lier à d'autres molécules. Ces molécules peuvent inclure des matériaux organiques, et il a été suggéré que les argiles ont peut-être facilité l'origine de la vie sur Terre en offrant des lieux permettant la concentration des molécules organiques, c'est une des raisons pour lesquelles ils sont une si grande priorité pour Curiosity qui sera en mesure d'identifier les molécules organiques d'origine biologique... si elles existent.

Dans mon dernier message plus haut, j'indiquais l'objectif prochain d'Oppy : Une zone très prometteuse repérée depuis l'orbite comme recelant trois types d'argiles (zone baptisée "Smectite Valley").. Elle est distante de plus de 2 km.. Nul ne sait combien de temps sera nécessaire à Oppy pour l'atteindre.. Un an ? Plus ?..

Malgré la perte de certains instruments majeurs, le rover peut-il encore nous apprendre des choses en continuant son exploration ?.. Oui, sans aucun doute.. mais sauf extraordinaire (découverte d'un os ou d'une formation de stromatolithes fossiles) il faut reconnaître que cet apport demeurera désormais très probablement assez limité.

[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 07-07-2014).]

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Au Sol 3710 (1er Juillet 2014) la production d'énergie solaire était au top à 745 watts-heures, et le rover avait parcouru 39,62 km.. il va chatouiller et sans doute atteindre les 40 km d'ici fin juillet/début août.
Il est en bonne santé : Pas de réinitialisation intempestive de son ordi, pas de surtension dans la roue avant droite et l'énergie disponible est largement suffisante..

L'examen de la crête "Murray Ridge" continue mais arrive maintenant à son terme..
Le parcours vers "Smectite Valley" à 2 km au sud n'est pas encore défini, mais il semble que l'option choisie soit de suivre la crête..

Position au sol 3719 (9 juillet) :





En tout cas Oppy évolue actuellement dans un environnement plutôt spectaculaire :


Panos sol 3719 (9 juillet) :


http://www.unmannedspaceflight.com/index.php?act=attach&type=post&id=33206


Vers Cape Tribulation :


http://www.unmannedspaceflight.com/index.php?act=attach&type=post&id=33207

Des roches blanchâtres (9 juillet) :




Noter la propreté des panneaux solaires :


Une structure étonnante :




Il est donc possible que le rover suive cette crête, mais il faudra pas mal grimper plus loin :


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quote:
Le record a été battu ! La NASA a annoncé que son robot Opportunity est devenu l'engin ayant roulé le plus sur une surface extraterrestre. Le robot avait été lancé en 2004. Il aurait parcouru une quarantaine de kilomètres selon la NASA. Le précédent record était l'apanage du robot Lunokhod 2, lancé par l'Union soviétique sur la Lune en 1973. Ce dernier avait parcouru 39 kilomètres en moins de 5 mois.

Le travail d'Opportunity est remarquable si l'on considère qu'il ne devait à la base rouler que sur 1 kilomètre et qu'il n'a pas été conçu pour de telles distances" a expliqué John Callas, du Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la Nasa, à Pasadena, en Californie.


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En effet Kaptain..
Plus haut (le 12 juillet) je notais "il va chatouiller et sans doute atteindre les 40 km d'ici fin juillet/début août"..

En fait il a atteint les 40 km dès le 22 juillet au Sol 3730 (40,13 km exactement)..

Je pense que la Nasa a un peu hésité avant d'annoncer ce record, car la distance initiale du Lunokhod (42 km) "recalculée" à 39 km sur la base des images de LRO... n'est pas encore officielle !..

En effet j'écrivais plus haut : "À ce jour, plusieurs équipes Russes et américaines ont convenu que Lunokhod 2 a parcouru 39 km (+ / ​​- environ 100 mètres). Cette distance n'est cependant pas encore officialisée et est toujours considéré comme préliminaire, sachant que l'analyse et le suivi se poursuivent aussi pour la distance parcourue par Oppy.
Bref, les américains attendent l'accord des Russes pour annoncer le record de distance d'Opportunity.."

Les Ricains ont donc considéré qu'ils pouvaient se passer de l'autorisation des Ruscofs , cependant ils leur rendent un véritable hommage dans leur communiqué :
http://www.jpl.nasa.gov/news/news.php?release=2014-245

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Mise à jour donc du tableau récapitulatif :



Plus haut j'indiquais que le nouvel objectif d'Oppy, une zone exceptionnellement riche en smectite (situé à environ 2 km), avait été provisoirement baptisée "Smectite Valley"..
Lorsque le rover atteindra cette zone il comptabilisera environ 42,200 km, soit exactement la distance d'un marathon.. C'est pour cette raison que le JPL, débordant d'imagination , a décidé de la rebaptiser "Marathon Valley".



