Actualité des Mars Exploration Rover

[vaufrègesI3 15 088]

Au sol 2817 (27 Déc. 2011), la production d'énergie était de 290 watt/h..

Le rover est toujours stationné au même emplacement, au Nord de Cape-York, les panneaux solaires inclinés vers le nord. Le 17 décembre il a été enregistré
une surconsommation d'énergie de la roue avant droite.. Il semble que cet appel de puissance ait eu comme origine la nature du sol, ou son relief..
En guise de diagnostic, le 26 décembre le rover a effectué une petite marche arrière de 0m20 sans problème, et tout est désormais redevenu nominal.
Opportunity maintient 15 degrés d'inclinaison nord..

Une image de la roue avant droite d'Oppy prise il y a plus de 7 ans, en mai 2004.. Le rover était alors arrivé près du cratère Endurance :

Affleurement rocheux près de la position actuelle du rover, 24 décembre (mhoward-umsf)

Le même, anaglyphe (walfy-umsf)

Une autre image - pano 27 et 28 décembre (jvandriel-umsf):

[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 30-12-2011).]

[PierreJL 191]

J'aime ces images du "bout du monde"

Je me demandais... mis à part les tempêtes de "sable" de "poussières" qu'est-ce qui peut bien tomber du ciel de mars?

[vaufrègesI3 15 088]

Du fait de la très faible densité de l'atmosphère martienne, on peut déjà affirmer que, du ciel de Mars... tombe pas mal de météorites ... Les rovers
en ont trouvé plusieurs, comme celles-ci :

Un soir du 30 sept 2008, les infos annonçaient en fanfare que Phoenix avait observé qu’il "neigeait sur Mars".. C’était quelque peu exagéré..
Au petit matin, en utilisant l'instrument "LIDAR" du lander, un laser qui sonde l’atmosphère, l’équipe météo a découvert des cristaux de glace qui se sont
formés dans des nuages situés à 3,5 / 4km d’altitude. Lorsque le LIDAR s’est arrêté à 5h21 (heure locale), les cristaux étaient descendus à 2,5km.

On suppose qu’ils sont arrivés un peu plus bas, puis qu’au contact de l’air sec, ils se sont sublimés. Plus tard, dans la saison, il n’est pas impossible que ces cristaux atteignent le sol.
Voilà toute l’histoire.

La mission Phoenix embarquait la première véritable station météorologique de conception canadienne.
Cette station comportait l’instrument "LIDAR", acronyme de "Light Direction And Ranging".
Son fonctionnement est comparable au radar bien qu’il s’agisse ici de pulses de lumières Laser, émises verticalement dans l’atmosphère (sur 2 à 3 km),
pas d’ondes radioélectriques (2500 pulses de lumière verte par seconde).
C’est "l’écho" de cette lumière réfléchie par différents obstacles et son temps de retour à l'instrument LIDAR (en fait un télescope aligné au faisceau laser)
qui sont analysés, en révélant les caractéristiques des particules de poussières ou de glace en suspension dans l’atmosphère, leur position, leur formation, la durée et les mouvements des nuages.
Ceci afin d’améliorer la compréhension scientifique des processus atmosphériques de Mars, et comment circule l'énergie dans l'atmosphère polaire..

Fourmi103 avait réalisé une animation d'un tir de ce laser au sol 83 :

On peut voir des scintillements, alors qu'il est un peu plus de minuit, avec un Soleil bas sur l'horizon. Est-ce que se sont des particules de glace portées
par les vents?

Une vidéo des nuages de glace qui passent au dessus de Phoenix, images sur 10 mn (29 août 2008- sol 94). Ces nuages proches des cirrus sont formés
de microcristaux de glace nés de la sublimation de la calotte arctique :
:

Ici, des nuages de glace à 3 heures du matin (temps local) au sol 95 (30 août) - 10 images - :

Par ailleurs, on peut évoquer la "condensation" au sol du CO2 atmosphérique aux hautes latitudes, processus inconnu sur terre, qui repose
sur les conditions particulières de Mars (pression, température, atmosphère ténue..).
Cette condensation du CO2 se produisant aux environs de -130°C en hiver, et bien sûr alternativement aux régions polaires..

