Les Pléiades constituent probablement l’un des plus beaux amas ouverts d’étoiles que compte le ciel. De temps à autre, au rythme de l’un de ces grands cycles dont la mécanique céleste a le secret, la Lune passe devant les Pléiades. Ces occultations sont rares et donc attendues avec impatience par le petit monde des astronomes amateurs.

A Toussaint, une météo totalement pourrie m’avait fait rater l’occultation du 4 décembre 2006 et celle du 23 février 2007. J’espérais donc bien me rattraper avec celle du 7 août 2007.

Après des jours et des jours de pluie, le bulletin de la météo marine annonçait un petit mieux durant la nuit : « ciel variable avec développement d’éclaircies et rares averses ». J’ai donc mis le réveil à sonner… à 1 heure 30 du matin ! Dur, dur… Mais pas moyen d’y couper : le bal commençait à 2 h, avec l’occultation de l’étoile Célaeno pour se terminer à 3 h 20 m, avec la réapparition de l'étoile Stérope après son occultation par la Lune.

J’avais repéré la veille un champ à la sortie de Toussaint, avec une belle vue sur le Nord et peu de villages à l’horizon dont la pollution lumineuse aurait pu nuire au spectacle.

Se trimbaler à 2 heures du mat’ au milieu des sillons d’un champ, avec une monture GP-DX sur le dos, est un exercice que n’envisagent pas forcément les néophytes qui se lancent dans l’astronomie… Mais, qui ne tente rien n’a rien !!!

A 2 heures pétantes, ma lunette Orion 80 ED était en station, mon appareil photo au foyer de ma petite lunette Takahashi FS-60 montée en parallèle afin de faire office de téléobjectif.

Voir les occultations de chacune des étoiles de l’amas des Pléiades s’égrener au fil des minutes, avec toute l’exactitude qu’imposent les lois de fer de la mécanique céleste, est toujours un motif d’étonnement et d’émerveillement.

Photo Ph Ledoux / ASCT-astronomie

Même les nombreux passages de bancs de nuages n’ont pas réussi à entamer mon étonnement et mon émerveillement.

Photo Ph Ledoux / ASCT-astronomie

Les unes après les autres, les étoiles de l’amas des Pléiades ont donc disparu derrière la Lune au fur et à mesure que celle-ci se déplaçait sur son orbite autour de la Terre. Avec la régularité d’un métronome, les étoiles des Pléiades ont disparu chacune à leur tour derrière la Lune :

2 h 01 m (heure d’été), l'étoile Célaeno (magnitude 5,5) est occultée par la Lune. Puis à 2 h 03 m, c’est au tour d’Electre, à 2 h 18 m de Taygète, à 2 h 24 m de l'étoile Maïa, à 2 h 38 m de Stérope.

Puis, comme par enchantement, chacune de ces étoiles va réapparaître du côté obscur de la Lune : Electre à 2 h 43 m, Célaeno à 2 h 54 m, Taygète à 3 h 04 m, Maïa à 3 h 18 m, Stérope à 3 h 20 m.

La petite animation ci-dessous montre ce lent mouvement. Pour voir l’animation complète (2,61 Mo), cliquez sur l’image ci-dessous

Et cerise sur le gâteau, à 3 h 50 m, la Lune était en conjonction avec la planète Mars. Rentré à la maison, je n’ai pas résisté à la tentation de ressortir l’appareil photo, de le monter sur son pied et de faire le cliché ci-dessous, en forme de carte postale, montrant la Lune, les Pléiades après leur occultation et, juste au-dessus de ma haie, le petit point lumineux de la planète Mars.

Philippe Ledoux

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