Images du 29 juillet :



Avec ces traces des roues bizarres vous vous demandez sans doute pourquoi le rover semble effectuer régulièrement une sorte de "pas de côté" tout au long de son parcours..

Explications :

1) Il faut d'abord se souvenir que la roue avant droite d'Oppy montrant des signes de faiblesse, afin d'éviter d'en arriver à la mésaventure de Spirit (roue bloquée) les pilotes font avancer le rover en marche arrière, ce qui sollicite moins la roue défaillante.

2) Le terrain sur lequel Oppy roule actuellement est plat et, au delà de la navigation programmée par le JPL (au vu d'images enregistrées et analysées sur terre), le rover a aussi une capacité de navigation autonome (capacité mise en œuvre ici)..

3) Dans ce cadre, il s'arrête automatiquement tous les 1,20 m précisément pour photographier le terrain à venir et déceler d’éventuels obstacles. Mais une partie du champ de vision de la la caméra est obstruée par l’antenne de transmission situé à l'arrière du rover. Oppy effectue alors une légère rotation de 17,5° pour pouvoir photographier la partie cachée par l'antenne puis, après analyse, revient sur le parcours et continue à avancer si celui-ci est jugé sans danger.

La navigation autonome permet de majorer la distance parcourue de 20 à 40m par sol, mais à vitesse réduite..

[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 31-07-2014).]

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Notre increvable rover se déplace toujours vers le sud, le long du bord ouest des remparts du cratère Endeavour, en direction du site nouvellement nommé "Marathon Valley" (ex. "Smectite Valley") en référence à la distance qu'aura parcouru le rover à son arrivée (un peu plus de 42 km), si tout va bien..
"Marathon Valley", maintenant située à environ 1,5 km, est une zone désignée par le spectro de MRO comme très riche en minéraux argileux (voir mon message du 6/07).

Position au 18 août 2014 (sol 3757) – Phil Stooke-umsf :



Vue panoramique depuis la position d'Oppy les 13 et 14 août.. Le rover est passé au sud derrière la formation rocheuse appelée "Wdowiak Ridge" :


Le tracé vert représente le parcours probable du rover depuis son emplacement actuel derrière la formation rocheuse "Wdowiak Ridge" jusqu'au niveau de "Marathon Valley" située côté est sur les pentes de "Cape Tribulation" :


Pour l'heure le parcours est relativement "paisible" mais il est néanmoins rude : Oppy fait l'ascension d'un segment du bord du cratère comportant une pente plutôt raide !.. Au 15 août (sol 3754) un panorama extraordinaire !... Ici les traces d'Oppy sont visibles sur plus d'un km ! :



Je place ici (j'espère qu'elle ne m'en voudra pas) l'image correspondante couleur concoctée et postée par Damia sur umsf... FANTASTIQUE !!! :



Au sol 3758 (19 août 2014), la production d'énergie solaire était de 692 watts-heures et le rover avait parcouru 40,690 km..

Tout comme en juillet (voir mon message du 6/07), en août Oppy a connu de nombreux problèmes de mémoire flash et donc de réinitialisations intempestives.. Précisément les 7, 15, 18 et 19 août 2014. Cela retarde bien sûr notoirement les opérations et les transmissions d'infos vers la terre..
Pour l'heure le système est chaque fois restauré, mais la fréquence de ce phénomène imposera peut-être bientôt un reformatage, même si l'opération ne sera pas simple..

[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 27-08-2014).]

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il donne l'impression de pouvoir encore rouler comme ça pendant des années.

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à ce propos, est-il envisageable qu'il soit en mesure de se déplacer et nous envoyer des photos pour les 10 années à venir ?

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Disons que 10 ans supplémentaires... franchement.. c'est douteux..

Il convient de faire un petit historique :

Oppy avait pris son envol le 7 juillet 2003 à bord d’une fusée Delta II.. Il a atterri sur Mars le 24 janvier 2004 après six mois de voyage..
Trois semaines auparavant, le 4 janvier 2004, Spirit s’était déjà posé sans problème..

