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La Bible face à la critique historique

Le village de Nazareth (I)

Selon les Évangiles, Nazareth est le village où vécu Jésus, le Nazaréen, et de ce fait il occupe une place spéciale dans le coeur des chrétiens, une "ville de coeur" que ne peuvent lui ravir ni la grandeur de Jérusalem ni la vénération de Bethléem, sa ville natale. En effet, la tradition nous apprend que "l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth auprès d'une vierge appelée [...] Marie" (Luc 1:26-27) dont s'était le village natal. On reviendra sur l'éthymologie du nom Nazareth à propos de la naissance de Jésus et des symboles.

Après la naissance de Jésus et le recensement d'Auguste (Luc 2:1-4), Joseph et sa famille retournèrent "à Nazareth, leur ville [...], où l'enfant croissait et se fortifiait" (Luc 2:39-40). Matthieu précise que Joseph et sa famille s'installèrent "dans une ville appelée Nazareth afin que s'accomplît ce qui avait été annoncé par les prophètes: il sera appelé Nazaréen" (Matthieu 2:23). On reviendra sur cette prophétie quand on évoquera le "Nazaréen". Apparemment Jésus vécut à Nazareth au moins jusqu'au début de son ministère public car Marc ajouta que "Jésus vint de Nazareth" (Marc 1:9) pour se faire baptiser par Jean dans le Jourdain.

Cartes du nord de la Palestine centrée sur la Galilée. Documents adaptés de Bible Atlas et Noisetier/Wikimedia.

Précisons que Nazareth se situe sur les collines de basse Galilée, à environ 150 km au nord de Jérusalem (et à 159 km au nord de Bethléem), dans une région au climat tempéré chaud, avec une température moyenne de 19.4°C de nos jours, marquée par des pluies en hiver et des étés plutôt secs. La région est fertile et verdoyante. Notons toutefois que durant son ministère, Jésus préféra vivre avec ses disciples à Capharnaüm situé sur la rive nord de la mer de Galilée mais revint régulièrement à Nazareth.

Origine du nom

Comme le précise saint Jérôme (347-420) dans ses "Oeuvres", en arabe "Nazareth" (al-Nãsira ou al-Naseriyye) signifie "fleurir" et suite à la venue de Jésus, ce village représente le lieu de l'Annonciation et est vénéré à ce titre, et même surnommé la "fleur de Galilée" comme l'appelait les pèlerins par référence au passage biblique du dialogue entre l'archange Gabriel et Marie. En disant "oui", Marie transforma le petit village anonyme en lieu saint connut du monde entier.

Mais comme le nota saint Jérôme, Nazareth signifie également "surveiller" dans le sens "monter la garde". En effet, géographiquement le village est situé sur le versant sud d'une colline culminant à 347 mètres d'altitude, près d'un escarpement, et constitue un bon lieu d'observation sur l'ensemble des vallées qui descendent du Liban sur la plaine de Jezreel citée plusieurs fois dans la Bible. Enfin, les Grecs connaissaient Nazareth sous le nom de Esdrelon.

Vues générales du mont Précipice (397 m d'altitude) situé à 2 km au sud-sud-ouest du centre de Nazareth. A gauche, une photo prise en fin de journée en direction de la vallée de Jezreel (ou vallée d'Esdrelon ou encore la plaine de Megiddo) avec le mont Moreh (515 m) qui se profile à l'horizon. Le mont Tabor est hors champ, sur la gauche, caché par les rochers. Au centre, le paysage en direction du sud. A droite, le paysage en direction de l'est et du mont Tabor (575 m). Voici également un panorama vers le mont Tabor. Documents Israel and you, Tripadvisor et Biblewalks.

Rappelons comme l'évoque Luc que suite au discours messianique de Jésus dans la synagogue de Nazareth un jour de sabbat (Marc 6:2, Matthieu 13:54, Luc 4:16, cf. photo plus bas), la foule en colère voulut le précipiter du haut de l'escarpement (Luc 4:28-30) connu aujourd'hui sous le nom de "mont du Précipice" dont on voit quelques photos ci-dessus.

Origine des Galiléens

Si l'identification des anciens personnages historiques est parfois une tâche ardue, identifier l'origine ou la culture d'une population est encore plus complexe, d'autant plus quand elle subit différentes influences en fonction des invasions et des alliances comme ce fut le cas des Galiléens.

