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LHC, l'aventure continue...

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Merci vaufrègesI3, tu réponds à mes deux questions précédentes sur les enjeux de ce LHP.

Est-ce un projet qui intègre des équipes de recherche non européenne ?

dobsonidé

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>>"Est-ce un projet qui intègre des équipes de recherche non européenne ?"<<

Oh que oui dobsonidé !

Simon qui travaille au CMS pourrait te répondre bien mieux que moi là aussi.. J'ai été à la pêche au niveau du site du CERN..

Pour te donner une petite idée de l'aspect mondial de ces recherches, il suffit par exemple de vérifier quels sont les collabotateurs pour les expériences Atlas et CMS (deux des 6 expériences du LHC) qui sont parmi les plus grandes collaborations jamais tentées dans le domaine de la physique.

Pour ATLAS, l’expérience compte 1800 physiciens (y compris 400 étudiants) provenant de plus de 150 universités et laboratoires dans 35 pays : Allemagne, Argentine, Arménie, Australie, Autriche, Azerbaïdjan, Belarus, Brésil, Canada, Chine, Danemark, Espagne, États-Unis, France, Géorgie, Grèce, Israël, Italie, Japon, Maroc, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Russie, Serbie, Slovaquie, Slovénie, Suède, Suisse, Taiwan et Turquie outre les scientifiques du CERN et du laboratoire russe IURN ; les physiciens qui prennent part à l'expérience sont appuyés par un grand nombre de techniciens et d'ingénieurs hautement qualifiés.
Les scientifiques qui y travaillent viennent donc de tous les continents... sauf l’Antarctique !

Pour l'expérience CMS c'est du même tonneau (Simon pourra rectifier si besoin). Les données de 2007 indiquent que plus de 2000 personnes provenant de 181 instituts dans 38 pays y collaborent !

Environ 8000 scientifiques, soit la moitié des physiciens des particules du monde, viennent au CERN pour mener des recherches. 580 universités et 85 nationalités sont représentées.
Enfin, pour permettre au maximum de physiciens du monde entier de participer à l'analyse des données pendant les 15 prochaines années (la durée de vie estimée du LHC), des dizaines de milliers d’ordinateurs dispersés sur la planète seront exploités dans le cadre d’un réseau informatique décentralisé appelé "la Grille".


[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 21-04-2010).]

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vaufrègesI3, pour ton très intéressant néologisme "collabotateur" je proposerai plutôt l'orthographe "collabotâteur" qui souligne bien le lien entre collaboration, manipulation et corruption . Tu vois je te lis

Sérieux, tu réponds indirectement à Alain Moreau :

quote:
Car hélas la physique dont il est question ici n'est intelligible (et encore...) qu'à un très petit cercle d'initiés.
Les initiés en question sont donc relativement nombreux et, en tous cas, ils ont, à mon avis, le devoir de faire (ou faire faire) connaître leurs recherches.

Evidemment le LHC est un ensemble d'expériences qui vont déboucher sur des milliers de travaux, il y aura des confirmations et des infirmations, des déceptions et des suprises. C'est pour cela que la communication genre "on va recréer le big bang" me parait très frustrante et pas du tout à la hauteur d'un bidule de 6 milliards d'euros.

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Tiens, ça m'a rappelé le début de l'intervention de François Vanucci (IN2P3) au colloque philosophie et cosmologie (dont l'excellent vaufrègesI3 avait fait un sujet http://www.astrosurf.com/ubb/Forum1/HTML/002952.html ). Il commençait son exposé en expliquant qu'il ne comprenait pas grand chose à la philosophie et en plus, disait-il :
quote:
[...] j'ai une autre tare, je ne suis ni cosmologiste, ni astrophyisicien, je suis physicien des particules et un jour dans une discussion avec un journaliste je lui demandais : "comment ça se fait que l'infiniment grand touche beaucoup plus le public que l'infiniment petit ? " il m'a répondu "c'est simple, l'infiniment grand, il suffit de lever les yeux vers le ciel et on s'émerveille - tandis que vous on ne sait pas trop ce que vous manigancez dans vos tunnels"
Je pense que la référence du CERN au big bang s'explique, en bonne partie, pour la même raison - ce que je trouve nullissime.

