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LES AURORES BOREALES

Note : Cette page est rédigée de telle sorte qu'elle soit compréhensible par chacun.Si vous souhaitez des détails plus approfondis, cliquez sur les liens soulignés en orange.

Un spectacle grandiose :

C'est à un spectacle grandiose que Dame Nature a convié les fécampois le Jeudi 6 Avril 2000 et le Mercredi 11 Avril 2001 : une aurore boréale, spectacle rarissime.

Les dernières aurores boréales visibles en Normandie remontant, en l'état actuel de nos informations, au 4 août 1972, au 19 décembre 1980 et au 13 mars 1989 ! Par chance, le Jeudi 6 Avril 2000, un magnifique rapprochement de planètes avait lieu : la Lune, Mars, Jupiter et Saturne étaient attroupées dans la même région du ciel. Beaucoup d'astronomes amateurs étaient donc de sortie ce soir-là. Ce qu'ils n'avaient pas prévu, c'était l'apparition soudaine d'une aurore boréale, comme en témoignent le récit et les photos qu'ont fait les amateurs du Club d'astronomie de Toussaint et du Groupe d'astronomie populaire de Sotteville.

Par contre, le 11 Avril 2001, un avis d'aurore boréale avait été émis sur Internet, suite à une gigantesque éruption à la surface du Soleil : nous étions tous sur le pied de guerre !!! La beauté des photos était donc au rendez-vous, comme en témoigne ce cliché réalisé par Denis Joye depuis la région parisienne.

L'ami Denis ne s'en tient d'ailleurs pas là puisqu'il vous propose une animation de cette aurore boréale.

Le mystère des aurores polaires :

C'est Galilée, au début du XVIIe siècle, qui aurait inventé le terme "aurore boréale" pour décrire ce phénomène. Pour d'autres auteurs, c'est le philosophe français Pierre Gassendi qui aurait pour la première fois employé ce terme en 1621. La polémique fait rage ...

Mais il semble que ce soit un Grec, Anaximène, qui ait décrit pour la première fois, en 593 avant J.-C., des "nuages de gaz enflammé" dont la description semble correspondre à celle d'une aurore polaire. Anaximène mit au point une théorie astucieuse qui affirmait qu'à des densités très faibles, l'air se transforme en feu.

Cependant ni Galilée ni Anaximène ni Gassendi n'avaient trouvé d'explication bien satisfaisante à ces aurores polaires. Les shamans inuit du centre du Canada, de leur côté, prétendaient effectuer des voyages spirituels au sein des aurores pour y puiser des conseils sur le traitement des malades. Les indiens du Wisconsin, voyaient dans les aurores les fantômes des ennemis décédés qui, avides de vengeance, essaient de se réveiller... Plus cools, les indiens Menominee, croyaient, eux, que des géants amicaux du Nord tenaient en leur main d'immenses torches pour les éclairer lors de leur pêche à la lance.

Plus près de nous, au cours du XIXe siècle, 27 théories scientifiques (excusez du peu !) ont tenté d'expliquer, sans beaucoup plus de succès, le phénomène des aurores. Jusqu'au début du XX° siècle, on a cru que les aurores étaient causées par la réflexion de la lumière du Soleil sur les icebergs et les glaces qui recouvrent les 2 pôles terrestres.

Plus observateurs, certains astronomes avaient cependant remarqué que les périodes où les aurores polaires sont les plus intenses sont également les périodes où l'on distingue le plus de taches à la surface du Soleil.

Philippe Ledoux - ASCT Section Astronomie

En 1741, l'astronome suédois Anders Celsius s'était aperçu que les rayures lumineuses des aurores semblaient suivre les lignes de force du champ magnétique terrestre.

Mais c'est à un Norvégien, Olaf Birkeland, que revient le mérite d'avoir découvert au début du siècle la relation qui existe entre les aurores boréales et les courants électriques créés dans notre atmosphère par le vent solaire, découverte qui a depuis été amplement confirmée par les satellites qui observent la fréquence de l'activité solaire et le nombre de taches sur le Soleil.

Une aurore polaire, comment çà marche ?

C'est effectivement le Soleil qui détient la clé de l'énigme : sa surface émet dans l'espace une "soupe électrisée" formée de protons et d'électrons, appelée plasma.

Image fournie par le satellite SOHO (NASA/ESA)

Ce flux de particules constitue le vent solaire qui balaie tout le système solaire comme le feraient les jets tournants d'un arrosage de jardin.  

 Lors de l'aurore boréale du 6 Avril 2000, le satellite ACE a enregistré dans la banlieue terrestre un vent solaire qui s'est mis brutalement à souffler en tempête, à 600 km/seconde.

 Ce sont les jets de plasma éjectés par le Soleil qui viennent exciter les molécules d'oxygène, d'azote et d'ozone qui composent l'atmosphère de notre Terre, créant ainsi ces magnifiques jeux de lumière que sont les aurores polaires. 

Mais la Terre se protège des vents solaires grâce à son bouclier magnétique, également appelée magnétosphère. Heureusement, car si toutes les particules ionisées du Soleil arrivaient sur Terre, aucune cellule vivante ne résisterait bien longtemps à un tel traitement et la vie serait impossible ...

Cependant, notre bouclier magnétique a 2 points de faiblesse : les pôles. C'est en effet au niveau de chacun des 2 pôles que les lignes de force de notre champ magnétique plongent vers le coeur de la Terre, formant ainsi 2 grands "entonnoirs magnétiques" par lesquels le plasma solaire pénètre dans la haute atmosphère du globe terrestre, en donnant naissance aux aurores polaires : lors de leur chute vertigineuse en direction des pôles, les particules du plasma solaire accélèrent de plus en plus. C'est cette accélération qui leur donne l'énergie nécessaire pour entraîner des collisions avec l'oxygène et l'azote de notre atmosphère. Ces collisions dégagent de la lumière : l'aurore polaire !