La hauteur supposée de glace de CO2 (qui peut atteindre plusieurs mètres)est corrélée au taux GLOBAL de CO2 de l'atmosphère martienne qui se transforme
en glace pendant l'hiver sur l'un des 2 pôles, taux lui même fonction de la chute de pression atmosphérique constatée à ces périodes...

Ce taux est de 25% du CO2 martien transformé en glace en hiver pour la calotte Nord (30% pour la calotte sud). Difficile de connaître la répartition
exacte de la glace de CO2 selon la lattitude.
Mais il faut noter que la calotte Nord est beaucoup plus étendue que la calotte Sud, et donc que la hauteur de glace de CO2 saisonnière y est bien moins
importante, surtout en périphérie..

[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 03-01-2012).]

[PierreJL 191]

Merci Vaufrèges pour cette réponse complète.

La météorite est superbe. On dirait presque un crâne. On voit (?) que la partie extérieure semble avoir "chauffée" à l'instar de ce qui se passe sur Terre.J'imagine que les "martiens" doivent craindre que le ciel leur tombe sur la tête car au niveau protection leur atmosphère n'est pas formidable...

Un parachute ne doit pas beaucoup freiner la chute... Je pense au prochain client de Mars.

[Ce message a été modifié par PierreJL (Édité le 03-01-2012).]

[Superfulgur 16 089]

Merci Daniel,

Didon, comme on s'est pas encore engueulé cette année (que te souhaite pareille que la mienne je me souhaite à moi), tu me donnerais le dernier odometer de Opportunity please ?

Merci d'avance.
S

[vaufrègesI3 15 088]

Dernier chiffres communiqués pour Oppy : 26 décembre (sol2816) 34,361 km..

Le rover n'a quasiment plus bougé depuis fin novembre.. Il ne devrait plus beaucoup rouler avant plusieurs mois, because la production d'énergie qui est au 1/3 de la production nominale, et ça va encore baisser..

Bonne année aussi Supernikon.. Et pi si on s'est pas encore frité cette année... c'est parce qu'on n'a pas eu le temps..

[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 04-01-2012).]

[jackbauer 2 13 734]

je me demande un truc : ça va rouiller ou pas là-bas ??

[vaufrègesI3 15 088]

Le rover est stationnaire, RAS, on a le temps ..

On peut donc évoquer tranquillou les météorites trouvées par les rovers sur la surface martienne : Quatre pour Oppy, deux pour Spirit (à ma connaissance)..

Au cours de son périple, Opportunity a rencontré quatre météorites. La première, "Heat Shield Rock", une météorite ferreuse de la taille d'un ballon de basket, a été découverte le 6 janvier 2005, à proximité du bouclier thermique de la sonde dans Meridiani Planum. Il est bon de savoir que cette météorite est la première découverte sur une autre planète et l'une des premières sur un autre corps du système solaire après notamment "Bench Crater" et "Hadley Rille" trouvées sur la Lune lors de missions Apollo. Elle a été officiellement nommé "Meridiani Planum" par la Météoritical Sociéty en octobre 2005. Les météorites sont habituellement nommées d'après le site où elles sont trouvées.

Après plus de quatre ans sans autre rencontre, Opportunity a découvert successivement trois météorites en quelques semaines. En juillet 2009, la première, c'est "Block Island". Fin juillet 2009, Opportunity est passé non loin d’une énigmatique roche deux fois plus grande qu’"Heat Shield Rock" (env. 60cm). Les contrôleurs du robot ont alors ordonné à celui-ci de prendre des clichés avant de continuer sa route. Mais en examinant les photos transmises vers la Terre, les scientifiques ont décidé qu’Opportuny devait faire demi-tour afin de procéder à un examen bien plus approfondi de ce qui a été confirmé comme étant une météorite. "Block Island" appartient à la famille des météorites ferreuses (majorité de fer et de nickel). Sur notre planète, celles-ci représentent 6 % des cailloux venus de l’espace. Si, en dépit de cette relative rareté cette météorite n’est pas réellement exceptionnelle en elle-même, sa taille est plus surprenante.

