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Les bases de la photographie argentique

Introduction (I)

Progrès oblige, depuis plusieurs générations les micro-ordinateurs ont remplacé beaucoup de processus par leur équivalent numérique. A leur tour, les caméras CCD et autre APN ont remplacé les appareils argentiques.

Cet article décrit des traitements photographiques aujourd'hui presque oubliés en raison des progrès techniques mais pas encore disparus puisqu'en 2022 il existait encore sur le marché des fabricants d'appareils photos et de films argentiques. Néanmoins, ils se comptent sur les doigts d'une main. Cet article est donc avant tout présenté pour mémoire. A ce titre, le texte original n'a pas été modifié.

Avant tout j'aimerais dédier cet article à la mémoire de William C. Miller (1910-1981), Bill,  expert photographe à l'Observatoire du Mont Palomar qui partagea avec moi sa passion pour l'astronomie et l'astrophotographie et à qui nous devons de merveilleux tirages des objets du ciel et l'invention de techniques de laboratoire dédiées à l'astrophotographie.

Avec l'avènement des kits de développement automatiques, du matériel de prise de vue et d'agrandissement de qualité, beaucoup d'astronomes amateurs aimeraient pratiquer l'astrophotographie et effectuer eux-mêmes les agrandissements en chambre noire pour s'assurer de la qualité du travail.

Encore faut-il le faire dans de bonnes conditions et connaître les rudiments du travail d'un laborantin. Nous nous attacherons ici uniquement à la photographie argentique.

La photographie s'intéresse aux radiations visibles qui ne sont qu'une infime partie de la gamme des ondes électromagnétiques que nous pouvons détecter.

La sensibilité du matériel photographie varie selon le type d'application envisagée. Ainsi, en noir et blanc nous avons une bonne dizaine de catégories de sensibilités spectrales différentes, les unes adaptées à la photographie au trait, les autres à la photographie couleur, infrarouge, spectroscopique, astronomique, militaire, etc.

Les émulsions sont de plusieurs types :

-  Les émulsions non sensibilisées : sensibles uniquement au bleu, propriété intrinsèque des grains d'AgBr

-  Les émulsions orthochromatiques : sensibles jusqu'au vert

-  Les émulsions panchromatiques : sensibles jusqu'au rouge

-  Les émulsions aéro infrarouge : sensibles jusqu'au proche infrarouge

-  Les émulsions I-Z : sensibilisées au lointain infrarouge

-  Les émulsions 103a : mises au point pour l'astrophotographie des faibles sources lumineuses

-  Les émulsions couleurs : panchromatique par définition, elles sont sensibilisées aux trois rayonnements bleu, vert et rouge (RGB) avec une reproduction directe des couleurs après traitement chimique.

Les différents types d'émulsions

Sensible au bleu

Panchromatique (N/B)

Négative couleur

Inversible couleur (diapositive)

Structure d'une pellicule

La couche anti-halo

On nomme halo, l'auréole irisée qui se produit autour des lignes d'un cliché lorsque le sujet présente des contrastes violents. Le halo frappe alors en premier les parties sombres, voisines des zones lumineuses. Le halo est moins dangereux avec les films présentant un support mince que pour les émulsions coulées sur le verre avec les plaques.

Pour réduire ce phénomène, on coule cette couche entre l'émulsion et son support ou au verso du verre selon les films.

Toutes les pellicules présentent cette couche dorsale colorée en vert-gris et acide qui sera éliminée de son colorant lors du bain de développement basique.

La couche anti-abrasive

Cette couche de gélatine durcie est présente sur toutes les émulsions leur donnant ce brillant caractéristique. Elle sert à protéger l'émulsion photosensible contre les détériorations mécaniques (griffes, voile de friction). Au début du siècle, si une pression était exercée sur du matériel photographique exposé mais non développé, les endroits soumis à la pression noircissaient pendant le développement, en rapport avec la force de pression et l'intensité de l'image latente. Aux endroits clairs la pression était en général invisible. Cette couche évite ces accidents.

De plus, si notre négatif présente trop de griffes en surface suite à un usage répété ou par manque de soin, il sera toujours possible de les éliminer en passant le film quelques secondes sous la vapeur d'eau (côté brillant) de façon à ramollir la gélatine de la couche anti-abrasive et la réorganiser. Lorsqu'elle sera refroidie quelques secondes plus tard, le support paraîtra à nouveau brillant.

Votre dévoué devant son agrandisseur DURST M605 vers 1980.

Pas de photo sans AgBr

Les grains de bromure d'argent (AgBr) qui constituent les émulsions ont une forte absorption dans le bleu, d'où l'impossibilité intrinsèque de la désensibilisation au bleu, et ils deviennent insensibles au vert et au rouge.

Si cela peut suffire à produire une image au trait en deux tons, c'est totalement insuffisant pour obtenir une photographie noir et blanc conventionnelle constituée d'une gamme de gris. 

Les émulsions noir et blanc contiennent donc des composés chimiques (benzènes, etc) additionnels appelés des sensibilisateurs. Leur rôle consiste à capter les longueurs d'ondes que ne peuvent enregistrer les cristaux de brume d'argent. Il s'agit des émulsions ortho et panchromatiques.

Notons également que le rayonnement bleu est fortement absorbé et n'agit que sur les cristaux d'AgBr situés en surface, d'où l'inconvénient d'utiliser des émulsions épaisses dans certains domaines qui demandent beaucoup de détails au cliché.

Heureusement, des techniques de laboratoire viennent résoudre ces problèmes : l'utilisation de bains de développement contenant des composés chimiques particuliers et les techniques de tirage, notamment le compositage et la technique du masque flou parmi d'autres.

Prochain chapitre

Les bains

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