CROA de Cathie                                              

 
Or donc, en ce vendredi 15 de pluviose, à moins que ce ne soit ventose ou poissose le ciel était dégoulinant de mauvaises intentions. Il tombait des chiens et des chats à vous coller le bourdon et nous n’avions plus pour amie que la bouteille qui dessine des étoiles dans le ciboulot quand son délicieux nectar passe par le goulot… et puis soudain, un cri dans la nuit : " ça se dégage ! " Là, plus le temps de réaliser ni de lamper la dernière lichette que voici une volée de moineaux piailler, tirer à hue et à dia afin de rassembler doudoune, bonnets et matos afin de partir en ribambelle vers le site. Mais on n’a pas pris le dessert bordel ! Heureusement un homme, un seul, sait ce que nonchalance veut dire et contemple avec moi ces fous furieux : merci étoilepl@te d’avoir donné autant de grandeur à l’instant

Bon ben quand faut y’aller…
Par peur du froid, me souvenant des conseils de Matthieusibon, j’enfile mes couches un ticheurte manches courtes, un ticheurte manches longues, une polaire, un pull, une doudoune, 2 paires de chaussettes, une cagoule canadienne… bon ça fait bibendum échappé de l’espace, mais c’est plus adéquat que les escarpins de l’arrivée, ceux-la même qui ont fait hurler de rire Lafanet et fait songer à Fredogoto que je devais être fadade (si si je t’ai entendu le penser!) Ainsi,, nous voilou partout à courir la campagne, regrettant de ne pas avoir de 4x4 comme notre bon couple de charentais exilés … Nous y voici : un champ vaste, réchauffé par les crottes de sanglier en bas et un ciel noir en haut (bon soyons francs, nous n’avons pas échappé aux lueurs de Figeac d’un côté et de Cahors de l’autre, nom de Zeus pourraient éteindre les loupiotes avant d’aller se pieuter !) Là commence la partie de cache-cache avec les nuages et la pluie… en plus même pas assez de vin chaud pour tout le monde pfffffff ! Ceci dit moi chuis vachtement heureuse
Un bout de voie lactée, 2 étoiles filantes, une petite papote et zou c’est l’extase
Avec l’amie Bérénice-la-bretonne, nous partons à la conquête du ciel tentant de tâter de l’étoile avec nos connaissances pas top, mais que ça nous fait bien du plaisir de trouver avec les jumelles ce que nos yeux découvrent quand ils sont nus glop glop Mais au bout d’un moment je caille, c’est comme ça… y’a toujours cet instant où le froid passe par une faille et je défaille Mais bon, ma supplique ne fait point écho dans le Landerneau... entre les sourdes oreilles et les yeux torves je sens bien que ma proposition n’est pas astronomiquement correcte… alors je retourne dans ma voiture pour regarder la pluie en silence avec Valéry, évitant de songer qu’il faisait si beau à Lyon, ce matin… Finalement le départ est donné à contrecœur, rejoignant nos pénates sous la pluie battante, le chemin gras, l’oculaire bas…

Pour le samedi je fais l’impasse sous les yeux éberlués de Lafanet … je suis cassée par la spéléo, les excès et une tension en dessous du niveau de la mer Je l’avoue, c’est avec un pincement au cœur que je vous ai vu partir tous guillerets… mais ce n’est que partie remise pour le Dob qui daube le frometon Je me suis quand même payé un petit voyage perso dans le silence de ce ciel incroyable, le regard plongé dans l’infini , j’ai tout bu, jusqu’à la voie lactée. Je suis partie me coucher un sourire au coin des lèvres et un tit air de Moustaki dans la tête :
" Ils ne font rien de plus que fêter chaque instant
Saluer la pleine lune, célébrer le printemps "