Un mois plus tard, fin septembre 2009, c'est au tour de "Shelter Island", 700 mètres plus loin. Posée sur le sable martien, elle semblait attendre Opportunity, il s'agit également d'une météorite ferreuse..

Enfin, le 17 octobre 2009 dernière trouvaille pour Oppy : Très proche, "Mackinac" s'ajoute à la liste et ressemble très fortement aux précédentes (majorité de fer, 6 à 7% de nickel). Vu leur composition identique et leur proximité, ces quatre roches pourraient avoir atterri sur Mars lors de la même pluie de météorites.

Enfin pour Spirit : Depuis son avant-poste hivernal de "Low Ridge" dans le cratère de Gusev, Spirit a réalisé ce cliché de deux météorites ferreuses se détachant sur un sol martien à la fois accidenté et sablonneux. Découvertes au sol 872, le 16 juin 2006, , ces deux roches de couleur claire, ont été nommées "Zhong Shan" (à gauche) et "Allan Hills" (à droite).

Ces noms informels sont en accord avec la manière dont les scientifiques de la mission surnomment les roches et les débris martiens de cette zone d'après des noms de sites en Antarctique. "Zhong Shang" est une base que la République populaire de Chine a ouverte en février 1989, dans l'Est de l'Antarctique. "Allan Hills" est un site où les chercheurs ont trouvé beaucoup de météorites en provenance de Mars, y compris la très controversée "ALH84001".

A noter qu'au-dessus de Mars, la pression atmosphérique diminue de moitié chaque fois que l'on s'élève de 12 km (contre 5 km sur Terre). Une conséquence en est la relative faible décélération subie par un objet en provenance de l'espace qui pénètre dans l'atmosphère martienne : décélération 20 g, contre 400 g pour la Terre. Cela a pour conséquence que les météorites qui tombent sur Mars ne connaîssent pas nécessairement un processus de décélération totalement destructif pendant la descente.

[vaufrègesI3 15 088]

Pour répondre à la question de Jack plus haut concernant le phénomène d'oxydation sur Mars, quelques éléments..

Le sol de Mars est principalement composé d'oxydes de silicium (44 %) et d'oxydes de fer (17 %). Les oxydes de fer sont responsables de la couleur "rouille" caractéristique de la surface martienne.

Ce qu'on sait moins, c'est COMMENT l'oxydation intervient dès lors que l'oxygène n'existe qu'à l'état de traces dans l'atmosphère martienne.

L'atmosphère martienne contient de la vapeur d'eau (environ 10.000 fois moins de vapeur d’eau que dans celle de la Terre) et des cristaux de glaces minuscules.

Dans des conditions terrestres standard, la vapeur d’eau tend à se condenser autour de petites poussières en suspension, ou de particules d’aérosols ou de sels, quand la température descend au-dessous du "point de condensation". L’atmosphère est ainsi dite "saturée", car elle ne peut contenir plus d’humidité à cette température et à cette pression. Toute la quantité de vapeur d’eau excédant le "point de condensation" se condense pour former des gouttelettes ou des cristaux de glace qui viendront plus tard précipiter.

Cependant, quand les noyaux de condensation (que l’on suppose être des poussières minérales en suspension dans l’atmosphère) sont trop rares, la condensation est fortement ralentie et ne permet pas à la vapeur d’eau en excès de condenser. Ce phénomène crée alors une sursaturation en eau qui reste sous forme gazeuse en déséquilibre de phases.

Jusqu’à présent, il était supposé a priori qu’une telle sursaturation ne pouvait exister au sein de l’atmosphère martienne, par ailleurs très froide (- 100°C) : toute molécule d’eau au-delà du niveau de saturation était supposée se transformer immédiatement sous forme de glace, car sur Mars les conditions de pression et température n’autorisent que deux états pour l’eau : solide et/ou gazeux.

