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Les effets des explosions nucléaires

La première bombe H américaine (1952, test Mike, 10.4 MT).

5. Les déchets nucléaires (IV)

On parle assez peu des produits de fission et des déchets résultant de l'explosion d'une bombe atomique alors que tout le monde connaît les déchets hautement radiotoxiques produits par une centrale nucléaire.

Une bombe atomique produit des radionucléides au cours de son explosion, qu'il s'agisse de la bombe A à l'uranium enrichi ou au plutonium. Généralement un petit pourcentage du combustible n'est pas consommé et est abandonné sur le site sous forme solide, parfois vitrifiée.

Evidemment la bombe H utilisant une amorce de bombe A n'est pas plus propre bien qu'elle offre potentiellement plus de chances de consommer toute la matière fissile au début de la réaction.

Il y a ensuite tous les radioisotopes plus ou moins toxiques qui peuvent un jour être "perdus". Nous pouvons par exemple citer des accidents d'avions qui ont précipité la dissémination d'uranium appauvri dans l'environnement.et contaminé des pompiers venus au secours des victimes (Corée, USA) ou le vol de radioisotopes ou de déchets nucléaires dans des installations médicales ou des centrales en cours de démantèlement (Russie).

Le plutonium est le déchet nucléaire le plus connu mais contrairement aux autres, il est recyclable. On peut s'en servir pour fabriquer du MOX, un combustible pour les centrales nucléaires, ou des bombes atomiques. Cela consista en fait en sa première utilisation, car le plutonium permit aux Américains de fabriquer la première bombe A de "composition B", celle qui explosa sur Nagasaki.

Mais il ne faut pas croire non plus que seule une bombe atomique ou une centrale nucléaire produit des isotopes radioactifs. Toute pile à combustible nucléaire, y compris celles utilisées dans les hôpitaux, les sous-marins et même certains satellites, ce que l'on appelle le "petit nucléaire" contient un élément radioactif qui peut être dangereux s'il est manipulé sans précaution. Des dizaines de contrebandiers sont ainsi morts en transportant des pastilles de combustibles "abandonnées" par les autorités des pays d'Europe de l'Est, de Russie et vraisemblablement lors des premiers essais d'enrichissement de l'uranium en Irak.

L'uranium se désintègre et se consumme heureusement au cours d'une explosion nucléaire sinon, dans une centrale nucléaire par exemple, les ingénieurs manipulent un radioélément dont la période est d'environ 4.5 milliards d'années dans le cas de l'uranium-238. Au cours de sa vie, en Europe, tout homme consommant de l'électricité à base d'énergie nucléaire va générer un dé à coudre de déchets nucléaires. Pas de quoi en être fier quand on compte le nombre global d'habitants alimenté en énergie d'origine nucléaire; ces petits dés à coudre se transforment en centaines de camions...

Même au cours de l'explosion d'une bombe au plutonium, il en reste des traces (1% environ), la meilleure preuve sont les puits enfouis dans les atolls de Mururoa et Fangataufa en Polynésie qui ont servi aux explosions souterraines et qui en contiennent encore quelques kilos (par sécurité les têtes de puits sont aujourd'hui quasiment toutes scellées).

Cette radioactivité à longue période résume tout le problème des déchets nucléaires. Actuellement on ne peut écarter ce risque de contamination qu'en enfouissant les déchets à plusieurs centaines de mètres sous terre et loin des populations. En sommes, en produisant de l'énergie nucléaire, à travers ces déchets qui se chiffrent en centaines de milliers de tonnes nous faisons un cadeau empoisonné à nos petits-enfants et leurs descendants...On comprend mieux ainsi l'attitude des associations écologiques qui se battent contre l'utilisation de l'énergie nucléaire et pour quelle raison la plupart des Etats ont signé la résolution de l'ONU qui mettait fin aux explosions atomiques en atmosphère. Le risque d'accident et de contamination est trop important quoique disent nos dirigeants à propos de la soi-disant "propreté" ou même du prix économique de cette énergie (jusqu'à 30% moins cher que le gaz ou le charbon par exemple). 

