PhilouB 1 819 Posté(e) 15 avril 2024 Oue, et bien Daniel, dans le rôle de bon s... b....s, t'as l'air d'être un champion du monde ... Je vous laisse à vos congratulations réciproques sur le sujet ... Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
PascalD 4 779 Posté(e) 15 avril 2024 Mon job ne s'aventure pas dans les profondeurs zenithales, mais cependant je sais qu'il n'est pas si farfelu que ça de penser qu' à grande échelle, par le biais de mécanisme genre "inflation chaotique éternelle" ou par le rebond qui semble prédit par la LQC, l' Univers tout court soit stationnaire.Va savoir. 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 17 521 Posté(e) 15 avril 2024 il y a 19 minutes, PascalD a dit : il n'est pas si farfelu que ça de penser qu' à grande échelle, par le biais de mécanisme genre "inflation chaotique éternelle" ou par le rebond qui semble prédit par la LQC, l' Univers tout court soit stationnaire.Va savoir. O.K. Pour pinailler, il me semble qu'ainsi on ne peut pas le qualifier de "stationnaire", encore moins de "statique", mais plutôt "d'Univers éternel". 3 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Superfulgur 18 884 Posté(e) 15 avril 2024 (modifié) Il y a aussi, de mémoire et très à la louche, l'Univers de Laurent Nottale et sa collaboratrice, qui voient (je crois) l'énergie noire comme un "biais" local de l'Univers global, un peu comme le creux de la vague, ou le sommet de la vague ne dit rien de l'océan, en gros. Je rappelle ça avec prudence, et leur modèle n'a pas un succès énorme, depuis la relativité d'échelle du même Laurent Nottale. Modifié 15 avril 2024 par Superfulgur 3 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Alain 31 6 773 Posté(e) 16 avril 2024 Il y a 11 heures, Superfulgur a dit : depuis la relativité d'échelle du même Laurent Nottale. La relativité d'échelle d'Aurélien Barrau, non ? 1 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 17 521 Posté(e) 16 avril 2024 Il y a 11 heures, Superfulgur a dit : Je rappelle ça avec prudence, et leur modèle n'a pas un succès énorme, depuis la relativité d'échelle du même Laurent Nottale. En effet.. on va dire "qu'il sort un peu des clous" lui aussi . https://fr.wikipedia.org/wiki/Laurent_Nottale Je cite : "Laurent Nottale apparait comme l'archétype du scientifique reconnu en début de parcours, puis prenant le risque personnel de compromettre sa carrière par ses choix de recherche vers une théorie transdisciplinaire de rupture complète : ayant acquis un fort "capital scientifique" dans son domaine d'origine (l'astrophysique) il décide en effet de bifurquer (à partir de 1984) vers l'élaboration de la théorie de la Relativité d'échelle (TRE en Français, SR en Anglais)8, qui ne se greffait sur aucun champ de recherche antérieur (bénéficiant donc de peu de soutiens), et posait indirectement la question d'enjeux scientifiques "établis" atteints par une théorie nouvelle. Puis, deuxième prise de risque, il étend (1999) sa théorie à d'autres disciplines, (biologie, sciences de la terre, physique théorique, etc), et achève ainsi de monter contre sa démarche les tenants d'une astrophysique "stabilisée et sanctionnée". Mais certains secteurs y restent plus ouverts (entre autres en physique théorique ou en systémique). Par ailleurs, ses approches holistiques en matière d'épistémologie, exposées en marge de sa carrière professionnelle, ont contribué au rejet de ses thèses par certains de ses pairs." Autres sources : http://thomas.lepeltier.free.fr/cr/nottale-relativite-echelle.html Un peu ancien mais intéressant : https://www.liberation.fr/portrait/1998/12/16/laurent-nottale-46-ans-astrophysicien-injecte-de-la-rugosite-dans-l-univers-et-rend-la-mecanique-qua_253473/ 4 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Mercure 1 108 Posté(e) 16 avril 2024 il y a une heure, vaufrègesI3 a dit : les tenants d'une astrophysique "stabilisée et sanctionnée" Aucun rapport directement avec L Nottale sur lequel je suis totalement ignare. Mais