La photographie numérique Fonctionnement d'un APN reflex (II) Devant le large éventail d'APN disponibles sur le marché et une gamme de prix très variable, on peut se demander si finalement ils utilisent tous les mêmes technologies. En gros la réponse est "oui" mais elle doit être nuancée. A la question de savoir si les technologies sont différentes d'un APN à l'autre, sur le principe la réponse est généralement "non", rien n'a foncièrement changé depuis le Mavica, preuve de l'esprit visionnaire des ingénieurs de Sony. Mais dans le détail la réponse est "oui", chaque constructeur a apporté sa solution, plus ou moins appréciée, pour améliorer tel ou tel élément ou caractéristique de l'appareil. La bonne nouvelle est qu'en achetant un APN, si vous changez de marque vous ne serez pas très dépaysé par son fonctionnement; tous les reflex disposent d'une bague de mise au point, d'un viseur, d'un écran de contrôle, d'un écran électronique, d'un déclencheur et l'image sera toujours sauvée dans une carte-mémoire extractible. Les fonctions de base ne changent pas d'un APN à l'autre. Elle sont justes simplifiées ou automatisées sur les petits formats et les entrées de gamme et plus sophistiquées sur les hauts de gamme. En fait, dans son principe un APN ne peut pas fonctionner très différemment d'un appareil photo traditionnel, et celui-là en principe nous savons tous comment il fonctionne, même intuitivement dans les grandes lignes. C'est l'avantage des appareils photos; ils sont accessibles à tous, à l'exception des modèles professionnels qui demandent un peu d'habitude. Dans un reflex traditionnel, pour support argentique, la lumière du sujet suit une trajectoire bien connue allant de l'objectif à la chambre noire en passant par un miroir reflex et un viseur. "Reflex" signifie qu'avant la prise de vue, l'image traverse l'objectif et est réfléchie par un miroir incliné à 45° vers un viseur à travers lequel le photographe à une vue générale à la fois du sujet et de tous les paramètres de prise de vue. Autrement dit la visée comme la mesure d'exposition s'établissent à travers l'objectif. Ce système garantit une reproduction fidèle du sujet sans effet de parallaxe. Mais il ne garantit nullement les erreurs du photographe par manque d'expérience ou de talent... Ce qui différencie le boîtier APN du reflex traditionnel c'est évidemment le fait que le film est remplacé par un capteur électronique photosensible qui transforme les photons en signaux numériques. Il est associé à tout un dispositif de traitement et de gestion d'image. Les APN affichent également une quirielle de boutons derrière lesquels peuvent se cacher des dizaines de fonctions, offrant au total plus 250 sélections sur le Nikon D200 ! Certains parmi ces boutons permettent d'accéder à des commandes directes sans passer par les menus (éclairage du LCD, ISO, balance des blancs, etc). Un panneau de contrôle LCD situé au-dessus et généralement sur la droite du boîtier résume les réglages tandis que les paramètres d'exposition sont également affichés dans le viseur.
Enfin, le dos d'un APN est équipé d'un moniteur ou écran couleur LCD de type TFT ou OLED (voir plus bas), parfois orientable et même tactile sur les modèles récents. C'est de la très haute technologie qui plait à beaucoup d'utilisateurs ainsi que nous allons le découvrir. Comme leurs frères argentiques mais dans une version bien plus élaborée, les APN sont équipés de programmes et de modes d'expositions variés capables par exemple d'optimiser la mise au point ou le temps d'exposition sur base de mesures effectuées en différents points de l'image, de corriger les dominantes, de favoriser l'automatisme des vitesses ou de l'ouverture, de corriger la balance des blancs et, dans les modèles plus sophistiqués d'améliorer le rendu des couleurs, la netteté des images, de réduire le bruit électronique ou les vibrations parmi de nombreuses autres options. Voyons à présent les différents éléments caractéristiques d'un APN reflex. Le boîtier Son importance est relative car en lui-même il n'a aucun intérêt sans optique, sauf qu'il contient toute l'intelligence de l'appareil et qu'il ne doit pas être trop fragile ni trop lourd et être capable d'encaisser de petits chocs et des variations climatiques sans affecter l'électronique. C'est déjà tout un programme. On y reviendra. De nos jours, les boîtiers argentés (blancs) ne plaisent plus au public qui préfère les modèles noirs, moins "tape à l'oeil" et au look "pro". Il a l'avantage de camoufler les petites égratignures et d'être plus discret (mais on ne parle pas du bruit de l'obturateur !). Mais si la texture du boîtier est lisse et matte, les griffes seront tout aussi apparentes que sur un boîtier clair où les griffes laissent des traces noires. En revanche si la texture est légèrement mouchettée, gommée et en relief, les griffes passeront inaperçues. Les constructeurs proposent toutefois quelques modèles en version claire tel ce Nikon D40 argenté et même des versions au look vintage tel l'Olympus E-M10 Mark III Silver.
Ergonomie Le poids, l'encombrement, la forme et le touché du boîtier sont importants dans l'ergonomie de l'appareil. Un boîtier nu d'APN et sans batterie pèse entre 380 g (Olympus E-400) et 1.415 kg (Nikon D5). Sa dimension varie entre 130 x 91 x 53 mm pour l'Olympus qui tient dans la paume d'une main et 160 x 158.5 x 92 mm pour le Nikon D5. Aux modèles de milieu de gamme, il faut parfois ajouter les kits (grip, base, etc) qui peuvent augmenter leur volume de plus de 50% comme on le voit ci-dessous et augmenter leur poids d'environ 800 g. Si le boîtier est trop encombrant ou trop lourd vous le délaisserez probablement au profit d'un modèle plus compact. Autant donc bien le choisir et n'hésitez pas à le prendre en main équipé de son optique et de tous ses accessoires pour apprécier son ergonomie et son équilibre. Le touché dépend de la texture de la matière. Si le plastique ou le caoutchouc est trop lisse, la prise en main de l'appareil sera plus difficile que s'il est recouvert d'une texture légèrement rugueuse ou gommée sur laquelle les mains même humides adhèreront facilement et auront une meilleure prise. Ainsi, la poignée (grip, voir plus bas) du Nikon D7000 est en caoutchouc et offre une excellente adhérence. On apprécie ou non l'accessoire, on le trouve utile ou encombrant mais aujourd'hui la plupart des fabricants montent d'office un grip sur leurs boîtiers. On y reviendra. Enfin, il y a le design et particulièrement la disposition des boutons et des molettes. Si les plus petits peuvent encore facilement se loger ou être regroupés dans la même zone, les plus encombrants et généralement multifonctions seront placés au-dessus de l'appareil, soit à gauche soit à droite du pentaprisme, en fait là où il a de la place, ou sur la face arrière, juste à droite du moniteur. Les modèles sont très variables allant du bouton poussoir ou rotatif à la molette avec ou sans verrouillage au bouton multifonction. Une méthode peut-être meilleure qu'une autre car elle peut vous permettre d'accéder plus facilement et plus rapidement à certainement fonctions directes qui sont cachées dans des sous-menus sur d'autres appareils meilleurs marché. Chacun de ces détails est peu important en soi mais ensemble ils améliorent grandement l'ergonomie de l'appareil. Robustesse Concernant sa robustesse, un APN n'est généralement pas anti-choc, ni incassable ou waterproof ! Ce n'est pas un inconvénient en soi car il faut tout de même prendre soin de n'importe quel matériel et plus encore d'une optique. Disons que vous risquez plus facilement d'abîmer votre appareil si vous travaillez dans la nature plutôt qu'en studio, si vous vous baladez sur la plage ou naviguez sur l'eau. Bien entendu, chacun doit savoir qu'en réalisant un reportage sur un lieu en proie à des violences (manifestation, émeute, guerre, etc), vous risquez de cabosser votre appareil, qu'il soit couvert de boue ou de sable quand il ne tombe pas à l'eau, avec tous les risques que cela comporte. Le boîtier d'un APN reflex est fabriqué en alliage d'aluminium ou de magnésium préformé, parfois il est uniquement constitué de plastique hautement résistant (Nikon D100). Heureusement, certains modèles haut de gamme ajoutent des plaques de caoutchouc et des éléments hermétiques. Si un APN compact éteint et volet fermé peut encaisser une chute sur un sol dur ou dans les graviers avec quelques bosses, une légère déformation ou au pire avec une fêlure de la carrosserie, pour un reflex, une telle chute est de très mauvaise augure. Bien que certains modèles soient rembourés, vous avez toutes les chances de devoir retourner l'appareil à grands frais et pour plus d'un mois chez l'importeur pour une révision générale. Alors un bon conseil, assurez-le dans tous les sens du terme et fixez-le bien s'il doit survivre dans un environnement très chahuté ou instable. Ceci dit, il existe des boîtiers APN antichocs tel le modèle compact Ricoh Caplio 500G mais dont la résistance et les performances restent très limitées. A lire sur le blog : La NASA passe commande de 28 Nikon D2Xs, 2007 APN tropicalisé et étanchéité des optiques Comme le Canon EOS 6D Mark II, les Nikon D4 et D5, le Pentax K-1 ou le Sony Alpha 7 III parmi d'autres, les boîtiers des APN dits "tropicalisés" sont étanches. Ils fonctionnent sous la neige, supportent la pluie, les embruns et la poussière, là où les modèles standards tombent rapidement en panne sous zéro degré ou à la première intrusion de liquide dans le mécanisme. Si généralement il s'agit de boîtiers haut de gamme, il existe quelques modèles tropicalisés de milieu de gamme tel le Nikon D7200 (899 € en 2018 pour le boîtier nu), le Pentax K-3 II (999 € en 2018 pour le boîtier nu) ou encore le Canon EOS 90D (1155 € en 2024 pour le boîtier nu). En revanche, APN "tropicalisé" ne veut pas dire que l'optique a subi le même traitement; en fait aucune optique n'est étanche... Aussi si vous photographiez sous une averse ou sous la neige, si votre objectif est mouillé et entendez des bruits bizarres dans l'autofocus, dites-vous que vous venez probablement de commettre une erreur qui va mettre fin prématurément à votre séance photo car quelques secondes plus tard, le système de mise au point risque