PierreJL

Peut-on croire que le big bang n'a pas existé ?

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Si vous commencez à essayer de faire l'exégèse du propos de quelqu'un qui ne comprend pas ou feint de ne pas comprendre, vous n'en avez pas fini, si vous voulez mon avis.

En l'état cette phrase est irrecevable. Soit JMBB ne sait pas ce qu'est un champ scalaire (qui est l'objet le plus simple qui puise exister en théorie des champs), soit il ne sait pas que l'inflation est en pratique implémentée avec un ou plusieurs champs scalaires qui se comportent de telle ou telle manière. Dans les deux cas, il y a un manque évident de culture scientifique.

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SuperFulgur, je suis d'accord avec toi, JMBB a un avantage "médiatique". Du coup, ça me donne un a priori favorable pour FXD ... décidément j'ai l'esprit tordu . Il faut dire que FXD (contrairement à dg2 pour ne pas le citer) admet certains arguments de "l'adversaire" ce qui permet la discussion. En fait, je n'aime que la science humble .

dg2, c'est pas pour me vanter mais il me semble que je vous ai précédé dans l'utilisation du terme "scénario" plutôt que "théorie" en parlant du big bang. Peut-être avez-vous bien retenu ma leçon A la vérité, je n'ai que peu de mérite, je suivais en cela un certain Richard Lieu que vous traitiez alors comme moins que rien.

Donc, nous sommes bien d'accord, le big bang est un scénario qui tente de reconstituer l'histoire de l'univers à partir des observations présentes. En tant que tel il n'est pas formellement réfutable. Pour juger de sa pertinence il faut mettre en rapport les bénéfices (ce que le scénario explique) et les coûts (les impasses et les hypothèses).

JMBB pense que matière noire + énergie noire + inflation "coûtent" cher pour le bénéfice qu'ils procurent. On peut tout de même considérer qu'un scénario dont la dynamique s'explique à 95 % par l'hypothèse d'existence de "substances" inconnues est bien fragile. D'autant que, pour l'essentiel, l'énergie noire, on n'a même pas le début d'un commencement d'hypothèse concernant sa nature.

Et puis le scénario du big bang conduit inéluctablement à l'existence d'une phase d'inflation. Hypothèse ad hoc hautement spéculative qui conduit aussi inéluctablement à (ce que je qualifie) de petits délires (genre multivers ....). Les appréciations divergent : certains cosmologistes retournent la situation à leur avantage, genre http://map.gsfc.nasa.gov/news/ "WMAP place de fortes contraintes sur l'inflation" ou "WMAP détecte une signature clé de l'inflation". Comme si Ptolémée avait dit : "Tycho Brahé a détecté une signature clé des épicycles"

Il y a plus grave à mes yeux, présenter ce scénario comme incontournable, avec les conséquences scientifiques, sociologiques, philosophiques que cela implique, mais c'est une autre discussion.

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> dg2, c'est pas pour me vanter mais il me semble que je vous ai précédé
> dans l'utilisation du terme "scénario" plutôt que "théorie" en parlant
> du big bang. Peut-être avez-vous bien retenu ma leçon A la vérité, je
> n'ai que peu de mérite, je suivais en cela un certain Richard Lieu que
> vous traitiez alors comme moins que rien.

Il y a plusieurs façon d'être un, euh, guig^H^H^H^H dilettante enthousiaste. Confondre théorie et modèle représente le niveau 0. Que des gens ne fassent pas la confusion tout en disant n'importe quoi est possible. Considérons que ce qu'ils disent est en cela une « erreur plus sophistiquée », mais une erreur quand-même.

> Donc, nous sommes bien d'accord, le big bang est un scénario qui tente
> de reconstituer l'histoire de l'univers à partir des observations
> présentes.

Oui, plus l'adjonction de lois physiques testées par ailleurs. Ce n'est pas au passage ce que fait l'état stationnaire.

> En tant que tel il n'est pas formellement réfutable.