Sur base des vestiges archéologiques découverts à Tel Bethsaïde qui historiquement était sous l'influence de la région syrienne d'Aram, on estime que les habitants de Galilée étaient de culture araméenne dont les traditions étaient vivaces dans la partie est de la Palestine. Les habitants de Galilées ont conservé cette culture et la langue araméenne jusqu'à l'époque de Jésus. Economiquement, ils étaient aussi fortement influencés par les régions côtières de Tyr et Sidon avec lesquelles ils faisaient du commerce.

L'araméen est une langue sémitique qui serait apparue au XIe siècle avant notre ère en Mésopotamie et était parlée et écrite en 850 avant notre ère en Syrie ainsi que dans tout le Proche-Orient, de l'Égypte jusqu'à l’Inde. En Terre d'Israël (ארץ ישראל c'est-à-dire "Eretz Israel"), la majorité de la population parlait un dialecte de l’araméen appelé l'araméen occidental.

A l'origine, la région du nord-est de la Palestine, y compris Nazareth jusqu'au-delà du lac de Galilée faisait partie des terres reculées de l'empire néo-babylonien (entre 626-539 avant notre ère). On y adorait des dieux païens et notamment le dieu Lune à tête de taureau dont on a découvert l'effigie sur une stèle en basalte de fabrication locale (cf. JSTOR, 2001) dans la forteresse de Tel Bethsaïde située à 2.3 km au nord-est du lac de Galilée (à 2 km au sud-sud-ouest du village actuel de Had Nes). Autrement dit, cette population n'était pas juive d'origine mais appartenait à un sous-groupe sémitique.

Lampe à huile hérodienne. "Une mitzvah est une lampe et la Torah est une lumière", déclare le roi Salomon (Proverbes 6:23).

Pendant la période hellénistique qui suivit les conquêtes d'Alexandre le Grand (IIIe siècle avant notre ère), nous avons des preuves que les habitants des régions côtières ont migré vers la Galilée puis l'ont quittée sous le règne des Hasmonéens et des Hérodiens, ces derniers étant vassaux de l'Empire qui ont privilégié la culture juive dans cette province.

Au milieu du IIe siècle avant notre ère, la Galilée fut influencée par ses voisins non juifs "les gens de Ptolémaïs, de Tyr, de Sidon et de toute la Galilée des étrangers" au point que Simon, le gouverneur Maccabéen dût venir à leur secours avec une armée de 3000 hommes (1 Maccabées 5:9-23). On ignore l'origine de ces juifs vivant en Galilée mais ils partageaient déjà la même identité que les juifs de Judée.

Afin d'étendre le territoire juif vers le nord, après avoir mené une campagne contre les Samaritains à la demande de son père, entre 104 et 103 avant notre ère, le roi Hasmonéen juif Aristobulus I qui ne régna qu'un an conquit la Galilée qui fut dorénavant administrée depuis Jérusalem.

Ensuite, le roi Hérode Ier le Grand qui régna entre 37 et 4 avant notre ère consolida la présence juive en Galilée. On retrouve par exemple des lampes à huile et des outils en pierre de style hérodien suggérant que les communautés de Bethsaïde et de Nazareth étaient juives, loyales à Jérusalem et observaient les rites de purification du judaïsme.

A l'époque de Jésus, les districts du nord de la Palestine, l'actuelle Transjordanie, étant gouvernés par Philippe le Tétrarque (entre 4 avant notre ère et 34 de notre ère), le fils d'Hérode Ier le Grand et de Cléopâtre de Jérusalem, tout deux hellénisants. La population commerçante parlait donc le grec et était élevée dans cette culture. Mais sur le plan religieux, les familles juives de Galilée étaient aussi élevées dans la culture juive et parlaient hébreu à des fins liturgiques, leur langue natale étant l'araméen. Ceci explique pourquoi la tradition nous dit que Jésus renomma Simon "Cephas" c'est-à-dire la "pierre" et non pas "petra" ou "Petros", son équivalent en grec. On y reviendra à propos de la description des apôtres.

Toutes ces influences indiquent que la Galilée n'était pas exclusivement composée de juifs, bien au contraire. En effet, la population de cette région se composait vraisemblablement d'une majorité non juive, en particulier dans les grandes villes beaucoup plus cosmopolites que les petits villages tandis que juifs y étaient minoritaires. Les juifs appellaient ces populations par le mot hébreu "Goyim" (signifiant les "nations") qu'on traduisit par les "Gentils" et que les auteurs chrétiens dont l'apôtre Paul ont employé pour désigner les païens. En revanche, les villes galiléennes de Sepphoris, Tibériade et Capharnaüm étaient des villes principalement juives mais ayant une minorité significative de Gentils parmi l'élite et probablement parmi les commerçants.