Tout le monde malheureusement n'entend pas faire de la santé ou du développement durable une priorité face aux impératifs socio-économiques et l'appât du gain immédiat. C'est particulièrement dans le cas de l'uranium appauvri que plusieurs nations n'ont pas hésité à utiliser pour venir à bout des troupes ennemies rapidement, à défaut de le faire proprement.

Les armes à l'uranium appauvri

Nous allons entrer dans un domaine peu familier du grand public, des civils en particulier, celui de l'armement tactique où nous allons une nouvelle fois discuter de sujets réservés aux adultes et à ne certainement pas mettre entre les mains d'un enfant. Ethiquement parlant, les conflits armés sont toujours des solutions violentes et extrêmes mais nous devons en parler car les déchets nucléaires y ont trouvé depuis quelques années une nouvelle application assez inattendue et très controversée.

Rappelons que pour fabriquer des bombes atomiques, les ingénieurs utilisent de l'uranium qui se compose de plusieurs isotopes (même atome mais ayant un nombre différent de neutrons) dont l'uranium-235 et l'uranium-238. Ainsi que nous l'avons expliqué, seul l'uranium-235 est fissile et est utilisé pour produire de l'énergie dans les centrales nucléaires (en très petite proportion de l'uranium-238) ou armer les bombes atomiques (très enrichi).

Mis à part dans les centrales nucléaires, l'uranium-238 n'est donc pas utilisé et représente un déchet nucléaire produit par les centrales atomiques et l'industrie de l'armement nucléaire. Les militaires et les industries civiles ont toutefois trouver un moyen de le "recycler".

A l'état naturel, le minerai d'uranium ne contient que 0.7% d'uranium-235 et doit donc être "enrichi" en uranium-235 pour offrir un pouvoir énergétique suffisant  pour être utilisé dans les centrales ou les armes nucléaires.

La partie restante d'uranium ayant servi à l'enrichissement forme un déchet faiblement radioactif, un reliquat appelé l'uranium appauvri (U.A.) car il est privé d'uranium-235 et se compose généralement de 99.8% d'uranium-238 (les spécifications de l'AEPI pour le DoD américain exigent moins de 0.3% d'uranium-235). Par nature, l'uranium appauvri présente une radioactivité 45% plus faible que celle de l'uranium-235.

L'uranium appauvri existe sous différentes formules moléculaires, la plus répandue étant UO2, l'oxyde d'uranium appauvri. C'est une molécule se présentant sous forme de cristaux bruns foncés, presqu'aussi lourds que le plomb (densité UO2 = 10.97) avec un point de fusion légèrement inférieur à celui de l'U-238, à 2827°C. Inoffensif au premier regard, n'oublions pas qu'il s'agit d'un radioélément.

Isotope

Isotope (%)

Radioactivité (Bq/mg)

238U naturel

99.800

12.40

238U appauvri

99.800

12.40

235U naturel

0.200

0.72

235U appauvri

0.200

0.16

234U naturel

0.001

12.40

234U appauvri

0.001

2.26

Applications

Du fait que l'uranium appauvri est un métal très lourd, très dense et pyrophore (oxyde incendiaire), on lui a trouvé plusieurs applications dans les domaines militaire et civil. Dans l'esprit des gouvernements intéressés par ce métal, il est en effet plus intéressant d'utiliser ce déchet pour faire du "business" demandant peu d'investissements que d'essayer de le retraiter ou le stocker avec des coûts de maintenance qui n'iront qu'en augmentant à mesure qu'il sera produit dans les centrales. Mais à ce jeu là, ainsi que vous allez le comprendre, cela revient à jouer à la roulette russe avec les déchets nucléaires, au sens propre comme au sens figuré car cette substance peut être utilisée dans des munitions de petit calibre.

GI manipulant un abus à l'uranium appauvri durant la Guerre du Golfe (1991).

Notons tout d'abord qu'à l'état inerte, passif, stocké dans un rack de munitions prêtes à l'emploi par exemple, un obus à l'uranium appauvri est aussi inoffensif qu'une grenade goupillée ou une balle de fusil non percutée. Tant qu'il n'est pas amorcé vous pouvez taper sur la tête en aluminium sans produire aucun effet car toute son énergie n'est libérée qu'après son lancement, lors de impact.

