I - LA SONDE HUYGENS-CASSINI
II - DECOUVERTES RECENTES SUR TITAN
III - DECOUVERTES RECENTES SUR SATURNE
IV- DECOUVERTES RECENTES SUR LES AUTRES LUNES DE SATURNE
     - Crédits des photos et images

La mission Cassini-Huygens a été initiée par les Etats-Unis et financée aux 3/4 par ces derniers et pour 1/4 par l’Europe.
L’objectif premier est une meilleure connaissance de Saturne, de ses anneaux et de son champ magnétique ainsi que ses satellites dont Titan, seul satellite connu dans le système solaire à disposer d’une atmosphère dense et composée de molécules organiques. L’atmosphère de Titan est surtout composée d'azote mais il y a aussi du méthane et beaucoup d’autres composants organiques. Ces composants organiques se forment quand les rayons du soleil détruisent le méthane. Mais si la lumière du soleil détruit continuellement le méthane, comment ce dernier peut-il être aussi abondant dans l’atmophère de Titan ? Sur la Terre, aujourd’hui, c’est la vie qui régénère le stock de méthane : le méthane est un sous-produit du métabolisme de beaucoup d’organismes vivants.Sur Terre, les sources biologiques les plus simples, comme les tourbières, les champs de riz et les animaux ruminants, produisent continuellement du méthane pour remplacer celui détruit par oxydation. Cela veut-il dire qu’il y a de la vie sur Titan ? Probablement pas : Titan n’est pas un endroit plaisant à vivre. Il fait trop froid pour que l’eau puisse y exister à l'état liquide, et toute forme de vie connue a besoin d’eau liquide. La surface de Titan est de –180°C.

Selon une théorie assez controversée, il y a très longtemps, l’impact d’une météorite aurait produit suffisamment de chaleur pour liquéfier l’eau pendant peut-être quelques centaines voire milliers d’années. Par contre, il est peu probable qu’il y ait de la vie sur Titan aujourd’hui. Mais les scientifiques sont toujours étonnés par les quantités de méthane qui perdurent dans l’atmosphère de Titan. Y a-t'il des océans de méthane sous la surface ?  

Rappel sur le deplacement de la sonde jusqu a Saturne

Une fois le lancement effectué par la fusée, la sonde a dû trouver un autre moyen de propulsion pour poursuivre son chemin jusqu'à Saturne. Une fois dégagé de l'attraction terrestre, Cassini-Huygens devait vaincre l'intense attraction du Soleil sur ce vaisseau qui pèse un peu plus de 5 tonnes. Bien sûr, il y a un moteur et 3 tonnes de carburant, mais c'est insuffisant pour voyager jusqu'à Saturne. La sonde a alors utilisé une technique extraordinaire : l'effet de fronde gravitationnelle avec les planètes du système solaire. C'est un peu comme si les planètes attrapaient à tour de rôle la sonde Cassini- Huygens avec un lasso et lui donnaient à chaque fois un grand coup d'accélérateur. Pour aller jusqu'à Saturne, Cassini-Huygens a utilisé plusieurs fois cet effe t: deux fois avec Vénus, une fois avec la Terre et une dernière fois avec Jupiter. Sans cette méthode, nous n'aurions pu aller jusqu'à Saturne.

Après le lancement, il a fallu résister à des températures de 100° c à proximité de Vénus. La grande antenne (bouclier) de la sonde Cassini lui a servi de protection pour avoir un peu d'ombre et contre les astéroïdes entre Mars et Jupiter. Une collision aurait pu anéantir le projet tout entier.

Après un voyage de 7 années, sur le dos de Cassini, le module européen Huygens s'est séparé de la sonde le 25 décembre 2005 commençant une trajectoire balistique de 3 semaines vers Titan. Après 3 semaines de silence, Huygens est sortie de sa torpeur. 4 h avant son arrivée sur Titan, la sonde a été réveillée par son horloge interne.

Huygens s'est écrasé dans l'atmosphère de Titan le 14 Janvier 2005, à 11:13CET. vers 1270 km d'altitude et à la vitesse de 20150 km/h. Cette arrivée rapide entraîne un fort échauffement : cinq minutes plus tard , la température du bouclier thermique atteint son maximum (plus de 1200 ° C) et la sonde ne descend plus qu'à 1440 km/h (en 3 minutes, la sonde a donc ralenti de 18000 km/h à 1400 km/h). Pour assurer une arrivée en douceur, Huygens a alors été freiné par plusieurs parachutes, le 1er s'ouvrant à 180 km d'altitude. Le but de celui-ci  : extraire le capot supérieur pour dégager le parachute principal de 8.3 mètres et l'émetteur radio. Le bouclier thermique est largué à ce moment . Une opération cruciale : s'il ne s'était pas détaché, les instruments scientifiques n'auraient pu fonctionner correctement.

A une altitude de 160 km, les instruments embarqués de la sonde ont commencé à prendre des photos et à étudier l' atmosphère. Ainsi pendant deux heures, des données de Huygens ont été reçues et emmagasinées sur la sonde Cassini alors que celle-ci volait au-dessus de Titan.

Comme Saturne est situé à 1200 millions de km de la Terre, les signaux de Cassini ont mis 67 minutes à nous parvenir. Un contact en avant-première.
20 W seulement, soit moins d'une ampoule d'appartement : c'est la puissance du signal émis par Huygens en direction de Cassini. Près de 18 radiotélescopes terrestres ont pointé leur antenne dans la direction de Saturne avec un mince espoir de capter ce faible signal. L'intervention des radiotélescopes n'avait été envisagée qu'un an auparavant, lorsqu'on s'était s'aperçu qu'une détection était théoriquement possible. Ces mesures pouvaient donner des indications, 3 h avant que Cassini ne retransmette les données sur Terre, sur le déroulement de la mission Huygens. Un « plus » pour les scientifiques, tout en sachant que si l'absence de détection aurait assurément fait monter la tension d'un cran au sein des équipes, elle n'aurait pas permis de conclure à un échec.

En quelques heures à peine, Huygens aura traversé des températures extrêmes, de 12 000° C sous l' effet des frottements atmosphériques jusqu 'à -200 ° C lors de l'arrivée sur Titan .

Huygens devient ainsi la 1ère machine fabriquée par l'Homme à se poser sur Titan : et aussi, celle qui a réussi l'atterrissage le plus lointain jamais tenté.

Pour la presse comme pour les scientifiques, la mission Huygens est unanimement un succès. qui a rapidement effacé les quelques longues minutes de tension extrême auxquelles les équipes du Centre de Contrôle de Darmstadt, en Allemagne, ont dû faire face.

Le 14 janvier, les 1ères données qui arrivent à l'ESOC* indiquent «receiver OFF ». Pendant 7 longues minutes, seuls ces 2 mots défilent sur les écrans de contrôle. Explication qu'on obtiendra plus tard : la télécommande de mise en route des canaux de réception à bord de la sonde Cassini n'aurait été envoyée que partiellement, provoquant un dysfonctionnement dans l'acquisition des données.Des 2 canaux, seul le canal B a reçu les données de Huygens, résultats par ailleurs excellents et n'affichant presque aucune perte. En définitive, il semble que le mauvais fonctionnement du canal A n'affecte que le nombre d'images recueillies (350 au lieu de 700) et certains senseurs. La qualité des mesures des radiotélescopes, au-delà de toute espérance, pourrait compenser cette perte .

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