A ce sujet, Bethsaïde où vécut un temps Pierre et sa famille était un village influencé par les cultures étrangères (on y a retrouvé des restes de repas comprenant des poissons non cacher comme des silures, une pratique inconcevable chez les juifs). En revanche Capharnaüm situé quelques kilomètres plus au sud était résolument juif et représentait ce qu'on appelerait aujourd'hui un centre d'affaire où tous les pêcheurs et autres hommes de métier gagnaient leur réputation tout en étant à l'écart de l'agitation de la capitale et de ses risques, raison pour laquelle Jésus s'y réfugia plus d'une fois avec ses disciples.

Origine du village

La question de savoir si Nazareth existait à l'époque de Jésus est longtemps restée un sujet controversé (cf. René Salm, "The Myth tof Nazareth", 2008). Le nom "Nazareth" est cité 29 fois dans la Bible mais uniquement dans le Nouveau Testament. Nazareth n'est jamais mentionné dans le Tanakh ni dans aucun autre texte écrit à cette époque. Dans le Nouveau Testament, les références sont limitées aux Évangiles et aux Actes des Apôtres, la plupart du temps dans la phrase "Jésus de Nazareth". Paul (vers 50) ne mentionne pas ce village, comme s'il ne le connaissait pas, pas plus que Flavius Jospèphe qui selon son autobiographie "Vita" séjourna en 52 à Japhia (ou Japha, l'actuelle Yafa) située 2.4 km au sud-ouest. La première référence apparaît dans l'Évangile selon Marc[1] écrit vers 69-70.

A gauche, une aquarelle de Nazareth intitulée "Convent of the Terra Santa Nazareth April 21st 1839" réalisée par David Roberts en 1839 (réf. 2002717478 de la Bibliothèque du Congrès). Le wadi (à l'avant-plan) et le pont qui le surplombe, la mosquée El Abayad (avec le minaret) ainsi que la basilique de l'Annonciation (l'édifice avec le triple fronton et la cour adjacente) sont clairement identifiables. L'oeuvre qui existe également en lithographie est exposée au musée franciscain (celui du couvent des Soeurs de Nazareth) adjacent à la basilique de l'Annonciation de Nazareth. A droite, une autre version lithographique réalisée par David Roberts une semaine plus tard, intitulée "Nazareth April 28th 1839" (réf. 2002717476).

Sur le plan historique, même le Talmud de Jérusalem (des commentaires rabbiniques sur la Mishna, les lois orales) rédigé entre le II-IVe siècle qui liste les villes de Galilée comme Magdala (l'actuelle Migdal), ne mentionne pas Nazareth.

Ensuite, nous avons le récit en latin d'un pèlerin anonyme venu de Bordeaux en pèlerinage en Palestine rédigé en 333. Dans son "Itinerarium Burdigalense", il cite toutes les villes qu'il visita, les distances qu'il parcourut et décrit sommairement certaines lieux sur base du récit biblique. Dans le nord de la Palestine, il cite Césarée, Maximianopoli, Sdradela (Jezreel) et Scithopoli (Beith Sheon/Beisan) puis poursuit sa route vers Aser (Teyasir), Neapolis (Naplouse), Bethel pour atteindre Jérusalem puis fait un saut à Bethléem. A aucun moment, il ne cite Nazareth. Visiblement ce pèlerin bordelais est plus intéressé par les personnages et les villes de l'Ancien Testament mais cela prouve tout de même que près de trois siècles après la naissance du christianisme, Nazareth n'avait pas encore le statut de lieu saint.

Nous possédons également la "Tabula Peutingeriana" ou "carte de Peutinger", une copie de 1265 réalisée par un moince de Colmar d'une carte géographique romaine dessinée vers 400 sur laquelle figure le monde connu de l'ouest de l'Espagne à la partie occidentale des Indes. Cette carte mesure 6.74 m x 34 cm. Les grandes villes comme Rome, Constantinople, Antioche, Alexandrie y figurent de même que des villes disparues comme Pompéi. Comme on le voit ci-dessous sur cet agrandissement de la Palestine (le nord est à droite), sur la partie gauche, le mont des Oliviers est dessiné et inscrit en rouge, mais toujours pas Nazareth (en principe au-dessus du P rouge de Palestine dans la partie droite) parmi les 3000 lieux nommés. Notons qu'il existe une copie dessinée en 1888 par Conradi Milleri.

