Lucien

L'homme n'ira pas sur Mars, dommage !

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Mouais, JLD, mais entre "Mars 500" et un voyage sur Mars pour de vrai, ya à peu près autant de rapport qu'entre un Grand Prix de Formule 1 et le gonze qui achète "Sport Auto"...

S

PS : D'autant plus que cette expérience est profondément débile, d'un niveau de débilité jamais atteint dans toute l'histoire de l'humanité : enfermer des gonzes comme des cons 500 jours, on sait faire : demande aux mecs à la Santé ou à Fleury Merogis, d'autant que si les gonzes de Mars 500 sont fatigued, ils peuvent sortir. Par contre sortir, en quelque sorte, de l'espace-temps lié à la Terre est totalement inédit, personne ne l'a jamais fait, aucune simulation ne le rendra jamais.

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ouiap, et puis on rajoute des caméra 24/24 et on refile le bébé à TF1...

Comment ça, c'est du deja vu ?


Bon sérieusement, je pense pas qu'envoyer des hommes la bas nous apprendra quelque chose de plus

F.

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J'ai une pensée émue pour les extraterress'.
Qu'est-ce que ça doit leur coûter comme pognon de nous rendre visite, et tout ça pour rien...depuis le temps!
Leur société ne peut donc être que dictatoriale, je suppose.

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PascalD > Arrête avec ta parlotte sur la Chine !!!..

Bien sûr qu'il s'agit surtout d'argent... Le problème c'est que les ministres concernés sont plutôt éculés en finances...

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JLD je te parle de la fin et tu me cause des moyens.

il n'ya aucun intérêt philosophique a aller sur mars, ça je le maintien. ensuite que certain moyen hypothétique offre un quelques axes de réflexion pourquoi pas, mais le but étant Mars, a par un concours de grosse b.tes je ne vois pas ce que ça pourrai etre
Effectivement, Tu as raison sur un point Serge m'a tout a fait convaincu de l'inutilité de l'aventure spatiale humaine : inutile, très chère, très dangereuse, et qui ne rapport rien.
pour le coût d' appolo on aurai put faire 10 cassini, et ça c'est un puissant regret
(cout en d'Appole à l’époque : 22milliards de $ ! cassini : 3 milliard de $ actuel)
mais perso je préfère le bilant de cassini/ huygens que le Bilan Appolo juste 500x plus pauvre....
humainement c'est une aventure... mais ruineuse..

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Nan, Fredo...

En dollars constants, on aurait pu faire 60 Cassini...

Ce qui fonde mon idée que c'est débile d'aller sur Mars, c'est trois trucs :

1 : on y est déjà allé, on va y retourner, avec des sondes qui la parcourent en long en large et en travers... Quand des gugusses à moitié grillés par les radiations et rendus mous du bulbe par l'apesanteur et la promise cuitée pendant 6 mois vacilleront comme des cons dans leurs scaphandres sur la planète rouge, les robots seront eclated de rire et pisseront de l'huile sur eux... Les Terriens, de leur côté, qui auront vu Mars en photo (et vidéo...) HD 3D depuis 50 ans diront "Ah oui, Mars, là, OK, bon, et ?"

2 : Mars, c'est la Lune : passé Apollo 11, plus personne n'a rien eu à f....e des missions lunaires. Bis Repetita.

3 : Mars, c'est la Lune, en rouge et en loin : jamais on ne retrouvera l'esprit du programme Apollo, jamais. En vérité, je vous le dis, la conquête spatiale par les cow boys, oups, pardon, par les astronautes, s'est arrêtée le 22 juillet 1969.

S

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vaufrèges, t'as de la chance d' être en retraite. Dans ce contexte diplomatique tendu, vu ta façon de parler de la Chine tu serais mis à pied sur le champ !

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"Le problème c'est que les ministres concernés sont plutôt éculés en finances..."

En d'autres termes, serrés du côté de leurs taxes?

