À l’occasion de la session ProAm des Journées de la Société Française d’Astronomie & Astrophysique (SF2A 2018 à Bordeaux), j’avais évoqué la réalisation d’une archive et catalogue stéréo-photographique des images de la mission ROSETTA. Le projet supporté par le CNES est maintenant en ligne à l’URL suivante : http://rosetta-3dcomet.cnes.fr   Ce projet n’est pas finalisé. Nous avons monté de l’ordre de 1500 couples stéréoscopiques sur un potentiel de 4700 dans les 27000 images de la mission. Comme je l’avais proposé lors de cette intervention en juillet dernier, je propose toujours d’animer une équipe motivée pour créer tous les documents stéréoscopiques possibles de l’archive globale. Si vous êtes intéressé par ce projet, vous pouvez me contacter par messagerie. Il peut y avoir plus d’une heure de travail pour certains documents, par exemple les compositions avec le noyau + les jets et la coma car il y a un double seuillage et une découpe méthodique. Vous trouverez plus d’informations sur ce catalogue dans ce document https://arxiv.org/abs/1903.02324   Il y a du bon et du moins bon dans cette archive, parfois du très bon. En fait, la mission n’était pas prévue pour de la vraie stéréoscopie. C’est-à-dire qu’il n’y avait pas 2 caméras sur 2 sondes spatiales, qui prenaient des images au même moment t (comme nos yeux pour notre cerveau). Nous ne contrôlons pas la distance entre les deux prises des vues (la base stéréoscopique), les filtres de la caméra, le point visé et surtout les images du couple ne sont pas simultanées. Le problème des images en 2 temps est le plus grave car la rotation intrinsèque de la comète sur elle-même modifie la projection des ombres des « reliefs » et structures sur la surface de la comète. Ces ombres bougent et sont incohérentes pour le cerveau (elles vibrent dans une image non retouchée). Lorsque je jugeais le document intéressant, je corrigeais manuellement les ombres en reportant l’empreinte de sa surface la plus grande dans l’une des images du couple vers son homologue. Ce n’est pas un trucage car l’opération consiste juste à éteindre les pixels de la surface qui ne sont pas éclairés dans l’image homologue du couple. Le problème de la base (ou parallaxe) est moins problématique car le cerveau s’adapte, sauf aux extrema, et en fonction des dimensions de stéréo-reproduction. Ainsi, les anaglyphes qui ont un grand décalage rouge-cyan sont plutôt à regarder sur un petit écran, ceux qui ont un très faible décalage rouge-cyan sont plutôt destinés à un très grand écran (voir écran cinéma ou planétarium) ou à zoomer beaucoup sur l’écran d’ordinateur. Entre les deux, c’est-à-dire avec une parallaxe idéale d’environ 2° à l’objet le plus proche, en avant-plan, ces anaglyphes sont idéals pour un écran d’ordinateur ou de TV.   La stéréophotographie est totalement complémentaire du modèle numérique de terrain (ou photogrammétrie, SfM Structure from Motion) qui est indispensable pour modéliser le corps, travailler, mesurer. Mais à cette heure, je n’ai pas obtenu de modèle 3D photogrammétrique avec un visuel aussi « croustillant » et détaillé, d'aspect non synthétique que ces anaglyphes. Voici un beau modèle 3D en ligne : http://sci.esa.int/comet-viewer/   Je vous conseille de regarder ces anaglyphes dans une ambiance sombre, sans reflet sur l’écran. Il faut télécharger la version haute résolution et ne pas hésiter à zoomer à la molette de la souris pour un effet immersif. Il faut choisir une bonne paire de lunettes avec des filtres rouges et cyan les plus purs possibles pour que l’image destinée à un œil ne soit pas injectée dans l’autre (sinon vision désagréable, diaphotie). Vous pouvez tester vos filtres avec une mire ici : http://www.david-romeuf.fr/3D/Anaglyphes/BonCoupleEL/BonCoupleEcranLunettesAnaglyphe.html   Vous pouvez trouver des lunettes chez TRIDIMAX ou lorgnons pratiques rouge-cyan par exemple ici : http://www.stereomax.fr/lunettes-3d-anaglyphes.html   J’ai créé les premiers documents stéréoscopiques en août 2014 en collaboration avec Philippe LAMY et Olivier GROUSSIN, astrophysiciens du Laboratoire d’Astrophysique de Marseille –labo concepteur de la caméra OSIRIS-NAC de la sonde spatiale ROSETTA-. Les images étaient sous embargo scientifique et elles m’offraient des vues totalement inédites et spectaculaires en relief de la surface d’une comète, lorsque j’associais de bons couples d’images. Je suis évidement très client de la photo en relief car elle correspond à notre vision naturelle et nos sens dans un espace. J'ai même eu des cas de clichés de la NAC dont je ne parvenais pas à pré interpréter le relief en 2D.   Voici quelques exemples offrant une vue spectaculaire, comme si nous regardions à travers le hublot d'un vaisseau spatial (téléchargez la haute résolution et zoomez à la molette souris) :   http://rosetta-3dcomet.cnes.fr/?q=en/content/anag-nac2015-06-27t204505697zid301397549100f22nac2015-06   http://rosetta-3dcomet.cnes.fr/?q=en%2Fcontent%2Fanag-nac2016-06-16t092452921zid301397549001f22nac2016-06   http://rosetta-3dcomet.cnes.fr/?q=en%2Fcontent%2Fanag-nac2016-04-09t121254120zid301397549000f16nac2016-04   http://rosetta-3dcomet.cnes.fr/?q=en%2Fcontent%2Fanag-nac2016-06-16t145837546zid301397549900f22nac2016-06   https://rosetta-3dcomet.cnes.fr/?q=en/content/anag-nac2016-06-08t141356801zid301397549300f22nac2016-06-08t140626742zid301397549100f22p1s5
https://rosetta-3dcomet.cnes.fr/?q=en/content/anag-nac2016-06-08t120626774zid301397549500f22nac2016-06   Bon ciel,  David.   Comme l’avait exprimé l'astronome François ARAGO (1786-1853), au fond, en trois verbes qui résume l’activité scientifique et qui nous animent tous, admirateurs de la nature et lecteurs et contributeurs de ce forum : « Connaître, découvrir, communiquer, telle est, au fond, notre honorable destinée ».