voilà exactement le genre de phrase qui incite à se méfier, toujours, de wiki truc ou machin, qui ne sont que des avis de personnes totalement inconnues et anonymes. La relecture par d'autres peut parfois tempérer la subjectivité mais la présence de phrases comme celle-là est préoccupante, même si le sujet ici est totalement mineur. Il y en a beaucoup d'autres qui pèsent. Avec les smartphones pour nous alimenter on a déjà tendance à externaliser sa mémoire et sa culture. Avec l'IA on est bien parti pour demander à un programme (qui reprend les concepts de ses créateurs) de prendre les décisions à notre place et sur des bases que l'on ne connaitra pas comme ce genre d'affirmations catégoriques. La réflexion personnelle et le libre-arbitre ne sont pas forcément encore en danger mais c'est bien d'ouvrir l'oeil, l'avenir s'annonce intéressant 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 17 521 Posté(e) 16 avril 2024 il y a 22 minutes, Mercure a dit : mais c'est bien d'ouvrir l'oeil Tu peux noter que j’ai pris le soin de donner d’autres sources plutôt non concordantes.. 3 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Mercure 1 108 Posté(e) 16 avril 2024 En fait ce n'est pas le cas de L Nottale qui pose question, c'est la mention entre guillemets d'une astrophysique stabilisée et sanctionnée, phrase idiote qui ne veut rien dire. Sauf peut-être jeter un discrédit en passant sur les méchants astrophysiciens, bien que stables et sanctionnés??? Avec un peu de bol une IA quelconque mettra un jour ce genre de sottise dans un article de journal voire un devoir à la maison. Pas grave, pas de quoi en faire un fromage surtout sur ce cas-là. 4 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 17 521 Posté(e) 16 avril 2024 Il y a 10 heures, Mercure a dit : En fait ce n'est pas le cas de L Nottale qui pose question, c'est la mention entre guillemets d'une astrophysique stabilisée et sanctionnée, phrase idiote qui ne veut rien dire. Sauf peut-être jeter un discrédit en passant sur les méchants astrophysiciens, bien que stables et sanctionnés??? J'ai cherché l'origine de cette mention d'une astrophysique "stabilisée et sanctionnée" qui ne sortait certainement pas de nulle part.. J'ai trouvé cette copieuse étude critique de la TRE (Théorie de Relativité d'Echelle) et celle de la trajectoire de son auteur, Laurent Notalle : https://archipel.uqam.ca/481/1/gingras_bontems_SSI.pdf On y trouve bien cette mention dans cet EXTRAIT DU RÉSUMÉ d'introduction - je cite : Capture d'écran des deux premières pages de cette étude : 5 2 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Mercure 1 108 Posté(e) 17 avril 2024 Merci Vauffy de cette recherche sans doute gratifiante. Le résultat ne grandit Mrs Bontems et Gingras, probables contempteurs de la science 'officielle' (?!!). Autant je pense très bien de sortir du cadre et de chercher de nouvelles voies, c'est d'ailleurs un pré-requis de la recherche scientifique me semble-t-il, autant je trouve horripilant ceux qui reprochent leurs échecs ou/et fausses-pistes à ceux qui sont seulement plus rigoureux dans l'application de la méthode. Qui sont bizarrement 99% du corpus des chercheurs de par le monde. Accessoirement on peut se régaler depuis quelques années de la mise en lumière des motivations de beaucoup de charlatans qui ont embarqué des esprits faibles dans des 'sciences non-officielles' comme les naturopathes, instinctothérapeutes, etc... En regrettant quand même que cela ne modifie en rien les superstitions, croyances, crédulités et escroqueries résultantes qui semblent une caractéristique majeure et durable de notre espèce. 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 17 521 Posté(e) 17 avril 2024 il y a 38 minutes, Mercure a dit : Le résultat ne grandit Mrs Bontems et Gingras, probables contempteurs de la science 'officielle' Il faut nuancer car il me semble que cette étude ne se résume pas à ça.. c'est une analyse assez fine du cheminement puis de la bifurcation totale de certains chercheurs vers des hypothèses assez/très marginales, et les conséquences éventuelles pour leurs auteurs et la science en général - voir Extrait ci-dessous : Dans les dernières pages on peut trouver le C.V. des deux auteurs : 3 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
