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L'histoire de Celestron

Tom Johnson, président et fondateur de Celestron à côté du C14 de 356 mm f/11 vers 1974. Photo restaurée par l'auteur.

L'idée révolutionnaire de Tom Johnson (1923-2012)

La première fois qu'un passionné d'astronomie voit une publicité pour un télescope Schmidt-Cassegrain de Celestron où s'il a la chance de pouvoir observer le ciel dans ce type de télescope, il n'a pas d'autre choix que de succomber sous le charme de ce gros bidon qui ne ressemble à rien de connu, du moins à l'époque où il fut commercialisé, c'est-à-dire dans les années 1970.

Encore aujourd'hui, Celestron reste une marque emblématique, la référence des télescopes compacts de qualité. S'il n'est plus le seul sur le marché des optiques astronomiques, il a ouvert la voie avec une technologie innovante et révolutionnaire.

Voyons comment cette aventure a débuté en retraçant le parcours de son président et fondateur, Tom Johnson qui nous quitta malheureusement en 2012.

Du hobby à l'entreprise

Tom Johnson est né en 1923. Ingénieur en électronique de formation, il fut enrolé comme ingénieur radar durant la Seconde guerre mondiale ce qui lui permit par la suite d'avoir de bonnes relations avec les industries au service de l'armée.

Tout jeune Johnson se passionna pour l'astronomie. Mais il devra attendre l'après-guerre pour reprendre son hobby et s'investir dans sa passion. Tout commença en 1955. Agé de 32 ans, Johnson fonda l'entreprise Valor Electronics à Gardena, près de Los Angeles. Son entreprise fabriquait alors des composants électroniques pour l'armée et l'industrie aérospatiale.

Durant ses temps libres, Johnson acheta un premier télescope de Newton de 4" (100 mm) puis un 10" (250 mm) jusqu'au jour où il décida de transformer son hobby en profession pour devenir un constructeur de télescopes. Johnson n'avait donc pas de formation en optique quand il fonda son entreprise mais était plutôt un talentueux autodidacte doublé d'un ingénieur. Par la suite il obtint néanmoins une qualification en optique.

Création d'Astro-Optical Division

Un projet naît souvent d'une petite idée qui germe et attend un terrain fertile pour poindre le jour et se développer. Dans le cas de Tom Johnson son projet se concrétisa en 1960 lorsqu'il créa le département Astro-Optical Division au sein de Valor Electronics avec l'intention de fabriquer des télescopes. La petite entreprise rassemblait près d'une centaine d'employés de ce qui deviendra Celestron.

Le premier télescope que Tom Johnson fabriqua fut un newtonien de 8", un 200 mm f/4 bientôt suivi par un 16" Cassegrain.

Le projet suivant fut encore plus ambitieux avec un Cassegrain de 18¾" soit 476 mm qu'il présenta le 28 juillet 1962 à la star party de la Los Angeles Astronomical Society au sommet du mont Pinos. Tom voulait démontrer aux amateurs qu'ils pouvaient fabriquer un télescope mobile de grand diamètre à partir d'éléments relativement simples et peu coûteux. Tom avait investi moins de 1000$ pour le fabriquer (moins de 3000$ actualisés en 2014). Ce télescope Cassegrain présentait un rapport focal de f/3.2 au foyer primaire coudé et de f/12.8 au foyer Cassegrain. Son poids total était inférieur à 50 kg dont près de 20 kg rien que pour le miroir principal et son barillet et moins de 10 kg pour la monture. Le télescope était démontable et pouvait être installé en 15 minutes. Il atteignait sans difficulté la magnitude 16 et grossissait plus de 1000x !

A gauche, un document rare publié en février 1952 dans le National Geographic magazine. On y voit une chambre de Schmidt de 200 mm f/1.0 fabriquée par Russell Porter entourée de gauche à droite des Drs Lee A. DuBridge, président du Caltech, l'astronome et cosmologiste Edwin Hubble et I.S. Bowen, directeur des observatoires des Monts Wilson et Palomar, discutant autour d'une photographie de la nébuleuse de la Rosette. A droite, le Cassegrain de 18¾", 476 mm f/3.2 et f/12.8 fabriqué par Thomas Johnson en 1962 auquel "Sky & Telescope" consacra un article en mars 1963. Ce sont les performances combinées de ces deux types de télescopes qui donnèrent l'idée à Thomas Johnson de fabriquer des Schmidt-Cassegrain en grande série. Documents National Geographic et Celestron.

Comme on le voit ci-dessus à droite, le tube optique présentait une armature tubulaire fixée dans une monture à fourche équipée d'un moteur d'entraînement. L'ensemble était compact et posé sur un trépied monté sur roulettes.

Le télescope fit sensation auprès des amateurs avertis qui l'examinèrent en détail. Aussitôt son invention fit la une de la rubrique ATM (Amateur Telescope Making) du magazine "Sky and Telescope" en mars 1963 toujours à l'affût des innovations. Les lecteurs furent enthousiasmés par ce télescope ce qui incita les amateurs à se tourner vers la fabrication de télescopes de grands diamètres. Il faudra toutefois attendre plus de dix ans pour que John Dobson invente son fameux télescope.