Néanmoins, les données du spectromètre SPICAM, à bord du satellite Mars Express (article du mag. "Science" du 29 septembre 2011) ont révélées que la sursaturation de la vapeur d’eau est un phénomène fréquent sur Mars. Des niveaux de sursaturation très élevés y ont été trouvés, jusqu’à 10 fois supérieurs à ceux rencontrés sur Terre.

Tout ça pour dire que le sol aussi en recèle (surtout lorsque le givre se sublime). Les études IR montrent la présence d'eau dans les couches les plus superficielles du sol martien. L'absorption IR suggère une teneur en H2O totale du sol entre 0,3 et 3 %. Le sol de Mars contient donc une faible quantité d'eau : dans les minéraux (argiles ...), glacée sous forme de givre nocturne hivernal, sous forme de vapeur entre les grains du sol.

L'atmosphère de Mars étant très ténue (0,08 bar) et quasi-transparente aux UV, les photons UV frappent la pellicule la plus superficielle du sol. Les photons UV sont assez énergétiques pour casser une molécule d'eau, même sans catalyseur, et même si les probabilités que cette réaction se fasse sont faibles. Les molécules d'H2O sont donc très partiellement photolysées "in situ" suivant la réaction globale :

H2O + photon UV --> H2 + O.

Bref, le rayonnement solaire "casse" les molécules d’eau du sol superficiel ce qui engendre la production d'atomes d’oxygène et d’hydrogène..

Bien que l'eau sur la surface de Mars (sous différentes formes) soit rare et la photolyse quantitativement faible, sur des millions voire milliards d'années, le processus de production d'oxygène par le rayonnement UV suffit à oxyder les silicates ferreux et à donner cette coloration au sol de Mars..

[Bruno 17 850]

Bonjour,
Ce qui m'étonne avec ces météorites c'est qu'elles semblent 'posées' sur le sol. L'atmosphère de Mars est ténue, comme dit plus haut la décélération est sur Mars de 20g (au lieu de 400 pour la Terre) les météorites doivent donc impacter avec une vitesse relativement élevée...
Les traces...elles sont ou ??

Je fais une erreur...?

Bruno

[Ce message a été modifié par Bruno 17 (Édité le 04-01-2012).]

[Bruno 17 850]

Correction !

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[Bruno 17 850]

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[Bruno 17 850]

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[Bruno 17 850]

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[Bruno 17 850]

Correction !

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[Bruno 17 850]

Désolé, je suis sur un smartphone...
Si un modo pouvait passer faire le ménage, d'avance merci

PS: je ne sais pas comment effacer...

[jhaw 21]

Je pense qu'elles sont tombées il y a bien longtemps, et étaient sous le sable.
L'érosion éolienne a du les a dégager récemment.(elles sont bien trop lourdes pour le vent...)

[Bruno 17 850]

J'y ai bien pensé : l'érosion, le 'vent'...
Mais quand même, autour, pas un caillou, pas une roche...
Pourtant, y'a du avoir de la 'casse' que même l'érosion n'a pu déplacer ou 'effacer'...

[vaufrègesI3 15 088]

C'est exactement ça.

Ces météorites, tombées à minima il y a quelques dizaines ou centaines de millions d'années, ont été dégagées par l'érosion éolienne intense de Mars. Ce type d'érosion façonne la surface de Mars depuis des milliards d'année..
Ces météorites ferreuses très dures ont résisté en partie à l'impact, et plutôt bien à l'érosion.. La plupart sont encore probablement enfouies sous le régolite..

la plaine de Mars où cette météorite a été découverte, était autrefois recouverte d'une couche de matériaux d'une épaisseur de près de 1 km, matériaux qui ont par la suite été très largement érodés et transportés. Ainsi, même si l'impact de ces météorites a généré un cratère, celui-ci a été effacé par des millions, voire des milliards d'années d'érosion.

