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PLUIE D’ETOILES FILANTES LE 8 OCTOBRE 2011

LES ETOILES FILANTES

Dans son grand voyage annuel autour du Soleil, la Terre croise l’orbite de plusieurs comètes. Ces orbites sont peuplées de petits nuages de poussières abandonnées par les comètes quand elles dégazent lors de leurs passages à proximité du Soleil. Quand ces poussières microscopiques pénètrent dans l’atmosphère de la Terre, elles s’y consument en donnant naissance à des étoiles filantes. Les plus importants de ces nuages de poussières cométaires sont constitués par l’essaim météoritique des Perséides, visible tous les ans au mois d’août, et par celui des Léonides, visible en novembre.

Photo Emmanuel Beaudoin /  Ciel et Espace

LES DRACONIDES

Tous les ans, entre le 6 et le 10 octobre, la Terre croise le sillage de la comète 21P/Giacobini-Zinner (du nom de ses deux découvreurs, en 1900). Cette comète à courte période repasse à proximité du Soleil tous les 6,6 ans.

Les poussières qu’elle abandonne derrière elle, lors de ces passages, donnent naissance aux étoiles filantes de l’essaim des Draconides, ainsi dénommé car elles semblent toutes tomber d’un point appelé radiant qui est situé dans la constellation du Dragon.

En général, cet essaim d’étoiles filantes est très discret, avec quelques météores par heure seulement. Mais il y a eu des exceptions, notamment en 1933 et 1946 où les Draconides ont donné lieu à de véritables tempêtes d’étoiles filantes, avec une activité extraordinaire de 6000 étoiles filantes par heure. Sans atteindre de tels sommets, le cru 2011 des Draconides devrait néanmoins fournir un magnifique spectacle avec de 600 à 750 météores par heure au moment du pic maximal d’activité. Il faudra en profiter car aucune autre pluie de Draconides n’est ensuite attendue pour les prochaines 40 années !

COMMENT LES OBSERVER

Pour observer cet essaim d’étoiles filantes, installez-vous dans un endroit le plus préservé possible de la pollution lumineuse afin de ne pas être éblouis par des lampadaires. Choisissez un site bien dégagé en direction du nord, où se trouve la constellation du Dragon. Côté matériel, investissez dans une bonne paire d’yeux, une chaise longue et une couverture bien chaude afin de ne pas attraper la crève... et attendez que les étoiles filantes tombent !
Les étoiles filantes les plus longues seront visibles à l’ouest et à l’est de la constellation du Dragon.

Photo Cyril Birnbaum / Ciel et Espace

PREVISIONS 2011
La Terre devrait plonger successivement cette année dans 2 nuages de poussières, abandonnées par le sillage de la comète Giacobini-Zinner lors de ses passages de 1887 et 1900, ce qui entraînera 2 pics d’activité des Draconides.


Le premier pic devrait se produire vers 18 h TU, c'est-à-dire 20 h en heure d’été. Mais la nuit ne sera pas encore tombée en France et l’observation des étoiles filantes sera donc assez problématique. Pour bien voir ce premier pic, il faudrait se déplacer vers l’est, par exemple en Grèce, où la nuit tombe plus tôt que chez nous.
Les observateurs français seront mieux placés pour observer le second pic des Draconides, prévu aux alentours de 21 h TU (23 h en heure d’été).
Les Draconides ont la particularité d’être très lentes, avec une vitesse de l’ordre de 20 km/s (les Perséides, elles, filent dans le ciel à 70 km/s). Un seul bémol : la Lune,  qui sera en phase gibbeuse, constituera une gêne réelle, son éclat puissant ayant tendance à masquer les Draconides les plus faibles.

PHOTOGRAPHIER LES DRACONIDES

Un appareil photo numérique de type reflex, monté sur un trépied bien stable et équipé d’un déclencheur souple, constitue l’outil idéal. Habituellement, il suffit d’utiliser un objectif grand angle, d’en ouvrir au maximum le diaphragme, de régler l’APN à sa sensibilité maximale (800 à 3200 ISO) et de faire de longues poses de plusieurs minutes pour réussir une belle moisson d’étoiles filantes.

Mais cette année, il y aura un os de taille : la Lune dont l’éclat risque de saturer vos images rapidement. Deux stratégies alternatives peuvent être envisagées :
--- gardez la même ouverture de diaphragme et la même sensibilité mais posez beaucoup moins longtemps, de l’ordre de quelques secondes seulement. Inconvénient : il va falloir multiplier les poses et par conséquent prévoir une carte mémoire maousse-costaud
--- réduisez  la sensibilité de l’APN et diminuez de 1 ou 2 diaphragmes l’ouverture de l’objectif de l’appareil photo. Vous pourrez ainsi poser environ 30 secondes à chaque photo. Inconvénient : les étoiles filantes les plus faibles ne seront vraisemblablement pas captées. Pas de problème par contre pour les beaux et lents bolides qui émailleront la pluie d’étoiles filantes
L’idéal serait de vous arranger avec un ami ou un parent doté lui aussi d’un appareil photo numérique et de mitrailler la même région du ciel avec chacune de ces deux méthodes. Bonne chance !

En attendant, pour en savoir plus sur les Draconides, consultez le site internet de l’Institut de la Mécanique Céleste et de calcul des Ephémérides
 

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