Là c'est faux. Si vous n'observez pas beaucoup plus d'hélium que de métaux, il y a problème. Si le fond diffus n'existe pas ou est très éloigné d'un corps noir, il y a problème. C'est amusant de vous voir considérer des preuves observationnelles (des « indications » si vous préférez) comme des choses qui n'auraient pas permis de réfuter le truc. Votre argumentaire est classique chez les contestataires de tout poil : les seuls trucs « intéressants » sont ceux qui ne marchent pas. 99 résultats en faveur d'une théorie ou d'un modèle ne vaudraient rien si un seul autre les contredirait. En général, quand une telle situation se produit (ce n'est pas rare), on regarde à quel point le résultat hérétique est fiable. En général on se rend compte qu'il ne l'est pas.

> Pour juger de sa pertinence il faut mettre en rapport les bénéfices (ce
> que le scénario explique) et les coûts (les impasses et les hypothèses).

Oui. Mais dans l'absolu c'est difficile à faire. Pour quel motif allez-vous dire que X ingrédients non prévus au départ sont gênants, alors que X-1 seraient acceptables ? Il faut confronter les différents scénarios. Le jeu critique que vous pouvez vouloir faire pour le Big Bang doit être fait de la même façon avec les scénarios prétendument concurrents. JMBB ne le fait jamais, soit parce qu'il n'a pas la compétence pour le faire (je persiste à penser qu'il a un problème à ce niveau), soit parce qu'il sait que le résultat va être dévastateur.

> JMBB pense que matière noire + énergie noire + inflation "coûtent" cher
> pour le bénéfice qu'ils procurent. On peut tout de même considérer qu'un
> scénario dont la dynamique s'explique à 95 % par l'hypothèse d'existence
> de "substances" inconnues est bien fragile.

cf ci-dessus. Cette opinion ne repose pas sur une comparaison avec autre chose et est donc difficilement recevable en l'état.

> D'autant que, pour l'essentiel, l'énergie noire, on n'a même pas le
> début d'un commencement d'hypothèse concernant sa nature.

Il existe au contraire énormément d'hypothèses. Aucune ne se détache aujourd'hui. C'est très différent de ce que vous dites.

> Et puis le scénario du big bang conduit inéluctablement à l'existence
> d'une phase d'inflation.

Vous vous trompez aussi. Aucun scénario ne peut faire l'économie de devoir aborder la question de pourquoi l'univers est homogène et isotrope aujourd'hui. L'état stationnaire ne fait pas exception à cette règle.

> Hypothèse ad hoc hautement spéculative qui conduit aussi inéluctablement
> à (ce que je qualifie) de petits délires (genre multivers ....).

Le lien entre inflation et multivers est ténu. C'est plutôt la problématique du principe anthropique qui amène l'idée du multivers, qui a potentiellement une justification avec une théorie de physique des hautes énergies. Mais là encore, un scénario alternatif serait confronté exactement au même problème.

En fait, une partie de vos critiques pourraient se résumer à « L'univers est un truc tellement bizarre que c'est à se demander ce que l'on pourra savoir à son sujet ». C'est assez éloigné de la critique ou discussion objective de tel ou tel scénario.

> Les appréciations divergent : certains cosmologistes retournent la
> situation à leur avantage, genre http://map.gsfc.nasa.gov/news/ "WMAP
> place de fortes contraintes sur l'inflation" ou "WMAP détecte une
> signature clé de l'inflation".

Le premier titre est plus criticable que le second, en un sens. On mesure la cohérence de l'inflation avec les observations détaillées. S'assurer qu'on a de l'inflation et pas autre chose est plus dur. Mais encore une fois, on cherche d'abord et avant tout un scénario compatible avec toute les observations. On en a trouvé un, et il se trouve des gens pour raler. Au contraire, c'est un résultat remarquable.

> Comme si Ptolémée avait dit : "Tycho Brahé a détecté une signature clé
> des épicycles"

Ptolémée n'est-il pas mort plus de 1500 ans avant la naissance de Tycho Brahé ? J'ignorais qu'il était médium.