Le sol martien est relativement homogène à l'échelle de la planète. Il s'est sans doute formé à partir de la désagrégation d'un grand nombre de roches différentes (brèches d'impact, laves, fragments écrasés sous l'impact de grosses météorites), dont les constituants ont été mélangés, brassés et distribués sur la totalité de la planète (en particulier grâce aux vastes tempêtes de poussières). On croit savoir aujourd'hui que l'épaisseur des matériaux et du régolite martien est de 100 m à 200 m en moyenne, mais elle peut atteindre localement des chiffres bien supérieurs..

[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 05-01-2012).]

[Bruno 17 850]

Super explication...une fois de plus !

Donc cette météorite aurait le touché le sol...1000 m plus haut ! Etant très dur car en partie métallique, elle a résisté à quelques dizaines ou centaines de millions d'années d'érosion qui a tout 'nettoyé' autour ( et sur 1 km d'épaisseur...impressionnant...)

C'est vrai que c'est trompeur. On la voit posée là comme ça, comme ci elle venait 'juste' de tomber. Mais une fois de plus, il faut résonner en millions (milliard...!) d'années...

[Ce message a été modifié par Bruno 17 (Édité le 04-01-2012).]

[vaufrègesI3 15 088]

"Donc cette météorite aurait le touché le sol...1000 m plus haut !"

Non, ça on ne sait pas, car l'époque d'impact des météorites n'est pas du tout déterminée, et donc l'épaisseur correspondante de matériaux et régolite à Meridiani Planum non plus..

[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 05-01-2012).]

[Bruno 17 850]

Oui, exact on ne connait pas la date de la chute. Donc à moins qu'elle ne soit tombé il y a très longtemps (!) , auquel cas il y avait 1 km de régolite, mais si elle est tombée il y a 'seulement' quelques dizaines de millions d'années, on peut supposer l'épaisseur de la couche à quelques dizaine (centaines ?) de mètres. Donc la trace de l'impact : balayé par l'érosion !
Je pense avoir compris !!

En tout cas je suis ce post avec passion : entre les photos et les explications, c'est passionnant !

Merci

[Ce message a été modifié par Bruno 17 (Édité le 05-01-2012).]

[Ce message a été modifié par Bruno 17 (Édité le 05-01-2012).]

[vaufrègesI3 15 088]

Opportunity semble maintenant définitivement positionné pour l'hiver à l'extrémité nord de "Cape York", incliné d'environ 15 degrés vers le nord pour une production d'énergie solaire plus favorable. Au Sol 2824 (3 janvier 2012), la production d'énergie solaire a été de 287 watt/h..

Cette image pour rappel :

Au sol 2819 (29 décembre 2011), le Micro Imager a réalisé une mosaïque d'images d'une cible appelée "Amboy" (non, pas "en bois" ).
Ensuite le spectromètre "Alpha Particle Rayons X" (l'APXS) a été utilisé au contact de cibles de surface accessibles par les instruments du bras robotisé.

Plus surprenant, au sol 2822 (1er janvier 2012), le bras robotique du rover a placé le spectromètre Mössbauer sur la cible "Amboy" pour une intégration de longue durée. Peut-être pour le tester une dernière fois, car la source radioactive de cet instrument n'émet plus qu'une très faible fraction des rayons gamma qu'elle fournissait au départ.

Par ailleurs, le JPL a décidé de profiter de l'immobilité du rover pour tenter une mesure envisagée avec Spirit lui aussi immobilisé, mais surtout bloqué . Mais elle n'avait pu aboutir, ce dernier n'ayant pas survécu à l'hiver.

Mars est en rotation autour de son propre axe tout en parcourant une orbite autour du soleil. Le rover étant immobile, les seuls mouvements de l’émetteur du signal radio d'Oppy seront ceux de la planète. Comme les scientifiques connaissent déjà les caractéristiques de l’orbite de Mars, ils pourront utiliser les signaux de Spirit pour se concentrer exclusivement sur la manière dont la planète tourne autour de son axe.

