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La Bible face à la critique historique

Jésus et Marie-Madeleine peints par Lucas Cranach vers 1515-1520. Une vision romantique très européenne.

Marie-Madeleine, du mythe à la réalité

L'un des faits les plus controversés par l'Église et les spécialistes des religions est le statut de Marie-Madeleine, également appelée Marie de Magdala ou Marie la Magdaléenne.

À cette époque beaucoup de personnes portaient le même prénom. "Marie" (Maria) par exemple est inscrit sur 28.6% des anciens ossuaires découverts à Jésuralem. Pour identifier une personne, tout le monde portait donc un patronyme, le nom de son père, de son mari ou de son fils. Une personne pouvait aussi porter un surnom qualifiant son métier, un trait physique ou sa personnalité ou encore porter le nom de sa ville natale.

Selon l'historienne Joan E. Taylor, spécialiste des origines du christianisme et du judaïsme du Second Temple au King's College de Londres, les apôtres avaient des surnoms reflétant leur personnalité. Ainsi Simon fut appelé Cephas, la "pierre", par Jésus. On peut donc supposer que les femmes portaient également un surnom. Si on surnomma Marie, Magdala, elle viendrait donc de Magdala (Migdal en hébreu ou Migdol) qui signifie la "tour" en araméen. L'auteur et Père de l'Église saint Jérome interpréta ce nom comme un symbole de la foi au même titre que Cephas.

D'abord où se trouve Magdala ? De nombreux endroits portent ce nom en Palestine mais lequel date de l'époque de Jésus ?

Nous savons que le site archéologique connu aujourd'hui sous le nom de Magdala (Migdal) situé à l'ouest du lac de Tibériade (mer de Galilée) et illustré ci-dessous à gauche comportait un vaste complexe monastique. Pendant près de 1000 ans, les pèlerins européens de la période byzantine (VIe siècle) à la période médiévale (XVe siècle) décrivent la visite du site qui comprenait une église dédiée à Marie-Madeleine.

La référence au village de Magdala est évoquée à partir du IXe siècle par le bénédictin allemand Raban Maure. Elle fut reprise par plus d'un spécialiste mais elle est erronée car ce village n'est pas attesté à l'époque de Jésus ni pendant les deux premiers siècles. Selon Taylor, il existe bien quelques références rabiniques remontant au Ier siècle mais le nom ne fait référence à une localité qu'à partir du VIe siècle.

Les ruines de Magdala, une ancienne ville située sur la rive ouest de la mer de Galilée, au sud de la vallée de Ginosar, près de la colonie actuelle de Migdal. Document CCHSI.

Quelles preuves archéologiques et textuelles a-t-on pour confirmer la tradition chrétienne primitive à propos de Magdala ?

L'archéologie et les textes anciens montrent que la Magdala d'aujourd'hui était un centre commercial prospère appelé Taricheae (Tarichée) au cours des premiers siècles avant et de notre ère (cf. S. De Luca, 2014).

Plusieurs historiens dont Pline l'Ancien y font référence. Pline nous dit que le lac de Tibériade était aussi appelé la "mer de Taricheae", la ville de Tarichaea signifiant "poissons salés".

Taricheae rassemblait 40000 habitants. La tour a disparu depuis des siècles. Avant l'indépendance d'Israël, le village de Magdala s'appelait "Al-Majdal" mais il fut rasé en 1948. Des fouilles ont mis à jour des infrastructures dont des bâtiments publics remontant à l'époque romaine et byzantine (Ier au IVe siècle), des entrepôts, de vastes bains, les ruines d''un port antique, peut-être celles d'un ancien phare, d'un bateau et d'une synagogue datant du Second Temple (5-64 de notre ère). La bute proche de la rive de Magdala fut fouillée il y a quelques décennies et révéla des ruines romaines datant de l'époque de Jésus.

Curieusement, il y avait plusieurs villes ou villages en Palestine romaine appelés Magdala ou Migdal (cf. J.Taylor, 2014). Ces noms étaient généralement donnés à des lieux associés à des tours ou à des fortifications. Ainsi, dans la Bible et dans la littérature chrétienne et rabbinique ultérieure, nous trouvons de nombreuses villes et lieux portant le nom de tours : Migdal Eder ("Tour du troupeau"), Migdal Tsebayya ("Tour des teinturiers") et Migdal El ("Tour de Dieu"), parmi d'autres.

