C’est l’une des galaxies les plus fascinantes de notre coin d’Univers. En tout cas, cette galaxie est ma préférée, depuis un demi siècle, avec l’envoûtante M 104.
M 87 domine l’amas Virgo, de ses presque dix mille milliards d’étoiles, rassemblées dans une sphère gigantesque, dépassant deux cent mille années-lumière de diamètre.
Sur les images grand champ, on perçoit les forces cosmiques à l’œuvre ici, depuis dix milliards d’années, peut-être. Des galaxies, partout, lentement attirées par le monstre central, qui finit par les engloutir, les absorber.
Tout autour de M 87, un essaim prodigieux d’amas globulaires, vestiges de ces innombrables captures, découverts avec le télescope de 5 mètres du mont Palomar dans les années 1950.Il y en a 12 000, c’est moins qu’autour des autres monstres cosmiques, un peu plus lointains, NGC 4874 et NGC 4889 dans Coma, que nous avons aussi photographiés, avec Jeff.
Sur le crop, ci-dessous, 90 % des "étoiles" sont des amas globulaires...
Les amas globulaires de M 87 sont bien documentés, entre les magnitude 19 et 26, et un pic vers 24 environ. Nous en avons enregistrés ici quelques milliers, jusqu’à mag 24,7.
Au cœur de M 87, son jet, émis par un trou noir central de six milliards de masses solaires…
Image prise avec le télescope de 1 mètre à F/3.2 Omicron C2PU de l’Observatoire de la Côte d’Azur.
Luminance, 120 min, RVB, 3 x 40 min. Mag limite, 24.7, FWHM, 1.5 arcsec, j’ai eu de la chance avec le seeing, ces nuits là…
Le traitement majestique, de l’image, est dû à @jeffbax bien sûr.
Quelques chiffres, pour mieux comprendre l’image : M 87, d’après les dernières publications, se trouve à 52 millions d’années-lumière. Son module de distance est de 31. Avec une mag limite de 24.7, nous percevons, à cette distance, à la limite, des objets de magnitude absolue -6.3, soit, ici, des amas globulaires, sans évoquer évidemment le tapis de galaxies lointaines d’arrière-plan.
M 13 d’Hercule, avec sa magnitude absolue de l’ordre de -8, serait donc visible dans M 87, sur cette image, comme une « étoile » de magnitude 23…
Alors, le nombre d'étoiles. La masse baryonique, hors matière noire, de cette elliptique géante avoisine 2 à 3 milliers de milliards de masses solaires. Mais cette masse ne rend évidemment pas compte du nombre réel d'étoiles situées dans cette galaxie... Les naines rouges étant majoritaires, sans compter les naines blanches, invisibles, qui doivent se compter en nombre indécent, on peut évaluer, à la louche, le nombre réel d'étoiles dans M 87 à près de... dix mille milliards.
Voilà, maintenant vous pouvez contempler la photo. Moi, quand Jeff me l'a envoyée, j'ai eu les larmes aux yeux, tellement cet astre me fait rêver depuis des décennies...
PS : Ah, juste un truc sur l'observation. Avec Omicron, on pose 60 secondes. Evidemment, on découvre l'objet "en live" quand il s'affiche à l'écran. Là, après la première pose, je regarde sur l'écran... et je réalise que des centaines d'amas globulaires sont déjà bien visibles. Sur une seule pose. Vous imaginez pas l'effet que ça m'a fait.
Bonjour à tous !
En observant un astéroïde, l'autre nuit, je suis tombé par hasard sur ce champ, dans le Cocher, et en empilant une heure de luminance, j'ai détecté ce couple en interaction, avec une magnifique queue de marée sur lequel nous reviendrons l'année prochaine avec @jeffbax.
J'ai trouvé le couple sur les images SDSS et Pannstars, la queue de marée a l'air assez faible, mais je ne trouve pas le nom de cette galaxie, quelqu'un peut l'identifier ?
A priori ce n'est pas une Arp.
On m'a toujours dit, photographier le ciel profond à la Pleine Lune, c'est vraiment pas ça...