Mais c'est un autre article de "Sky and Telescope" qui changea le cours de l'histoire. Alors qu'il finissait son 18¾", Tom Johnson fut attiré par l'article de Donald Wiley dans l'édition d'avril 1962 décrivant les différentes configurations Cassegrain. Il nota l'excellente performance optique hors-axe du Schmidt-Cassegrain, la lame correctrice placée devant l'ouverture du télescope corrigeant une bonne partie de l'aberration de coma. Bien qu'elle était difficile à fabriquer, Johnson voulut relever le défi.

Le Schmidt-Cassegrain

Fort de son expérience du 18¾" et suite à un arrangement avec Perkin-Elmer Corporation, une société alors spécialisée dans le design optique (qui pour l'anecdote assura le polissage du miroir du Télescope Spatial Hubble), Tom construisit un Schmidt-Cassegrain de 20" soit 500 mm d'ouverture. Il en fit la publicité dans "Sky and Telescope" en janvier 1964 sous le nom de "Celestronic 20", un télescope qualifié de tout usage pour bien préciser qu'il s'adressait à tous les admirateurs du ciel.

S&T April 1962

Les Cassegrains

S&T March 1963

Cassegrain 18¾" mobile

S&T January 1964

1re pub Celestronic 20"

S&T June 1970

1re pub Celestron C8

L'accueil des lecteurs fut tellement positif que cela renforça l'idée de Johnson qu'il y avait un vrai marché pour ce type de télescope. Le temps des affaires était venu. Imaginez qu'à l'époque les instruments d'astronomie se résumaient soit à d'immenses lunettes de plusieurs mètres de longueur fixées sur un piédestal soit à d'encombrants télescopes à miroir. Un télescope de Newton de 300 ou 400 mm par exemple avait son oculaire perché à 3 mètres de hauteur lorsque l'instrument était fixé sur une monture équatoriale allemande dite parallactique (cf. ce catalogue de Zeiss Jena de 1908, celui de Cave Optical de 1970 dont voici le Newtonien Astrola de 400 mm et le catalogue d'Unitron de 1970).

Quant au télescope de Cassegrain traditionnel, il coûtait très cher du fait qu'il fallait percer le miroir principal et présentait encore des aberrations en bordure du champ.

L'invention de Tom Johnson était non seulement originale mais aussi très séduisante car elle mettait des télescopes de grands diamètres et offrant une belle qualité d'image à la portée des amateurs.

Malgré son accord avec Perkin-Elmer, Tom voulut rester indépendant afin de mieux promouvoir son invention. Il mit également au point des méthodes de fabrication et de polissage pour produire ses télescopes en masse à faible prix malgré la complexité de fabrication des lames correctrices. Sans moyens informatiques, il pouvait tailler le verre avec une précision de 1/20e de longueur d'onde et détecter des erreurs de polissage jusqu'à 1/100e de longueur d'onde.

Grâce à ses contributions dans le secteur de l'optique, Tom Johnson fut par la suite récompensé par la médaille David Richardson décernée par l'Optical Society of America. A ce jour, c'est le seul ingénieur en optique n'ayant pas de Ph.D. (titre de Docteur) ayant reçu cet honneur.

Fondation de Celestron Pacific

En 1964, Astro-Optical Division fut renommée Celestron Pacific, division de Valor. En décembre Valor fut abandonné et seul subsista Celestron Pacific. Quelques années plus tard, l'entreprise Valor Electronics fut renommée Pulse, Inc. et continua de vendre des composants électroniques.

A consulter : Celestron Historic Milestones

Les premiers télescopes Schmidt-Cassegrain de Tom Johnson. A gauche, la publicité pour le Celestronic de 20" publiée dans "Sky and Telescope" en janvier 1964. Au centre, la gamme Celestron de 1965 et à droite celle de 1969.

Documents Celestron.

Tom Johnson et son équipe proposèrent un nouveau télescope de 16" et bientôt toute une gamme allant du 4" au 36", s'attaquant cette fois pour de bon au marché amateur mais également au secteur scientifique.

En 1965, le prix des Celestron oscillait entre 975$ pour le C6 (soit 7660$ actualisés en 2017) et 24000$ pour le C22 (soit 189000$ actualisés en 2017). Les C16 et C22 étaient avant tout destinés aux observatoires. Pour l'époque, ces prix étaient faramineux. Selon les statistiques du Bureau d'Analyse Economique américain (futur Census), le salaire annuel moyen était d'environ 5812$ en 1965. Autrement dit, le prix du Celestron C6 représentait 15 mois de salaires et quelques années d'économies !

A la fin des années 1960, Tom Johnson et son équipe firent le pari que le marché serait intéressé par un télescope compact et versatile, un Schmidt-Cassegrain de 8", 200 mm f/10 commutable en f/6 grâce à un télé-compresseur, proposé sous la barre psychologique des 1000$. Contrairement aux autres télescopes vendus à cette époque, ce modèle devait être adapté à la photographie puisque la technologie le permettait.

