Observation des satellites artificiels
Par Denis Bergeron

Signets:

Logiciel Satellite Tracker

Suivi des satellites avec un télescope

Observation des satellites géostationnaires

Observation des satellites Iridium

Observation des satellites militaires NOSS

Conclusion

L'observation des satellites artificiels est un autre domaine fascinant de l'astronomie. Que ce soit pour observer le passage de la station spatiale Internationale ISS, d'une navette spatiale STS ou d'un autre satellite particulier, il est intéressant d'observer leur passage dans le ciel que ce soit à l'oeil nu, au jumelle ou au télescope. On peut parfois les voir pulser parce qu'ils tournent sur eux-mêmes (tumbling), on peut y voir la forme s'il est suffisamment gros comme ISS ou une navette spatiale STS, on peut les voir briller faiblement ou fortement et connaissant le type de satellite et leur fonction comme COBE (satellite servant à observer le rayonnement du big bang), RADARSAT (satellite radar performant de fabrication canadienne), EGP (sphère de 7mètres constitués de miroirs multiples qui pulse très rapidement), satellites militaires NOSS (trois satellites disposé en triangle qui se déplace ensemble dans le ciel), etc. , leur observation en devient encore plus intéressante.

Le site web HEAVENS ABOVE est sans doute l'un des meilleurs site web pour nous permettre d'observer la station spatiale internationale ISS, les navettes spatiales STS, les satellites spectaculaires comme les satellites IRIDIUM qui deviennent subitement très brillant de plusieurs magnitudes en quelques secondes:

Il suffit au départ d'y entrer nos coordonnées locales (LATITUDE, LONGITUDE). On peut y obtenir les DATES et HEURES des passages des satellites importants comme ISS, STS, iridium, etc, leur position AZIMUT et ALTITUDE dans le ciel et une CARTE DU CIEL montrant le passage du satellite parmi les constellations dans le ciel. Toutes les instructions d'utilisation sont indiquées sur le site web.

L'AZIMUT se mesure à partir du Nord (ÉTOILE POLAIRE) vers l'EST. Ainsi, au pôle nord céleste près de l'étoile polaire, la valeur de l'azimut à l'horizon est de 0° ou 360°. A l'est, on obtiens 90°, au sud 180°, à l'ouest 270°. L'ALTITUDE se mesure à partir de l'horizon (0°) jusqu'au zénith (90°). On peut également trouver le nord avec une boussole:

 

Par exemple, pour obtenir la CARTE CÉLESTE du passage de la station spatiale internationale ISS le 27 mars 2009 à 20h58, on clique sur la date de ce passage en bleu (encadré rouge dans l'image ci-dessous):

L'observation au télescope de la station spatiale ISS et des navettes spatiales STS permet d'y apercevoir les principales structures. Avec des télescopes motorisés comme les MEADE LX200 et CELESTRON XLT, il est possible en utilisant certains logiciels de suivre en direct les satellites dans l'oculaire du télescope et de les photographier ou les filmer. Voici deux exemples montrant une image et un film de la station ISS réalisé par des astronomes amateurs:

Station spatiale ISS guidé à la main par Eddie Guscott (Corringham, Angleterre) avec une lunette 5'' F6 avec un barlow 2X et une webcam Toucam pro
 

 

Station ISS prise à travers un télescope avec une webcam

 

Avec mon télescope Meade RCX 12'' (monture LX-200 GPS-R), j'ai pu suivre la station ISS en direct à 100X et on voyait très bien les panneaux solaires et les structures centrales où sont les astronautes. C'est tout un spectacle à observer. Il y a quelques années en compagnie de Jacques Gagnon et Daniel Provencal du club d'astronomie de Laval, j'avais réussi à sortir des images d'une navette spatiale STS filmé sur vidéo avec un télescope Meade LX-200 20cm par Daniel et Jacques:

Vous pouvez vous essayer par vous-même de localiser et de suivre la station ISS avec votre télescope. L'usage d'un chercheur à vision directe et d'un oculaire moyen (ex: 8mm) à très grand champs est à conseiller. Même avec une monture Dobson, on peut voir les structures de la station ISS mais cela demande de la pratique. On peut même y installer une caméra webcam à travers une lentille de Barlow 2X et suivre la station avec le chercheur. En regardant les images prises avec la caméra webcam, on peut y voir sur certaines les images de la station et les traiter comme dans l'image ci-haut à gauche.