Les aurores ont ainsi la forme de grands ovales centrés sur les pôles Nord et Sud de la Terre.

Image NASA/GSFCp

Lorsque l'activité solaire est calme, l'ovale auroral est petit. Par contre, lors des périodes d'activité solaire éruptive, l'ovale auroral s'étend vers des latitudes plus basses : c'est ce qui s'est produit le 6 Avril 2000 et le 11 Avril 2001, permettant aux habitants de Fécamp d'admirer une aurore boréale. Mais à Fécamp, c'est quand même infiniment plus rare qu'à Fairbanks, en Alaska, qui compte 200 aurores boréales par an !

Image NASA/NOAA

On sait maintenant que les aurores boréales se produisent bien au-dessus des nuages, dans la très haute atmosphère de la Terre : bien qu'il puisse se produire des aurores polaires dès l'altitude de 60 km, c'est entre 100 et 150 km environ au-dessus du sol qu'on les retrouve en plus grand nombre, comme en témoigne l'image suivante prise depuis la navette spatiale, à un peu plus de 300 km d'altitude.

Image NASA / GSFC

La Terre n'étant pas la seule planète du système solaire à posséder un champ magnétique, des aurores polaires sont aussi observables sur des planètes comme Jupiter, ou bien Saturne, comme l'a montré le télescope spatial Hubble .

Des couleurs de rêve :

Lorsque les électrons et les protons du plasma solaire viennent frapper les molécules des gaz de notre atmosphère, ces dernières émettent alors de la lumière, exactement comme le gaz contenu dans le tube cathodique de votre télévision ou comme le gaz de nos tubes de néon.

Les atome d'oxygène situés à environ 100 km d'altitude émettent une éclatante couleur jaune-verte.

Copyright 2000 - Michaël Dolan

Les atomes d'oxygène situés dans les hautes couches de l'atmosphère, au-delà de 300 km émettent une lumière rouge foncé. Ces aurores toutes rouges sont rares....

Copyright 2000 - Jean Jacques Hélie - GAPS

Les molécules d'azote neutre de la basse atmosphère, produisent une lumière rouge pâle.

Copyright 2000 - Astronomie Magazine -

Par contre, les atomes ionisés de l'azote situé dans la haute atmosphère émettent une lumière bleue ou violette. Ce sont ces derniers atomes qui sont également responsables de l'aspect en vagues de beaucoup d'aurores boréales.

Ainsi, la couleur des aurores boréales peut nous renseigner sur leur altitude. Mais attention, pour que votre oeil puisse bien distinguer les couleurs des aurores, il faut que la nuit soit bien noire, sans trop de réverbères ni de Pleine Lune à proximité !

Peut-on prédire les aurores boréales ?

Non. Désolé. Hiver, été, froid, chaleur : aucune condition météorologique n'a d'influence sur la survenue ou la forme des aurores polaires. La vitesse du vent solaire est extrêmement variable, de 300 à 30 000 km/s, selon qu'il nait au niveau de la surface du Soleil, au niveau d'une tache solaire ou bien lors d'une éruption solaire. Difficile dans ces conditions de prévoir une éventuelle rencontre entre la Terre et ce plasma. D'autre part, le champ magnétique terrestre varie lui aussi, ce qui rend ses interactions avec le vent solaire encore plus délicates à prévoir.

Alors, comment peut-on mettre de son côté le maximum de chances de voir une aurore boréale ?

Puisqu'elles ne sont visibles que la nuit, on a plus de chance d'en voir une durant les longues nuits d'hiver, entre 22 heures et 3 heures du matin. En général, les aurores boréales surgissent dans la direction du Nord. Vous aurez plus de chance d'en apercevoir une en rase campagne, loin de tout éclairage artificiel

L'activité du Soleil connait des hauts et des bas, selon un cycle de 11 ans : lors des maxima d'activité, les éruptions solaires et les jets de plasma sont beaucoup plus fréquents, augmentant ainsi les chances de voir une aurore boréale. Le dernier pic d'activité solaire a eu lieu à la fin de l'année 2000 !

Un petit coup d'oeil sur internet peut vous montrer l'activité aurorale enregistrée aujourd'hui par le satellite NOAA : http://sec.noaa.gov/pmap/index.html.

Pour interpréter les données du satellite NOAA, notez que la légende "activity level" située sur le côté gauche du schéma ci-dessus, correspond à l'indice d'activité globale de l'ovale auroral. Pour mémoire, sachez que le 6 Avril 2000, l'indice est grimpé à 10. L'échelle des couleurs permet de visualiser rapidement l'intensité de l'activité aurorale : plus c'est bleu et plus l'activité est faible. Plus c'est rouge et plus il y a une forte activité de l'ovale auroral.

Vous trouverez également beaucoup d'éléments pédagogiques très bien faits sur le site anglophone suivant :

http://www.alaskascience.com/aurora.htm

Enfin, pour surveiller l'activité du Soleil au jour le jour, la NASA met en ligne quotidiennement une image de notre étoile :

http://umbra.nascom.nasa.gov/images/latest_mdi_igram.gif

A l'avenir, les satellites Cluster envoyés dans l'espace durant l'été 2000, devraient nous permettre d'en savoir un peu plus sur les interactions entre le vent solaire et la magnétosphère terrestre, ouvrant ainsi la porte à des prévisions un peu plus fiables. Affaire à suivre ...

En attendant, vous pouvez vous rincer l'oeil grâce aux photos d'aurores boréales normandes prises par JC Dalouzy

L'aurore boréale du 6 Avril |

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