PascalD 4 779 Posté(e) 17 avril 2024 (modifié) il y a 59 minutes, Mercure a dit : Merci Vauffy de cette recherche sans doute gratifiante. Le résultat ne grandit Mrs Bontems et Gingras, probables contempteurs de la science 'officielle' (?!!). Autant je pense très bien de sortir du cadre et de chercher de nouvelles voies, c'est d'ailleurs un pré-requis de la recherche scientifique me semble-t-il, autant je trouve horripilant ceux qui reprochent leurs échecs ou/et fausses-pistes à ceux qui sont seulement plus rigoureux dans l'application de la méthode. Qui sont bizarrement 99% du corpus des chercheurs de par le monde. Attention c'est une étude sociologique (que pour ma part je trouve intéressante) pas un jugement de valeur sur les uns ou les autres, et encore moins sur la théorie elle-même. Du moins c'est comme ça que je le comprends. Dans ce contexte il faut comprendre "stabilisée et sanctionnée" comme "le corpus théorique observationnellement vérifié", pas comme "le dogme", à mon avis. Modifié 17 avril 2024 par PascalD 6 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Anonyme_14 6 212 Posté(e) 17 avril 2024 (modifié) Il y a 1 heure, Mercure a dit : Le résultat ne grandit Mrs Bontems et Gingras, probables contempteurs de la science 'officielle' (?!!). J'ai pris le temps de lire l'article. Je suis un lecteur fréquent des travaux de Gingras dont j'ai pas mal d'ouvrages. Et ce n'est pas du tout ce qui est défendu ici. C'est une analyse du parcours d'un chercheur, ici Nottale, qui part dans un domaine qui n'est pas mainstream. Il y a 1 heure, Mercure a dit : Autant je pense très bien de sortir du cadre et de chercher de nouvelles voies, c'est d'ailleurs un pré-requis de la recherche scientifique me semble-t-il, autant je trouve horripilant ceux qui reprochent leurs échecs ou/et fausses-pistes à ceux qui sont seulement plus rigoureux dans l'application de la méthode. Un collègue de labo de ma femme, disons M. X, avait la fâcheuse réputation de faire souvent maladroitement de la casse. Un jour, en réunion, un autre collègue, M. Y, fit le reproche qu'il ne comprenait pas trop le sens des recherches de X et qu'en plus ce dernier faisait souvent de la casse. La réponse de la directrice du laboratoire à M. Y fut cinglante : "C'est sûr que toi, tu ne risques pas de casser grand chose !". Il était de notoriété que M. Y, par ailleurs agrégé, ne publiait pratiquement jamais, et que quand il avait son nom sur un article, c'était par complaisance, et qu'en bon agrégé, il était fort pour dire aux autres ce qui était bien ou mal en terme de science. Par ailleurs, il faut aussi comprendre un aspect de la recherche. Aujourd'hui, on demande de publier beaucoup, dans des revues prestigieuses, et d'être beaucoup cité, pour espérer obtenir postes et financements. On se retrouve alors sur des échelles de temps et de travail qui n'autorisent pas une excessive originalité. De plus, les organismes de financement tendent à cibler des thèmes prioritaires et dont la masse de chercheurs (pour un thème) offre des garanties de succès. On assiste donc à des transitions vers des thématiques qui deviennent à la mode. On a des groupes sociaux de chercheurs spécialisés sur ces thématiques. Quand on soumet dans ces thèmes, on se retrouve dans une dynamique qui garantit d'être dans une communauté dont les moyens permettent d'espérer d'avoir un poste, des financements... Dès lors, lorsque l'on soumet un article dont l'approche sort de ces groupes, il devient compliqué de trouver des reviewers capables de relire le travail. Le même phénomène tend à se produire quand le travail est à cheval sur plusieurs groupes. Il n'y a pas besoin d'arriver avec une théorie en