OPF Observatoire du pic des fées

OBSERVATOIRE DU PIC DES FEES

Une constellation de moyens et de services consacrés à l’astronomie et réunis sur un site exceptionnel

L'Observatoire du Pic des Fées est situé à Hyères, sur un terrain appartenant à la Marine Nationale. Il tire son nom du terrain sur lequel il est construit : le Pic des Fées, une colline de 240 mètres d’altitude au Mont des Oiseaux. Il est né des activités de la Société Astronomique Hyéroise Amateur et ses membres conservent cette volonté ardente de découvrir et faire découvrir notre Univers en mettant en œuvre de nouveaux équipements toujours mieux adaptés aux travaux pédagogiques destinés aux élèves des écoles et collèges et au Public.

Déplacez l'image avec la souris pour explorer le panorama


UNE BREVE HISTOIRE DU … PIC

L’histoire débute le 27 avril 1974, date de création de la SAHA, sous la pression de jeunes élèves du lycée Jean Aicard à Hyères, à qui leur professeur de mathématiques, Gaston BARBIÈRE avait donné le virus. Déjà très actifs ils ont tracé la voie de l'association en définissant, dans ses statuts, les moyens d'actions tels que conférences scientifiques populaires d'information, séances d'observations libres et gratuites, taille des miroirs contrôlée par les membres expérimentés, bibliothèque scientifique, publication d'une revue.

Les conférences se tiennent alors au Théâtre Denis ou au Park Hôtel bien connus des Hyérois. Des expositions sont organisées le plus souvent dans les locaux du Casino avant sa rénovation ; quant aux observations, au prix d'une à deux heures d'installation à chaque séance, elles ont lieu chez les uns ou les autres, sur la colline de Notre-Dame de Consolation, au col de Babaou, et bien sûr, au Mont des Oiseaux, là où les coupoles de l'Observatoire finiront par pousser comme des champignons! La SAHA obtient du Secrétariat d'Etat à la Jeunesse et aux Sports l'agrément n°83/196 de "société d'éducation populaire" le 13 mai 1977. Elle épaule alors les clubs d'astronomie du Lycée Jean Aicard, du collège des Rougières (aujourd'hui Gustave ROUX) et du collège Jules Ferry. Aux Rencontres Internationales d'Astronomie amateur, qui ont rassemblé plus de 10 000 visiteurs à Nice le 6 juin 1981, elle obtient le 1er prix ex aequo des clubs, le 1er prix des observateurs classe 100-120 mm et le 1er prix des observateurs classe 150 mm et plus.

Dès 1981, une irrésistible concentration d'idées fait naître l'Observatoire dans la tête des astronomes de la SAHA : des coupoles déclassées de l'île du Levant sont entreposées sur le site militaire des Salins. Des fosses d'artillerie entourent les "terrasses" que forme le toit des bunkers sur lesquels les télescopes sont mis en station au cours des soirées d'observation au Mont des Oiseaux. C'est le déclic ! Comment ne pas imaginer les coupoles posées sur les affûts de canons ? Le rêve d'une installation fixe avec le regroupement de tous les équipements prend corps. Le terrain appartenant à la Marine Nationale est inutilisé. La première étape sera donc d'obtenir l'accord des autorités maritimes. Les suivantes "coulent de source" … La réaction en chaîne ne tarde pas à se déclencher avec toute l'efficacité, il faut le souligner, de ce catalyseur phénoménal que l'association a trouvé en la personne du docteur Laurent RAPEZZI.
En un tourbillon qui dure un an, à une échelle qui se situe donc entre la météorologie et la cosmologie, les budgets nécessaires sont établis, les plans sont tracés, le projet est rédigé avec planning et but précis, une maquette est construite pour appuyer les demandes de subventions ou les dons de matériels et les démarches administratives sont entreprises et aboutissent :
- l’autorisation d'occuper le terrain est obtenue du Ministère de la Défense le 13 avril 1983,
- la première subvention significative est reçue de l'agence de Hyères de la caisse d'Epargne de Toulon et permet le démarrage des travaux. Aussitôt, le 2 mai 1983, 4 coupoles sont acquises à la vente des Domaines. C'est alors le début d'une longue éclipse de tout le ciel pour les astronomes amateurs de l'association : les nez dans les tranchées, les mains sur les pioches, les marteaux et les truelles : tout est à faire, à commencer par le défrichage ! 90 tonnes de pierres sont transportées à la brouette et à la main pour combler les fosses d'artillerie destinées à recevoir les premières coupoles qui sont ainsi installées en septembre 83 grâce à l'aide précieuse de la Base Aéronavale du Palyvestre et du Centre d'Essais en Méditerranée qui ont bien voulu assurer leur transport et leur mise en place.

La machine est lancée ; 2 ans de travaux ininterrompus s'engagent : l'installation des 4 premières coupoles n'est que la partie visible de l'iceberg. Pour que l'Observatoire puisse vraiment prendre son titre et accueillir les élèves et le Public, l'association retrousse les manches et consacre tout son temps à déblayer et reconstruire la salle de cours, construire les locaux techniques, reconstruire et étendre les terrasses et les équiper de balustrades, clôturer l'ensemble du terrain et mettre en place un portail, débroussailler et creuser des tranchées au pic et à la barre à mine dans la rocaille pour l'adduction d'eau, la desserte en courant EDF, le passage des gaines de téléphone et du réseau de surveillance électronique, aménager la voirie et les parkings, construire les socles des télescopes au centre des coupoles et remettre celles-ci en état, aménager l'une des coupoles en planétarium d'une trentaine de places. Le clou de cette période est la fabrication d'un télescope de 200 mm ; toutes les pièces et l'assemblage sont réalisés par quelques membres, y compris la taille du miroir. C'est ainsi que, grâce à la main-d'œuvre bénévole des membres et aux subventions des donateurs qui leur ont fait confiance et ont permis les approvisionnements de matériels, l'Observatoire sort de son cocon en avril 1985 sur un site métamorphosé.
C'est la fin de l'éclipse, les astronomes redécouvrent le ciel et leur envie de le scruter et de le montrer est renforcée par tant de moyens à leur portée. Les cours et les activités du mardi soir reprennent. Les premiers élèves reçus inaugurent les installations dès la rentrée 1985. L'été qui suit voit naître également la première série d'opérations "portes ouvertes" avec l'organisation de conférences qui s'appuient sur une riche collection de diapositives et avec des séances de planétarium. Ces opérations sont à l'origine du festival d'été organisé depuis, chaque année.
C'est aussi la période où s'instaure une permanence d'une soirée par semaine (d'abord le samedi, maintenant le vendredi) durant toute l'année, consacrée au Public accueilli gratuitement pour l'observation au télescope.

1991 verra l’arrivée du fleuron de l’observatoire : le télescope de 500 mm. Il est inauguré, en même temps que l'ensemble du site, en juin 1992, en présence de Monsieur le Préfet Maritime, Monsieur l'Inspecteur d'Académie, Monsieur le Conseiller Général et Monsieur le Maire de Hyères. En janvier 2000 la SAHA a changé de nom pour devenir Observatoire du Pic des Fées (OPF).

Aujourd’hui l'observatoire dispose d'une importante infrastructure (salle de cours, planétarium numérique, amphithéâtre, bibliothèque, ateliers, cadran solaire), ainsi que d'un équipement astronomique complet (télescopes sous coupoles du 300 au 500 mm, caméras CCD, filtre H-alpha, équipements mobiles), le tout situé dans un cadre remarquable dominant la presqu’ile de Giens et les iles d’or.

Texte : Yves CHARBONNIER – Xavier HENRY