Maïcé

Nébuleuses à 3nm

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Dimanche 27 juillet.

Depuis notre arrivée il y a 2 jours, seulement du beau temps à touristes. Le gros avantage est la douceur de la température en comparaison de la canicule qui régnait sur Paris, malgré les orages. Mais les "passages nuageux n'altérant pas le beau temps" nuisent à l'astro visuelle. Aussi ce soir, le ciel limpide nous incite à sortir le matériel.
Le 400 a bénéficié de petites modifications qui lui donnent un comportement inégalable pour la fluidité des mouvements tout en assurant une parfaite tenue avec tous les oculaires... Allié à une table équatoriale dont le suivi n'est plus à éprouver, ce sera un régal toute la nuit. Il ne fallait que le ciel pour que la mécanique donne sa pleine mesure. Et nous avons été gâtés !!! SQM qui grimpe au dessus des 21,5, et seeing rarement rencontré ! De quoi regretter qu'il n'y ait aucune planète à observer dans de bonnes conditions.
Tant pis, nous nous rattraperons sur les nébuleuses planétaires dont nous ferons une orgie avec des grossissements indécents et des filtres sélectifs. Teepee a justement acheté un filtre O III Astrodon de 3 nm de bande passante, un truc qui ne convient pas au 400... Normalement !
Le 1m de Fred est justement fringant à côté attendant les miettes de cette nouveauté, histoire de voir si ça change quelque chose par rapport au lumicon de bonne facture qui l'équipe.
Mais prenons les événements dans l'ordre sans griller les étapes.
Pendant que teepee peaufine la mise en station du 400, nous commençons au 1m par une cible bien haute pour la mise en jambes, M57 fera parfaitement l'affaire et avec l'ethos 17, on voit de suite la centrale en permanence... Trop facile, et même pas 10 minutes après l'installation!
Puisque c'est comme ça, on va jeter un œil sur la bouillie que doit être Saturne... Ah, mais c'est tout de même tout à fait regardable, avec une division de Cassini bien nette et large, un petit bout de globe qui dépasse de la jupe que forme l'anneau, tout petit bout de derrière attendrissant, quelques bandes et des satellites tout proches et ténus mais ponctuels!
Et si nous en profitions pour résoudre Antarès ? Oh, qu'elle est belle, d'un or chaud et soutenu avec 4 aigrettes irisées et là, entre deux aigrettes, un point vert, exactement tout pareil que le dessin de Serge alors que par chez nous elle plafonne à seulement quelques encablures au dessus de l'horizon, même pas besoin de l'escabeau pour l'observer.
Voilà Teepee est prêt et il ne déroge pas à son habitude d'aller visiter M17. Et là, la grâce nous tombe dessus, nous prenons conscience de la chance inouïe que nous avons : nous n'avons jamais vu M17 ainsi ! Quelle bonne fée a transformé le modeste 400 en 560? En 600? Les détails sont faciles et contrastés, ce que Fred Burgeot a mis des heures à retranscrire et que nous avons habituellement tant de mal à appréhender est là sans forcer, brillant sur fond noir... Pour être noir, c'est noir! Tout le ciel s'est éteint, les étoiles ont modestement baissé les paupières, même les plus brillantes s'effacent pour laisser admirer les volutes, les filaments, l'écheveau emmêlé de la nébuleuse, alternance de filandres brillantes et de chenaux plus sombres. On est loin du diaphane !
... Et les dentelles ? Mon dieu, ca doit être indescriptible....
Il n'en faut pas plus pour pointer de suite 52 Cyg.
...
...
Les mots me manquent. Et ce n'est qu'au 400 ! Au 1m, il va falloir s'accrocher pour ne pas tomber de l'escabeau. Un fil brillant barre l'étoile, jamais vu aussi éclatant auparavant. Le "balai de sorcière" prend un relief incroyable. On se croirait en train de regarder la radiographie de la nébuleuse, soulignée par la brillance de sa structure rendue évidente par la magie du filtre. Les filaments se transforment en torsades, se divisent, lancent des flammèches qui les relient... Qu'il est difficile de s'en détacher, à la recherche de détails connus qui prennent un aspect si différent sous cet éclairage.
Au T1000, c'est la portion de NGC 6995/98 que nous explorons, la "mâchoire et son poil au menton enroulé ". Aucun effort n'est nécessaire pour identifier les principales structures qui se détachent du fond de ciel et les détails apparaissent avec une facilité déconcertante, composant un tableau des dentelles jusqu'alors inexploré. Nous sommes trois à nous succéder à l'oculaire... Puis vient le tour du triangle de Pickering aussi brillant que la grande dentelle. C'est grandiose... A peine descendu de l'escabeau, on ne rêve que de retourner à l'oculaire, on ne s'en lasse pas. Et la liste des galaxies que nous avions préparée pour la fin de nuit sera abandonnée pour profiter du spectacle incomparable des nébuleuses. Se succéderont Saturn nebula, Blue Snowball, l'œil du chat, blinking nebula, M27 avec ou sans filtre pour en éprouver les avantages. Pour l'œil du chat, j'ai préféré la vision sans filtre, avec la centrale bien piquée enroulée dans ses spires imbriquées.
Le seeing était excellent et le 400 montrait des taches d'airy sur les étoiles fines avec un premier anneau un peu dansant mais reconnaissable. Nous en avons profité pour utiliser le nagler zoom 2/4mm. Sur le T1000, on arrive à des grossissements de 865 à 1700x. L'effet surprenant du zoom, c'est que lorsqu'on redescend en grossissement, on a l'impression que l'image est piquée comme jamais! Son gros avantage c'est qu'il est parfaitement parfocal en continu et on peut choisir instantanément le grossissement optimal.
Autre vision d'anthologie, crescent nebula. Avec l'astrodon, elle rentre au chausse pied dans l'Ethos 13, plus grande focale en grand champ que l'on ait en 31,7mm. C'est un objet qui reste habituellement assez diaphane, même au T1000, son bord est bien défini mais l'écheveau de filaments en son sein la rend plus difficile a déchiffrer. Là, elle saute aux yeux, mais les filaments internes sont moins présents à moins que ce ne soit l'enveloppe qui est tellement brillante qu'elle accapare le regard.
Nous sautons d'une cible à l'autre imaginant ce que pourrait donner le filtre sur M8, M17 ou M16. Chaque fois nous redécouvrons l'objet avec la même fascination que si c'était la première fois, nous attachant à des détails ici évidents qu'on n'avait pas remarqués lors de nos précédentes observations, telle étoile entourée d'un halo brillant et bordé d'un globule sombre dans M8 ou ces extensions non mémorisées du cygne qui semble plonger la tête sous l'eau...