Tom retourna sur sa planche à dessin d'où émergea en 1969 le "C8 Classic" proposé à 850$ plus options soit juste sous la barre des 2000$ actualisés.

Nostalgie

Celestron C22 de l'Observatoire Nightwatch

Celestron C22 de l'Université du Colorado

Celestron C16 du Collège La Valley

Celestron C12 d'Eugène Cisneros

Celestron C12 de l'Observatoire Alta Vista

Celestron C12 vendu sur Astromart

C12 à vendre en 2011. Document http://www.syracuse-astro.org/

Celestron déclina sa gamme dans six modèles Schmidt-Cassegrain, les C6, C8, C10, C12, C16 et C22 complétés dans les années 1970 par des chambres de Schmidt de type Epoch de 5.25" f/1.5, 8" f/1.65 et 14" f/1.7. Bien que très performantes, ces chambres de Schmidt étaient peu pratiques en raison de l'emplacement du porte-film monté à l'intérieur du tube optique et elles présentaient également quelques réflexions parasites. On y reviendra.

On vit les premières publicités pour le C16 dans un petit encart du "National Geographic" magazine en décembre 1968 et février 1969 et pour le C8 dans le numéro de décembre 1970 dont je me souviens encore aujourd'hui preuve que l'invention marqua les esprits. Ce furent les seules publicités dans ce magazine car depuis juin 1970 Celestron avait décidé de publier ses campagnes publicitaires dans les revues dédiées à l'astronomie amateur dont "Sky and Telescope" afin de mieux cibler ses clients potentiels.

Décembre 1968

Février 1969

Décembre 1970

Le "National Geographic" publia quelques publicités de Celestron sous forme d'encart dans les dernières pages du magazine pour le C16 et le C8. Notons que l'édition de février 1969 contient également plusieurs articles sur l'exploration de la Lune richement illustrés et une très belle carte de la Lune. Collection T.Lombry.

Devant le succès de ses télescopes au teint orange et basané, vers 1970 Tom Johnson fit appel aux services de l'homme d'affaires Alan Hale qui devint son partenaire, ce qui permit à Celestron de devenir l'entreprise commerciale que nous connaissons aujourd'hui. Mais dans un marché relativement étroit et visiblement peu disposé à payer plus de 10000$ pour un télescope (multipliez par trois aujourd'hui), les modèles C16, C22 et C36 furent retirés de la gamme car peu rentables.

Etant donné que le C8 faisait déjà l'essentiel du chiffre d'affaires de Celestron (suivi par le C14), l'équipe de management se recentra sur les modèles destinés aux amateurs afin de consolider la pérénité de l'entreprise et sa réputation.

A télécharger : Celestron Catalog 1974 (PDF de 7.6 MB)

Celestron Catalog 1978 (PDF de 6.1 MB)

A gauche et au centre, Tom Johnson en 1974 et le célèbre C8 f/10 vendu 850$ (1900$ actualisés) avec sa valise plutôt sommaire comparée à ce que JMI fabriquera pour Celestron quelques années plus tard. A droite, la première publicité pour le Celestron C8 publiée dans "Sky and Telescope" en juin 1970.

En 1971, seuls survécurent les C5, C8 et C14 caractérisés par leur fameux "bidon orange" et les chambres de Schmidt-Epoch dont le modèle de 14" sera arrêté un peu plus tard car difficile à utiliser et très cher. La même année Celestron sortit le fameux "télé-compresseur" 0.63x qui, tout en "accélérant" le Schmidt-Cassegrain en portant son rapport d'ouverture à f/6.3, aplanit le champ de courbure, rejettant au loin l'essentiel de la coma (sans pour autant la supprimer). Au fil du temps, il deviendra le réducteur-correcteur 0.63x ou 0.74x tel le modèle adapté à la série Edge HD.

Les Celestron allaient dorénavant connaître un succès retentissant, reléguant les encombrants télescopes de Newton au musée ou presque.

En 1974, Celestron Pacific quitta le quartier de l'aéroport de Torrance pour s'installer 3 km plus au nord, au célèbre 2835 Columbia street où la société a toujours son siège. En 1975, l'entreprise changea sa raison sociale pour devenir Celestron International, une manière d'afficher clairement ses ambitions.

A gauche, l'entrée principale des bureaux de Celestron au 2835 Columbia street à Torrance, en Californie (déc 2013). Les bâtiments s'étendent à l'arrière jusque California street que l'on voit à droite.

Avec un marché potentiel qui se chiffrait en millions de dollars, des catadioptriques sont apparus chez Criterion en 1978 (cf. ce catalogue Dynamax) mais qui furent de mauvaise qualité et chez Meade Instruments en 1980. Ce dernier allait devenir le principal concurrent de Celestron au point de lui faire durant les premières années une guerre commerciale par publicité interposée dans "Sky and Telescope".