Comble de l'ironie, ainsi qu'on le voit sur la photographie à droite prise durant la Guerre du Golfe (1991), par excès de prudence la pointe de l'ogive, ici un obus de 90 mm,  est souvent protégée par un capuchon en plastique comme s'il fallait la manipuler avec beaucoup de précautions. A ce stade, le GI ne risque pas plus que d'avoir des grains de sable dans les yeux.

Parmi les applications passives, l'uranium appauvri est utilisé comme bouclier protecteur contre les rayons gamma en radiologie où il s'avère plus efficace que les plaques de plomb. On l'utilise également dans les masselotes d'équilibrage (ballasts) des gouvernes des avions civils (mais de moins en moins vu sa toxicité en cas d'accident) ainsi que dans les blindages des tanks car il peut résister aux balles perforantes antichar traditionnelles.

On peut également l'utiliser de manière offensive et tactique sur le théâtre des opérations qui fut d'ailleurs sa première fonction, où il sert essentiellement d'obus anti-char (sur lance-mortier ou char d'assaut), parfois de bombe. Il alimente également la matière active des missiles (plus rare) et des munitions de petit calibre.

Propriétés

Les propriétés de l'uranium appauvri peuvent se résumer en trois mots : densité, vaporisation, radiotoxicité. Voyons d'abord l'effet de sa haute densité.

Placé dans des munitions, des obus ou des missiles, un pénétrateur en uranium appauvri peut facilement percer les blindages ennemis. D'un point de vue purement militaire, à l'inverse des munitions traditionnelles, un obus à l'uranium appauvri à l'avantage d'offrir une masse plus élevée dans un volume plus réduit : il est plus compact à masse constante. A vitesse constante (jusqu'à 1 km/s), son énergie cinétique est donc nettement plus élevée que celle d'un obus traditionnel, tandis que sa résistance à l'air (cx) qui est proportionnelle au carré de la section de la flèche, diminue (la partie propulsée, puisque l'ogive s'ouvre ou éclate et tombe aux pieds du soldat). Les deux facteurs congugués offrent l'avantage de lui donner une plus grande portée que les munitions de l'ennemi et d'avoir un pouvoir perforant supérieur complété par une action incendaire et radiotoxique. En effet, au-delà de 600°C, l'uranium appauvri s'enflamme spontanément et devient un agent incendiaire après avoir pénétré son objectif. Etant donné que les chars et les buildings contiennent du fer, il se crée une phase eutectique au cours de la fusion (comme le sel avec l'eau) qui transforme le mélange en particules vitrifiées qui se répandent dans tout l'environnement. On estime que 90% de l'uranium appauvri se retrouve ainsi vaporisé autour de l'impact.

Vue éclatée de la structure interne d'un obus à l'uranium appauvri.

Enfin, les soldats apprécient cette munition car les petits calibres présentent l'avantage de pouvoir être lancés en tir tendu (et non courbe) et depuis un lieu suffisamment éloigné pour être à l'abri de toute détection par l'ennemi.

Bref ce genre de munition "nettoye" le terrain mieux qu'un missile filo-guidé ou une bombe au napalm sans avoir leurs inconvénients, ce qui rassure évidemment les soldats. Du moins le supposait-on, car cette arme présente un risque évident, sa radiotoxicité (voir ci-dessous) que les soldats ont vite appris à connaître mais qu'ils n'ont jamais pu maîtriser malheureusement, avec tous les effets cancérigènes que l'on peut imaginer.

L'uranium appauvri est également un agent chimique toxique. Comme tous les métaux lourds (mercure, plomb, etc), une fois qu'il pénètre dans l'organisme, ce métal provoque une intoxication. Comme il brûle à l'impact, sa fumée constituée de poussières d'oxydes d'uranium est radiotoxique. Ce nuage est constitué de particules vitrifiées suffisamment petites (quelques microns) que pour être inhalées tel un aérosol. Constituées de composés insolubles d'uranium, ces gouttelettes se déposent dans les poumons (10% de la fraction inhalée), s’y dissolvent lentement et sont ensuite véhiculés par le sang principalement vers les os (où ils seront stockés durant des décennies), les muscles, les glandes lymphatiques, le foie et les reins (d'où ils sont éliminés par les voies urinaires).

