Taapuna 40 Posté(e) 28 février 2019 (modifié) Bonjour Profitant du beau temps breton, j'ai pu réaliser les 25 et 26 février derniers les spectres inédits de deux candidates NP découvertes par Thierry Raffaelli : Ra 54 (06:14:40.00 +18:49:15.00) Ra 30 (06:04:32.00 +20:57:01.00) Les caractéristiques de ces objets sont consultables dans VizieR ou dans la base mondiale de NP HASH Ces candidates NP sont très faibles et j'ai dû poser plusieurs heures pour dévoiler leurs raies nébulaires avec mon setup. Pour ce type d'objet, la position de la fente est déterminante, ça se joue à quelques pixels Raies observées Ra 54 montre les raies en émission Hß(4861), [OIII](4959/5007), Halpha(6563), [NII](6583) et [SII](6716) Ra 30, plus discrète, montre quant à elle essentiellement les raies du doublet [OIII](4959/5007) et Halpha(6563). Ces objets sont certainement de vraies nébuleuses planétaires. Détails techniques Monture : G11 Optique : Newton 200/1000 CCD : ATIK414EX Spectrographe : ALPY600 avec fente de 23 µm Poses unitaires : 10 min 180 min de pose pour Ra 54 240 min de pose pour Ra 30 Acquisition : Prism Traitement : ISIS Les images Ra 54, image DSS Red Fente sur Ra 54 Spectre 2D Ra 54 Spectre 1D Ra 54 Ra 30, image DSS Red Fente sur Ra 30 Spectre 2D Ra 30 Spectre 1D Ra 30 Amicalement Pascal Le Dû Modifié 28 février 2019 par Taapuna 3 1 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
gerard33 153 Posté(e) 28 février 2019 (modifié) Salut Pascal tu perds pas de temps, deux d'un coup! les poses unitaires ne sont pas très longue, tu as quoi comme caméra? edit: je viens de voir sur l'entête de RA 30, une Atik 414 Modifié 28 février 2019 par gerard33 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
JPMasviel 1 034 Posté(e) 28 février 2019 Salut Pascal, J'ai reçu la revue L'Astronomie ce matin, et j'ai lu ton article sur les confirmations de NP à Chateaurenard et Calern. Ca rappelle de bons souvenirs. J'ai fait un peu de pub pour que les gens du CALA lisent l'article. Bons spectres ! Jean-Pierre http://astrosurf.com/jpmasviel/ Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
petittom 86 Posté(e) 1 mars 2019 Salut Pascal, Belle moisson de confirmations ! Bien joué ! Effectivement, les résultats obtenus ne laissent guère de doute quant à la nature de ces objets... Deux de plus Thomas Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Lopez_Alain 256 Posté(e) 1 mars 2019 Bonjour Pascal Tu t'entraines bien pour la prochaine cession à Calern, je vais lire aussi ton CR sur la revue Astronomie, à lire de toute urgence. A bientôt. Alain.L Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Taapuna 40 Posté(e) 1 mars 2019 Salut Gérard, oui j'ai mis à jour mon post. J'utilise une ATK 414EX Merci Jean-Pierre pour la pub vers le CALA. Très belle mission chaleureuse au Pic en effet Oui Thomas, ces objets sont certainement de vraies NP. Toujours une grande émotion lorsque l'on découvre sur le premier spectre brut la trace infime des raies en émission de l'[OIII] et/ou du Halpha Amicalement Pascal Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
OlivierG 933 Posté(e) 1 mars 2019 Salut Pascal, Bon résultat sur cette NP pas simple. Conserves tout de même des cibles pour la prochaine mission à CALERN..... 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
lionello 367 Posté(e) 2 mars 2019 (modifié) Salut Pascal, Belle performance ! Thierry doit être content Ton message m'a motivé et le ciel est clément ce soir. Je crois que j'en tiens une pas encore confirmée, avec 2 raies OIII très faibles ! lionel Modifié 2 mars 2019 par lionello Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Taapuna 40 Posté(e) 3 mars 2019 Alain, Olivier, pas de souci pour Calern, on aura du travail Super Lionel, j'ai hâte de voir le résultat Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Raffaelli 75 Posté(e) 3 mars 2019 Bonjour Pascal Bonjour à tous Que dire devant un tel boulot et de tels résultats sinon te feliciter pour ce travail minutieux et merci d' avoir choisi parmi mes tachouilles ! j ' en profite pour te dire un grand merci global pour tes expertises tes analyses et surtout ta disponibilite quand je t ' abreuve de ces minuscules taches qui parfois eveillent ma curiosite ! Comme quoi une bonne expertise en amont permet déjà de selectionner de bonnes candidates NP Merci encore Bonne soiree à tous Amicalement 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