d'être grippé et cela vous coûtera cher en réparation. Heureusement, il existe des housses de protection pour les optiques, y compris en impression camouflage valant quelques dizaines d'euros. Le viseur optique (OVF ou Optical Viewfinder) d'un APN reflex est un système TTL donnant une vision réelle du sujet et conforme à la prise de vue puisqu'elle s'établit à travers l'objectif à pleine ouverture. C'est la seule solution pour obtenir dans le viseur reflex l'image la plus lumineuse possible. Elle ne produit donc pas d'effet de parallaxe (lorsque l'axe de prise de vue de l'objectif ne coïncide pas avec l'axe de visée, comme c'est le cas avec les modèles compacts). A ce sujet, notons que dans les APN d'entrée de gamme, le pentaprisme est remplacé par un pentamiroir, uns structure évidée contenant des miroirs réfléchissants sur les côtés. Le véritable pentaprisme donne une image plus brillante mais il est plus cher à fabriquer et augmente le prix du reflex. Dans des conditions de faible éclairement, il est intéressant d'utiliser un oeilleton pour que votre oeil soit à l'abri des lumières parasites. Le viseur d'un reflex utilise des technologies d'affichage différentes de celles du mode "Live View" du moniteur. L'APN utilise également des capteurs de balance des blancs, de mesure de l'exposition et d'autofocus dédié distincts. En basculant le moniteur en mode "Live View" (en appuyant sur le bouton "Lv"), l'APN utilise le capteur photosensible pour recueillir ces informations, comme le fait un APN hybride ou un APN compact. Le viseur affiche un certain nombre d'informations qui varient en fonction du modèle d'APN, du type de mise au point et du mode d'exposition sélectionnés ainsi qu'on le voit sur l'image présentée ci-dessous à droite. Généralement, le viseur affiche par défaut en bas et hors du champ les informations sur le mode d'exposition, l'exposition elle-même (vitesse et diaphragme), la sensibilité et la compensation d'exposition. Optionnellement, en fonction du mode d'exposition, certains réglages sont affichés en incrustation comme l'état de la batterie ou la position du miroir reflex, et autour du centre et plus ou moins étendus selon les modèles, les collimateurs de l'autofocus à corrélation de phase (voir aussi page 7). Le viseur ne donne pas toujours une image complète du sujet mais la couvre à plus de 94% de la longueur ou 88% de la surface (0.94 x 0.94). Même s'il la couvre à 100%, en mode cadence élevée la couverture peut tomber à 97% de la longueur. Concrètement cela à pour effet de faire apparaître sur les images ou au tirage des détails que vous n'aviez pas vu dans le viseur. Le grossissement du viseur varie entre 0.80 et 0.94x pour un objectif de 50 mm réglé sur l'infini. Un zoom parfois intégré à l'oculaire permet d'agrandir le sujet. En option certains modèles proposent un verre de visée plus clair avec une grille ou une loupe de mise au point. Ces accessoires sont généralement réservés aux modèles de milieu ou haut de gamme.
Actuellement les viseurs les plus grands et les plus lumineux sont ceux de Nikon et Pentax, Canon ayant encore du retard pour une raison inexpliquée, peut être justifiée par le prix plus concurrentiel de ses boîtiers. Sur la plupart des APN, au moyen d'une petite molette placée près du viseur on peut régler la dioptrie entre -2 et +1 dioptres (des lentilles permettent parfois d'atteindre -5 dioptres) et sur certains modèles, généralement de milieu ou haut de gamme, un volet d'occultation permet d'obturer l'oculaire afin qu'aucune lumière parasite ne contamine le posemètre via le viseur (notamment en UV ou pour les prises de vues nocturnes). Notons pour éviter toute confusion que les APN bridges (les APN intégrés tels le Minolta DImage ou certains appareils dit panoramiques) ainsi que certains APN hybrides (sans miroir) n'utilisent pas de viseur optique mais un viseur électronique dit EVT (Electronic Live View) donnant une image numérique sur un écran LCD ou OLED. Dans ce cas, sur les premiers modèles, si vous vous déplaciez, l'image n'était pas fluide dans le viseur ou sur l'écran mais apparaîssait de manière saccadée suite au faible taux de rafraîchissement. Cette image n'était vraiment pas naturelle et déplut à la plupart des photographes. Depuis, ce problème de temps de latence (lag) a été pratiquement résolu. Le but du miroir reflex est de transmettre l'image passant par l'objectif au viseur afin que vous puissiez vérifier la prise de vue avant de déclencher l'obturateur. Seul inconvénient, il se relève uniquement au moment du déclenchement pour laisser passer la lumière vers le capteur. Ce n'est donc qu'après que le capteur ait enregistré l'image qu'elle peut être visualisée sur le moniteur. Si vous souhaitez visualiser l'image avant la prise de vue (comme sur un APN hybride, un compact, un bridge ou une caméra vidéo), vous devez utilisez un APN disposant soit d'un second capteur généralement placé dans le viseur ou au fond et en dessous de la chambre noire soit un APN sans miroir reflex et disposant d'un obturateur électronique. C'est également pour cette raison que la première génération d'APN reflex ne pouvait pas enregistrer de séquences vidéos contrairement aux modèles compacts. Ce problème fut résolu en 2008 avec le Canon EOS 5D Mark II et le Nikon D90 dotés de capacités vidéo, les transformant presque en caméscope. Mais cela reste avant tout des APN très peu ergonomiques pour la vidéo car il faut leur ajouter des accessoires (micro, etc). Pour visualiser l'image sur l'écran fixé au dos de l'appareil avant la prise de vue, depuis 2006 (Olympus E-330), toutes les marques de reflex utilisent ce qu'ils appelent la fonction "Live View" : l'image apparaît en temps réel sur l'écran placé au dos de l'APN (un moniteur LCD ou OLED) sans obscurcissement de la visée durant la mise au point. L'avantage est de ne plus être obligé de coller l'oeil au viseur durant la prise de vue tout en gardant la possibilité de pouvoir cadrer l'image comme avec un APN hybride, un compact ou un bridge. Seul inconvénient, au moment du déclenchement, l'image disparaît un court instant qui est plus ou moins long selon les modèles. Complété par un écran orientable et tactile, cette fonctionnalité est très utile lorsque vous devez cadrer main levée (au-dessus de la foule ou d'un obstacle) ou au raz du sol, bref dans toutes les conditions où l'écran est invisible. A voir sur YouTube : Nikon D300 Live View Mode
Sur les APN, un motif se réfléchit sur le miroir reflex. Il est utilisée par le système de mesure d'exposition et l'autofocus. Ce motif se réfléchit dans le viseur et, sur certains APN, les zones de mise au point sont éclairées en rouge au moyen d'une LED. Ce motif correspond en fait à l'image passive d'un verre de visée parfois amovible tel le Katz Eye situé au-dessus du miroir, juste sous le pentaprisme. Quant au trajet réel de la lumière, dans le Canon EOS 20D par exemple, le miroir reflex ne réfléchit que 60% de la lumière vers le viseur, les 40% restant étant réfléchis vers les cellules d'exposition et l'autofocus, d'où la perte de luminosité dans le viseur. Notons également que sur la plupart des modèles le miroir reflex peut être relevé manuellement, une option intéressante si l'appareil est sensible aux vibrations ou pour assurer le nettoyage du filtre protégeant le capteur. Toutefois, bloquer le miroir reflex en position haute (notamment pour nettoyer le photocapteur) exige souvent une batterie chargée à plus de 50% sinon il se rabaisse systématiquement. On y reviendra. Enfin, parmi les problèmes inattendus, lorsque le miroir se rabaisse, il peut produire un bruit suffisamment important pour déranger un public (en concert, lors d'une cérémonie) ou des animaux sauvages. Le Nikon D200 par exemple n'est pas réputé pour son silence. On peut toutefois réduire ce bruit en plaçant l'appareil dans une sacoche ou un étui spécialement adapté. C'est un problème récurrent des APN très déplaisant dans les endroits peu bruyants ou pour la photo animalière. Heureusement certains modèles disposent d'un mode de déclenchement silencieux (par ex. Canon EOS-1D Mark III, Nikon D7000, etc). Le moniteur et l'écran de contrôle Ce qui frappe le plus le novice ou l'amateur encore habitué aux reflex traditionnels, c'est le fait que l'image enregistrée par un APN s'affiche sur un écran couleur, le moniteur, placé au dos de l'appareil tandis que l'ensemble des paramètres de contrôle s'affichent sur un écran N/B situé au-dessus du boîtier, bien qu'il tende à disparaître (voir plus bas). Le moniteur Le moniteur fut longtemps un écran couleur LCD (Liquid Crystal Display, à cristaux liquides). Il s'agit d'un écran plat qui tire profit des propriétés de polarisation de la lumière et de biréfringence des cristaux liquides en phase nématique. Cela permet de contrôler la transparence de l'image en fonction d'un champ électrique. Un écran LCD n'émet donc pas de lumière et doit donc être (rétro) éclairé. La plupart des écrans LCD des APN exploitent la technologie TFT, un type d'écran à matrice active (un film de transistors remplace l'ancienne grille arrière faite d'électrodes) qui permet d'obtenir un temps de réponse inférieur à 10 ms et donc instantané à l'oeil nu. En revanche, le contraste est limité à environ 300:1, ce qui rend la lecture difficile en plein Soleil. Mais la technologie évolue. Sur les APN de nouvelle génération, il a été remplacé par un écran OLED qui ne nécessite pas de rétroéclairage. Il est plus performant, plus contrasté avec plus de nuances, plus fin et moins énergivore que l'écran LCD. Les écrans OLED de dernière génération sont mêmes incassables et résistent aux brûlures d'écran, c'est-à-dire aux effets de persistance d'image (comme les smartphones et les TV OLED). Cet écran à haute résolution offre l'avantage de reproduire exactement l'image du sujet telle qu'elle a été enregistrée dans ses couleurs et sa luminance réelles et avec les éventuels filtres numériques. La plupart des moniteurs couvre le champ d'un super grand-angle (170°). Cet écran constitué de verre hautement résistant affiche l'image quel que soit le rayonnement, UV, visible ou IR, puisque le capteur de l'APN convertit n'importe quel photon auquel il est sensible en électrons. On y reviendra.