rupture totale avec ce qui se fait ! Il suffit juste ne pas être à la mode du moment ! Dès lors, les reviewers seront tentés de rejeter l'article, non pas par conformisme, mais par crainte d'accepter un papier bullshit faute d'avoir l'expertise nécessaire. De plus, même si on parvient à publier, comme on ne sera pas dans un thème à la mode, on sera peu cité, vu que la majorité des autres collègues seront sur des thèmes à la mode ! Les expérimentateurs peuvent difficilement se permettre d'être trop en dehors des clous : pas de sous, pas de manip ! Mais ils ont des bonnes stratégies pour s'en sortir. Dès lors, il n'y a guère que quand est théoricien et que l'on a la sécurité du poste, et que l'on ne cherche pas à être une vedette d'un star-système, que l'on peut prendre le risque à sortir des clous. Mais ce qu'il faut retenir, c'est que toute idée correctement construite finit toujours par trouver son chemin ! Modifié 17 avril 2024 par George Black 6 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Mercure 1 108 Posté(e) 17 avril 2024 Il y a 6 heures, George Black a dit : De plus, même si on parvient à publier, comme on ne sera pas dans un thème à la mode, on sera peu cité, vu que la majorité des autres collègues seront sur des thèmes à la mode ! Je crois que Lee Smolin a dit à peu prés la même chose en ce qui concerne l'émergence de la LQG en alternative à la théorie des cordes. 1 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
VNA1 442 Posté(e) 17 avril 2024 Il y a 7 heures, George Black a dit : Mais ce qu'il faut retenir, c'est que toute idée correctement construite finit toujours par trouver son chemin ! Bonjour, très bien exprimé-merci. Malheureusement ce n'est pas toujours le cas pour ces "idée correctement construite." Un excellent exemples entre tant d'autres était la théorie des plaques tectoniques. Ou encore la bonne langue, voir Georges Lemaître! Et puis retourner sur la première page de ce fil et écouter Dr Becky Smethurst (video) Elle est incroyablement claire dans ses explications, de plus persuasive, attractive avec un bon accent etc.! Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Pascal C03 4 433 Posté(e) 17 avril 2024 En vidant les armoires, j'ai retrouvé "ça" dans la bibliothèque. Routé en premier lieu dans la case Emmaüs, je l'ai finalement gardé... Édition de 1948 Il s'agit bien de cosmogonie Il y en a un à vendre sur LBC mais un peu cher à mon avis... et en moins bon état que le mien. Par contre j'ai laissé partir les 2 ou 3 livres de Louis de Broglie dont Onde corpuscule mécanique ondulatoire de 1945 (chut !) 5 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
jackbauer 2 17 591 Posté(e) 19 avril 2024 Une énorme découverte imminente dans la cosmologie ? Voir mon dernier post sur le fil de DESI... Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Daniel Bourgues 1 855 Posté(e) 20 avril 2024 Le 17/04/2024 à 14:50, George Black a dit : les organismes de financement tendent à cibler des thèmes prioritaires et dont la masse de chercheurs (pour un thème) offre des garanties de succès. On assiste donc à des transitions vers des thématiques qui deviennent à la mode. On a des groupes sociaux de chercheurs spécialisés sur ces thématiques. Quand on soumet dans ces thèmes, on se retrouve dans une dynamique qui garantit d'être dans une communauté dont les moyens permettent d'espérer d'avoir un poste, des financements... Dès lors, lorsque l'on soumet un article dont l'approche sort de ces groupes, il devient compliqué de trouver des reviewers capables de relire le travail. Le même phénomène tend à se produire quand le travail est à cheval sur plusieurs groupes. Il n'y a pas besoin d'arriver avec une théorie en rupture totale avec ce qui se fait ! Il suffit juste ne pas être à la mode du moment ! Le 17/04/2024 à 21:05, Mercure a dit : Je crois que Lee Smolin a dit à peu prés la même chose en ce qui concerne l'émergence de la LQG en alternative à la théorie des cordes. C'est précisément le sujet de ce livre dont je viens de terminer la lecture avec un très vif intérêt, vaste question qui donne à réfléchir... je me garderai bien d'un commentaire partial sur le fond, mon opinion personnelle n'a aucun intérêt, mais cette vision depuis l'intérieur du système nous éclaire un peu il me semble sur le dessous des cartes... 