Un logiciel très pratique appelé SATELLITE TRACKER (freeware) conçu par le canadien Brent Boshart permet de localiser les satellites artificiels et de les suivre en temps réel avec certains types de télescope motorisés comme les Meade et Celestron. Il faut au départ aller chercher les éléments orbitaux (TLE) sur certains sites web comme ceux ci-dessous:

Site web général 100 plus brillants satellites Station spatiale et navette Satellites Iridium Satellites géostationnaires
CELESTRAK VISUALS STATION ISS IRIDIUM GÉOSTATIONNAIRES

Les éléments orbitaux des satellites artificiels sont appelés TWO LINE ELEMENTS (TLE) et sont de simples fichiers textes. Il suffit d'afficher la page du lien et de sauvegarder le fichier (EX: VISUAL.TXT) dans un répertoire appelé TLE que vous créez sur votre disque dur de votre ordinateur. Comme les éléments des satellites artificiels subissent beaucoup de changement, il faut les mettre à jour régulièrement.


Logiciel SATELLITE TRACKER

Ce logiciel est un des meilleurs que je connaisse. Pour le trouver, cliquez sur le lien suivant: SATELLITE TRACKER et téléchargez tous les fichiers. Lisez le fichier LISEZ MOI FIRST.TXT et suivez les instructions d'installation. Une fois installé, vous devriez voir l'interface suivante:

La première étape consiste à entrer les COORDONNÉES DE VOTRE LIEU (encadré rouge dans l'image du haut) dans les cases LOCATION en bas à gauche de l'écran du logiciel. Vous pouvez entrer trois sites différents. Vos coordonnées LATITUDE et LONGITUDE doivent être en format décimal (ex: 45.5). Vous pouvez consulter l'AIDE DU LOGICIEL pour de plus amples informations. Vous pouvez utiliser un GPS ou le site web de GOOGLE EARTH pour trouver vos coordonnées locales. Il y a aussi d'autres sites web pour trouver vos coordonnées comme sur le site de HEAVENS ABOVE.

La deuxième étape consiste à aller chercher les ÉLÉMENTS ORBITAUX (TLE) des satellites que vous désirez observer (voir plus haut). Le lien sur les éléments orbitaux des 100 satellites les plus brillants (ex: VISUAL.TXT) contient également les données de la station ISS et des navettes spatiales STS. Sauvegardez vos fichiers des éléments TLE dans un répertoire TLE et conservez le même nom qu'ils apparaissent sur leur site web. Allez chercher le fichier (encadré vert dans l'image du haut) dans la case TLE FILE en cliquant OPEN FILE et en sélectionnant le répertoire TLE et le fichier TLE correspondant à la catégorie de satellites que vous désirez observer. (ex: VISUAL.TXT)

La troisième étape consiste à AJUSTER L'HEURE DE  VOTRE ORDINATEUR. Vous pouvez cliquer sur l'heure en bas à droite du bureau de Windows et cliquer sur l'onglet INTERNET TIME puis UPDATE NOW pour ajuster l'heure de votre ordinateur:

La quatrième étape consiste à SÉLECTIONNER UN SATELLITE dans la liste déroulante que vous désirez observer comme par exemple ISS et déterminer les dates et heures des meilleurs passages au-dessus de votre horizon. En cliquant sur la petite flèche noire, on ouvre la liste déroulante des satellites. Dans cette liste, on sélectionne par exemple ISS:

Vous remarquerez l'information concernant ce satellite dans la fenêtre de gauche (OBJECT DATA) (encadré orange dans l'image du haut). On y retrouve le nom du satellite, son numéro NORAD, l'année de son lancement, la date en calendrier Julien, le temps local et universel (UTC: heure de Greenwich ou Univeral Time Clock), son azimuth, son élévation (altitude) (une valeur négative signifie qu'il est sous l'horizon), sa distance RANGE par rapport à votre point d'observation, sa vitesse orbitale, sa position LATITUDE ET LONGITUDE au-dessus de la Terre, ses coordonnées célestes ASCENSION DROITE (R.A.) et DÉCLINAISON (DEC) dans le ciel.

