Salut!   Ayant pu acquérir il y a peu une AP130 EDT (f/8, milieu des années 90), j'ai pu lui faire faire sa/ma première lumière  hier soir (après un essai à l'étoile artificielle il y a deux semaines). J'ai eu une AP155 un peu astigmate et une AP130 EDF par le passé, mais j'avais un peu oublié ce que c'est que regarder à travers un réfracteur correctement réglé et de bonne facture. Et bien hier soir je me le suis rappelé avec Jupiter et Saturne, qui trônent bien bas dans le ciel estival.   Comme la plupart des soirée estivales il y a de la turbulence évidemment, mais cela n'est pas rédhibitoire, enfin pas trop. En tout cas malgré elle, la focalisation se fait sans aucun soucis et le moinre décalage est visible.   Jupiter: à 60x (ethos 17), l'image est ciselée, et même si elle est petite dans le champ, on sent bien que la lunette en a sous le coude. Des festons sont visibles un peu partout, dont un gros dans la SSTeB. Donc en toute logique je pousse le grossissement. D'abord à l'ethos 13 (80x) qui en montre plus que le 17, mais pousse à aller  encore plus loin, la turbu n'est pas trop méchante. Tentative donc au pentax xo 2.5 (416x)...bon là ça devient plus compliqué, l'image est encore regardable, mais ça devient très sombre, et surtout la dispersion atmosphérique est gênante. Que faire alors? Simple: je monte la bino derrière la powermate 4x, équipée de deux panoptic 24mm, et entre les deux, l'ADC. Et là c'est la claque. Les festons que je devinait à 80x sont maintenant détaillés, il y a des nuances d'ocre et de gris dans tout les sens, et hasard du calendrier, je tombe pile poil au moment du lever de la GTR, dont la couleur mélange l'ocre, l'orange, le rose. Les satellites ne montrent pas de détail mais quand la turbu se calme un peu ce sont des disques parfaitement définis!   Je passe une bonne heure à contempler la planète, puis en attendant Saturne je me décide à faire quelques star-tests. L'utilisation de l'étoile artificielle m'avait déjà confirmé que l'optique est au niveau des AP, mais un test sur le ciel reste nécessaire pour par exemple tester les résidus d'aberration de sphéricité, ou encore la dépendance à l'orientation du tube (horizontal avec l'étoile artificiel). Donc je pointe quelques étoiles au hasard, depuis ~45 degrés de hauteur jusqu'au zenith. Rien d'inattendu: on voit l'effet de la dispersion atmosphérique jusqu'assez haut en fait (de l'ordre de 60 degrés), avec un chromatisme donnant du rouge et du bleu dans le sens vertical. Je n'ai pas mis d'ADC, voulant évaluer les perfs de la lunette seule (enfin avec le pentax xo 2.5...). Vers le zenith je pointe epsilon lyrae 1, le couple est joliment séparé, évidemment, mais surtout les deux composants montrent une figure d'airy parfaite, les anneaux sont complets et dansent gentiment au gré de la turbu. Leur couleur est blanc froid, et aucun chromatisme n'est visible.   Ensuite vient le tour de Saturne, elle est encore basse, mais je ne résiste pas à y aller direct avec la bino, la powermate et l'ADC. La vision est juste magnifique, et la présence de la voie lactée en arrière plan rend le champ encore plus beau, les étoiles apparaissant comme plein de petits satellites. La division de Cassini est visible sur tout l'anneau, l'ombre de la planète sur l'anneau est bien contrastée, mais je n'arrive pas à voir la planète dans la division, là faut plus de diamètre et surtout un ciel plus calme je pense. Il me semble voir dans une des bandes une ou deux petites taches, mais je ne peux pas le confirmer. Je dois avouer que rapidement j'ai voulu mettre l'ASI 224 en lieu et place de la bino pour garder un souvenir, je posterai quelque chose dans la rubrique photo, ou pas...   Conclusion de la soirée: vivement que les planètes remontent, et que Vénus, Mars et Mercure soient à nouveau de la partie! :-D Je vais tester la lunette en solaire prochainement (d'abord en LB puis en Halpha), ça devrait être aussi très joli :-)   Une ou deux photos d'ambiance