Encore une fois, la magie a opéré, tous les ingrédients étaient réunis et le Larzac doit abriter quelque farfadet local pour nous offrir chaque fois le plein d'images célestes permettant d'attendre les prochaines vacances.

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le site d'astrodon dit que ça passe avec le 3 nm sur du f/3 et tu le confirmes!
maintenant il faut placer la barre plus haut et essayer de voir les arc en surdensité aux extrémités du calamar de nicolas outters

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Magnifique! Merci Maïcé pour ce partage de la beauté du Monde.

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Très intéressant compte-rendu, Maïcé, merci !

Alors dans le triptique "ciel des causses", "400mm qui va bien" et "OIII 3nm Astrodon", quel est l'élément prépondérant ? (toi qui a déjà pratiqué "ciel des causses" et "400mm qui va bien"). Si l'OIII-astrodon arrive 1er ou 2ème dans ton classement de prépondérance, j'investis !

a + Yann

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Salut Yann,

Je comprends que ça te titille bien!
Pourtant je dirais que ce filtre est trop cher pour le gain obtenu dans un "petit diamètre". En dessous de 600, ça ne me paraît pas un investissement intéressant, sauf si tu ne comptes pas. Je dois avouer que nous avons passé le pas parce que nous savions qu'on pourrait avantageusement l'installer sur le T1000.
Sur le 400, ça booste le contraste mais au détriment des étoiles qui s'éteignent totalement. 400mm, ça n'a pas assez de jus pour garder la trame stellaire. Par contre sur le T1000, il en reste assez pour qu'on garde des repères visuels par rapport à la vision sans filtre.
Le gain se situe dans la lisibilité de la nébuleuse, comme si on voyait son ossature, une sorte de radiographie, mais pour l'habiller de chair et de consistance, un O III plus classique comme le Lumicon convient mieux, voire une vision sans filtre dans certains cas, comme pour l'œil du chat ou NGC 7000 qui se sont avérées décevantes avec l'Astrodon, même au T1000.
Il faudrait demander si des utilisateurs de la version 5nm font le même constat. Son coût un peu moindre et sa bande d'utilisation un peu moins étroite pourrait le rendre plus adapté... Mais nous n'en achèterons pas un second pour comparer!

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Bonjour à Tous et à Toutes,

Utilisant régulièrement l'Astrodon OIII-5nm, j'apporte ici ma contribution.

