Contacter l'auteur / Contact the author

Recherche dans ce site / Search in this site

 

Le défi des OVNI

La réforme du protocole du Pentagone (II)

Les témoignages des pilotes de la Navy

Pour bien comprendre ce qui motiva le sénateur Reid à créer l'AATIP et ensuite à Elizondo de demander au Pentagone la déclassification de certains vidéos sur les OVNI, il est instructif de décrire l'une des expériences vécues par l'un des pilotes de la Navy impliqué dans une rencontre du 1er type et ce qu'il en a retenu.

Des pilotes de la Navy - dont beaucoup sont des ingénieurs et des diplômés d'universités - disent avoir observé de petits objets sphériques volant en formation. D'autres disent avoir vu des objets blancs en forme de "Tic Tac". Mis à part les drones, y compris militaires, dont les caractéristiques de vol sont connues (voir plus bas), tous les moteurs dépendent de la combustion de carburant pour générer de l'énergie, mais ces objets volants n'ont a priori pas d'admission d'air, pas d'échappement et ne produisent pas de vent.

Entre fin 2004 et début 2006, le lieutenant commander (major) David Fravor aujourd'hui retraité de la Navy, était commandant du Strike Fighter Squadron 41 (VFA-41) également appelé "Black Aces", nom de code "Fast Eagle", une escadrille d'avions de chasse F/A-18 E/F (F pour biplace) Super Hornet basée à la base aéronavale de Lemoore (alias NAS Lemoore) en Californie. Aujourd'hui NAS Lemoore est la principale force de frappe de la côte Ouest et abrite plus de 20 escadrilles de F-18 et F-35.

A voir : Tribute to pilot David Fravor & Black Aces

A gauche, le Lt Cdr (Maj) David M. Fravor de l'escadrille VFA-41 "Black Aces" en 2005 à bord de son F/A-18F Super Hornet du porte-avion USS Nimitz (CVN-68). Il fut l'un des pilotes impliqué dans une rencontre du 1er type au large de la Californie avec un UAP en forme de "Tic Tac" aux performances inexpliquées. Son escadrille participa à la guerre en Irak en 2003 (Opération Iraqi Freedom). A droite, l'imposant porte-avions américain USS Theodore Roosevelt (CVN 71) sur lequel servit Fravor. Ce navire à propulsion nucléaire de classe Nimitz opérationnel depuis 1986 se déplace à plus de 30 kts (56 km/h) et a transporté notamment des escadrilles de F-14, F-18, le drone X-47B et dispose de divers systèmes d'armement et de traitement de signaux de très haute technologie. Il est toujours en activité et est déployé pour des missions stratégiques aux quatre coins du monde et ces dernières années au Moyen-Orient et au large du Japon. Documents KPBS et US Navy.

Fravor faisait partie des "Top Gun", ces "Marines de l'air" capables d'assurer des missions de combat tout temps depuis les plus grands portes-avions américains comme l'USS Nimitz (97000 t) et l'USS Theodore Roosevelt (88000 t) de classe Nimitz présenté ci-dessus à droite qui sont déployés dans toutes les mers du monde lors des grandes opérations stratégiques respectivement depuis 1975 et 1986. C'est donc un corps d'élite très entraîné qui compte des milliers d'heures de vol et à qui il ne faut pas raconter de bobards, surtout quand ils ont entre les mains un avion de 29 millions de dollars équipé de l'avionique la plus sophistiquée, de divers missiles (air-air, air-sol et de croisière), de bombes à guidage laser, de leurres anti-missiles parmi d'autres systèmes d'attaque et de défense. Si on les envoie en mission ce n'est donc pas pour rigoler mais généralement pour protéger un transporteur lourd, identifier un contact, intimider un intrus ou un agresseur, intercepter une cible ou détruire un objectif s'il représente une menace.

Malgré toutes ses connaissances et à cette époque ses 13 années d'expériences en tant que pilote, Fravor avoua lors d'une interview à ABC News en 2017 que rien ne l'avait préparé à ce qu'il assista durant cette mission.

Le 14 novembre 2004, par une belle journée ensoleillée, Fravor et son équipier ainsi qu'un deuxième équipage (soit 2 avions F/A-18F Super Hornet biplaces) avaient décollé du porte-avions USS Nimitz et faisaient un exercice aérien au sud de la Californie, entre environ 96 et 160 km au large de la côte entre San Diego et Ensenada au Mexique, en prévision d'un déploiement dans le Golfe Persique pour l'Opération Iraqi Freedom. Rappelons que la mission de cette escadrille durant la guerre d'Iraq fit l'objet d'une mini-série documentaire intitulée "Carrier" de PBS présentée en 2008 et disponible en DVD.

A gauche et au centre, images extraites de la première vidéo diffusée dans les média le 16 décembre 2017 par le DoD grâce au TTAS. Elle fut enregistrée en 2004 lors d'une mission de routine de pilotes de la Navy. Ce document fut enregistré par le Lt Ryan Graves à bord d'un F/A-18. Le contact suspect surnommé le "Gimbal", un UAP en forme de pilule, vole contre le vent à Mach 0.58 (716 km/h) à 25010 pieds (7623 m) d'altitude. L'OVNI finit par plonger dans la mer où son impact créa de petites vagues circulaire puis il disparut. Cet évènement est connu sous le nom de "l'incident du Nimitz" et comprend plusieurs cas similaires inexpliqués. Voir la vidéo sur YouTube. A droite, un autre UAP surnommé le "Tic Tac" identifié par le radar de bord du F/A-18F du Lt Cmdr David M. Fravor volant à 19990-20000 pieds (6000 m) près de San Diego en novembre 2004. L'UAP maintena sa position tout en changeant de forme puis quitta subitement le champ à une vitesse très rapide. Voir la vidéo sur YouTube. Documents DoD.

Fravor déclara au "New York Times" que le responsable du contrôle du croiseur Princeton de guidage des missiles leur demanda quelles armes ils portaient. Il répondit qu'ils portaient chacun un CATM-9 (un missile Air-Air d'entraînement captif et factice qu'ils ne pouvaient pas tirer).