> Il y a plus grave à mes yeux, présenter ce scénario comme
> incontournable, avec les conséquences scientifiques, sociologiques,
> philosophiques que cela implique, mais c'est une autre discussion.

C'est un problème de vulgarisation. Vous rendez les scientifiques coupables de la façon dont la presse rend compte de leur activité. C'est un peu spécieux comme argumentaire.

[Ce message a été modifié par dg2 (Édité le 28-06-2010).]

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quote:

> D'autant que, pour l'essentiel, l'énergie noire, on n'a même pas le
> début d'un commencement d'hypothèse concernant sa nature.

Il existe au contraire énormément d'hypothèses. Aucune ne se détache aujourd'hui. C'est très différent de ce que vous dites.


Auriez-vous quelques références à ce sujet ?
Est-il envisageable que le(s) champ(s) scalaire(s) responsable(s) de l' inflation soi(en)t également responsable(s) de l' accélération actuelle de l' expansion ?
Après tout, si un champ "à la Linde" peut descendre lentement jusqu' à l'état d'énergie minimum ('vide'), ne pourrait-il pas aussi osciller lentement entre l' état vide et son état "initial" (générateur d'inflation) ?

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quote:
> En tant que tel il n'est pas formellement réfutable.
Là c'est faux. Si vous n'observez pas beaucoup plus d'hélium que de métaux, il y a problème. Si le fond diffus n'existe pas ou est très éloigné d'un corps noir, il y a problème.
... et si vous observez qu'il y a de la masse manquante, il n'y a pas de problème ? si vous devez, pour sauver le scénario, imaginer une phase d'expansion de l'univers d'un facteur délirant dans un temps infime, par un mécanisme jamais observé, il n'y a pas de problème ? si vous observez une accélération de l'expansion incompatible avec la théorie de la relativité, sauf à inventer l'existence d'une énergie noire, il n'y pas de problème ?

Un scénario, toujours imparfait, peut toujours être rafistolé par des rustines. Vous estimez que ces rustines sont négligeables, c'est votre choix, mais souffrez qu'on puisse avoir un avis différent.

quote:
Votre argumentaire est classique chez les contestataires de tout poil : les seuls trucs « intéressants » sont ceux qui ne marchent pas.
Mais non, ce n'est pas une question de contestation. Ce qui est stimulant, c'est ce qu'on ne comprend pas, ce qui nous étonne, ce qui met en défaut nos certitudes, ce qui nous oblige à penser, à nous remettre en question.
quote:
Vous rendez les scientifiques coupables de la façon dont la presse rend compte de leur activité. C'est un peu spécieux comme argumentaire.
C'est votre argument qui est spécieux. Ce sont des scientifiques (un petit nombre) qui mènent la danse avec leurs annonces fracassantes et leurs affirmations péremptoires.

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Ah !

J'avais pas vu cette remarque !!!!!!!!!!!!

" Vous rendez les scientifiques coupables de la façon dont la presse rend compte de leur activité. C'est un peu spécieux comme argumentaire."

Ca je peux pas laisser passer, DG2... C'est pas possible, et çà m'énerve un peu parce que vous savez très bien comment çà se passe, ce qui rend votre remarque encore plus énervante... Les journaliss sont pas responsables des Communiqués de Presse des institutions scientifiques, où sont cités des scientifiques, et qui annoncent régulièrement plus ou moins n'importe quoi... On a un exemple récent d'une remise en cause du Fond cosmologique par une équipe anglaise, on a les exemples à répétition d'eau, de glace, de vie, trouvées sur la Lune, Mars, on a les exemples à répétition de "planètes habitables" trouvées un peu partout dans la Galaxie, on a les inénarrables "Pour la première fois, Hubble..." quand le truc est juste une photo nette, etc etc etc...