4 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Superfulgur 18 884 Posté(e) 20 avril 2024 il y a 34 minutes, Daniel Bourgues a dit : C'est précisément le sujet de ce livre dont je viens de terminer la lecture avec un très vif intérêt, vaste question qui donne à réfléchir... je me garderai bien d'un commentaire partial sur le fond, mon opinion personnelle n'a aucun intérêt, mais cette vision depuis l'intérieur du système nous éclaire un peu il me semble sur le dessous des cartes. Ca me rappelle un autre livre étonnant, écrit par un physicien, Peter Woitt, "Même pas fausse", à propos des Cordes, il me semble. Le titre vient d'une phrase d'un grand physicien américain, Pauli, je crois, qui disait ça à ses élèves à propos de théories qui n'avaient tellement rien à voir avec le réel observé qu'on pouvait les qualifier de "même pas fausse". Il me semble que c'est ce qu'on reproche aux Cordes : la théorie est absolument intestable. Je sais pas si ça a changé en un quart de siècle. S 7 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
danielo 7 179 Posté(e) 20 avril 2024 Le 17/04/2024 à 21:05, Mercure a dit : Je crois que Lee Smolin a dit à peu prés la même chose en ce qui concerne l'émergence de la LQG en alternative à la théorie des cordes. La LQG est connue depuis bien longtemps dans la communauté, elle n'a pas fait son trou car elle n'a convaincu qu'un petit nombre de théoriciens de sa pertinence, non pas en raison d'un supposé dogme dominant. Plusieurs de leur porte-parole se complaisent dans cette posture anti-système car elle leur garantit un certain succès médiatique, en particulier en France…. 1 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Anonyme_14 6 212 Posté(e) 20 avril 2024 (modifié) Il y a 3 heures, Superfulgur a dit : Il me semble que c'est ce qu'on reproche aux Cordes : la théorie est absolument intestable. Je sais pas si ça a changé en un quart de siècle. Petit résumé très simplifié des (super)cordes 1. Les cordes On part d'une idée pas débile issue d'observations en physique des particules : les particules fondamentales ne seraient pas des objets ponctuels, mais des objets à 1 dimension (les cordes). Pour que cela ait du sens en physique des particules, il faut décrire quantiquement ces objets. Ce n'est pas très compliqué à faire. Là, on constate des anomalies qui obligent à dire que pour que la théorie ait du sens, il faut que ces objets vivent dans un espace-temps à plus de 4 dimensions, il en faut 26 ! On nomme cet hyperespace le bulk. Ce n'est pas très compliqué à faire non plus, et ce n'est pas débile non plus. On sait depuis les travaux de Kaluza et Klein que l'on peut unifier les forces en ajoutant des dimensions aux équations de la relativité générale par exemple. On sait aussi que l'on peut faire "disparaître" en apparence les dimensions supplémentaires par un processus que l'on nomme "compactification". Le hic, c'est que ces théories ne passent pas la quantification : il apparait alors des infinis dans les calculs que l'on ne sait pas éliminer, c'est ce que l'on nomme un problème de renormalisation. Dans le cas des cordes, surprise, on trouve des modes de ces cordes qui correspondent à des particules de spin 2 et dont les équations à basse énergie permettent de retrouver les équations de la relativité générale. On a donc potentiellement une théorie qui quantifie la gravitation, et effectivement, on arrive à gérer les problèmes d'infinis traditionnels quand on essaye de quantifier la RG. Comme la théorie incorpore des dimensions supplémentaires, cela donne l'espoir en plus d'unifier les 4 forces d'interactions fondamentales. C'est tellement beau et élégant que l'on