L’axe de rotation de Mars oscille lentement en subissant un mouvement de précession en même temps qu’elle tourne. Il s'agira de mesurer cette oscillation en examinant l’effet Doppler qu’elle produit sur le signal radio provenant du rover.

Mars effectue une oscillation complète en 170.000 ans. On mesurera donc un mouvement extrêmement petit, en observant des changements minuscules, mais ces toutes petites différences donneront des informations à propos du noyau.

D’abord elles aideront les scientifiques à savoir si le noyau est solide ou liquide. Un noyau fondu est un fluide qui se déplace et conduit l’électricité de telle sorte qu’il créé un puissant champ magnétique. Les chercheurs en voient les vestiges aujourd’hui mais ne savent pas si le noyau reste encore en partie fluide. Selon que le noyau soit complètement solide ou qu’il soit liquide, la nature de l’oscillation sera légèrement différente.

Les signaux radios du rover révèleront également la vitesse précise d’oscillation. Cela permettra aux chercheurs de calculer le moment d’inertie de la planète. En ajoutant cette information à ce qu’on sait déjà sur Mars (sa taille et sa masse), et en combinant ces trois données avec ce qu’on sait du comportement du fer et des roches à l’intérieur de cette planète, on pourra mettre des limites à la taille et à la densité du noyau martien et la densité dira quels éléments doivent être mélangés au fer pour constituer le noyau.

Ces mesures ont commencé au sol 2822 (1er janvier 2012) et les premières données ont été évalués comme de bonne qualité. Mais il s'agit d'un travail de longue haleine..

[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 06-01-2012).]

[vaufrègesI3 15 088]

HUIT ANS...

Le mardi 24 janvier 2012, Opportunity aura passé 8 années sur Mars !!

Le rover s'est posé le 24 janvier 2004 sur "Meridiani Planum"
Le nom de Meridiani vient de la proximité de cette zone avec le méridien "zéro" de Mars (longitude 0°), alors que Planum signifie plaine.
Il entame son 4ème hiver martien en bonne forme.. Seule inquiétude, l'accumulation de poussières sur ses panneaux solaires

Au cours du premier hiver passé par le rover, l’énergie disponible était descendue à 500 Wh/j, puis était revenue à 900 Wh/j à la surprise de l’équipe de contrôle sur Terre. Ce retour de la puissance électrique était dû à un dépoussiérage des panneaux solaires selon un mécanisme mal compris. Le nettoyage des panneaux solaires semble s’être déroulé pendant la nuit martienne, car une augmentation de 5 % de la puissance disponible a été constatée à quatre reprises sur une période de 6 mois. Les hypothèses évoquées alors pour expliquer ce dépoussiérage : le vent, le gel, et le fait qu’Opportunity était resté en position inclinée durant une longue période au cours de son exploration des parois du cratère Endurance.

Les opérateurs du JPL ont donc pris la même option pour ce quatrième hiver, sachant que l'énergie disponible est actellement inférieure à 300wh.. Pour la petite histoire, le site a été nommé "Greeley Haven" en l'honneur du géologue Ronald Greeley de l'équipe scientifique des rovers, décédé en 2011.

Quelques images..

"Vue d'artiste" depuis l'emplacement du rover (Stu-umsf)
C'est bidonné pour le soleil, mais c'est beau ..

Oppy le 8 janvier 2011, toujours actif :

Ces roches, accessibles aux instruments du bras robotique, constitueront la cible prioritaire d'étude pour le rover pendant l'hiver :

Image du 6 janvier 2011. On voit la finesse des particules qui forment la petite dune blanche près du rover :

[mnicole01ca 0]

Un GRAND MERCI à toi vaufrègesI3 pour toutes tes recherches et tes interventions sur cette grande aventure martienne. Je n'écris pas souvent mais je lis avec grand intérêt toutes les informations qui sont transmises dans ce fil et d'autres au sujet de l'exploration actuelle et future de Mars.

Merci également aux autres contributeurs.

Bye,
Michel