STAGE DE SPECTROGRAPHIE
Observatoire de Haute Provence
30 juillet - 2 août


Le stage de spectrographie 2004 à l'Observatoire de Haute Provence a été un vif succès, de part le nombre de participants (une vingtaine), de part l'excellence de l'acceuil à l'OHP, de part la qualité et la quantité de spectrographes utilisés et de part la très bonne ambiance durant ces trops courtes journées.

Le stage a été l'occasion de faire le point sur l'avancement des projets techniques de ARAS (spectro Barèges et LHIRES2) et la manière d'affiner la collaboration entre professionnels/amateurs. De nombreux participants ont amener leurs propres spectrographes, souvent des réalisations personnelles, qui ont pu être utilisés en observation grace à une météo clémente. Ce stage avait l'allure du "spectro-party", avec parfois par moins de 7 spectrographes fonctionnant sur des télescopes divers. Impressionnant et s'en doute une première ! Les résultats obtenus au spectrographe MUSICOS de l'Observatoire de Saint-Véran ont été aussi présentés et sont très prometteurs. Lors du stage, des spectres comètaires ont pu être obtenu avec le T80 de l'OHP équipé pour l'occasion d'un spectrographe type "Barèges" (MERIS). Par ailleurs, la présence de Francois Colas, Président de l'Association Aude, a permis d'avancer sur les moyens de promouvoir plus massivement et plus rapidement la spectrographie auprès des amateurs (financement, prêt de matériel, outils pédagogiques, ...).


Ambiance au clair de Lune. Francois Colas guide une pose avec le spectrographe LHIRES2. A premier plan, le spectrographe SBIG de Olivier Garde. Photo Valérie Desnoux.

 
Un spectrographe "Barèges" au foyer Cassegrain du télescope de 80 cm, avec Alain Klotz aux commandes. A droite, les spectres obtenus sont si lumineux que les lunettes de soleil sont indispensable pour les examiner ! Photos Valérie Desnoux.


Dominique Auprince et Benjamin Mauclaire concentrés dans la douceur de la nuit Provencale.


Francois Colas tiens la boutique et Olivier Thizy fait son stock de souvenirs. Photo Valérie Desnoux.


En route pour de nouvelles aventures spectroscopiques sur les sentiers de l'Observatoire de Haute Provence.

Voici quelques exemples de spectres réalisés lors du stage. Ils concernent un prototype LHIRES2.

La figure suivante montre le profil spectral comparé de la raie Ha pour l'étoile Gamma Cassiopée. Tous ces spectres proviennent du même spectrographe LHIRES2, mais le télescope est différent. Le spectre en rouge a été acquis le 24,06/07/2004 lors d'une mission au T60 du Pic du Midi (Desnoux, Rondi, Delmas, Buil). Le spectre coloré en vert a été obtenu lors du stage OHP par C. Buil le 31,01/07/2004 en utilisant un télescope Celestron 11 (monture EM200). Le spectre en bleu a été réalisé par Francois Cochard lors du stage le 1,94/08/2004 avec un Celestron 8 (monture GP-DX). Les conditions d'acquisition du spectre de Francois ont été difficiles, avec un ciel chargé de cirrus. Les raies fines trahissent la présence de vapeur d'eau dans l'atmosphère terrestre. Le ciel du Pic du Midi apparaît ainsi plus sec que celui de Haute Provence, ce qui n'est pas une réelle surprise. A ce point près, la consistance entre les spectres est très bonne, malgré la diversité des télescopes employés. On démontre ici la reproductibilité dont est capable LHIRES2, y compris avec des télescopes de petits diamètres, ce qui est essentiel pour réaliser un travail ayant une valeur scientifique.

Ci-après, le même ensemble de spectres après une tentative de retrait des raies telluriques avec l'aide de VisualSpec (opération d'"asséchement" des spectres - seule une raie H2O résiduelle à 6562,435 A n'est pas prise en compte dans la procédure actuelle).

Les deux spectres de l'étoile Altair ci-après proviennent d'une part, du spectrographe ELODIE qui équipe le télescope de 1,93 m de l'OHP (c'est cet intrument qui a permis la découverte de la première exoplanète autour de 51 Peg) et d'autre part, du spectrographe LHIRES2 sur C11 lors du stage OHP. Le chemin est grand pour égaler la résolution de ELODIE avec un spectrographe type LHIRES, mais ce n'est s'en doute pas un but à poursuivre compte tenu du petit diamètre de la plupart des télescopes amateurs. Une autre différence importante, que ne montre pas cette figure, est que ELODIE enregistre simultanément tout le spectre 3850 à 6800 angstroms, alors que LHIRES2 ne "voit" en une pose qu'un intervalle de 80 angstroms (près de 40 fois inférieur à celui de ELODIE ou du spectrographe MUSICOS d'AstroQueyras). En contre-partie, le coût de LHIRES2 est bien inférieur, peut être monté directement sur des télescopes amateurs et offre un bon rendement dans la fenêtre spectrale couverte. Notamment à cause de la petite couverture spectrale il est impossible de détecter une planète extrasolaire avec avec un spectrographe type LHIRES2 (!), mais en permettant de détailler certaines régions bien choisies du spectre (sélectionnable) il est à coup sur parfaitement possible de faire de la bonne astrophysique avec ce petit spectrographe !




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