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Meade ETX 125 contre Celestron NexStar 5"

Rapport d'évaluation technique (I)

Longtemps après les constructeurs japonais, en 1996 la société américaine Meade décida à fabriquer une nouvelle gamme de télescopes portables, la série ETX. Contrairement à son premier modèle qui était un produit bas de gamme, l'ETX 90 EC équipé d'une console GoTo proposé à 899$ fut un succès incontesté.

Fin 1999, Meade sortit l'ETX 125 EC proposé pour 300$ de plus. Cette technologie créa une véritable révolution dans le monde amateur dont "Sky & Telescope" se fit l'écho dans son édition de mai 1999, lui assurant une très bonne publicité.

Aujourd'hui les modèles ETX de Meade sont équipés d'une raquette de commande électronique et d'une base de données de plusieurs milliers d'objets célestes. Ces instruments disposent d'une optique Maksutov-Cassegrain, une configuration suffisamment rare et souvent de qualité que nous devions absolument tester.

De son côté, dans la suite logique du Compustar sorti en 1987, Celestron nous propose depuis 1996 plusieurs séries d'instruments de 60 mm à 356 mm d'ouverture équipé d'un système GoTo et de guidage automatique dont les NexStar sortis en 1999 équipés d'un monobras, une configuration qu'on retrouve dans d'autres séries de petits instruments de 90 à 200 mm de diamètre.

A télécharger : Manuel de l'ETX 125 - Manuel du NexStar 5SE - NexStar 5 manual

Les deux catadioptriques portables au banc d'essai

Meade ETX 125 EC

Celestron NexStar 5

Si le principe même de la recherche automatique des objets célestes et du guidage électronique chagrinent les puristes, la plupart des amateurs ont toutefois chaudement accueilli cette innovation qui libère enfin l'amateur d'unlong apprentissage de la voûte céleste. En effet, combien d'astronomes amateurs n'ont pas perdu des dizaines minutes à essayer de localiser une galaxie ou une nébuleuse pourtant brillante... au point que devant ces échecs répétitifs, certains ont peut-être abandonné ce hobby jugé peu gratifiant. Aussi on ne peut que remercier chaudement les constructeurs quand ils nous proposent des instruments "GoTo".

Deux modèles concurrents ont été testés, le modèle Meade ETX 125EC, un Maksutov-Cassegrain de 125 mm f/15 et le Schmidt-Cassegrain Celestron NexStar 5 de 127 mm f/10. Ces deux télescopes catadioptriques sont respectivement proposés à 1190$ et 1199$ aux Etats-Unis mais on les trouve tous les deux en promotion en dessous de 900$. En Europe, ils sont respectivement proposés à 1100 € et 2100 €.

Nous verrons à la fin de l'article que depuis leur commercialisation, ces modèles ont été remplacés par une version légèrement plus performante, le Meade ETX 125PE et le Celestron 5SE.

Voyons ce que nous pouvons attendre de ces instruments, ce qui les caractérisent, quelles sont leurs performances et ce qui les différencient.

Plusieurs critères sont à considérer :

- Le concept

- L'optique

- La mécanique

- L'électronique et le logiciel

- Le support après-vente.

Se greffe sur ces éléments votre appréciation personnelle car il évident que votre subjectivité sera certainement un critère important si pas plus décisif que toute autre considération, mise à  part le prix.

Compacts et pratiques !

Tout d'abord tant l'ETX que le NexStar sont particulièrement intéressants du fait de leurs dimensions : 50 cm pour 8 kg, ils sont à la limite d'être considérés comme des bagages à main. Si vous disposez d'un 200 mm ou d'un instrument supérieur vous devez pratiquement l'abandonner lorsque vous partez en vacance et si vous passez votre séjour sous des cieux propices à l'observation, vous serez probablement déçu de ne pas avoir pu l'emporter. Aussi à l'instar des ordinateurs portables, un petit instrument d'observation pourra vous rendre bien des services et, sur le long terme, vous sera certainement beaucoup plus utile qu'un télescope plus volumineux, plus lourd et nettement moins maniable. Par ailleurs, facile à mettre en place il pourra également être utilisé par toute la famille, ce qui ne sera certainement pas le cas d'un télescope de grand diamètre.

