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Histoire du programme SETI

Installation en 2004 de l'unité ALFA (détecteur bande L) dans le dôme grégorien du radiotélescope d'Arecibo. Document U.Cornell. D'autres images sont disponibles sur le site du CSIRO/ATNF.

Le débat est ouvert (IV)

En 2020, on fêta les 60 ans des recherches SETI représentant plus de 100 programmes de recherche, des millions d’heures de veille et des milliards de dollars d'investissements. Durant ces décennies quelques dizaines d'objets célestes proches émettant des signaux radio à bande très étroite restent candidats mais aucune signature extraterrestre répétitive n’a été détectée.

Jill Tarter, Paul Horowitz et feu Carl Sagan considèrent toutefois que le moindre indice, même non répétitif, vaut la peine que l’on poursuivre la recherche. Ce revirement de l’Histoire nous offre une bonne occasion pour analyser de manière critique le fond de la problématique SETI. Car depuis 1960, tout le monde espère rencontrer des “petits hommes verts”, qu’ils se manifestent par la voie des ondes ou de visu. Mais cette aspiration, plus philosophique que scientifique a-t-elle réellement un sens ?

Pour ses détracteurs, scientifiques, philosophes ou politiciens, SETI est un concept tout aussi tendancieux que l’étude des OVNI. Il est fondé sur un outil anthropocentrique d’un âge révolu : trouver des extraterrestres pacifiques utilisant la radioastronomie pour toute forme de communications. Si la communauté scientifique n’a pas réagi à la suppression du programme - comme elle ne se prononce presque jamais sur les OVNI - Jean Heidmann considérait que les politiques avaient agi de façon “inhumaine” face à l’un des problèmes les plus passionnants de l’Univers.

Nous reconnaissons volontiers que le débat sur la vie dans l’univers nous passionne tous, mais nos moyens sont-ils à la mesure de ce que nous cherchons ?

Les détracteurs du programme SETI soulignent une question pertinente : quelle chance a-t-on qu’une civilisation avancée utilise encore ces archaïsmes que sont les radiotélescopes alors que nous-mêmes planchons déjà sur des systèmes de communications lasers... De son côté, IBM et le MIT planchent sur des ordinateurs quantiques où nous savons que des corrélations à longue distance se produisent à l'échelle des particules élémentaires... Même les radioamateurs utilisent aujourd'hui des systèmes "DC-to-delight", pratiquement digitaux depuis l'entrée d'antenne jusqu'au haut-parleur.

Bref, d'ici un siècle les transmissions hertziennes seront dépassées, le monde entier sera câblé. Les informations seront au format numérique et probablement transmises par des faisceaux optiques ou lasers, beaucoup plus performants. Plus tard, on utilisera peut-être les propriétés hautes fréquences des ondes gravitationnelles (HFGW). Ecoutée de l’extérieur par voie hertzienne, la Terre sera muette... 

Mais cet argument est faux ! Dans cinquante ou cent ans, il est probable que les radars et les transmissions hertziennes existeront encore. Les avions, les balises mais surtout les satellites signaleront toujours leur présence en émettant des ondes électromagnétiques.

D'un autre côté la recherche de rayonnements laser ou optique n'a pas été abandonnée pour autant, que du contraire. Depuis quelques années quelques scientifiques sont convaincus que la détection de faibles signaux optique ou infrarouge est envisageable même autour des étoiles brillantes. Ce fut le départ du projet Optical SETI, OSETI en abrégé.

Un autre argument en faveur des communications spatiales en général est le fait paradoxal qu’il est utopique d’obtenir des crédits pour une recherche qui s’étale sur plus de dix ans. Ainsi que les problèmes socio-économiques nous le démontrent tous les jours, il faut reconnaître que les problèmes de nos descendants nous concernent peu, tandis que les crédits de recherche vont et viennent en fonction des décisions politiques. Nous savons toutefois qu’en l’espace d’une génération la technologie peut profondément se modifier : depuis la deuxième guerre mondiale nous sommes passé de la lampe à vide au transistor optique. En l’espace d’une génération les caméras sont devenues dix fois plus performantes et les ordinateurs cent fois plus rapides !

Mais comparativement à la rapidité relative de ce progrès, la vitesse des communications paraît instantanée. Pour longtemps encore il sera préférable de communiquer avec nos interlocuteurs potentiels par le biais de paraboles plutôt que d’espérer construire un improbable vaisseau interstellaire ou des émetteurs à ondes de gravité. Si vous y pensez, sachez que vous n’aurez même pas le temps de les utiliser tellement le gouffre de l’espace est vaste et nous isole de nos voisins. Si les paraboles sont encombrantes et leur coût relativement élevés (quelques missiles de croisière), l’image télévisée que l’on peut espérer recevoir en retour bouleverserait notre avenir.

Ayant introduit les “petits hommes verts”, nous allons découvrir dans le dossier consacré à la bioastronomie que l’océan cosmique regorge avant tout de molécules prébiotiques et de glaces organiques. Nous sommes loin des créatures d’Isaac Asimov ou d’Adamski ! Rien dans le discours scientifique ne permet de conclure que l’évolution humaine, même si elle est naturelle, s’est produite ailleurs dans l’univers. Il y a un pas du formaldéhyde au radiotélescope ! Ni le paléontologue, ni le biologiste, ni l’ethnologue, ni l’astrophysicien ne peuvent asseoir le débat sur des bases plus solides. On ne peut plus agir comme au siècle dernier et croire que la Lune ou Mars est habité... Serions-nous seuls dans l’univers ? Nul ne le sait, et c’est la raison pour laquelle nous prendrons le temps de répondre précisément à cette question et tenterons de résoudre le paradoxe de Fermi à propos de l'absence de visiteurs extraterrestres sur la Terre.

Quant à la question des signaux d'origine prétendûment extraterrestres (CTA 102, LGM, KIC 8462852, etc.), nous verrons qu'à chaque fois il s'agissait d'erreur d'interprétations ou instrumentales. Adieux les "Petits Hommes Verts" et autre Sphère de Dyson !

Bref, à ce jour rien ne prouve qu'il existe une autre vie intelligente dans l'univers et encore moins d'émissions délibérées de signaux radio ou sous toute autre forme. Mais la recherche continue.

Pour plus d'informations

Articles et livres

The Silurian hypothesis: would it be possible to detect an industrial civilization in the geological record?, Gavin A. Schmidt et Adam Frank, 2019

Area Coverage of Expanding E.T. Signals in the Galaxy: SETI and Drake's N, Frank Drake et al., 2018 (arXiv)

Would contact with extraterrestrials benefit or harm humanity? A scenario analysis, Seth Baum et al., Acta Astronautica, 2011

Social Implications of the Detection of Extraterrestrial Civilization: Report on Workshops As the Cultural Aspects of Seti, John Billingham et al., 1999

Eavesdropping Mode and Radio Leakage from Earth, in " Life In The Universe" (CP-2156), Woodruff T.Sullivan III, 1979

Cosmic Connection, Carl Sagan, Seuil Points-Science, 1975

Communication with Extraterrestrial Intelligence - CETI, Carl Sagan, MIT Press, 1973

Interstellar Radio Communication and the Frequency Selection Problem, Frank D.Drake et Carl Sagan, Nature, 1973

Intelligent Life in the Universe, Carl Sagan et Iosef S.Shklovskii, Holden Day, 1966

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