La photographie numérique Inconvénients des APN et précautions à prendre (IX) L'autonomie : Ainsi que nous l'avons expliqué, les APN sont gourmands en énergie. Bien que les reflex utilisent des batteries 3 à 4 fois plus puissantes que les modèles compacts, il est possible de vider une batterie de 2000 mAh en une heure ! Que consomme une image ? C'est pratiquement impossible à déterminer de manière générale car cela dépend de nombreux facteurs (activation ou non de l'autofocus, de l'AF servo, du flash, du moniteur, son éclairage mais également du système de mesure, du mode d'exposition, de la cadence, de la focale, du format, du type de carte-mémoire, etc). Disons qu'en moyenne une image pourrait consommer entre 1 et 5 mAh. Pour gagner un peu d'énergie et quelques photos, éteignez donc l'écran lorsque vous ne l'utilisez pas ou mettez l'appareil hors tension. Si vous êtes économe vous allez pouvoir enregistrer jusqu'à 1900 images avec une seule batterie de 2000 mAh. Mais c'est un chiffre théorique correspondant à une utilisation bien précise et répétée dans le temps qui n'est donc pas représentative d'un usage réel. En général les utilisateurs savent que leur accu est chargé et prennent des photos aussi longtemps qu'il le permet. Cela s'étend sur une journée ou une semaine selon leur activité. Peu importe donc la consommation réelle. La leçon à retenir est d'avoir toujours sur soi au moins une batterie de rechange et chargée (et même plusieurs en vacance) ainsi qu'un jeu de piles crayons ou rechargeables ou un chargeur à connecter sur l'allume-cigare de la voiture ou le secteur. La batterie : Ainsi que nous l'avons dit, n'utilisez que des batteries sans effet mémoire (Li-Ion ou NiMH). Ne les vider jamais complètement au risque de ne plus pouvoir les recharger ultérieurement. Et quand elles sont déchargées, suivez les recommendations du fabricant qui précise bien de les retirer de votre APN car elles pourraient couler. Les APN utilisent 1, 2 voire 4 batteries selon les modèles et deux fois plus de piles crayons ou rechargeables. Le temps de recharge d'une batterie de 2000 mAh est d'environ 90 minutes mais il peut atteindre 2h15m sur des modèles de grande capacité équipant les APN de milieu et haut de gamme. Mis à part certaines fabricants offrant des produits de qualité tels que Hähnel en Irlande et la plupart des revendeurs travaillant avec Amazon, évitez d'acheter des batteries génériques "compatibles" en espérant faire une économie. Bien souvent vous ferez un mauvais achat. Parmi les symptômes relevés par des clients mécontents citons : l'ampérage non respecté (inférieur à la norme), la chute rapide de la charge, l'incompatiblité avec l'APN, etc. La capacité des cartes-mémoires : La capacité des cartes-mémoires n'est pas illimitée ! Ayez-en toujours une en réserve et même plusieurs en vacance, et si possible de grande capacité (par ex. 8 ou 16 GB), sinon au bout d'une heure vous pourrez ranger votre APN jusqu'au retour. Vérifiez toutefois leur compatibilité avec votre APN (FAT32 au-dessus de 2 GB ou même exFAT). Choisissez enfin une carte-mémoire performante, ayant un temps d'accès rapide (Kingston) sinon elle peut pénaliser la vitesse entre chaque prise de vue. Pour réduire tout risque de dysfonctionnement, n'utilisez pas qu'une carte-mémoire de très grande capacité (par ex. 32 GB) mais utilisez plutôt plusieurs cartes de taille intermédiaire (par ex. 8 GB) qui sont également moins cher. Même si vous devez en acheter trois ou quatre, si d'aventure l'une d'entre elles était défectueuse en lecture, les images sauvées sur vos autres cartes ne seraient pas affectées. Beaucoup moins cher, Epson, Jobo, Seagate et takeMS parmi d'autres fabricants vendent également des disques durs portatifs dans lesquels vous pouvez télécharger vos images par une liaison Firewire ou USB. Leur capacité peut dépasser 100 GB pour un prix voisin de 100 € (2008). L'idéal bien sûr est d'emporter avec vous un ordinateur portable équipé d'un lecteur Firewire pour télécharger les images au retour de chaque excursion ou de reportage. Le grip d'alimentation : La poignée contenant la batterie améliore la prise en main de l'appareil. Auparavant réservée aux modèles haut de gamme, elle est aujourd'hui proposée avec la majorité des reflex. S'il est optionnel, vous devez choisir le type de grip que vous souhaitez (avec ou sans base) avant d'acheter votre APN sinon vous devrez racheter un autre appareil. En effet la plupart des modèles ne permettent pas d'acheter un boîtier "en kit", sans grip, puis de lui ajouter par la suite la poignée et plus tard encore la base. Sur certains modèles, seule la base peut parfois s'acheter séparément. La mise sous tension : Certains APN (Canon EOS 10D par exemple) mettent plus de 2.5 secondes pour activer le déclencheur après la mise sous tension (Off-On) ! Pour un amateur occasionnel, cela peut-être sans conséquences mais c'est très long quand vous avez éteint l'appareil pour économiser la batterie et êtes surpris par un événement fugace que vous voulez absolument photographier. Généralement vous ratez l'occasion. Quelques APN présentent une mise sous tension très rapide : 0.037 s pour le Nikon D2x, c'est le record, et 0.15 s pour le D200. L'autofocus : La mise au point automatique, avec ou sans servo (suivi des objets en mouvements), prend un certain temps. Dans des conditions normales d'éclairage, la durée de mise au point et son verrouillage prennent environ 1/4 de seconde. C'est encore trop long pour photographier un mobile se déplaçant à 50 km/h car durant ce temps il aura parcouru environ 3.5 mètres. Sur certains APN dont le moteur d'autofocus est placé dans l'objectif, le verrouillage peut prendre jusqu'à 1 seconde, le temps que le sujet s'envole ou disparaisse dans les buissons ! Ajouté au temps de mise sous tension, si vous devez chaque fois attendre aussi longtemps avant de réaliser une photographie, faites commes beaucoup de photographes, travaillez uniquement en mode manuel. Si vous utilisez l'AF servo, veillez à ce que le mode "priorité au déclenchement" (release priority) soit déactivé car cette option a pour effet de prendre une photo dès l'instant où vous appuyez sur le déclencheur sans référence aucune au statut de l'autofocus. Et c'est ainsi qu'on obtient des images macros floues, une bonne raison de plus de s'en passer. La taille des images : La taille des images peut-être un inconvénient. Si une image JPEG de 10 Mpixels occupe à peine 6 MB, un APN haut de gamme qui demande 128 MB par image, c'est exceptionnel mais cela existe, ne pourra enregistrer que 125 images... sur une carte flash de 16 GB ! Et que dire des fichiers RAW deux plus volumineux... Si vous pouvez télécharger de très gros fichiers sur votre ordinateur, vous ne pourrez pas nécessairement les lire. Ce sera le cas si votre ordinateur dispose d'à peine 256 MB RAM ou si vous utilisez un logiciel d'une ancienne génération incapable de lire des fichiers d'une taille supérieure à 11 Mpixels ou 7 MB (par ex. Photo Editor proposé avec la suite MS Office). D'autres logiciels heureusement pourront les lire, notamment Adobe Photoshop qui se débrouille avec la mémoire RAM disponible. Mais lui non plus ne fait pas de miracle et s'il doit manipuler dans cet espace mémoire des image de plus de 100 MB en plus de ses propres plugins, il préférera disposer de suffisant d'espace mémoire et donc d'un ordinateur performant. A défaut, attendez-vous à un manque de ressources et des lenteurs d'exécution. A lire : Factors to Consider when Choosing a Digital SLR Camera par Bob Atkins, Photo.net
Le taux de transfert : Il est important que l'APN supporte un taux de transfert élevé et utilise une carte-mémoire également rapide et un buffer tout aussi performant au risque de pénaliser la vitesse des prises de vues à cadences élevées. Pour des images de 5 ou 6 Mpixels, vous devez disposer d'un taux de transfert d'environ 7.5 MB/s et supérieure 12 MB/s à partir de 8 Mpixels. Les menus : Selon les modèles d'APN, certains menus du moniteur LCD ou TFT sont mieux organisés et plus colorés que d'autres. Cet aspect qui peut paraître secondaire aux yeux de certains à son importance car il apporte de l'ergonomie à l'appareil. Mieux vaut en effet distinguer une sélection au premier coup d'oeil que de se demander quel est l'option choisie parce qu'elle est surlignée d'une couleur sombre plutôt que claire. Même chose pour la taille des caractères. Certains grands constructeurs ne suivent aucune règle et proposent des menus désordonnées et sombres sur certains modèles d'APN et plutôt bien organisés et très clairs sur d'autres. A vérifier au cas par cas au risque de passer quelques années avec un menu peu lisible ou qui vous déplaît. Le déclencheur : La plupart des APN présentent un temps de retard entre le moment du déclenchement et la prise de vue lié à la technologie du capteur. Ce délai peut atteindre une bonne fraction de seconde. Pour des prises de vues sportives ou de tout sujet rapide, c'est très ennuyeux car vous risquez de rater l'événement. Vérifiez ce paramètre car ce délai est très perturbant et énervant. On peut le considérer comme un inconvénient. Allié au temps de recharge du flash et d'autres petites exaspérations, vous pourriez finalement regretter votre achat. A terme, la technologie Fovéon pourrait supprimer ce délai de réponse. De la même manière, certains APN d'entrée de gamme ne disposent pas de pose "B" (bulb) permettant de réaliser des expositions de longues durées, leur temps de pose maximum étant limité à 15 ou 30 secondes. D'autres modèles disposent d'une fonction "T" ou de la pose B dans les fonctions du mode manuel.
Les APN n'utilisent plus le déclencheur souple et standard de jadis. La plupart des marques utilisent leur propre standard et vous devez acheter leur propre système de télécommande à fil ou infrarouge. Enfin, tous les APN ne permettent pas de verrouiller le déclencheur. Le miroir reflex : Sur certains APN tel de Nikon D200, si le miroir est bien amorti quand il se lève, il est en revanche assez bruyant lorsqu'il se rabaisse, un bruit inopportun que... relèveront les membres du public durant les concerts classiques ou les mariages ! Une manière de réduire ce bruit est de placer l'appareil dans une sacoche voire sous un vêtement. Mais ce n'est pas toujours faisable. Parfois ce bruit disparaît aussi en mode rafale. A défaut, vous devrez changer d'appareil. Le zoom numérique : Ainsi que nous l'avons signalé, ne tenez pas compte de la fonction zoom numérique qui, généralement, ne fait qu'agrandir les pixels par interpolation (fonction logicielle) et détériore la qualité de l'image. Désactivez cette fonction et limitez-vous aux performances du zoom optique. Le flash : Si vous choisissez un APN équipé d'un flash intégré, afin que votre optique ne porte pas d'ombre, choisissez un modèle dont le flash se relève très haut au-dessus du prisme. Choisissez également un modèle disposant d'un nombre-guide relativement élevé (20 à 40 pour 100 ISO) pour en tirer tout le bénéfice. Mais idéalement rien ne vaut un flash portatif et déporté de l'axe de prise de vue. La lumière du jour : La "lumière du jour" d'un APN présente généralement une température de couleur 500 à 800 K inférieure à celle du flash (5800-6000 K). Utilisez dans les mêmes conditions d'éclairement, deux APN différents peuvent donc donner des images plus ou moins colorées. La balance des blancs : Au sein d'une même marque, les capteurs de deux modèles identiques d'APN peuvent présenter une balance des blancs dont la différence de température de couleur se chiffre à plusieurs centaines de Kelvins. Si toute votre chaîne graphique est calibrée et que le problème persiste dans les conditions contrôlées d'un studio, reste à réétalonner votre APN chez l'importateur sous le couvert de la garantie et exiger la copie du résultat du banc test. Bien sûr vous serez sans appareil durant quelques semaines mais c'est parfois préférable à devoir faire tous les jours les mêmes corrections de couleur sous Photoshop. La luminosité : Le rendu des scènes prises à contre-jour et notamment les couchers de Soleil demeurent la bête noire des capteurs photosensibles (tant numérique qu'argentique) en raison des différences importantes de luminosité. Faites un essai en photographiant un coucher de Soleil très près de l'horizon au moyen d'une optique offrant un champ de 3 à 15° (le Soleil présentant un diamètre apparent de 0.5°, utilisez un téléobjectif de 200 à 500 mm). Parfois, visuellement le disque du Soleil prend une teinte rouge vive absolument remarquable. Mais je vous mets au défi de réaliser une prise de vue où le Soleil n'est pas soit orange soit surexposé tout en préservant la clarté et les détails de l'avant-plan, sans filtre ni traitement d'image ou compositage.
Comme le confirma un collègue photographe "ce défi est perdu d'avance en raison de la faible dynamique du capteur". Et de fait, le disque du Soleil sera éventuellement bien délimité mais sa couleur sera généralement blanche, orange tout au mieux. Même les milliers d'algorithmes du mode matriciel 3D couleur de certains APN et le traitement d'image ne permettront pas de retrouver la couleur réelle du disque car les cellules photosensibles ont été saturées par la luminosité du Soleil comme on peut le voir sur les images présentées ci-dessus et dans cette galerie. Même les films inversibles réputés pour leur excellente dynamique ont des capacités limitées. Vous devrez utiliser un téléobjectif ou une optique zoom de 200 à 500 mm et utiliser soit un filtre gris soit bénéficier de conditions météos particulières (par ex. de la brume à l'horizon) pour espérer enregistrer le rougeoiement du Soleil. L'option Live View : A l'image des APN compacts ou des bridges, cette option qui permet d'afficher l'image sur l'écran du moniteur avant la prise de vue évite de devoir coller son oeil au viseur tout en gardant la possibilité de pouvoir cadrer l'image. Seul inconvénient, sur certains modèles, au moment du déclenchement, l'image disparaît de l'écran durant un temps qui peut être trop long pour certaines actions rapides. Mais bon, autant l'avoir si vous avez le choix et si elle peut faciliter votre travail. Le moniteur orientable : Cette option proposée sur certains APN reflex permet de conserver un oeil sur le moniteur quelle que soit la position de l'APN. La vidéo HD : Quelques APN reflex récents enregistrent également des vidéos HD (1080p, 25 à 30 fps). Beaucoup de photographes prétendent qu'ils utilisent peu le mode vidéo mais finalement on constate qu'ils ont rempli leur carte SDHC de plusieurs dizaines de GB de films HD ! Il y a des événements sportifs ou des scènes de la nature qu'il est difficile de photographier tellement l'événement est fugace. Dans ces conditions pensez à la vidéo.
Les options de sécurité : Certains APN acceptent d'enregistrer quelques prises de vues alors que vous n'avez pas inséré de carte-mémoire ! Plus étonnant, il est parfois possible de récupérer ces images qui sont restées stockées dans le buffer. Mais cela reste un sérieux problème quand vous vous en rendez-compte sur le comptoir du photographe, au retour de vos vacances... De même, certains APN acceptent de sauvegarder l'image et n'émettent aucun signal d'alarme lorsque le volet d'accès à la carte-mémoire est ouvert. Par sécurité, activez l'option qui verrouille la prise de vue en l'absence de carte-mémoire. A défaut, lisez bien l'écran, l'appareil vous avertira le cas échéant (avant la prise de vue et au moment de l'enregistrement). Parmi les autres options de sécurité utiles citons le verrouillage du déclencheur (il empêche d'appuyer sur le déclencheur là où sur d'autres APN il faut mettre l'appareil hors tension), le verrouillage individuel des images (celles qui ne peuvent pas être supprimées), la mise hors tension de l'APN (la plupart du temps), le déclenchement d'une alarme dès l'ouverture du volet d'accès à la batterie ou à la carte-mémoire ou lorsque la batterie est vide. Enfin, ainsi que nous l'avons expliqué, quand vous êtes au Soleil et n'utilisez pas votre APN, replacez toujours le bouchon sur l'objectif au risque d'assister à quelques accidents fumeux. Les vulnérabilités : sur les APN de nouvelle génération, les ports Wi-Fi et USB doivent être désactivés lorsque l'appareil n'est pas utilisé car ils ne sont pas protégés et donc vulnérables à une cyberattaque. Ils peuvent notamment être infectés par un ransomware et autre walware (cf. la cybercriminalité). L'étanchéité : Méfiez-vous de la poussière et des intempéries. Les APN munis d'autofocus et d'optique zoom accumulent facilement la poussière et le sable par appel d'air qui finissent par se coller sur le filtre placé sur le capteur photosensible (le miroir reflex placé dans la chambre n'offre aucune protection) et dont les traces se retrouvent donc sur les photographies comme autant de petits points noirs. Certains constructeurs ont essayé d'y remédier, mais ces solutions (ruban collant, couche anti-statique, vibrations, etc) ne sont pas toujours très efficaces ou ne font que retarder le problème. Vous pouvez bien sûr acheter un APN équipé d'un obturateur mécanique, mais il n'y a pas de miracle. Si vous prenez soin de votre appareil et ne le considérez pas comme un jouet antichoc et amphibie à l'épreuve du vent, du sable, des poussières et des embruns, bref invulnérable, vous éviterez bien des soucis. L'alternative consiste à acheter un APN haut de gamme qui dispose de joints toriques hermétiques et fabriqué avec des matériaux hautement résistants voire antichocs. Mais ces protections se paient très cher, rendant ces boîtiers hors de prix pour le grand public. Ceci dit, la plupart des APN, même un haut de gamme comme le Sony A900 présenté ci-dessous (un format FX de 24.6 Mpixels à 2400 € pour le boîtier nu), ne fonctionne qu'entre 0 et 40°C et n'est pas étanche sous de fortes précipitations. Si votre APN et votre optique ne sont pas tropicalisés, la situation empire avec les intempéries, la bruine, la pluie et la neige. Dans ces conditions, vous devez impérativement protéger le boîtier et l'objectif, et bien mieux que sous un parapluie. En effet, s'ils sont exposés à ces aérosols, même légèrement ou peu de temps, des gouttes ou de la neige fondue va pénétrer dans le mécanisme par les interstices non-hermétiques, notamment par les boutons et les bagues du zoom et de mise au point. Résultat, le moteur placé dans votre objectif risque de rendre l'âme dans l'heure et d'autant plus vite s'il gèle. Le fait de placer ensuite l'APN dans une pièce sèche et chaude, ne servira à rien. Aussi prenez grand soin de votre APN si vous l'emportez souvent dans des régions humides, très froides ou sous les intempéries où une housse de protection ne sera pas un luxe. A voir : Un Nikon D3 testé dans des conditions extrêmes (sur le blog)
L'humidité : l'air contient de la vapeur d'eau (de l'eau sous forme de gaz) qui peut se condenser sur les surfaces froides (cf. le miroir d'une salle de bain après la douche). Un APN offre des surfaces métalliques et en verre sensibles à la température qui doivent être mises en équilibre avec la température ambiante avant la prise de vue. Si c'est sans conséquence sous un climat sec qu'il soit chaud ou froid, ça peut devenir problématique par temps humide. Si vous utilisez par exemple votre APN par temps froid et humide comme en automne ou en hiver alors que vous l'avez conservé dans un endoit chaud, l'objectif - le verre de la lentille frontale comme la carrosserie - va se couvrir de buée en quelques minutes. Si vous avez fixé un filtre sur votre objectif, c'est la surface du filtre qui accumulera d'abord la buée laissant temporairement la lentille frontale claire. Pendant la journée, vous voyez immédiatement cette humidité car la brume est visible à la surface des champs ou le brouillard est visible à l'horizon et l'humidité se condense sur l'herbe qui mouille vos chaussures et sur les surfaces froides métalliques ou en verre. Mais la nuit, sans éclairage, vous ne voyez pas cette condensation et vous risquez d'en prendre conscience quand il est top tard. Pour évitez cette surprise, voici en quelques mots à quoi vous devez vous faire attention. Quand de la condensation se forme, à moins que vous attendiez justement ce genre de phénomène, ne perdez pas votre temps et mieux vaut annuler la séance photo. Si le phénomène persiste, un film humide va se déposer sur les bagues de réglage de la mise au point et du zoom de votre objectif ainsi que sur le boîtier et formera de petites gouttes aux endroits où vous avez posé vos doigts. Si vous n'avez pas encore pris conscience que le temps est très humide, vous le constaterez aussi avec la plupart des objectifs au fait que la bague de mise au point est inopérante et dérape (vous avez beau tourner la bague, la distance de mise au point ne bouge pas ou seulement après de nombreux va et vient). Rassurez-vous, votre objectif n'est pas défectueux, mais de la buée s'est introduite dans tout le mécanisme car les joints ne sont pas hermétiques. Il va de soi que ces conditions ne sont pas bonnes pour votre appareil et sont à éviter. Si cela devait se répéter durant des mois et des années (cf. les voyages dans endroits tropicaux ou dans la jungle où règne presque 100% d'humidité), vous risquez un jour de constater que des moisissures se sont installées sur vos lentilles. Si c'est le cas, il sera nécessaire d'envoyer votre APN et votre objectif en révision mais demandez d'abord un devis car la facture risque de coûter plus cher qu'un nouvel objectif. Sinon, si ce n'est que l'effet d'un choc thermique et que le taux d'humidité de l'air n'est pas trop élevé (< 90%), vous devrez patienter un bon quart d'heure jusqu'à ce que la surface ait atteint sa température d'équilibre et que la buée se soit dissipée. Si vous ne voulez pas attendre, vous pouvez retirer cette buée avec un sèche-cheveux portatif (l'éponger ou la frotter avec un tissu doux laisse des traces) ou mieux, entourez votre objectif (et votre APN) avec une résistance chauffante. Cette dernière solution protège également l'objectif quand il gèle (au moins jusqu'à -15°C). La compatibilité : Si vous disposez d'anciennes optiques de la même marque que l'APN que vous convoitez, vérifiez avant d'acheter votre nouveau boîtier si la compatibilité électrique est assurée et jusqu'à quel point. Les nouveaux APN disposant de système de mise au point et de posemètre très sophistiqués (matrice 3D couleur, i-TTL, etc), ce sont en général ces fonctions qui disparaissent, vous condamnant à utiliser votre ancienne optique en mode manuel ou au-dessus de certaines ouvertures uniquement. Le firmware : Il arrive qu'un constructeur d'APN propose une mise à jour de son firmware. Elle est toujours bienvenue car cette mise à jour signifie au moins que le constructeur réagit au retour d'expérience de ses clients et assure un support après-vente de ses produits, les améliorant continuellement, corrigeant certains bugs ou manquements. Par ailleurs, sachez qu'il est déjà arrivé que certains fabricants effectuent une mise à jour de leur firmware quelques semaines seulement après la sortie de leur APN ou que l'appareil soit carrément retiré du marché un an après sa sortie ! Si votre fabricant vous propose une mise à jour du firmware un an seulement après la commercialisation de votre APN, dites-vous que vous avez de la chance et que leur contrôle qualité est efficace. Notons que vous n'êtes pas obligé de procéder à cette mise à jour du firmware bien qu'elle soit vivement recommandée. Si la manip vous rebute vous pouvez la confier au SAV de la marque. Le poids : La plupart des APN sont fabriqués en alliage d'aluminium ou de magnésium recouvert de plastique ou simplement en plastique hautement résistant (polycarbonate). Le poids de la carrosserie est donc faible. Même si un APN vous paraît léger, au bout d'une demi-heure de prises de vues il vous semblera déjà plus lourd. Alors imaginez le "boulet" qu'il peut représenter si vous devez réaliser un reportage durant quelques heures avec deux appareils menus de gros objectifs sur l'épaule. Maintenant tout dépend de votre activité, de l'appareil, de votre corpulence et de vos habitudes. De façon générale, évitez les appareils lourds et encombrants dont le boîtier seul pèse plus de 1.26 kg (Canon EOS-1 Ds), ce qui représente deux fois le poids du Nikon D80 (585 g) et 3 fois celui de l'Olympus E-400 (380 g). Indirectement ce poids se répercute dans une certaine mesure sur la taille de l'APN (voir Ecombrement).
Au poids du boîtier s'ajoute celui des optiques. Si un objectif de 50 mm pèse à peine 150 g, en général une optique discrète ou un zoom, pèse environ 500 g (de 200 à 750 g), sauf évidemment les très longues focales. Au total, un APN muni d'une optique ordinaire pèse environ 1 kg, un haut de gamme entre 1.5 et 2 kg avec sa base. On peut aussi juger que le poids n'est pas important si de toute manière vous utilisez la voiture, un trépied ou avez toujours l'appareil en bandoulière ou encore si la technologie prime sur ce détail. C'est une question pratique et de goûts personnels. A l'inverse du passé où la qualité d'un reflex pouvait se juger au poids de ses éléments métalliques, grâce aux nouveaux alliages cette règle n'est plus valable aujourd'hui. Ne fait-on pas des "plastiques" aussi résistants que du métal (cf. les casques) ? Mais on fabrique également des pièces en "fer blanc" aussi fragiles que du plastique. Il faut donc bien étudier la question avec le revendeur et consultez les revues techniques (magazines et forums) avant achat. Le poids élevé que présentent certains modèles est avant tout lié à la technologie et aux nombreux éléments mécaniques et électroniques assurant des fonctions protectrices, le traitement d'image et des fonctions annexes. On peut pour ainsi dire que plus un APN est lourd plus il est robuste, sophistiqué et complexe (et donc cher), mais il ne fera pas pour autant de plus belles photos dans des conditions normales ! A long terme un appareil lourd (plus de 1 kg pour le boîtier) auquel il faut ajouter environ 1 kg d'accessoires (batterie, optique, grip, etc) peut littéralement devenir pesant et vous décourager de l'utiliser, d'autant plus s'il est bardé de fonctions et de boutons. Une fois de plus, jugez donc son utilité en fonction de l'usage que vous en aurez et non pas par rapport à l'image élitiste qu'il donne. L'encombrement : Un Canon EOS-1Ds pesant 1.26 kg mesure 2 cm de long, 6 cm de haut et 3 cm de profondeur de plus qu'un Olympus E-400 de 380 g ! Bien sûr ils ne s'adressent pas au même public ni probablement au même sexe (cf le comparatif de Lyra Research publié sur DPReview). Si vous ajoutez un sac fourre-tout pour y placer tout votre matériel (et l'étui de l'APN si vous l'utilisez seul), deux ou trois optiques supplémentaires (et un sac de plus pour le cata et le trépied !), des accessoires, cela finit par représenter quelques kilos et le volume d'un bagage à main, tout le symbole du photographe en reportage ! Pour le photographe occasionnel, ce n'est même pas imaginable même si chacun aimerait bien disposer d'un telle panoplie. A chacun donc d'apprécier si le nombre de photos qu'il prend ou la qualité qu'il recherche vaut la peine de s'encombrer d'autant de matériel ou si ce surplus risque de gâcher votre plaisir.... Le prix de la dépréciation : Le prix d'un APN dépend de ses performances, de la résolution du capteur, des innovations, de la qualité de ses optiques et de son ergonomie et bien sûr de sa marque et de l'année de fabrication. En 2010, un APN reflex équipé d'un capteur de 16 Mpixels se vendait au mieux 1500 € neuf avec une optique zoom standard. Mais 10 ans plus tard vous aviez du mal à le revendre au tiers de ce prix car on trouvait déjà des APN neufs de 20 Mpixels à 1000 € et à 80% de ce prix d'occasion. Si un APN reste cher à l'achat, contrairement aux appareils photos classiques, il se déprécie aussi vite que du matériel informatique ou électronique car sa technologie suit la loi de Moore. Un APN perd déjà 20% de sa valeur dès qu'il est vendu. Au bout de 3 ans il a déjà perdu plus de la moitié de sa valeur ! En l'espace de 5 ans (et même en 3 ans pour certains modèles ayant eu peu de succès), il peut voir son prix chuter de 85% à l'argus ! Non, je ne plaisante pas, c'est même une très mauvaise blague si vous envisagez de revendre votre APN... Mais comme à tout bonheur, malheur est bon dit-on, cette chute vertigineuse des prix fait l'affaire des amateurs peu fortunés ou indécis qui souhaitent acheter un APN sans se ruiner. Pour ceux qui ont un budget limité, l'idéal est soit d'acheter un APN de dernière génération d'occasion âgé d'un ou deux ans, mais avec le risque qu'il soit dans de mauvaises conditions, la carrosserie griffée et usée et sans garantie, soit un modèle neuf et donc sous garantie mais dont la sortie remonte à 3 ou 4 ans. Vous bénéficiez ainsi de pratiquement toutes les fonctions des APN de dernière génération, sans sacrifier votre budget. C'est l'occasion ! Nous reprendrons à la fin de la page suivante quelques sites de petites annonces belgo-françaises consacrés à la photographie. Quant à eBay n'oubliez pas de vérifier la qualité du vendeur avant achat (ou vente). Rappelons que régulièrement les forums juridiques font état de non-respect des accords conclus entre parties, de vols et d'escroqueries sur les sites des webmarchands (eBay, Rakuten, Rue du Commerce, Le Bon Coin, etc). Donc prudence, surtout si vous achetez (ou vendez) à un particulier qui vient de s'inscrire, sans aucune ou avec très peu de références ou avec des avis négatifs. C'est très souvent suspect et donc à éviter au bénéfice des marchands professionnels ou des privés ayant 100% de références positives depuis plusieurs années. Dernier chapitre
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