Pour connaitre les dates et heures des meilleures passages d'un satellite donné, on commence par le SÉLECTIONNER dans la liste déroulante puis on clique sur le bouton PREDICT PASS (flèche rouge ci-dessous). Le terme AOS signifie ACQUISITION OF SIGNAL soit le moment où le satellite monte au-dessus de votre horizon. Le terme LOS signifie LOST OF SIGNAL soit le moment où le satellite disparait soit dans l'ombre de la Terre ou sous votre horizon. Les meilleurs passages sont ceux où l'ALTITUDE ou MAXIMUM D'ÉLÉVATION est la plus haute et également au moment où le satellite sera visible à la noirceur:

Si on clique sur le bouton WORLD MAP (encâdré rouge dans l'image du haut), on voit la position en temps réel du satellite au-dessus de la Terre comme dans l'image qui suit:

Si on clique sur le bouton ORTHOGRAPHIC MAP (encâdré vert dans l'image du haut), on obtiens la même information mais sous la forme d'un globe terrestre comme dans l'image suivante:

Si on clique sur SKY MAP dans le menu PREDICT, on obtiens une carte du ciel avec le trajet du passage du satellite. Il faut cependant connaître parfaitement les constellations dans le ciel:

Lors du passage du satellite dans le ciel en temps réel, on voit l'icône du satellite se déplacer sur son trajet parmi les constellations. Cela nous aide à le trouver et le suivre dans le ciel. La LIGNE JAUNE sur la ligne de passage du satellite indique la partie du trajet où le satellite sera VISIBLE. La LIGNE BLANCHE indique le trajet du satellite mais il sera invisible dans cette partie car il sera dans l'ombre de la Terre (LOS). Vous pouvez comparer cette image de la carte du ciel du logiciel Satellite Tracker avec celle de Heavens Above pour ISS pour la même date et heure plus haut dans cette page. Les cartes sont exactement identiques sauf que celle du logiciel montre le déplacement du satellite en temps réel parmi les constellations, ce que ne fait pas la carte de Heavens Above.

Dans le menu PREDICT, il est aussi possible d'entrer les DATES ET HEURES des meilleurs passages d'un satellite. Il suffit de sélectionner les meilleures dates de passages et de cliquer le bouton ADD TO VIEW PLAN (encadré rouge dans l'image suivante) comme dans l'image suivante:

Pour retrouver le VIEW PLAN contenant vos dates et heures des meilleurs passages de vos satellites préférés, cliquez sur le bouton VIEW PLAN (encadré rouge dans l'image qui suit) dans le logiciel SATELLITE TRACKER:

 Vous obtiendrez une fenêtre semblable à celle-ci:

Vous pouvez imprimer votre VIEW PLAN en cliquant le bouton PRINT VIEW PLAN (encâdré rouge dans l'image du haut)

Vous pouvez aussi détecter le passage de plusieurs satellites au-dessus de votre horizon en cliquant sur le bouton BATCH PASS de la fenêtre PREDICT PASS et en entrant certains critères dans le haut (encâdré orange dans l'image qui suit). On clique ensuite sur le bouton CALCULATE (encadré rouge dans l'image qui suit) et on obtiens la liste des satellites avec leurs dates et heures de passage correspondant à nos critères comme dans l'image suivante:

Certains satellites dans la liste (ex: EGP (AJISAI) ) peuvent contenir des informations intéressantes. Si c'est le cas, le bouton INFO (encâdré rouge dans l'image du bas) devient actif et en cliquant dessus, on obtiens son information comme le montre l'image suivante:

Si vous observez un satellite intéressant, vous pouvez l'inscrire dans un fichier en cliquant sur le bouton OBSERVATION LOG (encâdré vert dans l'image plus haut). On obtiens cette fenêtre:

Au départ, on clique le bouton NEW (encâdré rouge dans l'image du haut) pour enregistrer les informations sur le satellite observé. Les informations sur le satellite et notre lieu d'observation s'enregistre aussi dans la fenêtre. Dans la fenêtre REMARKS à gauche (encâdré vert dans l'image qui suit), on entre nos commentaires. On obtiens une fenêtre semblable à celle-ci:

Pour sauvegarder nos observations et commentaires, on clique le bouton SAVE (encâdré orange dans l'image du haut). Ce procédé permet de vous faire une base de données des satellites les plus intéressants à observer. Si vous cliquez la case FAVORITE (encâdré bleu dans l'image du haut), vous pourrez cocher la case FAVORITES parmi les critères de sélection dans la fenêtre du haut et seulement vos satellites préférés seront sélectionnés pour l'observation (flèches bleus dans l'image qui suit):

Vous pouvez enregistrer votre OBSERVATION LOG dans un format texte en cliquant le menu SATELLITE en haut à gauche (encâdré rouge dans l'image du haut) et en sélectionnant OBSERVATION LOG REPORT. Vous pouvez entrer certains critères dans les cases appropriées et cliquer EXECUTE REPORT en bas à gauche (encâdré vert dans l'image qui suit):

Il vous suffira de sélectionner le répertoire où vous désirez mettre le fichier une fois enregistré. Vous pourrez imprimer ou importer votre fichier (ObsReport.txt) dans un logiciel de gestion de données comme Access (extension MDB) ou Excell (extension XLS) par la suite.

Le logiciel SATELLITE TRACKER permet aussi de savoir QUELS SONT LES SATELLITES PRÉSENTEMENT VISIBLES selon les critères que vous entrez (encâdré rouge dans l'image du bas). Il affichera tous les satellites visibles selon l'heure et vos coordonnées de votre lieu selon vos critères. Une fois ces critères entrés, on clique sur le bouton REFRESH LIST (encâdré vert) afin de rafraîchir la liste des satellites et en cliquant le petit triangle noir (flèche bleu), on voit la liste des satellites observables selon les critères définis (ex: CZ-4B R/B)  :

Le logiciel possède un moniteur à droite de l'écran pour suivre la position de la station spatiale ISS constamment qu'on peut désactiver en cliquant le bouton CLOSE MONITOR en haut à droite (encadré orange dans l'image du haut).


SUIVI DES SATELLITES AVEC UN TÉLESCOPE

Une des forces majeures du logiciel SATELLITE TRACKER est la possibilité de suivre un satellite sélectionné en temps réel avec un télescope moderne équipé d'une monture motorisée de type Meade LX-200 ou Celestron. Il est aussi possible de suivre la station spatiale internationale avec une monture non motorisée comme une Dobson mais il faut avoir idéalement un chercheur bien aligné et un oculaire à très grand champs. Une fois qu'on la voit dans le chercheur, on place le centre un peu en avant de l'objet et on se dépêche de mettre l'oeil à l'oculaire afin de la voir passer et de tenter de le suivre en déplaçant le télescope manuellement. L'image bouge beaucoup et ça va très vite. Mais on peut y voir les structures.

C'est pour cela qu'une monture à fourche comme les modèles Meade LX200 GPS-R sont très appropriés pour suivre les satellites artificiels en temps réel.  Il faut auparavant sélectionner le type de monture qu'on utilise dans la liste des montures supportées par le logiciel et voir à installer et configurer le télescope comme lorsqu'on s'en sert lors des observations conventionnelles. Il faut aussi utiliser un CABLE RS-232 compatible avec son télescope pour interfacer l'ordinateur où est installé le logiciel.

Par exemple, avec mon télescope Meade SCT LX-200 classique, je pouvais facilement suivre les satellites artificiels avec ce logiciel. Il ne faut pas oublier de bien installer le télescope en azimutal ou équatorial, d'utiliser les éléments orbitaux (TLE) les plus récents possibles et d'ajuster l'heure de l'ordinateur à la seconde près. On branche le câble série RS-232 entre le télescope (prise RS-232) et la prise série de l'ordinateur. Pour les ordinateurs modernes équipés de prises USB 2, il se vend des convertisseurs USB 2-série. On trouve ces accessoires chez les bons vendeurs d'équipements informatiques. On doit utiliser un oculaire ayant le plus grand champ possible et votre chercheur doit être parfaitement aligné avec une étoile identique au centre de l'oculaire.