Le contrôle du Princeton leur donna l'ordre de suspendre l'exercice et de faire des "tâches réelles" : "Eh bien, nous avons un vecteur du monde réel pour vous." Il avait un contact à environ 96 km à l'ouest de leur emplacement et leur expliqua la situation : depuis deux semaines ils suivaient des objets volants non identifiés qui étaient apparus à 80000 pieds soit 24400 m d'altitude, tombaient littéralement vers la mer jusqu'à 20000 pieds soit 6100 m où ils planaient durant 3 ou 4 heures, puis sortaient de la portée radar ou remontaient "directement" à 80000 pieds et recommençaient. Jusqu'à une douzaine d'objets furent pointés en même temps sur le radar SPY-1 du croiseur.

Cette fois, le système d'alerte avancé et de contrôle E-2 Hawkeye du Nimitz avait détecté un seul objet. Le contrôle du Princeton chargea les deux F/A-18F d'enquêter sur le contact mystérieux. Fravor pensa alors : "ça va être intéressant."

Un F/A-18F Super Hornet des Black Aces (VFA-41) repeint pour célébrer le 70e anniversaire de l'escadrille en 2016. Document Yas Tsuchiya.

Le contrôle du Princeton leur signala que le contact se déplaçait à 100 noeuds soit 185 km/h à 25000 pieds soit 7600 m d'altitude au cap 160 à 40 nm soit 75 km de leur position et donc à quelques minutes de vol du Nimitz. En cours de route, le contrôle du Princeton annonça un "merge plot", c'est-à-dire que les retours radar des contacts étaient confondus avec les retours des deux avions Super Hornet. Ils étaient donc arrivés sur site.

Quand les deux avions sont arrivés sur le dernier emplacement connu du contact, l'équipier de Fravor repéra quelque chose. "Je me suis dit 'Mec, tu vois ça?'", se souvient Fravor. À leur grande surprise, ils ont trouvé deux objets : "Nous avons regardé vers le bas et nous avons vu une perturbation blanche dans l'eau, comme quelque chose sous la surface, et les vagues se briser. Nous avons vu à côté, voler à 50 pieds, ce petit Tic Tac blanc, se déplacer autour - à gauche, à droite, avancer, reculer, juste au hasard."

Selon les pilotes, l'objet visible sous l'eau avait la forme d'une croix ayant environ la taille d'un Boing 737 submergé mais il était "beaucoup plus gros qu'un sous-marin" (à titre de comparaison, les sous-marins d'attaque nucléaire américains de classe Virginia mesurent 115 m de long).

Juste au-dessus de la surface de la mer planait un objet blanc de forme ovoïde, dépourvu d'ailes, d'environ 40 pieds soit 12 m de long que les pilotes ont surnommé le "Tic Tac" et qui était aussi grand que leur avion (qui mesure 18 m de long). Les quatre pilotes ont observé les objets à oeil nu.

Fravor confirma : "Je n'ai jamais rien vu de ma vie, dans mon histoire de vol qui ait cette performance, cette accélération - gardez à l'esprit que cette chose n'avait pas d'aile. L'objet ne présentait pas les turbulences du rotor typique d'un hélicoptère ou du moteur à réaction d'un jet."

Fravor déclara qu'ils ont volé plus bas pour examiner l'objet qui se mit à voler vers eux et commença à imiter leurs mouvements : "Quand il commença à s'approcher de nous, alors que nous commencions à descendre vers lui en remontant, il volait de façon allongée, donc c'est [comme] un Tic Tac, avec l'extrémité arrondie allant vers l'avant ... Je ne sais pas ce que c'est. Je ne sais pas ce que j'ai vu. Je sais juste que c'était vraiment impressionnant, très rapide, et j'aimerais le piloter."

Ensuite, dit Fravor : "Alors que nous commençions à descendre, il accéléra rapidement, dépassa notre altitude et disparut." L'objet a décollé, accélérant "comme je n'en ai jamais vu", déclara-t-il plus tard.

Fravor se souvient que la perturbation sur l'eau et le grand objet submergé ont également disparu : "Nous nous sommes donc retournés - nous ne pouvions pas être à plus de quelques kilomètres de là - et il n'y a pas du tout d'écume blanche sur la mer. C'était juste bleu."

Le Lt Cdr David Fravor photographié dans sa maison à Windham, N.H., en 2017. Document The New York Times.

À ce moment-là, les pilotes décidèrent de revenir à leur point initial pour terminer leur exercice quand le contrôle de Princeton leur dit que l'objet ou quelque chose de similaire était réapparu : "Et le contrôleur arrive et dit : "Sir, vous n'allez pas y croire. Cette chose est à votre demi-point", qui était notre point d'arrêt", ajouta Fravor. "Et je me suis dis : "Oh, super."

Le contrôle de Princeton dirigea les deux pilotes vers un point cap à 60 miles de là. Quelques secondes plus tard, les pilotes furent informés par le Princeton que le radar avait déjà capté l'objet au point cap. Effectivement, au moment où les avions sont arrivés, l'objet avait déjà disparu. Fravor estima que l'objet atteignit le point en 30 ou 40 secondes et vola donc à environ 11600 km/h ou 3.2 km/s soit à plus de Mach 9 !

Le Princeton n'a pas suivi le "Tic Tac"; l'objet semblait simplement réapparaître sur le radar SPY-1 du croiseur. Les pilotes sont retournés au point de rendez-vous mais n'ont pa vu l'objet qui n'apparaissait pas non plus sur leur radar.

Un troisième F/A-18F décolla immédiatement du porte-avions USS Nimitz après l’atterrissage de l'avion de Fravor. Le coéquiper, l'officier du système d'armes (WSO) du troisième avion détecta un "Tic Tac" sur le radar mais subit immédiatement un brouillage antiradar, vraisemblablement émis par l'objet. Cependant, les autres capteurs de l'avion ont pu se verrouiller sur la cible et le coéquipier a pu l'observer et enregistrer une vidéo avec la caméra infarouge ATFLIR. C'est cette vidéo qui fut publiée par le DoD à la demande du TTAS. Elle montre un objet de forme oblongue qui se déplace pendant plusieurs secondes avant d'accélérer rapidement vers la gauche et hors du champ de la caméra.