Extrait de la copie de 1250 de la carte romaine de Peutinger centrée sur la Palestine.

Finalement, il faudra attendre l'an 383 et le témoignage de l'Espagnole Égérie venue en pèlerinage en Terre Sainte pour que Nazareth sorte de l'anonymat. Grâce à des guides moines, Égérie visita "une grande grotte splendide" à Nazareth où Marie aurait vécu et où selon les moines, se produisit la Visitation, et non pas au Puits de Marie. Ensuite, nous verrons (voir page 3 à propos du Puits de Marie) que c'est l'impératrice Hélène qui fit de Nazareth le lieu saint que l'on connaît aujourd'hui.

Cette absence de Nazareth des comptes-rendus et des cartes pendant plus de trois siècles est paradoxale et en contradiction avec les Évangiles où on a l'impression que le village est bien installé dès avant la naissance de Jésus et de toute façon ensuite Jésus y revient à plusieurs reprises. Comme on dit aujourd'hui : info ou intox ?

Nazareth peint par Émile Loubon après son bref voyage en Orient en 1849. Il s'agit d'un tableau à l'huile sur toile de 75x133 cm. Il est exposé à la galerie David Pluskwa à Marseille.

De deux choses l'une : soit Nazareth était un village complet, administrativement et financièrement capable de gérer une population avec école, synagogue, etc., ce que sous-entend la Bible, soit ce n'était qu'un lieu-dit sans aucune structure administrative, ce qui explique son absence dans les annales et les récits laïques.

Une nouvelle fois, c'est l'archéologie qui permit de découvrir des preuves probantes d'une occupation des lieux relativement ancienne. Le nom de "Nazareth" apparaît pour la première fois sur une tablette en pierre qui liste en hébreu les patronymes des enseignants sacerdotaux (1 Chroniques 24:15-16). Sur la seconde ligne on peut lire : "le huitième enseignant [est] Happizzez de Nazareth". Cette tabette fut découverte en 1962[2] dans les ruines d'une synagogue datant du IIIe ou IVe siècle découverte à Césarée (Caesarea Maritima, la capitale royale d'Hérode Ier le Grand) située dans la plaine de Sharon sur la côte méditerranéenne à 20 km au sud de la ville de Dor.

Peut-on remonter plus loin dans le passé ? Des manuscrits de la mer Morte datant du IIe siècle de notre ère indiquent aussi que Nazareth, la ville "rameau" et Kokhaba, la ville "étoile" située à une vingtaine de kilomètres au nord de Sepphoris, étaient connues pour abriter des familles ayant des liens de parenté avec Jésus (cf. la naissance de Jésus et les prophéties).

Toutefois, les fouilles archéologiques ont permis de découvrir les vestiges de l'ancien village de Nazareth situé du nord au sud sur le faîte de la colline et sur laquelle fut érigée la basilique de l'Annonciation, le couvent franciscain et l'église Saint Joseph. Les plus anciennes ruines datent de l'Âge du Bronze moyen, entre 2000 et 1550 avant notre ère et certains signes font penser qu'il y avait déjà une présence humaine au Néolithique mais dans les deux cas, elle ne fut pas continue.

Comme l'explique le père franciscain Bellarmino Bagatti dans son livre "Excavations in Nazareth" (1969/2014), les fouilles des pères franciscains dans la zone des sanctuaires de Nazareth à partir de 1889 et par lui-même à partir de 1954 ont également mis à jour les ruines de l'ancien village agricole actif entre 900 et 600 avant notre ère. A cette époque, les habitations étaient construites autour de grottes servant à la fois aux travaux domestiques et d'abri pour les animaux. Mais comme de nos jours, la présence de plusieurs abris près des patûrages ou même le long d'un chemin de campagne ne signifie pas qu'il s'agit d'un petit village, à l'époque il ne s'agissait pas encore d'habitations permanentes.