Principes d'optique fondamentaux

Les deux télescopes testés appartiennent à la famille des catadioptriques, une catégorie d'optiques très courtisées que les photographes connaissent déjà s'ils utilisent par exemple des téléobjectifs de plus de 300 mm. Par construction, il s'agit de la configuration la plus compacte ainsi que l'explique le schéma ci-dessous. En effet, bien que la longueur focale de l'ETX soit proche de 2 m, le tube optique ne mesure que 35 cm car la lumière est réfléchie 2 fois à l'intérieur du tube avant d'atteindre l'oculaire.

ETX 125 et NexStar 5

Deux catadioptriques de conceptions différentes

Si l'idée est ingénieuse cette configuration offre cependant certaines contraintes : la lame de fermeture est parfois épaisse, surtout sur les Maksutov, et alourdi le poids de l'ensemble. Par ailleurs la lumière devant traverser la lame de fermeture, cette dernière doit présenter une qualité irréprochable, à l'image de celle exigée pour les lentilles des réfracteurs. Le moindre défaut présent dans la lame (poussière, bulle, irrégularité, surdensité...) entraîne des aberrations, des images fantômes et des reflets indésirables. Mais ne jetez pas de suite votre lame ou votre ménisque si vous observez des halos autour des étoiles ou des planètes. Il peut encore s'agir d'un problème d'humidité, de réflexions internes ou encore d'un problème de collimation. Méfiance donc et vérifiez votre optique avant de la condamner.

Ainsi que nous l'avons expliqué à propos de l'aberrations de coma (et en anglais), ces "catas" sont en général très bien corrigés, surtout les Maksutov, car les maîtres-opticiens disposent de trois degrés de liberté pour réduire les aberrations (lame de fermeture, miroir primaire concave, miroir secondaire hyperbolique). Toutefois l'insertion d'un nouvelle optique entraîne l'apparition de nouvelles aberrations telles l'astigmatisme, la courbure de champ et un très léger le chromatisme.

Pour réduire l'aberration de coma (les images en forme de comète), la lame correctrice des télescopes Schmidt-Cassegrain (SCT) doit présenter un profil bien précis, dont les tolérances sont d'environ 1% du rayon. Certains constructeurs de SCT garantissent également que le miroir secondaire est corrigé pour l'aberration de sphéricité, rendant ces optiques très onéreuses. Mais tel n'est pas le cas des modèles testés, leur prix étant déjà suffisamment élevé ainsi.

Il faut enfin savoir qu'à court rapport focal, sous f/7 environ, tous les SCT présentent une aberration de coma. La solution me direz-vous est d'utiliser un élément optique supplémentaire pour la corriger. C'est exactement le rôle du réducteur-correcteur f/6.3 qui non seulement "accélère" le SCT (il réduit le temps de pose) mais aplanit le champ de courbure en rejetant la plus grande partie de la coma à bonne distance du champ couvert par vos oculaires. N'oubliez surtout pas cet accessoire car il à l'instrument d'embrasser dans le champ d'un oculaire de longue focale des nébuleuses ou des champs stellaires très étendus (le champ couvert dépasse 2° avec un oculaire de 32 mm sur le NexStar).

Voyons à présent ce qui différencie l'ETX 125 EC du NexStar 5.

Les différences entre l'ETX 125 EC et le NexStar 5

Tout d'abord si les deux optiques semblent a priori identiques, elles sont basées sur un concept légèrement différent qui est en principe en faveur du Meade; c'est la configuation Maksutov-Cassegrain. Un ménisque convexe intégrant le miroir secondaire remplace la lame de fermeture qui équipe les Schmidt-Cassegrain. En principe l'obstruction d'une optique Maksutov est d'environ 30 à 33% mais dans l'ETX un cache antireflet placé près du miroir principal porte l'obstruction totale à 40% du diamètre, donc équivalente à celle du NexStar 5.

Consulter le tableau comparatif de l'ETX 125 et du NexStar 5

La protection antireflet des optiques consiste en un revêtement multicouches EMC pour l'ETX et Starbright pour le NexStar, les miroirs offrant un pouvoir de réflexion de 90% pour l'ETX et de 95% pour le NexStar.

Pour des raisons techniques, l'ETX n'est pas à proprement parlé équipé d'un miroir de renvoi en diagonal. Il est remplacé par un système mécanique baptisé "Flip mirror" qui permet, grâce à un petit levier, d'observer soit dans l'oculaire fixé à l'arrière du télescope soit de prendre des photographies. Ce dispositif pour ingénieux qu'il soit est très inconfortable pour ceux qui aiment s'adonner à l'astrophotographie et aimeraient suivre l'objet de leur convoitise dans un oculaire-guide. Ici le NexStar présente l'avantage d'utiliser un véritable système oculaire disposant d'un miroir de renvoi en diagonal.

Les deux modèles sont toutefois équipés à l'arrière d'un barillet fileté et peuvent utiliser un véritable système de guidage hors-axe mais ces derniers sont en général trop lourds et ne conviennent pas à ces petites montures légères. Tant l'ETX que le NexStar peuvent supporter une caméra CCD de type webcam ou un APN compact mais certainement pas des modèles beaucoup plus lourds.

A l'instar de nombreux systèmes Cassegrain amateur, la mise au point ne s'effectue pas en déplaçant l'oculaire mais bien en déplaçant le miroir primaire au moyen d'une vis micrométrique placée à côté du barillet porte-oculaire. Le mécanisme de mise au point de l'ETX est beaucoup moins doux que celui du NexStar, ce dernier donnant l'agréable impression d'une grande souplesse et une très bonne sensibilité près du point focal. Optionnellement les deux optiques peuvent être équipées d'un système de mise au point électrique.

Meade ETX 125

Celestron NexStar 5

Système Flip mirror

Bouton de mise au point

Viseur optique et oculaire à 90°

Oculaire et viseur Red dot, à droite

Images de Yoshikatsu Kida

Si le tube optique du NexStar n'est maintenu que par un seul bras, celui-ci étonne par sa rigidité. Il est en effet en métal alors que le double bras à fourche de l'ETX est en métal mais renforcé de plastique. Ce dernier présente toutefois l'avantage d'autoriser des mouvements lents manuels alors que le NexStar ne peut pas se déplacer manuellement s'il n'est pas alimenté.

Toutefois la base du NexStar offre l'avantage de tourner sans problème sur 360° car la raquette de commande est attachée au bras qui soutient le tube optique alors que le cordon d'alimentation de l'ETX est fixé sur la base ce qui l'empêche d'effectuer une rotation complète.

Sur l'ETX 125 de première génération la plupart des pièces mobiles (freins, engrenages, etc) étaient en plastique alors que les pièces du NexStar 5 étaient déjà en métal. Depuis 2001 les bras de l'ETX, ses engrenages et les patins de freinage ont été renforcés de métal. C'est un critère de qualité qui vous évitera peut-être des ennuis mécaniques dans le futur.

Le viseur de l'ETX (8x25) est de conception dépassée. Il dispose de 6 vis d'alignement, un relief oculaire inconfortable et l'oculaire présente pas mal d'aberrations en dehors de l'axe. Même s'il est peu utilisé (pour l'alignement initial) il est dommage que sa conception ait été bâclée. A l'inverse, le viseur Red Dot du NexStar est une invention vraiment géniale et présente un relief oculaire confortable. Bien que son alignement à l'installation ne soit pas aisé malgré les deux vis, une fois effectué il suffit de viser l'astre avec le point rouge... un point c'est tout !

Deuxième partie

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