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Ouais, t'as raison ChiCyg !-)
Si je sais encore compter, ça fait donc au mieux 16 000 physiciens au monde qui comprennent en profondeur de quoi il en retourne.
Soit à la louche : 1 personne sur 400 000 qui pige réellement pourquoi et surtout comment on a construit le bidule...
Alors, y a juste les 399 999 autres qui sont bien obligés de déléguer à plus compétents qu'eux, n'est-il pas ?
Pour faire + visuel : si tu places en haie d'honneur 1 personne chaque mètre le long d'une route, tu ne trouveras qu'1 physicien compétent tous les 400 km.
Finalement : c'est vrai qu'il est assez nombreux - le garçon - par rapport au reste de ses congénères !!!---)))
Et il fait comment maintenant - ce nombreux garçon - pour vraiment bien expliquer ce qu'il fait aux 399 999 autres, qui n'ont pas bouffé au moins 10 ans d'études dans son domaine hyper pointu ? (mais qui sont quand même priés de voter pour ses recherches)

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>>"c'est simple, l'infiniment grand, il suffit de lever les yeux vers le ciel et on s'émerveille - tandis que vous on ne sait pas trop ce que vous manigancez dans vos tunnels"<<

Oui, bien sûr, c'est très vrai.. Mais il me semble que, "dans les tunnels", les physiciens travaillent aussi à élucider les mystères... du ciel.

PS : Quand Vannucci dit "qu'il ne comprend pas grand chose à la philosophie", il galèje le bougre.
La philo, il ne fait que ça dans ses bouquins !... Tiens, un exemple, j'ai trouvé ça : "Le physicien et la mort", dans lequel il fait référence... à Proust ! Et Proust, c'est pas Guy des Cars hein..
http://basarab.nicolescu.perso.sfr.fr/ciret/bulletin/b19/b19c14.html

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T'as raison, Alain MOREAU. Au fait, ça fait combien de cosmologistes aux 1000 km ? Alors ? La cosmologie, c'est tout simple ? Les cosmologistes sont plus pédagogues ?

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ChiCyg, dans un fil sur le LHC, on cause physicien des parties cul (toutes les lettres y sont, j'ai vérifié)
Donc revenons à nos bergers et à nos moutons.
Pour être plus parlant, je vais passer du spatial au temporel - cela n'exige qu'une simplissime expérience de pensée :
Dans mon exemple précédent, tu es ce cerveau généraliste décideur (ça va être dur, je sais, mais une petite greffe d'irrationalité devrait suffire)
Tu parcours ma route à 100km/h.
Tu mets donc 4h à voir défiler toute la population qui t'a élu.
Tu n'as ainsi consacré à mon physicien que moins de 4/100èmes de seconde.
Il fait la gueule, bien sûr : 10 ans d'études suprêmement difficiles pour une si brève considération ??? C'est disproportionné !!!
Son problème va donc être de te convaincre (en tentant de mobiliser l'adhésion de tes 399 999 semblables électeurs à un projet qui les dépasse totalement pour la plupart) que l'importance de ses travaux justifie que tu lui accordes beaucoup plus que ces 4/100èmes de seconde.
Et les moyens qui vont avec, évidemment ; sinon à quoi bon ?
A prélever - forcément - sur l'écrasante majorité des 399 999, au motif que ce qu'il fait, est de la plus haute importance pour toute l'Humanité donc pour chacun d'eux.
Il va devoir démontrer à tous - d'une manière ou d'une autre - que sa quête à lui est tellement si beaucoup plus importante, grande et noble, que toutes leurs préoccupations bassement matérielles, triviales et négligeables dans lesquelles s'englue leur quotidien, qu'elle vaut amplement un petit effort collectif supplémentaire n'est-ce pas : qu'un peu plus de rigueur leur fera le plus grand bien, un peu plus de science dure ne peut que contribuer à leur bonheur... voire même à leur salut intellectuel : avant que Star'ac and Co n'ait fini d'atrophier leur dernier neurone !
Hélas, pour les convaincre, un porte-voix ne suffira pas (à cause de la distance, la surdité, les effets secondaires de la Star'ac, etc)
Mais grâce à Dieu et à ses dévoués serviteurs, les précédentes recherches de notre physicien ont débouché imprévisiblement sur l'invention délectable du téléphone portable - dont l'utilité ne semble d'habitude guère plus fondamentale que les principes physiques lui permettant de fonctionner - mais grâce auquel cette fois il va pouvoir diffuser en quelques secondes 399 999 fois le message suivant :
"Boneur fisic a porté dclic:
Pour le BigBang taP1
Pour le BigGang D fisicos taP2
Pour le BigGangBang du bizouboson taP3 (mon choix préféré;-)
1€ + coût du SMS "
Evidemment c'est un peu vulgariste comme explication, à peine imagé, tout juste effleuré (on n'entre pas dans tous les détails techniques des trucs qui tournent en rond et finissent en ron, les petits pas tapons, les petits tas taquins, tout ça...) mais l'intérêt c'est que quel que soit le choix, à l'échelle planétaire ça fait rentrer 6 milliards d'€uros.
Et puis Roland Lehoucq nous a déjà montré qu'on pouvait faire de la bonne physique en s'amusant, n'est-ce pas ?