Tout d'abord, j'ai la chance d'avoir une gamme étendue de filtres:
- en 31.5:
a) DS, UHC, OIII, HB, ces 4 filtres étant des "anciens" Lumicons, des années 1998 / 2000, que je ne changerai pour rien au monde. En effet, les deux filtres UHC et OIII laissent aussi passer le Halpha, ce qui me permet de percevoir le rouge (Voir par exemple mon dessin de la zone de 52 Cyg des Dentelles sur mon dessin http://www.deepsky-drawings.com/ngc-6960-dtail/dsdlang/fr ). Dernier point: le OIII Lumicon est à 12nm.
b) Astrodon OIII-5nm. Ce dernier filtre est totalement opaque aux longueurs d'onde autres que 500 nm. Ceci veut dire que les étoiles brillantes sont vertes avec l'Astrodon, et rouges avec les Lumicon OIII-12nm et UHC.

- en 50.8:
DS, UHC, OIII-12nm, ces 3 filtres étant des anciens Lumicons
HB Astronomik (10nm ?)opaque au Halpha

Comment est ce que j'utilise ces filtres avec le T635 ?

Vous savez que j'étalonne mes croquis avec des isophotes notés de 1 à 10, 1 étant la luminosité la plus faible décelable, 10 les zones les plus lumineuses du ciel profond (ex: les centres de M17, ou M42, ou encore NGC 7009.
Les meilleurs résultats, pour les nébuleuses en émissions majoritairement en OIII, sont pour ce qui me concerne (mais peut être différents pour vous)
L1: UHC, L2 à L5: OIII-12nm, L5 et+: OIII-5nm.

Mais la structure de la nébuleuse peut aussi avoir des incidences: si la NB est peu structurée, je peux monter jusqu'à L7 avec OIII-12nm, et si la NB est très structurée (ex: zone centrale de M17), je peux observer avec OIII-5nm dès L3.

En réalité, il ne faut pas être psycho-rigide; la limite entre OIII-12nm et OIII-5nm doit être choisie "à l'oculaire". De plus, il y a souvent du Halpha qui se superpose à l'OIII, et donc j'observe toujours avec OIII-12nm AVANT OIII-5nm.

Il n'en reste pas moins que dès que les nébulosités sont lumineuses et structurées, c'est le OIII-5nm qui l'emporte.

Amitiés à Tous
Bertrand

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salut à tous,

outre le merveilleux CROA, vachte intéressant débat sur ce filtre ultra raide.
C'est un accessoire qui me fait rêver mais....
ce truc du 3nm (ou 5), ca semble vachte sensible au tilt du filtre, ce qui peut se traduire par la réciproque : si l'angle des rayons lumineux s'écarte de l'axe optique, ben la bande passante et la longueur d'onde "devraient" partir dans les choux. Et c'est la config d'une optique bien ouverte, comme l'est le T1000. Le 635 de Bertrand devrait y être beaucoup moins sensible et avoir un "meilleur rendement".
Ou alors, fôdrait le mettre derrière une barlow pour réduire cet angle.
Il y a quelques années à Valdrome, David s'était fait préter cet astrodon de la mort et sur le T1000, ça n'a pas forcément chanté comme on l'immaginait alors que quelques mois avant aux RAP, j'en avais eu un souvenir merveilleux dans le 800 de Vincent.
Adorant ces visions "radiographiques" même si c'est au détriment des étoiles, c'est un filtre que j'ai hâte de re-essayer

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Serge, justement ce filtre nous a heureusement surpris par rapport aux autres O III que nous avons: son montage semble être meilleur dans la bague vissante, les surfaces sont bien parallèles, et parfaitement perpendiculaires à l'axe optique. Les étoiles qui sont visibles sont bien rondes et piquées. Par contre avec l'ethos 13, le placement de l'œil est un peu plus difficile pour éviter les ombres volantes.

D'autre part, ce qui ne t'avait pas convaincu, c'est peut-être que les nébulosités les plus ténues, la chair évanescente est moins accessible. Pour moi, il ne peut remplacer un filtre O III classique, il est un complément pour saisir l'ossature de la nébuleuse. C'est particulièrement spectaculaire sur M17,M8,les Dentelles ou Crescent. Là, on voit d'un coup d'œil et aussi contrasté que vos dessins, les détails de ces nébuleuses que vous allez chercher de vos yeux de lynx.

Mais je trouve que les grands halos ténus ne s'en sortent pas mieux avec ce filtre, c'est certain. À tel point que je m'interroge avec Teepee sur l'intérêt de s'en servir pour attraper des détails fins en grossissant au lieu d'embrasser le maximum du champ. Mais pour le vérifier, il nous faudra attendre la session d'hiver.