Du fait que le photocapteur est placé derrière le miroir reflex, comme nous l'avons expliqué, les APN reflex proposent un mode "Live View" qui affiche une image numérique sur le moniteur avant la prise de vue. Mais dans ce cas, l'image n'apparaît plus dans le viseur car le miroir reflex est relevé et l'obturateur est ouvert que pour que le photocapteur puisse enregistrer l'image et l'afficher sur le moniteur (ce n'est que lors du déclenchement que l'obturateur va se fermer puis se rouvrir pendant le temps d'exposition, puis il se relève pour réactiver le mode "Live View"). Cette façon de visualiser l'image sur l'écran plutôt que dans le viseur revient à utiliser le reflex comme un APN hybride, un compact ou un bridge. La diagonale du moniteur varie selon les modèles entre 38 et 80 mm (1.5-3.2") et contient entre 150000 (1.5") et 2360000 pixels (3.2" du Nikon D5). L'image devient confortable et lisible à partir d'une diagonale de 50 mm (2") ou une définition de 450000 pixels, ce qui correspond à un écran de 3 x 4 cm. Avec les progrès de la technologie tactile, comme sur les APN compacts, les moniteurs des APN reflex ont tendance à s'agrandir tout en passant du format 4:3 au 2:3 et le nombre de boutons de contrôle diminue mais il en reste toujours trop. On y reviendra. Le moniteur présente quelques inconvénients. Dans le cas du modèle fixe, outre qu'il n'est pas orientable, son principal inconvénient est de ne pas être protégé des abrasions mécaniques et de ce fait, bien qu'il soit parfois placé en retrait du profil du boîtier, vous avez toutes les chances de griffer l'écran. Quelques appareils disposent d'une protection en plastique optionnelle qui se pose sur le moniteur et le protège de l'abrasion mécanique et des poussières, une option très utile si vous portez l'appareil en bandoulière autour du cou ou les rares fois où vous le poserez sur son dos. C'est ici que le moniteur orientable trouve son intérêt car on peut le retourner face au boîtier afin de protéger l'écran (voir plus bas). Parmi les autres inconvénients, comme tous les écrans il présente un faible contraste quand il est exposé en plein Soleil (d'où l'intérêt que l'écran soit orientable), une image affichée qui ne correspond pas toujours à 100% de l'image enregistrée sur certains anciens modèles et un usage parfois compliqué à main levée sur les APN les plus lourds (pros). Enfin, comme tous les écrans numériques, lorsque la lumière ambiante est faible, le bruit électronique est apparemment et génère de la scintillation qui peut être gênante. Le moniteur représente le centre névralgique de l'APN car à l'instar de l'interface écran-clavier d'un ordinateur, il permet de contrôler tous les paramètres de l'APN et toutes les photos. Puisque le photographe l'utilise constamment, il y a donc beaucoup de choses à dire sur ce petit moniteur et notamment des détails à vérifier avant achat. Données affichées Avant la prise de vue, le moniteur permet d'afficher et éventuellement de modifier tous les paramètres de la photo et de contrôle de l'appareil. Il y a des centaines de choix possibles qui , même résumés dans des tableaux, occupent des pages entières dans le guide de démarrage ou dans l'annexe du manuel d'emploi des APN qu'il vaut la peine de lire au moins une fois. Après la prise de vue, l'image s'affiche quelques secondes sur le moniteur qui repasse ensuite en mode "Live View" ou, s'il n'utilise plus d'écran de contrôle LCD, il affiche les données de prise de vue. En mode "Live View", le moniteur peut afficher enytre une vingtaine et une trentaine de pictogrammes en incrustation sur l'image. Si vous estimez que la quantité d'informations affichée est trop importante ou couvre trop l'image, sur certains APN un simple réglable permet de la réduire jusqu'aux seuls paramètres de prise de vue (vitesse d'obturation, diaphrame, compensation d'exposition et ISO). Etant donné la forte consommation d'électricité de ce moniteur, évitez de choisir l'option qui affiche l'image en permanence au risque d'épuiser rapidement la batterie (d'où l'intérêt d'en avoir au moins deux supplémentaires chargées de rechange. On y reviendra). Une durée d'affichage de 1 à 3 secondes est suffisante. En appuyant sur le bouton "Playback" (une petite flèche) placé au dos de l'appareil, le moniteur permet d'afficher les photos enregistrées dans la carte flash en plein format. La plupart des APN permettent aussi d'afficher les images sous forme de vignettes (d'images réduites) ou l'image en taille réduite avec les conditions de prise de vue. Il peut aussi afficher un histogramme de la distribution des couleurs RGB et de la luminosité ainsi que les hautes lumières, c'est-à-dire les zones surexposées de l'image (les zones "brûlées" clignotent et sont parfois colorées). Via le bouton "Playback" ou une option du menu, vous pouvez aussi rapidement supprimer les images individuelles ou par lot ou les protéger. Navigation dans les menus Le moniteur permet surtout d'accéder à toutes les options de configuration et de prise de vue. Sur tous les APN, on accède au menu via le bouton "Menu" placé au dos de l'appareil. Le choix et la sélection s'effectuent avec un jeu de deux boutons (directions et validation), un bouton multifonction ou une molette de sélection associée au bouton de validation ("OK" ou "Set"). Les menus de configuration des APN sont complexes par nature avec une dizaine de sous-menus affichant entre deux et une quinzaine d'options, elles-mêmes contenant parfois des choix multiples qui donnent l'impression de plonger dans les profondeurs de l'appareil, surtout quand il s'agit de paramètres qu'on utilise rarement voire jamais. Avec le temps et les retours des utilisateurs, l'ergonomie de ces menus s'est améliorée, ils sont généralement regroupés par thème et donc assez pratiques à utiliser, avec soit un numéro d'ordre croissant très peu convivial soit avec des pictogrammes parfois colorés bien plus pratiques affichés sur la gauche ou au-dessus en guise de menu principal. Sur certains APN, le moniteur étant tactile, il est encore plus simple de choisir du doigt l'une ou l'autre option. Passons en revue quelques unes de ces fonctions et options, histoire de vous familiariser avec le concept et que ces sous-menus ne vous intimident plus.
Sur la plupart des APN, en plus de ces sous-menus en cascade, il existe des boutons à l'arrière et sur le dessus de l'APN (Menu, Fn, Mode, ISO, WB, Info, Loupe, Lv, etc) permettant d'activer directement une fonction ou d'accéder à un sous-menu spécifique. Vu l'intégration et la miniaturisation extrêmement poussée des APN, plusieurs boutons et molettes sont multifonctions, c'est-à-dire qu'ils regroupent plusieurs fonctions dont l'action varie selon le sous-menu. Parfois une petite légende (qu'on peut désactiver) explique sa fonction ou comment l'utiliser. Les APN reflex commercialisés à partir de ~2010 disposent de fonctions inspirées des APN compacts comme la bague ou l'anneau qui entoure le bouton de validation situé au dos de l'appareil. Cette bague comprend 4 boutons multifonctions qui, dans les sous-menus, servent également de flèches pour se déplacer d'option en option ainsi que vers le sous-menu de certains options à choix multiples. Sur d'autres APN, la molette placée au dos et à droite près du bord supérieur de l'appareil est multifonction. Si elle sert par défaut à choisir l'ouverture du diaphragme en mode manuel, elle sert aussi de sélecteur (du mode d'ouverture, de la température de couleur, du zoom en playback, etc) et de curseur dans certaines options des sous-menus. Cette molette peut aussi être assignée par l'utilisateur à un paramètre spécifique de la prise de vue (choix de la sensibilité, de la vitesse d'obturation, de la compensation d'exposition, etc). En appuyant sur un autre bouton (une loupe), en mode "playback" et en jouant avec cette molette, le moniteur permet aussi de zoomer sur une zone de l'image jusqu'à 31x sur certains modèles (alors que le zoom en mode "Live View" avant la prise de vue est limité entre 6 et 12x selon les modèles). Cette option est très utile pour vérifier la mise au point lorsque l'autofocus est débrayé, notamment pour l'astrophotographie (voir aussi le masque de Bathinov).
Selon les modèles d'APN, certains menus sont mieux organisés et plus colorés que d'autres. Certains APN proposent aussi un choix de polices de caractères. Quand il s'agit d'afficher du texte sur ce petit moniteur, la taille des caractères est parfois trop petite si vous n'avez plus une bonne vue. Même si le contraste est maximum, certains personnes peuvent avoir des difficultés pour lire les options des menus, notamment quand elles sont simplement surlignées d'un cadre bleu foncé sur fond noir (dire qu'il fallut être ingénieur pour l'inventer !). Pouvoir choisir la police de caractère est donc une option utile. D'autres modèles d'APN, et parfois vendus par le même constructeur mais dans une autre gamme, proposent un curseur de différentes couleurs, sur fond clair, jaune ou beige par exemple, ou jouent sur le contraste ou le relief des caractères pour souligner la sélection courante. C'est évidemment beaucoup plus ergonomique. Même si l'essentiel réside dans les performances de l'APN, cela vaut la peine d'explorer ces menus en magasin ou même de les tester sur le terrain avant d'acheter un APN au risque de devoir passer quelques années avec une structure de menus, une taille de caractères ou des couleurs qui vous déplaisent. Comme les boutons de commande entourant le volant d'une voiture paraissent compliqués durant la première semaine d'utilisation et exigent un peu d'habitude, au début l'organisation des sous-menus de n'importe quel APN semble compliquée. Il faut s'astreindre à lire au moins fois tout le manuel pour comprendre comment tout cela s'organise, histoire d'avoir lu et si possible mémorisé que telle ou telle option existe. Ensuite il faut vraiment consacrer un peu de temps pour avoir l'APN en main, parcourir son labyrinthe de sous-menus et ne pas hésiter à modifier les options afin de s'y accoutumer (sachant qu'une réinitialisation est toujours possible et qu'il est utile de trouver cette option dès le début), mémoriser les principales options et acquérir certains automatismes. Sans être vraiment intuitifs car il y a trop d'options, il est relativement simple de naviguer dans ces menus sans (trop) s'y perdre et de mémoriser la procédure d'accès aux principaux paramètres. La majorité des photographes trouve que les menus des APN compacts sont plus ergonomiques que ceux des reflex et ceux des Canon et Nikon plus ergonomiques que ceux des autres constructeurs, à quelques exceptions près. Nous verrons que les APN hybrides ont tiré les leçons du passé et profitent du meilleur de ces améliorations. A l'inverse, certains constructeurs comme Sony et Ricoh (Pentax) ont l'art de proposer des menus compliqués et peu ergonomiques dans lesquels même un photographe averti se perd. Mais c'est aussi une question d'habitude. Un dos en mutation Concernant le design, la conception des APN qu'ils soient reflex ou non, respecte dans ses grandes lignes un style propre à chaque constructeur qui se maintient au fil des générations dans l'apparence du boîtier, les optiques, les couleurs, la texture, la conception des boutons et des menus. Mais ce design et en particulier le dos des APN reflex est en train d'évoluer et subit depuis les années ~2010 sa plus forte mutation. Avant l'invention du moniteur orientable (voir plus bas), il y avait aussi une certaine harmonisation entre les constructeurs : le bouton de validation était circulaire, surdimensionné et placé à droite du moniteur fixe, à hauteur du pouce droit, tandis que 4 ou 5 boutons à accès direct étaient alignés verticalement sur la gauche du moniteur afin qu'ils soient facilement accessibles avec le pouce gauche. Mais depuis que les APN utilisent un moniteur orientable, sur beaucoup de modèles les boutons placés à gauche du moniteur furent sacrifiés et ont été redistribués ailleurs sur le dos de l'appareil, y compris sur la bague multifonction qui entoure le bouton de validation. Bien que cette disposition existe depuis longtemps sur les APN compacts, c'est une "nouveauté" sur les APN reflex qui n'est pas standardisée entre constructeurs et ne le sera jamais vu la croissance du marché des APN hybrides au détriment des reflex. De ce fait, dans un marché en mutation et très concurrentiel, aucun constructeur n'échappe à la critique sur certains détails, notamment à propos de l'ergonomie des boutons et des menus. En effet, chez un même constructeur, la conception des boutons et des menus peut varier d'un modèle à l'autre, y compris parfois dans une même série d'APN. Comment expliquer cet apparent manque d'harmonisation ? Comme évoqué en première page, la principale raison est liée à l'évolution technologique constante, cette évolution vers des APN disposant d'un large moniteur orientable qui exige une révision complète de la disposition des boutons placés au dos ainsi que des fonctions placées sur le haut du boîtier à partir du moment où l'écran de contrôle n'est plus nécessaire puisque tous les paramètres s'affichent sur le moniteur. De part leur conception, les modèles de chaque gamme présentent un encombrement (taille et poids) différent, les modèles d'entrée voire de milieu de gamme étant plus compacts et plus légers que les modèles haut de gamme professionnels.
Le dos d'un petit APN reflex mesure jusqu'à 3 cm de moins en largeur et en hauteur (sans compter le grip) qu'un modèle haut de gamme professionnel. Par conséquent, au dos du modèle le plus compact, la surface disponible est jusqu'à 44% plus petite que sur le modèle le plus grand. Cette surface réduite doit malgré tout contenir le moniteur orientable le plus grand possible et quelques boutons à accès direct ou multifonctions et éventuellement une molette de contrôle. Encore une fois, c'est sur les APN compacts et les hybrides que le layout est devenu minimaliste. Résultat, sur le petit Pentax K-s2 par exemple présenté ci-dessus à gauche, la diagonale du moniteur orientable comme celle de l'image mesurent 3" soit 76 mm, ce qui est appréciable et équivalent à celle de certains APN hybrides même plus récents, et son dos diffère déjà sensiblement de celui du Pentax K-5 équipé d'un moniteur fixe présenté ci-dessus à droite sorti 5 ans plus tôt et classé parmi les modèles semi-professionnels. Ce dernier est déjà ringard comparé au K-s2... Lors de sa sortie en 2015, le Pentax K-s2 fut d'ailleurs récompensé par le prix TIPA du meilleur réflex numérique avancé de l'année. Si certains l'ont rapidement classé parmi les modèles grand public en raison de prix, les membres de la TIPA l'ont classé parmi les modèles "avancés" et les utilisateurs eux-mêmes le considèrent comme un modèle de milieu de gamme (cf. Pentax forums), un sentiment que je partage pour l'avoir utilisé.
Si on apprécie les petits appareils photos pour leur compacité et leur relatif faible poids (cf. en son temps le succès des Olympus), on regrette parfois le revers de la médaille. Qund la taille du moniteur orientable atteint 3", il arrive que certains boutons soient difficiles d'accès pour les personnes ayant de gros doigts car soit un bouton multifonction est trop rapproché d'un autre bouton qui s'active intempestivement soit son épaisseur est tellement mince et il est tellement étroit, notamment ceux placés sur l'anneau de validation, qu'il faut s'appliquer pour le sélectionner. D'un autre côté, si les boutons de l'anneau multifonction étaient plus grands et en relief, ils pourraient aussi s'activer au moindre frottement (cf. le changement effectué sur le Pentax K-s2 par rapport au K-5). Un compromis ne peut jamais plaire à tout le monde. Et la nuit c'est encore pire puisqu'aucun bouton n'est éclairé sauf celui du déclencheur, et encore temporairement. Un éclairage d'appoint (par exemple une LED frontale ou une mini lampe-torche) est donc nécessaire. A ce propos, la dizaine de boutons des APN y compris des hybrides ne seront jamais lumineux ou rétroéclairés pour économiser la batterie. Au fil des générations et prenant souvent exemple sur les modèles compacts et hybrides, les APN reflex ont intégré de nouvelles options dont le traitement d'image, l'application de filtres numériques, la manipulation et l'édition d'images (rotation, suppression, slide show, etc) ainsi que la possibilité de transmettre des fichiers vers un ordinateur ou un smartphone (par Wi-Fi ou Bluetooth en pressant simplement un bouton) ainsi que vers un site Internet (vidéo streaming) pour les modèles dit "vlog" qui permettent de diffuser des vidéos en direct, notamment vers une chaîne YouTube et le réseau social Facebook en mode livestream, une technologie qu'ils exploitent respectivement depuis 2008 et 2018. Sachant que la complexité des APN reflex qui transpire dans ces menus combinée parfois à leur encombrement peut décourager plus d'un photographe amateur, pour ne pas alourdir ce descriptif, on reviendra à la fin de la dernière page sur la question ultime : à qui s'adresse un APN reflex ? L'intérêt du moniteur orientable Comme nous l'avons dit, certains APN reflex ont hérité d'un moniteur orientable qui fut inventé pour les compacts. En effet, on le trouve pour la première fois sur l'APN Nikon Coolpix 4500 de 4 MPixels sorti en 2002 puis sur le Canon PowerShot A80 de 4 Mpixels sorti en 2003. Mais il faudra des années avant que les fabricants de reflex le proposent et encore, uniquement sur certains modèles de leur gamme, et tous ne l'ont pas encore adopté. Pourtant, une fois qu'on l'a essayé, on ne peut plus s'en passer tellement il est confortable.
Ce moniteur orientable est maintenu par une charnière généralement fixée sur le côté gauche du boîtier vu de dos. En effet, à droite ce n'est pas possible en raison des boutons de contrôle et du grip. De rares modèles ont placé la charnière en bas pour préserver l'accès aux boutons alignés sur la gauche du dos, mais elle limite aussi la largeur du moniteur au format 4:3. Cette configuration à tendance à disparaître sur les reflex mais n'est pas abandonnée sur les APN hybrides. En effet, certains modèles ont maintenu la charnière en bas ou en haut du moniteur orientable au format 2:3 mais la disposition des boutons est différente. Notons que Sony proposa en 2012 un moniteur LCD d'appoint orientable (Sony CLM-V55 de 5" à 400 €) pour son reflex Alpha et ses Handycam qui se fixe sur le sabot du flash. Il est équipé d'un pare-soleil et d'une fonction zoom. Une fois encore Sony faire preuve d'imagination. Lors du choix d'un APN reflex de ce type, il faut seulement s'assurer que la fixation est robuste et qu'elle permet au moniteur de pivoter non seulement dans les deux plans mais soit également capable de pivoter sur lui-même sur 180° voire 360°. Progrès oblige, sur les APN reflex de dernière génération, le moniteur orientable est également tactile. Fonctionnant pour ainsi dire au doigt, cette fonction supprime plusieurs boutons devenus obsolètes puisque la majorité des commandes passe par le moniteur tactile. Les rares boutons qui subsistent sont ceux à commande directe (Menu, Fn, Playback, Enregistrement vidéo, On/Off, etc), la molette multifonction et le bouton de validation muni de son anneau multifonction. Cette façon de travailler simplifie la navigation dans les menus, la validation des choix et facilite la prise de vue. Mais vérifiez avant achat que la fonction tactile s'applique à tous les menus. En effet, comme sur certains APN compacts, elle est encore parfois limitée à une poignée de paramètres de prise de vue. Le moniteur orientable fut considéré au début comme un gadget car sur les premiers modèles il n'était pas couplé au mode "Live View" et ne permettait pas de voir l'image sur le moniteur en même temps que l'on visait le sujet. Vu sous cet angle, c'était effectivement un gadget ! A présent que le mode "Live View" s'est généralisé et perfectionné, le moniteur orientable est vite devenu indispensable pour de multiples raisons : - lorsque la position de l'APN ne permet plus d'accéder au viseur ou au moniteur fixe (toutes les positions "acrobatiques"). En fait pour un photographe de terrain, il y a autant de prises de vues acrobatiques que de situations normales ! On ne peut donc que faire l'éloge du moniteur orientable comme l'a fait Laurent Breillat. - lorsque le dos de l'APN est en plein Soleil et que le moniteur ne peut pas être abrité, rendant l'image illisible. - lorsqu'on souhaite réaliser une photographie discrète sans ostensiblement mettre l'oeil au viseur. - le dos du moniteur fait office de protection. Il suffit de tourner le moniteur de 180° et de le placer contre le boîtier pour le protéger et en même temps l'éteindre. Viseur ou moniteur ? Faut-il utiliser de préférence le viseur optique ou le moniteur pour prendre une photo ? Tout dépend de l'expérience du photographe, de ses goûts et habitudes car certains photographes ne jurent que par le viseur optique. Mais il y a aussi des raisons pratiques à considérer.
Les APN reflex disposent d'un viseur optique pour des raisons techniques liées à leur architecture et la présence du miroir reflex. On peut évidemment supprimer le viseur ainsi que le pentaprisme et gagner de la place ainsi que du poids sans que cela nuise à la prise de vue et se contenter de regarder le moniteur comme avec un compact, un bridge ou un hybride. Mais à ce jour, tous les constructeurs ont conservé le viseur pour des raisons historiques et techniques mais aussi, accessoirement, pour éviter une révolution chez les photographes de l'ancienne génération et les nostalgiques qui apprécient ce design depuis des décennies voire des générations. Et pour ces artistes amoureux de la photo, ce n'est pas un détail. En 2019, Hiroki Sugahara, Directeur Général du Département de communication marketing de Ricoh (Pentax) au Centre Mondial de Ventes et de Marketing (Unité commerciale Smart Vision), déclara qu'il ne croyait pas à l'avenir des APN hybrides (cf. Fstoppers). Pourquoi ? Ce n'est pas une boutade du manager exécutif de la société ni de la résistance face au progrès mais la prise de conscience d'une certaine réalité. Selon Sugahara, certains photographes qui étaient passés à un modèle hybride ont fait marche arrière et sont revenus au reflex pour le plaisir de regarder dans le viseur et sentir leur sujet (cf. Pentax Klub). En effet, si les photographes apprécient généralement le grand moniteur pour son confort, certains ne s'y adaptent pas car ils considèrent qu'ils regardent une "image de télévision", une image artificielle et interprétée du sujet. Ces photographes préfèrent porter l'oeil à l'oculaire d'un viseur optique plutôt que regarder le moniteur pour cadrer et ressentir la réalité sans artifice. Comme c'est également le cas avec les APN bridges et quelques APN hybrides qui utilisent un viseur électronique (EVF), le scintillement et l'aspect grainé qu'on observe sur les écrans électroniques (viseurs et moniteurs) dans des conditions de faible éclairement peut déranger et empêcher certains photographes d'exprimer leur créativité. On observe le même problème avec les photoamplificateurs d'images dans les lunettes et jumelles de vision nocturne (cf. l'amplificateur d'image I3 de Ceoptics). Si on supporte le scintillement une minute, à la longue ce n'est pas agréable. En revanche, certains amateurs ne le remarquent pas et ne sont pas dérangés par cette perte de qualité de l'image. Bonne nouvelle, à mesure que la technologie évolue, ce scintillement et l'aspect grainé de l'image en mode "Live View" est moins visible sur les nouveaux APN, y compris à ISO élevés. Les atouts du viseur Selon Pentax, "L'utilisation d'un viseur optique est l'un des meilleurs aspects de la prise de vue avec un appareil photo reflex. Conçus pour une prise de vue agréable, les APN Pentax sont dotés d'un viseur optique avec un pentaprisme en verre. Ce système offre un large champ de vision, ce qui facilite la vérification des pics de mise au point et du bokeh. Le viseur optique n'a pas de décalage temporel (lag) comme c'est le cas avec le viseur électronique d'un APN hybdride et il est plus facile de voir comment le sujet est éclairé, tout en offrant une vue précise des couleurs et des ombres. Il est également possible de vérifier le sujet dans le viseur même lorsque l'appareil est éteint, ce qui permet de réduire la consommation de la batterie." Parmi ses atouts, le viseur optique donne une image réelle du sujet dans les conditions réelles de lumière. L'image est analogique et donc ne scintille pas quand il fait sombre, elle est juste sombre. Certes, quand il fait sombre ou de nuit vous ne voyez plus le collimateur ou la mire, sauf un instant lorsqu'elle s'allume, mais lorsque la mise au point est faite, l'image est claire. De plus, en plaçant l'oeil à l'oculaire du viseur, il est plus facile de stabiliser l'appareil car il prend appui sur le visage. Il permet également d'avoir en un seul regard toutes les informations sur la prise de vue en même temps qu'on cadre le sujet. Enfin, il permet de suivre plus facilement un sujet mobile qu'en tenant l'appareil à bout de bras. Toutefois sur certains petits APN reflex où l'espace au dos de l'appareil est compté, la molette de réglage du diaphragme est déportée près du viseur et donc vers le centre du boîtier, plutôt que vers la droite. Le photographe dont l'oeil maître est le gauche doit alors légèrement déplacer sa tête vers la gauche quand il veut regarder dans le viseur et en même temps régler le diaphragme, ce qui peut-être gênant. Dans ce cas, il préférera soit utiliser un APN reflex moins compact ou sur lequel la molette est bien à droite soit il préférera utiliser le moniteur. Si le photographe utilise en priorité le viseur, dans ce cas le moniteur joue un rôle secondaire et complémentaire en affichant l'image telle qu'elle est enregistrée ainsi que les paramètres de la prise de vue et de contrôle. Les atouts du moniteur Une personne qui a l'habitude de travailler avec un APN compact et qui doit utiliser un reflex ne regardera sans doute jamais dans le viseur mais activera d'office le mode "Live View" pour observer l'image sur le moniteur. Le moniteur offre aussi l'avantage d'afficher en incrustation sur l'image toutes les informations utiles sur la prise de vue et les principaux paramètres de contrôle. Le photographe dispose aussi d'un certain recul vis-à-vis de l'image et d'options d'incrustations comme par exemple une grille ou un niveau pour cadrer au mieux la scène, éventuellement un histogramme de la luminance ou des zones surexposées, des options inaccessibles en regardant dans le viseur. De plus, dans des conditions de faible éclairement, au crépuscule ou la nuit, le moniteur rend service. Puisque le mode "Live View" affiche l'image en direct, on peut temporairement la surexposer pour discerner exactement où se trouve certains détails ou le bord du champ et faciliter le cadrage. On peut aussi zoomer sur l'image pour affiner la mise au point en mode manuel. Mais comme nous l'avons dit, là où le moniteur orientable devient très pratique et indispensable, c'est dans les positions acrobatiques qui empêchent de regarder dans le viseur ou de voir le dos de l'APN. L'écran de contrôle L'écran de contrôle est un petit écran LCD secondaire réservé à l'affichage des paramètres de prise de vue et du statut des commandes générales. Il reprend les fonctions et modes de fonctionnement essentiels de l'APN sous forme texte et graphique. Il est généralement rétroéclairé en blanc, en vert ou en orange. Son éclairage peut être activé selon différents modes : par le bouton de mise générale sous tension, lors de la mesure d'exposition ou encore à la pression sur n'importe quel bouton. Certains APN reflex ne disposent pas d'écran de contrôle comme les Canon EOS 850D, Nikon D5300, les Pentax série K, les Sony série Alpha, etc. Mais ce n'est pas indispensable puisque les APN hybrides et les compacts n'en possèdent pas non plus, tous les réglages s'affichant sur le moniteur. On peut imaginer que d'ici quelques années, l'écran de contrôle LCD disparaîtra et avec lui les APN reflex au profit des modèles hybrides bien plus ergonomiques et souvent même plus performants que les reflex. Un obturateur est un dispositif qui permet de contrôler la durée d'exposition d'un capteur photosensible. Il peut également être utilisé pour gérer les impulsions lumineuses d'un flash ou d'un projecteur. Il existe différents types d'obturateurs : central (à iris), plan focal (à rideaux), rotatif (à volet ou secteur) et électronique. Il ne faut pas confondre l'obturateur électronique avec l'obturateur mécanique contrôlé électroniquement. Dans ce dernier cas, c'est un système électronique ou magnétique qui déclenche la fermeture de l'iris ou du 2e rideau. Cela n'a rien à voir avec le système électronique des APN. Aujourd'hui, les APN compacts et plusieurs modèles de bridges n'ont plus d'obturateur mécanique mais disposent uniquement d'un obturateur électronique, donc sans partie mobile. Seuls les APN reflex, les hybrides et certains bridges utilisent toujours un obturateur mécanique, parfois secondé par un obturateur électronique. Nous reviendrons sur le rôle de l'obturateur mécanique lorsque nous discuterons de la synchronisation du flash car, ainsi que nous allons le voir, il ne semble pas prêt de disparaître. L'obturateur mécanique des APN reflex L'obturateur mécanique n'a jamais quitté les tiroirs des constructeurs. Il a seulement évolué, passant du dispositif purement mécanique et aux performances limitées à un système asservi électroniquement ou électromagnétiquement, capable de soutenir des cadences très élevées et au moins deux fois plus d'obturations que l'ancien système. L'obturateur mécanique permet à la lumière d'atteindre la surface du photocapteur uniquement durant le temps d'exposition. Composé de lames juxtaposées, elles sont fermées en permanence et ne s'ouvrent que lors de la prise de vue. Généralement un obturateur mécanique est testé entre 0 et 40°C et supporte moins de 85% d'humidité. Certains modèles tel celui de l'ancien Nikon F-1 pouvait fonctionner entre -30 et +60°C et supporter jusqu'à 95% d'humidité.
L'obturateur mécanique est généralement complété par un obturateur électronique. Il ne sert pas à bloquer la lumière mais permet d'enregistrer le signal lumineux pendant la durée d'exposition sélectionnée. Cet obturateur est silencieux à la différence de l'obturateur mécanique. Après Nikon qui sortit les modèles D50 et D70 en 2005 disposant d'un obturateur électronique et mécanique à rideau, la même année Canon sortit l'EOS 350D également équipé d'un obturateur mécanique, rapidement suivi par l'EOS 5D (12.8 Mpixels, 2600 €). Pour tirer avantage du capteur plein cadre, "full frame" de 24 x 36 mm, ce reflex utilisa pour la première fois un obturateur plan focal à déplacement vertical tel celui présenté à gauche. Bien que le concept existait déjà sur le Canon EOS D30 sorti en 2000, celui-ci était de taille supérieure, plus perfectionné et deux fois plus rapide. Les deux rideaux sont chacun constitués de quatre lames, trois en KN Mylar et la quatrième en Duralumin hautement résistant, capables de soutenir 100000 déclenchements entre 1/8000e et 30 secondes plus la pose B. D'ores et déjà ces solutions semblent regagner de l'intérêt. Ainsi, en 2006 Nikon poursuivit dans cette voie, équipant son D80 (10.2 Mpixels, 1300 €) d'un obturateur uniquement mécanique piloté électroniquement. Notons pour mémoire qu'il existe également l'obturateur central, un obturateur mécanique placé dans l'objectif utilisé jadis dans les chambres photographiques et de nos jours sur quelques rares APN compacts professionnels tels le Sony RX1R II. Un obturateur mécanique tel celui de l'APN haut de gamme Nikon D4 est fabriqué en Kevlar et carbone et supporte 400000 déclenchements alors qu'un APN d'entrée de gamme est garanti pour 100000 déclenchements. Il est utile de le savoir si vous comptez revendre votre APN (le nombre de déclenchements vous sera demandé) car personne ne souhaite acheter un appareil d'occasion dont l'obturateur arrive en fin de vie, même si 80% des modèles dépassent la MTBF (Mean Time Between Failure) sans problème. Nous reviendrons en dernière page sur la question de la fiabilité et du taux de panne des APN. Notons que dans les APN haut de gamme, sachant que la vitesse d'obturation ralentit à mesure que l'obturateur "vieillit", l'électronique compense la vitesse pour conserver l'exposition correcte. A
voir : Nikon D4 Shutter Burst Fonctionnement de l'obturateur électronique d'un APN En prenant l'analogie d'un écran LCD, l'obturateur électronique va activer ou désactiver le capteur photosensible, comme le fait un interrupteur. C'est le passage ou non d'un signal électrique qui va activer ou désactiver le capteur, décharger les photodiodes (les "pixels") ou les rendre aussi froides que du métal (nous verrons page suivante le fonctionnement et les caractéristiques des capteurs photosensibles). L'obturateur électronique ne fonctionne donc plus du tout de la même manière qu'un obturateur mécanique à rideaux et donc il engendre des effets photographiques différents qui peuvent parfois se voir sur les photos. On y reviendra. En résumé, le principe relève de la technologie CCD (charge-coupled device), c'est-à-dire du transfert de charges électriques. Sachant cela on comprend déjà un peu mieux comment peut fonctionner un obturateur électronique.
Cet obturateur est en fait constitué d'électrodes placés dans le capteur même. Cet obturateur électronique assure la gestion du temps d'intégration (la durée d'exposition) de chaque photodiode et donc également le transfert des charges vers la broche de sortie du CCD où l'information est mesurée. Avant exposition, les électrodes étant portés à des potentiels donnés par le constructeur, le silicium de type P (attracteur d'électrons) de la photodiode accumule des électrons mais ne les décharge pas. En cours d'exposition, grâce à un dispositif électronique (control gate), il s'opère un chute de potentiel dans les électrodes qui permet aux électrons accumulés d'être transférés dans un puits de potentiel, une sorte de trappe au niveau de la diode photosensible. Ce système empêche également de saturer les amplis de sortie. Dès cet instant la charge est mesurée de façon séquentielle grâce à des registres (mémoires) à décalage. Ce temps d'intégration est géré par une horloge très rapide (~1 GHz soit 109 cycles/s) et dépend du temps d'exposition. C'est la fréquence du rayonnement qui détermine la quantité d'électrons. Il y en aura donc beaucoup moins en UV qu'en lumière visible ou en IR. Ce système intervient également dans la fonction "antismearing" de chaque photodiode (qui évite les traînées verticales dans les images de sujets en mouvement) et la répartition de la réponse des canaux R, G et B. L'obturateur électronique permet d'effacer simultanément la charge (le contenu) de toutes les photodiodes sans affecter les registres à décalage, et donc de contrôler le temps de début (lecture) et de fin d'intégration (flushing). Les photodiodes sont ensuite réinitalisées pour l'exposition suivante. Le temps d'intégration d'un obturateur électronique standard varie entre 1/16000e et la pose B. L'obturateur électronique joue donc le même rôle qu'un obturateur mécanique à la différence que les photons captés ne vont pas s'accumuler mais sont transformés en charges électriques puis évacués très rapidement des photodiodes vers des registres. L'obturateur électronique opère sur le capteur selon deux modes : soit par déroulement en lisant les photosites du capteur ligne par ligne de haut en bas (Rolling Shutter), soit globalement en lisant tous les photosites en même temps (Global Shutter). Nous verrons ci-dessous que l'obturateur déroulant peut créer des distorsions lorsque le sujet est animé. Dans les APN dépourvus d'obturateur mécanique, le capteur est donc bien visible au fond du boîtier, ce qui le rend très vulnérable à toute agression extérieure, notamment vis-à-vis des poussières et des grains de sable qui peuvent se déposer sur le filtre placé devant le capteur si vous l'utilisez dans des environnements très venteux, en bordure de mer ou dans les bois par exemple. Il faut en tenir compte et ne pas trop exposer l'APN dans ces conditions et procéder au nettoyage régulier et prudemment du capteur. On y reviendra. Si vous trouvez des photos sur lesquelles vous voyez le capteur au fond du boîtier, dites-vous que soit il s'agit d'un APN hybride (seul le capteur du Nikon Z9 est protégé par un rideau qui se ferme automatiquement dès qu'on retire l'objectif) soit d'un APN reflex dont le miroir reflex a été relevé manuellement et l'obturateur mécanique a été ouvert en pose B ou T afin qu'on puisse voir le capteur. Obturateur mécanique ou électronique ? Tous les constructeurs ont tendance à citer les avantages et à préférer à juste titre l'obturateur électronique (cf. Canon, Nikon, Panasonic) qui équipe aujourd'hui pratiquement tous les APN. Il est silencieux, il évite les éventuelles vibrations au déclenchement (et celles liées au miroir reflex sur les modèles compacts et hybrides), les distorsions grâce au mode global (Global Shutter) et les éventuelles bandes d'exposition inégales à vitesses d'obturation élevées engendrées par le déplacement des rideaux, il offre des cadences de prise de vue plus élevées et un mode rafale plus rapide. Parmi ses défauts, un obturateur électronique utilisé sous un éclairage artificiel (néon, écran TV, PC, etc) peut engendrer des bandes noires sur les photos ou les vidéos. En mode rafale le capteur à tendance à chauffer, engendrant un bruit électronique supplémentaire. Si l'obturateur électronique fonctionne en mode déroulant (Rolling Shutter), du fait qu'il lui faut un certain temps pour lire l'image ligne par ligne, un sujet mobile (hélices d'avion, roues d'une voiture, stick de golf, train, etc) bougera pendant le temps d'intégration. Il y aura donc un flou de bougé aux vitesses d'obturation lentes et des images multiples, des bords et des lignes en escalier ou des courbes à la place des lignes droites aux vitesses d'obturation élevées sur certaines parties de la photo, phénomène absent en mode global (Global Shutter). Les nouveaux capteurs bénéficiant de la technique d'empilement du CMOS (stacked CMOS) inventée par Sony enregistrent les images plus rapidement que les anciens modèles et la qualité de l'image est améliorée. Par conséquent la distorsion générée par l'obturateur déroulant est considérablement réduite comme le montre la photo ci-dessous à droite prise avec un APN Sony α9 II. Le Canon EOS R3 propose le même système anti-distorsion de l'obturateur. A
voir : Rolling shutter artifacts - Shutter speed test Pourquoi les appareils photos font ça ? (Obturateur déroulant)
En revanche, l'obturateur mécanique garantit une qualité d'image optimale en évitant les artefacts de l'obturateur déroulant (mais pas le bougé du photographe ou du sujet) puisqu'il expose le capteur complètement entre le premier et le deuxième rideau. Il permet un échantillonnage de l'image plus profond (14 bits au lieu de 12 bits sur un obturateur mécanique), il n'engendre aucune bande noire sous un éclairage artificiel, il permet une synchronisation plus rapide au flash (jusqu'à 1/250 s, rarement plus rapide) et n'influence pas le cycle de vie du capteur. Beaucoup d'APN utilisent les deux types d'obturateurs. Sur certains modèles récents, il est possible de choisir le type d'obturateur électronique : déroulant (Rolling Shutter) ou global (Global Shutter) par programme, via le menu. Mais les petits modèles d'APN équipés d'un capteur CMOS ainsi que la plupart des compacts utilisent encore un obturateur électronique déroulant. Certains anciens modèles comme le Nikon D70s ne dispose que d'un obturateur global. La cadence des images L'obturateur est capable de réagir très rapidement et de manière répétée. Les premiers APN supportaient en mode rafale un "burst rate" de 2 à 3 images/seconde ou fps. Sur les APN performants des années 2010, on arrivait à des cadences de 7 à 12 fps. En 2024, certains APN haut de gamme atteignaient 40 ou 60 fps et 120 fps en mode vidéo 1090p. On y reviendra. A ne pas confondre avec l'effet stroboscopique du flash qui permet de décomposer un mouvement sur une seule image. Une cadence plus élevée se sélectionne simplement dans le menu de l'APN et ne dépend nullement de l'ampérage disponible puisque l'APN épuise d'abord la première batterie avant de passer à la suivante s'il y en a. Mais en amont, elle requiert un bus de données rapide et suffisamment de mémoire. Concrètement, la cadence maximale dépend du taux de transfert entre le capteur et le processeur d'image, de la quantité de RAM disponible pour la mémoire-tampon (buffer) qui va assurer le stockage des données (démosaïsation de la grille de Bayer et construction de l'image) et du taux de transfert des données vers la carte-mémoire. S'il y a un goulet d'étranglement à l'une de ces étapes, la cadence va automatiquement diminuer. Certains APN atteignent des cadences élevées mais au détriment de la définition. Ainsi, si le Nikon D2X présente une définition de 12.4 Mpixels à 5 fps, elle chute à 6.8 Mpixels à 8 fps. Le "burst" ou "firing" mode n'est jamais continu durant un période indéterminée mais est généralement marqué par des temps d'attente du fait de la lenteur ou des capacités limitées du buffer image. Parmi les anciens modèles, le Nikon D80 est capable de prendre 15 images d'affilée à 2.5 fps mais il marque ensuite une pause de 5 secondes avant de pouvoir reprendre la cadence. Le Canon EOS 400D peut prendre 10 images à 2.7 fps puis doit rester au repos durant 6.5 secondes. Parmi les modèles plus récents, le Sony Alpha 100 (DSLR-A100) garantit 13 images RAW à 2.5 fps puis ralentit à 1.3 fps, mais il ne s'arrête pas tant que la carte n'est pas remplie ou la batterie n'est pas épuisée. Pour couvrir une action rapide, le photographe scientifique, de sport, animalier ou d'actualité ne peut pas toujours se contenter de telles performances. Sur le terrain, il doit par exemple parfois réaliser une séquence suivie en AF à 1/10000e s à une cadence supérieure à 10 fps, ce qui signifie disposer d'un APN haut de gamme mais qui présentera également des limitations. Ainsi, le Nikon D5 présenté à gauche atteint une cadence réelle de 14.1 fps (0.071 ms/image) pendant 8 secondes soit 121 images au total en mode RAW 14 bit avec le miroir relevé mais retombe ensuite à environ 10.5 fps tant que le buffer est plein. Les images sont sauvegardées sur une carte flash XQD avec un débit réel de 2800 Mbps ou 350 MB/s (proche du débit maximum de ce type de carte qui est de 400 MB/s) et 2.4 fois moins vite sur une carte CF. Ces valeurs sont très honorables. Mais pour les sujets les plus rapides, les limitations du mode burst ou de l'APN sont souvent pénalisantes. Même à 14 fps, si le sujet est très rapide, le photographe risque encore de rater l'évènement ou d'enregistrer une image floue si la vitesse d'obturation est trop lente. Essayez de capturer l'éclatement d'une goutte d'eau dans toute sa netteté (au flash à 1/500e ou en pleine lumière à >1/3000 s), le vol d'un insecte ou le vol stationnaire d'un colibri (80 battements d'ailes/s), la course d'une Formule 1 vue de profil (370 km/h ou 103 m/s par Antonio Pizzonia en 2004) ou la course d'un guépard (110 km/h ou 30 m/s) et vous comprendrez la difficulté de l'exercice ! Comme on dit dans ces cas là : beaucoup ont abandonné... En effet, dans ces conditions il est parfois plus pratique d'utiliser des techniques de synchronisation ou tout simplement une caméra professionnelle HD 4K ou une caméra à haute vitesse bien que ces deux dernières options soient beaucoup plus onéreuses. Ceci dit, nous verrons à propos des flashes qu'avec quelques accessoires on peut obtenir d'excellents résultats. A propos du time-lapse Le "time-lapse" est une technique cinématographique consistant à enregistrer (photographier ou filmer) des images à une vitesse plus lente que celle de leur projection. Le film projeté en accéléré permet de visualiser des mouvements normalement imperceptibles en raison de leur lenteur. Ces documents ne nécessitent donc pas des prises de vue à cadences élevées ni même de disposer d'un APN à obturateur ultra rapide ou haut de gamme. Au contraire. Cette technique se contente très bien de temps d'expositions ordinaires voire même de poses B dans le cas de la photographie du ciel étoilé. Si le sujet vous intéresse, consultez l'article suivant pour plus de détails. A consulter : Vidéo time-lapse ou la projection en accéléré Le déclencheur Le bouton de déclenchement contient généralement deux fonctions : pressé à mi-course il active le mode d'exposition et l'autofocus quand l'appareil en est équipé, entièrement enfoncé il déclenche l'obturateur. Sur certains modèles le déclencheur peut-être verrouillé au moyen d'une bague ON/OFF, une option utile car sinon et tant que l'appareil est sous tension, le moindre choc direct ou une fausse manipulation pourrait consommer la batterie ou déclencher une ou plusieurs prises de vues. Le temps qui s'écoule entre la mise sous tension de l'APN et l'activation possible du déclencheur varie d'un modèle à l'autre. Le Nikon D2Xs par exemple est prêt en... 37 ms, un record. Par comparaison, le Nikon D50 est 4 fois "plus lent" : il est prêt en 0.15 s, mais cela reste très rapide si on le compare à ses concurrents. Le Canon EOS 400D demande 0.54 s, il faut 1.05 s sur le Sony Alpha 100 et patienter près de 2.5 s sur le Canon EOS 10D ! Avec de tels délais d'attente, vous avez toutes les chances de rater un évènement fugace. Déclenchement à distance, pose T et pose B Certains APN reflex d'entrée de gamme (et la plupart des modèles compacts) ne permettent plus de réaliser des poses longues. Leur programme est en général limité à des poses de 15 ou 30 secondes maximum. Adieu les belles rotations stellaires. Il vous reste les filés nocturnes des voitures ou des avions.
En revanche, certains APN reflex (souvent d'une ancienne génération) disposent encore d'une position T ("Time") sur le selecteur de mode (le gros bouton rotatif placé au-dessus du boîtier). Sur les APN reflex récents, cette fonction a été déplacée et est accessible en appuyant sur le bouton "Mode" et une sélection via le moniteur de l'APN. Un curseur permet de choisir un des trois modes de fonctionnement : instantané, longues expositions (jusqu'à plusieurs heures) et compteur (heure de début, heure de fin). La procédure à suivre varie selon les constructeurs et le type de sujet sélectionné (ville, ciel étoilé, etc). Chez Canon le déclenchement du timer s'effectue par une télécommande à fil RS-80 N3 ou RS-60E coûtant quelques dizaines d'euros. Chez Nikon elle nécessite la télécommande à fil MC-22, MC-30 ou MC-36. Ses fonctions se rapprochent de celles de la télécommande infrarouge ML-3 ou ML-L3. Cette télécommande filaire ou sans fil et infrarouge permet également de gérer la pose B (Bulb). Chez Pentax par exemple, il n'y a plus de fonction "T" qui est remplacée par la pose "B" classique paramétrable via le moniteur et qui se contrôle au moyen d'une télécommande sans fil étanche à l'eau O-RC1. La différence entre les modes "T" et "B" est qu'en mode "T", l'opérateur doit appuyer une seconde fois sur le déclencheur pour interrompre l'exposition alors qu'en mode "B", l'opérateur doit maintenir le bouton enfoncé aussi longtemps que dure la pose. Généralement la télécommande dispose d'un cran de verrouillage à cet usage. Notons que pour toutes ces télécommandes, il existe des modèles compatibles. Mais malheureusement, elles ne sont pas toutes compatibles avec tous les APN du constructeur. Renseignez-vous donc avant d'en acheter une. A propos du déclenchement à distance, si la photographie des éclairs vous intéresse, sachez que le Daniel, ON4LDZ, propose sur son site une procédure permettant de construire un kit électronique basé sur la détection d'un signal VLF de 300 kHz. Les schémas de construction sont proposés pour les APN Canon, Nikon et Sony. Les Canon série EOS D, Nikon série D, Pentax série K et *ist, Sony série DSLR, etc, proposent une pose B intégrée au mode manuel ou séparée (Canon EOS 500D). Sa durée est illimitée. Toutefois, sur l'Olympus E-1 la pose B du mode manuel est électronique et ne dépasse pas 8 minutes. Sur le Canon EOS 400D et le Nikon D200 ou D300 notamment, on peut associer la pose B au blocage du miroir en position haute, l'anti-vibration (VR) et la fonction de réduction de bruit (NR), toujours utile en astronomie ou pour les prises de vue de nuit à plus de 400 ISO sur les APN d'entrée et milieu de gamme. Certains APN dont les Nikon D70 et D300 ainsi que les modèles plus récents offrent même la possibilité de réaliser une "dark frame" qui sera ensuite soustraite de l'image. Précisons que sur beaucoup d'APN dont le Canon EOS 400D, l'ouverture maximale de la pose B dépend du type d'objectif utilisé. Enfin, le cable de la télécommande ou de la pose B ne doit pas nécessairement être acheté chez le constructeur et peut se fabriquer pour quelques centimes d'euros ainsi que nous le montrent ces documents de DSLR Focus (Canon série EOS). Les bricoleurs peuvent également utiliser une commande infrarouge pilotée par un smartphone. La poignée ou grip L'ergonomie d'un appareil qu'on manipule constamment est importante. Il est nécessaire d'avoir le boîtier bien en main et de pouvoir accéder sans difficulté à tous les boutons de contrôle et les fonctions des menus. Cela paraît évident, pourtant en pratique les concepteurs ont imaginé différentes solutions. La première idée fut d'ajouter une poignée à l'appareil, le "grip" en anglais, ce qui permit de déporter vers l'avant et à hauteur de l'index le bouton de déclenchement. Il est ainsi accessible moyennant très peu de mouvements du doigt, presque par un geste naturel ou reflexe. Chaque constructeur a apporté sa solution. Sur certains modèles le déclencheur effleure à peine du boîtier car il est serti dans une bague (Nikon), sur d'autres il est en relief (Sony) et l'emplacement légèrement préformé pour l'index. A chacun de juger sur pièce. Dans la foulée, l'espace libéré par le déclencheur a permis d'installer un écran de contrôle ou un bouton multifonction (quand cet écran LCD est en place, le bouton multifonction est déporté du côté gauche de l'APN ce qui déroute généralement les photographes venant du monde argentique). La poignée au touché et à la forme plus ou moins agréables selon les modèles contient également le récepteur infrarouge de la commande à distance, plusieurs commandes directes (fonction verrouillage, zoom, etc) et une molette de commande (dial) permettant d'accéder à des sous-menus de configuration ou relatifs à la prise de vue (activation de l'autofocus, accès aux modes, au contrôle d'exposition, à l'éclairage du LCD, etc). Parfois cependant les dimensions de la poignée sont un peu grandes pour les personnes qui ont de petites mains. C'est un point à vérifier. Quand l'appareil est compact, la batterie indispensable au fonctionnement de l'appareil est logée dans la base du boîtier mais généralement l'APN dispose en option d'un pack tel celui présenté à droite comprenant le grip d'alimentation et une base pouvant contenir deux batteries supplémentraires comme on le voit sur cette image, portant le total à 4 batteries ou 12 piles rechargeables. Plus qu'un gadget, il apporte à l'appareil une plus grande d'autonomie. On y reviendra lorsque nous discuterons des batteries. Mais avant d'acheter cet accessoire, soupeser l'ensemble car votre appareil sera beaucoup plus lourd et encombrant. La base est vraiment un accessoire à réserver aux professionnels. Concernant l'alimentation, la poignée s'alimente toujours à partir de l'une des batteries puis sur la seconde. Cette méthode permet de remplacer les batteries indépendamment tout en gardant l'appareil fonctionnel. Précisons toutefois que ce grip d'alimentation n'est pas proposé avec tous les modèles d'APN. En fait, il est destiné aux photographes ayant un usage intensif de leur appareil et donc en général pour les modèles haut de gamme où parfois il est solidaire de l'APN (il est intégré au boîtier) comme sur le Canon EOS 1Ds et le Nikon D4s. Il est disponible pour certains milieu de gamme mais rarement pour les entrées de gamme. Ainsi, il existe un grip (MB-11) pour le Nikon D7000 mais pas pour le Nikon D80. Accessoires Certains APN disposent au sommet du boîtier d'un sabot porte-accessoire (notamment pour le flash portatif ou un GPS externe) au standard ISO 518, pour les autres modèles le flash est intégré au pentaprisme. Le boîtier dispose également d'un emplacement pour la ou les cartes-mémoires et de connecteurs supplémentaires permettant par exemple de fixer un flash externe, une commande à distance ou de relier l'appareil à un ordinateur par un port USB, Firewire ou par Wi-Fi. On reviendra sur ces détails. Héritage des modèles argentiques, un boîtier numérique dispose également de boutons pour tester la profondeur de champ, déverrouiller l'objectif et parfois l'autofocus ou encore pour activer ou désactiver le réducteur de vibration. Enfin, la base du boîtier dispose d'un pas de vis standard de 1/4" (ISO 1222) pour pouvoir le fixer sur un trépied photo, sur une rotule photo ou sur le grip d'alimentation. Précisons que tous les trépieds ne respectent pas les standards photos. C'est notamment le cas des modèles destinées à l'astronomie et prévus pour supporter des systèmes de suivi motorisés dont la base est généralement adaptée au seul trépied du constructeur. Il faut donc vérifier avant achat quel est le système de fixation ou le pas de vis utilisé et s'il convient à votre APN. Prochain chapitre
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