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Pfffffffffff....

Le quark, il l'ont conservé un millionième de seconde dans le bosondrome... Des milliards de dollars pour attraper un quark et pas être capable de le conserver, c'est nul.

é pi pourquoi y zont pas mis un laser, dans le bosondrome ? Au moins, il aurait détecté les ondes gravitationnelles, çà aurait servi à quelque chose...

S

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Punaise ! V'là le retour de l'autre trublion !
Pour les ondes gravitationnelles, LISA s'en occupe, enfin... le jour où ils en détecteront une hein..

T'as vu ChiCyg, ils la jouent modeste là , ils reconnaissent que le méson B -je cite : "Il s'agit d'une particule découverte pendant les années 1980".
Bon, en même temps, difficile de faire autrement.. Les deux expériences ("Argus" à Hambourg et "Cleo" à Cornell)qui s'attelaient alors à les fabriquer, on les appelait... les "usines à B" ! .
Et pi le quark b a été identifié en 1977..

Ils ont bien de la chance quand même les physiciens du LHCb...Ils peuvent tous travailler chez eux, à leurs mésons.. Tranquilles !

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Comme il y a visiblement des amateurs ici, une petite anecdote : un prof de physique des particules d'Orsay qui avait une certaine notoriété là-bas (Luc Valentin), s'amusait à intituler un de ses cours "Mésons, baryons", et de préciser en sous titre "Ce n'est pas une contrepèterie".

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Ben quand on porte le nom d'un saint aussi célèbre - doublé d'un tel prénom - on ne peut que s'intéresser aux parties cul et autres contrepèteries supersymétriques !

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Tentative pour faire le point sur l'activité du LHC depuis son démarrage effectif, il y a un mois.

Extraits de : http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/physique -1/d/boson-de-higgs-supersymetrie-theorie-des-cordes-au-lhc-pour-2010_23241/

Selon Sergio Bertolucci, directeur pour la recherche et le calcul, "redécouvrir les particules connues fait partie du processus des expériences préliminaires du LHC afin de s'assurer que les données sont correctement interprétées". Beaucoup de différentes particules sont créées dans les collisions de protons, la tâche des détecteurs est de les identifier en mesurant leur masse, leur charge et quelques autres propriétés. Dans le passé cela a pris de longues années avec l'acquisition de données et l'analyse. Aujourd'hui au LHC, on le réalise en quelques jours.

Jessica Leveque est physicienne du CNRS en poste au Centre de physique des particules de Marseille (CPPM). Son sujet de thèse portait sur la détection du boson de Higgs avec le détecteur Atlas.

Interrogée sur la perspective de découvrir rapidement le Higgs au LHC, elle répond qu’il est difficile de donner une date précise, même si certains pensent que ce ne sera pas possible avant 2012. Cela peut sembler étrange étant donné que le LHC est en mesure de faire des collisions à des énergies qui sont non seulement supérieures à celle du Tevatron mais aussi à celles que l’on peut associer à l’ensemble des masses possibles du boson de Higgs… Mais il n’en est rien.
En effet, le taux de production d’un boson de Higgs, lors de collisions entre protons, est vraiment très faible. Il faut donc réaliser un très grand nombre de collisions par seconde pour avoir la chance d’en observer un en un temps.

Découvrir le boson de Higgs n’est donc pas simplement une question d’obtention d’une énergie suffisamment élevée pour des faisceaux de particules mais aussi de ce que les physiciens appellent dans leur jargon la luminosité des faisceaux.

Le concept de luminosité n’est pas difficile à saisir. On peut le voir comme l’intensité d’un courant, d’un flux de particules traversant une surface donnée. De la même façon qu’une pause pour obtenir une image nette doit être d’autant plus longue que la lumière et le flux de photons est plus faible, on comprend que découvrir de façon indubitable un signal net lié à l’existence du boson de Higgs nécessite une luminosité pour les faisceaux de protons la plus élevée possible.