Perso, je suis pas astronome, je trie les infos selon ma propre vision, c'est un filtre comme un autre, quand je vois eau, vie je fous à la poubelle, quand je vois "la matière noire n'existe pas", "l'énergie noire n'existe pas" etc, je lève un cil, etc... J'ai à Meudon deux exemples d'astronomes qui ne croivent pas à l'énergie noire, par exemple, j'y peux rien, c'est pas ma faute... Bien sûr, je sais aussi que la plupart de leurs collègues cosmologistes ne les prennent pas au sérieux, OK, mais quand même, ils publient, j'y peux rien...

Cela dit, sur le fond, on est d'accord, quoi que çà soye d'un point de vue physique, je crois effectivement qu'on ne peut pas échapper au big bang.

S

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C'est vrai que postuler l'existence d'une matière qu'on n'a jamais pu détecter a tout d'une hypothèse "ad-hoc", du sur mesure. De même un peu l'inflation. On a quand même l'impression qu'on arrive au bord de choses improuvables ou invérifiables, vues les énergies inhumaines qu'il faudrait mettre en jeu pour cela. Est-ce qu'on ne fait pas un peu "joujou" depuis les années 60-70 en fait ?

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> Ca je peux pas laisser passer, DG2... C'est pas possible, et çà m'énerve
> un peu parce que vous savez très bien comment çà se passe, ce qui rend
> votre remarque encore plus énervante... Les journaliss sont pas
> responsables des Communiqués de Presse des institutions scientifiques, où
> sont cités des scientifiques, et qui annoncent régulièrement plus ou moins
> n'importe quoi... On a un exemple récent d'une remise en cause du Fond
> cosmologique par une équipe anglaise, on a les exemples à répétition
> d'eau, de glace, de vie, trouvées sur la Lune, Mars, on a les exemples à
> répétition de "planètes habitables" trouvées un peu partout dans la
> Galaxie, on a les inénarrables "Pour la première fois, Hubble..." quand le
> truc est juste une photo nette, etc etc etc...

Je me suis peut-être mal exprimé. Je n'ai jamais dit du bien des mes "confrères" qui font des CP tapageurs (ou des pseudo-débats qui en réalité n'existent pas). J'ai même tendance à dire ici ou ailleurs qu'il faut être extrêmement méfiant vis-à-vis de cette technique de communication. J'ai souvenir du reste d'une fois où malgré mes mises en garde, vous n'en aviez pas tenu compte (Lieu & Mittaz)... Mais ce que je disais, c'est que la presse ne fait que très rarement son travail de vérification, et que dans les faits, il y a une forme de connivence entre chercheurs en mal de notoriété et journalistes friands d'annonces fracassantes. A mon sens, la situation n'est pas juste "les journalistes se plantent parce que les chercheurs enjolivent les choses", c'est plus compliqué que cela, et la presse (une partie d'entre elle) a sans doute une part de responsabilité. Je me souviens aussi de vous avoir proposé de faire un article sur l'évolution de certaines idées, pour expliquer la mécanique du passage de l'hypothèse à la (quasi-)certitude suite à l'accumulation des observations et des travaux théoriques. Je me souviens que vous m'aviez répondu que non, ce n'était pas vendable comme article, même si c'était intéressant.

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> Est-il envisageable que le(s) champ(s) scalaire(s) responsable(s) de
> l'inflation soi(en)t également responsable(s) de l' accélération
> actuelle de l'expansion ?

Cela a évidemment été envisagé. Mais paradoxalement, les propriétés nécessaires pour l'inflation et l'expansion accélérée actuelle ne sont pas si semblables que cela. Donc cela nécessite de coller ensemble deux potentiels, un qui opère lors de l'inflation, l'autre qui opère aujourd'hui. Ca n'est pas spécialement naturel, et ça ne diminue par vraiment le nombre de paramètres libres du scénario. Je n'ai pas les références en tête, mais par exemple, vous avez ce papier sur le sujet : http://arxiv.org/abs/astro-ph/0105518 . Ce n'est pas loin s'en faut le premier à aborder cette voie. Il me semble que Veneziano ou d'autres italiens avaient fait ça dès 1999 ou 2000.