lionello 367 Posté(e) 3 mars 2019 Re Pascal, As-tu détecté les raies suivantes : - He II à 4685 A ? - [O III] à 4363 A et [N II] à 5755 A ? Le rapport d'intensité max des 2 pics [O III] semble faible. On doit trouver un rapport de 3, si ce n'est pas le cas il y a un truc qui cloche ! J'ai le même "souci" sur la NP que j'ai faite cette nuit, le résultat est très sensible à la zone de binning. Ca se joue au pixel près, ce n'est pas évident. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Taapuna 40 Posté(e) 3 mars 2019 Oui, ce rapport est toujours de 2,9 sur le doublet [OIII] toutefois, certains spectres de NP avérées réalisés par des professionnels ne le montrent pas (image jointe). J'en ignore les raisons. Quant aux autres raies, pour ce type d'objet très ténu, il est souvent illusoire de pouvoir les détecter avec nos setup . Avec Ra 30, je détecte la raie He II. Avec Ra54 le bruit est trop présent, difficile de statuer. l Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
lionello 367 Posté(e) 3 mars 2019 il y a une heure, Taapuna a dit : Oui, ce rapport est toujours de 2,9 sur le doublet [OIII] toutefois, certains spectres de NP avérées réalisés par des professionnels ne le montrent pas (image jointe) Les 2 transitions du doublet proviennent d'un même niveau d'énergie. Le rapport des flux reçus ne dépend que de la longueur d'onde des photons émis et de leur probabilité d'émission. Ce rapport devrait être constant que ce soit pour les NP ou les regions HII. Je crois qu'Agnès avait fait des mesures sur tout un tas de NP et était arrivée à : 3,01 +/- 0,23. La fourchette donnée correspond certainement aux incertitudes de mesures ou à des phénomènes physiques bien plus subtils qui m'échappent ! Sur tous les spectres pro présentés ci-dessus et pour lesquels le doublet [OIII] est présent et mesurable (spectres 2, 4, 5, 6), pas 1 n'échappe à la règle : le rapport est toujours très proche de 3. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Taapuna 40 Posté(e) 4 mars 2019 (modifié) C'est bizarre, dans son livre Agnès précise que ce rapport est centré sur 2.9 . Maintenant, je pense que comme dans toute mesures physiques il y a systématiquement un biais comme on peut le voir sur les spectres pros (les rapports sont proche de...) Ainsi , sur une source très faible, entre une mesure effectuée à partir d'un un très bon site, avec un télescope de plusieurs mètres de diamètre, un spectrographe à haute résolution et un télescope de 20 cm au niveau de la mer ce biais ne doit pas aller en s"améliorant Modifié 4 mars 2019 par Taapuna Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
lionello 367 Posté(e) 4 mars 2019 (modifié) Il y a 4 heures, Taapuna a dit : C'est bizarre, dans son livre Agnès précise que ce rapport est centré sur 2.9 . Non, c'est cohérent. Ca dépend des valeurs numériques retenues, si on les a arrondi ou pas, ou quelle source on utilise pour les grandeurs physiques expérimentales. Le flux émis dans la longueur d'onde à 5007 A est simplement : j(5007) = n h v(5007) A(5007). n est la population du niveau à l'origine de la transition (c'est le même niveau que pour la transition à 4959 A, le terme spectroscopique est 1D2) h est la cst de Planck v(5007) la fréquence de la raie à 5007 A A(5007) la probabilité de désexcitation par radiation. D'où j(5007)/j(4959) = v(5007)A(5007) / v(4959)A(4959) Le rapport est constant, et suivant les valeurs numériques retenues on trouve un résultat d'environ 2,9. Et pour les raies [NII] à 6583 et 6548 A qui suivent le même schéma de désexcitation, leur rapport est aussi d'environ 3. Citation dans toute mesures physiques il y a systématiquement un biais comme on peut le voir sur les spectres pros (les rapports sont proche de...) Oui l'acquisition et le traitement des données font qu'on ne tombe pas forcément pile poil sur la valeur théorique. Les spectres pro cités donnent des résultats très proches de 3. A mon petit niveau : sur Kn 68, suivant la manière d'ajuster ma zone de binning je trouvais des résultats variant de 1,2 à 2,7. Le zone de binning conduisant à 1,2 n'était clairement pas bonne. C'est important d'arriver à supprimer toutes les données parasites (raies telluriques, etc...), mais c'est aussi important de s'assurer que le rapport reste proche de 3 (dons la fourchette donnée par Agnès en 1989 par exemple : 3,01 +/- 0.23 ). Dans le texte d'Agnès que tu présentes sur la détermination de la température électronique, on est sur une tout autre problématique. Je m'y suis penché pendant les vacances de noël. Le rapport des intensités j(5007)+j(4959) / j(4363) est