Par la suite des constructeurs aux quatre coins du monde ont imité Celestron avec plus ou moins de succès.

Le Mini Mak C90

Celestron C90 (1979)

Il manquait toutefois dans la gamme un tout petit "cata" polyvalent pouvant servir autant à l'observation astronomique que de la nature. Aussi, en 1979 Celestron commercialisa le Mini Mak C90 Astro, un petit Maksutov de 90 mm f/11 équipé d'un monobras et dont l'OTA pesait 2.3 kg pour 50 cm de longueur présenté à droite. Il fut proposé à 495$ ce qui correspondrait à environ 1000$ actualisés (2016), ce qui était très cher comparé au prix du modèle similaire actuel (voir plus bas).

Tout mignon avec son tube orange cerclé de bronze et de noir et son ménisque frontal traité antireflets, mais également puissant, ce petit télescope popularisa les Maksutov parmi les longues-vues terrestres, les fameux "spotting scopes", et peu après il fit son entrée parmi les "téléobjectifs à miroir" des appareils photos.

Ce C90 est toujours dans la gamme, c'est le C90 MAK qui est devenu noir en 2009 et a été décliné en différentes versions : avec une queue d'aronde, avec ou sans redresseur terrestre et sous forme de "spotting scope" pour les naturalistes muni ou non d'une carrosserie antichoc et équipé d'un miroir basculant ou flip mirror (voir plus bas).

En Europe bien que cela dépende des accords entre les revendeurs et Celestron, le tube optique du C90 MAK complété par un oculaire de 32 mm, un renvoi coudé redresseur à 45° et un chercheur de 8x21 est proposé à environ 280 € ttc (2017). Equipé d'une petite monture éqatoriale allemande (supportant au moins 6 kg) , l'ensemble revient à moins de 500 € ttc. On y reviendra à propos du choix d'un petit télescope portable et polyvalent.

Présentation du C11

Pour répondre à la forte demande du marché et remplacer le C10 arrêté depuis quelques années, en 1980 Celestron sortit un modèle "avancé", le C11, un 279 mm f/10 proposé à environ 2000$ avec sa monture (soit sous la barre des 3000 € en 2015 voire même 10% moins cher) mais sans compter les options comme il y en a toujours chez Celestron, qui peuvent doubler le montant de la facture.

L'air de rien ces 8 cm de diamètre de plus que le C8 récoltent 2 fois plus de lumière - (279/200)2 -  rendant les objets célestes beaucoup plus brillants. La résolution passe aussi de 0.69" à 0.42", offrant des images sensiblement plus détaillés que celles du C8. Quand au C14, il récolte 1.5 fois plus de lumière que le C11 et 3 fois plus que le C8. Le C11 occupe donc un segment intermédiaire très intéressant pour les amateurs avertis mais dont le budget reste limité.

A gauche, le C11 de 1980. Au centre, aspect du miroir primaire d'un C11 version EdgeHD vu depuis la lame de fermeture. A droite, le C8 de l'auteur de 1981. A cette époque le trépied n'était pas ajustable, le moteur d'entraînement était alimenté en 220 V et le revêtement antireflet était standard. Ce modèle fut remplacé par le PowerStar. Documents Robert Piekiel, Lowmaster et T.Lombry.

En 1983, Celestron proposa un revêtement antireflet "StarBright" plus performant que le revêtement standard. Peu après Celestron offrit le premier moteur utilisant des piles de 9 volts, une intéressante avancée pour les amateurs adeptes des installations mobiles qui jusqu'à présent devaient utiliser un convertisseur 12 V/220 V quand ils voulaient utiliser leur Celestron en pleine nature.

L'année 1984 marqua l'introduction de la première monture équatoriale allemande, la fameuse Super Polaris (SP) d'origine japonaise sur le C8, et uniquement ce modèle sous la référence SPC-8. Elle sera ensuite déclinée sur de nombreux instruments de la gamme.

C'est la même année que le marketing décida un changement cosmétique en espérant booster les ventes : dorénavant l'OTA des Celestron sera de couleur noire. Couleur à la mode, elle était associée aux produits professionnels et présentait également un caractère plus agressif que le "vieux" bidon orange à présent âgé de 14 ans. Mais nous verrons plus loin qu'au fil du temps la gamme Celestron est littéralement passée par toutes les couleurs et a repris l'orange pour la série SE.

Revues stratégiques en 1984-1986

En 1984, Tom Johnson réunit toute son équipe de management pour discuter de la stratégie de Celestron pour les deux prochaines années. Si l'exercice était rodé, cette fois le contexte était nouveau et peu propice aux plaisanteries. En effet, pour la première fois depuis son existence, Celestron sentait le vent tourner et encaissait durement la pression commerciale de ses concurrents pour ne citer que Meade et les grands distributeurs généralistes.