Selon Taylor, Migdal Nunayya, un petit village juif situé à la périphérie immédiate de l'ancienne Tibériade (et à environ 5 km au sud de la Magdala actuelle) semble correspondre au profil. C'était la seule Magdala le long des rives de la mer de Galilée qui aurait été connue au cours des premiers siècles de notre ère.

Jusqu'à l'établissement de la ville de Tibériade à 7 km au sud en 20 de notre ère, Magdala était le seul centre urbain sur la côte ouest de la mer de Galilée. De plus, son nom "Migdal Magdala" cité dans le Talmud babylonien signifie "Tour des poissons" en araméen, une référence possible à son industrie de la pêche.

La Marie-Madeleine biblique était-elle donc originaire de ce village situé juste à l'ouest du lac de Tibériade ? On ne peut pas l'affirmer. On ne sait pas non plus exactement pourquoi et comment l'ancienne ville de Taricheae a été renommée Magdala à l'époque byzantine.

A voir : Explore: Magdala

La relation amoureuse présumée entre Jésus et Marie-Madeleine. Documents T.Lombry.

Profil de Marie-Madeleine dans les textes apocryphes et gnostiques

Sur le plan privé, les Évangiles ne disent nulle part que Jésus était marié ou aurait eu des enfants. On cite seulement une relation avec Marie-Madeleine, sa présence au pied de la croix et le fait qu'elle fut la première témoin de la résurrection de Jésus (Jean 20:11-18). C'est l'une des rares disciples qui resta jusqu'à la fin avec Jésus alors même que les apôtres l'avaient renié ou avaient fui de peur de subir le même sort.

Jean a aussi écrit que Marie-Madeleine appelle Jésus "Rabbouni" (Jean 20:16) qui est le diminutif affectueux du mot araméen Rabbi (le rabbin, le maître, l'honorable enseignant du culte), sous-entendant qu'il y a un lien affectif entre les deux personnes.

L'Église romaine a toujours refusé d'admettre et passa sous silence un texte gnostique et donc hérétique évoquant la relation entre Jésus et Marie-Madeleine. Que "cache" ce récit qui devait rester secret ?

L'Évangile selon Philippe est un texte gnostique apocryphe découvert dans la bibliothèque de Nag Hammadi en 1945. Ce texte suggère que Marie-Madeleine entretenait une relation intime avec Jésus et aurait vécu avec lui. Le texte dit par exemple à propos de Jésus : "Il aimait Marie-Madeleine plus que les autres disciples et il l'embrassait souvent sur la bouche". A une époque où l'Église se cherchait encore mais était aussi misogyne que la société juive, ce texte fit l'effet d'une bombe et fut aussitôt proscrit du canon, au même titre que les allusions à son fils Jude (ou Judas), à la relation de Marie avant son mariage ou aux frères et soeurs de Jésus. On y reviendra.

La relation amoureuse présumée entre Jésus et Marie-Madeleine. Documents T.Lombry.

Mais comme d'autres passages de l'Évangile selon Philippe et celui de Marie embarrassant pour l'Église, ils ne doivent pas être pris au sens propre. En effet, si on consulte le texte original en grec - la seule source valable -, on constate que Philippe utilise le mot "κοινωνός" c'est-à-dire "koinonos" signifiant compagnon, c'est-à-dire le masculin de "compagne". Cela implique que même si Jésus semble être proche de Marie-Madeleine, elle n'est pas sa "petite amie" encore moins son épouse, mais plutôt une compagne au même titre que les disciples. Du moins, si on en croit Philippe car l'inscription sur l'un des ossuaires de la tombe de Talpiot laisse penser que Jésus eut un fils prénommé Jude.

Si les Évangiles n'en parlent pas, d'autres textes apocryphes expliquent qu'après la mort de Jésus, Marie-Madeleine serait partie prêcher la Bonne Nouvelle en Europe et termina sa vie dans le sud de la France. On reviendra sur sa biographie à propos des apôtres. Mais l'archéologie reste muette à son sujet. Toutefois, si c'est vrai, l'ossuaire portant son nom découvert à Jérusalem aurait dû être vide bien qu'un doute subsiste sur son propriétaire. On y reviendra.

Quant à ses reliques apparemment préservées dans la basilique Sainte-Marie-Madeleine à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume dans le Var, en France, leur authenticité n'a jamais été établie et l'Église refuse qu'on procède à une datation radiocarbone du crâne. En fait, sans trace attestée de Marie-Madeleine en Europe, il est plus probable qu'elle soit restée en Galilée auprès de sa famille. Mais comme on dit, le doute bénéficie aux croyants.

A gauche, Marie-Madeleine lavant les pieds de Jésus (cf. Luc 7:36-49) peint par Tattéo Gaddi vers 1360. Elle fait partie de la fresque de la "Dernière Cène" exposée dans le réfectoire de la basilique Santa Croce à Florence. Notez la gloire qui entoure la tête de Marie-Madeleine. A droite, sur ce papyrus copte de 7.6x3.8 cm présenté en 2012 par Karen King, historienne à l'Harvard Divinity School, il est écrit : "Jésus leur dit : ma femme" ainsi que "elle pourra être ma disciple". Jugé authentique par King, il suggère que Jésus était marié et que les femmes pouvaient être les disciples de Jésus mais il ne prouve pas le mariage de Jésus. Toutefois, Leo Depuydt, égyptologue à l'Université Brown, considère qu'il s'agit d'un faux car un faussaire peut aisément trouver ce type de papyrus et fabriquer l'encre à partir de suie de bougie et d'huile. Il s'étonne aussi que l'auteur soit resté anonyme. Son authenticité reste donc controversée même si d'autres papyri gnostiques évoquent la relation intime (à prendre sur le plan spirituel) de Jésus avec M arie-Madeleine.

Dans les textes gnostiques, Marie-Madeleine est donc considérée comme une disciple à part entière et même très influente jusqu'à la mort de Jésus, des textes jugés peu "orthodoxes" qui furent écartés par l'Église dès l'époque d'Irénée au IIe siècle.

La femme possédée et prostituée repentie

C'est le pape Grégoire 1er le Grand (540-604) qui véhicula l'image que Marie-Madeleine était une prostituée afin de taire les "rumeurs" autour de sa qualité de femme honorable ! Du coup, Marie-Madeleine n'apparaît plus comme une figure dominante qui aurait pu influencer Jésus et les apôtres mais comme une pêcheresse repentie. Grâce à ce stratagème l'Église était libre de réinterpréter les Évangiles en accordant une place de choix à Jésus et aux apôtres. C'est la raison qui explique pourquoi les femmes apôtres n'existent pas et furent exclues de la chrétienté catholique jusqu'en 1969 où elle furent enfin acceptées lors du concile Vatican II (1965-1969). Mais encore aujourd'hui, dans l'Église catholique les femmes ne bénéficient toujours pas d'une place égale à celle des hommes comme il est de règle chez les Protestants bien plus tolérants et ouverts à la modernité.

Selon la tradition, Marie-Madeleine était possédée par sept démons (Luc 8:2). Si la référence à la superstition paraît évidente, à l'époque la possession démoniaque était encore plus ambigüe que de nos jours. En raison de la "porosité" accrue de leur corps, les femmes étaient considérées comme plus sensibles à la possession démoniaque que les hommes. De ce fait, pour les anciens Grecs il était naturel que les femmes soient d'excellentes prophètesses et oracles.

Selon certaines interprétations modernes, Marie-Madeleine aurait souffert d'une maladie mentale. Bien qu'invérifiable, cette théorie peut avoir du sens car à l'époque de Jésus, malgré la triste condition des malades mentaux, cela suggérait dans l'esprit du public une réceptivité accrue et une sensibilité surnaturelle. D'ailleurs, selon Luc ce sont les personnes possédées par des démons qui pouvaient reconnaître Jésus.

Jésus et Marie-Madeleine supposés coucher ensemble. Documents T.Lombry.

Une femme d'affaire

La tradition nous dit également que Marie-Madeleine était relativement riche. Elle suivit Jésus avec "Jeanne, femme de Chuza, intendant d'Hérode, Suzanne, et plusieurs autres [femmes], qui l'assistaient de leurs biens" (Luc 8:3). Ces femmes sont nommément mentionnées car elles fournissaient des "biens", c'est-à-dire qu'elles finançaient la communauté de Jésus sur leurs propres ressources. Selon les coutumes de l'époque, Marie-Madeleine était considérée comme l'un des patrons de Jésus.

D'où provenait cet argent ? Le sujet n'est pas abordé dans la Bible et nous sommes réduits aux spéculations. A priori Marie-Madeleine serait originaire d'un ville de pêcheur. Il est donc possible qu'elle possédait une petite entreprise de pêche. Le fait qu'elle ait soutenu financièrement Jésus et sa communauté ajoute un indice im:portant au fait qu'elle n'était pas une prostituée. En effet, si une prostituée peut s'offrir le prix d'une miche de pain par client, elle n'aurait pas été en mesure de parrainer toute la communauté de Jésus qui comptait des centaines et finalement probablement plusieurs milliers de disciples.

Ces conclusions rendent le sort de Marie-Madeleine encore plus tragique. Imaginez que vous consacriez une partie de votre vie et de votre argent à soutenir une réforme religieuse mais dont l'Histoire ne se souvient de vous que sous les traits de la plus célèbre prostituée !

On reviendra sur le sujet à propos du rôle des premières femmes chrétiennes.

Marie-Madeleine dans l'art

Dans les peintures européennes, Marie-Madeleine est représentée comme une jolie jeune femme blanche portant de longs cheveux ondulés, ayant une posture sensuelle et naïvement bien incapable de cacher sa poitrine ou ses deux seins en même temps. On la représente aussi généralement auprès d'un vase ou d'un récipient censé contenir du parfum, symbole typique des atours des prostituées.

Si ce n'est le fait qu'on suppose que Marie-Madeleine n'avait pas la peau blanche mais plutôt bazanée sous le Soleil de Palestine, on ignore son âge, son apparence et sa profession. La seule raison pour laquelle les artistes européens l'ont dépeinte sous les traits d'une jeune femme c'est parce qu'on l'associa erronément à la prostitution.

Dans les littératures judéo-chrétienne et islamique, Marie-Madeleine est aussi associée à Eve, la mère de l´humanité, et à Pandore, celle qui aurait tous les dons et représentant la force, la dignité et la beauté dans la philosophie païenne mais qui aurait commis l'irréparable en volant les secrets des dieux et précipité l'humanité dans le malheur, la femme étant la source de tous les maux.

A consulter : Catharisme d'aujourd'hui

A gauche, "Eve Prima Pandore" réalisé en 1550 par Jean Cousin et exposé au Musée du Louvre. Eve présente les attributs de Marie-Madeleine (vase à nard dont elle oint les pieds de Jésus, tête de mort et plus tard un miroir de courtisane et la couronne d'épine. Mais généralement ses cheveux sont longs et dénoués). A droite, la reconstruction du visage de Marie-Madeleine réalisée en 2017 par l'artiste français Philippe Froesch en collaboration avec l'anthropologue et pathologiste français Philippe Charlier à partir de 500 photographies du crâne préservé dans le reliquaire de la basilique Sainte-Marie-Madeleine dans le Var (F). Il correspond à celui d'une femme d'environ 50 ans d'origine méditerranéenne. Actuellement, ni l'Église ni la Science ne permettent d'en savoir plus. Document Philippe Charlier/Philippe Froesch/Visualforensic colorisé par l'auteur.

Malgré ces interprétations souvent négatives, les Cathares (X-XIIIe siècle) qui détenaient soi-disant les secrets de Dieu au même titre que les Templiers vouèrent autant un culte à Marie-Madeleine qu'au Christ qu'ils considéraient comme ayant vécu ensemble et ayant engendré une famille. Cela suffit à l'Église catholique pour les exterminer avec l'approbation du roi de France qui y vit une occasion pour agrandir son territoire et renflouer les caisses du royaume.

Finalement, en 1969 au cours du concile Vatican II, le pape Paul VI revint sur l'image négative de Marie-Madeleine et la réintégra dans son statut de femme sainte au même titre que les apôtres. Si son honneur est aujourd'hui blanchie de tout soupçon et sauvée, dans la mémoire collective, son image reste encore trop souvent accolée à celle du femme impudique bien que les critiques d'art et les historiens fassent beaucoup d'efforts pour la réhabiliter. Preuve de la force des rumeurs, il fallut patienter jusqu'en 2012 pour que Marie-Madeleine soit canonisée.

Le Da Vinci Code : entre occultisme et pseudoscience

En 2003, l'auteur Dan Brown publia un livre intitulé "Da Vinci Code" (VF) dans lequel il affirma dès la première page qu'il était fondé sur des faits entièrement vrais, déclarant en substance que des personnages célèbres comme Isaac Newton, Léonard de Vinci ou Victor Hugo étaient membres du Prieuré de Sion, une société religieuse secrète fondée en 1099, et précisait que toutes les descriptions d'oeuvres d'art étaient avérées pour asseoir l'authenticité de son récit.

Jésus et Marie-Madeleine. Document T.Lombry.

Le thème du roman raconte les péripéties d'une enquête labyrinthique et casse-tête (pour ne pas dire farfelue) rondement conduite par le professeur Robert Langdon (l'acteur Tom Hanks dans le film) spécialiste de l'étude des symboles et la cryptologue Sophie Neveu (l'actrice Audrey Tautou dans le film). Au terme d'une aventure romanesque à suspens, on apprend que Marie-Madeleine serait le saint Graal, le sang royal, et on découvre la descendance de Jésus qui a du mal à l'admettre, et pour cause.

Considéré de bonne foi comme relatant des faits réels, comme d'autres livres sur ce thème, il devint un best-seller vendu à plusieurs millions d'exemplaires. Il fut adapté au cinéma en 2006 par Ron Howard. Ce film reçut une critique assez négative de la presse (2.8/10) et fut modérement apprécié du public (6.6/10 selon IMDb). La raison est qu'il s'agit en réalité d'une fiction très peu réaliste et même tirée par les cheveux contrairement à ce que prétend Brown.

Le scénario est séduisant mais trompeur car il combine adroitement des faits réels et la fiction sans avertir le lecteur ou le téléspectateur, mélangeant pêle-mêle les clichés autour des mouvements religieux intégristes, les sociétés secrètes, les conspirations, les mythes chrétiens, des lieux réels et la culture occidentale.

En fait ce roman est inspiré voire plagié de divers ouvrages sur l'occultisme dont "L'Énigme sacrée" publié en 1982 (suivi par une second tome) écrit par les journalistes britanniques Henry Lincoln, Michael Baigent et Richard Leigh, un essai qui tente d'établir un lien entre le Prieuré de Sion, les Templiers, les Cathares, les Rose-Croix, les Francs-Maçons et d'autres sociétés secrètes et l'existence du saint Graal qu'ils prétendent être la "Sainte Lignée" mérovingienne qui descendrait directement de Jésus et de Marie-Madeleine.

Mais peu après cette publication, l'auteur Umberco Eco démontra dans son livre "Le Pendule de Foucault" publié en 1988 qu'il n'existait aucune preuve de l'existence du Prieuré de Sion. Et comme chacun sait, il n'existe pas de descendance issue de Jésus et Marie-Madeleine et quand bien même cette "sainte Lignée" exista, elle s'est probablement éteinte au Ier siècle dès les premières persécutions contre les juifs et la Maison de David. On y reviendra à propos de la première révolte des juifs.

Comme toute fiction à connotation religieuse, le "Da Vinci Code" sema la confusion dans l'esprit des croyants et souleva l'opposition de la Curie romaine qui est la première visée par le roman et des spécialistes des religions qui l'ont bien fait comprendre dans les médias. En résumé, on ne peut pas prendre pour historique des affirmations fausses et des spéculations.

A voir : Da Vinci Code - La Contre-Enquête, 2014

Da Vinci Code - La Contre-Enquête

Da Vinci Code Les secrets cachés, 2017

Mais comme on pouvait s'y attendre, depuis que le public a lu ce roman ou vu ce film, beaucoup de personnes naïves ou peu informées sont aujourd'hui persuadées que Marie-Madeleine et Jésus étaient mariés et les plus curieuses questionnent toujours les scientifiques à ce sujet qui ne peuvent que répéter ce qu'ils ont toujours dit en écartant toute allusion à l'occultisme. Mais face au "Da Vinci Code", il fallait une réponse à la hauteur. En réponse à ce mélange des genres autour d'un sujet controversé, plusieurs contre-enquêtes cette fois entreprises par des journalistes objectifs auprès de biblistes et d'historiens furent diffusées à la télévision afin de remettre les pendules à l'heure. Ces documentaires sont également présentés sur YouTube comme indiqué ci-dessus.

Pour plus d'informations

Les apôtres et les disciples de Jésus (Marie-Madeleine).

Le rôle des premières femmes chrétiennes.

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