Une fois notre télescope et accessoires installés, on doit configurer le logiciel selon la monture qu'on utilise. On clique le menu TELESCOPE puis sur INTERFACE PROTOCOL. On choisi ensuite le type de monture qu'on utilise et on lit l'information associée dans la fenêtre de droite:

Une fois le protocole de votre monture sélectionnée (ex: MEADE LX200 GPS), on sélectionne le port associé à votre port série utilisé en bas à droite (encâdré rouge de l'image du bas):

On clique ensuite le bouton CONNECT (encâdré rouge dans l'image du haut). Si la connection se fait bien, vous n'aurez pas de message d'erreur qui s'affichera. La fenêtre TELESCOPE TRACKING (encâdré bleu dans l'image du haut) est celle qu'on se sert pour activer le télescope à suivre un satellite sélectionné dans la liste.

Par exemple, si la station spatiale internationale ISS s'apprête à passer au-dessus de votre horizon, on doit sélectionner ISS (ZARIA) dans la liste des satellites visibles. Lorsque le satellite devient visible selon vos critères et passe au-dessus de l'horizon, on clique le bouton START TRACKING (encâdré violet dans l'image du haut). Le télescope se dirigera vers le satellite. On regarde dans le chercheur et on devrait apercevoir le satellite dans le champs. L'idéal est de se pratiquer avec des satellites faciles et brillants comme EGP, ou autres. En suivant le satellite dans le chercheur, on peut ajuster la vitesse des moteurs en cliquant sur les boutons ALIGMENT ADJUSTMENT (encâdré orange dans l'image du haut). On peut aussi utiliser un JOYSTICK  qui facilite de beaucoup l'ajustement et le centrage du satellite au centre de la réticule du chercheur ou une SOURIS (MOUSE). Personnellement, je recommande fortement le JOYSTICK. Finalement, pour les télescopes modernes comme les Meade LX-200 GPS-R et MEADE RCX 400, le logiciel peut suivre en direct les satellites et la station ISS. Ceux ayant une technologie plus ancienne utiliserons le mode LEAP FROG, c'est-à-dire que le télescope devance le satellite sur sa trajectoire, s'arrête et on le voit passer dans l'oculaire. Il repart ensuite se placer à nouveau devant le satellite et s'arrête à nouveau, ainsi de suite.

Le suivi de satellites au télescope est vraiment passionnant. Cela demande un bon ajustement des instruments au début et une certaine pratique mais une fois maîtrisé, on peut s'amuser pendant des heures. Il est vraiment plaisant d'observer dans un oculaire les structures de la station ISS ou d'une navette spatiale. Certains satellites pulsent sur eux-mêmes selon la fréquence de leur rotation. En lisant l'information sur le satellite lui-même, l'observation est encore plus passionnante. L'observation des satellites GÉOSTATIONNAIRES (voir plus bas) est aussi parmi les plus intéressantes.


Observation des satellites GÉOSTATIONNAIRES

L'observation des SATELLITES GÉOSTATIONAIRES est vraiment passionnante. La définition d'un satellite géostationnaire dans l'encyclopédie Wikipédia est celle-ci:

Un satellite géostationnaire est un satellite artificiel qui se trouve sur une orbite géostationnaire.

 

Un satellite sur cette orbite située à 35 786 km d'altitude possède une période de révolution très exactement égale à la période de rotation de la Terre et paraît immobile par rapport à un point de référence à la surface de la Terre, c’est-à-dire reste toujours à la verticale du même point sur terre, propriété utilisée pour en faire des satellites d'observation, de télécommunications, ou bien de télédiffusion. Pour respecter cette propriété, un satellite géostationnaire se situe forcément dans le plan de l'équateur. Son taux de rotation – sa vitesse angulaire de rotation – est égal à celui de la Terre, soit environ 15°/heure.