Selon le directeur commercial, la croissance était assurée, notamment grâce à des accords commerciaux signés avec de grands distributeurs, des délais de paiment plus longs qui encourageaient les revendeurs à prendre du stock et des polices de retour des invendus très favorables aux revendeurs. En revanche, cette politique de crédit et ce manque à gagner empêchaient Celestron d'encaisser ses revenus et n'était même pas assuré de recevoir ces paiments. C'était donc le premier point à résoudre.

En parallèle, les commerciaux constatèrent que beaucoup de revendeurs ignoraient comment on effectuait un alignement polaire ou pire, de quel côté se trouvait l'oculaire ! C'était le signe qu'il fallait proposer les produits de la marque uniquement dans des magasins spécialisés au risque de voir la réputation de Celestron partir en fumée.

Enfin, les magazines contenaient de plus en plus d'annonces publicitaires de produits concurrents, y compris d'hypermarchés de New York qui cassaient pratiquement les prix, un paramètre sur lequel Celestron pouvait difficilement jouer sans perdre sa marge bénéficiaire.

Ainsi, les revendeurs spécialisés comme Roger Tuthill († 2000), Edwin Hirsch ou Company Seven étaient écrasés par des géants comme Adorama ou 47th Street Photo qui achetaient des pages dans tous les magazines et baissaient leurs prix tant qu'ils pouvaient, au point de virtuellement éliminer les petits commerçants locaux dans de nombreuses villes américaines.

A gauche, Roger W. Tuthill à côté de son télescope de 500 mm de diamètre installé en 1965 à la Convention de Stellafane dans le Vermont, USA. Au centre, Roger W. Tuthill lors de l'inauguration de l'Observatoire de Sperry en mai 1969. A droite, publicité pour Celestron de Roger W. Tuthill publiée en double page dans "Sky and Telescope" en mars 1978. Documents Stellafane, Spectral Joe et collection T.Lombry.

Celestron comme d'autres grands fabricants se plaignèrent de cette concurrence déloyale auprès des magazines concernés dont "Sky & Telescope" qui acceptait sans problème que des annonceurs publient des pages entières de prix sans même spécifier la qualité des produits. Mais étant donné que cela leur faisait des rentrées publicitaires, Lester Stockman de "Sky & Telescope" se contenta de répondre : "nous n'éditons pas les publicités des annonceurs". Il était donc vain de lutter sur ce terrain là.

Si le "National Geographic" et "Scientific American" respectaient plus l'éthique commerciale, ces magazines n'étaient pas dédiés à l'astronomie pratique et Celestron décida de ne plus publier d'annonces dans ces magazines sauf exception pour se concentrer sur les seuls périodiques dédiés à l'astronomie.

Face à la concurrence, Celestron devait trouver un moyen pour préserver son marché et augmenter son chiffre d'affaires. Il fallait être plus agressif, plus visible, donc vendre plus ou de nouveaux produits, explorer de nouveaux marchés y compris à l'étranger et dans le monde professionnel, ce qui voulait également dire pratiquer une politique de prix plus attractive pour les clients.

Malheureusement, comme la plupart des fabricants sur ce marché de niche, Celestron constata que le nombre de magasins spécialisés en astronomie diminuait chaque année dans tout le pays. De plus, de manière générale, et c'était aussi vrai pour Celestron, le taux de production ainsi que la qualité des instruments d'astronomie diminuaient au profit des produits de masse et d'entrée de gamme vendus en grandes surfaces.

Le principal défi était de trouver le moyen de produire suffisamment de télescopes pour répondre à la demande des clients tout en respectant le niveau de qualité de la marque.

La première action commerciale de Celestron fut de répondre à la demande du marché tout en résistant à l'envahissement des produits étrangers. Pour y parvenir, Celestron décida d'importer des lunettes astronomiques "Made in Japan", fabriquées par Vixen, son principal contact en Asie. Il s'agissait de lunettes achromatiques de 60 mm f/13.3 et 70 mm f/15 et plus tard de 40 mm f/20 au coulant de 24.5 mm équipées de deux oculaires Kellner de 25 et 8 mm sur monture azimutale ou équatoriale allemande. Ces produits d'entrée de gamme très communs étaient destinés aux enfants, aux amateurs occasionnels et aux acheteurs impulsifs.

Sachant que ses plus grands revendeurs préféreraient vendre des optiques de classe supérieure, pour différencier ces produits d'importation et de moins bonne facture que ses propres instuments, Celestron proposa ces lunettes astronomiques sous la sous-marque Cometron.

La gamme Cometron s'étoffa par la suite avec des télescopes newtoniens et des paires de jumelles. D'une couleur initiale orange, cette série sera finalement déclinée en bleu-nuit et banc. Celestron suivra la même politique avec la série de lunettes Firstscope de 60 et 80 mm en 1995.

De gauche à droite, une lunette apochromatique fluorite C102F de 102 mm f/9 sur une monture allemande Celestron (une Vixen Super Polaris déguisée), une achromate OMNI de 102 mm f/10 XLT sur monture équatoriale allemande CG-4 et un télescope newtonien OMNI de 150 mm f/5 XLT sur monture CG-4.

