En fin de rubrique, vous trouverez un tableau résumant les caractéristiques principales ainsi que les coordonnées équatoriales de chaque objet décrit dans le texte. Au cas où aucun moyen de repérage simple ne serait indiqué, le lecteur pourra consulter les cartes du ciel boréal et austral de P.Bourge ou des atlas comme le SKY ATLAS 2000,0 de Will Tirion (environ 450FF). Si l'objet ne s'y trouve pas, il suffira de repérer sa position grâce aux coordonnées et de la reporter sur ledit atlas. Au nombre de ces caractéristiques, on trouvera la magnitude visuelle -indicateur de brillance-, les dimensions en degrés, en minutes (sachant que 1°=60' ou 60 minutes d'arc) ou en secondes (sachant que 1'=60" ou 60 secondes d'arc) -indicateurs de taille-, les coordonnées 2000,0 (référentiel année 2000) -indicateurs de position-, en alpha (ou ascension droite) en heures, minutes, et dixième de minute, ainsi qu'en delta (ou déclinaison) en degrés (°) et minutes (').
Dans l'intérêt du lecteur, il serait utile de déterminer les grossissements et les diamètres des champs offerts par les divers oculaires en sa possession (cf. A l'affût des étoiles de P.Bourge page 24-25) et la magnitude limite de son instrument ("Magnitude dans M45" de A.Van der Elst dans Astro-ciel n°36, page 31), ceci afin de faciliter la comparaison entre ses propres données observationnelles et les données d'origine de Profondeurs du ciel (on peut comparer le diamètre de l'objet avec le diamètre connu du champ donné par tel oculaire, grâce à une approximation précise au 1/10e de diamèètre prèès ou estimer l'éclat d'étoiles proches en connaissant la limite stellaire du telescope et avec un peu d'habitude à 1 magnitude près).
Enfin, je voudrais rassurer les débutants qui jugeraient certaines observations trop difficiles pour eux: l'entraînement paie et c'est en observant encore et toujours que l'on progresse et s'habitue à la vision d'objets faibles. Pour l'anecdote, quand j'étais débutant je suis "passé" sur la grande nébuleuse d'Orion pendant une semaine sans voir ce que je juge à présent comme une "nébuleuse éclatante"... De plus, je détaillerai le plus précisément possible les techniques observationnelles utiles aux curieux du ciel profond qui débutent en ce domaine. Mais sans plus attendre, passons aux vedettes du ciel de Janvier-Février 1992...
Pendant les longues nuits d'hiver à la transparence cristalline,
il est impossible de ne pas se tourner vers M42 (n°42 du catalogue
de Messier), la nébuleuse d'Orion. Pour la repérer, visez
l'étoile centrale des trois rois d'Orion (epsilon ou Alnilam) et
descendez de 4° vers le Sud. Visible en pleine ville avec des jumelles
de 50 mm de diamètre comme une petite nuée floue autour de
Thèta Orion, on devine ses draperies avec le même instrument
à la montagne. (NOTA: les jumelles sont l'instrument primordial
de l'observateur du ciel profond par leur manoeuvrabilité et leur
champ large, - de 4 à 8° en général, ou 70 à
140mètres à 1000mètres de distance - qui permettent
d'embrasser une large région du ciel d'un seul coup d'oeil pour
se repérer plus facilement). Cette large nébuleuse diffuse
(hydogène fluorescent car éxcité par les rayonnements
énergétiques de jeunes étoiles) distante de 1500 années-lumières
(ou AL) offre de multiples détails dès 80mm de diamètre
et 50 fois (ou x) de grossissement. Dans mon Newton de 115/900, elle apparait
magnifique, plusieurs zones de brillance frappent l'oeil, zone centrale
très brillante avec deux extensions Est et Ouest qui lui donne l'
aspect d'une aile déployée.
M42
- C. SOUPLET (T150mm)
Pour M42, essayez de séparer le trapèze, ces 4 petites étoiles excitatrices de la nébuleuse en plein centre, séparées les unes des autres de 10" environ, dont la plus brillante apparait jaune et 2 autres sont bleues pendant que la dernière est grisée avec 200mm de diamètre. Ensuite si vous déplacez votre instrument de 5' vers le Nord, vous tomberez sur M43 qui n'est qu'une autre partie de cette grande nébuleuse, un petit nuage faible et circulaire, centré sur une étoile de 7ème magnitude, séparé de M42 par une baie sombre. Notons que M42 a été découverte par Nicolas Peiresc en 1611, et M43 par Messier en 1758.
Non loin de l'amas des Hyades, gigantesque V couché d'étoiles
contenant Aldébaran, on trouve deux amas ouverts visibles dans des
jumelles de 50mm de diamètre. Pour trouver le premier, partez des
Hyades en directions du Nord-Est et à 4° d'Aldébaran
(environ un diamètre de champ de jumelles),vous trouverez un petit
amas d'étoiles faibles dont 6 apparaissent détachée
d'un fond flou: NGC 1647 (n°1647 du New General Catalogue de
DREYER établi vers 1890). Ensuite, en poursuivant votre trajet de
6° dans la même direction, vous tomberez sur un autre amas galactique
(c-à-d. appartenant à notre galaxie) comparable au précédent
en éclat bien que plus large: NGC 1746. Dans des jumelles
8x56 (56mm de diamètre, 8x de grossissement), on sépare 10
étoiles faibles sur un fond flou étendu. Moins intéressants
avec des grossissements supérieurs à 40x,on compte 20 étoiles
de magnitude 7 à 10 largement séparées les unes des
autres sur 1647 et 15 à 20 étoiles très éparses
sur 1746 avec 115mm de diamètre. Ces deux amas sont distants d'environ
3500 année-lumières de la Terre.
NGC 1647-G.DUMARCHI (ø90mm)
Observer une naine blanche, ca vous dit ? Il suffit de pointer l'étoile
40 ou Omicron 2 de l'Eridan: vous observerez à 100x environ une
charmante étoile triple dont la principale (étoile A) de
Mv=4,4 (visible à l'oeil nu et aux petits chercheurs) possède
un compagnon (étoile B) de Mv=9,5 à 83; vers l'Est -la naine
blanche en question - qui, lui-même, forme un couple avec une étoile
(C) de Mv=11,2 à 9" vers le Nord. La première paire
(AB) fut découverte par W. Herschel en 1783 et la seconde (BC) par
O. Struve en 1851. L'étoile B est donc une naine blanche, un astre
dégénéré autrefois étoile de type solaire
s'étant dépouillée de ses couches externes, qui concentre
0,44 fois la masse du Soleil dans un diamètre seulement égal
à 0,02 fois celui du Soleil (soit 20000 kilomètres ou 2 fois
le diamètre terrestre environ), ce qui implique une densité
extrème: 65000 fois celle de l'eau... L'étoile A se trouve
à 60 milliards de kilomètres de la naine blanche (B), qui
n'est séparée de C que par 5 milliards de kilomètres,
soit la distance moyenne Soleil-Pluton. C est de type naine rouge de 0,2
masse solaire (0,2 fois la masse du Soleil), un Jupiter en plus massif
soit une étoile très peu énergétique. L'ensemble
est situé à seulement 16 année-lumières de
la Terre ce qui en fait le 8ème système le plus proche de
nous visible à l'oiil nu. La prochaine fois...
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