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En fait je me demande si c'est vraiment bien d'opposer les missions robotisées aux missions humaines.
Je m'explique. Pour moi c'est un argument légèrement spécieux, du même type que ceux qui disent que c'est scandaleux d'envoyer des hommes dans l'espace (ou de faire des gros télescopes), alors qu'il y a des gens qui crèvent de fin dans le monde. Dit autrement, l'argument de base (robot vs hommes) est valable si par exemple c'est la NASA qui finance et que ça se fait à budget constant, dans ce cas ce projet se ferait au détriment du reste comme la navette spatial qui a pompé grassement -ebien plus que prévu- les finances de la NASA pendant 30 ans. Mais, si comme dans les années 60, l'objectif d'aller sur Mars était un objectif supplémentaire, et non un objectif à géométrie constante, là le problème se pose peut être autrement. Dans les années 60, les contribuables américains ont fait cet effort non négligeable pour aller sur la Lune, et de ce temps la NASA a quand même continué à financer des missions robotisées (de 1958 à 1978, 19 missions Pionneer ont vu le jour).
En gros si les états unis déportaient une partie des finances qu'ils consacrent à l'industrie de l'armement vers celle du spatial pour un programme habité martien, ça pourrait se faire sans trop impacter leur économie puisqu'elle bosserait tout autant, mais sur une autre mission. Ou encore, on peut imaginer un futur où un grand pays se retrouverait en forte croissance et profiterait de cette manne financière pour la réinvestir dans les techniques de pointe pour envoyer un homme sur Mars.
Et ça par exemple, devant le congrès américain pour montrer qu'ils sont les plus forts (plus fort que la Chine par exemple) et qu'il n'y a qu'eux qui peuvent le faire, ça a plus de chance de passer que 60 robots autour des planètes dont l'homme politique lambda américain n'a rien à secouer.

La grosse erreur c'est celle de Bush. Dire : on retourne sur la Lune les amis, et vous vous débrouillez avec le pognon que je vous donne déjà plus 3 cacahuètes pour la forme. Dans ce cas oui, atteindre l'objectif se fait au détriment des robots, heureusement que le rapport Augustin est passé par là.

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Les états-unis sont ruinés. Au mieux, ils vendront leur techno spatiale aux Chinois pour pouvoir continuer à faire Los Angeles-Palmdale tous les jours en SUV.

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Bonsoir,

Comparaison n'est pas raison, certe, mais je me permets quand même un parallèle.

Rappelez-vous la période océanautes, sixième continent, Comex, maisons sous la mer, etc. Bref, le boum du offshore, et de l'exploration sous-marine, surtout axés sur les hommes en hyperbare (scaphandres et trimix : hélium, hydrogène, oxygène), ou bien en normobare (Alvin, batyscaphe FNRS, etc.).

Désormais, la majorité du boulot est faite (et très bien) par des rovers sous-marins, télécommandés depuis la surface, sans risques humains, sans problèmes de décompression, etc., etc.

On continue à plonger en mode humain, bien sûr, mais c'est une dizaine de fois par année, à comparer avec les centaines d'heures d'engins télécommandés.

Un rover coûte facilement dix fois moins qu'un Alvin, et il peut travailler non-stop (avec des équipes tournantes de pilotes). En cas de gros coup dur, on a perdu quelques millions de $, au lieu de dizaines de millions de $, plus trois ou quatre vies. Même la formation au rover est moins chère (10 briques, dans les années 1980, à l'INNPP de Marseille) que la formation au pilotage de sous-marin d'exploration (30 briques, dans les années 1980, toujours à l'INNPP).

Objection classique : l'adaptabilité de l'humain à des circonstances imprévues, contrairement au robot. Cela se contourne par la conception de robots plus polyvalents et en développant leur intelligence artificielle. En plus, un robot, ça ne "pète pas les plombs", ça ne panique pas, ça ne craint pas pour sa vie, autant de circonstances où les humains peuvent se mettre à faire n'importe quoi, en ne faisant souvent qu'aggraver la situation...

Au fait, l'exploration spatiale a aussi un effet dont on parle peu : la contamination des planètes atteintes, par les organismes terrestres embarqués. On sait maintenant que beaucoup de micro-organismes résistent au vol spatial, et comme la stérilisation des engins n'est que partielle, il y a déjà des "terrestres" sur la Lune, Mars, Titan, et une comète. Pour Vénus, il est probable que ceux qui sont arrivés à bon port (sondes Venera) n'auront pas tenu longtemps, compte tenu des conditions locales, une fois au sol.

Bref on commence à disséminer nos germes dans le système solaire. J'ignore les problèmes que cela peut poser, mais je souligne quand même le fait.

Cordialement.

[Ce message a été modifié par Hyperfocale (Édité le 30-11-2010).]

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J'aime bien ton exemple, Hyperfocale...

Dans les années 70, le gros délire, c'était de "vivre sous la mer", avec Jacques Rougerie...

Ca c'est jamais fait et se fera jamais, pour tout un tas de raisons que j'ai pas le temps de développer, la principale étant que la mer était un fantasme... exactement comme l'espace.

Mars, c'est pareil.

S

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Ho ho ho, halte là Superfrigide.

Et un être humain sans fantasmes, c'est quoi finalement: un robot?

Pourquoi vouloir tout le temps rationaliser nos choix, nos émotions, nos incohérences, nos pulsions, nos rêves?

Que reste-t-il de l'homme et de sa passion de vivre si on rationalise, règlemente, tout ceci?

Même si je trouve le parallèle établit par Hyperfocale entre espace et sixième continent très bien vu, je regrette aussi que par exemple la descente prodigieuse du Bathyscaphe Trieste au fond de la fosse des Mariannes (-11000m en 4h30...)en 1960 soit restée sans lendemain et appartienne au passé. Exploit prodigieux techniquement et humainement de Walsh et Piccard.

On avait atteint là aussi, comme avec la lune, un sommet de l'exploration humaine.

Et finalement je vais vous avouer un truc, c'est que j'aime que la science ne soit simplement qu'un prétexte, un alibi, pour que des êtres humains explorent les dernières frontières. Touchant avec leurs vraies mains, voyants avec leurs vrais yeux...

Pour paraphraser Saint Ex : "je hais ce monde de robot..."

Peut être que finalement nous avons vécu ces années 60 une sorte de fulgurance, une avancée géniale comme "hors du temps", beaucoup trop précoce pour avoir un lendemain immédiat. Mais qui nous en a dejà donné avec peut etre trop d'avance furtivement le gout.

En tout cas je peux dire "j'y étais", et en plein, et si je continue l'astro maintenant, c'est toujours sur cette lancée avec l' enthousiasme de l'enfant que je suis resté.

Et quand je montre le ciel à mes (nombreux) enfants, je ne peux m'empêcher de leur suggérer une colonisation future, que j'ai du mal à imaginer, mais qui représente une issue vers le haut pour notre espèce.

[Ce message a été modifié par Bernard Augier (Édité le 01-12-2010).]

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Pas d'accord. Montaigne dénonçait déjà ce travers qui consiste à toujours espérer "ailleurs et demain" pour résoudre les problèmes. Au contraire, ce qui se joue dans nos vies, c'est "ici et maintenant". Le reste, c'est de la fuite pure et simple. Surtout actuellement, ou plutôt que de rêver à terraformer Mars, on devrait s'employer à ne pas massacrer la Terre ! Ca me semble plus urgent pour tes enfants d'ailleurs...

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Je pense que la principale raison pour ne pas aller sur Mars, c'est celle rappelée par Superfulgur à la première page : les gens s'en tapent. Après Apollo 11, même les Américains ne s'intéressaient plus au Apollo suivants. J'essaie d'imaginer si, aujourd'hui, une mission était en route pour Mars. Au journal de 20h, le présentateur nous rappellerait : « les astronautes sont en route depuis un mois et ont atteint la distance de... » et les gens zapperaient aussi sec. La barbe ! La science n'intéresse plus le grand public en général (la preuve, les médias n'en parlent quasiment pas), et personne n'arrivera à croire un seul instant qu'aller sur Mars est une aventure qui les concerne. Je ne dis pas qu'ils ont raison ou tort, juste que c'est comme ça.

On continue à faire de la science pour des raisons disons professionnelles (mieux comprendre l'univers, trouver des applications technologiques, guérir des maladies), mais plus en tant que projet réunissant tous les citoyens dans un même élan. À part peut-être la Chine, c'est vrai qu'on pourrait les imaginer se lancer là-dedans pour le prestige.

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quote:
Après Apollo 11, même les Américains ne s'intéressaient plus au Apollo suivants

C’est bizarre, à l’époque dans mon entourage ce n’était pas vrai du tout. Et pire, je te dirais que cette aventure a encore aujourd’hui un impact mêle de nostalgie, en tout cas à forte charge émotionnelle. Pour preuve les nombreux forums très actifs sur le sujet par exemple, et ce fil aussi d’ailleurs, qui comme tu l’as remarqué, est récurrent. Le deuil n’est visiblement pas fait…

quote:
…fuite pure et simple. Surtout actuellement, ou plutôt que de rêver à terraformer Mars, on devrait s'employer à ne pas massacrer la Terre !

Pour moi la fuite, le manquement à ce que je suis profondément, ce serait justement de faire abstraction de ces composants indéracinables et inaliénables de la nature humaine que j’évoquais plus haut.

On pourrait mettre la suspicion de la même manière sur l’art, l’exploration en général, la science vécue comme une aventure, le sport, la fête, la « grosse deconnade », la gastronomie, l’amour…

De toute manière je suis profondément blessé depuis Apollo justement (parce que dans les 70th, qu’est ce qu’on s’est prit ans la gueule en retour de bâton à ce sujet, c’était carrément humiliant et déjà il fallait être « intellectuellement correct ») par cette attitude manichéenne qui oppose (terraformation/perservation de la planète) alors que la dynamique de l’un est la même que l’autre. Comment veux-tu terraformer si tu ne comprends rien à ta planète berceau ? Et inversement.

quote:
La science n'intéresse plus le grand public en général (la preuve, les médias n'en parlent quasiment pas)

C’est quoi le grand public ? Je connais pas personnellement .
« La preuve, les medias »
Ah ouais, les medias c’est une preuve. Et depuis quand ?

Par contre, je pense qu’on est nombreux dans ma génération à avoir embrassé avec passion des carrières scientifiques, et à aimer profondément les sciences (gratuitement, comme ça, pour le fun, en se fouttant complètement des retombées) grâce au romantisme (le mot est lâché…) de la conquête spatiale. Et ça j’en ai pas honte.

quote:
Ca me semble plus urgent pour tes enfants d'ailleurs...

S’il te plaît Kaptain, ce qui est urgent pour mes enfants, laisse-moi le déterminer moi-même tranquillement AVEC eux. Ce sera plus sain…

[Ce message a été modifié par Bernard Augier (Édité le 01-12-2010).]

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>> Au journal de 20h, le présentateur nous rappellerait : « les astronautes sont en route depuis un mois et ont atteint la distance de... » et les gens zapperaient aussi sec. La barbe !<<

Bruno > Tu as malheureusement sans doute raison...
Donc perso, enfant de ces années 60, années vraiment pas très drôles mais empreintes de cette "fulgurance" dont parle Bernard Augier, force est de constater mon déphasage complet avec "les gens" qui "s'en tapent"...
Mais je me soigne, promis, j'ai même lu "L'impasse de l'espace", c'est dire !.. J'ai rien compris !

Pour la NASA, le vol spatial habité représente actuellement 6 à 7 milliars de dollars/an, soit environ le tiers du budget de la Nasa. Il n'existe aucune passerelle entre ce budget et celui alloué aux missions robotiques, sauf pour celles qui sont associées directement à la préparation ou à l'accompagnement des missions humaines (MRO et LRO par exemple)..
Imaginer que l'argent dépensé pour le vol habité serait reversé au bénéfice des missions robotiques n'a aucune espèce de fondement.. En fait, compte tenu que de la suppression des noùbreuses missions robotiques liées aux projets de vols habités hors de l'orbite terrestre, il y aurait même certainement moins..

Quelques chiffres :

En 1966 le budget de la NASA atteint le chiffre record de 5,9 milliards de dollars, (environ 30 milliards de dollars actuels) ce qui représente 4,4 % du budget fédéral de cette année. Cela laisse rêveur lorsque l’on sait que le budget pour l’année 2010 est de 18/19 milliards soit… 0,6% du budget fédéral.. 

Si en 2009 la NASA avait un budget représentant 4,4% du budget fédéral, il s’élèverait à… 126,8 milliards de dollars !

Evolution du budget de la Nasa en % du budget fédéral US depuis 1962 (ça parle) :

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quote:
S’il te plaît Kaptain, ce qui est urgent pour mes enfants, laisse-moi le déterminer moi-même tranquillement AVEC eux. Ce sera plus sain…

Tu as tout-à-fait raison, toutes mes excuses... En revanche, je suis moins convaincu par ton parallèle terraformation/préservation: il ne s'agit pas tant de "comprendre" comment marche notre planète que d'arrêter de la massacrer. Mais bon, nous dérivons un peu du sujet initial.

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Kaptain, pas de soucis…

Pour ce qui est de massacrer/comprendre, là aussi je suis persuadé qu’il y a un lien.

Mon appréhension vient de ce que l’enfer est pavé de bonnes intentions. Donc plus de compréhension peut permettre de se rendre compte que l’on « massacre » alors qu’on était de toute bonne foi. L’histoire récente fourmille d’exemples.

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Bonsoir,

De tous les échanges qui se sont faits, après mon message (et même avant), je relève deux composantes : l'exploration vue comme une "passion", un "besoin naturel de l'humain", etc. ; et aussi l'exploration comprise comme une démarche technique et utilitaire. C'était déjà le cas, cette bivalence, dans le cas de l'exploration sous-marine.

Je pointe juste quelques éléments :

L'espace, cela coûte cher, très cher, et actuellement, le temps des "danseuses" (opérations de prestige pur, comme la course à la Lune : même s'il était prévu des volets scientifiques, le gros de la démarche c'était que le premier qui arriverait là-bas avait raison, ou plutôt que son système politique était le meilleur...) est presque passé, sauf pour la Chine qui justement veut montrer qu'elle est aussi grande que les deux (trois) autres acteurs du spatial (mais sans oublier que les retombées sous la forme d'applications militaires sont également en jeu).

Bref, avec la fin de l'affrontement bloc à bloc, le volet idéologique de la course à l'espace s'est atténué. Reste le volet économique, car désormais plein d'entreprises dépendent de la poursuite de l'exploration spatiale, pour pouvoir continuer à vivre et faire des bénéfices, à moins de tenter une reconvertion pas gagnée d'avance.

Regardez un peu les annonces aussi tonitruantes (que parfois molles des genoux), dont nous gratifie la NASA, pour relancer sa visibilité dans les médias : on a trouvé de l'eau sur Mars, sur la Lune... Ce n'est pas juste pour informer, mais surtout pour communiquer, pour s'attirer l'intérêt du public, et de façon indirecte les votes favorables de leur budget, par les sénateurs...

L'ESA fait un peu pareil, et pour les même raisons, ce qui est logique, car toute entité qui est créée, quelle que soit sa mission initiale, finit toujours par oeuvrer d'abord et en priorité pour sa pérennité (au moins) et son développement (si possible). Parfois, d'ailleurs, au détriment même de sa mission initiale.

Et, avec l'entrée du privé dans l'espace, sous une forme plus directe (vols suborbitaux, par exemple), cette tendance ne va faire que se renforcer : coûts minimaux, profits maximaux, expension continue et cotation boursière à la hausse.

On est là, loin de l'aspect prométhéen de la conquête spatiale, qui est l'autre approche que vous exprimez dans certains de vos messages.

Et je lui donne maintenant la place, avec un premier constat :

Pour encore longtemps, l'espace ne sera pas ce que fut le temps des caravelles (les bâteaux), de Marco Polo ou de Stanley et Livingstone, ou même un peu plus tard (explorations du début du 20ème siècle). Ces périodes où les gens épris d'absolu et du besoin de voir au-delà de l'horizon pouvaient le faire sans avoir besoin de fonds démesurés, il suffisait parfois de juste mettre sa propre peau en gage...

Bref, j'ai du mal à me passionner complètement pour quelque chose que l'on ne peut (pourra) vivre que par procuration, pour 99,999999 d'entre nous. Mais ça, c'est mon sentiment personnel... Bien que d'autres personnes partagent ce sentiment, et satisfont plus leur besoin d'aventure et de rêve dans des opérations bien moins spectaculaires, mais où ils sont des acteurs et non pas des spectateurs.

J'admire les images de Hubble, mais ce que je vois de mes yeux, au moyens de mes divers culs de bouteille, dont, et par exemple, la galaxie d'Andromède, pourtant archi-connue, me touche bien plus, parce que c'est directement entre elle et moi. Même chose en microscopie, archéologie, etc.

Je ne l'ai pas encore fait, mais je suppose que découvrir moi-même un fossile, pourtant sans intérêt pour un spécialiste, mais que je n'ai encore jamais vu, et bien c'est plus important pour moi que d'assister sur un écran 3D dolby surround à l'ouverture d'une tombe mycénienne nouvelle (bon, là, j'exagère un peu, mais ce qui est vrai, c'est que le deuxième fait ne me suffit pas, il me faut aussi le premier).

En d'autres termes, ce besoin prométhéen, avec une dimension de rêve et de dépassement, de découverte, etc., il existe sûrement chez moi, puisque je fais partie des homo sapiens sapiens, et devoir se contenter de le voir accompli par d'autres (je reviens à l'exploration spatiale), c'est un peu toute la différence qui existe en voir des gens faire l'amour et le faire soi-même (désolé pour l'image, mais elle exprime bien la frustration afférente). Et comme je le disais un peu avant, ce n'est pas près de changer, car l'espace pour tous, ce n'est pas demain la veille (ni après-demain, ni plus tard)...

Du coup, par association d'idée, me vient une autre réflexion, pas en rapport total avec le thème, mais que j'exprime quand même :

De la même façon que pour l'espace en général, presque toute la science devient de plus en plus une chose pour les "happy few", en terme de places disponibles, d'études à mener, de moyens matériels (et donc financiers) à mobiliser, et elle s'éloigne du commun des mortels. Un fait tout récent, dans l'histoire des sciences, car depuis l'aube de l'humanité jusque vers la fin du 19ème siècle, les concepts et les matériels utilisés n'étaient pas encore très éloignés des gens du commun, que ce soit la compréhension de leur usage et des résulats obtenus, que leur coût d'acquisition.

Galilée, c'est des rondelles de verre (par lui polies), et placées dans un tube en bois (à la porté du premier artisan de l'époque), ou bien deux pierres lâchées de la tour de Pise, ou encore des billes descendant un plan incliné (une manip à la portée d'un enfant, et d'un coût dérisoire). Je ne rappelle pas, ici, les résultats scientifiques ayant découlé de ces manips à trois francs et six sous... Et je pourrais en dire autant, pour Pytheas (un gnomon sur l'agora de Marseille), Copernic et Tycho Brahé (pour qui une lunette Lidl aurait été extraordinaire...), Pasteur (un microscope pas plus perfectionné que celui d'une salle de TP en lycée, et quelques tubes à essais), Lavoisier (des cornues et un four, plus quelques produits chimiques courants, même à l'époque), Pascal (un baromètre à mercure), etc., etc.

Notons au passage un autre phénomène qui lui aussi a pris de l'ampleur entre le 18ème siècle et maintenant : le fait que nous utilisons de plus en plus des objets dont le focntionnement réel nous échappe complètement. Alors que, avant, toute la technologie d'une époque était compréhensible (au moins empiriquement) par toute personne qui voulait bien s'y intéresser (même si vous n'êtes pas un horloger, l'examen attentif d'une pendule à poids, ou d'un réveil à ressort spiral, vous fait vite comprendre comment "ça se passe" ; essayez d'en faire autant avec les objets d'aujourd'hui...).

Bref, nous sommes de plus en plus des spectateurs de la science, réduits à n'en constater que ses manifestations technologiques, mais sans en comprendre le plus souvent le fonctionnement, et qui dit spectateur dit spectacle... Et après, on s'étonne curieusement de la désaffection du public... Et ce n'est pas des ateliers du type "main à la pâte", ou le lancement de quelques micro-fusées qui va renverser la vapeur...

Encore un parallèle osé, pour conclure : quand on réalisait une cathédrale, au Moyen-Âge, c'était l'eouvre de tous : les artisans du chantier, les donateurs, les personnes gravitant autour (le boulanger qui nourrissait tout le monde, le tailleur qui réparait les vêtements, le clergé et les habitants qui surveillaient de près l'avancement). Et du coup, tout le monde se sentait concerné, parce que c'était vécu personnellement, en "direct live". Cette fois encore ce n'est pas une journée porte ouvertes par an, avec l'ingurgitation de vidéos explicatives et laudatives, qui va vous faire autant adhérer...

Cordialement.

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>>"Bref, j'ai du mal à me passionner complètement pour quelque chose que l'on ne peut (pourra) vivre que par procuration, pour 99,999999 d'entre nous. Mais ça, c'est mon sentiment personnel..."<<

Hyperfocale > Encore moins pour les missions des boites de conserve robotiques alors.. C'est clair que les deux rovers Spirit et Opportunity sur Mars (par exemple), à peu de choses près tout-le-monde-s'en-fout.. 3 ou 4 astrosurfeurs (dont je suis) continuent à suivre "discrètement" sol après sol l'aventure extraordinaire de ces engins.. Pour preuve, l'excellent fil ouvert par fourmi103 n'intéressait plus grand monde ici.. Il a disparu corps et bien dans les bas-fonds du forum..
Même la mission Cassini (dont le fil est tenu à bout de bras par Bob Marsian) ne trouve que trop peu d'échos..

Et si de plus, aujourd'hui, on ne prend plus la mesure de tout ce que représente une mission à composante humaine vers une autre planète du système solaire, je considère pour ma part que ce n'est pas très bon signe, ni pour la science, ni pour l'homme...
Mais je ne suis pas une référence, je suis sans aucun doute d'une espèce d'homo-sapiens un peu primaire, trop sensible à ces aspects, en voie de disparition heureusement..

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Hyperfocale, toujours bien vu…
Mais interprétable comme on veut !

Pour te dire, j’adore l’archéologie et fureter sur les vestiges en vrai, m’en imprégner…
Même chose pour les fossiles que je collectionne depuis mon enfance. La prospection su le terrain c’est génial, prétexte à de belles balades hors des sentiers battus, le regard affuté et au contact des éléments.

Seulement j’ai intégré ça à ma passion de l’astronomie considérant qu’il s’agissait en fait d’une planétologie un peu particulière, celle de notre planète.
Et quand j’ai vu les astronautes gratter la surface lunaire (surtout H. Schmitt le géologue) comme moi, avec les mêmes outils, je me suis senti très proche. Du même cénacle finalement.

Vous en connaissez beaucoup des missions spatiales où on emporte un marteau de géologue si spécifique ? Le marteau pour le géologue c’est un peu comme le stetho pour le médecin…

Moi ça m’a fait vibrer. Et les voir recouvert de poussière comme tout bon prospecteur c’est top.

Ça c’est de la science de terrain. Celle qui me fait vibrer.

C’est vrai que certains géologues de nos jours n’ont jamais été barouder sur le terrain, de même des vulcanologues sans expérience physique des volcans, des médecins sans contact permanent avec les malades, des astronomes pas fichus d’observer et des « astronautes » pilote en remote de Mars Rover.

La crise, elle est là.

La virtualité. Surtout dans l’enseignement. C’est indigent. Les blouses trop propres ça me gonfle.

Et finalement l’Brunier, qu’est ce qu’il fout finalement quand il va salir et vivre en hermite en Atacama. C’est pas du terrain ça? C’est pour ça que je le pige pas dans sa contradiction. Il n'a qu'à le faire en remote l'Atacama

Pis c’est rigolo je pensais à ma propre démarche en astro. J’ai un bel abri en remote. Ca a son charme, mais finalement les nuits sous les étoiles « en vrai » avec l’ambiance, rien ne les remplace que ce soit dans l’abri ou au sommet du Restefond.


[Ce message a été modifié par Bernard Augier (Édité le 01-12-2010).]

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hyperfocale a hasardé :

" je relève deux composantes : l'exploration vue comme une "passion", un "besoin naturel de l'humain", etc. ; et aussi l'exploration comprise comme une démarche technique et utilitaire. C'était déjà le cas, cette bivalence, dans le cas de l'exploration sous-marine. "

Mais pas du tout ! Le clivage n'est pas là du tout ! Aussi bien l'exploration sous marine que l'exploration spatiale robotisées donnent lieu, pour faire simple, à toutes sortes d'émotions liées à l'exploration, au rêve, à tout çà : as tu déjà ouvert un bouquin qui montre les bestiaux photographiés par 3000 m de fond ? C'est de l'exploration, tout comme les photos de Mars, de Saturne, etc, faites sur place, le tout par des robots.

Bernard, bien sûr que l'homme est une machine à rêves, c'est fabuleux de rêver, être un enfant, et le demeurer, c'est bien (j'en sais quelque chose , mais jusqu'à un certain point, enfin, à mon avis... L'enfant est dans la toute puissance, il s'imagine voler sur un tapis volant et parler avec les dauphins, les "grands enfants" attendent les esstraterresst, veulent terraformer Mars, ce genre de conneries, c'est bien, c'est sympa, mais grandir, c'est découvrir et accepter que tout n'est pas possible, la vie est aussi, c'est terrible mais c'est comme çà, une école du renoncement.

Du coup, il me semble, au vu de ce que j'ai observé autour de moi, que les rêves doivent être en partie réalisables, et au moins en partie réalisés, sinon, quand ils ne sont plus réalisables, quand c'est trop tard, ils laissent un sacré goût de cendre, enfin, c'est ce que j'ai observé autour de moi, depuis un bon demi siècle...

S

[Ce message a été modifié par Superfulgur (Édité le 01-12-2010).]

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