Ces satellites très abondants servant surtout aux communications sont situés pour la plupart au-dessus de l'équateur de la Terre donc autour de l'équateur céleste (déclinaison entre -6° et -7°). Leur altitude est d'environ 35, 786Km et leur vitesse est synchronisé avec la rotation terrestre de manière à demeurer au-dessus de l'horizon en tout temps. L'image suivante tirée du logiciel THE SKY6 montre la disposition des satellites géostationnaires dans le ciel:

Si on prend un appareil photo sensible (comme une caméra CCD) installé au foyer d'un télescope et qu'on pose en direction de la déclinaison -6.5°, on peut enregistrer des satellites géostationnaires comme dans les images suivantes:

    Groupe de quatre satellites géostationnaires (moteurs du télescope activées)                   Même groupe de satellites mais dont les moteurs du télescope sont arrêtées

 

Les images ci-haut ont été prises au foyer d'un télescope Meade RCX 400 12" (FL: 2438mm) durant une seconde (BIN 4) avec une caméra CCD SBIG ST10 XME installée au foyer primaire. Le logiciel THE SKY6 avec les éléments TLE des satellites géostationnaires a été utilisé pour pointer le télescope sur certaines zones célestes où on retrouvait des groupes de plusieurs satellites géostationnaires. Sur les images du haut, on voit un groupe de quatre satellites géostationnaires dans le même champs. La MAGNITUDE des satellites géostationnaires se situe entre +8 à +12 dépendant de leur diamètre et leur éclairage par le Soleil par rapport à l'observateur.

Au télescope, l'observation des satellites géostationnaires est assez amusante. En utilisant un logiciel précis comme THE SKY6 ou en entrant sur une carte céleste précise la coordonnée ASCENSION DROITE et DÉCLINAISON (encâdré rouge dans l'image du bas) d'un satellite géostationnaire tirée du logiciel SATELLITE TRACKER:

(Notez que les coordonnées azimutales ne bougent pas (encâdré vert))

(Note: Ne pas oublier d'entrer les éléments TLE des satellites géostationnaires)

On peut pointer le télescope sur la position du satellite et en observant attentivement avec un télescope à monture azimutale non motorisée (genre Dobson) ou en fermant temporairement les moteurs d'un télescope à monture équatoriale comme peut le faire certains logiciels de contrôle de télescope (ex: Coelix), il suffit de tenter de repérer l'étoile ou les étoiles (il y en a parfois plusieurs dans un même champs) qui demeurent FIXES dans l'oculaire. Ces étoiles fixes sont les satellites géostationnaires. On peut en voir parfois plusieurs dans le même champs et certains peuvent présenter des variations d'éclat (lent ou rapide) dépendant s'ils tournent. Certains de ces satellites ne sont plus en fonction aujourd'hui et sont laissés à eux-mêmes. Certains se déplacent très légèrement.

 

 

 

Internet peut nous renseigner sur les différents types de satellites et leurs fonctions. Par exemple, les satellites GALAXY sont des satellites géostationnaires pour la transmission de la télévision en Amérique du Nord. Les satellites GOES sont des satellites géostationnaires pour la météorologie de l'Amérique du Nord. Les satellites ECHOSTAR sont destinés aux grands réseaux de télévision. Les satellites ANIK sont de fabrication canadienne et destiné à étendre le réseau de télévision à l'ensemble des régions éloignées et provinces canadiennes.

Note: Satellite géostationnaire pulsant


L'observation des satellites IRIDIUM

 