L'ancienne synagogue de Nazareth datant du Ier siècle et restaurée dans laquelle Jésus aurait lu un passage de la prophétie d'Isaïe (Luc 4:16). Notez les murs en moellons scellés avec du mortier et l'encadrement de porte en pierre de taille montée sans mortier. Malgré les apparences, cet édifice est situé à quelques centaines de mètres des bâtiments modernes de la ville. A ne pas confondre avec l'église-synagogue construite par les Croisés au XIIe.s. et située au centre du vieux marché, dans le district des Églises. Documents Ian Scott (2011) et Mainse Media Group.

Bagatti et ses collègues ont également découvert un certain nombre de tombes datant du Ier siècle juste à l'extérieur des limites supposées de l'ancien village. Les objets trouvés dans les tombes du vieux Nazareth mais également à Khirbet Tyria, Nain et d'autres localités proches indiquent qu'il s'agit de tombes juives. Selon le bibliste et linguiste Rami Arav de l'Université du Nebraska à Omaha, ces sépultures n'ont pas été utilisées continuellement entre les périodes hellénistique et romaine. En revanche, elles furent utilisées à partir de la période hérodienne, suggérant que le village était donc occupé environ une génération avant Jésus. Il s'agit vraisemblablement de familles juives provenant de Judée faisant partie d'un programme politique visant à renforcer la présence juive en Galilée.

Entre fin 1996 et 1997, l'historien et épigraphiste Stephen J. Pfann de l'Université de Tel-Aviv et directeur de l'Université de Terre Sainte (Holy Land) déjà connu pour avoir participé notamment à la traduction et à la publication des Rouleaux de la mer Morte et aux travaux d'excavations de Beth Shean et de la Cité de David, co-dirigea les excavations dans ce qui deviendra le future Village vivant de Nazareth, alias "Nazareth Village".

Dans un résumé de son rapport de fouilles, Pfann conclut qu'au Ier siècle Nazareth était habité par des clans familiaux résidant dans 35 habitations réparties sur plus de 2.5 ha. Ces habitations furent par la suite rasées par les envahisseurs. Il ne reste que quelques caves souterraines, des citernes et des silots excavés dans les années 1950, à l'occasion de la reconstruction de la basilique de l'Annonciation.

A voir : Nazareth Village

Les deux photos de gauche montrent l'excavation d'une maison juive datant du Ier siècle découverte en 2009 juste en face de l'atrium de la basilique de l'Annonciation (en haut de l'image de gauche) et près du Centre International de Marie (CIM). Cette maison présente une superficie de 85 mètres carrés (sans les extensions). Voici un article en anglais et un second sur cette découverte et le plan général. Au centre et à droite, reconstitution d'une maison d'un villageois aisé (comprenant une pièce à l'étage, une réserve et une mangeoire) et de la cour intérieure d'une habitation datant du Ier siècle dans le Village de Nazareth, un musée vivant où sont reconstitués les outils et ustensiles ainsi que les us et coutumes de l'époque de Jésus. Documents Assaf Peretz/IAA et Nazareth Village.

Comme on le voit ci-dessus, les rares infrastuctures datant du Ier siècle de notre ère découvertes à Nazareth attestent que les constructions sont rustiques. A une exception près, aucune maison à étage ne fut découverte et il n'existait aucune route pavée. Les archéologues n'ont pas non plus découvert d'objets d'art comme des mosaïques ou des fresques. Les habitations privées sont fabriquées avec des moellons solidarisés par du mortier ou mélangés à de la boue tandis que les toits sont supportés par un mât et couverts de roseaux enduits de boue ou ajourés avec des roudins de bois. Ces habitations sont petites et divisées en quatre pièces, parfois complétées par un escalier extérieur menant sur le toit où l'on pouvait stocker des objets légers ou les faire sécher au Soleil. L'histoire de cet homme qui monta sur le toit d'une maison et descendit son ami paralysé pour écouter l'enseignement de Jésus évoqué dans la Bible (Marc 2:1-12 et 3:32) est un exemple très concret de ce type d'habitation.

Deuxième partie

La maison d'enfance de Jésus

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[1] “Nazareth" est cité dans les versets suivants : Mattieu 2:23; 4:13; 21:11; 26:71; Marc 1:9, 24; 10:47; 14:67; 16:6; Luc 1:26; 2:4, 39, 51; 4:16, 34; 18:37; 24:19; Jean 1:45–46; 18:5, 7; 19:19; Actes des Apôtres 2:22; 3:6; 4:10; 6:14; 10:38; 22:8; 26:9.

[2] M.Avi-Yonah, "A List of Priestly Courses from Caesaria", Israel Exploration Journal 12 (1962), pp.137-39.


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