Deux paramètres doivent être pris en compte pour estimer en combien de temps le boson de Higgs pourrait être découvert…et ils sont tous les deux inconnus !

Le premier est la masse du boson de Higgs. Selon sa valeur, certaines réactions de désintégrations sont plus probables que d’autres mais elles peuvent aussi être plus difficiles à observer car le bruit de fond de production d’autres particules connues peut noyer le signal. On sait ainsi que, paradoxalement, un Higgs léger, de l’ordre de 120 à 130 GeV, est plus difficile à découvrir qu’un Higgs de plus de 150 GeV. Le second est lié au LHC lui-même. Combien de temps faudra-t-il pour qu'il fonctionne avec une luminosité importante ? Si elle reste faible durant des mois, une possible découverte de la particule de Peter Higgs sera retardée d'autant.

Jessica Leveque explique aussi que pendant plusieurs mois encore, le LHC ne fera que redécouvrir les particules du modèle standard.
C’est une étape nécessaire car, devant la complexité de détecteurs comme Atlas ou CMS, il faut s’assurer qu'ils fonctionnent bien et sont capables de mesurer, avec toute l’exactitude nécessaire, les masses et les charges des particules pour en permettre l’identification. Faute de quoi, des biais pourraient s’introduire, faisant croire, faussement, à la découverte de nouvelles particules. Ensuite seulement, les chercheurs pourront partir vraiment à la recherche d’une nouvelle physique au-delà du modèle standard.

Alexandre Zabi est chargé de recherches au CNRS, il est membre du Laboratoire Leprince-Ringuet (LLR) et, tout comme Jessica Leveque, il a travaillé au Tevatron.

C’est la recherche du boson de Higgs qui le préoccupe aujourd’hui. Pour lui, sa découverte ne devrait être possible qu’à l’horizon 2012 et pas avant. Il montre les résultats des premières analyses des collisions réalisées à partir des données collectées par CMS. Il s’agit de la reconstitution de la masse d’une particule à partir de la mesure des énergies des deux photons en laquelle cette dernière peut se désintégrer.
Cette particule, bien connue du modèle standard, ressemble un peu au boson de Higgs, une particule neutre décrite par un champ scalaire ; c'est un pion.

"La phase de calibration du détecteur CMS consistant à vérifier qu'il est bien en mesure de redécouvrir la physique connue du modèle standard s’annonce bien, explique-t-il. Elle durera quelques mois, tout comme dans le cas d’Atlas".

L’une des réactions qui intéressent Alexandre Zabi est celle de la production d’une paire de bosons Z qui se désintègrent ensuite chacun en des paires d'électrons-positrons. Ce genre de réaction peut constituer une signature assez nette qu’un boson de Higgs a été produit et qu’il s’est désintégré en donnant deux bosons Z. D’autres réactions dans le modèle standard peuvent cependant donner une telle paire sans la production d’un Higgs comme intermédiaire de réaction.

Interrogé sur la possibilité de découvrir de la physique exotique au-delà du modèle standard avec CMS au cours de l’année 2010, le chercheur répond que la mise en évidence d’un boson Z’ est une possibilité très sérieuse, ainsi que celle des particules supersymétriques ou de signatures de dimensions spatiales supplémentaires.
Se pourrait-il donc, qu’en ce moment même, ou dans les semaines à venir, certaines de ces particules soient produites dans les collisions, bien qu’en trop faible nombre pour pouvoir conclure à une découverte avant plusieurs mois ?
Pour le physicien, un tel événement est très peu crédible et il explique pourquoi : "La luminosité des faisceaux du LHC est encore très en dessous de celle qu’il faudrait pour avoir une chance non négligeable de produire des particules relevant de la physique exotique en quelques heures".

Fin de citation

Je note que 2012 correspond à la possible montée en en énergie (nominale?) du LHC..

A noter toutefois que le week-end passé, le LHC a vu une augmentation de dix fois de la luminosité instantanée (taux d'événement des collisions), marquant ainsi une étape importante.
Source : http://cdsweb.cern.ch/journal/CERNBulletin/2010/18/News%20Articles/1262593?ln=en

Je rappelle ce que nous disait Simon dans le topic précédent (qui me semble cohérent avec ce qui précède) - je le cite :

En gros pour le boson de Higgs dans le cadre du modèle standard, dans le meilleur de cas on pourrait en voir une évidence d'ici fin 2011.