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Salut Maïcé, j'ai hésité à intervenir estimant n'avoir pas assez de recul avec ce filtre (j'ai la version en 5nm comme Bertrand mais en coulant 50mm installée en permanence dans un carrousel à côté de mon OIII Lumicon 11,8nm).
Pourtant, je le possède depuis de nombreuses années et il semble que ce soit moi l'affreux qui est lancé la mode en France. Puis Bertrand et Vincent ont suivi. Je suis d'accord avec vous sur certains points mais pas tous :
- le filtre 5nm n'a pas besoin d'une grosse optique pour être utilisé. Faîtes l'expérience suivante : tenter la Dumbell à l'oeil nu. C'est un succès avec donc seulement 6 à 7 mmm d'optique portative ! La Flèche est certes quasi éteinte sauf M27, magique non ! A tenter avec le 3nm. C'était juste pour rappeler que l'emploi d'un filtre serré (c'est vrai déjà avec le Lumicon) est relatif au grossissement employé. Il suffit d'adapter ce dernier en fonction de plein de paramètres (transparence du ciel, sensibilité de votre oeil aux faibles lueurs,luminosité du détail nébuleux observé, ...)
- Le filtre en 5nm permet justement la détection des textures les plus fines de la nébuleuse (pour celles qui répondent). C'est en ça qu'il est magique. Ce sont des détails nouveaux par rapport au Lumicon qui peine à les faire apparaître. Sur le labyrinthe des dentelles du Cygne, c'est assez facile à mettre en évidence, au hasard de la balade. Par exemple, il vous suffit d'observer plutôt les extrémités des 2 grandes dentelles, cela fait déjà 5 bouts puisque grossièrement, NGC 6960 est fourchue...
- suis d'accord qu'on a l'impression des fois qu'on observe dans une longueur d'onde différente avec ce filtre. Comme si une autre couche d'infos se superposait. Mais c'est pas vrai pour tous les objets hélas disons avec mon niveau d'expérience actuel (loin d'avoir fait le tour).
- Serge, c'est donc un filtre pour dessinateur pour rajouter de l'info !
Encore un nouveau crayon de couleur à employer pour toi.
- ce filtre peut jouer avec la clarté lunaire ou une faible couche de pollution lumineuse car il y a de la marge dans la noirceur du fond de ciel. Il y longtemps que les imageurs l'ont compris.
- Les filtres ultra narrow sur des optiques rapides : ce sujet sera bientôt traité (revue Astrosurf). J'ai fait des expériences en labo en ce sens en décalant le filtre par rapport au faisceau émergent. Il me reste juste à analyser les données pour voir si les formules théoriques sont vérifiées. Mais bon, j'ai déjà mon idée, possédant un instrument ouvert à 3.6,il s'avère que les mesures montrent moins de décalage spectral que la théorie le laisse supposer. Pour les rapports F/D les plus courts, la chute de transmission sur la raie détectée n'est pas si prononcée qu'attendue. Il est certain que le fait que les constructeurs les plus sérieux décalent volontairement et de manière sensible le pic de transmission vers le rouge n'est pas étranger à cela. Il n'y a pas que les capteurs d'images qui en profitent, nos yeux aussi !

- Pour ta session d'hiver Maïcé, ne loupe pas le Casque de Thor avec ton Astrodon, ça répond du feu de dieu.

Pour ceux qui seront présents à Valdrôme ce weekend, j'aurais une petite surprise pour eux, toujours en matière de filtre...

Au plaisir d'en revoir certains...

Fabrice M.

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Merci Fabrice pour ta réponse. En fait nous sommes assez d'accord puisque la "bonne surprise" a été la première image de M17 au 400 avec ce filtre. Des détails fins sont visibles mais je trouve qu'il ne beneficie pas aux grands halos diffus.
Je n'ai pas tenté son utilisation à l'oeil nu, je suis une truffe pour placer un truc correctement devant mon œil, je louche et je risque fort d'y balayer mes cils!
Et je mets bien sûr le casque au programme de l'hiver que j'attends déjà avec impatience.

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Salut Fabrice! Oui la surprise à Valdrôme j'en ai bien profité! Je vais vendre la mèche... Très intéressant ton filtre anti-UHC à l'épreuve de mon T600! C'est assez bluffant sur M57 car une fois la nébuleuse bien atténuée (pas complètement toutefois, ce qui donne un caractère de toute beauté à l'image) par le filtre très spécial ... les étoiles en surimpression se dégagent nettement. La centrale, elle pète du feux de Dieu! et l'étoile dans l'anneau... c'est tout simplement beau!

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