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Compte-rendu du séjour « Quissac 2003 »
Troisième partie : témoignages

page 3


Les observations qui m'ont marqué

  • Les Dentelles (NGC 6960, 6992 et 6995) au dobson 250 de Maïcé et Thierry avec l'uhc : c'est dans cet instrument que je les ai redécouvertes ; et quelle redécouverte ! Moi qui préférais la grande dentelle (NGC 6992-5) avec ses filaments gracieux semblant s'évaporer vers l'endroit où se situait l'étoile qui jadis explosa (prendre un ton lyrique), eh bien je me suis réconcilié avec la petite dentelle (NGC 6960) où l'on voyait bien la séparation en deux brins en-dessous (enfin, au-dessus quand on remet à l'endroit...) de 52 cygni, et qui se réunissent puis s'estompent au fur et à mesure qu'ils s'éloignent de l'étoile (on le voyait encore mieux au 300). La petite devient à la mesure de la grande !
  • Crescent nebula (NGC 6888) au Starfinder 250 de Laurent : avec l'oiii on voyait très bien la forme de « E » arrondi de la nébuleuse avec des zones plus ou moins marquées, le tout restant très vaporeux quand même.
  • NGC 891 dans le 300 de Bruno : la première fois que je voyais aussi nettement une bande d'absorption dans une galaxie ! Ca fait un choc ! Surtout qu'étant donné que la motorisation de l'EQ6 n'était pas fonctionnelle, la galaxie était au bord du champ lorsque j'ai mis l'oeil à l'oculaire, et comme j'ai bien sûr regardé d'abord au centre du champ, ma première vision a été décalée, d'où cette bande noire en sandwich entre deux bandes claires globuleuses au centre qui m'a paru évidente. C'est l'un des objets faibles pour lesquels le 300 a vraiment marqué le pas par rapport aux diamètres plus petits.
  • La nébuleuse oméga (M 17) au Starfinder 250 : première vision de M 17 aussi magnifique ! Elle mériterait une réputation supérieure et n'a rien à envier à Orion ou à la Lagune ! Une fois la forme ultrabrillante de cygne sautée aux yeux et lorsque l'on s'attarde (désolé pour ceux qui ont attendu) sur la foule de détails qui s'offrent à nos yeux, on arrive à percevoir de multiples extensions et de nombreuses nuances. Pour les extensions, on en voit une droite et faible qui prolonge le corps du cygne et qui se termine en un grand arc de cercle vers le bas (à l'oculaire). On perçoit aussi assez facilement une petite nébulosité au-dessus de la tête du cygne, un peu comme un amas globulaire légèrement décentré par rapport à l'étoile qui se trouve en son milieu. La zone rectangulaire délimitée sur le côté gauche par le cou du cygne et sur le côté inférieur par son corps est « remplie » par une nébulosité assez uniforme, laquelle est séparée du corps plus brillant du cygne par un trait sombre. D'autres zones sombres sont visibles dans le col du cygne. Toutes ces choses mises ensemble font que cet objet mérite de figurer parmi le Top 10 des objets les plus féériques du ciel accessible depuis la France.
  • La galaxie du cigare (M 82) au dobson 250 : trois bandes d'absorption transversales étaient visibles, une très nettement, les deux autres plus difficilement, et des nuances d'éclat étaient perceptibles ; M81 est devenue assez inintéressante à côté...
  • Blue snowball nebula (NGC 7662) au dobson 250 : assez insignifiante dans les petits grossissements, j'ai commencé à jubiler lorsque la forme annulaire a commencé à apparaître (avec le Meade UWA 6.7 je crois)... Je regrette même de ne pas y être resté plus longtemps pour y voir plus de détails (je me souviens pourtant pas avoir entendu quelqu'un s'impatienter dans la file d'attente).
  • La nébuleuse de l'hélice (NGC 7293) dans le dobson 250 : l'étoile centrale a été finalement détectée, avec difficulté cependant à cause de la nébulosité s'y superposant et de l'uhc. Bizarrement, je l'ai même trouvée sympa dans mon 150.
  • Les nébuleuses trifide (M 20) et de la lagune (M 8) dans le 300 : les chenaux de la Trifide et leurs méandres étaient évidents, même en vision directe, et semblaient de perdre dans le ciel à mesure qu'on s'éloignait de l'étoile centrale, et la lagune montrait des extensions magnifiques avec des détails insoupçonnés dans la nébulosité centrale.
  • Mars et la Lune dans tous les instruments : le niveau de détails était souvent exceptionnel, ce qui a donné lieu à de superbes dessins de Fany (surtout pour la lune) et de Bruno (surtout pour Mars). Pour Mars, le petit trait sombre dans la calotte aparaissait fugitivement au gré de la turbulence depuis les plus petits diamètres ; Mare Australe, Mare Amphitrites, Mare Tyrrhenium, Mare Serpentis et Syrtis Major étaient très contrastés et de petits détails dans Sinus Sabaeus et Sinus Meridiani étaient accessibles dans les diamètres plus importants ; mais j'en oublie. Pour la lune, les visions grand champ étaient d'un piqué inégalable (ici mon 150 n'était pas trop largué), et dès qu'on grossissait un peu, des détails incroyables apparaissaient : des dizaines de petits craterlets étaient visibles en enfilade derrière Stadius entre Copernic et Eratosthène, le Mur Droit était imposant, coupé en trois (partie centrale plus lumineuse), et Birt ainsi que Birt A (en partie) étaient très contrastés ; dans la région de la Mer des Pluies, une partie de la chaîne des Appennins (estimée à 5 minutes d'arc) semblaient flotter dans l'espace vu que seuls les sommets étaient éclairés, en rang d'oignons. Féérique ! Toujours dans cette région, la lumière rasante sur Platon faisait qu'un mont de la périphérie du cratère projettait un ombre qui allait jusqu'au centre du cratère, de même pour quelques montagnes isolées comme le Mont Pico qui projetait sur le sol une pic noir et fin de plusieurs dizaines de kilomètres. Là encore, j'en oublie...
  • Le bolide de mercredi soir : un spectacle à l'oeil nu comme je n'en ai vu qu'une fois (ce qui apparemment était aussi le cas de Bruno qui fêtait quand même ses 20 ans d'astro) ! A côté de cela les meilleures étoiles filantes paraissent insipides ! On dit souvent que l'éphémère est le plus beau : je serais assez d'accord pour dire que c'était l'évènement le plus marquant de ce séjour. Merci Fany de nous avoir fait décoller les yeux de l'oculaire ! De ce spectacle de 15 secondes je n'en ai vu que les 10 dernières, et quelles secondes ! Un rémanent ocre suivait ce bolide difforme sur une quinzaine de degrés, pour se morceler ensuite en une dizaine de morceaux jaune clair brillants, lesquels s'éteignait en laissant derrière eux des volutes de couleur ocre et en laissant filer la grosse tête plus brillante qui éclata finalement en petits bouts qui s'éteignirent rapidement. Je me demande de temps en temps si nous n'avons pas été victime d'une hallucination collective quand je me repasse le film dans la tête : c'était tellement invraisemblable !