Les satellites IRIDIUM au nombre de 66 en service (mais il y en a plus) sont des satellites destinées au départ pour les communications téléphoniques par satellites. Il y en a qui sont en service, d'autres en panne, d'autres en attente de remplacement. Le 10 février 2009 à 16 heures 55 (UT), 800 km au dessus de la Sibérie, le satellite Iridium-33 est entré en collision avec le satellite russe Cosmos-2251 et a complètement été détruit. Le nom « Iridium »  vient du fait qu'au début, c'est 77 satellites en services qu'il devait y avoir, de là son nom tiré du numéro atomique 77 = Iridium.  Ils ont été lancés entre 1997 et 1999. Ils sont placés en six groupes de 11 satellites placé à une altitude d'environ 777 km et leur révolution se produit en 100mn. Ces satellites possèdent deux panneaux solaires et trois larges antennes disposées à 120° recouvertes d'une mince pellicule d'argent qui les font briller comme un miroir.  Ces antennes sont inclinées à 40° par rapport à la verticale du lieu survolé par le satellite. Lorsque ces satellites passent au-dessus d'un lieu donné et si l'éclairage par le Soleil des antennes est excellente, la magnitude de ces satellites augmente rapidement pouvant atteindre parfois des valeurs jusqu'à -8 (Vénus possède une magnitude autour de -4 et Jupiter est à -2). Ce qu'on voit dans le ciel, c'est un très petit point qui devient de plus en plus visible et qui atteint un maximum pour diminuer ensuite puis disparaître complètement. Le site de HEAVENS ABOVE indique le nom des satellites Iridium, sa magnitude qu'il peut atteindre, les dates, heures et azimut pour les observer en fonction d'un lieu donné. C'est un beau spectacle à observer et à photographier.


L'observation des satellites militaires NOSS

 

Les satellites militaires NOSS (Naval Ocean Surveillance System) se déplacent habituellement par deux ou par trois formant souvent un triangle serré de points mobiles parfois visibles à l'oeil nu. Le vidéo suivant (ici) pris sur Youtube en montre un bel exemple a quoi ressemble un passage d'un trio de satellites NOSS. Ces satellites ont pour mission de localiser les navires suspects en mer en détectant leurs transmissions radios, radars, armements, etc.

Ils se déplace en paire ou triangle de façon à mesurer la différence de temps entre les signaux transmis et les signaux reçus. Ces satellites mesurent approximativement trois mètres d'envergure. Etant des satellites militaires américains, leurs éléments orbitaux (TLE) sont habituellement non disponibles au public. Cependant, des groupes d'observateurs répartis un peu partout dans le monde observent particulièrement le passage de ces formations de satellites espions et envoient leurs observations à des groupes qui sont capables de reconstituer les éléments orbitaux par des logiciels afin de pouvoir détecter leurs passages au-dessus d'un endroit donné. J'ai quelquefois pu observer ces formations triangulaires de satellites parfois visible à l'oeil nu à des magnitudes autour de +4 à +5. Ils sont par contre plus facile à voir au jumelle. Les NOSS sont assez impressionnants à observer soit à l'oeil nu ou au jumelle.

Les NOSS opèrent en général à une altitude de 1110KM sur une orbite polaire approximativement circulaire et incliné de 63.4° se déplaçant en paire ou triangle à 100km d'écart entre eux. Avec le temps,  l'orbite devient plus elliptique à cause des perturbations subies par le champs gravitationnel de la Terre. Plusieurs générations de NOSS ont été lancé depuis 1976. On reconnait les satellites NOSS généralement par leur formation serré (environ 1° d'écart entre les satellites) en paire ou triangle.

Pour observer les satellites NOSS et d'autres satellites espions, je vous réfère à l'excellent site web OBSAT de Daniel Deak où vous trouverez un mine de renseignements intéressants sur l'observation des satellites artificiels. Si vous voulez tenter d'observer les satellites NOSS, voici comment procéder:

Note: Les NOSS en trio portent la désignation NOSS 2-x. Les duos portent la désignation NOSS 3-x. Ces deux catégories sont les plus intéressants à observer et les plus lumineux. Les autres NOSS numérotés de 0 à 8 sont des vieux satellites qui ne volent plus en formation et qui sont de magnitude plus faible (autour de +8).