a envie que cela soit vrai ! (c'est mon propre ressenti de théoricien). Au passage, on voit apparaître un nouveau concept : la brane. Pour la faire en raccourci, il y a deux types de cordes : les cordes ouvertes et les cordes fermées. Les cordes fermées sont libres de se propager dans le bulk. Les cordes ouvertes ont leurs extrémités piégées sur une hypersurface que l'on nomme une brane. Cela n'est pas un truc parachuté, l'existence des branes s'impose mathématiquement. Notre propre univers serait une brane à 3 dimensions d'espace évoluant dans le bulk. 2. Les supercordes Problème : la théorie des cordes ne contient que des bosons, pas de fermions, il n'y a pas les champs de matière. Or, dans les tentatives de quantifier la RG, est apparu un drôle de truc, la supersymétrie (SUSY pour les intimes). En imaginant que l'on puisse transformer un boson en un fermion et réciproquement (dans une idée d'unification), on constate que les opérations mathématiques associées aux processus physiques qui permettent ces transformations, ont une propriété remarquable : elles sont associées aux transformations du groupe de Poincaré. En essayant d'introduire de manière ad hoc SUSY dans la théorie des cordes, on obtient une nouvelle théorie, la théorie des supercordes, qui contient à la fois les bosons et les fermions. Cette fois-ci, la théorie est à 10 dimensions. Jusque là, mathématiquement, rien de bien méchant. Mais tout de même une première objection : Il y a un vœux pieux, celui de la validité de SUSY en tant qu'approche apte à décrire la réalité. Mais admettons... L'objectif à ce stade est donc à minima de retrouver dans la théorie des supercordes le modèle standard de la physique des particules comme théorie de basse énergie. Cela signifie que l'on doit retrouver les mêmes symétries. Cela tombe bien, quand on compactifie les 6 dimensions supplémentaires, et à l'aide des branes, il est possible de construire des théories avec tout un tas de groupes de symétries possibles, et donc littéralement de créer tout un monde avec des particules diverses et variées... On se dit qu'il doit bien y avoir moyen de retrouver le modèle standard là-dedans !? 3. Compactification et variétés de Calabi-Yau Une remarque sur la compactification. L'idée est que les dimensions supplémentaires sont enroulées sur elles-mêmes. Une feuille de papier a 2 dimensions : si je l'enroule, je vais obtenir un tube, qui est toujours une surface à deux dimensions. A l'extrême, mon tube pourra se réduire à une tige très fine, voir à une ligne à une dimension ! Seule une observation à petite échelle prouvera que ma ligne est en réalité un objet à deux dimensions. Ainsi, on a le bénéfice de l'existence de dimensions supplémentaires, sans en avoir la perception directe à notre échelle. On pourrait alors se demander : qu'est-ce qui est responsable de cet enroulement ? En fait, rien ! Une dimension enroulée est dite "compacte". On suppose que les dimensions de notre espace usuel sont non compactes, mais elles pourraient l'être. Si on reste dans le domaine de la RG, il y a des solutions des équations d'Einstein qui correspondent à un contenu vide de matière, mais où les dimensions sont compactes. On parle de solutions Ricci-flat. En théorie des (super)cordes, les dimensions sont enroulées d'une manière telle qu'elles forment ce que l'on nomme des variétés de Calabi-Yau, qui sont Ricci-flat. 4. Là où ça commencent à merder... Le problème est qu'il existe un nombre de variétés de Calabi-Yau potentiellement compatibles avec la physique connue absolument colossal ! C'est déjà un problème en soi. Mais pour couronner le tout, on voit apparaître tout un tas de configurations sur la manière dont les cordes peuvent s'enrouler et interagir. Cela a donné lieu à toute la question de l'usage de la théorie mathématique des nœuds en théorie des cordes ou encore ce que l'on nomme les théories conformes. Et là, la théorie des (super)cordes commence à devenir très très compliquée. Déjà sur