Fravor qui regardait l'image sur le moniteur de bord déclara : "[le Tic Tac] se rapprocha suffisamment pour le voir s'élever du fond, puis tout d'un coup, il décolla et disparut du côté de l'écran." Il nota que la vitesse de l'objet était stupéfiante.

A la fin de l'interview, l'animateur demanda à Fravor s'il connaissait des appareils ayant ces caractéristiques de vol ? Après une longue réflexion, Fravor dit qu'il n'en connaissait aucun. A la question de savoir si des appareils pourraient atteindre ces performances d'ici 10 ans, Fravor réfléchit quelques instants et répondit également par la négative.

L'animateur d'ABC News interviewa également Stephen Ganyard, aujourd'hui consultant chez Avascent à Washington et ancien colonel de la Navy. Selon Ganyard : "Aucun avion que nous connaissons ne peut voler à ces vitesses, manœuvrer comme ça et ressembler à ça."

Fravor déclara qu'il n'y avait aucune explication rationnelle à ce qu'ils avaient vu ce jour-là : "Je peux vous dire, je pense que ce n'était pas de ce monde. Je ne suis pas fou, je n'ai pas bu. C'était - après 18 ans de vol, j'ai vu à peu près tout ce que je peux voir dans ce domaine, et ce n'était rien de proche. Je ne sais pas si c'était une vie extraterrestre, mais je dirai que dans un univers infini, avec de nombreuses galaxies, si nous sommes la seule planète ayant de la vie, c'est un univers assez solitaire."

Il y a plusieurs détails intéressants dans cette observation. D'une part, il y avait clairement deux objets non identifiés. Le premier était un grand objet noyé ou un submersible de très grande taille capable de se maintenir sous la surface sans franchement couler. L'objet avait également une certaine ressemblance avec un avion de ligne abattu. C'était techniquement un OSNI ou USO ou un "objet sous-marin non identifié". Bien que beaucoup plus rares que les OVNI, plusieurs de ces engins ont été aperçus au fil des années, notamment au large des Etats-Unis, du Mexique et du Chili. Ensuite, cet étrange "Tic Tac" plus grand qu'un F/A-18 dont les performances de vol sont inconnues des ingénieurs en aéronautique.

A voir : The Nimitz Encounters (reconstitution)

Simulation de l'UAP en forme de "Tic Tac" observé par le Lt Cdr (Maj) David Fravor de la Navy en 2004 de l'USS Nimitz au large de la Californie et la zone lumineuse correspondant à un objet se maintenant sous la surface de la mer. La taille du "Tic Tac" est estimée à 12 m de longueur et 4 m de large. Malgré les excellentes performances de leur avion, les pilotes des deux F/A-18 n'ont jamais pu l'intercepter et identifier clairement de quoi il s'agissait. Documents JMK et The Nimitz Encounters.

Plus étrange encore, on rapporte un cas similaire à l'observation de Fravor près du même porte-avion Nimitz en 1991 (cf. cet enregistrement audio, celui de Spotify et le reportage de la série "Contact" ci-dessous). Alors que le navire était passé en "mode invisible" (silencieux, tout feux éteints et sans trace acoustique) peu après le coucher du Soleil, le photographe Kevin Thomas de la Navy était resté sur le pont, toutes les écoutilles ayant été fermées suite à cette alerte. En attendant qu'on lui ouvre la porte, Thomas observa la mer. C'est alors qu'il vit un immense objet "grand comme un terrain de football, plus long que le Nimitz, à moitié émergé près du navire. Il était noir et triangulaire mais ne pertubait pas la surface de l'eau. L'objet s'est ensuite élevé à 10 ou 12 mètres hors de l'eau puis disparut à très grande vitesse [dans le ciel]... il était là puis plus rien." Une fois l'alerte levée, Thomas rejoignit ses quartiers. Mais le lendemain, alors qu'il avait repris son service, deux hommes étrangés au navire sont venus l'interroger, ce qui n'arrive jamais sur un navire. Ils lui demandèrent ce qu'il faisait et avait vu sur le pont la veille et insistèrent en lui reposant les mêmes questions de différentes manières. Thomas était stressé et il avait le sentiment de risquer sa carrière. Aussi, il évita de parler de ce qu'il avait vu sur la mer de crainte de révéler un secret. En effet, si le Nimitz était passé en mode invisible, c'est qu'il avait reçu une instruction ou que les analystes avait détecté quelque chose d'inhabituel en mer. Mais l'évènement est resté secret et personne n'en a parlé pendant plus de vingt ans.

A voir : USS Nimitz Witness Tells His Story For The First Time (1991) | Contact, 2019

D'autre part, dans le cas de Fravor, il y a ces parasites qui ont brouillé le radar d'un autre avion ayant décollé. C'est une interaction spécifique à cet UAP qui le classe parmi les rencontres du 2e type, du moins avec cet avion. C'est une situation déjà beaucoup plus rare. Si les équipages pouvaient reproduire ce brouillage sans prendre de risque, on apprendrait peut-être quelque chose sur ces UAP.

Enfin, concernant le caractère ami ou ennemi des "Tic Tac", le brouillage peut être considéré comme une agression. Mais puisqu'il n'y a jamais eu de signe de communication clair, il faut relativiser la situation. Les plus pessimistes diront qu'il faut être prudent et envisager le pire. Sans plus d'information, on ne peut que spéculer, un piège dans lequel nous éviterons de tomber.

Notons que le blog de l'U.S. Naval Institute a publié un compte rendu assez complet de cette rencontre en 2004 et de celle de 2015.

A propos de ces deux rencontres avec des UAP, si le lecteur y avait éventuellement pensé, on ne peut pas invoquer la méprise avec un drone ou tout autre objet terrestre. On reviendra sur le sujet dans l'article consacré à la prise en charge par les scientifiques.