D'ici fin 2011, nous pourrions collecter de l'ordre de 1/fb de luminosité. En principe ça donne suffisamment de statistiques pour détecter le Higgs via certains des canaux principaux, pas pour une évidence à 5 sigma mais probablement suffisemment pour avoir de gros soupçons disons.

Se souvenir qu'on ignore :

1) si le mécanisme de Higgs existe tel qu'on l'imagine
2) si le mécanisme existe, quelle est la structure du secteur de Higgs. En d'autres mots, combien de bosons y a-t-il? quelles sont les valeurs de couplages au fermions? quelles sont leurs masses? etc...

Donc voilà...tout reste à faire


Le Higgs enfin au CMS ! Peter Higgs plus exactement..

[Ce message a été modifié par vaufrègesI3 (Édité le 02-05-2010).]

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Merci Vauffy pour cette très bonne synthèse !
Patience jusque 2012 donc ! Au moins la machine fonctionne gentillement, les mauvaises nouvelles sont peut-être enfin définitivement derrière nous...

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Merci Vauffy, super...
La photo de Higgs est très forte.

Tu évoques ci-dessus "la redécouverte des particules" du modèle standard, si j'ai bien compris.
Mais est ce que le LHC peut les observer avec une "meilleure résolution" qu'avant, une "meilleure précision" ?

La masse d'une particule quelconque (proton, électron, ce que tu veux)peut-elle être précisée, ou tout çà est figé par des centaines d'années de mesure cumulée des accélérateurs précédents ?

Je sais même pas si ma question a un sens...

S

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C'est bien gentil, mais ch'ui pas physicien moi, j'y comprend rien..
Simon, s'il consent à sortir un peu du CMS (et à arrêter d'imager la lune derrière les montagnes ) pourrait répondre parfaitement à ça lui...
En attendant je propose ces réflexions basées sur ce que je crois discerner, à confirmer et compléter donc..

Il me semble que la mission première du LHC est de confirmer le modèle standard... dont le Higgs serait finalement la seule particule non découverte (resterait à expliquer son "mécanisme" aussi). La machine a le potentiel de produire les particules du modèle en très grand nombre et de les scruter avec, en effet, une résolution inégalée.
Ceci a d'abord comme avantage de permettre de tester le LHC et ses détecteurs, mais aussi d'établir des repères précis pour déterminer les phénomènes vraiment nouveaux..

Concernant les masses des constituants élémentaires, toutes n'ont même pas encore été déterminées avec précision il me semble..
Par exemple le problème de la masse (très faible) des neutrinos reste ouvert. De même celles des quarks sont à préciser, en particulier pour le quark top qui serait très lourd.

Car lorsqu’on veut séparer un quark et l’isoler des autres quarks et gluons avec lesquels il interagit, l’énergie qu’il faut fournir augmente très vite avec la distance de séparation. La nature utilise d'ailleurs cette énergie pour créer d’autres quarks et antiquarks : tout quark qui s’échappe s’enrobe immédiatement d’un manteau de partenaires avec lesquels il forme un nouvel hadron. Autrement dit, les quarks s’habillent toujours pour sortir, de sorte qu’on ne les voit jamais nus . D'où la difficulté de les caractériser.

En conséquence, en plus des collisions proton-proton, les collisions d’ions lourds dans le LHC (prévues initialement un jour par mois) permettront d’étudier l’état de la matière qui aurait existé dans les premiers instants de l’Univers, le « plasma quark-gluon ». ALICE est le détecteur spécialisé dans l’analyse des collisions d’ions plomb. Il étudie les propriétés du plasma de quarks et de gluons, un état de la matière dans lequel les quarks et les gluons, dans des conditions de température et de densité très élevées, ne sont enfin plus confinés dans les hadrons.

Mais on pourrait - peut être - aller plus loin dans la « redécouverte ». Jusqu'à maintenant, aucune sous-structure n'a été découverte aux quarks et aux électrons. On pourrait avoir la surprise de découvrir que les électrons, les quarks, et peut-être même les photons sont des particules composites comme le prédisent certaines théories.

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Salut les gars,

Déso c'est vrai que ça fait un bout de temps que je suis plus venu sur cette partie du forum.

Vaufrège tu as fait une bonne synthèse pour répondre à la question de SuperArmazones, cela dit je voudrais apporter quelques détails en plus.