> Après tout, si un champ "à la Linde" peut descendre lentement jusqu' à
> l'état d'énergie minimum ('vide'), ne pourrait-il pas aussi osciller
> lentement entre l' état vide et son état "initial" (générateur
> d'inflation) ?

En fin d'inflation, le champ oscille tout en s'amortissant au fond de son potentiel. Ces oscillations provoquent une production importante de particules, c'est-à-dire que l'énergie du champ est transférée à des champs de matière. Les particules alors produites ne sont pas en équilibre thermique, et vont ensuite se thermaliser. Comme avant ce moment là, l'univers est vide, la notion de température n'est pas définie, mais si on le faisait, la température serait nulle. Le processus de thermalisation s'appelle donc le réchauffage (densité d'énergie élevée de l'inflation implique température élevée après thermalisation), et la phase de production explosive de particules s'appelle le préchauffage, pour des raisons évidentes.

Notez au passage que ces deux phases n'ont rien d'évident. C'est même assez heureux que l'on n'ait pas de problème pour "repeupler" l'univers à l'issue de l'inflation. Si cela avait été le cas, le scénario souffrirait d'un défaut important, voire rédhibitoire. Même si c'est une raison peu connue, elle participe à l'attrait de l'inflation : en introduisant ce nouveau scénario de l'univers primordial (l'inflation), on n'introduit pas de nouveaux problèmes (la génération de particules). A contrario, les scénarios de pré Big Bang ne sont, eux, pas vraiment capables d'échapper à ce problème.

Mais pour revenir à votre question, cette période où le champ connaît ces oscillations amorties correspond à un moment où sa pression est en moyenne nulle : on n'a pas une loi d'expansion accélérée, mais décélérée. Donc même si pour une raison difficilement explicable ces oscillations existaient aujourd'hui, ça ne ferait pas un bon candidat pour l'énergie noire.

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ChiCyg as dit : Un scénario, toujours imparfait, peut toujours être rafistolé par des rustines. Vous estimez que ces rustines sont négligeables, c'est votre choix, mais souffrez qu'on puisse avoir un avis différent.

les rustines sont bien plus grosses que la chambre à air , problème !!!

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Merci pour la réponse dg2, je vais méditer là dessus.

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PascalD, ton intéressante question illustre parfaitement les limites (pour ne pas dire l'impasse) du scénario du big bang.

Il part sur une voie royale : les galaxies s'éloignent => l'univers est en expansion => dans le passé il fut très chaud et très dense.

On a donc la condition initiale : un univers très jeune, très chaud, très dense mais aussi très grand. Problème : comment toutes les parties de ce jeune univers ont pu démarrer leur expansion au même moment à la même température et la même densité alors qu'elles étaient trop loin pour avoir le temps de s'homogénéiser.

Paradoxe : on remonte d'une fin de scénario solide comme le roc, bâti sur ses trois piliers (expansion, fond diffus, nucléosynthèse primordiale) avec le liant des théories physiques bien établies (au premier rang la relativité générale) pour arriver à un univers incompréhensible avec ces mêmes théories.

A partir de là deux attitudes possibles :
. soit garder sa confiance au scénario et chercher à résoudre le problème de l'état initial. C'est ce qui est fait depuis plus d'un demi-siècle avec les différents scénarios de l'expansion,
. soit considérer qu'il vaut mieux consolider la connaissance de l'univers observable et explorer les fissures dans l'édifice (énergie noire, matière noire, formation et dynamique des amas, galaxies, ...)