Suite à ce premier succès, dans l'attente de l'arrivée d'Oppy l'ambiance était un peu moins tendue dans la salle de commande du JPL. Mais quand même, ce fut un sacré soulagement !! Il faut se rappeler que les deux précédentes missions martiennes des ricains avaient été des échecs cuisants (Mars Climate Orbiter et Mars Polar Lander), un vrai séisme à la Nasa ! ..

Alors oui, les rovers ont été conçus pour fonctionner au minimum durant 90 jours martiens et parcourir 600 m à la surface de Mars. Sachant que ce genre de cahier de charge "à minima" ne signifie pas grand chose en regard de la durée réelle envisageable de la mission..

Pour les ingénieurs du projet, le facteur le plus limitant concernait les panneaux solaires qu'ils imaginaient assez rapidement recouvert par la poussière accumulée, donc rendus inefficaces..
Pour preuve que les concepteurs du rover avaient parfaitement conscience du problème, la surface des panneaux solaires a bien été maximisée dans l'optique de pallier le plus longtemps possible aux dépôts de poussières jugés inéluctables..

Sauf que personne n'avait anticipé l'effet bénéfique régulier des vents martiens, et même surtout celui des fameux tourbillons, les "dust-devil", qui ont régulièrement balayé les panneaux solaires des rovers tout au long de leur séjour martien. Au point qu'aujourd'hui les panneaux d'Opportunity sont au moins aussi aussi propre que lors de l’hiver martien 2005 !!..

Au cours du premier hiver Oppy est descendu à 500 Wh/j.. mais il est rapidement revenu à 900 Wh/j à la belle saison (valeur presque nominale) à la grande surprise de l'équipe de contrôle sur Terre !..

La plus chaude alerte s'est située pendant la tempête globale de poussières de 2007 lorsque la production d'énergie d'Opportunity est tombée à la valeur limite de 128 wh/j !.. Le rover a été mis en veille pour limiter la conso, mais ce fut très chaud..
Les tempêtes globales de poussières sont une des caractéristiques de Mars, et elles sont toujours aujourd'hui complètement imprévisibles.. C'est encore le danger n°1 pour Oppy..

L'électronique des MER est conçue pour être utilisée aux températures au-dessus de -40° C, et pour survivre aux températures de -55°C. A l'époque les batteries, l'électronique et les divers mécanismes du rover n'inspiraient pas non plus une confiance absolue. En effet, sous la latitude des régions parcourues par les MER les températures peuvent descendre à -100°C.. Concernant les hivernages, c'était donc loin d'être gagné, on partait dans l'inconnu..

D'autant qu'il faut se souvenir que lors de la mission "Mars Pathfinder" en 1997, la raison exacte de la perte de contact avec le lander et le rover "Sojourner" n'a pu être connue. On a supposé une défaillance de la batterie du lander (à cause du froid), mais sans aucune certitude..
Cet aspect a été bien pris en compte pour les MER. Pour lutter contre les températures extrêmes sur mars et protéger leurs systèmes, Spirit et Opportunity ont intégré 8 générateurs radio-isotopiques (renfermant chacun 2,7 grammes de plutonium). Leur désintégration fournit une chaleur qui a sans aucun doute permis aux rovers de traverser plusieurs hivers malgré un très faible ensoleillement (mais pour Spirit en 2010 ça n'a pas suffi)..

L'autre danger majeur pour les rovers martiens (y compris Curiosity) demeure le risque de blocage par ensablement..
Ce fut fatal pour Spirit.. mais on n'est pas passé loin de la cata pour Oppy aussi ! :

- Le 21 août 2005 Spirit était parvenu à se hisser sur la plus haute des collines Columbia baptisée "Husband Hill". Mais cette ascension aura pas mal sollicité la mécanique car, mi-mars 2006, sa progression est ralentie par le blocage total de la roue avant droite. Le JPL fera désormais rouler le rover en marche arrière (comme Oppy aujourd'hui) pour compenser la roue bloquée.
En décembre 2008, il entame un long trajet qui doit l’amener vers deux formations géologiques baptisées "Goddard" et "von Braun". Alors qu'il est en route vers Von Braun, début mai 2008 ses roues s’enfoncent dans une couche de sable et de sulfate, et le rover ne parviendra plus à se dégager ni à orienter ses panneaux correctement.. Le 22 mars 2010, Spirit communique pour la dernière fois avec la Terre, car le 30 mars 2010 le satellite Mars Odyssey signale qu’il n’a pas reçu l’émission radio programmée de Spirit. Le 25 mai 2011, la NASA met fin à ses tentatives pour contacter le rover.. Il avait parcouru 7 730,5 mètres.