certains aspects mathématiques pointus, ensuite en terme de lourdeur des calculs. Un calcul est lourd quand il ne présente pas forcément de difficultés techniques, mais qu'il est très pénible à dérouler. En somme, on enchaine un grand nombre de lignes de calculs faisant intervenir des expressions mathématiques longues, faisant intervenir de nombreux paramètres, indices, etc... Il n'y a pas de subtilité mathématique, rien que des opérations communes, mais agencées et répétées d'une manière qui rend le calcul pénible et fastidieux, et très long à entreprendre. Cela donne dans les publications des phrases du style "after a tedious but straightforward calculation, one gets", sous entendu : "après un calcul pénible mais sans subtilité, on obtient". Il s'en suit le résultat. Si les programmes d'aide à la démonstration et les logiciels de calculs symboliques ont grandement aidé, cela ne fait pas tout ! Et on en est là. La théorie des (super)cordes, dès que l'on essaye d'aller vers du concret en lien avec le réel connu, est un édifice dont la lourdeur et la difficulté des calculs échoue à aboutir à quelque chose de réellement testable. Pire, on n'a jamais réellement retrouvé le modèle standard ! Cela ne signifie pas que la théorie des cordes ne marche pas, mais elle est trop compliquée pour être utilisable en l'état ! 5. Il n'y a vraiment rien de testable ? La théorie des cordes, à l'origine, est une théorie valide jusqu'à l'échelle de Planck. Mais on s'est assez vite demandé ce qu'elle donnerait à basse énergie (avant même d'essayer de retrouver le modèle standard). De fait, on retrouve des équations de Yang-Mills qui sont susceptibles de décrire les interactions fortes ou électrofaibles. C'est des choses de ce genre qui ont fait dire que la théorie des cordes retrouvait le modèle standard, mais c'est aller vite en besogne. De même, on s'est aperçut de certaines équivalences (correspondance AdS/CFT) avec certaines théories visant à quantifier la RG en incluant SUSY. Par ailleurs, la théorie des (super)cordes fait apparaître des champs typiques (les champs de Ramond-Ramond et de Kalb-Ramond). Dès lors, on a commencé à chercher des modèles qui sont des sortes de versions à basse énergie de la théorie des cordes, mais qui ne sont pas la théorie des cordes. Il s'agit de théories du champ mais incorporant des concepts inspirés de la théorie des cordes. Et c'est ce genre de choses que l'on cherche à tester ! Au mieux, on aurait confirmation que certaines idées inclues dans la théorie des cordes sont recevables, mais cela ne serait pas une démonstration de la théorie des cordes. Ce dernier point mérite que je détaille à travers un exemple. En théorie des (super)cordes, on montre que toute brane (que j'ai évoqué plus haut) peut se décrire par un champ ou un ensemble de champs scalaires décrivant ce que l'on nomme un mur de domaine. Or, toute brane décrite par un mur de domaine en terme de théorie des champs n'a pas nécessairement de contrepartie en théorie des cordes ! En somme, les branes décrites en terme de théorie des champs, sont plus générales dans leur description que les branes des cordes. En tout cas à basse énergie. Donc, prouver l'existence des branes n'est pas nécessairement une preuve de la théorie des cordes. 5. Qu'en disent les théoriciens des cordes ? Certains, pas tous, on tendance à tout ramener aux cordes. Il n'est pas rare de discuter avec un physicien des cordes qui confond "dimensions supplémentaires" avec "théorie des cordes". Ou comme je l'ai évoqué "brane" avec "théorie des cordes". Le terme de brane vient bien des cordes, mais les branes vivent aujourd'hui leur propre vie en dehors de ce cadre. Idem avec les dimensions supplémentaires... Donc, il y a chez certains un côté mauvais joueur, en mode : "tout ce que l'on trouve ailleurs et qui est aussi présent en théorie des cordes, fait partie de la théorie des cordes". Il y a aussi ceux pour qui "la théorie est tellement belle qu'elle est forcément vraie", au point