Je souhaite à tous de vivre de tels moments, et je n'ai qu'une hâte : renouveler l'expérience !


Les découvertes de Bruno au Dobson de 200 mm

  • NGC 7008. C'est une nébuleuse planétaire à la forme bizarre. Elle a été vue facilement à x48 à côté d'une étoile de magnitude 10 à vue de nez. À x133, c'est une nébuleuse allongée présentant un disque principal, plus brillant d'un côté, avec un petit lobe acollé au côté opposé. Avec le filtre UHC la forme se précise. On dirait une sorte de M8 miniature gonflée d'un côté. L'étoile brillante à côté est en fait une étoile double dont la deuxième composante est sensiblement plus faible.
  • NGC 7128 : c'est un tout petit amas, pas très follichon en fait. Mais il a une particularité rigolote : ses cinq étoiles principales (les seules visibles en vision directe) dessinent un "petit Cocher", et la plus brillante d'entre elles correspond justement à Capella. En vision indirecte à x133 il y a une dizaine d'étoiles très faibles et très serrées qui permettent de reconnaître que c'est un amas ouvert. À x48, l'amas est nébuleux. Autre particularité : il est situé en plein milieu d'une zone pauvre en étoiles (par rapport au reste de la Voie Lactée) d'environ 1°, allongée (la zone).
  • NGC 6834 : un joli amas ouvert dans le Cygne, qui m'a beaucoup plu ! La première fois, j'ai galéré pour le pointer en partant d'Albiréo tellement il y a d'étoiles. Le lendemain, j'y suis retourné en partant de M27, c'est plus facile. Il n'est pas tout à fait à la position indiquée sur Uranometria et ça m'a un peu trompé... À x133, on voit un groupe d'environ 30 étoiles dont les principales sont alignées suivant une ligne est-ouest. Ce qui fait son intérêt, c'est qu'il y a trois petits groupes d'étoiles autour, comme trois "satellites" de l'amas...
  • NGC 6645 : un amas riche et condensé, 30 étoiles à x48 et encore plus (50 à 60) à x133. L'amas se détache bien du ciel environnant. L'étoile brillante au centre est une étoile double serrée dont les deux composantes sont à peu près de même éclat. En fait, il y a une troisième composante faible serrée elle aussi, vue à x300. L'amas est plus condensé au centre qu'en périphérie.
  • NGC 6302 : une nébuleuse planétaire avec une forme originale ! Une zone brillante allongée, un peu comme un bulbe de galaxie, et deux extensions moins brillantes qui partent de part et d'autre de la zone brillante, dans le sens de sa longueur, et qui ont une forme un peu tordue. L'une des extensions est plus grande que l'autre.
  • NGC 6453 est une petit amas globulaire juste à côté de la frontière de M7. La différence entre les deux objets fait l'intérêt de l'observation !
  • NGC 6416 : ce n'est pas un amas ouvert plus joli qu'un autre, mais il a la particularité d'être situé juste à côté de M6. Il a la même dimension, mais ses étoiles sont plus faibles. On compte environ 60 étoiles.
  • NGC 1501, nébuleuse planétaire de la Girafe juste au sud de l'amas NGC 1502, celui vers qui s'écoule la cascade de Kemble, est plus classique que les précédents, mais j'en parle quand même car il mérite un coup d'oeil ! On devine son anneau - en fait on voit que les bords extérieurs sont plus brillants que l'intérieur. L'anneau est relativement épais. La nébuleuse est parfaitement ronde.
  • NGC 6441 est une petit amas globulaire tout près de G Scorpion (orange, éclatante). NGC 6717 est tout près de Nu 2 du Sagittaire, encore plus près (et plus petit). Ces deux amas globulaires n'ont pas d'autre intérêt mais sont faciles à pointer !
  • Bêta du Scorpion : belle étoile double avec des couleurs assez semblables à celles d'Albiréo. STF 2532 (dans l'Aigle) aussi ressemble un peu Albiréo.

Voilà. C'était un extrait...

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