Devant le succès des Cometron, Celestron décida de fabriquer ses propres lunettes astronomiques. Ce sera la série OMNI XLT sur monture azimutale ou équatoriale allemande (SP). Elle comprenait des lunettes achromatiques (70, 80 et 90 mm f/8 et 102 mm f/10, complétées par la suite par des modèles de 102 mm f/5, 120 mm f/8.5 et 150 mm f/5) et deux lunettes apochromatiques en fluorite, une 90 mm f/8 (SP-C90F) que l'on vit peu et une 102 mm f/9 (SP-C102F) qui participent encore au renom de la marque. En effet, ces lunettes sont légères et les apochromates présentent un objectif constitué d'un doublet avec un verre en fluorite d'une qualité équivalente aux apochromates FC de Takahashi, l'un des constructeurs les plus prestigieux du marché. 

Par la suite, la série ONMI fut complétée par un télescope newtonien de 150 mm f/5 et un Schmidt-Cassegrain de 127 mm, le C5 Omni XLT. Toutes ces optiques étaient proposées avec une monture allemande fabriquée par Vixen dont la célèbre Super Polaris.

Notons que depuis 1984, Celestron a toujours été au rendez-vous du grand public en proposant des petites lunettes astronomiques (puis des télescopes dobsoniens et newtoniens) d'entrée de gamme qu'il a décliné en de nombreuses séries.

Mais bientôt un autre problème apparut sur les Schmidt-Cassegrain, notamment sur les C8 et C11 : la qualité n'était plus au rendez-vous depuis que certaines pièces étaient sous-traitées en Asie. Celestron enregistra une augmentation du nombre d'incidents et de retours : sur les pièces manquantes, les emballages de mauvaise qualité, les livraisons par bateau endommagées ainsi qu'une variation de la qualité des optiques, y compris de la lame de fermeture. Tous ces problèmes et ces pertes de temps représentaient un manque à gagner.

Suite à ces problèmes, en 1984 Company Seven décida d'instaurer son propre programme d'assurance qualité, une garantie pour ses clients qui est toujours appliquée de nos jours. Depuis, cette politique a été reprise par de nombreuses entreprises désirant se conformer aux standards internationaux ISO et améliorer la satisfaction des clients et par conséquent, le renom de leur entreprise.

Gros-plan sur l'objectif fluorite de la lunette apochromatique de 102 mm f/9 (C102F).

Cette politique a récemment été renforcée par la directive européenne sur les achats par correspondance avec la clause "satisfait ou remboursé" et le "délai de rétractation" porté à 14 jours, des conditions que le plupart des vendeurs non européens respectent également.

En 1985, la qualité des Celestron C8 expédiés aux revendeurs était si mauvaise qu'ils en retournaient plus qu'ils n'en vendaient ! C'est la raison qui explique le succès de son concurrent Meade à cette époque qui non seulement proposait des télescopes plus modernes comme le LX3 mais également de meilleure facture.

Pour Celestron, cette conjonction d'évènements tombait au plus mauvais moment. Le marché était saturé de télescopes, la comète de Halley attendue pour 1986 ayant poussé beaucoup de personnes à acquérir un premier instrument d'astronomie ou à profiter de l'occasion pour passer au modèle supérieur.

Bien que Celestron mit rapidement tout en oeuvre pour que la qualité de ses télescopes passe de "passable" à "excellent", après le passage de la comète de Halley, les ventes continuèrent à chuter, atteignant un niveau inférieur à 1983. Les pertes furent accentuées par le retour de nombreux invendus, notamment les "offres spéciales", une crise sans précédent que subirent également d'autres fabricants de renom.

A partir de 1986 Celestron fit la chasse à ses mauvais-payeurs et proposa un peu moins de promotions. Les ingénieurs décidèrent également de s'attaquer au coeur du métier et de revoir la qualité des optiques, du système d'entraînement et planchèrent sur les futurs systèmes contrôlés par ordinateur, les processeurs devenant de plus en plus rapides.

C'est également en 1986 que Celestron introduisit la série Powerstar équipée d'un moteur à courant continu de 12 V sur le modèle Super C8, elle offrait une protection anti-buée et une console de correction de guidage sur les deux axes. Ce télescope pouvait être alimenté au moyen de 6 piles AA, sur l'allume-cigare d'une voiture ou sur le secteur.

Finalement, en janvier 1987 Celestron rappela à la rescousse Alan Hale, son ancien directeur financier. Il leur fallait un homme expérimenté pour redresser rapidement l'entreprise.

Il faudra environ deux ans à l'équipe dirigeante pour redresser le bilan de la société. Progressivement l'image de Celestron brilla de nouveau face à son principal concurrent grâce à des modèles de meilleure qualité et plus performants. Cela débuta avec l'invention du Compustar.

La première console GoTo : le Compustar

En 1987, Celestron introduisit le premier Compustar 14, un 350 mm avancé de classe observatoire mais produit en masse et totalement informatisé grâce à la toute première console GoTo baptisée "Computer Controlled Telescope" (CCT) associée à une base de données de 8177 objets célestes. Voici le manuel du système CCT Compustar (PDF de 4 MB). Il y eut ensuite des Compustar C8 et C11.

Le Compustar C8 en compagnie d'une charmante "Celestron Girl" et la console CCT équipant le Compustar C14, le nec plus ultra en 1987 dont voici le manuel en anglais (PDF de 4 MB).

Son concurrent Meade y répondit presque aussitôt en proposant la même année une console GoTo équipée d'une raquette de commande à main sur la monture LX5 et disposant d'une base de données de 8199 objets célestes.

Celestron proposa également la console SkySensor de Vixen et des moteurs à pas sur sa série Super Polaris montée sur monture équatoriale allemande. Le résultat fut mitigé car l'alignement polaire devait être précis et les balayages étaient très lents. De plus, le système exigeait toute la puissance d'une batterie de 12 V de 7 A.

En 1988, Celestron sortit le modèle Powerstar II livré avec une valise de luxe tandis que le Powerstar III fut livré par défaut avec un tube d'extension et un adaptateur T pour les appareils photos.

Meade y répondit en proposant en 1988 le premier télescope assisté par ordinateur ou "CAT" (Computer Aided Telescope), le modèle 2080 LX6 qui resta à son catalogue durant près de 15 ans.

Celestron surenchérit en 1989 en sortant le modèle C8 Ultima. Bien que ce modèle fut un bel instrument assez performant, sa base motorisée qui sera reprise sur plusieurs modèles ultérieurs n'était pas particulièrement stable.

Compustar C8

Powerstar C8

Ultima 2000 de 8"

C9.25 SGT XLT

Trois ans après le premier modèle de la série, en 1989 Celestron commercialisa le Powerstar 4. Le tube d'extension fut remplacé avantageusement par une monture piggyback pour la photographie en parallèle sur le tube du télescope. Enfin, en 1990 le modèle fut redessiné sous la forme du Powerstar 8 PEC, cette fois équipé d'un système beaucoup plus performant de correction d'erreur.

En 1989, pour taire la rumeur selon laquelle les nouveaux modèles étaient toujours plus chers, Celestron sortit le C8 Classic, un 200 mm léger qui se différenciait des autres C8 par sa couleur noire et sa base équatoriale plus rectangulaire. En le qualifiant de "Classic", Celestron voulait rappeler qu'il s'agissait d'un modèle intemporel et un condensé de matériel et d'options ayant fait leurs preuves. Ce modèle était proposé aux alentours de 800$ - le même prix que le premier C8 vendu 20 ans plus tôt - mais sans trépied, avec un seul moteur d'entraînement alimenté sur pile et un revêtement antireflet standard, bref du "light". Si on ajoutait toutes les options, ce modèle n'était pas bon marché ni suffisamment performant pour intéresser les astrophotographes exigeants. En revanche, son optique était de très bonne qualité et son prix de base très abordable en firent un excellent petit télescope pour les amateurs occasionnels. Il restera au catalogue de Celestron pendant cinq ans et on le trouve encore aujourd'hui sur le marché d'occasion.

Le C8 Classic de 1989.

Peu après, Celestron remplaça son fameux télé-compresseur par un nouveau système réducteur-correcteur 0.6x et ajouta de nouveaux oculaires et des filtres notamment à sa gamme d'accessoires.

En 1990, Celestron fêta son 30e anniversaire. Pour souligner l'évènement, l'entreprise étoffa sa gamme et changea même la couleur de ses télescopes, l'OTA devenant gris, champagne ou noir selon les séries.

En 1992, en partenariat avec Losmandy, Celestron proposa une monture équatoriale allemande avec son C11, renommé CG-11. Elle se caractérisait par sa précision et sa robustesse : des pieds de 76 mm de diamètre, un demi-pilier de 150 mm de diamètre et des axes en acier de 140 mm de diamètre.

Cette année là, le C5 perdit non seulement sa couleur orange mais également sa fourche pour adopter une carrosserie blanche et un monobras. Il fut baptisé C5+ et pouvait être équipé en option d'une queue d'aronde et d'une table équatoriale (wedge) adaptée à l'astrophotographie à longue pose.

Avec ses 10 kg sans trépied (dont 3 kg pour l'OTA et 4 kg pour la monture), le C5+ n'était pas plus léger ou moins stable pour autant, mais le fait qu'il soit compact, ce 127 mm f/10 de 1250 mm de focale convenait et convient toujours à merveille aux observateurs du ciel (il peut grossir 300x) et aux naturalistes, bref à un public très diversifié et potentiellement très vaste.

En octobre 1993, Dennis di Cicco en fit une revue favorable dans "Sky and Telescope", redorant la réputation de Celestron après quelques années de vache maigre.

Aujourd'hui un OTA de C5 d'occasion avec ou sans valise se vend 500$ soit autant qu'un modèle neuf; en 20 ans il n'a subi aucune dépréciation, que du contraire !

Neuf ans après sa sortie, en 1993 le modèle SP-C8 fut équipé d'une monture équatoriale allemande Great Polaris de Vixen et renommé GP-C8. La monture GP sera également proposée avec les lunettes de 80 et 102 mm (GPC-80, GPC-80F, GPC-102 et GPC-102F).

En 1994, Celestron sortit un C8+, la version light de son bestseller qui reprenait l'OTA de la série Ultima 8 et la base rectangulaire du C5+ dont le moteur était cette fois alimenté en 9 V continu, complété par un moteur correcteur. Pour réduire le prix, le trépied était optionnel.

Comme nous l'avons évoqué, en 1995 Celestron proposa la série Firstscope dont les optiques étaient fabriquées par Vixen. Il s'agissait de lunettes d'entrée de gamme de 60 mm f/11.7 et 80 mm f/11.4 sur monture altazimutale et munies d'un porte-oculaire de 24.5 mm. Plus tard dans l'année, ces modèles Premium furent proposés avec un porte-oculaire hybride de 24.5/31.75 mm et une monture équatoriale. Un modèle de 80 mm f/5 sur monture équatoriale (Firstscope 80WA) compléta l'offre.

A télécharger : NexStar 5 manual - Manuel du NexStar 5 SE

Ci-dessus à gauche, le C5+ sur table équatoriale proposé en 1992. A droite, l'OTA du C5+ version 1992 équipé d'une queue d'aronde fixé sur un trépied, le transformant en "spotting scope" ou téléobjectif terrestre. Ci-dessous à gauche, le NexStar 5 équipé de sa raquette GoTo sorti en 1999. Il remplace les modèles C5 et C5+. A droite, l'OTA du C5 des années 2000. Voici une vue complète du modèle G5 sur sa monture allemande et toujours en vente mais avec une monture Advanced C5 AS-GT GoTo (995 € en 2017).

L'année 1996 fut très riche. Celestron sortit l'Ultima 2000 GoTo alimenté non plus sur batterie 12 V mais sur piles AA. Ce modèle était plus performant, plus léger et plus compact que son équivalent chez Meade, le fameux LX200 Classic.

Celestron proposa également diverses options de guidage électronique afin d'améliorer la stabilité des télescopes ou la précision du guidage.

En 1996, Celestron sortit le modèle Ultima C9.25 de 235 mm f/10 proposé à partir de 1300$. Plus tard, Celestron proposa également une version EdgeHD (voir page suivante).

La même année, son concurrent Meade se lança dans la fabrication de petits télescopes catadioptriques. Son premier modèle sortit en 1996 fut un échec. Peu après Meade sortit le petit ETX 90EC. Pour environ 750$ l'amateur disposait d'un télescope Maksutov-Cassegrain de 90 mm de diamètre équipé d'une console GoTo, l'AutoStar. Contrairement à son modèle précédent bas de gamme, celui-ci fut un véritable succès. En 1999, Meade annonça également la sortie de l'ETX 125EC, un 125 mm de diamètre pour 300$ supplémentaires. L'éditeur de "Sky & Telescope" a vite compris l'intérêt de ce type de produit et prédit en mai 1999 : "Le concept ETX/Autostar restera comme le plus grand évènement de l'astronomie amateur".

Celestron répondit à l'été 1999 avec le NexStar 5 à la carrosserie gris clair qui remplaça les fameux C5 et C5+ proposés à partir de 1199$. Son aspect était très original dans un marché très conventionnel. Le NexStar 5 est équipé d'un monobras et d'un système de guidage GoTo dont la raquette se fixe dans le monobras. La base peut également tourner sur 360° sans être bloquée par des câbles comme c'est le cas chez Meade. Quand on voit un NexStar 5 pour la première fois, il est si compact et le bras si bien profilé qu'on l'image plus dans un musée d'art moderne que sur un trépied !

Restait à savoir si un seul bras était suffisant pour soutenir le tube optique. Les propriétaires du C5+ avaient déjà la réponse : oui. En fait, les comparatifs ont rapidement confirmé que le NexStar 5 était plus stable que l'ETX 125EC. Aussi, avec son look inimitable doublé de très bonnes performances, le NexStar 5 a séduit des milliers d'amateurs. On y reviendra dans différents comparatifs.

Enfin, pour les amateurs plus confirmés, il restait une question ouverte : Celestron allait-il réserver le monobras au seul NexStar 5 ou envisageait-il de le monter sur toute la gamme ? Etait-ce seulement possible quand on voit le poids des C8, C11 et C14 ? Nous ne le saurons qu'au début des années 2000.

Entre-temps, en 1993 Tom Johnson reçut la médaille Bruce Blair de l'association Western Amateur Astronomers pour avoir popularisé le télescope Schmidt-Cassegrain. Il rejoint ainsi des dizaines d'autres médaillistes renommés qui ont contribué au développement et au rayonnement de l'astronomie amateur y compris dans le monde scientifique. A présent âgé de 65 ans Tom prit une retraite bien méritée, laissant son entreprise entre de bonnes mains.

Deuxième partie

La gamme des années 2000

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