Fravor confirma qu'il n'y a pas eu d'enquête suite à cet incident : "Vous savez, vous voyez beaucoup de choses intéressantes. Mais pour se présenter avec quelque chose comme un Tic Tac blanc de 40 pieds de long sans ailes qui peut vraiment se déplacer dans n'importe quelle direction aléatoirement comme il veut et passer du survol de l'océan où il se réflète pour accélérer jusqu'au point où il disparaît soudainement - comme, pouf, alors il disparut...." Autrement dit, le ridicile ne tue pas mais connaissant la propention du Pentagone à démentir tous les faits touchant de près ou de loin aux OVNI, comme Kevin Thomas et bien d'autres témoins, Fravor préféra ne pas insister et n'en parla plus.

A voir : Strike Fighter Commander Details Incredible UFO Event, TTSA

Meet the Top Gun Pilot Who Chased a UFO in an F/A-18F Super Hornet

Unidentified: Naval Pilot's Shocking UFO Encounter (Season 1), History, 2019

Navy pilot recalls 'out of this world' encounter, Fox News, 2017

David Fravor: UFOs, Aliens, Fighter Jets, and Aerospace Engineering, 2020

UFOs: Retired Navy Commander Describes His Sighting In 2004, NBC News, 2021

Depuis des décennies, c'est toujours le même problème et cela finit par agacer les pilotes. Les pilotes témoins de rencontres avec des OVNI ont voulu informer leur hiérarchie en espérant en savoir plus, mais ont souvent hésité de crainte de ne pas être pris au sérieux et voir leur carrière écourtée. En effet, que peut faire un pilote témoin d'une rencontre aérienne inexpliquée quand il sait que le Pentagone nie officiellement l'existence des OVNI ou cache la vérité sous le couvert du secret ? Quand son témoignage n'est pas sommairement examiné et classé sans suite, il est démenti par l'autorité militaire qui prétend généralement que le témoin a mal interprété un phénomène connu et comme l'on dit "a pris des vessies pour des lanternes" comme ce fut le cas pour la majorité des notifications de lumières nocturnes aux Etats-Unis (cf. les rencontres du 1er type).

Soyons heureux que les Etats-Unis (et la Belgique en son temps) lancent leurs avions à la poursuivre de ces OVNI, car en France notamment le gouvernement préfère nier l'existence des OVNI que de reconnaître qu'ils sont biens réels et prendre le problème au sérieux.

Le 15 juillet 2019, un UAP fut filmé par des membres du croiseur léger USS Omaha au large de San Diego à 23h PST. Cet objet non identifié mesurait environ 2 mètres et est lentement descendu jusqu'au niveau de la mer puis disparut dans les flots. On a classé ce phénomène parmi les UAP transmédium. Aucune épave n'a été trouvée et aucun engin n'a été récupéré. Document USAF/Corbell. Voir la vidéo sur Twitter et ci-dessous.

Fravor prit sa retraite de la Navy en 2006 et ce n'est qu'ensuite qu'il partagea son histoire avec sa femme et ses enfants, ainsi que d'autres personnes intéressées. Mais rien n'en est vraiment sorti jusqu'en 2009, lorsqu'un fonctionnaire du gouvernement dont il préfère taire le nom le contacta lors d'une "enquête non officielle". Fravor ne donna pas plus de détails sur le fonctionnaire, mais déclara que par la suite il fut contacté par Luis Elizondo qui dirigeait alors un programme secret du ministère de la Défense qui venait d'être divulgué (cf. l'AATIP).

Fravor discuta de son expérience avec les membres de la TTSA. Il déclara qu'il savait qu'en partageant son histoire il risquait d'être la risée de certaines personnes, mais estime que l'incident devrait être étudié de plus près. "Je ne pense pas que j'étais un fou en tant qu'officier de la Navy. Je n'étais pas ivre, je ne me drogue pas. J'ai passé une bonne nuit de repos, c'était une journée claire. Je pense que quelqu'un aurait dû se pencher sur la question. Après avoir parlé à d'autres personnes, c'est une grande frustration que cela sorte maintenant et n'ait pas été discuté en 2004."

Fravor pense qu'il pourrait être avantageux d'étudier ce phénomène : "C'est une technologie révolutionnaire pour pouvoir accélérer, monter et descendre. Pensez aux progrès que cela apporterait à l'humanité. Et si cela commençait réellement à amener les gens à sortir des sentiers battus."

Suite à cette rencontre extraordinaire qui n'a rien à voir avec les films hollywoodiens, Fravor déclara qu'il fut inondé d'appels téléphoniques. Pourtant, les blagues des "X-Men" continuent, même au sein de sa famille, déclarant : "Il n'y a aucune pitié dans ma famille ou mes amis."

C'est sans doute pour éviter ce genre de désagréments que ses trois autres collègues ou coéquipers ainsi que d'autres pilotes, y compris civils, refusent de témoigner à découvert. En effet, lorsque la vidéo évoquée par Fravor fut divulguée en 2017, son équipier aujourd'hui à la retraite qui fut également impliqué dans cette rencontre fut contacté par le "Washington Post". Il confirma que les images reflétaient fidèlement son souvenir des évènements. Mais alors même que sa carrière était derrière lui, il préféra ne parler que sous le couvert de l'anonymat pour éviter le ridicule et tout harcèlement.

Mellon confirme que "Personne ne veut être "the alien guy", le type classé comme celui qui a vu des aliens dans la bureaucratie de la sécurité nationale." Par conséquent, étant donné l'attitude de l'armée et du gouvernement face à ce sujet, beaucoup de notifications faites par des témoins dignes de confiance furent perdues pour la Science. C'est un vrai gâchis pour la raison stupide que certains responsables ont l'esprit borné; ils ne veulent pas voir la réalité en face et ont perdu toute curiosité intellectuelle !

A voir : MYSTERY WIRE - USS Omaha UFO (17 jul. 2019) (UAP transmédium)

UFO? Chilean Navy releases video of mysterious flying object (et VO), Fox News, 2017

En 2014, aux Etats-Unis, on enregistra au total 8696 notifications d'OVNI pour se maintenir à plus de 3000 notifications en 2018 et 2019. C'est énorme et à juste titre on peut se demander s'il n'y a pas une majorité de canulars. Mais pour le savoir, il faut des ressources pour enquêter et donc mettre du personnel (parfois bénévole) et surtout de l'argent sur la table. S'il y a des canulars, on ne peut pas en dire autant des observations faites par les professionnels de confiance comme les scientifiques ou les pilotes. Ces observations sont suffisamment nombreuses et les rencontres des 2e et 3e types sont suffisamment cohérentes pour être considérées comme autant de menaces potentielles pour la sécurité nationale, en tous cas aux Etats-Unis et exiger une action concrète du gouvernement.

Réforme au Pentagone

Depuis la vidéo divulguée par Elizondo et l'interview de Fravor en 2017, les députés du Congrès ont voulu en savoir plus. D'abord, parce qu'ils sont inquiets pour leur souveraineté nationale. Ensuite, le contexte politique a changé et est extrêmement favorable.

Le porte-parole de l'US Navy expliqua au "Washington Post" avoir présenté un projet de réforme devant des politiciens américains. A travers la Navy et l'USAF, le gouvernement américain a fait preuve d'intelligence en annonçant son intention de documenter et d'analyser officiellement les OVNI. Même le célèbre astronome Seth Shostak de l'Institut SETI (dont l'objectif n'est pas du tout d'enquêter sur les OVNI mais de découvrir des signaux artificiels voire intelligents issus de l'univers et d'étudier les formes de langages notamment) apprécia la démarche : "Cela rendra tout le monde heureux, car cela ressemble à un mouvement vers la transparence", a-t-il déclaré au webzine "Live Science" en 2019.

Le Pentagone en Virginie (cf. Google Earth), en bordure du Potomac et à deux pas de Washington, D.C. vu du coin nord-ouest. Il couvre 600000 m2 dont 340000 m2 de bureaux répartis sur 5 étages et dans 5 anneaux concentriques. Ses 23000 employés militaires et civils contribuent à la défense des Etats-Unis.

La Navy compte sur l'appui des élus pour améliorer son image auprès du public et ne pas passer pour des "chasseurs de petits gris". Elle profite de cette occasion pour enquêter officiellement sur ces étranges observations, cela lui offre l'opportunité de faire sa publicité et la plupart des Américains la supportent. Mais pas tous car selon une étude basée sur un sondage réalisé en 2002, un tiers des Américains pense que le gouvernement ne divulgue pas tout ce qu'il sait sur les extraterrestres et les OVNI.

Mais quoiqu'en pensent ces millions d'Américains sceptiques et les pilotes qui furent impliqués dans ces rencontres du 1e ou 2e type, cela ne concerne pas vraiment les officiels de l'armée pour qui les OVNI ne sont pas synomynes d'aliens mais plutôt de puissance étrangère. 

En effet, si aucun pilote ni aucune autorité ne veut explicitement prononcer ou même faire allusion en public à l'origine extraterrestre de ces phénomènes - rien ne le prouve - , en revanche la Navy avoue qu'elle souhaite mettre sa technologie à profit pour dénicher éventuellement des avions furtifs d'un type inconnu développés par une puissance étrangère (sans nommer la Russie et la Chine). Déformation professionnelle ou mauvaise intuition ? Puisqu'ici non plus aucun indice ou preuve ne vient appuyer cette hypothèse, il faut absolument que le gouvernement se donne les moyens d'enquêter sur ce qui représente toujours une menace potentielle. L'avenir nous apportera peut-être la réponse.

Les objets en forme de "Tic Tac" qui volent à Mach 8 et défient les lois de la physique sont très perturbants pour les ingénieurs en aéronautique et forcément pour les pilotes qui doivent assurer la sécurité du territoire américain.

Comme l'écrivit dans le "Washington Post" en 2018 Christopher Mellon, ancien secrétaire adjoint à la Défense pour le Renseignement dans les administrations Clinton et Bush et membre du Comité sénatorial spécial du Renseignement (SSCI), défenseur d'une étude sur les OVNI, "C'est très mystérieux, et ils semblent toujours dépasser la vitesse de nos avions", qualifiant cela de "technologie vraiment radicale. Je ne crois pas à la sécurité par l'ignorance" écrit-il, réprimandant la communauté du Renseignement (Intelligence) pour son manque de "curiosité et de courage" et "son incapacité à réagir" à un phénomène presque courant et qu'on ne peut plus ignorer.

Face à la frustration et au mécontentement des pilotes de la Navy notamment et la recrudescence des notifications d'OVNI, l'armée américaine décida de modifier et d'assouplir ses règles protocolaires concernant les OVNI.

Un UAP surnommé "Go Fast" (entre les barres, dans le cercle rouge) enregistré par un F/A-18 de la Navy en 2015. Voir la vidéo sur YouTube. Document DoD.

Tant la Navy que l'Air Force reconnaissent que ces rencontres inexpliquées sont assez courantes. Dans un article publié dans "Politico" le 23 avril 2019, selon l'US Navy, "Ces dernières années, nous avons constaté un certain nombre de rapports d'avions non autorisés et/ou non identifiés entrés dans différents espaces aériens contrôlés par l'armée. Pour des raisons de sécurité, la Navy et l'US Air Force prennent ces rapports très au sérieux et enquêtent sur chacun d'eux."

Les dossiers qui demeurent strictement dans les canaux classifiés n'ont aucune chance d'être mis à disposition du public, pas même d'un officiel s'il ne peut pas prouvé être directement concerné par le sujet. Comme Stanton Friedman l'apprit à ses dépens dans les années 1960, qu'il soit civil ou militaire, chercheur ou politicien, en poste au Pentagone ou ancien contractuel d'une base militaire quelconque, ne change rien, il ne suffit pas d'être la "bonne personne" comme l'on dit pour accéder aux documents classifiés et encore moins obtenir une copie sur simple demande. Rappelons que toutes les demandes d'information de Friedman faites dans le cadre du FOIA furent refusées par le Bureau des Enquêtes Spéciales de l'U.S. Air Force (OSI) avant même d'atteindre le bureau du responsable concerné au Pentagone situé à 50 km du QG de l'OSI.

Dans son interview au "Washington Post", Elizondo qui connait bien le sujet l'a répété : "La bonne personne ne signifie pas nécessairement un chef militaire. Il peut s'agir d'un juriste ou d'un législateur. Il peut s'agir d'une multitude de personnes différentes." A l'époque, tout ce que Friedman put obtenir ce sont effectivement des pages de rapports sur des notifications d'OVNI mais sur lesquelles tous les mots sensibles étaient censurés, bref des documents inexploitables, une façon explicite pour l'armée de dire aux curieux : circulez, il n'y a rien à voir ! Comme on dit, les secrets, et il y en a puisque les rares documents fournis sont censurés, sont bien gardés. Quoiqu'on en pense il y a toujours un cachet "top secret" et un épais feutre noir sur le bureau d'un secrétaire à la Défense et ils sont rarement secs.

Le principe de la désinformation reste d'actualité et garde par exemple un certain intérêt pendant les crises. Si le phénomène OVNI est (encore) loin d'entraîner une crise, nous ignorons ce que représentent réellement ces objets volants interceptés occasionnellement par des pilotes et toute explication est possible, même la plus extraordinaire. De plus, s'il s'agit d'armes d'une puissance étrangère, ce serait une raison de plus pour que le Pentagone soit prudent et ne rende pas tous ses dossiers publics. Mais à ce jour, la nature de ces objets est inconnue et c'est tout le problème.

A voir : Unidentified: Naval Pilot's Shocking UFO Encounter (Season 1), 2019, History

Web Extra: Harry Reid on UFOs, 8News, 2019

Navy pilots describe encounters with UFOs, 60 Minutes, 2021

Par nature, l'être humain n'aime pas subir les choses et ne rien comprendre. Il préfère maîtriser les situations, garder le contrôle de son environnement, planifier et anticiper ses réactions, surtout face à l'inconnu. Or en présence des OVNI, nous sommes totalement impuissants. Partant du constat qu'on préfère connaître la vérité et dans ce cas précis, connaître la nature et l'origine de ces phénomènes aériens inexpliqués et savoir de quoi est peuplé notre univers, il était urgent que l'armée assouplissse ses règles de sécurité en la matière.

Dernier élément et non des moindres à verser au dossier, Elizondo et un ancien membre de la DGSE (F) parmi d'autres personnes ayant travaillé pour les services de Renseignement, estiment que si le gouvernement américain sait quelque chose sur les OVNI ou plutôt sur la vie extraterrestre, le fait qu'il souhaite réformer son protocole et sa communication sur les OVNI, serait une preuve qu'il souhaite préparer le public en vue d'une annonce extraordinaire. Pure spéculation fantaisiste pour les uns, ces personnes bien placées sont persuadées que l'armée américaine nous cache la vérité. Bref, la théorie du complot ne quitte jamais le débat sur les OVNI, rendant toujours le sujet très sensible au ridicule. Réalité ou fiction ? Nul ne le sait, et peut-être que ce changement de protocle participera à lever le voile sur ce mystère.

Changement de protocole

En attendant d'en savoir plus, parmi les changements immédiats, il y a le vocabulaire. On ne parle plus d'UFO (Unidentified Flying Object), acronyme introduit en 1953 à l'occasion du Projet Blue Book. Dorénavant il s'agit d'UAP (Unexplained Arial Phenomena), d'UA (Unidentified Aircraft) ou encore du cas plus étrange de SI (Suspected Incursion). Ceci dit comme les témoins anglophones continuent d'utiliser l'acronyme UFO, en francophonie on continue d'utiliser l'acronyme OVNI (et OSNI) auquel s'ajoute à présent UAP.

Depuis 2019, la Navy et l'Air Force ont accepté de donner aux pilotes des moyens pour signaler les rencontres avec d'éventuels objets volants inconnus, sans pour autant violer ou lever le secret pouvant couvrir certains évènements sensibles. De plus, depuis les années 2010 les militaires encouragent le franc-parler, ce qu'ils appellent la "conscience situationnelle" (situational awareness), c'est-à-dire l'expression en langage courant de ce qu'ils observent, sans mot codé et sans retenue.

Dans une interview accordée au "Washington Post" le 24 avril 2019, Joseph Gradisher, porte-parole de la Navy chargé de collecter ces notifications, estimaient que ces données permettront "d'aller au fond du problème. Nous devons déterminer qui est à l'origine de ces vols, d'où ils viennent, et dans quel but. Nous devons trouver des moyens d'éviter que cela se reproduise."

Loin d'être un simple changement protocolaire et administratif, pour la première fois le gouvernement américain reconnaît officiellement que ces phénomènes aériens inexpliqués sont réels et les préoccupent car ils peuvent potentiellement avoir des conséquences concrètes sur le personnel et le matériel, bref sur la disponilité de la force de frappe des Etats-Unis voire déclencher des accidents.

Autre changement, toutes les données suspectes enregistrées par les radars considérées comme des "anomalies" voire des bugs et donc a priori sans intérêt, qui auparavant étaient rejetées par le système ou par l'opérateur et supprimées, sont aujourd'hui conservés à des fins d'analyses. En effet, un écho matériel qui se déplace en défiant les lois de la physique révèle quelque chose d'inconnu qui mérite d'être étudié. Même règle pour les enregistrements acoustiques d'échos se déplaçant à très grandes vitesses relevés par les sous-marins de la Navy qui étaient souvent archivés sans analyse faute de pouvoir identifier l'origine de la signature. Notons que depuis le début des années 1950 le SOSUS (SOund SUrveillance System) est dédié à l'analyse des sons sous-marins (naturels émis par les êtres vivants ou artificiels comme le bruit des navires) y compris ceux dont l'origine reste inconnue (émanant notamment d'OSNI).

 En parallèle et c'est le plus intéressant, les militaires ont l'autorisation de divulguer les phénomènes étranges qu'ils ont observés durant leur service ou leurs missions et les enregistrements peuvent être présentés au public, d'où la publication des vidéos ci-jointes dans les médias. Cependant, si les photos et vidéos d'UAP peuvent être présentées au public, les rapports d'analyses restent en partie ou en totalité secrets et sont censurés. 

A voir : The US Navy filmed “PYRAMID” shaped UFOs in 2019, J.Corbel, 2021

A gauche, un UAP "pyramidal" et clignotant filmé par un membre de la Navy. Plusieurs objets ont survolé des destroyers américains dont l’USS Kidd à environ 185 km au large des côtes de Californie les 14 et 15 juillet 2019. Cet UAP volait à environ 30 km/h. Son autonomie de vol dépassa une heure et demi, soit 3 fois supérieure à celle des drones commerciaux (30 minutes en 2021). L'UAP volait à plus de 100 km de la côte, ce qui exclut qu'il fut télécommandé depuis le continent. Le Pentagone confirma que cette vidéo publiée par Jeremy Corbell en avril 2021 était authentique mais il ne donna aucune explication. Après analyse, il apparaît que cet UAP clignote à la même fréquence de 60 pulsations par minute que celle imposée par la réglementation aéronautique pour l'éclairage des avions. Il pourrait donc s'agir d'un avion. Quand à sa forme, elle est peut être déformée par la forme triangulaire de l'iris de la caméra. Au centre, un UAP photographié par un pilote de F/A-18F au-dessus de l'Atlantique en 2018 à l'aide de son smartphone. A droite, un agrandissement. L'objet se trouvait entre 30000 et 35000' et à une distance d'environ 1000 pieds de l'avion. Le Pentagone a décrit l'UAP "en forme de cube" et de couleur argentée. Des experts ont émis l'hypothèse qu'il pourrait s'agir d'une dropsonde (ou catasonde) GPS, un dispositif de surveillance météorologique attaché à un parachute. Cependant, selon le journaliste d'investigation Tim McMillan du journal de "The Debrief", il ne semblait pas y avoir de véritable dropsonde sur la photo. Selon McMillan, il n'y avait aucun signe d'avion au-dessus de l'objet non plus. Après enquête et discussion avec deux responsables de la Défense, ce n'était pas non plus un ballon de recherche gonflé à l'hélium volant en haute altitude. Selon les pilotes, contrairement à un ballon observé dans des conditions similaires, cet objet était complètement immobile et apparemment non affecté par les courants atmosphériques. L'UAPTF publia deux "rapports de position" classifiés avec la photo. Différentes sources gouvernementales ont déclaré à Tim McMillan que ces rapports contiennent des preuves photographiques claires de la présence d'un UAP. Les rapports indiquent également que l'UAPTF envisage la possibilité que ce type d'objet soit exploité par des services de renseignement d'origine inconnue. Selon des sources non nommées, le rapport de l'UAPTF a également envisagé la possibilité que l'objet possède la capacité de "se déplacer librement dans les airs et sous l'eau, traversant l'océan sans être détecté et émergeant dans les airs à des vitesses incroyables.", ce qu'on appelle un UAP transmédium.

Selon un article publié dans le journal "The Atlantic" le 27 avril 2019 par Marina Koren, "Cette réforme du protocole change également beaucoup de choses pour les pilotes. Ces nouvelles règles leur permettront de témoigner des objets vus en vol sans craindre que leur hiérarchie les cataloguent comme psychologiquement instables dans un monde d'élite où même un infime écart peut ruiner une carrière."

L'armée américaine prend donc cette problématique très au sérieux car elle trouve aussi des opportunités et des avantages dans cette nouvelle stratégie. Non seulement, le phénomène est reconnu comme réel mais il offre un cadre administratif officiel permettant aux spécialistes d'en apprendre le plus possible sur la nature du phénomène. A terme, cela pourrait permettre aux militaires de savoir quelle attitude adopter pour y répondre. De plus, la reconnaissance officielle des UAP offre l'opportunité à l'armée américaine d'améliorer ses technologies et en particulier ses systèmes d'identification qui font aujourd'hui appel à l'intelligence artificielle et aux systèmes d'apprentissage (machine learning).

On retrouve cette technologie high-tech dans presque tous les véhicules militaires jusque sur les champs de batailles et dans l'avionique embarquée, couplés à des systèmes de surveillance par satellite, RF, digitaux, laser, de vision nocturne et des capteurs infrarouge, bref à tous les systèmes permettant de suivre une cible à la trace.

En permettant officiellement aux soldats de récolter des données en temps réel sur ces phénomènes inexpliqués, plutôt que de mettre ces données à la poubelle, l'armée parviendra peut-être à identifier ces "Tic Tac" qui passent de Mach 0 à 3 en une seconde sans propulseur apparent et se déplacent comme si la gravité ne les concernait pas.

Comme l'espèrent certains conseillers militaires, un jour, aidés par leur technologie, les pilotes américains parviendont à identifier ces UAP et neutraliseront la menace éventuelle qu'ils représentent. Si vous êtes un pilote de jet et transportez des missiles ou des bombes ou un pilote de long courrier transportant des centaines de passagers, vous ne rigolez pas face à un UAP qui tourne autour de vous comme un chat joue avec une souris. Encore moins s'il parle russe.

Quant aux dossiers OVNI classés secrets ou censurés, il est vain de chercher à en savoir plus. Si des enquêteurs privés peuvent tenter de lever le voile qui recouvre ces mystérieux dossiers, il est très rare qu'un tel dossier soit divulgué et qu'une enquête privée apporte quelque chose de neuf; le gouvernement sait très bien conserver ses secrets, même 50 ou 75 ans après les faits. Si les témoins-oculaires parlent parfois des décennies plus tard, rares sont ceux qui disposent encore des preuves ou de photos qui furent confisquées par les autorités fédérales.

 En revanche, tous les autres dossiers relatifs aux OVNI sont aujourd'hui accessibles. Des bases de données relationnelles reprenant toutes les notifications d'OVNI non classifiées ou déclassifées gérées par le FBI, la CIA et les principales organisations ufologiques comme l'APRO ou le MUFON parmi d'autres sont accessibles aux spécialistes et des outils permettent d'y rechercher des incidents sur base de requêtes multi-critères. Petit pas par petit pas et de relation en relation, des enquêteurs peuvent découvrir de nouveaux indices. C'est grâce à ces bases relationnelles que l'enquêteur américain Myke Cole et ses collègues ont par exemple pu établir des corrélations entre diverses notifications d'OVNI mais sans pour autant résoudre ces différents cas (cf. les reportages de la série "Contact" de Nick Karnaze diffusés à partir de 2019).

Le DoD crée l'UAPTF, un groupe de travail sur les UAP

Pour mieux analyser le phénomène des UAP et cerner l'éventuelle menace, le 4 août 2020 le Département de la Défense américain déclara dans un communiqué que "le secrétaire adjoint à la Défense David L. Norquist approuva la création d'une task force sur les phénomènes aériens non identifiés (UAPTF). Le Département de la Navy, sous la tutelle du Bureau du Sous-Secrétaire à la Défense pour le renseignement et la sécurité, dirigera l'UAPTF." Ce Bureau est l'Office of Naval Intelligence, le Renseignement de la Navy.

 

A voir : UFO? Chilean Navy releases video of mysterious flying object (et VO), Fox News, 2017

The Proof Is Out There: FLYING ORBS SPOTTED IN CHILE (Season 2), History

 

Selon ce communiqué, "le ministère de la Défense a créé l'UAPTF afin d'améliorer sa compréhension et de mieux comprendre la nature et les origines des UAP. La mission de la task force est de détecter, d'analyser et de cataloguer les UAP qui pourraient potentiellement constituer une menace pour la sécurité nationale des États-Unis."

Observation par un pilote chilien d'hélicoptère et son technicien d'un UAP à 4532' d'altitude près de Santiago le 14 novembre 2014 libérant une plume derrière lui portée à 370°C. Voir les vidéos ci-dessus. Selon les autorités il s'agit d'un "avion de transport libérant des eaux usées"... Depuis quand un avion peut voler sans ailes et libère des déchets ou laisse des trainées brûlantes ? De plus, aucun trafic ne survolait la région à cette heure là et aucun radar n'a détecté l'objet. Un ancien contrôleur aérien chilien interrogé à ce sujet ne reconnait pas la signature d'un avion (cf. les reportages de la série "Contact" de Nick Karnaze diffusés à partir de 2019).

Le communiqué souligne également "Comme le DoD l'a indiqué précédemment, la sécurité de notre personnel et la sécurité de nos opérations sont d'une importance primordiale. Le ministère de la Défense et les départements militaires prennent très au sérieux toute incursion d'aéronefs non autorisés dans nos champs d'entraînement ou dans l'espace aérien désigné et examinent chaque rapport. Cela comprend les examens des incursions qui sont initialement signalées comme UAP lorsque l'observateur ne peut pas immédiatement identifier ce qu'il observe."

La mission de l'UAPTF fut approuvée par l'administration Biden en décembre 2021. La nouvelle législation exige que l'UAPTF recueille et analyse tous les incidents impliquant des UAP, y compris survenant près ou dans des bases militaires américaines abritant des armes nucléaires stratégiques (par ex. à Whiteman AFB qui connut deux incidents entre 2003 et 2006) et des navires et sous-marins à propulsion nucléaire.

Si face au pouvoir d'enquête des sénateurs, on ajoute celui des comités de crédits impliqués qui contrôlent les cordons de la bourse du Congrès et l'évaluation par l'OIG (Office of the Inspector General of the United States Army), cela représente une immense pression sur l'armée américaine, qui est fortement encouragée à coopérer en signalant tout incident impliquant un UAP.

Ceci dit, ne soyons pas naïfs car l'armée américaine s'en tiendra toujours à son rôle. Autrement dit, si à travers le canal de l'UAPTF le public espère que le gouvernement américain lui donnera plus d'informations sur ces UAP, le Pentagone n'est pas du même avis et l'information restera classifiée. En effet, suite à la publication en 2021 de la vidéo montrant un UAP pyramidal clignotant (ci-dessus à gauche), Sue Gough, porte-parole du DoD déclara lors d'une interview à CNN : "Comme nous l'avons déjà dit, pour maintenir la sécurité des opérations et éviter de divulguer des informations qui pourraient être utiles à des adversaires potentiels, le DoD ne discute pas publiquement des détails des observations ou des examens des incursions signalées dans nos champs d'entraînement ou dans l'espace aérien désigné, y compris ces incursions initialement désignées comme UAP." Gough ajouta que la Task Force UAP créée en août 2020 pour enquêter sur les notifications d'OVNI observés par l'armée, a "inclus ces incidents dans leurs examens en cours." En résumé, les secrets resteront bien gardés pour la sécurité nationale.

Depuis quelques vidéos prises par des militaires de la Navy et des rapports déclassifiés ont été publiés. Mais plus on cherche plus on accumule d'inconnues et il devient frustrant de constater que malgré toute notre technologie, le mystère s'épaissit.

On reviendra sur la suite des évènements dans l'article consacré aux dernières nouvelles sur les OVNI.

Pour plus d'informations

Dernières nouvelles sur les OVNI (sur ce site)

La forme de vie dominante dans le cosmos est probablement artificielle (sur ce site)

Preliminary Assessment: UAP, DNI, 25 June 2021

UAPDb

Maybe the Aliens Really Are Here, John Gertz, Scientific American, 21 June 2021

Experts Weigh In on Pentagon UFO Report, Leonard David, Scientific American, 8 June 2021

U.S. Finds No Evidence of Alien Technology in Flying Objects, but Can’t Rule It Out, Either, Julian E. Barnes/Helene Cooper, Scientific American, 3 June 2021

CIA UFO Collection (PDF), The Black Vault

A Word about Those UFO Videos, Kathie Mack, Scientific American, 2020

Alain Juillet : "Le phénomène Ovni échappe à la dimension terrestre", Paris-Match, 2020

Vidéos Ovnis, une affaire d'États, 2019.

Retour aux OVNI

Page 1 - 2 -


Back to:

HOME

Copyright & FAQ