Entre le 22 et le 24 mai 2022 - soit seulement 5 mois après son lancement - un impact de micrométéorite d’une énergie inattendue a été enregistré sur le segment C3 de Webb, faisant passer instantanément son erreur de front d’onde de 56 à 258 nm rms. Après réalignement, l’erreur en C3 a pu être réduite à seulement 59nm rms, ce qui n’affecte pas en pratique la performance globale du télescope. Cependant cet impact d’une intensité inhabituelle près d’un de ses bords a provoqué, outre du tilt facile à corriger et une atteinte localisée à sa surface, une déformation plus étendue et permanente du segment, restant fort heureusement dans les tolérances pour que son incidence demeure négligeable. La question se pose donc de savoir si cet évènement va rester exceptionnel, ou si l’estimation préalable du rythme et de l’intensité attendue des impacts - avec l’altération du miroir qui s’ensuit - est à réviser à la hausse ? Ce qui pourrait affecter la durée de vie de l’engin (ses réserves d’hélium et d’ergols ne constituant pas les seuls facteurs déterminant son espérance de vie ) Statistiquement il est encore trop tôt pour trancher, la tendance étant de l’ordre d’un impact par mois en moyenne actuellement, la plupart mineurs. En 2023 et 2024 Webb va traverser la traînée de poussières et de débris micrométéoritiques évoluant dans le sillage de la comète de Halley, dont nous allons couper la trajectoire... On verra bien s’il en sort indemne ? (source : https://www.space.com/james-webb-space-telescope-micrometeoroid-damage)   Une image du 21 juin 2022 permettant de visualiser les conséquences de cet impact :