1) Voici la liste des satellites NOSS tirées du site web OBSAT de Daniel Deak avec leur numéro USSC (1ère colonne à droite):

Satellites NOSS (Naval Ocean Surveillance Satellite)

  No USSC   Désign.      Nom     Mag. std

 05680   71-110C   NOSS 0 (C)    8.0
 05681   71-110D   NOSS 0 (D)    8.0
 05682   71-110E   NOSS 0 (E)    8.0
 08835   76-038C   NOSS 1 (C)    8.0
 08836   76-038D   NOSS 1 (D)    8.0
 08884   76-038J   NOSS 1 (J)    8.0
 10502   77-112A   NOSS 2 (A)    8.0
 11720   80-019A   NOSS 3 (A)    8.0
 11731   80-019C   NOSS 3 (C)    8.0
 13844   83-008E   NOSS 4 (E)    8.0
 13845   83-008F   NOSS 4 (F)    8.0
 13874   83-008H   NOSS 4 (H)    8.0
 14143   83-056C   NOSS 5 (C)    8.0
 14690   84-012A   NOSS 6 (A)    8.0
 14728   84-012C   NOSS 6 (C)    8.0
 14729   84-012D   NOSS 6 (D)    8.0
 14795   84-012F   NOSS 6 (F)    8.0
 16591   86-014A   NOSS 7 (A)    8.0
 16623   86-014D   NOSS 7 (D)    8.0
 16624   86-014E   NOSS 7 (E)    8.0
 16631   86-014H   NOSS 7 (H)    8.0
 17997   87-043A   NOSS 8 (A)    8.0
 18009   87-043E   NOSS 8 (E)    8.0
 18010   87-043F   NOSS 8 (F)    8.0
 18025   87-043H   NOSS 8 (H)    8.0
 20642   90-050E   NOSS 2-1 (E)  5.9
 20691   90-050C   NOSS 2-1 (C)  5.9
 20692   90-050D   NOSS 2-1 (D)  5.9
 21799   91-076C   NOSS 2-2 (C)  5.9
 21808   91-076D   NOSS 2-2 (D)  5.9
 21809   91-076E   NOSS 2-2 (E)  5.9
 23862   96-029D   NOSS 2-3 (D)  5.9
 23908   96-029C   NOSS 2-3 (C)  5.9
 23936   96-029E   NOSS 2-3 (E)  5.9
 26905   01-040A   NOSS 3-1 (A)  5.0
 28095   03-054A   NOSS 3-2 (A)  x.x
 28097   03-054C   NOSS 3-2 (C)  x.x
 28537   05-004A   NOSS 3-3 (A)  x.x
 28541   05-004C   NOSS 3-3 (C)  x.x

2) Allez sur le site web de HEAVENS ABOVE et sélectionnez votre lieu d'observation.

3) Sélectionnez la section SELECT A SATELLITE FROM THE DATABASE (encâdré rouge dans l'image du bas)


4) Sélectionnez le NUMÉRO USSC d'un des satellites NOSS dans la liste au point 1 (ex: NO USSC 10502, NOSS 2 (A) et entrez le dans la database de Heavens above dans la case US SPACE COMMAND ID comme dans l'image qui suit et cliquez SUBMIT:

Vous obtiendrez le nom du satellite NOSS en bleu.

Cliquez sur le nom et vous obtiendrez les informations sur le satellite correspondant au numéro entré:

Cliquez sur l'onglet PASSES (VISIBLE) en haut à droite (encâdré rouge dans l'image du haut) et vous aurez les dates, heures et coordonnées azimutales des passages prévus de ce satellite au-dessus de votre lieu:

Pour obtenir la carte du ciel du passage de ce satellite, vous n'avez qu'à cliquer sur la date en bleu (encâdré rouge dans l'image du haut) où vous désirez observer ce satellite:

Conclusion

L'observation des satellites artificiels est un autre domaine fascinant de l'astronomie. Internet fourni de multitudes ressources et d'informations sur les satellites, leurs fonctions, comment les observer, etc. Vous pouvez y trouver des logiciels de suivis des satellites et des listes de discussion où les participants échangent sur leurs observations et techniques. Une des listes les plus populaires est la liste SEESAT-L. Il y en a plusieurs aussi sur la liste YAHOO comme la liste SATELLITE TRACKER. Cependant, le meilleur site québécois francophone sur l'observation des satellites artificiels est le site OBSAT de Daniel Deak de Drummondville. Vous y trouverez plein d'informations intéressantes sur le sujet.

Essayez pour voir !!!


Retour à l'index