La redécouverte du Modèle Standard a en fait de nombreux objectifs. Il y a bien sûr l'observation directe ou indirecte des particules déjà connues. Par directe j'entends par exemple l'observation des mésons et baryons (associations de quarks) dans les détecteurs, et par indirecte j'entends l'observation des produits de désintégration des particules instables telles que le quark top, les bosons de jauge W et Z pour l'interaction faible,...


Il est en effet possible que pour le quark top nous arrivions à une meilleure mesure de la masse (qui est déjà fort bien connue, on est ) l'ordre du %), simplement grâce à la statistique (nombre produit) qui sera disponible.

A côté de ça, il y a un autre intérêt à l'observation de certaines particules: on pourrait par exemple citer le boson Z dont les caractéristiques sont extrêmement bien connues depuis l'époque du LEP. Connaissant sa courbe de masse avec une précision énorme, on peut également contraindre la cinématique des particules provenant de sa désintégration et les utiliser pour des mesures ultimes d'alignement des détecteurs par exemple.


Le second point, et qui est tout aussi important voire plus, est l'observation des processus de production. Par exemple, le quark top peut être produit essentiellement de deux manière dans le Modèle Standard:

1)par paire: deux gluons ou quarks initiaux interagissent pour former deux quark tops
2)par production associée: un gluon et un quark b interagissent pour former un quark top et un boson W. Ce dernier mode de production est beaucoup plus difficile à observer que ce dernier car sa section efficace de production est bien plus faible. Au tevatron, il a été mis en évidence mais la faible statistique ne permet pas de mesure très précise des paramètres entrant en jeu dans ce processus. Et à cet égard, le LHC permettra d'affiner la mesure du couplage entre le W, le quark b et le quark top, qui est un bon indice de contrainte quant à la présence d'une hypothétique famille supplémentaire de fermions.

Ceci est juste un exemple, il y en a de nombreux autres.

Un troisième point, qui est à mon sens plus complexe, est la quantification des radiations QCD, c'est à dire des quarks et gluons émis par les quarks et gluons initiaux, qui "entourent" la production des quark tops, bosons Z/W, etc... Ceci est très important pour la calibration des outils de simulation de collisions, et pour améliorer nos connaissances quant à la "présence" des quarks et gluons dans les protons.

Voilà c'est une liste non-exhaustive des choses que l'on peut faire rien qu'avec le Modèle Standard, et qui pourrait donner des pistes quant à ce que l'on pourrait trouver au-delà... Et à ce titre, des analyses sensible par exemple à la présence de particules supersymmétriques seront en cours dans les prochains mois, histoire de voir si, en parallèle avec les obs du Modèle Standard, on ne voit rien d'autre...

a+

Simon

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Merci Simon de ton indulgence et de ces "détails en plus" que je vais tenter de "digérer" ..

Dans ses écrits, Etienne Klein cite parfois Maxwell, le père des équations de l’électromagnétisme qui, il y a plus d’un siècle et demi, exprimait l'idée suivante :"Tout développement de la science physique est susceptible de produire une modification des méthodes et des concepts généraux de la pensée, en d’autres termes de féconder la culture, mais à la condition impérieuse que ces nouvelles idées soient rendues aussi intelligibles que possible".

Malheureusement, de nos jours, la complexification des sciences risque de la rendre de plus en plus astraite pour les quidams (dont je fais partie). La somme des connaissances exigibles devient telle que même les scientifiques tendent de plus en plus à se spécialiser..
Ceci est bien sûr particulièrement vrai pour ce qui se passe au LHC.

Donc merci encore de prendre de ton temps pour nous sortir un peu du brouillard.

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Avec plaisir ;-) Et si je me laisse emporter dans des explications trop obscures faut pas hésiter à me taper sur les doigts ( mais pas trop fort hein) pour que je rectifie ma manière de présenter les choses...

Simon

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Salut les amis,


Alors je sais pas si vous avez suivi, mais depuis une grosse semaine nous avons de bon candidats de bosons Z et W dans CMS: Vous pouvez regarder les anims créées à partir des évènements (l'animation n'est bien sûr pas scientifique, c'est pour le fun :-)) à l'adresse suivante.
http://www.youtube.com/user/CP3UCLouvain

Pour le détail nous avons notamment un Z se désintégrant en deux electrons, et un boson W se désintégrant en un muon et un neutrino :-)
La redécouverte de la partie "haute énergie" (car les bosons W et Z sont très lourds) du Modèle Standard est bien en route :-) Prochaine grosse étape, le quark top, mais il faudra encore un peu de temps pour çà.

a+

Simon

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