que certains n'ont pas hésité à défendre l'idée que le principe de Popper était dépassé et qu'il fallait lui substituer l'élégance mathématique. Enfin, d'autres justifient la justesse de la théorie des cordes par le volume de publications qu'elle a produit !!! Face à ce genre de discours, j'ai souvent entendu des physiciens dire que les théoriciens des cordes n'étaient pas des physiciens ! Il faut tout de même soulever que cela a eu le mérite de pousser au développement d'outils mathématiques (théorie des nœuds, théories conformes,...) qui ont des retombées dans des domaines qui n'ont rien à voir avec la théorie des cordes, notamment en physique de l'état condensé. Modifié 20 avril 2024 par George Black 2 10 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Bruno- 4 318 Posté(e) 20 avril 2024 (modifié) Le 14/04/2024 à 18:59, PhilouB a dit : Pour la matière noire, toujours aucune observation et aucune preuve. C'est le contraire. C'est l'inexistence de la matière noire qu'il faut prouver. J'explique mon point de vue (ce n'est que mon point de vue d'astronome amateur, hein). Je rappelle qu'il y a deux alternatives. 1) On postule que la théorie de la gravitation est juste, alors les observations impliquent l'existence de matière invisible, qu'on appelle la matière noire. Qu'il existe de la matière invisible n'a absolument rien d'extraordinaire, c'est le contraire qui le serait. Un univers où toute la matière émettrait des photons me paraît complètement fantasmagorique, on dirait un mythe religieux, vous ne trouvez pas ? Au passage, je rappelle que la découverte du neutrino est similaire. J'ai relu Wikipédia et je vous cite des passages : « En 1930, la communauté des physiciens est confrontée à une énigme : la désintégration β ne semble pas respecter les lois de conservation de l'énergie, de la quantité de mouvement et du spin. Pour satisfaire ces principes, Wolfgang Ernst Pauli postule l'existence d'une nouvelle particule, de charge électrique nulle » La matière noire, c'est pareil, sauf que c'est son rayonnement qui est nul. « Le neutrino [...] est découvert expérimentalement en 1956 » Je soupçonne qu'on attendra plus de vingt-six ans avant de « voir » (ce qui est impossible) la matière noire. Tiens, et les trous noirs ? C'est pareil, on n'a pas de preuve directe, personne n'en a vu un, ce qu'on voit, c'est juste ce qu'il y a autour, c'est le même principe : si la théorie est juste, elle implique l'existence des trous noirs. 2) On postule que la matière noire n'existe pas (pourquoi donc ? et les trous noirs ? bizarre, mais OK, admettons...) et alors il faut changer la théorie. L'alternative 1 est l'alternative « normale », en vertu du rasoir d'Ockham disons, et l'alternative 2 est l'alternative « révolutionnaire » (la théorie de la relativité générale serait incomplète !), c'est pour ça que c'est son postulat qu'il faut prouver. Jusqu'à preuve du contraire, notre théorie de la gravitation est juste, donc il y a de la matière noire dans l'univers. Modifié 20 avril 2024 par Bruno- 5 1 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vaufrègesI3 17 521 Posté(e) 20 avril 2024 il y a 11 minutes, Bruno- a dit : Je soupçonne qu'on attendra plus de vingt-six ans avant de « voir » (ce qui est impossible) la matière noire. Allez... CADEAU !!!!!!!!!!!!!!! ............. 5 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Superfulgur 18 884 Posté(e) 20 avril 2024 il y a 41 minutes, George Black a dit : Il y a aussi ceux pour qui "la théorie est tellement belle qu'elle est forcément vraie", au point que certains n'ont pas hésité à défendre l'idée que le principe de Popper était dépassé et qu'il fallait lui substituer l'élégance mathématique. C'est explicitement le discours d'Aurélien Barrau... Sinon, à propos de la théorie des cordes, supercordes, tu reviens souvent à SUSY, dans ton texte pour lequel on te remercie : mais je croyais que le LHC avait quasiment tué SUSY ? S Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites