Ça faisait longtemps que je voulais quantifier la différence de résolution entre un capteur monochrome et un capteur couleur (on ne parle pas ici de sensibilité ou rendement quantique).   Et c’est l’occasion d’avoir les deux versions d’un même capteur µ4/3 qui me l’a permis : une ASI 1600MM (avec roue à filtres RVB) d’un côté, un Panasonic GX-80 (sans filtre passe-bas) de l’autre. Devant les deux, le Sigma Art 40mm f1.4, un des meilleurs objectifs existants (y compris son chromatisme très bas). Gain et iso mini bien sûr, map manuelle.   Après plusieurs essais de mire (les mires avec des ensembles de traits plus ou moins serrés génèrent du moiré qui complique beaucoup l’interprétation, de plus ça n’est pas très réaliste), j’ai confectionné la mienne.   D’abord la comparaison entre l’image couleur du GX-80 et la composition RVB de l’ASI. La différence est évidente, l’image du GX-80 est moins piquée (séparation, lisibilité et « propreté » des chiffres, visibilité et séparation des traits et points). Et il y a des effets de bavures colorées dues aux interpolations couleur lors du développement (fait avec Camera Raw, en accentuation 0).     Quand on décompose l’image du capteur couleur dans ses 3 couches, on voit bien que la R et la B sont moins résolues que la V, ce qui est logique vu qu’on part de deux fois moins de photosites.   On peut se dire qu’en resserrant l‘échantillonnage sur le capteur couleur, on va finir par rattraper la résolution du monochrome. Alors j’ai pris une série d’images en rapprochant l’appareil de la mire, par pas de 10% (la dernière est à 50% : distance divisée par 2 donc échantillonnage aussi). Puis pour faciliter les comparaisons j’ai redimensionné les images à la taille originale en bicubique sous PS, et j’ai ajouté une légère accentuation sur toutes les images.                 Je pense que ce qui se rapproche le plus, c’est celle à -30% pour le vert et celle à -50% pour le rouge et le bleu. Ce qui me semble assez logique, si on considère que ¼ des photosites sont bleus ou rouges (donc en linéaire la racine carrée = ½) et que pour les verts il y en a 1 sur 2 (en racine carrée : 0,71 soit environ -30%). L’idée est de déduire des choses sur l’échantillonnage optimal en planétaire/lunaire/solaire, selon le type de capteur. Le cas extrême étant Mars qui a surtout ses détails fins en rouge, cela conduirait à utiliser un échantillonnage 2 fois plus fin avec un capteur couleur (donc focale double), l’inconvénient étant un temps de pose 4 fois plus long (à gain égal) ou la nécessité de stacker 4 fois plus de brutes (à temps de pose égal).