Cette arme contamine donc l'ennemi mais également l'environnement et si les vents sont contraires ou par imprudence, le porteur de l'arme ou de l'équipement peut également être contaminé au contact des aérosols.

Bien que son activité soit très faible, on a estimé qu'il suffisait d'inhaler 50 mg d'uranium appauvri pour contracter une néphrite interstitielle (maladie urologique de l'appareil génital mâle, Holdstock, 2000). En pratique, le simple fait de pénéter à l'intérieur d'un char détruit contenant cet oxyde métallique contamine la victime soit par inhalation, soit au contact des yeux, de la peau, d'une blessure ou par ingestion.

A l'image de l'uranium naturel, l'uranium appauvri émet des rayonnements α (hélions), β (électrons) et γ qui peuvent se propager sur de très longues distances, les hélions étant les plus nocifs. Sa radioactivité peut donc endommager les cellules et le matériel génétique (ADN) en provoquant en l'espace de quelques années s'il est ingéré des tumeurs malignes et des cancers dont la mort est généralement la seule issue.

Cet oxyde d'uranium présente une période de 4.5 milliards d'années. Sa présence sous forme vitrifiée dans l'environnement pose donc un réel problème sanitaire à long terme tant pour l'homme que pour la préservation de la nature.

Conséquences de son utilisation

Les Etats-Unis ont étudié les armes à l'uranium appauvri dès les années 1950 et les ont utilisées sous forme de munitions de 30 mm sur les A-10 ou d'obus de 80 ou 120 mm par exemple et probablement sous forme de mini-bombe ou de bombes portatives au Moyen-Orient. L'uranium appauvri fut utilisé durant la Guerre du Golfe en Irak en 1991, en Bosnie en 1994/95 et au Kosovo en 1999.

A gauche, munitions à l'uranium appauvri. En explosant, ce petit arsenal peut déjà contaminer quelque 100000 personnes. A droite, carte de l'AIEA montrant les besoins en uranium enrichi à usage civil en 2013 et dans les années à venir.

C'est la population irakienne qui paya le tribut le plus lourd à l'utilisation de cette arme avec un million de victimes, essentiellement civiles. On estime que quelque 1000 obus de 300 kg par opération soit 300 tonnes (max. 400 t) d'obus ainsi traités ont été lancés sur l'Irak. Cela représente un rayonnement de 45108 Bq dus aux isotopes d''uranium, une quantité suffisante pour contaminer plus d'un milliard d'habitants !

En fait ce n'est pas la radioactivité dans ce cas ci qui meutrit le plus l'ennemi car elle est très faible (plus faible même que celle de l'uranium naturel puisqu'il lui manque l'uranium-235) mais la toxicité chimique de l'oxyde d'uranium. Alors asseyez-vous bien et prenez une bonne respiration car les images présentées sur le lien suivant vous choqueront certainement. Bien que ces images soient insoutenables, voici malgré tout quelques photographies trop éloquentes des ravages de cette arme sur les enfants irakiens. 

Certaines autorités toutefois (OMS, ONU, etc.) disent ne pas voir de lien direct entre cette arme et ces maladies (comme ils n'en voient pas entre les explosions atomiques et les maladies contractées à Mururoa) faute d'avoir réalisé une étude scientifique de la question ! Et si ces fonctionnaires allaient plutôt leur dire en face, le penseraient-ils encore ou tomberaient-ils en larmes implorant leur pardon aux victimes pour toutes les bêtises de leur société sous le jouc de l'impérialiste génocidaire Uncle Sam ?

Mais à se croire invincible, Goliath made in USA subit un coup du sort. Les troupes américaines (et anglaises) furent contaminées par leur propre agent radiotoxique ! Aujourd'hui on recense 240000 vétérans de la guerre du Golfe victimes de pathologies permanentes - des mutations - dont 11000 sont déjà morts des suites de leur maladie.  Mais cela ne s'arrête pas là car ils ont transmis leur maladie génétique à leur épouse qui la transmit à son tour à leur(s) enfant(s)...

Non seulement l'uranium appauvri contamina toutes les scènes des opérations mais les nuages toxiques retombèrent sur l'Iran, l’Arabie Saoudite, la Syrie, le Liban, la Palestine, Israël, le Pakistan, la Turquie, le Turkménistan, l’Ouzbékistan, la Géorgie, l'Azerbaïdjan, le Kazakhstan, la Russie, l'Inde et même sur la Chine.

Cette histoire, loin d'être banale car il s'agit tout de même d'une guerre, mérite tous les qualificatifs les plus tristes à la fois. Ces centaines de pauvres enfants irakiens et d'autres pays du Proche et du Moyen Orient n'ont rien demandé et furent pourtant les premières victimes de cette sale guerre. Beaucoup d'entre eux vécurent ainsi mutilés à outrance plusieurs années au plus grand désespoir des membres de leur famille. 

Deux obus de 80 mm et une flèche à l'uranium appauvri sortie de son ogive. La pièce la plus élancé à gauche est la plus performante.

Pour l'instant le Gouvernement américain et les grands médias de Washington ont mis une chappe de plomb sur ces évènements et ne laissent filtrer aucune information au grand dam des victimes, dont les parents, parfois, connurent la même attitude durant la guerre du Viêt-Nam. L'histoire se répète encore. Nous devons donc réagir à la place de ces journalistes ronds-de-cuir à la botte d'un Gouvernement criminel. Heureusement d'autres associations de journalistes telle que Project Censored continuent à dénoncer les sujets les plus occultés par le Gouvernement américain. Il faut en effet sensibiliser l'opinion publique, montrer ces documents, citer les chiffres afin d'avoir bien conscience du potentiel destructeur de ces armes "uraniennes" et de la folie meurtrière qui conduit parfois les chefs d'armées au génocide, n'est-ce pas Mister Bush Jr ?

Le même genre d'arme fut utilisé dans les Balkans (Bosnie et Kosovo) en 1994 et 1999 et contamina non seulement les troupes ennemies mais également des militaires américains sans oublier les sept Casques bleus de l'ONU qui contractèrent des tumeurs et des leucémies. L'OTAN ainsi que l'Angleterre nient toutefois l'existence du "syndrome des Balkans", les autorités américaines reconnaissant seulement qu'il y a des "plaintes" de quelques vétérans de la guerre du Golfe. Dans les Balkans, on estime que 41000 obus à l'uranium appauvri furent déversés sur la Bosnie et le Kosovo ! Même à 10 kg par obus, on arrive à une contamination radiotoxique supérieure à celle de l'Irak !

Par mesure de précaution devant les risques (probablement) associés à ce type d'invention, aujourd'hui aucun gouvernement européen ne souhaite utiliser ce métal dans l'armement ou l'équipement militaire. Toutefois selon le CADU, une association anglaise qui fait compagne depuis 1999 pour que l'on banisse l'utilisation de l'uranium appauvri, au moins 15 pays l'utilisent ou y ont touché : l'Angleterre, l'Arabie Saoudite, Bahrain, la Chine (Taiwan), l'Egypte, les Etats-Unis, la France, la Grèce, l'Irak, Israël, le Koweit, le Pakistan, la Russie, la Thailande et la Turquie. Décidément les membres de ce club restreint ne veulent pas retenir les leçons du passé. Pourquoi ? Je vous laisse juger de la sagesse de leur décision.

Une interdiction qui fait long feu

Les armes à l'uranium appauvri ne sont pas encore interdites car tout le problème vient d'une fait qu'aucune étude épidémiologique n'a encore été faite sur le sujet ou uniquement sur des groupes d'individus et des biotopes non représentatifs sur le plan statistique. Des soldats sont morts de leucémie par exemple peu de temps après leur retour du Kosovo, mais selon les autorités compétentes rien ne prouverait que leur maladie était lié à leur mission.

Selon l'OMS (2003), le risque pour la santé reste inconnu. C'est la raison pour laquelle l'ONU, l'OMS et plusieurs gouvernements étudient actuellement le sujet, recherchant les preuves scientifiques prouvant que ce type d'arme présente un risque pour la santé et l'environnement. 

Plusieurs études menées par le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) ont souligné l'impact néfaste de l'uranium appauvri sur l'environnement, constatant en Bosnie (mars 2003) une contamination importante des réserves d'eau souterraines ou une contamination importante de l'air autour de certains immeubles situés près des zones d'impact, concluant qu'il fallait prendre des mesures de sécurité pour la population mais rien d'alarmant.

Règlementation

Sans confirmation scientifique de la toxicité de cette arme (!!), elle n'est donc toujours pas interdite. Il n'y a donc pas délit en la matière et aucun moyen légal de se retourner contre les états qui les utiliseraient sauf si on peut apporter la preuve qu'ils ont volontairement ciblé des populations civiles, procédé à un génocide ou sciemment menti à leurs soldats. A se demander si on prend les gens pour des idiots quand on voit les ravages de cette arme en Irak ou la vitesse à laquelle succombe les victimes (moins de 5 ans).

Seule lueur d'espoir, aprèsla campagne du Kosovo en 1999, l'Assemblée Parlementaire du Conseil de l'Europe a réclamé l'interdiction de la fabrication, des essais, de l'utilisation et de la vente d'armes à l'uranium appauvri afin de préserver les générations présentes et futures (Conseil de l'Europe 24.01.01). En 1996 et 1997, l'ONU a également adopté deux résolutions visant à mettre un terme à la fabrication et à l'utilisation d'armes de destruction massive, dont les armes à l'uranium appauvri.

Les armes à l'uranium appauvri ne font donc encore l'objet d'aucune convention internationale. De part leur nature elles ne sont pas considérées comme des bombes atomiques explosant dans l'atmosphère (Traité de Non Prolifération des Armes Nucléaires, 1970; résolution de l'ONU, 1995), ni comme des armes chimiques (Convention d'Interdiction des Armes Chimiques, 1993) ou biologiques (Convention d'Interdiction des Armes Biologiques, 1972). Elles se placent donc dans un vide juridique qui n'a pas été comblé depuis 1995.

Toutefois, il est convenu que lors des conflits armés, les parties en présence doivent faire la distinction entre les populations civiles et militaires. Elles doivent également veiller à ne pas utiliser d'armes infligeants des maux inutils aux populations civiles ou détruisant l'environnement. Ces actions et quelques autres (comme le fait de s'abstenir de menacer ou de recourir à la force contre des Etats souverains) sont prohibées par le droit international humanitaire des Conventions de Genève, en particulier par les articles 35.1, 35.2, 35.3, 48 et 51.4 du protocole des Droits de l'Homme. Bien entendu chacun sait que chaque Etat est libre d'appliquer ou non ces directives.

Aussi, en attendant une règlementation sur l'usage de ces armes, la plupart des pays ont pour principe de ne pas utiliser l'uranium appauvri. Bien sûr il a toujours de fortes têtes comme les Etats-Unis, l'Angleterre, la France, Israël, la Turquie, l'Inde ou le Pakistan.

Au vu de toutes ces actions, il semble néanmoins acquis aujourd'hui que l'usage d'armes à l'uranium appauvri sera bientôt rendu illégal, ne fut-ce que dans le cadre des Droits de l'Homme.

Ceci clôture la revue des effets des explosions nucléaires et de l'utilisation de l'énergie de l'atome. Ainsi qu'on le constate et bien que je n'ai pas insisté sur les bienfaits de cette énergie notamment en médecine nucléaire où elle permet de diagnostiquer la source de certaines pathologies (grâce aux scanners) et de soigner des cancers (chimiothérapie) sans oublier la production d'électricité et diverses autres applications civiles (contrôle des bagages, stérilisation des insectes, coloration des diamants, irradiation pour la conservation des aliments, simulation de particules bêta en biochimie, etc), le bilan reste très défavorable en raison des effets toxiques que provoque la radioactivité soit involontairement (les accidents) soit sciemment (les guerres à l'U.A. par exemple) et qui concerne aujourd'hui plus d'un demi-million de victimes dans le monde ! À chacun à présent de juger des actions à mener.

Pour plus d'informations

La question du nucléaire, son impact politique, écologique, économique ou éthique sont largement discutés sur Internet.

Sur le nucléaire de manière générale

- Organismes supranationaux : OMS, ONU, AIEA (IAEA), Commission européenne et DGS

- Agences gouvernementales : CEA, DOE, LANL

- Sociétés industrielles : Electrabel, Belgoprocess, EDF, SFEN

- Instituts scientifiques : SCK-CEN, IEER, AIP, NARAC

- Instituts de contrôle ou de surveillance, auditeurs : AFCN, AVN, ONDRAF, INRS, IRSN, ICRP, WANO

- Associations de protection de l'environnement  : Greenpeace

- Journaux en ligne : Bulletin of the Atomic Scientists

Sur les effets des rayonnements ionisants

Sources and Effects of Ionizing Radiations, Vol II (PDF de 15.7 MB), DOE, 2000

Sur les armes nucléaires et de destruction massive

Weapons of Mass Destruction, GlobalSecurity.org

Nuclear Weapons FAQ, Carey Sublette

Traité sur l'interdiction des armes nucléaires, ONU, 2017

Sur le cancer

Le mal de l'espace - les radiations (sur ce site)

Fondation contre le Cancer (B)

Fédération Nationale des Centres de Lutte Contre le Cancer (F)

Ligue Suisse contre le Cancer (CH)

Société Canadienne du Cancer (Ca)

International Agency for Research on Cancer (IARC)

Estimates of the Cancer Burden in Europe from Radioactive Fallout from the Chernobyl Accident, Int'l J. of Cancer, 2006

Nuclear Claims Tribunal, Republic of the Marshall Islands

Radioactive Fallout from Global Weapons Testing (USA)

Get the Facts about Exposure to I-131 Radiation, NIH/National Cancer Institute (USA)

Sur l'uranium appauvri

ONU, OMS, CADU ainsi que cette page en anglais.

Sur les explosions nucléaires

Les explosions nucléaires en images (sur ce site)

Les essais nucléaires de 1945 à 2013, ONU

AtomCentral

Federation of American Scientists (FAS Nuclear resources), FAS

Effects of nuclear explosions, FAS

Centre de Documentation et de Recherche sur la Paix et les Conflits (CDRPC)

DVD : Trinity and Beyond: The Atomic Bomb Movie (Zone : All regions)

DVD : Atomic Journey - Welcome to Ground Zero (Zone : All regions)

The Nuclear Weapon Archive (Site de Carey Sublette)

Photos prises à NTS (State of Nevada)

The Bomb Project

La lettre d'Einstein au Président Roosevelt

Nevada Site Office (DOE)

Welcome to Minuteman Missile National Historic Site

World Heritage, Préfecture d'Hiroshima

Hiroshima Archive

Hiroshima and Nagasaki, 1945

Hiroshima: From The Depths Of Destruction To The Heights Of Peace, Hiroshima International School

Operation Crossroads: Bikini Atoll (peintures rassemblées par la Navy)

Nuclear Claims Tribunal, Republic of the Marshall Islands

What if We Nuke the Moon? (effet d'une explosion nucléaire de 100 Mt, 2x la Tsar Bomba russe sur la Lune), Kurzgesagt - In a Nutshell, YouTube

Livres

Mururoa & Fangataufa – Les atolls de l’atome, Bernard Dumortier, Marines Eds, 2004

Radioactivity in the Environment, Vlado Valkovic, Elsevier Science Ltd, 2000

Nuclear testing : Mechanical, lumino-thermal and electromagnetic effects (The atolls of Mururoa and Fangataufa), CEA et al., 2000

Mururoa Fangataufa - Etat des lieux des sites d'expérimentations nucléaires français, Daniel Pardon, 1999

Les atolls de Mururoa et de Fangataufa, Dunod, 1997

Hiroshima, John Hersey, Vintage Books, 1946/1994, version française.

Certains sites éducatifs publics (musées), universitaires ou privés traitent également ce sujet et bien sûr les forums de discussions (par exemple fr.sci.physique, fr.bio.medecine) parfois fréquentés par des experts. Vous risquez d'être surenrichi d'informations !

A lire : La petite histoire du Projet Manhattan

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