un indicateur de la température de la nébuleuse. Ce qui m'embêtait c'est que chaque auteur : Gurzadyan, Lequeux, Agnès, Osterbrock y va de sa petite formule, donnant des résultats proches mais sensiblement différents. Vu que je n'ai pas tous les bouquins qui détaillent le sujet, je me suis amusé à redémontrer la formule. Ce n'est pas immédiat, il y a quelques pages de calcul, mais j'y suis parvenu entre 2 dindes et 2 plateaux d’huîtres :). Au final : les hypothèses physiques prises en compte sont identiques entre les auteurs, les écarts viennent simplement des valeurs numériques retenues pour les données atomiques (force de collision et probabilité de désexcitation par radiation). Les auteurs n'utilisent pas les mêmes sources, normal leur travaux s'étalent sur presque 50 ans ! Au final, c'est la formule d'Osterbrock (2006) qu'il faut préférer car il utilise des valeurs de données atomiques plus contemporaines, datant de fin 90 : R[OIII] ~ 7,9 exp(3,29.10^4 / Te) ; quand Ne est faible. Mais il existe des données atomiques plus récentes (2012), qui conduiraient à réviser cette formule : https://arxiv.org/abs/1204.0812 Bon après application numérique, c'est quasi pareil que la formule d'Osterbrock : R[OIII] ~ 7,8 exp(3,29.10^4 / Te) ; pour Ne faible. D'autres études (2013) tendent à dire qu'il faut abandonner l'utilisation de ces formules (trop simplistes) et préférer les résultats fournis par des codes de calcul qui prennent en compte des mécanismes physiques beaucoup plus fins. Les écarts sont pour le coup trèèèès importants par rapport aux petites formules : https://arxiv.org/abs/1311.5041 En fin bref c'est un sujet intéressant, j'écrirai un petit truc là-dessus sur mon site :). Modifié 4 mars 2019 par lionello 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Taapuna 40 Posté(e) 4 mars 2019 Super, merci pour toutes ces infos, effectivement, je suis curieux de lire ton "petit truc" sur le sujet Pour les zones de binning, je me borne à les paramétrer pour que j'obtienne le maximum de signal sur les raies les plus fortes mais c'est vrai qu'il est important de surveiller les rapports obtenus, je note. En tout cas, tu as bien constaté que ce paramétrage des zones de binning est très délicat pour les objets que nous observons. Au traitement, c'est à ce niveau que je passe le plus de temps. Après, ça dépend du signal de l'objet. Si il "pète" bien sur une image brute et qu'il n'y a pas d'autres étoiles gênante, ce paramétrage est beaucoup moins contraignant. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
OlivierG 933 Posté(e) 4 mars 2019 Il y a 4 heures, lionello a dit : A mon petit niveau : sur Kn 68, suivant la manière d'ajuster ma zone de binning je trouvais des résultats variant de 1,2 à 2,7. Le zone de binning conduisant à 1,2 n'était clairement pas bonne. Lionel, Il y a également le phénomène de rougissement des raies qui peuvent impacter le résultat selon la distance de la NP par rapport à nous. Après c'est sur que la zone de binning doit être bien sélectionnée avec précaution pour ne pas inclure par exemple du fond de ciel et il vaut mieux prendre une zone plus petite que toute la NP. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
petittom 86 Posté(e) 5 mars 2019 Pascal, Quel est la référence du livre d'Agnès dont tu postes l'extrait ? Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
lionello 367 Posté(e) 5 mars 2019 Le 04/03/2019 à 16:14, OlivierG a dit : Il y a également le phénomène de rougissement des raies qui peuvent impacter le résultat selon la distance de la NP par rapport à nous. Salut Olivier, Oui en effet. Mais le dérougissement est négligeable lorsqu'on fait le rapport de ces 2 raies, car elles sont très proches (5007 et 4959 A). Le dérougissement ne jouera pas dans le bon sens non plus puisque c'est l'intensité de la raie à 4959 A qui va augmenter. Par contre pour évaluer la température électronique, le dérougissement n'est certainement plus négligeable car on va chercher la raie à 4363 A, bien éloignée du doublet. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Taapuna 40 Posté(e) 6 mars 2019 Thomas, c'est le livre "Astronomie Astrophysique". Le chapitre consacré aux NP a été repris lors du colloque "Oléron" à La Rochelle en 2011 : http://www.cielocean.fr/uploads/images/FichiersPDF/FINAL_oleron_francais_fevrier2011.pdf Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
petittom 86 Posté(e) 7 mars 2019 Merci Pascal ! Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites