Kaptain

Découverte "majeure" lundi !

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En même temps, il me semble qu'ici, sur ce forum, ce dernier mois, personne ne s'est emballé ( et y'a pas eu de canicule non plus, mais c'est un autre sujet, plus en rapport avec le réchauffement climatique)

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Tiens Etienne Klein revient sur l'affaire : http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4865856
Il regrette son emballement mais il ne remet pas le moins du monde en cause l'hypothèse de l'inflation : ce serait simplement les ondes gravitationnelles primordiales dont on ne saurait plus si elles existent ou non. Faut attendre Planck !

C'est ce qui est formidable dans cette affaire, personne ne doute de la réalité de l'inflation et à peine plus de la possibilité de détecter quelque chose qui ce serait passé un milliardième de milliardième de milliardième de milliardième de secondes après le temps zéro dans des conditions physiques absolument inconnues et absolument inatteignables en labo.

Je ne pense pas comme l'écrit Dr Eric Simon sur son blog http://drericsimon.blogspot.fr/2014/05/ondes-gravitationnelles-et-inflation.html que cela remettra en cause la crédibilité de la science, la cosmologie dominante s'est depuis longtemps rendue totalement incompréhensible par le grand public. Ça ne va même pas mettre un doute (qui serait pourtant salutaire) sur le modèle cosmologique et son inflation.

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Toujours un profond silence côté Libération, Le Monde, le Figaro qui ont tous fait des grands pavés sur la découverte extraordinaire, je ne parle pas des revues "scientifiques" francophones qui sont en dessous de tout

Enfin, c'est pas grave, visiblement je suis le seul à être traumatisé

Outre que l'équipe de BICEP n'a pas travaillé dans les règles de l'art (pour utiliser une euphémisme ) il y a aussi que l'équipe de Planck a refusé de communiquer des éléments d'information et que la bande à BICEP a été réduite (un peu légèrement) à extraire une carte d'un pdf, carte, de plus, mal interprétée ...

J'ai déjà écrit qu'il me paraissait pas très efficace qu'une seule équipe travaille à partir des données brutes du satellite. Si un certain temps d'embargo peut être compréhensible, dans ce cas il y a maintenant plus de deux ans que le principal instrument de Planck a cessé de fonctionner (janvier 2012).

Est-il normal que les données soient réservées à cette seule équipe plus de deux ans après la fin de la mission ? Cet instrument a coûté environ 700 millions d'euros à la communauté et pas à cette équipe.

On a vu que l'interprétation des données brutes est très délicat (il s'agit de soustraire tout ce qui n'est pas "cosmologique") la mésaventure de BICEP est au cœur de cette difficulté. D'ailleurs le masquage d'une partie de la carte du champ magnétique publiée récemment par l'équipe Planck est justifiée par la difficulté de séparer les "composantes" : http://www2.cnrs.fr/presse/communique/3537.htm

On a vu aussi que les gens qui ont critiqué la démarche de l'équipe BICEP ne disposaient pas non plus des données nécessaires, ils l'ont fait avec les mêmes moyens que cette équipe. L'équipe Planck est restée coite ...

Bref, la présentation des résultats de l'équipe Planck en octobre ne devrait pas être attendue comme un verdict ...

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J'ai un peu de mal à comprendre ton dernier message, ChiCyg ... Suggères-tu que l' équipe Planck planque sciemment des données aux autres équipes, pour les forcer à travailler comme des cochons et à publier n'importe quoi ?
Ou alors, tu suggères qu'ils savent qu'on ne pourra rien tirer des données, mais ne le disent pas, pour ? faire passer les autres équipes pour des guignols ?
Pire, peut-être qu'ils l'ont mauvaise parce que Bicep2 a publié un truc qui était dans leur pipeline, avant eux, leur volant le scoop ?

Bref, c'est pas clair. Peut-être que tu ne veux rien dire de tout ça. Faudrait que tu précises un poil ta pensée ... (pas la peine de revenir sur "les cosmologistes sont tous des branques, ils croient à l' inflation", on a tous compris ce "point de vue", je crois).


PS: t'as vu, y' en a qui se sont lassé de la Cold Dark Matter qu'on trouve pas, et relancent l' idée de la Warm Dark Matter ... http://chalonge.obspm.fr/colloque2014.html

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quote:
(pas la peine de revenir sur "les cosmologistes sont tous des branques, ils croient à l' inflation", on a tous compris ce "point de vue", je crois).
Si, justement, parce que je n'ai jamais écrit ça, je reproche à quelques uns d'entre eux (dont dg2) leur arrogance et la façon qu'ils ont de traiter plus bas que terre ceux qui ne pensent pas comme eux. Cette critique je ne la fais pas, par exemple, pour Linde qui, pour moi, n'a pas cette arrogance (mais ne me convainc pas pour autant ).
quote:
Suggères-tu que l' équipe Planck planque sciemment des données aux autres équipes, pour les forcer à travailler comme des cochons et à publier n'importe quoi ?
J'ai lu qu'ils avaient décliné l'offre de collaboration de l'équipe BICEP, c'est pas très glorieux, mais c'est humain. Ils profitent de leur exclusivité.

C'est plutôt ce système que je critique. Qu'au départ il n'y ait pas eu au moins deux équipes "en concurrence" ayant accès aux données et qu'au bout de deux ans après la fin des mesures, les données brutes ne soient pas ouvertes. Est-ce normal que les résultats d'une dépense publique de 700 millions d'euros ne soient pas accessibles à toute la communauté scientifique ?

Ca ne justifie pas pour autant la "légèreté" de l'équipe BICEP même s'ils étaient coincés : ils avaient leurs belles mesures et ils ne pouvaient rien en faire ...

quote:
Ou alors, tu suggères qu'ils savent qu'on ne pourra rien tirer des données, mais ne le disent pas, pour ? faire passer les autres équipes pour des guignols ?
C'est ça qui est un peu désagréable, l'étanchéité est telle qu'on ne peut pas savoir ce que l'équipe Planck sait ou ne sait pas. C'est un peu pervers, on peut échafauder toutes les hypothèses ...

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Grillé par SF

Extrait :

« …Aujourd’hui, trois mois après l’annonce, en effet, le doute croît. Plusieurs articles ont repris les données de BICEP-2 et montré que si l’on regarde mieux «sur les bords» (une autre fréquence, ce qui se passe aux «bouts» du signal, la confusion possible aux petites échelles avec les effets de lentilles gravitationnelles…), la solidité de la conclusion s’écroule.
Alan Guth lui-même, dans la livraison du 5 juin de Nature admet: «J’ai pensé que le résultat de BICEP-2 était vraiment fiable, mais maintenant la situation a changé». De son côté, l’équipe de BICEP-2 affirme avoir écrit un nouveau papier - soumis à évaluation pour une publication - qui tient compte des critiques exprimées mais maintiendrait son annonce principale… »

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Excellent article de Sylvestre Huet (et de Super aussi hein !).
J'apprécie la mention à la slow science (je déteste le terme français de désexcellence qui prône vraiment un tirage vers le bas).

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Après être demeurés assez prudents ici et à juste titre dans cette histoire (et généralement pour les experts), on ne verserait pas un peu trop dans une sorte de "scepticisme actif" aujourd'hui ?..

Je m'demande..

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BICEP suscite des espoirs musclés... Les effets de bords... arrive maintes fois... En sciences aussi, l'histoire repasse les plats.

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J'ai toujours été très prudent depuis le début, je le reste exactement de la même manière : j'attends de nouvelles données confirmant ou invalidant de façon suffisamment stable et dépassionnée les interprétations des données...

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quote:
Mais non, ChiCygni, il n'y a pas une Grande Conspiration Cosmologique, tssss...
Meunon, suis pas adepte de la théorie du Complot, c'est plutôt l'espèce de fascination engoumenteuse et révérentieuse qui saisit tout un chacun quand on aborde la cosmologie qui me turlupine et m'agace.

Enfin quelques réactions de la presse francophone. Après Klein que j'ai cité sur France Culture, qui, au moins, lui, fait son autocritique, le papier de Sylvestre Huet que tu cites, Super. Bon, il ne fait pas vraiment son autocritique, lui, je le cite :

quote:
La réaction de la plupart des cosmologistes à l’annonce de la détection des ondes gravitationnelles du big-bang a-t-elle été une erreur? Ont-ils ainsi poussé les journalistes à présenter de manière trop affirmative une annonce susceptible d’être infirmée?
Le journaliste, scientifique de surcroît, ne serait-il doué d'aucune capacité pour critiquer et vérifier ses sources ? Il aurait du, au moins, constater que les articles n'avaient pas été acceptés ni même soumis mais seulement présentés en conférence de presse ...

Serge Brunier a lui aussi tendance à décharger les journalistes :

quote:
A la décharge des journalistes qui ont cru inconditionnellement à cette belle découverte, et l’ont annoncé telle quelle, sans aucune distance, les innombrables communiqués de presse, émis par tous les instituts ayant peu ou prou participé à celle-ci ne s’embarrassaient guère de conditionnels non plus.
Pourtant il écrit juste avant :
quote:
Les découvertes extraordinaires exigent des preuves irréfutables.
Il était clair dès le départ que les preuves étaient loin d'être irréfutables, déjà, elles n'étaient pas vérifiées par des tiers qui auraient pu s'apercevoir du coup du pdf ...

Apparemment, si les mesures de BICEP 2 s'expliquent par la poussière et/ou un effet de micro lentille gravitationnelle, c'est sûr que c'est pas "cosmologique". Mais maintenant comment pourra-t-on être sûr, demain, que c'est bien "cosmologique" ? C'est une nouvelle illusion d'attendre la réponse de Planck en octobre comme le jugement définitif.

Il faut bien voir la fragilité de ces mesures : enlever toutes les "contributions" instrumentales, galactiques, extragalactiques (ce qui n'est pas évident, sinon BICEP 2 ne se serait pas planté) pour retrouver un effet très ténu de polarisation.

Reste ensuite l'interprétation si Planck trouve quelque chose qu'il ne s'explique pas, ce ne sera pas pour autant, loin de là, la preuve de l'inflation ... voilà ce que j'aimerais voir écrit.

Cette aventure pose des tas de questions intéressantes sur la concurrence entre scientifiques et ses dérives, sur le rapport avec les médias, sur la cosmologie et l'impact qu'elle a sur nos imaginaires, sur le recul qu'on prend ou ne prend pas sur des annonces "scientifiques".

P.S. : Juste un truc marrant, tout le monde moquait le fil de biver "Découverte majeure mercredi 26" http://www.astrosurf.com/ubb/Forum1/HTML/003900.html finalement elle est plus majeure que l'autre

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Ciel et Espace fait deux pages sur le retour de flammes de BICEP2, rien sur la Recherche , ni rien sur Le Monde, le Figaro en cause là : http://www.lefigaro.fr/sciences/2014/06/20/01008-20140620ARTFIG00332-des-traces-du-big-bang8230-ou-des-poussieres.php et cite des propos de François Bouchet :
quote:
Il était imprudent de négliger l'apport des poussières galactiques, juge François Bouchet, coordinateur scientifique de la mission Planck. Nos plus récentes analyses montrent d'ailleurs qu'il va probablement être difficile de trancher. Nous avons récemment été contactés par l'équipe BICEP, qui souhaite collaborer avec notre équipe. Nous avons entamé des discussions formelles en ce sens. Nous verrons si cela débouche sur quelque chose.

Je vais ouvrir des paris, il me semble qu'on est bien parti pour que l'équipe Planck déclare, en octobre, que leurs analyses ne trouvent pas de trace évidente des ondes gravitationnelles, qu'ils sont sûrs à 99,995 % que le signal est en dessous du niveau revendiqué par BICEP2 (exit le prix Nobel pour BICEP) et, qu'en conséquence, il faut fissa envoyer un SuperPlanck pour trancher.

Dans l'abstract de l'article enfin publié par BICEP dans Physical Review Letters (signalé par PascalD) : "Cependant, ces modèles ne sont pas suffisamment contraints par des données extérieures publiques pour exclure la possibilité d'émission de poussière suffisamment brillante pour expliquer la totalité du signal en excès".
Autrement dit, les auteurs n'excluent pas qu'ils n'aient vu que de la poussière ... Remarque, ça donne raison à la Genèse : "Tu es né poussière et tu redeviendras poussière" Ceux là z'avaient déjà anticipé tous les résultats de la cosmologie hypermoderne

Et, en fin d'article, une longue note rédigée depuis la controverse dans laquelle on lit : "[...] bien que ces papiers [de la collaboration Planck] ne donnent pas une information définitive sur le niveau de contamination de la poussière dans notre champ, ils suggèrent qu'elle peut bien être plus élevée qu'aucun des modèles considérés dans la section IX."
Autrement dit ils reconnaissent qu'ils ont très probablement sous-estimé l'influence de la poussière et plus loin :
"Davantage de données sont clairement nécessaires pour résoudre la situation".
Ca on avait compris ... ce qu'on comprend mal c'est pourquoi ils sont tout de même publiés. 0,005% de chance d'un Prix Nobel, contre 99,995% de chance d'un oubli généralisé, une sorte de pari de Pascal (mais non pas PascalD, Pascal ) ?

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quote:
"Davantage de données sont clairement nécessaires pour résoudre la situation".
Ca on avait compris ... ce qu'on comprend mal c'est pourquoi ils sont tout de même publiés.

La tendance est la suivante :

Une équipe X observe un truc A. Mais elle sait que pour être parfaitement certain que le truc bizarre qu'elle observe est un effet nouveau réel, qu'il lui faudrait vérifier que l'effet B n'intervient pas. Problème, la mesure de l'effet B relève d'une toute autre expérience à financer et mettre en place.
Que doit faire l'équipe X ?

Eh bien, l'équipe X publie avec les précautions oratoires qui s'imposent, qu'il se pourrait qu'elle ait trouvé l'effet A, modulo confirmation de l'absence de l'effet B, laissé pour un travail ultérieur.

Si un travail ultérieur (de l'équipe X ou d'une équipe Y) portant sur l'effet B invalide le résultat concernant l'effet A, et bien l'article initial sur la suspicion de détection de l'effet A partira aux oubliettes de la science.
En revanche, si un travail ultérieur valide l'effet A, le crédit ira à l'équipe X d'avoir soulevé le lapin et d'avoir motivé les travaux ultérieurs.

Par contre, si l'équipe X s'autocensure alors qu'une étude ultérieure aurait pu confirmer l'absence d'effet B (ce qui pourrait être important en soi), et donc la confirmation de la réalité de l'effet A, alors c'est une perte pour la science. Puisqu'en effet en l'absence de la publication de l'équipe X, il n'y a pas eu de motivation pour monter la manip sur l'effet B, et pas de découverte officielle de l'effet A.

Les publications scientifiques n'ont pas pour but d'affirmer des certitudes. Elles ont pour but de soulever des hypothèses et de tenter (dans la même publication ou dans une autre) de corroborer (au sens de Popper) ou d'infirmer ces hypothèses. Ainsi, les publications scientifiques sont aussi un média permettant aux scientifiques d'alimenter les débats et les discussions et donc de progresser.

Une publication scientifique n'affirme pas détenir la vérité absolue. Elle annonce un résultat, expérimental ou théorique, qu'il convient de confirmer par de plus amples études.
Une publication scientifique dit : "En l'état actuel des données disponibles et compte-tenu de nos paramètres, voici ce que nous pouvons affirmer ou non, et avec quelles conditions".
Le fait de publier est aussi un appel à la communauté scientifique pour avoir des retours possibles de compétences extérieures sur son propre travail.

En général, un consensus pourra finir par émerger avec le temps, ce qui finira par apparaître au gré d'articles dit "de revue", faisant la synthèse de l'état de l'art. Ce qui peut conduire alors à la rédaction d'ouvrages de référence.

Le hic, c'est qu'une publication scientifique n'est pas faite pour être lue par des non-professionnels, et surtout, elle n'est pas faite pour être lue hors contexte. De plus, les journalistes ne supportent pas les précautions oratoires des scientifiques. Autrement dit, quand une étude affirme quelque chose, le quidam se moque des conditions sous lesquelles cette affirmation est formulée.

[Ce message a été modifié par Tournesol (Édité le 29-06-2014).]

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Tournesol, t'as pas suivi le film, là :
quote:
Le hic, c'est qu'une publication scientifique n'est pas faite pour être lue par des non-professionnels, et surtout, elle n'est pas faite pour être lue hors contexte. De plus, les journalistes ne supportent pas les précautions oratoires des scientifiques.
C'est pas les journalistes qui sont venus les chercher dans leurs labos. Ils ont fait une conférence de presse pour annoncer la découverte des "ondes gravitationnelles primordiales" alors que leur papier n'était même pas soumis. Et maintenant que leurs conclusions ont été démontées, ils publient leur papier en précisant qu'il n'est pas exclu que leurs conclusions soient fausses ...

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quote:
C'est pas les journalistes qui sont venus les chercher dans leurs labos. Ils ont fait une conférence de presse pour annoncer la découverte des "ondes gravitationnelles primordiales" alors que leur papier n'était même pas soumis. Et maintenant que leurs conclusions ont été démontées, ils publient leur papier en précisant qu'il n'est pas exclu que leurs conclusions soient fausses ...

ChiCyg,
1. J'exprimais le problème de manière générale.
2. Leurs conclusions sont-elles vraiment complètement démontées ? Je n'en sais rien ! Cf. Mon précédent message.
3. C'est les chercheurs qui sont venus chercher les journalistes, ou leur bailleur de fonds ? Si tu crois qu'ils auraient pu refuser, tu te trompes.
4. Sur le principe, pour moi, c'est de la mauvaise conduite scientifique que de communiquer aux médias avant publication des résultats. Néanmoins, je reviens au point 2.

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Tournesol, il faut bien reconnaître que la vidéo You Tube (style dix millions de vues)où qu'on voit un étudiant frapper à la porte de Andrei Linde, tout étonné, pour lui annoncer qu'il avait raison depuis trente ans, etc etc etc, parait, avec le recul, un peu, euh, excessive et ridicule ?

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Si l'information est exacte, Linde aurait dit "à une découverte extraordinaire, il faut une preuve extraordinaire", suggérant par là que la preuve avancée par BICEP 2 était un peu en dessous de l'enjeu . Le copain de ton copain sociologue, Super, reprend d'ailleurs le sens de cette formule dans sa chronique.

Ceci dit, Guth est interrogé par Nature (cité par jackbauer2 plus haut http://www.nature.com/news/big-bang-finding-challenged-1.15352 ) :

quote:
“I had thought that the [BICEP2] result was very secure,” said Alan Guth, the cosmologist who first proposed the inflation concept in 1980, after learning about Flauger’s talk. “Now the situation has changed,” added Guth,

Je ne suis pas sûr que Guth soit le mieux placé pour juger de la fiabilité des mesures de BICEP 2. Il est "l'inventeur" de l'inflation cosmique, pas archéologue du rayonnement fossile. Idem pour Andrei Linde.

En dehors de l'équipe BICEP, avant de s'enflammer, il fallait écouter les gens de Planck et en particulier François Bouchet et ses "gros caveat" ...

Malgré ce coup de bambou, on continue à attendre des "révélations" de Planck en octobre une possibilité de preuve des "ondes gravitationnelles primordiales" et donc de l'inflation. C'est une chimère.

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Superfringant, ça je ne conteste pas.
Il faut tout de même savoir qu'il y a des universités qui te mettent le couteau sous la gorge en terme de carrière et de moyens alloués pour t'imposer le fait de jouer la superstar.
Ce système est même très institutionnalisé dans certaines universités américaines.

Encore une fois, je ne cautionne pas ça. Mais le fait est là. Il n'y a plus de fric pour la recherche, les postes permanents sont très rares (ce qui donne parfois des ratios 100 candidats pour 1 poste). Alors il y a une course aux moyens de discriminer les candidats pour un poste, un budget,... le mérite, le nombre de publications, le nombre de citations ou les revues, ça ne suffit plus. Les chercheurs doivent être la vitrine de l'université, pour appâter les mécènes, les étudiants, justifier des budgets auprès de l'état, etc etc
A ce jeux, ceux qui bossent sur les grosses manips dédiées sont les plus impactés.

Seulement ma remarque plus haut avait simplement pour but de dire qu'après avoir fait l'éloge de ce "résultat", attention de ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain.

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ChiCyg, Linde a juste fait confiance aux résultats annoncés. Maintenant, sa réaction est anecdotique, elle n'a pas valeur scientifique. Linde n'a pas écrit une publication dans laquelle il validait les résultats de BICEP2.

quote:
Malgré ce coup de bambou, on continue à attendre des "révélations" de Planck en octobre une possibilité de preuve des "ondes gravitationnelles primordiales" et donc de l'inflation. C'est une chimère.

Je pense que l'on avait tous compris que tu ne croyais pas à l'inflation, et que cet "échec" de BICEP2 dois te réjouir au plus au point.
Quant à dire que l'inflation est une chimère, ou que le fait que Planck puisse détecter l'inflation soit une chimère, c'est juste une opinion.

[Ce message a été modifié par Tournesol (Édité le 01-07-2014).]

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Dans son supplément « Sciences » daté du mercredi 02 juillet, Le Monde publie un article intitulé « L’écho du Big Bang mis en sourdine » signé David Larousserie.

J’en retranscris un large extrait :

« …Cette dernière (BICEP2) a donc dû convaincre que ces analyses estiment bien ces effets, pour les éliminer du signal final attribué aux échos du Big Bang. Mais l’un a résisté et résiste encore. Les fines poussières de carbone et de silice de 1 micromètre de large qui baignent notre galaxie émettent une lumière du même type que celle résultant des fluctuations primordiales. Le fait était connu et les chercheurs avaient choisi une direction du ciel avec peu de poussières pour s’en affranchir. Malheureusement, ces émissions parasites de lumière sont très mal estimées par les modèles. En mai, Raphael Flauger, de l’université de New York, expliquait que la technique utilisée par Bicep 2 est erronée et ne permet pas de distinguer les signaux
de l’arrière-plan (le Big Bang) du premier plan (les poussières).
Ironie de l’histoire, les chercheurs de Bicep 2 ont utilisé des informations publiques d’une expérience concurrente conduite avec le satellite européen Planck, mais ont mal lu la légende, sous-estimant le rôle des poussières. « Nous avions bien dit que ces données étaient préliminaires et à prendre avec prudence. Les
Américains nous les avaient d’ailleurs demandées, mais nous avions refusé car nos analyses n’étaient pas terminées », rappelle Jean-Loup Puget (CNRS), de l’expérience Planck. Quelques jours plus tard, un autre groupe de l’université de Californie conclut qu’il est en fait impossible, dans l’état actuel des connaissances,
d’exclure l’effet des poussières.
Enfin, le 16 juin, Jean-Loup Puget détaille, en conférence, de nouvelles informations de Planck sur la lumière émise par les poussières.
« Certes, l’effet des poussières est corrélé à leur quantité. Mais la disparité est forte ; des zones de même densité rayonnent deux à trois fois plus que d’autres, indique Jean-Loup Puget. L’effet des poussières est plus fort que prévu, et personne n’a aujourd’hui de modèle pour bien les décrire », insiste le Français, qui annonce
aussi la publication de ces nouveaux résultats intermédiaires prochainement.
Devant l’abondance de ces critiques, l’équipe de Bicep 2 a donc mis de l’eau dans son vin. Elle maintient ses conclusions en avouant toutefois qu’elle ne peut exclure que l’effet soit dû à ces poussières d’avant-plan. « On ne peut plus parler de découverte, estime Adam Falkowski, physicien théorique (université Paris-Sud, CNRS), non spécialiste de ces questions, et qui est le premier à avoir révélé sur son blog, Resonaances. blogspot.fr, les premiers travaux critiques. La science avance ainsi. Un groupe expose un résultat. D’autres le critiquent. Le fait de se tromper n’est pas si simple à expliquer au public. Mais la science produit ses propres moyens de
se corriger », poursuit le physicien. L’épisode rappelle, par certains aspects, la mésaventure des particules plus rapides que la lumière, annoncées en septembre 2011 et démenties quelques mois plus tard (« Science & techno » du 29 septembre 2012).
« L’expérience reste très belle, mais la communauté n’a pas apprécié la manière dont nos confrères ont battu le tambour. Ils ont poussé le bouchon trop loin », constate Jean-Loup Puget. Pour sortir de cette situation, les deux équipes sont en cours de discussion pour une collaboration et la mise en commun de leurs données. Planck a l’avantage sur Bicep2 de disposer de plusieurs « filtres » qui lui permettent de mieux séparer les diverses contributions. Mais elle a aussi, sans doute, seule, le potentiel d’apporter une réponse, prévue pour fin octobre. L’idéal serait une publication conjointe entre les deux groupes à ce moment-là. « Ce sera alors un grand pas, mais il n’est pas du tout certain que nous puissions trancher », prévient cependant François Bouchet (CNRS), de l’expérience Planck.

Commentaire perso :
Ce qui me stupéfie le plus c’est cela :
« les chercheurs de Bicep 2 ont utilisé des informations publiques d’une expérience concurrente conduite avec le satellite européen Planck, mais ont mal lu la légende, sous-estimant le rôle des poussières… »

Comment peut-on faire un bourde aussi grossière ?

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T'as pas trop suivi le film non plus jackbauer2 depuis le début on a compris que l'équipe BICEP2, qui n'avait pas accès aux données de Planck concernant la poussière, s'est rabattue sur une présentation en pdf dont il a extrait la carte (tu trouves ça sur le site de Science parmi d'autres : http://news.sciencemag.org/physics/2014/05/blockbuster-big-bang-result-may-fizzle-rumor-suggests ) c'est vrai ça ajoute un peu du bruit mais on peut le faire ...
Le problème c'est qu'ils n'ont pas vu la mention "Not CIB substracted" (le "cosmic infrared background" n'avait pas été soustrait).

Tout ça se retrouve dans la présentation de Raphael Flauger qui a mis le feu aux poudres : http://www.pctp.princeton.edu/pctp/SpecialEventSimplicity2014/Simplicity.pdf

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Si, j'avais suivi mais je n'y avais cru qu' a moitié : je ne pensais pas que ça pouvait être aussi gros !!

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