Toi, PascalD, tu aimes bien les théories exotiques, tu vas être servi avec la lecture de Majumdar que te conseille dg2 (qui ne t'a pas indiqué un article plus récent du même : "Unified Model of k-Inflation, Dark Matter & Dark Energy" (tout un programme ) là : http://arxiv.org/pdf/0907.2330v2
Moi, je préfère celui-ci (malheureusement inaccessible) : http://adsabs.harvard.edu/abs/2009EAS....36..187M
Je suis resté sur ma faim avec le résumé (que je traduis fort mal, mais c'est difficile pour ma pôv pomme !) :

quote:
Nous discutons la possibilité de survie de trous noirs primordiaux comme candidats de matière noire dans différentes théories de gravité alternatives motivés par des scénarios à dimensions supplémentaires. Nous montrons en particulier que des trous noirs du monde branaire, comme des trous noirs des modèles à tenseurs scalaires, peuvent survivre jusqu'à des temps avancés par un mécanisme d'accrétion de radiation efficace dans l'univers précoce

Sérieux, pour moi, tout le problème de la cosmologie "standard" est là. Dans ce basculement vertigineux entre le solide bon sens et une spéculation échevelée.

[Ce message a été modifié par ChiCyg (Édité le 30-06-2010).]

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M' enfin ChiCyg, pourquoi étudier une seule branche de l' alternative ?
Peut-etre qu' en raffinant les conditions initiales il est possible d' introduire des contraintes théoriques qui permettront de mieux interpréter (ou invalider des modèles de) l' univers observable.
Ou même, soyons fous, d' invalider carrément LE modèle générique par retour de balancier. Imagine qu'on découvre un paradoxe (genre le paradoxe de Hubble-Sandage. Je m'étonne que tu ne l' ai pas remis sur le tapis celui-là)

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Meunon PascalD, je suis au contraire pour l'étude d'autres alternatives ou même l'étude tout court sans a priori pour telle ou telle alternative !

Bien sûr, les recherches même un peu "ébouriffantes" genre Linde sont intéressantes, mais il faut garder à l'esprit qu'elles sont un peu aux limites, si tu vois ce que je veux dire .

Tu parles du paradoxe de Hubble-Sandage (l'expansion ne devrait pas se manifester à l'échelle des galaxies proches dont le mouvement devrait être gouverné par leur attraction gravitationnelle réciproque). C'est marrant de songer que ce premier pilier du scénario du big bang (l'expansion) a été découvert par Hubble pour des galaxies proches alors que, par la suite, ce même scénario indique qu'il n'aurait rien dû découvrir.

Force est de constater que "Dame Nature" a plus d'un tour dans son sac. Ca ne veut pas dire qu'il ne faut pas chercher, au contraire. Simplement, garder un peu de recul, d'humilité ...

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quote:
Meunon PascalD, je suis au contraire pour l'étude d'autres alternatives ou même l'étude tout court sans a priori pour telle ou telle alternative !

Je dirais plutôt que vous faites dans l'acharnement thérapeutique. Une analogie serait de dire que vous défendez la possibilité que la Terre puisse être plate et non ronde à une époque où les gens cherchent les écarts du géoïde à un ellipsoïde aplati. Votre cas évidemment n'a pas d'importance, mais celui de JMBB, dont vous suivez néanmoins la trace, est assez révélateur de ce qu'il se passe quand un scientifique critique devient hors du coup : plutôt que suivre l'évolution des idées et des observations (la Terre n'est pas plate, mais ronde, elle n'est pas parfaitement ronde, elle est aplatie aux pôles, elle n'est pas parfaitment ellipsoïdale, mais présente des écarts à cette forme d'équilibre), il reste scotché sur un débat hors du temps (plat ou rond) et depuis longtemps sans rapport avec la science de son époque. Les analogies ont leurs limites, bien sûr, mais peut-être que cela vous permettra de voir l'idée. Aujourd'hui, le débat Big Bang/pas Big Bang est scellé depuis belle lurette, et les questions qui agitent les gens ont trait au détail des abondances des différents constituants de l'univers, leur nature et/ou leurs propriétés (quand celles-ci ne sont pas connues), et certains détails de l'histoire de l'univers (réionisation et inflation, par exemple). Évidemment, comme c'est ceci qui est à la pointe de la recherche du moment, il y a forcément des zones de Terra Incognita (inflation ou pas inflation, alors remplacée par un autre mécanisme), mais la partie établie de la carte (univers plus dense et plus chaud dans le passé) a, elle, fort peu de chances de s'avérer fausse.

