En moyenne, par période calme, le Soleil émet 8 particules
par cm3, lesquelles voyagent dans l'espace à la vitesse de
300 à 400 km/s pour atteindre la Terre au bout d'environ
4 jours : c'est le vent solaire lent, essentiellement émis
aux basses latitudes du Soleil à proximité de l'équateur.
Le satellite Ulysse a montré qu'existe un deuxième
type de vent solaire, le vent solaire rapide (700 km/s) qui,
lui, est émis par la couronne solaire au niveau des zones
de faiblesse du champ magnétique solaire : les trous coronaux
et les pôles.
Image fournie par le satellite SOHO (NASA / ESA)
Sur ces deux vents viennent se greffer des phénomènes
imprévisibles : les éruptions solaires et les éjections
de matière coronale (les CME des astronomes anglo-saxons).
Image fournie par le satellite SOHO (NASA / ESA)
Les CME proviennent de l'atmosphère du Soleil, la couronne
que nous avons tant admirée lors de l'éclipse du 11
Août 1999. Vraisemblablement dues à des perturbations
du champ magnétique solaire, ces CME se traduisent par l'expulsion
de plasma dans l'espace à des vitesses bien supérieures
aux classiques vents solaires : en 2 ou 3 jours, la Terre est atteinte
par ces bouffées de particules électrisées.
Beaucoup plus violentes encore sont les éruptions qui agitent
périodiquement notre Soleil. Lors d'une éruption
des vitesses faramineuses de l'ordre de 30 000 km/s ont été
enregistrées ! Ce torrent de particules ionisées ne
met alors qu'une demi-heure pour parcourir les 150 millions de km
qui séparent le Soleil de la Terre. Le 13 Mars 1989, une
éruption est ainsi venue submerger la Terre et a fait disjoncter
simultanément tout le réseau électrique du
Québec, privant 9 millions de Canadiens d'électricité
pendant plusieurs heures ...
Les éruptions solaires semblent dues à des phénomènes
extrêmement violents de déconnexion / reconnexion des
boucles du champ magnétique solaire. Le Soleil ne tourne
pas sur lui-même d'un seul bloc : les zones situées
à l'équateur tournent beaucoup plus rapidement que
celles situées aux pôles. Les lignes de force du champ
magnétique s'en trouvent tordues. Et à force de torsions,
les boucles du champ magnétique peuvent se rompre et se reconnecter
brutalement, en laissant échapper dans l'espace d'énormes
bouffées de plasma brûlant : les éruptions solaires.
Image fournie par le satellite SOHO (NASA / ESA)
On a également constaté que la fréquence des
éruptions est beaucoup plus importante lors des pics
d'activité du Soleil, qui reviennent tous les 11 ans.
Même si le mécanisme précis de ces variations
reste inconnu, il est très vraisemblable qu'elles sont dues
à des fluctuations cycliques du champ magnétique de
notre étoile.
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