- L'ensablement d'Opportunity (le 26 avril 2005), alors qu'il progresse en direction du cratère Erebus en traversant un désert de dunes, était totalement imprévisible. Rien ne différenciait la dune en question des millions d'ondulations environnantes, le piège parfait... Les ingénieurs ayant longuement travaillé à un plan d'échappement, c'est grâce à une marche arrière cm par cm, soigneusement étudiée sur Terre (à l'aide d'une reproduction exacte du terrain) que le 5 juin 2005 ils ont explosé de joie en voyant les images d'Oppy enfin "libéré" !..
Cet endroit a ensuite été appelé le "purgatoire" ..

Aujourd'hui les équipes du rover ont acquis beaucoup d'expérience et arrivent à anticiper et régler pas mal de problèmes..
Celui posé par les défaillances maintenant chroniques de la mémoire flash d'Oppy n'échappe pas à la règle.. Il est probable qu'un jour ou l'autre l'équipe procèdera au reformatage du système (comme cela a été fait pour Spirit)..
Mais nul ne sait ce qui sera fatal à Oppy.. Il faut rester humble sur ce point..

D'ailleurs, les dangers d'ensablement, de bug informatique, de blocage mécanique de roues ou du bras, de défaillance des batteries lithium-ion lassées des cycles de charges et décharges permanentes etc.. ne sont plus aujourd'hui les seuls à menacer le rover..

Non.. C'est maintenant le financement des extensions de mission qui risque de le plomber..

La moitié des instruments scientifiques du rover étant H.S. (voir mon message du 7/07/2014), ça va devenir difficile de justifier les 13 millions de dollars annuels..
A la Nasa, ils préfèreraient peut-être qu'Oppy finisse par se vautrer plutôt que de devoir l'abandonner et le laisser ainsi crever lamentablement sur la surface glacée de Mars..

C'est qu'au fil du temps il s’est sacrément humanisé le bougre.. Tous ceux qui, comme moi et bien d'autres dans le monde, ont suivi pas à pas cet engin oublient peu à peu que ce n’est qu’un robot constitué de six roues articulées, de titane, carbone, silicium, de caméras à la place des yeux et d'un équipement informatique en guise de matière grise .
Impossible d'échapper à ce sentiment..

Oppy est donc vivant, on marche tous à côté de lui sur la planète rouge..

Bon vent Oppy !!..

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J'écrivais ci-dessus : "Il est probable qu'un jour ou l'autre l'équipe procèdera au reformatage du système (comme cela a été fait pour Spirit).."

Le reformatage est prévu début septembre :
http://www.jpl.nasa.gov/news/news.php?release=2014-292

Il s'est produit une dizaine de réinitialisations en août, ça devenait ingérable..
Pour Spirit le reformatage avait été effectué en 2009..

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Oppy (presque) tout neuf !
Annonce du 8 septembre 2014 : Le reformatage de la mémoire flash d'Oppy a été terminé avec succès au Sol 3773 (jeudi 04/09/2014).

L'ensemble du processus s'est effectué durant 7 sols :
L'opération a commencé sur les sols 3767 et 3768 (29 et 30 août) avec l'envoie de commandes spéciales pour mettre le rover dans un mode qui n'utilise pas le système de fichiers Flash, avec succès. Puis un test de diagnostic de la partie du logiciel qui utilise la mémoire Flash a également été effectué. Sur les sols 3769, 3770 et 3771 (31 août au 2 septembre), le rover a opéré un retour en mode normal en utilisant sa mémoire flash. Le reformatage lui même a commencé au sol 3772 (3 septembre 2014) et la restauration des fichiers s'est achevée le 4 septembre..

Une production d'énergie en hausse : Au Sol 3771 (2 septembre 2014), la production d'énergie solaire était de 713 watts-heures..

Pendant ces opérations le rover était resté derrière la formation rocheuse "Wdowiak Ridge" (voir message du 27 août)..

Sur ce pano du sol 3778 (9 septembre), on peut voir que le rover a repris sa progression :


Et à la même date, Oppy s'est offert un magnifique et original autoportrait :


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