[Ce message a été modifié par dg2 (Édité le 30-06-2010).]

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Cher dg2, permettez-moi un conseil de communication. A mon humble avis, vous affaiblissez votre position avec votre histoire de terre plate. Du coup, on peut se dire que vous manquez d'argument, là.

D'autant que, la réplique est facile , j'ai cru lire que vous accordiez du crédit aux théories de Linde et, à mes yeux ignares, son surréaliste "multivers chaotique" dont les bulles explosent à tout instant, aléatoirement et d'un facteur 10 puissance 10 milliard en un infime pouillième de fraction de femtosecondes, saupoudrant au petit bonheur la chance, le multivers de nouveaux univers aux propriétés physiques toutes différentes, figées par le hasard au terme de leur inflation.

Tiens, au fait, j'ai cru comprendre qu'il avait revu son facteur à 10 puissance mille milliard, mais ce n'est qu'une actualisation du précédent en l'élevant à la puissance 100 ... Planck (le satellite) saura sûrement resserrer un peu la fourchette en plaçant des "contraintes fortes" sur le modèle d'inflation ...

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Le modèle d'inflation chaotique éternelle dit « en lambda phi^4 » a été exclu par les observations de WMAP, me semble-t-il. Vous confirmez ?

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quote:
Vous confirmez ?
Tout doux ! C'est vous le spécialiste. Donc, exit l'inflation chaotique éternelle ? De fait, elle n'aura pas vécu très longtemps .

C'est le chaotique ou l'éternellité du scénario qui est maintenant exclu ? ou les deux ?

Linde a-t-il su rebondir sur une nouvelle proposition ? J'ai cru comprendre, corrigez-moi, qu'il s'opposait aux modèles d'univers ekpyrotiques (c'est-à-dire cycliques, mais c'est moins joli ). Vous confirmez ?

Quel est le scénario qui a vos faveurs ?

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"exit l' inflation chaotique éternelle" ...
ben la plus simple, avec juste un champ scalaire de coeff d' autocouplage lambda a l' air "out" de 2 sigma si on en croit ça: http://arxiv.org/abs/1005.5161
Mais ne te réjouis pas trop vite, ChiCyg : D'autres champs un poil plus complexes restent possibles.

Les auteurs ont l' air de piteusement regretter que le champ de Higgs ne convienne pas pour expliquer l' inflation , pour des raisons de dépassement de l' énergie de coupure du modèle (du coup on sort du domaine de validité du modèle quantique "as we know it", ce qui est fâcheux).

[Ce message a été modifié par PascalD (Édité le 03-07-2010).]

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quote:
Mais ne te réjouis pas trop vite, ChiCyg : D'autres champs un poil plus complexes restent possibles
Mais je ne me réjouis absolument pas ! Je trouve fascinant que des gens s'excitent les neurones sur des spéculations qui m'apparaissent de plus en plus éloignées de la réalité et difficilement (euphémisme ) vérifiables.

dg2 a écrit en réponse à Jean-Marc Bonnet-Bidaud (JMBB) :

quote:
Je ne comprends pas l'accusation d' « application extrêmement simpliste ».
Moi, je comprends . L'idée simpliste c'est :

1) constater que plus les galaxies sont lointaines, plus elles s'éloignent rapidement,
2) en déduire qu'en remontant dans le passé, tout l'univers était beaucoup plus dense et donc beaucoup plus chaud,
3) en conclure à un instant initial où l'univers a commencé son expansion (big bang).

Je pense que ces évidences ne sont pas si évidentes.

Déjà au départ, cette démarche suppose :
1) que l'univers a une histoire,
2) que cette histoire nous est accessible.

Je pense que, là encore, ni l'une ni l'autre de ces affirmations n'est évidente.

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