Du coup, à la dernière PL, j'ai pointé une galaxie spirale du Petit Lion, NGC 3344.
L'image a été prise respectivement à la Pleine Lune, puis deux et trois jours après la PL.
La nuit de PL, la turbulence était dantequse, @jeffbax a mis à la poubelle toutes mes brutes, merci
Les autres nuits étaient meilleures, d'où 2 h 30 de luminance, et 3 x 50 min de RVB.
Télescope de 1 mètre à F/3.2 Omicron C2PU, caméra QHY 600.
Alors effectivement, la Pleine Lune, pour le ciel profond, c'est pas ça : on atteint tout juste m : 24.4... FWHM : 1.6 arcsec.
pour changer un peu avec @Superfulgur, nous avons pointé le T1000 f/3,2 du C2PU vers une nébuleuse. La célèbre nébuleuse du cône alias NGC 2264 dans la Licorne. Cet objet est très souvent imagé en bandes étroites (Halpha) pour révéler ses structures. Comme nous l'avions fait sur la nébuleuse de la trompe, nous avons voulu lui rendre hommage en LRGB pur, profitant de l'absence de filtre infrarouge pour plonger un peu dans ses profondeurs.
Nous avons un peu tardé à la publier, et il y a eu plusieurs versions, parce que l'apport de l'IR n'est pas aussi flagrant que pour la trompe. Je ne dirais pas que je suis déçu, mais j'avais imaginé un peu mieux. Serge a été plus vite convaincu que moi. Ceci dit, l'ensemble est tout de même plaisant avec de belles structures jusque dans les zones sombres. On devient difficiles, mais on va pas se plaindre
L'emploi d'un filtre Gp à la place du B a rendu le traitement des étoiles bleues sur la nébuleuse rouge un peu casse-tête, tout comme le rendu du rouge global. Comme ce filtre est plus large que le B, il a tendance à bien baver et il faut rattraper une forte diffusions lorsque les étoiles sont blanches/bleues. Quand c'est bleu sur rouge.. rien ne bouge, ... c'est galère.
La voici 2h50 sans filtre. RVg' = 75/60/60 :
Et le lien AStrobin : https://app.astrobin.com/i/09kt1i
Voilà pour cette fois, nous sommes revenus dans la voie lactée... Pas pour très longtemps
à bientôt pour la prochaine.
Bon weekend à tous.
PS : ce soir j'ai le télescope et ... C'est la mousson là-bas ! 8e fois / 8 alors que l'autre s'est gavé comme un goret ce mois-ci... J'en peux plus...
La team Omicron est fière de vous présenter une image très profonde de la belle galaxie NGC 772 (ARP 78). Située dans la constellation du Bélier à 106 millions d’années-lumière, cette belle spirale tourmentée est un objet à faible brillance surfacique qui demande à la fois un ciel transparent et un bon seeing pour révéler ses structures.
Initialement, nous voulions lui mettre au moins 12h de L pour atteindre la magnitude 26. Nous nous sommes relayés avec @Superfulgur depuis octobre 2024 sur le T1000 Omicron du C2PU, profitant de chaque créneau avec bon seeing entre les observations scientifiques.
Malgré notre persévérance, nous n’avons pu recueillir « que » 6h20 de luminance correcte et 90 mn par couche. En contrepartie, le seeing était excellent pour la L (FWHM < 1,4"/photosite) permettant d’avoisiner la magnitude 25,5 malgré tout. Il est clair maintenant qu’elle est trop basse et que nous n’en rajouterons pas cette année. D’autant que nous avons une demande de recherche à assurer pour les quelques nuits qui nous restent ce mois-ci.
La voici donc, chouchoutée au traitement pour révéler toute sa beauté. Un rendu sans saturation excessive avec un peu de bruit, comme on aime. Une plongée vertigineuse en 7000 pixels et un échantillonnage final de 0,3"/pixel !
Tout d'abord un crop sur la belle :
Et la full pour vous perdre avec la comète (voir le fil) :